Science

Étant passionné de sciences et de connaissances diverses, je souhaitais depuis longtemps ouvrir un fil pour partager des découvertes dans une foule de sujets. D’ailleurs une fois par mois je fais une visite particulière à la bibliothèque spécifiquement pour lire les multiples magazines scientifiques, juste pour le plaisir de connaitre et soutenir ma culture personnelle.

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À l’âge de 15 ans, les garçons qui ont été exposés à ces contenus violents seront ainsi plus susceptibles de frapper ou de battre une autre personne dans l’intention de la voler ou d’en tirer avantage ; d’avoir recours à des menaces et des insultes ; de participer à des bagarres entre bandes d’adolescents ; et d’utiliser des armes.

L’exposition a aussi été associée à une comparution devant la justice pour différents crimes, à des séjours dans des centres pour jeunes et à des interactions avec les forces de l’ordre.

« Entre quatre et six ans, c’est la période pendant laquelle on apprend à interagir avec les autres, a dit l’auteure de l’étude, la professeure Linda Pagani, qui a discuté de ses travaux en primeur avec La Presse Canadienne. C’est à ce moment qu’on est socialisés. Et quand les enfants sont exposés à des modèles qui sont renforcés par rapport à la violence et l’agressivité, c’est ça qui arrive. »

L’exposition à du contenu violent entraîne probablement des pensées agressives, des sentiments de colère et des niveaux d’excitation qui sont influencés par des facteurs personnels et situationnels,…

Résumé

Vérification éclair: l’industrie pétrolière américaine est-elle en manque?

Par Pascal Lapointe et Le Détecteur de rumeurs

23 janvier 2025 à 07h28

Un puits de pétrole dans un site d’extraction près de Cotulla, au Texas. (Archives AFP, Loren Elliott/Archives AFP, Loren Elliott)

DÉTECTEUR DE RUMEURS / Dès la première journée de sa nouvelle présidence, Donald Trump a réitéré sa promesse d’autoriser l’industrie pétrolière et gazière à forer là où son prédécesseur le lui aurait présumément interdit. L’industrie pétrolière est-elle à ce point en manque d’opportunités, s’est demandé le Détecteur de rumeurs.


Selon une compilation du Bureau de gestion des terres des États-Unis (Bureau of Land Management ou BLM) publiée en juillet 2024, l’industrie avait en sa possession près de 7000 permis de forer sur des terres publiques qu’elle n’avait pas encore utilisés. Ce chiffre a pu changer depuis, mais il était légèrement plus élevé qu’en janvier 2023. Dans un communiqué publié le 8 janvier dernier, la sous-secrétaire de l’Intérieur — le ministère dont dépend le BLM — renchérissait sur le fait que l’industrie reste « assise sur des millions d’acres » de terrains inutilisés.

Elle faisait cette déclaration en réaction à un événement récent : deux jours plus tôt, la période de mise aux enchères pour acquérir des permis de forage dans la Réserve naturelle de l’Arctique, en Alaska, avait pris fin, sans que personne ne dépose une offre.

La production

Ces permis de forer, tout comme la promesse de Donald Trump, concernent des terres publiques. Or, 90% des forages aux États-Unis sont sur des terres privées. Il n’est pas clair si les sociétés pétrolières sont, là aussi, assises sur un grand nombre de terrains inexploités. On peut toutefois constater que, pendant la première année du gouvernement de Joe Biden, en 2021, les États-Unis ont produit une moyenne de 11 millions de barils de pétrole par jour, et qu’en 2024, cette production a atteint un record de 13,2 millions de barils par jour. Les plus récentes projections d’une agence du gouvernement américain font état de 13,5 millions pour 2025.

Dans la grande majorité des cas, il s’écoulerait plus de 10 ans entre la découverte d’un nouveau gisement et la production. Plusieurs investisseurs pourraient aujourd’hui juger la chose hasardeuse: les prix du pétrole sont très bas et, surtout, le marché du pétrole pourrait amorcer sa décroissance dans la prochaine décennie. Dans l’Union européenne, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 8% en 2023, presque autant que l’année du confinement pandémique, une diminution reliée à la croissance des énergies renouvelables —dont le coût ne cesse de diminuer. Du côté de la Chine, il est possible que le pic des émissions ait été atteint en 2023 —les chiffres de 2024 devraient bientôt répondre à cette question.

