REM - Matériel Roulant

Bruit du REM | La Santé publique invite CDPQ Infra à « réduire à la source »


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Des mesures prises mercredi avec un sonomètre ont permis de constater que le bruit généré par le REM dépasse régulièrement les 70 décibels, parfois même la barre des 75.

CDPQ Infra doit tenter de « réduire à la source » le bruit et les nuisances autour des secteurs résidentiels, estime la Santé publique de Montréal, qui se dit impatiente de voir les mesures que proposera en août le promoteur du Réseau express métropolitain (REM) dans Pointe-Saint-Charles, Griffintown et L’Île-des-Sœurs.

Publié à 13h43
Henri Ouellette-Vézina
LA PRESSE

« De façon générale, on doit réduire à la source, autrement dit, s’il y a des aspects techniques qui peuvent être modifiés au niveau du projet pour réduire l’émission de bruit, on éloignerait le bruit des résidences », a expliqué jeudi le directeur médical adjoint de la Direction de santé publique de Montréal, le Dr David Kaiser, en marge d’une conférence de presse.

Il réagissait à un reportage de La Presse selon lequel le REM, qui a entamé mercredi son ultime phase de tests avant son grand départ au plus tard à la mi-août, dépasse à certains moments les seuils jugés acceptables par la Santé publique en matière de bruit, une situation qui inquiète certains riverains.

Lisez « Réseau express métropolitain “Le bruit, c’est partout, tout le temps” »

Des mesures prises mercredi avec un sonomètre ont permis de constater que le bruit généré par le REM dépasse régulièrement les 70 décibels, parfois même la barre des 75. C’est le cas au belvédère d’observation de Pointe-Saint-Charles et au parc Saint-Patrick, à la frontière du même quartier et de Griffintown. Ces deux endroits se situent respectivement à 300 mètres et à seulement quelques dizaines de mètres des rails.

Pour M. Kaiser, l’essentiel est d’envisager plusieurs mesures. « C’est sûr que des barrières physiques, dans certains cas, peuvent être utiles », a-t-il notamment illustré, en référence au mur antibruit réclamé par de nombreux citoyens dans le secteur de Pointe-Saint-Charles, entre autres.

Vitesse, fréquence, rails

En entrevue, l’expert en santé publique a aussi cité « la vitesse et la fréquence à certains moments de la journée » comme des éléments potentiels pour réduire les nuisances associées au bruit du REM. « Après ça, il y a des aspects plus techniques sur les rails, les roues, il y a plein de choses qu’on peut faire, en gardant en tête que l’impact à 6 h en soirée n’est pas la même chose qu’à minuit », soutient David Kaiser.


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Le Dr David Kaiser, directeur médical adjoint de la Direction de santé publique de Montréal

Les impacts du bruit environnemental sur la santé à long terme « passent beaucoup par la perturbation du sommeil » et « le risque de maladies cardiovasculaires », a-t-il rappelé. Selon le ministère de la Santé, une exposition au bruit est en effet associée à une hausse du risque de maladies cardiovasculaires « à partir d’un niveau de 55 décibels sur une période de 24 heures ». Une exposition « prolongée à des bruits forts », soit plus de 75 décibels pendant 8 heures par jour, peut même « causer une perte d’audition ».

« C’est un peu comme avec l’aéroport. Personne n’aime ça avoir un avion qui passe au-dessus, mais un avion à 7 h du soir, ce n’est pas la même chose qu’à 1 h du matin. Si on mettait un couvre-feu réel à 23 h, les impacts sur la santé des gens, on les réduirait de façon extrêmement importante », a poursuivi le directeur médical.

Pour le REM, « je pense qu’il faut voir aussi en fonction des mesures qu’on va avoir », a-t-il insisté. « Il faudra voir réellement dans le détail où sont les endroits où on peut jouer sur la fréquence, la vitesse et certaines mesures techniques, dans une logique où on se dit que le pire, ça va être dans les heures où les gens veulent dormir. On est en attente des mesures du promoteur », a-t-il conclu.

En mai, CDPQ Infra avait annoncé que des tests de son seraient effectués dans Griffintown, Pointe-Saint-Charles et L’Île-des-Sœurs pour déterminer si des mesures d’atténuation peuvent être prises. De premiers résultats de ces tests doivent être présentés aux citoyens au courant du mois d’août.

Ok, je comprend Griffintown et peut être pointe saint Charles qui se plaignent du bruit, mais comment est ce que le rem impact les résidents de IDS? Les maisons sont a plusieurs centaines de mètres du station et il y a un autoroute de 10 voies entre eux et le REM. Ça me fait croire que c’est simplement des nimby. J’ai déjà marché sur la boul Raoul à saint Hubert, directement a côté du 116 sans mur antibruit, et la bruit de l’autoroute en pointe est si forte qu’on peut quasiment pas entendre les trains de merchandises qui passe. Et du coup un train CN est 5x plus bruyant qu’un train de métro électrique.

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Tout ce brouhaha sur le bruit n’augure rien de bon pour les quartiers nettement plus résidentielles dans les phases subséquentes au nord du Mont-Royal.

le tracé est en tranchée à la sortie du tunnel
Et l’infra aérienne est différente pour les antennes vers l’ouest de celle dans PSC

Le bruit sera sûrement différent

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À la limite, pour la réduction du bruit par la vitesse, considérant que les pics sont surtout aux environs des emplacements visées de deux stations, est-ce que deux stations virtuelles pourrait être une solution.

