Revitalisation de l'Est de Montréal

Ray-Mont Logistiques: le recours à un BAPE de nouveau demandé


Les mots «Parc Nature» ont été déposés sur la butte séparant le quartier Viauville et le terrain de Ray-Mont Logistiques, lors de la 2e édition de la Semaine d’actions Résister et fleurir, tenue du 28 mai au 5 juin. | Photo: Gracieuseté, Sébastien Proulx

Journal Métro | HOCHELAGA-MAISONNEUVE | 21 juin 2022 à 13h50 | Jason Paré

Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) n’évaluera pas les impacts de toutes les nuisances environnementales du projet de Ray-Mont Logistiques. C’est du moins ce que soutiennent le groupe citoyen Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM et l’Association québécoise des médecins pour l’Environnement (AQME), qui réitèrent leur demande pour que le projet soit soumis à un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Le MELCC aurait indiqué aux deux organisations qu’il ne procéderait qu’à l’évaluation des impacts sur le climat sonore et sur la gestion des eaux, lors d’une rencontre tenue le 15 juin.

Interrogé à ce propos, le MELCC a répondu «procédé à une évaluation de la phase 1 du projet de plateforme intermodale présenté par l’entreprise Ray-Mont Logistiques en fonction de la juridiction applicable sur le territoire de l’agglomération de Montréal».

«Il convient de souligner que la Ville de Montréal est responsable de la gestion de plusieurs nuisances pouvant être générées sur son territoire», a ajouté la directrice des communications du cabinet du ministre Benoit Charrette, Emilie Toussaint.

Ce serait entre autres le cas des impacts liés aux émissions atmosphériques.

«C’est sidérant, a affirmé la porte-parole de la Mobilisation 6600, Cassandre Charbonneau-Jobin, par voie de communiqué. Force est de constater les failles du système d’évaluation environnementale actuel, qui ne considère qu’une partie des nuisances.»

Pouvoir discrétionnaire

Selon la porte-parole de Mobilisation 6600, cela justifie que le ministre de l’Environnement intervienne et utilise un pouvoir discrétionnaire lui permettant de soumettre le projet à un BAPE.

Les impacts environnementaux, psychosociaux et sur la santé des populations du projet de Ray-Mont doivent être évalués dans leur ensemble. Nous ne voyons pas comment cet objectif d’évaluation globale pourrait être atteint sans le recours à un BAPE.

Cassandre Charbonneau-Jobin, porte-parole de Mobilisation 6600

Une situation que déplore également la présidente de l’AQME, la Dre Claudel Pétrin-Desrosiers.

«La littérature scientifique est très claire à ce sujet: les îlots de chaleur tuent des gens, à chaque année, affirme-t-elle. Les impacts sanitaires de la création d’un îlot de chaleur par le projet de RML, de l’augmentation de la pollution atmosphérique inévitable avec l’augmentation du camionnage, et les coûts en termes de vies humaines doivent impérativement être pris en considération avant que le ministère donne son approbation au projet.»

Fractionnement du projet

Selon la porte-parole de Mobilisation 6600, le fractionnement du projet par phases ne permet pas d’évaluer l’effet conjugué des différentes nuisances.

[Ce fractionnement] permet à l’entreprise d’avancer son projet peu à peu. C’est exactement pour cette raison que la Loi québécoise sur l’environnement (LQE) octroie au ministre un pouvoir discrétionnaire sur l’évaluation des projets.

Cassandre Charbonneau-Jobin, porte-parole de Mobilisation 6600

Les enjeux environnementaux majeurs, la proximité des résidences et les grandes préoccupations du public justifient amplement l’intervention du ministre, conclut Cassandre Charbonneau-Jobin.

Concernant l’évaluation des impacts sur le climat sonore et sur la gestion des eaux de la phase 1 du projet, le MELCC indique que tout est mis en œuvre pour pouvoir transmettre une décision dans les 75 jours ouvrables.

Réactions

Réagissant aux propos de Mobilisation 6600, l’entreprise Ray-Mont Logistiques dit ne pas adhérer à cette interprétation.

«Les différentes phases de développement de notre projet sont connues et ne visent en aucun temps à se soustraire à une évaluation environnementale, indique l’entreprise. Dans un contexte où les chaînes d’approvisionnement sont mises à rude épreuve, le début de certaines de nos opérations permettra de répondre à des besoins urgents et immédiats.»

L’entreprise Ray-Mont Logistiques ajoute qu’il est donc normal que les prochaines phases du projet ne soient pas encore déposées, puisqu’elles comportent des éléments qui sont encore en discussion avec la Ville de Montréal et qui visent à favoriser la cohabitation avec la communauté.

Du côté de la Ville de Montréal, on souhaite également que le projet soit soumis à un BAPE.

«Rappelons que nous avons demandé au Gouvernement du Québec de tenir un BAPE pour ce projet, affirme l’attachée de presse au cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal, Alicia Dufour. Le gouvernement provincial et le BAPE ont un rôle important à jouer pour prévenir les nuisances et nous nous attendons à ce qu’ils le jouent dans ce dossier.»

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Usine de Sanimax à Rivière-des-Prairies

Fini l’entreposage de carcasses d’animaux à ciel ouvert

Henri Ouellette-Vézina

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

D’abord spécialisée dans la récupération d’animaux de ferme morts, Sanimax cumule les plaintes citoyennes depuis plusieurs années.

Montréal serre la vis à Sanimax, dont l’usine située dans Rivière-des-Prairies continue de susciter l’ire des citoyens en raison des odeurs nauséabondes. L’entreprise devra bientôt entreposer les matières animales dans un bâtiment et ne pourra plus la conserver à l’extérieur, a appris La Presse.

« Sanimax ne pourra plus continuer à faire attendre ses camions en plein ciel ouvert. Ça veut dire qu’ils devront avoir un garage pressurisé, avec des épurateurs d’air. Ils ne pourront plus laisser la matière animale dans la rue. C’est majeur, car c’est l’une des grandes causes des odeurs », explique la vice-présidente du comité exécutif et mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois.