Verdict

Aux États-Unis, l’industrie pétrolière n’est pas en manque de lieux où effectuer de nouveaux forages. Par ailleurs, elle a connu ces dernières années une croissance inégalée de sa production.

Résumé

Statines le matin, statines le soir…

Par Jean-François Cliche, Le Soleil

26 janvier 2025 à 04h00

(Roger Ashford/Getty Images)

SCIENCE AU QUOTIDIEN / «D’après une infirmière que je connais, il est préférable de prendre ses statines [un médicament contre le cholestérol] le soir avant de se coucher parce qu’elles seraient plus efficaces la nuit. Or la plupart des gens qui mangent du pamplemousse [qui est es déconseillé à ceux qui prennent des statines] les consomment le matin. Alors est-ce qu’une «dose matinale» de pamplemousse continue d’avoir son effet négatif jusqu’à la nuit suivante ?», demande Gilles Drouin.


Il est vrai que les premières statines mises sur le marché fonctionnaient mieux si on les prenait le soir, mais ça n’est plus le cas depuis un certain temps déjà. Voyons d’abord pourquoi.

Malgré tout le mal qu’on en dit, le cholestérol est absolument essentiel pour le corps humain. Nos cellules en ont besoin pour fabriquer et entretenir leur membrane cellulaire et il participe à la synthèse de plusieurs hormones, en plus de la vitamine D, résume le site de la faculté de médecine de l’Université John Hopkins. Ça n’est pas pour rien, d’ailleurs, que le foie fabrique environ 80 % du cholestérol présent dans l’organisme (le 20 % restant provient de l’alimentation) : on en a vraiment besoin.



Cependant, comme il s’agit d’une forme de graisse, le cholestérol n’est pas soluble dans l’eau. Pour que le système sanguin puisse le transporter partout dans l’organisme, il faut donc des «transporteurs», soit des molécules capables d’«accrocher» le cholestérol tout en restant elles-mêmes solubles. Ce sont les fameux «HDL» et «LDL», souvent appelés (un peu abusivement) «bon» et «mauvais» cholestérol.

Le rôle du LDL (pour low-density lipoprotein) est d’amener le cholestérol du foie, où il est synthétisé, vers le système sanguin afin qu’il atteigne toutes les parties du corps. Le HDL (high-density lipoprotein), lui, fait chemin inverse : il attrape l’excédent de cholestérol sanguin et le ramène vers le foie, où il sera recyclé.

Le rôle des statines

Maintenant, quand on a trop de LDL pour une raison ou pour une autre (obésité, sédentarité, troubles du sommeil, alimentation, génétique, etc.), le sang devient trop chargé en cholestérol, et celui-ci se dépose sur la paroi des vaisseaux sanguins. À terme, cela forme des plaque et cela rend les artères trop rigides — c’est l’arthérosclérose, qui peut boucher les artères ou provoquer leur rupture.

C’est pour éviter cela que l’on prescrit des statines aux patients à risque. Essentiellement, les statines vont nuire à l’action d’une enzyme impliquée dans la synthèse du cholestérol, explique un chapitre de livre récent sur le sujet. Cela va également enclencher une réaction en chaîne dont le fin bout est que les cellules du foie vont retenir davantage de LDL, dont la concentration sanguine se mettra alors à diminuer.

Or, indique Dr Paul Poirier, clinicien-chercheur à l’Institut de cardiologue et de pneumologie de Québec, «métaboliquement parlant, c’est surtout la nuit que le corps fabrique son cholestérol. Et les premières statines avaient, à l’époque, une durée d’action courte. C’est pour ça qu’on les donnait le soir [pour qu’elles agissent au meilleur moment].

