Stade olympique et la Tour de Montréal (rénovations)

Anecdote, quand ma copine a ouvert La Presse Plus ce matin, elle a plutôt dit “le cauchemar continue? C’est normal on a rien fait pour arranger le toit!”

Perspective différente, mais le sentiment résultant est le même.

À ce point, je me demande si on ne pourrait pas carrément voir un changement de vocation drastique pour le stade. Est-ce qu’on doit absolument forcer la fonction originale? Ça pourrait être un bâtiment en 0 et complètement transformer l’intérieur d’une autre façon. Peut-être que l’avenir pour ce mal aimé est de changer complètement. Est-ce que sa fonction avec toit serait vraiment ce qui sert le mieux Montréal?

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à ce stade (lol) , serait-il plus intéressant de rénover tout ? Serait-ce pour le soccer ou juste pour un usage général ? Il doit y avoir un plan à plus long terme que la réparation du toit.

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Remplacement de l’anneau technique « C’est une obligation », dit la ministre responsable du Parc olympique

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

L’anneau technique, l’ovale de béton de 460 mètres de long sur lequel s’appuie le toit du stade, sera totalement remplacé.

La ministre responsable du Parc olympique a affirmé jeudi que le remplacement de l’anneau technique du stade était « impératif » avec l’éventuel changement de toiture, mais a refusé de s’avancer sur les coûts de cette opération titanesque.

Publié à 14h03 Mis à jour à 16h33


Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Le Code du bâtiment actuel impose des critères de résistance « six fois plus élevés » qu’en 1976 et tout chantier majeur au stade suppose une mise aux normes de sa structure, a expliqué Caroline Proulx.

Mercredi, le Parc olympique a discrètement annoncé que son projet de remplacement de toiture – en cours depuis des années – incluait dorénavant d’importants travaux à la structure du stade. L’anneau technique, l’ovale de béton de quelque 460 mètres sur lequel s’appuie le toit du stade, sera totalement remplacé.

« Il est impératif pour le remplacement de la toiture d’également changer l’anneau technique. C’est une demande de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) », a-t-elle affirmé en entrevue téléphonique. « Les normes de la RBQ ont changé, le calcul des charges portantes a changé. »

« C’est une obligation qui nous a été faite par la Régie du bâtiment du Québec », a-t-elle ajouté.

Caroline Proulx n’a pas voulu rendre publiques les estimations budgétaires actuelles pour le projet. Elle attend l’automne qui vient un dossier d’affaires du Parc olympique, qui présentera également un échéancier provisoire.

La facture pourrait-elle dépasser le milliard de dollars ? Le gouvernement Legault s’est-il fixé un budget maximum ? « Ces discussions-là auront lieu lorsque le consortium et le Parc olympique vont me présenter le dossier d’affaires », a dit la ministre du Tourisme.

Caroline Proulx veut faire partie du « gouvernement qui va opérationnaliser le remplacement de la toiture du Stade olympique ». « C’est gênant, l’inaction des gouvernements précédents », a-t-elle ajouté.

« Des solutions permanentes et durables » souhaitées

La mairesse de Montréal, quant à elle, a affirmé avoir hâte que le stade « soit finalement accessible [toute l’année] ».

« Il est important que des solutions permanentes et durables soient trouvées pour finalement clore ce dossier », a affirmé le cabinet de Valérie Plante, dans une déclaration transmise par écrit. « Nous avons pris connaissance de la décision du Parc olympique et nous suivrons les développements de près. »

Le professeur d’architecture de l’UQAM et grand connaisseur de l’héritage olympique Philippe Lupien suivra aussi de près les développements de ce projet. Celui qui était toujours en contact avec l’architecte Roger Taillibert vers la fin de sa vie craint qu’un changement aussi important que le retrait de l’anneau technique ne puisse avoir un impact sur le reste du bâtiment.