Cette nouvelle mesure découle en fait d’un règlement « sur les rejets à l’atmosphère », adopté à la mi-juin par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). À Montréal, les effets du règlement viseront surtout et spécifiquement Sanimax, ont indiqué des sources municipales bien au fait du dossier.

Le règlement exige notamment que « l’ensemble des activités liées à l’entreposage de la matière animale destinée à une usine d’équarrissage se déroule dans un bâtiment », et interdit du même coup « toute forme de conservation de la matière animale à l’extérieur d’un bâtiment ».

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine de Sanimax est située dans l’est de Montréal, sur le boulevard Maurice-Duplessis, tout près de quartiers résidentiels.

« On vient forcer l’entreprise à se doter d’installations adéquates pour respecter la réglementation », illustre Mme Bourgeois. « Quand tu as une file de camions qui attendent en bordure du boulevard Maurice-Duplessis, à quelques pas des quartiers résidentiels, ça ne peut pas fonctionner », ajoute Mme Bourgeois.

Moins de batailles juridiques

Dans le règlement de la CMM, les autorités viennent aussi « déterminer les méthodes de prélèvements, d’analyse et de calcul d’un polluant de l’atmosphère », précisant au passage les documents qui doivent être fournis aux autorités pour demander un permis de rejets dans l’atmosphère. Enfin, le règlement vient « baliser les conditions de suspension et de révocation » de ce type de permis, et ajoute une série d’activités industrielles dans la catégorie « usine d’équarrissage ».

Mme Bourgeois espère que ces nouveaux éléments permettront d’éviter « des batailles juridiques d’interprétation ».

Que ce soit avec Sanimax ou d’autres, on se retrouve souvent avec des débats devant les tribunaux, ce qui n’aide en rien le citoyen qui aspire à une qualité de l’air.

Caroline Bourgeois, vice-présidente du comité exécutif et mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

« On veut donc clarifier ces enjeux d’interprétation. Et ce sont des outils supplémentaires pour le faire », indique la mairesse d’arrondissement.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Caroline Bourgeois, vice-présidente du comité exécutif et mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

À la CMM, la porte-parole Julie Brunet précise que le règlement touche toute l’agglomération de Montréal au sens large et qu’il s’appliquera aussi à d’autres entreprises. « Il n’avait pas été mis à jour depuis plusieurs années. Cela dit, c’est officiellement adopté, mais ce n’est pas encore en vigueur. On demande 60 jours au gouvernement pour l’approuver, donc on pense qu’à la mi-août, ce sera en vigueur », avance-t-elle.

Un plan pour Montréal ?

Il y a trois mois, en avril, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait annoncé un plan gouvernemental pour réduire les odeurs à l’usine Sanimax de Lévis. Mme Bourgeois avait alors dénoncé que Rivière-des-Prairies ne fasse pas partie de ce plan. Elle dit aujourd’hui « espérer » que ce plan arrive « plus tôt que tard ».

D’abord spécialisée dans la récupération d’animaux de ferme morts, Sanimax cumule les plaintes citoyennes depuis plusieurs années. À l’été 2021, notamment, les villes de Montréal, Lévis et Saint-Hyacinthe avaient reçu un nombre de plaintes inégalé à l’endroit de Sanimax. Depuis janvier de cette année-là, l’entreprise avait à elle seule fait l’objet de 46 % des plaintes relatives à la qualité de l’air enregistrées dans toute la métropole.

En janvier, la Cour supérieure avait tranché que la multinationale québécoise avait pollué l’air et l’eau. Dans le jugement, on lisait que l’équarrisseur tente d’échapper à la loi au nom d’arguments « tordus », « effrontés », « absurdes », dénués de « toute base juridique valable » ou n’ayant « strictement aucun sens ». La Cour avait toutefois jugé que Sanimax ne pouvait être punie pour avoir laissé des viscères recouverts de mouches et de sang dans des remorques dépourvues de toile.

Au total, Sanimax a été condamnée à au moins trois reprises par la cour municipale, dont deux fois en 2018. La première fois, c’était pour avoir empêché la Ville de mesurer les émissions malodorantes de son usine. Et la seconde, c’était plutôt pour avoir déversé des eaux noires ou graisseuses qui contenaient jusqu’à six fois trop de contaminants.

Avec Marie-Claude Malbœuf, La Presse

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Sanimax menace de quitter Rivière-des-Prairies

Jérôme Labbé

Un nouveau règlement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pousse Sanimax à évoquer pour la première fois la possibilité de fermer son usine de transformation de carcasses animales de Rivière-des-Prairies, à Montréal.

Autant ce départ ferait le bonheur des riverains, qui se plaignent depuis des années des odeurs nauséabondes émises par les activités d’équarrissage de l’entreprise, autant il aurait d’importantes répercussions sur l’ensemble de l’industrie agroalimentaire québécoise.

Sanimax se plaint que le nouveau règlement sur la pollution atmosphérique de la CMM l’obligera notamment à respecter un seuil d’odeur en tout temps et qu’il donnera le pouvoir aux autorités municipales de suspendre ou de révoquer des permis en cas de non-conformité.

Mais surtout, ledit règlement forcera l’entreprise à construire d’ici 18 mois un garage ventilé afin d’accueillir les camions qui viennent à l’usine pour décharger leur marchandise – des camions non réfrigérés, qui sont la source d’émanations particulièrement pénibles pour le voisinage lors des chaudes journées d’été.


Une pancarte indiquant les bureaux administratifs de Sanimax.
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L’usine de Sanimax à Rivière-des-Prairies emploie plus de 300 personnes.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Deschênes

De telles exigences sont trop contraignantes au goût de la compagnie, qui était établie dans le secteur bien avant que la Ville de Montréal ne permette la construction de résidences à proximité.