«Mais aujourd’hui, poursuit-il, les nouvelles statines ont des durées d’action beaucoup plus longues, alors l’effet de les prendre le matin ou le soir ne fait pas vraiment de différence. Et comme on ne veut pas prendre la chance que le patient les oublie, on recommande de les prendre le matin avec les autres médicaments. On n’utilise plus les statines de courte durée que pour les patients qui sont intolérants aux autres.»



Les premières générations de statine avaient des «demi-vies» (soit le temps qu’il faut pour que la moitié soit éliminée par l’organisme) de seulement une à trois heures, alors que c’est 12, 24 et même parfois 72 heures pour les nouvelles, d’après le site EMBconsult.com.

Pas besoin, donc, de les prendre à un moment précis de la journée pour maximiser leur efficacité puisqu’avec de telles demi-vies, leur concentration reste pas mal stable.

(Wiki Commons) (Wiki Commons)

Et le pamplemousse, dans tout ça ?

Maintenant, si le pamplemousse est déconseillé aux gens qui prennent des statines (du moins, certaines d’entre elles, dit Dr Poirier, c’est à voir avec son médecin ou pharmacien), c’est parce qu’il contient un composé nommé furanocouramine, qui est connu pour dégrader une enzyme présente dans notre intestin, la «CYP3A4». Celle-ci est en quelque sorte une «ennemie» des statines, qui sont attaquées et décomposées par la CYP3A4, mais comme c’est un fait connu depuis longtemps, les doses de statines sont ajustées pour en tenir compte.

Or si on mange trop de pamplemousse — lire : régulièrement et de manière chronique —, cette enzyme ne dégradera pas autant les statines que prévu, et l’on finira par avoir trop de statines dans le sang. Les effets secondaires d’une surdose de statines sont habituellement des troubles musculaires (douleurs et crampes, voire destruction du muscle) et des problèmes de foie, me disait récemment Chantale Simard, professeure en pharmacologie à l’Université Laval et spécialiste des interactions médicamenteuses.



Les furanocouramines ont une demi-vie relativement longue d’environ huit heures, ont montré quelques études, si bien qu’elles peuvent atteindre des concentrations suffisantes pour causer des problèmes sérieux aux gens qui prennent des statines si on en mange souvent.

Mais «c’est vraiment la chronicité de la consommation de pamplemousse qui est un problème», dit Dr Poirier. Si l’on se contente d’en manger un de temps à autre, cela n’affectera pas l’action des statines.

«Faut pas virer fou [non plus]…», tempère-t-il.

Résumé

Démystifier la science Une bonne idée d’utiliser de l’eau chaude ?

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Boire ou cuisiner avec de l’eau chaude peut être périlleux.

Chaque semaine, notre journaliste répond aux questions scientifiques de lecteurs.

Publié à 8 h 00


Mathieu Perreault La Presse

](La Presse | Mathieu Perreault)

Est-il mauvais d’utiliser l’eau chaude du robinet pour cuisiner, à cause des métaux ou des virus ?

Serge Picard

Il est préférable d’utiliser de l’eau froide pour cuisiner, confirme une spécialiste du sujet, Michèle Prévost, de Polytechnique Montréal.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE POLYTECHNIQUE MONTRÉAL

Michèle Prévost (au micro) a fait visiter son laboratoire à la ministre Mélanie Joly en 2018.

La dissolution des métaux augmente avec la température. Sauf dans des bâtiments récents, il y a présence de matériaux avec du plomb dans la plomberie.

Michèle Prévost, de Polytechnique Montréal

Pour préparer la formule à nourrisson, la « pire chose à faire », selon Mme Prévost, est d’utiliser de l’eau chaude. « Les nourrissons sont les plus sensibles aux effets du plomb, et ils consomment une grande quantité de liquide par masse corporelle », précise-t-elle.

Puisque l’eau chaude est moins utilisée, elle stagne davantage, et est plus susceptible d’être touchée par la dissolution des métaux. Il peut aussi y avoir une croissance bactérienne, particulièrement si la température du chauffe-eau n’est pas assez élevée, 45 °C plutôt que 60 °C, dit l’ingénieure civile.