« Personnellement, je n’en dormirais pas la nuit », a-t-il dit. « Le bâtiment a été conçu en entier pour travailler de façon harmonieuse. […] Dans un cas où tout collabore, c’est extrêmement périlleux. »

M. Lupien a toutefois souligné qu’il faisait pleinement confiance au Parc olympique pour mener le projet à bien.

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This may be a blessing in disguise. They’ve said in the past they were unable to consider a modern retractable roof because they’re too heavy for the ring. Now they have a chance to reinforce it and do the roof properly. The stadium hasn’t gotten any real money or renovation in nearly 50 years, this is the time to do it. I always think of Berlin’s Olympic Stadium from 1936 that sat empty and in disrepair for decades until they finally decided to invest in it for the 2006 World Cup and turned it into a stunning world class stadium again. We can do it too!
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Au Téléjournal 18h

Toit du stade olympique à Montréal : il faudra aussi remplacer l’anneau technique

Du nouveau dans la saga de la réparation du toit du stade olympique : il faudra non seulement remplacer la toile, mais aussi l’immense anneau de béton qui soutient la structure. Cette nouvelle aura des conséquences directes sur le budget et sur l’échéancier.

Le reportage de Mathieu Prost

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SVP, pas de deuxième fiasco financier pour le Stade

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le Stade olympique de Montréal


Vincent Brousseau-Pouliot
Vincent Brousseau-Pouliot La Presse

Note au gouvernement Legault : les Québécois ne sont pas obligés de se faire avoir une deuxième fois sur le plan financier avec le Stade olympique de Montréal.

Publié à 0h40 Mis à jour à 5h00

Construit au coût pharaonique de 1,5 milliard de dollars, le Stade a été l’une des pires décisions en matière d’infrastructures de l’histoire du Québec ET de celle du mouvement olympique.

Mais l’heure n’est pas à l’autoflagellation collective. Il faut plutôt décider ce qu’on fera avec notre Stade.

La toile du Stade est à la fin de sa vie utile. En 2017, Québec a décidé de la remplacer. Ça devait être prêt en 2023.

Non seulement les travaux ne sont pas commencés, mais, surprise, on apprenait mercredi qu’il faudrait aussi remplacer l’anneau technique auquel est accroché la toile1.

C’est un développement majeur. La facture vient de grimper en flèche. De combien de fonds publics supplémentaires parle-t-on ? Le Parc olympique et le gouvernement Legault ne veulent pas le dire pour l’instant.

Donc, on fait quoi avec notre Stade olympique ?

On a trois options :

  1. Remplacer le toit ;
  2. Vivre avec un Stade « hivernisé » sans toit ;
  3. Démolir le Stade.

Oublions tout de suite la démolition. Comme le Stade est trop gros et trop près du métro pour être dynamité, il faudrait le démanteler pièce par pièce. En 2012, la Régie des installations olympiques (RIO) a évalué le coût d’une démolition à 700 millions. Avec l’inflation, on parle aujourd’hui de 900 millions. C’est l’option la plus chère, la plus controversée, et on perdrait un actif patrimonial important.

Le débat porte donc sur l’option de remplacer le toit et celle d’« hiverniser » le Stade (avoir un Stade sans toit).

La ministre du Tourisme du Québec, Caroline Proulx, disait jeudi tenir absolument à remplacer le toit. Avec cette première option, le Stade serait utilisable 365 jours par années.

Avec la deuxième option, sans toit, le Stade serait disponible environ 200 jours par année, peut-être moins – bref, ce qu’on vit depuis des décennies avec nos problèmes de toit.

Le gouvernement Legault a une obligation de transparence. Compte tenu de l’importance du dossier et des sommes considérables en jeu, il doit rendre publics le coût et les détails des deux options, permettre le débat public et ensuite expliquer sa décision.

À un coût similaire et raisonnable, on préfère bien sûr un nouveau toit. C’est l’option défendue par Mme Proulx et la mairesse de Montréal, Valérie Plante. (C’est aussi ce qu’avait conclu le gouvernement de Philippe Couillard en 2017, mais on ne savait pas à l’époque qu’il faudrait remplacer l’anneau technique.)