La situation est très préoccupante, a-t-elle déclaré par courriel, mardi, reprenant l’essentiel d’un argumentaire présenté en primeur au quotidien Le Devoir.

Nous pouvons vous confirmer qu’appliqué tel quel et de façon stricte, le règlement aurait bel et bien pour impact direct de révoquer nos permis, ce qui mettrait fin à nos opérations à Montréal, avec des répercussions environnementales, sanitaires et agroalimentaires importantes partout au Québec.

L’industrie s’inquiète

Le Conseil de l’industrie de la transformation alimentaire aimerait que l’usine puisse continuer à opérer, comme c’est le cas en ce moment, de manière à pouvoir répondre aux exigences environnementales.

Selon son vice-président Dimitri Frayes, la fermeture des installations de Sanimax à Montréal équivaudrait à arrêter la valorisation de ce qu’on appelle les sous-produits de viande, principalement le porc et le poulet.

Ça aurait un impact environnemental, car il faudrait que ces produits soient dirigés vers les sites d’enfouissement, et ça aurait un impact économique, parce que, dans le cadre des principes de développement durable, [une telle usine] permet de récupérer et de valoriser la matière, allègue-t-il.

« Si l’usine de Sanimax devait fermer, ce serait 25 000 camions qui seraient dirigés vers des sites d’enfouissement. Est-ce que ça règle la situation? Je ne pense pas. Ça ferait juste la déplacer. »

— Dimitri Frayes, vice-président innovation et affaires économiques, Conseil de la transformation alimentaire du Québec

L’administration Plante, elle, demeure déterminée à serrer la vis à Sanimax et tient mordicus à freiner les problèmes d’odeur qui émanent des activités de l’entreprise. Le cabinet de la mairesse déplore notamment que des discussions s’étant échelonnées sur deux ans n’aient pas permis aux parties de s’entendre.

Nous ne pouvons faire de compromis sur la qualité de vie de nos citoyens et sur l’impact environnemental qu’ont les activités de l’entreprise sur notre territoire, a-t-il argué dans une longue déclaration transmise à Radio-Canada. Ce que nous souhaitons, c’est qu’elle se conforme aux normes et réduise ses nuisances.

De son côté, Sanimax affirme notamment que la construction d’un garage ventilé fait partie des engagements que [ses dirigeants sont] prêts à prendre.

L’entreprise soutient toutefois que les conditions ne sont pas réunies pour procéder à un tel investissement, contrairement à celui annoncé en avril lors du dévoilement du plan d’action gouvernemental pour réduire les odeurs et améliorer la qualité de vie des riverains de l’usine de Charny, à Lévis.

Elle affirme entre autres que le zonage actuel ne lui permettrait pas d’entreprendre de tels travaux – ce à quoi le cabinet de Valérie Plante rétorque que l’entreprise pourra déposer de plein droit une demande de permis pour construire son garage dès septembre.

Une atmosphère tendue

Officiellement, la Ville et Sanimax se disent disposées à discuter. Mais les relations entre les deux parties sont pour le moins crispées, notamment en raison d’un combat juridique parallèle qui les oppose. La Ville a transmis plusieurs avis de non-conformité à l’entreprise, que celle-ci conteste devant les tribunaux.

De fait, les discussions ont été mises sur pause en 2021 et sont actuellement au point mort, ont confirmé les deux parties mardi.

Le climat s’est à ce point dégradé que, plus tôt cet été, les élus ont été exclus du comité de bon voisinage créé par Sanimax pour favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté.

À preuve que le sujet est délicat : outre le Conseil de l’industrie de la transformation alimentaire, aucune des parties concernées n’a souhaité accorder d’entrevue à Radio-Canada sur le sujet mardi.

Un dénouement cet automne?

Adopté le 16 juin, le règlement honni de Sanimax doit encore être approuvé par Québec avant d’entrer en vigueur. La CMM a demandé au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) de lui remettre son avis de conformité d’ici la mi-août, si possible, mais la décision n’a pas encore été prise.

Pour le ministère, il est important que les différents acteurs concernés arrivent à trouver un terrain d’entente qui tient compte à la fois des impacts sur les populations avoisinantes, sur l’environnement et sur la chaîne agroalimentaire, a indiqué Rosalie Tremblay-Cloutier, l’attachée de presse du ministre Benoit Charette.

Sanimax affirme qu’il est inexact de dire que l’entreprise est intervenue auprès du MELCC pour le convaincre de ne pas donner suite au règlement, mais admet du même souffle avoir communiqué [ses] préoccupations au gouvernement quant aux impacts environnementaux, sanitaires et agroalimentaires qu’il pourrait avoir.

Les élections québécoises devant être déclenchées au plus tard le 29 août, il n’est pas exclu que les parties concernées doivent attendre après le scrutin du 3 octobre pour savoir si le règlement sera approuvé par le gouvernement.

Le cas échéant, une séance d’information publique sera […] tenue pour expliquer les modifications apportées, a fait savoir la CMM mardi.

Avec les informations d’Olivier Bachand, de Jérémie Bergeron et de Benoît Chapdelaine

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Une situation déplorable…

Mais la question se pose: pourquoi avoir construit des logements directement dans la cour d’un amoncellements de cadavres en putréfaction? Ce n’est pas comme si l’usine s’était imposée par la suite, c’est la ville qui a été assez idiote pour créer ce bourbier! Autant je sympathise avec ceux qui subissent les odeurs, autant j’ai la même réaction que face à ceux qui s’installent à côté d’une autoroute ou d’une voie ferroviaire et qui se plaignent du bruit…

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Certains jours, les émanations de Sanimax peuvent se rendre jusqu’à 2 km; je peux les sentir de la 40. Les odeurs peuvent même se rendre plus loins lors d’incidents de renversement. Certaines maisons n’aurais pas du être construite si proche, c’est vrai, mais avec ou sans voisinage proche, Sanimax n’a jamais eu les meilleures pratiques.