Michèle Prévost fait partie d’un comité international qui examine la question. Le comité compte recommander le maintien des chauffe-eau à 60 °C, parce que lorsqu’on abaisse la température, les risques d’infections pour les personnes de plus de 60 ans ou sous chimiothérapie « ne sont pas négligeables », indique-t-elle.

La question des chauffe-eau a été étudiée en profondeur il y a une vingtaine d’années, quand des propositions d’abaisser leur température ont vu le jour pour réduire les risques de blessures liés aux bains trop chauds. Maintenant, elle revient au premier plan en raison des inquiétudes sur les changements climatiques et l’envie de plusieurs de réduire leur consommation d’énergie.

Même si on ne boit pas d’eau chaude, un chauffe-eau à température trop basse peut poser problème quand on prend sa douche, parce que certaines bactéries comme les légionelles peuvent pénétrer dans les poumons quand on prend sa douche, note Mme Prévost.

Pour cuisiner des pâtes

Peut-on utiliser l’eau chaude pour cuisiner, quand on fait bouillir l’eau suffisamment longtemps ? Par exemple, pour faire cuire des pâtes ? Non, parce que le plomb s’accumule dans les pâtes et le riz.

Le plomb colle à tout ce qui ressemble à du riz ou des pâtes. Il va donc se concentrer. On avait fait une étude qui montrait qu’une assez petite dose de macaroni est assez pour intoxiquer un enfant.

Michèle Prévost, de Polytechnique Montréal

Et pour le brossage de dents, pour les personnes aux dents sensibles à l’eau froide ? « J’ai eu la même question pour des cas de plomb modéré dans un hôpital pédiatrique il y a quelques semaines, dit Mme Prévost. Ce n’est pas un petit contact de gencive qui va faire une plombémie. Il faut vraiment la boire. »

En savoir plus

  • 41 800
    Nombre d’entrées d’eau en plomb qui doivent être changées à Montréal d’ici 2032

Source : Ville de Montréal

Résumé

A-t-on vraiment découvert le «carburant parfait» ?

Par Jean-François Cliche, Le Soleil

23 février 2025 à 04h00

(papa1266/123RF)

SCIENCE AU QUOTIDIEN / «Découverte du carburant parfait pour la première fois dans l’histoire : ce n’est ni l’électricité, ni l’hydrogène. Imaginez un carburant révolutionnaire capable de transformer nos moteurs tout en réduisant la pollution. L’allumage plasma pourrait bien être la clé d’un avenir énergétique plus propre», annonçait récemment un article du site «L’Énergeek» que m’a soumis un lecteur, Jacques Richard.


Voilà qui est… comment dire… un peu étrange. Un carburant, grosso modo, c’est une substance qui dégage de l’énergie quand on la fait brûler. Contrairement à ce que l’auteur de l’article semble croire, l’électricité ne correspond manifestement pas à cette définition, et l’«allumage au plasma» n’est pas davantage un carburant — c’est simplement une manière d’enclencher l’ignition de l’essence dans un moteur.

De la part d’un site qui se proclame «geek de l’énergie», on ne s’attendrait pas à pareille confusion. Mais passons.



Est-ce que cet allumage au plasma est aussi révolutionnaire que ce que le site décrit avec un enthousiasme, ma foi, débordant ? En fait, dit Sylvain Coulombe, chercheur en énergie à l’Université McGill et spécialiste des plasmas, «toutes les autos du monde font déjà ça : une bougie, ça fait une étincelle, et l’étincelle produit un mini plasma [soit un état de la matière où les électrons sont décrochés des atomes et où toutes ces particules se mélangent dans le désordre]».

Quand on cherche, on peut trouver ici et des articles — parfois de sources très crédibles, d’ailleurs — qui décrivent des recherches sur l’allumage au plasma et qui annoncent des résultats prometteurs. Le principe est essentiellement toujours le même : accentuer la réaction en chaîne de la combustion.

Au lieu d’avoir, disons, une molécule de carburant qui brûle et qui, ce faisant, fournit l’énergie nécessaire pour faire brûler deux autres molécules de carburant, qui en feront ensuite brûler quatre de plus, et ainsi de suite, le plasma briserait plus de molécules à la fois, ce qui accélérerait le processus.