Sauf qu’à première vue, l’option d’un Stade sans toit semble plus raisonnable pour les contribuables québécois.

En 2012, le RIO a évalué qu’il en coûterait 60 millions au départ (78 millions en dollars de 2023) pour « hiverniser » le Stade. Il faut aussi compter des coûts annuels (environ 8 millions/an). Selon notre estimation2, le coût total pour « hiverniser » le Stade sur 20 ans serait d’environ 345 millions.

Et un nouveau toit, comme le souhaite la ministre Caroline Proulx ? En 2017, le coût était de 250 millions. Avec l’inflation, c’est aujourd’hui entre 300 et 400 millions (ça dépend du chiffre d’inflation que vous prenez3). Il faut ajouter à cette somme le remplacement de l’anneau technique, qui coûtera sans doute des centaines de millions.

Au fond, Québec doit prendre une décision financière rationnelle.

À un prix similaire, on choisit un nouveau toit. Mais si le nouveau toit et le renforcement de l’anneau technique coûtent beaucoup plus cher, il vaut mieux un Stade « hivernisé » sans toit. Le Stade n’avait pas de toit de 1976 à 1987, et ce furent ses meilleures années !

Il ne faut pas se raconter d’histoires : le potentiel commercial du Stade est extrêmement limité, surtout en hiver. Aucune équipe de sport professionnel n’y joue régulièrement depuis le départ des Expos en 20044. Seulement deux concerts de vedettes internationales ont eu lieu dans la grande aire intérieure du Stade depuis 2015 et deux autres seront présentés cet été5. Doter le Stade d’un toit neuf n’y changerait pas grand-chose.

Comprenons-nous bien : le Parc olympique est important pour Montréal. Exploitons au maximum ses installations durant le printemps et l’été, particulièrement ses installations extérieures comme l’Esplanade.

Mais ce n’est pas renier notre fierté et notre passé olympique que de prendre une décision rationnelle sur le coût des rénovations du Stade.

On n’est pas obligé de payer une deuxième facture déraisonnable pour le Stade (pour le maintenir en vie l’hiver) parce qu’on l’a payé un prix de fou au départ.

1. Lisez l’article « Toit du Stade olympique : le cauchemar continue »

  1. Pour arriver à notre estimation de 345 millions, nous avons compté l’investissement de base de 78 millions et les coûts annuels d’hivernisation du Stade. Pour déterminer les coûts annuels, nous avons utilisé le coût d’hivernisation de 1,6 million en 1976 ajusté à l’inflation (selon l’inflation générale au Canada), ce qui correspond à 8,09 millions en 2023. Nous avons augmenté cette somme de 5 % par an (pour l’inflation) pendant 20 ans.

  2. Avec l’inflation générale au Canada, ça donne 301 millions en dollars de 2023. Avec l’inflation dans le milieu de la construction d’immeubles industriels au Québec (un indice plus précis), on arrive à 393 millions.

  3. Le CF Montréal y dispute un match par année, généralement en mars.

  4. AC/DC et One Direction s’y sont produits en 2015, et Metallica donnera deux concerts cet été.

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Enough is enough.No more funds for this legendary money pit.

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Assurons le pérennité du stade qui est tout de même un outil collectif qui peut toujours rendre de grands services, aussi pour son indéniable valeur architecturale et patrimoniale. Autrement apprenons à vivre avec ses limites, en l’entretenant adéquatement pour qu’il continue à servir durablement 3 saisons par année.

Par ailleurs il faut cesser d’y engloutir des sommes considérables autrement que pour l’entretien normal et plutôt diriger les budgets vers nos infrastructures collectives (écoles, égouts, voiries et autres). Puisque ce capital immobilier public souffre chroniquement d’un intolérable manque d’entretien depuis des décennies.

