Solar Uniquartier - Projet global

Je pense qu’il y a plusieurs éléments au débat et que parfois on dit la même chose.

  1. Le Solar est objectivement une amélioration de la banlieue. C’est sans question, on est à des années lumières des développements d’il y a 15 ans à Brossard. C’est la première fois peut-être qu’on construit un quartier contemporain (disons depuis les années 70) en banlieue où il est possible de vivre sans auto. Avec les commerces, les bureaux et même un campus d’université, il y a une diversité d’usages bien plus grande que la moyenne banlieusarde.

  2. Le quartier est encore loin d’être parfait et ce n’est pas parce qu’on le critique qu’on déteste tout de lui ou qu’on aurait préféré qu’il ne s’y construise rien.

Comme je le disais, le Solar est à mon avis le meilleur quartier qui a été construit en dehors de la ville de Montréal jusqu’à présent (plus tôt j’ai dis parmi les meilleurs, pour ne pas vexer @LeTravailleur avec l’Espace Montmorency, mais en réalité je préfère un peu plus le Solar :)) Je suis ravi que des personnes puissent y vivre sans auto, j’aime pas mal l’avenue de l’Équinoxe, malgré son stationnement sur rue trop important et son pavage excessif, car elle est bien encadrée d’un côté par un bâtiment assez intéressant autant en volumétrie qu’en architecture.

Cependant, le quartier reste un quartier de banlieue. Entouré des deux autoroutes, puis d’une stroad au nord, le quartier est complètement replié sur lui-même. On sent et on sait qu’on est dans une bulle aucunement rattaché au reste du territoire. Pire encore, les bâtiments eux-même font dos aux rues sauf exception, sur certains d’entre eux, je ne suis même pas sur de savoir qu’elle est la façade principale, puisqu’elles me semblent toutes secondaires !

Les espaces libres (parcs et places publiques) sont également trop importants. C’est vraiment contre-intuitif pour moi de dire ça, mais je trouve que dans beaucoup de quartiers denses de banlieue, la superficie totale de parcs et places publiques est utilisée à des fins de marketing et qu’au final, malgré de très grandes superficie, la qualité n’est pas supérieure à celle de la banlieue traditionnelle. À cause de son contexte, le Solar aurait du tenter de rapprocher ces bâtiments et créer plus de petits parcs et de petites places, placées de façon plus aléatoire, afin de briser le sentiment de vide causé par la fin de l’urbanisation d’un côté et par la basse densité de l’autre.

Les places de la Gare et des Étoiles sont bien trop grandes, mal encadrées et mal définie, leur importante superficie est donc inutile et gâchée. En plus, ça rajoute à l’étrange ambiance de vide qui existe partout dans le quartier. D’ailleurs, tant qu’à parler de ces places, qu’elles sont leur intérêt ? À part lors d’événements, il n’y a aucun intérêt à y aller, ce n’est pas place des Festivals et il n’y a pas assez d’espaces verts pour profiter de la nature.

La comparaison avec Griffintown me semble très intéressante puisque Devimco a construit une partie importante de Griffintown et que les années de construction sont similaires. Les rues plus étroites, les marges plus petites, les places mieux définies, les basilaires plus humains rendent Griffintown beaucoup plus urbain et attrayant à mes yeux.

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Très peu de gens recherchent un milieu qui n’est pas calme et voudraient habiter à la place des Festivals, y compris ceux qui veulent habiter les quartiers centraux. Les rues résidentiels du Plateau, d’Hochelag et de Verdun sont très calmes, mais le quartier n’est pas mort. On ne peut pas en dire autant pour le Solar. Je comprend que le quartier n’est pas terminé, mais certains bâtiments le sont depuis plusieurs années déjà et le quartier est déjà très dense ! On sent tout de suite cette densité dans le quartier, c’est pourquoi le manque de vie dans les rues me choque autant chaque fois que j’y vais.

Je suis d’accord avec @Stu là dessus. Le Solar est à mes yeux un quartier dortoir et ce n’est pas complètement de sa faute. Il n’y a pas grand chose à faire à proximité et on ne peut pas faire comme dans les quartiers urbains et marcher ou prendre un bus 10-15 minutes pour atteindre une rue commerciale, puisqu’il n’y a pas de rue commerciale vivante. Le DIX30 à côté ne remplace absolument pas une rue commerciale, ni par l’ambiance, ni par la qualité (et ça vient de quelqu’un qui a grandit sur la rive sud et qui y a passé beaucoup de temps). D’ailleurs, tant qu’à parler de rue commerciale, c’est quand la dernière fois qu’on en a construit une au Québec ?

(Je ramène ce bout de discussion ici puisque ça parle du Solar)

Je fais justement partie de la Gen z et c’est tout autant inéquitable à mon avis de devoir vivre sur des territoires plus laids que les générations précédentes (tout en ayant un moins grand accès au logement). Quel est le dernier critère qu’on serait prêt à sacrifier pour construire plus davantage ? Si on dit que la beauté est moins importante que l’accès au logement, ne devrait-on pas prolonger ça à tous les paramètres qui réduisent le potentiel de densification tels que la réglementation environnementale, la superficie habitable et la qualité de construction ? Les générations futures ont le droit de vivre dans des environnements plaisants, tout comme ils ont le droit d’avoir accès à des logements convenables, on ne devrait pas sacrifier l’un pour l’autre.

Finalement, plusieurs ont dit que l’architecture est plus ou moins importante en autant que la diversité des usages soit importante et que l’accessibilité par transport en commun soit facile. Je trouve que certains vieux quartiers de villes périphériques ont une ambiance plus urbaine que le Solar, alors que la densité est largement inférieure et que les quartiers ont plein de problèmes :

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