Le résultat, disent les promoteurs de ces technologies, serait une combustion plus complète, moins de polluants et plus d’énergie produite par quantité de combustible brûlé (donc plus de kilomètres par litre d’essence).

«Optimisé jusqu’aux oreilles»

Sauf que, tempère M. Coulombe, «l’industrie de l’auto, ça fait 100 ans qu’ils optimisent leurs voitures. La combustion dans les moteurs, c’est optimisé jusqu’aux oreilles. Allumer le carburant différemment, on l’a essayé plein de fois. J’ai moi-même travaillé sur des projets de combustion assistée au plasma il y a quelques années, et il n’y avait pas de gains à faire de ce côté-là.»

Bougies d’allumage «standards».

«J’ai vu plusieurs équipes qui ont travaillé là-dessus, poursuit-il, et on parle de très bons centres de recherche, ici, mais ça n’a pas donné de bons résultats. C’est la thermodynamique qui limite les moteurs de voitures, pas l’allumage.»



Essentiellement, explique M. Coulombe, les moteurs à combustion fonctionnent tous sur le même principe. On place un gaz (le carburant) dans un cylindre et on l’allume. Le gaz va alors prendre de l’expansion et pousser sur le piston, ce qui va actionner le moteur. Mais quand on convertit de l’énergie d’une forme à une autre, on en perd toujours une partie et il y a justement beaucoup de conversions dans un moteur à explosion : l’énergie chimique du carburant est transformée en chaleur, le gaz chaud va pousser sur le piston et convertir une partie de cette chaleur en énergie mécanique, qui va ensuite être transmise par la courroie et d’autres pièces jusqu’aux roues.

«L’efficacité globale de ces transferts d’énergie là, dans un moteur à explosion, c’est au maximum 40 %. Ce sont les lois de la physique qui imposent ça», dit M. Coulombe.

«On pourrait sans doute améliorer encore un peu la combustion, mais les gains qu’on ferait seraient vraiment minimes», conclut-il.




Retour sur le pont de Québec

Dans une chronique parue plus tôt cette année, j’ai abordé la question de savoir si un troisième lien serait «essentiel» pour faire les travaux (absolument majeurs) de réfection du tablier du pont Pierre-Laporte, prévus pour 2037. Grosso modo, la réponse était que le potentiel de nuisance économique était clairement là, mais que la manière dont le chantier serait mené — par exemple en ne bloquant des voies que les soirs et les fins de semaine — pouvait éviter beaucoup d’ennuis.

Une partie de la réponse était que le ministère des Transports (MTQ) avait dès 2020 abandonné l’idée de compenser en abaissant le tablier du Pont de Québec (ce qui permettrait le passage des camions) parce que cela empêcherait d’y aménager une piste cyclable. Cette partie de mon texte a fait réagir Mario Fafard, professeur retraité de génie civil à l’Université Laval, qui m’a envoyé ce commentaire que je reproduis ici avec un schéma de l’ex-ingénieur Michel Lemieux (lui aussi retraité) parce que je trouve les deux, ma foi, fort éclairants.

Bonne lecture, et merci à MM. Fafard et Lemieux pour leurs lumières !

«Premièrement, avant 1993, les camions circulaient sur le pont. En 1992, le MTQ a ajouté une troisième voie sur le pont en diminuant la largeur carrossable du tablier à, environ, plus ou moins 3 mètres. Il devenait ainsi impossible de laisser le transport lourd circuler sur le pont.

«Selon le code de sécurité routière, la hauteur maximale des véhicules est de 4,15m. Au-delà de cette valeur, nous sommes en situation de transport spécial. Si le pont redevait à deux voies, alors la largeur carrossable serait plus ou moins 4,47 mètres ce qui permettrait la circulation de camion lourd. Des mesures permettent de dire que le dégagement entre le haut d’un camion et le composant du pont le plus, serait d’au moins 4,3m avec le tablier actuel. Donc, il est inutile d’abaisser le tablier pour faire circuler des véhicules lourds. [Voir le graphique ci-dessous.]