Justement, est-ce que le stade vaut ~400M$ tous les 20 ans (~20M$/an) sans compter l’inflation?

Peut-être que oui, peut-être que non.

Dans tous les cas, il faudra investir quelque chose. Il faut juste savoir quoi.

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Caricature de Godin dans Le Devoir


Source : Caricature - Le coup de crayon du 28 juillet | Le Devoir

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Le pari du Stade olympique


Photo: iStock
Les concerts de Metallica marqueront-ils le retour en grâce du Stade olympique?

Benoit Valois-Nadeau
7 août 2023
Culture

Pour les quelque 60 000 fans de Metallica qui franchiront les portes du Stade olympique les 11 et 13 août prochains, les deux concerts seront une occasion de revoir leur groupe favori à Montréal pour la première fois depuis 2017. Mais pour la direction du Parc olympique, ce sera une rare chance de réaffirmer la place de l’immense stade de béton, et de Montréal, comme arrêt valable pour les plus grandes (et lucratives) tournées en Amérique du Nord.

Si le Stade a accueilli son lot de gros noms dans les années 1970, 1980 et 1990, il faut remonter à la fin de l’été 2015 et aux passages d’AC / DC et de One Direction pour assister à des concerts d’envergure internationale dans l’enceinte olympique. Seulement quatre grandes tournées se sont arrêtées à l’édifice dessiné par Roger Taillibert depuis le début des années 2000.

« La réputation du Stade, à une certaine époque, c’était que c’est très difficile d’y produire des spectacles et que les gens ne viendraient pas à cause du son. Les artistes ne voulaient pas jouer là », souligne Nick Farkas, vice-président de la programmation, des concerts et événements chez Evenko, le promoteur qui encadre la venue de Metallica au Stade olympique.

Evenko et la direction du Parc olympique se croisent donc les doigts pour que ce double concert soit un succès.

« C’est important pour nous que ce soit une réussite. Et encore plus important pour le Stade. Si ce n’est pas un succès, ce sera très difficile de convaincre des artistes d’y revenir », convient Nick Farkas.

La Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique, organisme qui a remplacé la Régie des installations olympiques en 2020, veut d’ailleurs attirer une vingtaine de concerts au Stade lors des 10 prochaines années, un rythme qui s’apparente à celui des années 1980 et 1990.

Pour y arriver, le Parc olympique a lancé une grande opération séduction, notamment en envoyant ses représentants à Los Angeles retisser des liens avec les bonzes de l’industrie musicale.

« Pendant un certain temps, on a été un peu passifs en matière de développement, admet Alain Larochelle, vice-président de l’exploitation et du développement commercial du Parc olympique. On devait donc se réinscrire sur l’itinéraire de tournée des artistes, leur expliquer notre projet, et nos intentions d’améliorer l’acoustique et l’expérience client. »

Selon M. Larochelle, la réaction a été très positive. Le succès des festivals Fuego Fuego, Fierté Montréal et Metro Metro sur l’esplanade du Parc olympique a également contribué à jeter un éclairage positif sur le Stade.

« On va être scrutés à la loupe, mais tout le monde veut que ça fonctionne. L’industrie est ravie de revoir Montréal et le Stade comme une option pour les grands concerts. Maintenant, il faut remplir nos engagements », affirme Alain Larochelle.

Le son du Stade

L’enjeu numéro un sera évidemment l’acoustique. Malgré quelques succès, la qualité sonore du lieu n’a jamais fait l’unanimité. En 1993, lors l’arrêt au Stade de son Girlie Show, une Madonna agacée par les nombreux retours de son avait résumé l’évidence : « Cet endroit a été créé pour le sport et non pour un spectacle de musique ! ».

« Pour un mélomane, le Stade sonne tellement “cacanne”. Le son se réverbère un peu partout et revient vers les spectateurs, explique le musicologue et professeur à l’Université du Québec à Montréal, Danick Trottier. En 2015, au concert d’AC / DC, j’avais l’impression d’entendre un groupe rock répéter dans un garage à deux maisons de chez nous ! »

La forme ovale du Stade, l’omniprésence du béton et, surtout, le matériel de sonorisation de l’artiste en tournée ont une influence sur la qualité sonore de l’endroit.