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«On veut pas d’Amazon ou Costco ou d’éventuels centres de données. […] L’économie d’entrepôt crée très peu d’emplois et apporte peu de valeur ajoutée à l’est. On ne sort pas de l’industrie du pétrole et des raffineries, pour une autre industrie énergivore», affirme Renée Chantal-Belinga, candidate solidaire dans Viau. Lire la suite

Le projet de Ray-Mont Logistiques a été approuvé et annoncé ce vendredi 17h25, bref au moment classique pour les projets controversés:

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Le Devoir a eu le temps de reprendre la nouvelle

Feu vert à la phase 1 du projet de Ray-Mont Logistiques


Alexandre Shields ,Archives Le Devoir
Le projet se bute à une vive opposition d’élus et de citoyens d’Hochelaga-Maisonneuve, lesquels redoutent les impacts des activités industrielles.

Jeanne Corriveau
Alexandre Shields
17 h 22
Environnement

Québec a donné vendredi son autorisation à la première phase du projet de transbordement de conteneurs de Ray-Mont Logistiques dans l’est de Montréal. Certaines restrictions seront vraisemblablement imposées à l’entreprise, mais le projet se bute à une vive opposition.

L’autorisation accordée par le ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs vise l’exploitation d’une plateforme logistique intermodale comprenant la manipulation et l’entreposage de conteneurs pleins et vides. L’autorisation précise que les activités seront réalisées sur la portion asphaltée du site situé au 5227, rue Notre-Dame Est.

Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a vivement dénoncé la décision du gouvernement. Aucune étude d’impacts ou de bruits n’a été rendue publique dans ce dossier et le projet n’obtient pas l’acceptabilité sociale, soutient-il.

Les phases 2 et 3 du projet risquent d’entraîner encore plus de vibrations, de bruit, de poussière et de circulation de camions dans l’est de Montréal, a indiqué le chef péquiste qui réclame une analyse du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur l’ensemble du projet. « Encore une fois, l’est de Montréal écope. Pire encore, le projet actuel, qui permet l’entreposage de 5000 conteneurs, ne concerne que 10 % du terrain. Le promoteur compte augmenter ses activités dans des phases 2 et 3 », a-t-il commenté dans un communiqué.

En avril dernier, le ministère de l’Environnement du Québec avait indiqué à Ray-Mont Logistiques que l’entreprise devait déposer « une demande d’autorisation ministérielle » et l’obtenir au préalable pour implanter et opérer la « phase 1 » de son projet de plateforme intermodale.

Cette première phase du projet industriel prévoit l’implantation de deux activités, « soit du camionnage, ainsi que la manutention et l’entreposage de conteneurs », a déjà indiqué au Devoir le ministère. Comme cette phase du projet « va notamment contribuer au climat sonore du secteur et que le bruit est considéré comme un contaminant de l’environnement », une autorisation ministérielle était requise.

Lors d’une inspection effectuée le 21 mars 2022 à la suite d’une plainte, le ministère avait auparavant pu constater que le promoteur, qui avait aménagé, en août 2021, une surface asphaltée sur une portion du site, avait alors débuté les activités visées par le projet en commençant à utiliser cette surface à des fins de camionnage, de manutention et d’entreposage de conteneurs. Ce constat a mené à l’émission d’un avis de non-conformité le 4 avril 2022.

Rappelons que Ray-Mont Logistiques prévoyait ouvrir sur son site une entreprise de transbordement de conteneurs qui serait en activité tous les jours, 24 heures sur 24, à moins de 100 mètres d’un quartier résidentiel. Le certificat d’autorisation émis par le gouvernement pourrait cependant lui imposer certaines restrictions à cet effet.

La plateforme comprendra aussi l’empilement d’un maximum de 10 000 conteneurs sur le site, en vue de leur exportation par navires, et 1000 passages de camions semi-remorque chaque jour.

Malgré les demandes répétées des résidents d’Hochelaga-Maisonneuve, le gouvernement Legault a refusé de soumettre le projet à une évaluation environnementale de l’ensemble des impacts de ce projet industriel situé aux limites d’un quartier résidentiel. Un tel examen aurait pu être mené par le BAPE.

Auparavant, la Cour d’appel du Québec a par ailleurs obligé la Ville de Montréal à fournir les autorisations municipales que le promoteur réclamait. Ce dernier a néanmoins entamé une poursuite de 373 millions de dollars contre la Ville en raison des longs délais pour lui accorder une autorisation.

D’autres détails suivront.

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RAY-MONT LOGISTIQUES AUTORISÉE À OPÉRER SA PLATEFORME DE TRANSBORDEMENT À CERTAINES CONDITIONS


Conteneurs au terminal de Ray-Mont Logistiques à Vancouver (photo tirée du site web de l’entreprise).

4 NOVEMBRE 2022
Rédaction : EMM

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) vient d’annoncer qu’il autorise l’entreprise Ray-Mont Logistiques à opérer, pour une première phase d’exploitation, sa plateforme de transbordement de conteneurs sur sa propriété située sur la rue Notre-Dame Est à Montréal.

Les activités autorisées, indique le ministère via communiqué de presse, consistent en du camionnage et en la manipulation et l’entreposage de conteneurs, pleins ou vides, sur une portion existante du site correspondant à une superficie de 18 000 m2, soit environ 8 % de la propriété de l’entreprise.

« L’autorisation délivrée aujourd’hui fait suite à une analyse rigoureuse du Ministère, qui l’a mené à imposer un ensemble de restrictions à l’entreprise pour la réalisation de ses activités. Outre la limitation du nombre maximal de conteneurs autorisés à transiter sur le site par jour (1 500) et à y être entreposés (5 000), l’autorisation restreint la durée des activités à la période de jour, soit de 7 h à 19 h, et inclut un programme de suivi du climat sonore que l’entreprise s’est engagée à respecter », soutient le MELCCFP.