Illustration : Michel Lemieux (Michel Lemieux)

«Cela dit, si le pont Pierre-Laporte devait fermer, on pourrait réduire le nombre de voies de 3 à 2 sur le pont de Québec et, ainsi, permettre aux véhicules lourds de circuler d’une rive à l’autre avec, comme corollaire, des bouchons de circulation importants.»


Vous vous posez des questions sur le monde qui vous entoure ? Qu’elles concernent la physique, la biologie ou toute autre discipline, notre journaliste se fera un plaisir d’y répondre. À nos yeux, il n’existe aucune «question idiote», aucune question «trop petite» pour être intéressante ! Alors écrivez-nous à : jfcliche@lesoleil.com.


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Résumé

À quand le réveil?

Par David Pagé, directeur conservation et éducation Zoo sauvage de Saint-Félicien

9 mars 2025 à 04h00

Alors, selon vous, quel jour marquera l’arrivée du printemps au Zoo cette année? (Zoo sauvage de Saint-Félicien)

CHRONIQUE ANIMALE / Depuis maintenant trois ans, une question flotte dans l’air à cette période de l’année au Zoo sauvage de Saint-Félicien.


Alors que certaines villes se fient aux marmottes pour prédire l’arrivée du printemps, nous avons notre propre tradition. Le 2 février, à l’occasion du célèbre Jour de la marmotte, nous lançons officiellement notre concours annuel: deviner la date exacte où l’un de nos ours noirs sortira pour la première fois de sa tanière.

C’est un jeu d’attente où les visiteurs et les passionnés du Zoo peuvent tenter leur chance, en soumettant leur prédiction en ligne ou en personne. Il y a même une compétition amicale à l’interne, du côté des employés.



Si l’hibernation des ours noirs cause parfois des débats, il demeure vrai que les ours noirs passent une bonne partie de l’hiver à dormir. Contrairement aux petits mammifères comme les marmottes, qui entrent en léthargie profonde avec une chute importante de leur température corporelle, les ours noirs adoptent une forme d’hibernation plus flexible.

Leur métabolisme ralentit, leur rythme cardiaque diminue et ils cessent complètement de s’alimenter. Durant cette période, ils survivent sur leurs réserves de graisse. Toutefois, ils restent capables de se réveiller en cas de danger ou de redoux passager. Ce type d’adaptation leur permet de traverser l’hiver sans avoir à chercher de nourriture dans un environnement où les ressources sont limitées.

(Le Quotidien)

Le réveil printanier des ours noirs n’a pas de date fixe, car plusieurs facteurs influencent leur sortie. La météo joue un rôle clé: un redoux prolongé peut les inciter à émerger plus tôt, tandis qu’un hiver persistant retardera leur sortie. Leur état corporel compte également: un ours ayant accumulé beaucoup de graisse peut rester endormi plus longtemps, alors qu’un individu ayant des réserves plus limitées ressentira plus vite le besoin de sortir.

On peut dire qu’au Zoo sauvage, c’est rarement un problème pour eux! Enfin, l’âge peut parfois entrer en jeu et il n’est pas rare que les individus les plus âgés soient les derniers à sortir du lit. Chaque année, l’équipe du Zoo garde un œil attentif sur les tanières, consciente que le premier réveil pourrait survenir à tout moment.

Tournure ludique

Ici, ce phénomène naturel prend une tournure ludique grâce à notre concours annuel. Cependant, tous les ours noirs ne sont pas admissibles! Cette année, nous avons dû disqualifier deux de nos «participants»: Bernie et Bruni, des ours âgés de 22 et 25 ans. Ces deux individus ont tendance à sortir de temps à autre durant l’hiver. Ces pauses ponctuelles, qui ne sont pas anormales, ne comptent pas comme un réveil officiel.

Seul le premier ours qui quitte sa tanière pour explorer le Parc des sentiers de la nature après une longue hibernation marque le début du printemps au Zoo. Au cours des éditions précédentes, nous avons bien pu observer la variation naturelle de l’hibernation. En 2023, l’un de nos ours noirs est sorti le 31 mars, tandis qu’en 2024, une surprise nous attendait avec une première sortie dès le 23 février. Il faut bien sûr se rappeler que cet hiver avait été assez doux.