« C’est la responsabilité de la salle de s’assurer que les conditions soient les meilleures possible pour que le band donne le meilleur show possible. Mais c’est surtout l’artiste [et son matériel] qui est responsable du son », juge Nick Farkas.

Emerson, Lake&Palmer et Pink Floyd, qui s’est produit à trois reprises dans l’ancien domicile des Expos (1977, 1988 et 1994), font partie de ceux qui ont réussi à dompter l’immense machine qu’est le Stade en y mettant temps, efforts et équipements adéquats.

« Lorsqu’une équipe technique de qualité décide de transformer le Stade en un lieu où le son va bien passer, c’est possible d’avoir un bon résultat », estime Danick Trottier.

C’est du moins ce qu’espère le Parc olym­pique, qui a envoyé des membres de son équipe technique au spectacle de Metallica au Stade de France en mai dernier pour observer le déroulement de la soirée.

« La technologie sonore s’est tellement améliorée [depuis les derniers concerts au Stade], on est maintenant capables d’envoyer du son de manière directionnelle, plutôt que de tout cracher de la scène vers la foule. Pour Metallica et son équipe, ce n’était même pas un enjeu [de jouer au Stade olympique] : ils ont fait des stades à travers le monde et leur équipe de son est de très haut niveau », soutient Nick Farkas.

La forme circulaire de la scène déployée par Metallica, qui est entourée de huit tours de son, devrait également permettre une meilleure répartition sonore.

Sans promettre une acoustique symphonique, le dirigeant d’Evenko dit avoir « confiance que ce sera le meilleur son qu’on ait jamais eu au Stade ».

Pour une amélioration permanente, il faudra cependant attendre un nouveau toit, projet complexe plusieurs fois remis aux calendes grecques.

« Tant qu’on n’a pas un nouveau projet de toit confirmé, on se garde d’apporter des correctifs sur la structure du Stade pour améliorer l’acoustique, parce qu’on dépenserait probablement de l’argent pour rien », indique Alain Larochelle.

Gros spectacle, grosses retombées

Les tournées de grande ampleur, avec décors et artifices à l’appui, ont connu leur heure de gloire dans les décennies 1980 et 1990, période qui coïncide avec les grosses années du Stade en matière d’achalandage.

Cette tendance au gigantisme s’est essoufflée au début des années 2000, décennie pendant laquelle Montréal a vu l’émergence de grands festivals et l’arrivée en force du Centre Bell.

« Il y a maintenant plusieurs possibilités autres que le Stade pour les artistes qui ont la capacité d’attirer de grandes foules : Osheaga et le parc Jean-Drapeau, le Festival d’été de Québec, le Centre Bell », énumère Danick Trottier.

Mais les tournées de stade reprennent de l’ampleur depuis quelques années, surtout depuis la fin des restrictions pandémiques.

Taylor Swift, qui jouera six fois au Centre Rogers de Toronto en novembre 2024, s’arrête uniquement dans des stades de grande taille pour sa tournée The Eras, tout comme Coldplay ou Beyoncé.

« Il n’y a pas une énorme quantité de tournées de stade en ce moment, peut-être 5 ou 6 par année. Mais Montréal pourrait être un arrêt. Si on peut prouver [à l’industrie] que l’expérience a été améliorée, je pense qu’il y a un avenir pour le Stade », expose Nick Farkas.

Et peut-être une occasion à saisir pour Montréal. Une étude économique estime que les deux arrêts de Taylor Swift à Denver en juillet dernier auraient contribué pour 140 millions de dollars américains au PIB du Colorado. Ses fans auraient dépensé en moyenne 1327 $US pour assister au spectacle (billets, transport, chambre d’hôtel et repas) pour des dépenses totales avoisinant les 200 millions de dollars.