Des mesures du bruit seraient prévues dès le premier mois d’exploitation de la plateforme de transbordement, à raison d’une fois aux trois mois pendant au moins un an. De plus, des relevés ponctuels pourraient devoir être faits au besoin et à la demande du Ministère, indique ce dernier. « Ces mesures permettront de vérifier le respect des normes de bruit établies et, si requis, d’apporter les correctifs nécessaires en cas de dépassement. »

Le MELCCFP rappelle, toujours dans le même communiqué, qu’en février 2022, l’entreprise Ray-Mont Logistiques a transmis au Ministère une demande d’avis de non-assujettissement pour la première phase des activités de sa plateforme logistique intermodale, qui prévoit l’implantation des activités de camionnage (circulation de camions) et d’entreposage de conteneurs (empilement des conteneurs et chargement/déchargement des conteneurs sur les camions), accompagnée d’une étude portant sur le climat sonore. « Après analyse des documents transmis, le Ministère a déterminé que la première phase du projet était susceptible d’entraîner le rejet de contaminants dans l’environnement, en l’occurrence du bruit, et d’affecter les secteurs résidentiels situés à proximité du site de l’entreprise. Elle avait donc été assujettie à une autorisation ministérielle en vertu du 2e alinéa de l’article 22 de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE). » Selon le Ministère, afin de se conformer à la LQE, l’entreprise a déposé le 18 mai 2022 une demande d’autorisation ministérielle pour la première phase d’exploitation de son projet, laquelle a fait l’objet d’une « analyse rigoureuse par le MELCCFP », qui a établi les seuils de bruit applicables à ce projet et s’est assuré que ceux-ci soient respectés par l’entreprise. Ces seuils, ainsi inscrits dans l’autorisation délivrée, deviennent des normes de bruit à respecter.

Paul St-Pierre Plamondon s’insurge

Le chef du Parti Québécois et député de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon, s’indigne que le ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques approuve le projet de transbordement de conteneurs de Ray-Mont Logistiques alors qu’aucune étude d’impacts n’a été rendue publique et qu’il n’y a vraisemblablement aucune acceptabilité sociale. Il réitère, lui aussi par voie de communiqué, qu’il faut déclencher un BAPE immédiatement.

« Encore une fois, l’est de Montréal écope. Pire encore, le projet actuel, qui permet l’entreposage de 5 000 conteneurs, ne concerne que 10 % du terrain. Le promoteur compte augmenter ses activités dans des phases 2 et 3, mais ses intentions ne sont pas rendues publiques, aucune étude sur les conséquences de l’ensemble du projet n’a été réalisée et les citoyens, jamais consultés », a déclaré le député de Camille-Laurin. Il rappelle qu’aucune étude n’a été rendue publique par le ministère pour répondre aux inquiétudes des citoyens et que ce projet amènera du bruit 7 jours sur 7, de 7h00 à 19h00, et implique jusqu’à 1 500 déplacements de conteneurs par jour.

Paul St-Pierre Plamondon réclame toujours un BAPE sur l’ensemble du projet. « Tel que je m’y étais engagé en campagne, il est nécessaire de lancer des études pour consulter les citoyens et répondre aux inquiétudes légitimes par rapport à l’impact du projet sur la qualité de l’air, l’augmentation des vibrations, les conséquences sur la santé et l’augmentation de la circulation. Les impacts sonores du projet initial ont été évalués pour accorder le certificat de conformité environnemental mais n’ont pas été rendus publics et n’ont pas passé le test de l’acceptabilité sociale, ce qui est inacceptable. Le ministre a le pouvoir de demander une étude exhaustive du projet global, et c’est de son devoir de le faire dans les circonstances », réclame le chef du Parti Québécois.

Une décision précipitée selon le CRE-Montréal

Le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) déplore la décision du MELCCFP d’autoriser dès aujourd’hui l’entreprise Ray-Mont Logistiques à opérer son site dans le secteur Assomption-Sud Longue-Pointe.

« Cette décision nous apparaît hâtive alors que nous manquons encore d’informations sur les impacts sur l’environnement et la santé du projet de Ray-Mont Logistiques et plus largement de l’ensemble des projets prévus dans le secteur. Il est important qu’un mécanisme d’évaluation des impacts sur la santé soit rapidement mis en place pour l’ensemble du territoire d’Assomption-Sud Longue-Pointe », a précisé aussi en fin de journée ce vendredi Emmanuel Rondia, directeur général du CRE-Montréal.

Le CRE-Montréal regrette l’absence d’évaluation environnementale pour cette première phase du projet alors que la demande était largement partagée par la société civile, indique-t-on par communiqué. L’organisme a d’ailleurs récemment cosigné une lettre ouverte demandant la tenue d’une étude d’impact sur la santé pour l’ensemble du secteur Assomption-Sud Longue-Pointe. « La décision laisse aussi en suspens toutes les questions entourant les phases subséquentes du projet de Ray-Mont Logistiques. »

Selon l’organisme, bien que les conditions imposées par le MELCCFP constituent des avancées qu’il faut souligner (la restriction des heures d’opération, le contrôle des niveaux sonores ainsi que l’interdiction de travaux au niveau du talus situé à l’ouest), il subsiste plusieurs inconnues pouvant impacter la qualité des milieux de vie. « Mentionnons en particulier la superficie du terrain consacrée à l’entreposage des conteneurs, la hauteur des empilements de conteneurs ainsi que la circulation des camions et des trains qu’entrainera un tel volume de marchandises. »

La décision du MELCCFP arrive également alors qu’aucune vision concertée pour le secteur Assomption-Sud Longue-Pointe n’a été adoptée et que les travaux de l’instance de concertation, mise sur pied il y a plus d’un an, sont sur pause, ajoute le CRE-Montréal. Le projet de prolongement du boulevard Assomption-Sud fait également l’objet de nombreuses questions, entre autres quant à ses impacts sur les milieux naturels situés dans la partie sud du Boisé Steinberg, dit l’organisme.