Le suspense plane: qui devinera la bonne date cette année ? Si certains choisissent leur prédiction en fonction des tendances des dernières années, d’autres se fient à leur instinct ou aux prévisions météo. D’autres préfèrent user une date chanceuse, comme un anniversaire. Peu importe la méthode, le concours fait parler et il devient peu à peu une tradition pour annoncer l’arrivée du printemps. Alors, selon vous, quel jour marquera l’arrivée du printemps au Zoo cette année ?

Saviez-vous que?

Pendant l’hibernation, les ours noirs développent un bouchon fécal qui bloque leur intestin pendant plusieurs mois. Ce phénomène naturel empêche l’accumulation de déchets alors qu’ils ne mangent et ne boivent pas. Ce n’est qu’au réveil du printemps que leur système digestif redémarre… et leur toute première sortie est souvent accompagnée d’un grand soulagement!

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Résumé

Sciences

La Presse à Boston La révolution des drones scientifiques

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE SAILDRONE

L’administration océanique et atmosphérique américaine (NOAA) teste des drones à voiles en Arctique.

La robotique a fait des pas de géant dans la dernière décennie. À la dernière réunion annuelle de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS) à Boston, des chercheurs ont parlé de robots qui travaillent dans des environnements extrêmes : océaniques, nucléaires, polaires et spatiaux.

Publié à 7 h 00

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Mathieu Perreault La Presse

](La Presse | Mathieu Perreault)

Neige et glace

IMAGE TIRÉE DU SITE WEB DE LA NOAA

La NOAA teste des drones aériens en Antarctique.

Les deux environnements les plus difficiles dans lesquels peuvent évoluer les drones sont l’espace et l’Arctique, indique Hanumant Singh, ingénieur robotique à l’Université Northwestern, qui a présenté en février une conférence examinant les dernières avancées en robotique extrême.

« Il est encore très difficile pour les robots de bien comprendre ce qu’ils voient quand ils naviguent dans la neige, ou alors sous la banquise, explique M. Singh. Les caméras peinent à saisir la profondeur de champ. »

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE LA NOAA

Hanumant Singh lors d’une expédition de l’administration océanique et atmosphérique américaine

L’Arctique, c’est un environnement à faible contraste où c’est difficile d’acquérir suffisamment de vidéos pour entraîner les logiciels.

Hanumant Singh, ingénieur robotique à l’Université Northwestern

La plupart des robots ont été conçus pour observer des structures faites par l’humain, note M. Singh. « Mais avec l’intelligence artificielle (IA), nous parvenons à améliorer la vision des structures à faible contraste. Le défi, maintenant, c’est d’amasser assez de données dans les environnements à faible contraste pour entraîner les modèles IA, qui pourront aussi profiter aux analyses de structures à l’intérieur du corps humain. »

L’optimisation des drones dans l’Arctique servira également aux drones spatiaux. « Dans l’océan Arctique et en Antarctique [océan Austral], les températures ne descendent pas assez bas pour altérer le fonctionnement mécanique et électronique, ou les batteries, précise M. Singh. Mais en surface, quand il fait -30 °C ou -40 °C, tout fonctionne moins bien. On peut s’en servir pour l’espace. »

Manipulations

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE LA NOAA

La NOAA utilise des drones sous-marins autonomes pour récolter des données sur la santé des océans.

La manipulation des objets, particulièrement sous-marins, est l’autre domaine de recherche très actif du côté des drones. « Il ne faut pas briser l’objet, qui peut être très friable, particulièrement dans les profondeurs marines, signale M. Singh. Souvent, ça prend plus d’un type de bras manipulateur. Alors, idéalement, il faudrait avoir un robot avec différents types de pinces qui peut changer l’embout sur son bras. Mais ça demande une analyse complexe. »

Et c’est sans compter la consommation d’électricité. « Les manipulateurs inutilisés drainent la batterie pour rien », note M. Singh.