De même, Beyoncé est soupçonnée d’avoir contribué à elle seule à la hausse du taux d’inflation en Suède en mai dernier, lorsqu’elle a lancé sa tournée mondiale à Stockholm. L’afflux de milliers de fans de la chanteuse dans la capitale suédoise a fait exploser le prix des chambres d’hôtel et des restaurants.

« Le tourisme musical, c’est énorme, et je crois qu’on ne l’a pas encore bien compris, estime Nick Farkas. Ça fait rayonner la ville et ça génère beaucoup de retombées économiques. »

Pour les deux concerts de Metallica à Montréal, 50 % des billets ont été achetés hors Québec, révèle Alain Larochelle.

« Ça veut dire qu’une personne sur deux va probablement prendre une nuitée à Montréal. Faites le calcul ! souligne le vice-président du Parc olympique. Les concerts et festivals sont des produits de développement touristique à fortes retombées pour Montréal et le Québec. C’est pour ça qu’on doit avoir les grands concerts. »

L’HISTOIRE DU STADE EN QUELQUES CONCERTS MARQUANTS

23-24 juin 1977

C’est à une dizaine d’artistes québécois, dont Félix Leclerc et Robert Charlebois, que revient l’honneur de présenter le premier concert au Stade, lors des célébrations de la Saint-Jean de 1977.

6 juillet 1977

Si on annonce 78 322 billets vendus pour le concert de Pink Floyd, un record, ce sont vraisemblablement plus de 80 000 spectateurs qui envahissent l’enceinte, certains atteignant même l’anneau technique ! Sur scène, le groupe paraît coupé de son public et Rogers Waters, à bout de patience, crache au visage d’un spectateur indiscipliné. L’incident inspirera l’album The Wall.

16 août 1984

Diane Dufresne reste à ce jour la seule artiste québécoise à avoir « fait le Stade » à elle seule. Devant les 50 000 spectateurs présents, la diva fait une entrée triomphale vêtue d’une robe rose dotée d’une traîne de 60 mètres (environ 200 pieds) de long.

16 et 17 septembre 1984

Au sommet de sa popularité, Michael Jackson débarque au Stade en compagnie de ses cinq frères et de 367 tonnes d’équipement. Presque 115 000 personnes au total assistent aux deux représentations.

16 et 18 juin 1988

Les réserves sur l’acoustique du Stade n’ont pas empêché le Festival international d’opéra d’y présenter une version monumentale d’Aïda, de Verdi. La production comprend des reproductions des pyramides de Gizeh et du Sphinx, plus de 700 figurants, ainsi que cinq éléphants et un chameau.

17 septembre 1988

Bruce Springsteen, Sting, Peter Gabriel et… Michel Rivard ! Amnistie internationale a réuni une brochette impressionnante d’artistes pour la tournée Human Rights Now !, qui souligne les 40 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Rivard et Daniel Lavoie ont rejoint la troupe le temps de l’arrêt montréalais.

8 août 1992

Le dernier passage de Metallica au Stade s’est plutôt mal terminé : le chanteur James Hetfield est transporté à l’hôpital, brûlé par une pièce pyrotechnique. Après avoir fait attendre le public pendant deux heures, Guns N’Roses, le groupe suivant sur l’affiche, ne joue que 30 minutes avant de partir. Résultat : 55 000 métalleux en colère, une nuit d’émeute et un demi-million de dollars de dommage.

2 novembre 1997

On connaît la popularité de U2 à Montréal, mais le groupe s’est surpassé en 1997 en provoquant le déménagement des Alouettes. U2 ayant réquisitionné le Stade olympique pour un concert, les Moineaux sont forcés de disputer un match au stade Percival-Molson. Découvrant les joies d’un amphithéâtre intime en plein coeur du centre-ville, l’équipe y établit son nid la saison suivante.