En parlant de ce dossier, je ne me souviens plus si ça avait été partagé, mais un groupe citoyen contre le projet avait accroché une bannière entre les deux cheminés de l’ancien incinérateur Dickson

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Les activités de Ray-Mont Logistiques approuvées malgré l’opposition


Photo: Jason Paré, Métro

Journal Métro | MONTRÉAL | Zoé Arcand | 7 novembre 2022 à 18h24 - Mis à jour 8 novembre 2022 à 10h10

L’entreprise Ray-Mont Logistiques annonçait lundi la reprise de ses activités dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Le 4 novembre, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a donné son autorisation au projet de transbordement de conteneurs de l’entreprise, qui suscite pourtant une vive opposition.

Les citoyens du quartier souhaitaient plutôt qu’un «parc-nature» soit aménagé dans ce secteur. Différents groupes militants se sont opposés au projet de Ray-Mont Logistiques au cours des derniers mois. L’organisme Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM a organisé différentes mobilisations contre le projet, qui viendrait «menacer» le terrain vague, cher aux résidents du quartier, peut-on lire sur le site internet de Résister et fleurir.

La porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-Nature, Cassandre Charbonneau-Jobin, qualifie de «honteux» le fait que le gouvernement autorise «un tel projet sans tenir ni études d’impact sur la santé ni études environnementales au préalable».

«Le profit d’une entreprise privée vaut plus que la santé des petites gens de l’est de Montréal», déplore celle qui assure également que l’organisme qu’elle représente va «continuer à se battre pour la santé [des citoyens et citoyennes] et la préservation [des] espaces naturels».

Au Parti québécois, on dénonce par communiqué de presse que «le projet soit enfoncé dans la gorge des résidents de l’Est». Le chef du parti, également député de la circonscription de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon, souligne que le ministère a refusé de lancer un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), et ce, «sans considération pour l’acceptabilité sociale du projet».

Encore une fois, l’est de Montréal écope. Pire encore, le projet actuel, qui permet l’entreposage de 5000 conteneurs, ne concerne que 10% du terrain. Le promoteur compte augmenter ses activités dans des phases 2 et 3, mais ses intentions ne sont pas rendues publiques, aucune étude sur les conséquences de l’ensemble du projet n’a été réalisée et les citoyens, jamais consultés.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois et député de Camille-Laurin

«Le déménagement de l’ensemble des opérations montréalaises sur ce site génèrera des gains environnementaux importants pour la métropole et l’ensemble du Québec», affirme quant à elle l’entreprise par communiqué de presse. Une étude d’impact sonore, réalisée par Ray-Mont Logistiques puis transmise au ministère de l’Environnement, aurait confirmé que les travaux respecteraient les normes de la règlementation municipale.

Le président-directeur général de Ray-Mont Logistiques assure, toujours par voie de communiqué de presse, que l’entreprise a fait «preuve de rigueur» pour les activités de l’entreprise et que celles-ci respectent les «normes strictes» du ministère de la Lutte contre les changements climatiques et de la Ville de Montréal.

Des «données fournies par l’entreprise» auront permis aux «experts du ministère de réaliser une analyse rigoureuse» des enjeux environnementaux, affirmait l’entreprise par communiqué de presse lundi. Cette analyse serait «basée sur des modélisations et des captations de données sonores réelles par une firme spécialisée en acoustique».

Au moment d’écrire ces lignes, le Parti libéral du Québec et Québec solidaire n’avaient toujours pas répondu à Métro.

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Un projet de démolition industrielle rejeté dans MHM

Le projet de démolition du bâtiment de Summit prévoyait la coupe de 57 arbres et la création de plusieurs quais de chargement de camions. Photo: Archives, Jason Paré, Métro

Lucie Ferré

12 novembre 2022 à 7h00 3 minutes de lecture

L’entreprise canadienne Summit s’est vue refusé un projet de démolition et de reconstruction d’un de ses bâtiments, qui aurait mené à l’abattage de 57 arbres dans un secteur de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

«On a reçu 47 lettres de plaintes par rapport à cette démolition, c’est du jamais vu», confie à Métro Alia Hassan-Cournol, conseillère du district Maisonneuve–Longue-Pointe et membre du Comité de démolition.

Industrialisation et environnement

La récente reprise d’activité dans le secteur de l’entreprise Ray-Mont Logistiques, autorisée par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, a soulevé de nombreuses indignations de la part des résidents du quartier. Certains souhaitaient plutôt qu’un «Parc-Nature» soit installé dans le secteur.

Le projet de démolition du bâtiment de Summit situé au 7101, rue Notre-Dame Est, représentait ainsi la goutte de trop pour les résidents, d’autant plus qu’il prévoyait la reconstruction de plusieurs quais de chargement de camions, ce qui aurait augmenté le camionnage dans la zone.

«Le secteur connait déjà des problèmes de nuisance sonore», indique Mme Hassan-Cournol, avant d’ajouter que la qualité de vie des résidents est un facteur non négociable, qui devrait préoccuper l’ensemble des industries du secteur.

L’entreprise proposait de remplacer les 57 arbres coupés par un «toit vert» sur une partie du nouvel immeuble. Sur ce point, le Comité de démolition soutient que «le pourcentage de canopée proposé à maturité [par le projet]» aurait été «inférieur à ce qui est estimé pour les végétaux en place présentement».

«C’est aux entreprises de s’ajuster et de proposer des projets plus ambitieux dans leur impact environnemental», réagit la conseillère, avant d’ajouter que l’Arrondissement de MHM aimerait devenir un leader en matière d’écologie.

Une importance patrimoniale

Selon Mme Hassan-Cournol, la bâtiment visé par le projet de démolition de Summit à une valeur patrimoniale auquel les citoyens sont attachés. «Les citoyens du quartier étaient tristes d’apprendre que ce bâtiment pourrait être démoli, alors même qu’il est en état d’être réutilisé», affirme-t-elle.