Ce qui fait saliver les chercheurs ? La perspective d’un robot capable de prendre des échantillons. « Le manque de données caractérise la plupart des sciences biologiques, particulièrement des données dans les environnements difficiles comme l’Arctique ou les profondeurs marines, observe M. Singh. Alors, si on peut y arriver à faible coût, avec des drones autonomes qui peuvent rester des mois en fonction, ça devrait révolutionner la biologie et les sciences sur Terre. »

Une main plus douce

PHOTO MATHIEU PERREAULT, LA PRESSE

Diana Göhringer, de l’Université technique de Dresde, manipulant le gant d’entraînement des robots à la conférence de l’AAAS en février

Dans l’aire d’exposition du congrès de l’AAAS, des roboticiens de l’Université technique de Dresde (TUD), en Allemagne, présentaient une technologie qui améliorait la capacité des robots à saisir des échantillons délicats.

Il s’agit d’un gant muni d’une dizaine de capteurs qui enregistrent ce qui arrive quand un humain saisit un objet délicat, comme une tasse de café.

Éventuellement, nous pensons pouvoir entraîner un robot à reproduire la préhension humaine, avec toute sa délicatesse.

Diana Göhringer, de l’Université technique de Dresde

La compétition de bateaux

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE SAILBOT

La dernière compétition de drones à voiles Sailbot a eu lieu à Newbury Port, au Massachusetts.

Juste à côté du stand de l’Université technique de Dresde était érigé celui de l’équipe de robotique marine de l’Institut polytechnique de Worcester, au Massachusetts. Il a remporté l’an dernier une compétition de navigation robotique autonome et présentera, l’été prochain, la 17e Compétition internationale de voiliers robotiques, aussi appelée Sailbot.

Ce type de concours est crucial pour régler les problèmes qui empêchent les drones autonomes de jouer un plus grand rôle dans les sciences océaniques, comme le souhaiterait M. Singh. La compétition comporte une dizaine de tests différents, dont trois sont rarement réussis par les équipes.

« Nous avons été les premiers à réussir le test de navigation de précision, passer entre les bouées selon un itinéraire », explique Anthony Virone, de l’équipe de robotique marine.

Les baleines en profondeur

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE LA NOAA

Un cachalot près de l’Australie

Un autre projet de drones qui illustre bien les promesses que dépeint M. Singh en robotique : l’observation à différentes profondeurs du cachalot dans l’océan Pacifique Sud.

Avec une combinaison de drones autonomes sous-marins et aériens, nous pourrons enfin savoir ce qui se passe à 3 kilomètres de profondeur, où les cachalots passent jusqu’à une heure.

Stephanie Gil, ingénieure robotique à l’Université Harvard

Les drones aériens seront utilisés pour repérer les cachalots, et diriger les drones sous-marins sur leurs traces. Ces derniers pourront ensuite les suivre dans leurs plongées.

Les narvals de l’Arctique

PHOTO FOURNIE PAR LA FAU

Des narvals épiés par les drones de l’Université Atlantique de Floride

L’utilisation des drones en biologie promet une révolution. Un bon exemple a récemment été publié dans la revue Frontiers in Marine Science.

Il s’agit de drones aériens ayant filmé pour la première fois des narvals en train de taquiner l’omble chevalier, leur proie, avec leur corne. « Nous avons eu besoin de milliers d’heures de vidéo pour avoir ces images et comprendre que les narvals utilisent ainsi leur corne », explique l’auteur principal de l’étude, Gregory O’Corry-Crowe, de l’Université Atlantique de Floride (FAU).

« Ça aurait été trop coûteux à faire avec des missions humaines en avion », poursuit-il.

Le biologiste de la FAU, qui précise que Pêches et Océans Canada et les autochtones du Nunavut ont collaboré à l’étude, note que les drones avaient l’avantage d’être plus silencieux que les avions et les hélicoptères. Ils dérangeaient donc moins les narvals.

Regardez la vidéo de narvals de la FAU (en anglais)

En savoir plus

  • 353 millions US
    Taille du marché mondial des drones sous-marins en 2022

Source : Bretagne commerce international