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Metallica au Stade olympique : pourquoi la qualité sonore était-elle inégale?

Foule monstre à l'intérieur du Stade olympique dans un éclairage bleuté.
Metallica a attiré quelque 125 000 personnes vendredi et dimanche soir au Stade olympique de Montréal.
PHOTO : PAGE FACEBOOK D’EVENKO

Radio-Canada
Publié à 15 h 58 HAE

De nombreuses personnes ont déploré sur les réseaux sociaux la piètre qualité du son lors des deux concerts de Metallica au Stade olympique de Montréal, vendredi et dimanche. Ce n’est rien pour arranger la mauvaise réputation de l’endroit en matière d’acoustique. Réjean Laflamme, spécialiste du son et président de Spica Acoustique, nous explique pourquoi il est si complexe d’obtenir une qualité sonore satisfaisante.

Le preneur de son, dont l’entreprise se consacre à la gestion du bruit résiduel, affirme d’emblée que l’édifice n’a pas été imaginé pour accueillir des événements musicaux.

Le stade a été construit en 1973-1974. L’architecte était très bon, mais il n’a tenu compte d’aucun paramètre acoustique; ce n’était pas sa priorité, explique M. Laflamme.

[À l’intérieur], il y a presque 20 secondes de réverbération, c’est-à-dire que si l’on fait une note dans le stade, elle résonne pendant 20 secondes. Dans une chanson où il y a plusieurs notes qui se suivent, ça devient un fouillis total.

Depuis plusieurs années, les stades sont construits en tenant compte des paramètres acoustiques. C’est ça, la différence.

Une citation de Réjean Laflamme, preneur de son et PDG de Spica Acoustique

Le spécialiste, qui a d’ailleurs produit un rapport portant en partie sur l’acoustique du Stade olympique de Montréal en 2010, pointe aussi la fameuse toile qui recouvre le sommet de l’édifice. C’est une toile en Kevlar, le son rebondit là-dessus comme sur une vitre. Il faudrait une toile plus absorbante, avec de meilleurs paramètres acoustiques, explique-t-il.

Une vue aérienne du Stade olympique de Montréal.
Le Stade olympique de Montréal n’a pas été conçu initialement pour accueillir des événements musicaux à grand déploiement.
PHOTO : GETTY IMAGES / PHOTOS.COM

Il y aurait aussi un gros travail de correction d’acoustique à faire dans le bol en béton au niveau de la section 200 […] C’est envisageable, mais c’est plusieurs millions de dollars. Il faut aussi qu’ils changent l’anneau technique, donc je ne pense pas que ce soit leur priorité.

127 000 mélomanes en deux soirs

De son côté, Cédric Essiminy, conseiller en relations publiques pour le Parc olympique, tient à préciser que de nombreux spectateurs et spectatrices n’ont eu que de bons commentaires sur les deux concerts de Metallica ce week-end, qui ont attiré plus de 127 000 personnes.

La qualité sonore comporte un volet, selon moi, qui est un peu plus arbitraire, explique-t-il en réponse aux mauvaises critiques.

La bonne qualité pour l’un peut être de la mauvaise qualité pour un autre. Mais nous, ce qu’on souhaitait offrir, c’est une expérience comparable à ce qui se fait dans les autres stades de la même envergure.

Foule monstre dans un stade entourée de tours affichant des éclairs.
Les huit tours à relais installées dans le Stade olympique afin de diminuer la réverbération
PHOTO : PAGE FACEBOOK D’EVENKO

Il rappelle aussi que Metallica avait sa propre équipe de sonorisation et que l’équipe du Stade olympique avait fait ses devoirs en installant des tours de relais pour diminuer autant que possible l’écho et la réverbération.