Construit en 1950, «sa démolition viendrait amoindrir l’effet campus industriel», signale le Comité de démolition de l’arrondissement.

Depuis la décision du comité, le 8 novembre, l’entreprise Summit a 30 jours pour faire appel et peut modifier certains détails de son projet. La conseillère déplore toutefois un comportement peu alerte des enjeux environnementaux de la part de l’entreprise.

Mais de quels arbres on parle ici ?

Le terrain est littéralement une grosse pelouse avec quelques arbres facilement remplaçable. On ne parle pas de rasé un boisé. On parle de 2 arbres matures et d’une haie de cèdres le long de la rue des Futailles.

De plus, en quoi un parc nature serait positif pour le secteur ? Qui va aller prendre sa marche dans le milieu du parc industriel…

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C’est quand même étrange ce coin, avec un petit secteur résidentiel vraiment enclavé entre Notre-Dame, la voie ferrée et toutes les autres industries.

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Pas trop loin de l’anciennement prévue station Haig.

Est de Montréal La décontamination fait du surplace


PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE | Sur les 200 millions que Québec comptait consacrer au programme de décontamination des terrains de l’est de Montréal, seulement 9,6 millions ont été utilisés.

Trois ans après son inauguration, le programme de décontamination qui devait transformer l’est de Montréal fait du surplace, selon les données obtenues par La Presse.

21 novembre 2022 | Publié à 5h00 | PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD | LA PRESSE

Alors que Québec comptait y consacrer jusqu’à 200 millions de dollars, un seul terrain privé a été décontaminé jusqu’à maintenant. Trois autres terrains, appartenant tous à la Ville de Montréal, ont aussi été nettoyés. Quelque 9,6 millions ont été utilisés, alors que le programme prend fin dans un an.

C’est ce que révèle une demande d’accès à l’information effectuée par l’opposition officielle à l’hôtel de ville et dont La Presse a obtenu copie.

Le gouvernement du Québec et Montréal se disent tous les deux déçus de la lenteur de la décontamination, qui devait déclencher la revitalisation de ce secteur.

« On aimerait que ça aille plus vite, on ne peut pas dire le contraire », a reconnu le ministre de l’Économie et ministre responsable de la Métropole, Pierre Fitzgibbon, en entrevue*.* « J’aimerais que ça aille plus vite, mais il faut être réaliste », a-t-il continué, soulignant que le manque d’options de transport et l’isolement de plusieurs secteurs de l’est de Montréal nuisent au développement local de projets commerciaux. Et sans projet précis, les propriétaires ne sont pas incités à décontaminer.

Luc Rabouin, responsable de l’économie de l’administration Plante, exprime la même déception nuancée.

« C’est sûr qu’on aimerait être rendus beaucoup plus avancés dans la décontamination des terrains de l’Est. On avait beaucoup d’espoir qu’on aurait eu plus de demandes et qu’on aurait pu avancer plus rapidement », a-t-il dit en entrevue téléphonique, ajoutant que des projets avaient récemment été soumis. « Il faut aussi voir qu’on a eu deux ans de pandémie qui ne sont pas nécessairement les meilleurs moments pour que des propriétaires agissent. »

Son vis-à-vis de l’opposition à l’hôtel de ville voit les choses autrement. « L’administration de Projet Montréal a complètement délaissé ce côté-là du développement de l’est de Montréal, a dit Julien Hénault-Ratelle. C’est malheureux parce que c’est l’un des besoins les plus souvent cités par les citoyens de l’est de Montréal. »

Démarche parfois complexe

La pandémie n’est pas le seul obstacle cité par le milieu des affaires pour expliquer le manque de popularité du programme de décontamination.

« Clairement, on n’a pas atteint nos objectifs à ce moment-ci, et le secteur privé ne répond pas à l’appel », a expliqué le président de la Chambre de commerce de l’est de Montréal, Jean-Denis Charest. « Je suis extrêmement déçu, mais en même temps, je ne pense pas que c’est une question de volonté. »

Au banc des accusés : le décaissement tardif des subventions, une fois la décontamination terminée, qui oblige les propriétaires à avancer la totalité du coût des travaux pendant plusieurs mois. « Il n’y a pas beaucoup de PME qui vont vouloir immobiliser 1, 2 ou 3 millions en liquidités, a-t-il expliqué. Il n’y a pas beaucoup de [prêts-]ponts. »

Autre enjeu : le manque de connaissances ou d’intérêt de certains propriétaires, dont la décontamination n’est pas le champ d’expertise. « Ça demande certaines démarches et d’engager certains frais avant de savoir si on va être éligible pour le programme », a dit M. Charest, relayant les commentaires de ses membres.

Il faut se relever les manches et regarder d’autres approches. On ne peut pas abandonner, on n’arrivera pas à revitaliser l’Est si on ne mise pas sur ces terrains-là.

Jean-Denis Charest, président de la Chambre de commerce de l’est de Montréal

Les immenses terrains des sociétés pétrolières ne sont pas admissibles au programme.

Kevin Morin représente les entreprises de décontamination à titre de patron du Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ). En plus de ces problèmes, il cite la complexité du programme, qui exige que les propriétaires aient reçu un bon nombre de soumissions avant de procéder au nettoyage. À cause de la pénurie de main-d’œuvre et des carnets de commandes remplis à ras bord, « ça peut arriver que ce soit plus difficile de réunir le nombre requis de soumissionnaires », a-t-il dit.

« Ça s’active »

Devant son manque d’efficacité, le programme a été modifié début 2022 afin d’augmenter la proportion de la décontamination payée par l’État à 90 % de la facture.

C’est le maximum absolu que les pouvoirs publics peuvent donner à des propriétaires privés pour valoriser leurs propres terrains, a dit M. Rabouin. « C’est extrêmement généreux. On ne peut pas le faire nous-mêmes, à un moment donné. »

L’élu municipal et le ministre de l’Économie ont tous les deux souligné que de nouveaux dossiers de candidature avaient atterri sur les bureaux des fonctionnaires responsables du programme « dans les dernières semaines ».

Six nouveaux terrains attendent actuellement un feu vert : trois terrains privés, trois terrains publics, a précisé Luc Rabouin. « On voit que les efforts commencent à porter leurs fruits », a-t-il dit, précisant que les projets totalisent 33 millions. « On voit que ça s’active. »

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C’est la preuve qu’il n’y a rien de simple dans le développement urbain. Il y a tellement de facteurs à tenir compte et on le voit bien en lisant l’article que chacun a un effet plus ou moins important dans la problématique. Il faut donc poursuivre les efforts de concertation du milieu et démontrer les avantages de mettre ces immenses espaces à contribution dans l’est de Montréal. Car plus on développera l’est, moins on favorisera l’étalement urbain et plus la Ville profitera de revenus industriels, d’emplois et de taxes diverses.

Comment l’Est de l’île se développera avec Fitzgibbon.

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Montréal

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Pas d’évaluation d’impact pour les activités de Ray-Mont Logistiques

Les activités de l’entreprise consistent en du camionnage par la manipulation et l’entreposage de conteneurs sur une partie de son site. Photo: Archives, Jason Paré, Métro

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Lucie Ferré

24 novembre 2022 à 14h41 - Mis à jour 24 novembre 2022 à 17h59 3 minutes de lecture

Le projet de plateforme intermodale de transbordement de conteneurs ne fera pas l’objet d’une évaluation d’impact sur la santé (EIS), confirme la Direction régionale de santé publique (DRSP).

«Nous n’avons malheureusement pas pu aller de l’avant avec cette demande d’évaluation d’impacts santé», confirme à Métro Jean Nicolas Aubé, porte-parole de la DRSP. La principale raison serait que le projet de l’entreprise Ray-Mont Logistiques est «trop avancé», la demande d’EIS par des médecins, des spécialistes en santé publique et des environnementalistes ne remontant qu’à septembre.

«Une EIS doit se réaliser en amont d’un projet et, dans le cas présent, le projet est déjà accepté», affirme M. Aubé. En effet, l’entreprise avait pu obtenir au début du mois de novembre l’autorisation d’opération de ses activités par le ministère de l’Environnement. Ces dernières consistent en du camionnage par la manipulation et l’entreposage de milliers de conteneurs par jour, pleins ou vides, sur une portion du site.

Le projet inquiète depuis longtemps les citoyens du quartier, notamment car il intensifierait la pollution sonore et favoriserait l’implantation d’îlots de chaleur dans le secteur Assomption Sud-Longue-Pointe.

Manque de volonté

Contactée par Métro, la porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-Nature, Cassandre Charbonneau-Jobin, voit la décision du DRSP comme «un manque de volonté politique».

«J’ai comme l’impression que c’est une excuse, car une demande d’évaluation d’impacts sur la santé avait déjà été faite en février par notre organisme. Ça fait longtemps qu’on est mobilisé sur le sujet et rien n’a été mis en place», affirme-t-elle, avant d’ajouter que le ministre de l’Environnement de l’époque, Benoit Charette, n’avait pas voulu créer un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour entendre l’avis des organismes et des habitants du secteur.

C’est un manque de volonté politique qui joue en faveur de l’économie.

Cassandre Charbonneau-Jobin, porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-Nature

La DRSP a tout de même affirmé qu’elle évaluera «la possibilité», avec ses partenaires, «de réaliser une EIS au sujet du développement de l’est de Montréal». «C’est une bonne chose, soutient Mme Charbonneau-Jobin. Le développement de l’est de Montréal doit être pris en considération, mais nous continuerons de nous mobiliser sur la question. Il reste plusieurs phases au projet [de Ray-Mont Logistiques] sur lesquelles nous pouvons agir.»

Hum… pas sûr que… :thinking: Du moins, ça fait jaser…

Cacher vos yeux… si vous ne voulez pas regarder. :face_with_peeking_eye:

Tout nus contre Ray-Mont Logistiques

Article complet - Âmes et yeux sensibles s'abstenir


Un militant de Mobilisation 6600 Parc-Nature HMH courant nu sur le terrain de Ray-Mont Logistiques. | Photo: Capture d’écran

Journal Métro | MERCIER & ANJOU | 7 décembre 2022 à 10h59 | Nicolas Monet

Des militants de l’organisme Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM ont couru nus sur le terrain de Ray-Mont Logistiques, dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, afin de dénoncer le projet de transbordement de conteneurs de l’entreprise.

Les militants se sont résolus à se dénuder puisqu’ils ont «épuisé tous [leurs] recours démocratiques pour avoir une évaluation environnementale sur le projet Ray-Mont Logistiques», expliquent-ils dans une vidéo de l’acte de désobéissance civile sur les réseaux sociaux publiée ce matin.

https://twitter.com/Mobili6600/status/1600460112627486722

«Le ministère de l’Environnement contourne ses propres règles pour imposer un projet dont personne ne veut», affirme l’un des militants dans la vidéo.

C’est la vulnérabilité des gens et l’abandon des décideurs qui sont dénoncés, précise la porte-parole de Mobilisation 6600, Anaïs Houde. «La nudité fait rire énormément, mais le message est assez désespérant», observe-t-elle.

«On espère que la visibilité qui peut entourer ce genre d’action d’éclat puisse réussir à réveiller les décideurs», explique la militante. Elle espère que la tenue de la COP15 à Montréal donnera un peu d’élan aux revendications de son organisme.

Le projet de Ray-Mont Logistiques, vivement dénoncé par des citoyens et des élus de l’opposition, a été autorisé le 4 novembre dernier par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Mobilisation 6600 souhaite plutôt qu’un «parc-nature» soit aménagé sur le terrain de l’entreprise.


Infos manifestation du 11 déc. 2022

https://twitter.com/Mobili6600/status/1600479338750947328