Il concède toutefois que le Stade olympique de Montréal a ses propres caractéristiques qui font en sorte que la qualité sonore peut être inégale entre les sections. On remarque à chaque événement qu’il y a des “poches” où le son peut plus se réverbérer. Ça dépend de plusieurs facteurs : le système de son, la configuration de la scène, le type de musique…

Le système de son de Metallica, le summum selon Réjean Laflamme

Face aux limites intrinsèques au Stade olympique, Réjean Laflamme est d’avis que le promoteur evenko et l’équipe de Metallica ont fait tout en leur possible pour s’assurer d’avoir le meilleur son possible.

Le système de son qu’il y avait hier et vendredi, c’est le summum. Il a été conçu pour les stades par la compagnie Meyer, et on peut dire que c’est l’un des trois meilleurs systèmes au monde, mais le stade est difficile à amadouer, résume-t-il.

La scène centrale était la meilleure façon de travailler. Ils ont mis toutes les chances de leur bord et ils ont travaillé fort, je peux vous le dire.

Deux musiciens jouent de la guitare et de la basse sur scène.
Robert Trujillo et James Hetfield de Metallica
PHOTO : PAGE FACEBOOK D’EVENKO

Changer la toile avant tout

Nos intervenants se rejoignent aussi sur un autre point : il faudra changer la toile avant de penser à l’acoustique du stade. C’est sûr qu’avec le changement de toiture, il y a des améliorations qui vont pouvoir être accordées à l’acoustique afin d’augmenter la qualité sonore du lieu, affirme Cédric Essiminy.

Ça demande plusieurs millions en investissements pour corriger l’acoustique, et il faut que ça se fasse après le toit, explique Réjean Laflamme. On ne peut pas faire l’acoustique avec un toit qui doit être changé, parce qu’on ne sait pas comment ça va sonner avec le nouveau toit.

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C’est une question peut être naïve la, mais pourquoi est-ce qu’on doit changer la toile? Il n’y a pas vraiment d’événement d’envergure qui se passe au stade l’hiver, pourquoi ne pas simplement l’enlever et investir dans l’acoustique? On pourrait ainsi y produire des gros événements musicaux qui rivaliserait avec le Roger Center de Toronto.

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Ça serait pas comme investir dans des nouveaux speakers et de nouveaux finis sur tes sièges d’auto mais de garder le toit ouvrant ouvert l’hiver ? Ça risque d’être de l’argent perdu ?

La plomberie et l’équipement électrique n’est pas adapté à l’hiver. Pour pouvoir se permettre d’ôter la toile, il faudrait refaire toutes ces installations. J’ai lu quelque part (je tente de retrouver la source) que refaire les équipements auxiliaires couterait le même montant que refaire le toit.

Avec l’anneau technique, est-ce vraiment encore ça?

Pourtant le stade a existé sans toit entre 1976 et 1987.

Et comme par hasard, ces années étaient celles où l’assistance aux matchs des Expos a été la plus élevée. C’est comme si les Montréalais ne veulent pas passer leurs soirs d’été sous un toit. :roll_eyes:

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Depuis, les équipements auxiliaires ont probablement été remplacés/mis à jour par des modèles ne résistant pas aux intempéries. Le stade a quand même évolué depuis 1987.

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J’ai retrouvé ma source :

Pourquoi ne pas laisser le stade ouvert, comme le font plusieurs autres stades dans le monde ?
Le Stade olympique n’est pas conçu pour être « ouvert » l’hiver en raison de la présence d’équipements dans l’enceinte principale (écran HD, plomberie, électricité, chauffage, système de gicleurs, haut-parleurs, systèmes électriques) qui n’ont pas été conçus et installés pour survivre au gel et aux intempéries. Si le stade n’était plus couvert, il faudrait protéger ou remplacer tous ces équipements, ce qui représenterait des coûts importants. . C’est sans mentionner qu’un stade ouvert priverait le Parc olympique de la possibilité de tenir des événements d’envergure durant l’hiver. Et l’hiver à Montréal, on n’y échappe pas…

https://parcolympique.qc.ca/toiture/2021/10/06/la-toiture-du-stade-olympique-5-questions-pour-mieux-la-connaitre/

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