En tranché mais pas loin des résidences à la sortie du tunnel. En hauteur mais pas aérienne autour de Bois-Franc.

Il y a plein de configurations/situations entre la sortie du tunnel et Deux-Montagnes.

D’accord avec toi. il en va du modèle d’affaires de la Caisse de régler le problème, au risque de faire dérailler les projets futurs dans la région métropolitaine.

La pression est aussi sur le gouvernement et l’ARTM de régler ça pour l’acceptabilité sociale du projet dans l’Est qui sera basé sur la même technologie. D’ailleurs je me demande s’ils ne vont pas retarder la présentation du projet qui est du à la fin du mois, le temps que la Caisse propose une solution au bruit.

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Reportage TV à CTV News Montréal ce soir

Et sur CJAD cet après-midi

Bonjour pour votre information je travaille justement sur la construction de longs rails soudés au Port de Montréal. C’est mon avis personnel mais le son voyage extrémement bien à travers le rail. Par exemple lorsque je suis à une extrémité du LRS j’entend le travailleur/la machine qui fait le meulage 1200 pieds plus loin comme s’il était à côté de moi J’ai pris un vidéo et on le voit/entend très bien. C’est la raison qu’on entend aussi le REM arrivé de la tour de l’aiguillage lorsque il est dans la courbe du Costco je crois, le son voyage à travers les rails puis le tablier en béton. Le béton est un des pires matériaux pour la réverbation du son (pensez à un coup de fusil dans une pièce en béton). Vous remarquerez que dès que le REM arrive sur le viaduc sud il y a du ballast domc beaucoup de bruit est absorbé. C’est beaucoup plus silencieux.

Le LRS a ses avantages (cliquetis des joints éliminés mais surtout moins de risque de bris/défauts de surface) mais il fait voyager le son à l’infini, celui-ci doit se transmettre ensuite au tablier de béton par aussi le biais de l"armature puis aux poutres (d’acier ou béton) plus notable en acier. Il y aurait facilité cependant à réduire ce bruit:

  1. Éliminer la couche de rouille sur le rail, une fois meulé le rail deviens presque un acier couleur miroir, ça améliore la surface de contact et réduit la force de friction et la surface de contact entre la roue et le rail.
  2. Graisseur de rails, pour réduire la friction. Modificateurs de frictions dans les zones d’accélération/freinage
  3. Voir les rails dampers pour réduire la fréquence/vibration du rail. Probablement le meilleur moyen à faible coût
  4. Voir les appareils d’appuis du de la structure, peut-être pas assez souple. Construire le tablier en espèce de dalle flottante.
  5. Réduire la souplesse des attaches, bien que celles-ci soient déjà souples, changer la rigidité peut avoir un effet sur la fréquence.

Pour le bruit de surface:
6. Metre une couche absorbante sur le tablier, le bruit du matériel roulant lui-même semble aussi en effet pas négligeable et le contact rail/roue, le bruit du matériel semble rebondir.
7. Murs antibruits, solution qui peut aider mais ne changera rien au 12ème étage car le son sera concentré vers le haut.

Bref c’est un beau défi de science et les spécialistes d’acoustique vont s’en régaler :slight_smile:

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De voir la santé publique promouvoir un réduction des heures d’ouverture du REM et des fréquences de service à cause du bruit est franchement déprimant. Comment peut-on sérieusement croire en notre capacité à lutter contre les changements climatiques avec de telles propositions? Les projets de transport en commun, principale alternative à l’auto solo, voient les autorités publiques mettre constamment des contraintes et limitations affectant leur attractivité devant la levée de boucliers des partisans du statut quo qui ne comprennent pas l’ampleur des externalités négatives générées par la domination de l’auto dans nos villes.

Les plaintes sur le bruit généré à Griffintown et PSC sont légitimes et doivent être adressés par CDPQ. S’il faut ajouter des murs anti-bruit ou d’autres mesures d’atténuation sur les rails, un terrain d’entente pourra certainement être trouvé à ce sujet. Mais le fondement de ce projet, un service fréquent se rapprochant de celui du métro, ne peut être remis en question à ce stade du projet si l’on veut réellement offrir une alternative à l’auto solo.

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J’habite à 100 mètres de l’ex ligne de train de banlieue de Deux-Montagne et futur REM de l’ouest.
J’ai été voir le REM (et l’entendre) et honnêtement ma réaction ça a été :woman_shrugging: C’est moins bruyant que l’ancien train de Deux-Montagne je trouve (si on regarde le bruit métal contre métal) et puis surtout aussi il y a pas le tac, tac, tac. De ma maison des années 50 (qui est a 90 quelque chose mètres selon Google) je l’entendais à peine donc le REM je m’attends a l’entendre encore moins. Surtout qu’en plus ils mettent des barrières anti bruit. Ça risque d’être moins pire que Gouin qui est a 200 mètres. Ça va vraiment juste être en extérieur et dans tous les cas ça ne va pas t’empêcher de discuter avec quelqu’un.

Pour ce qui est de Mont-Royal et Canora je m’attends à ce que ça aille. La terre absorbe très bien le bruit. Et puis c’est en tranché donc le son va arriver de manière très indirect aux maison en plus.

Le pire ça risque d’être à roxboro quand le REM va en hauteur, mais c’est surtout des commerces donc ça va.

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Surtout qu’une diminution de l’offre se traduirait nécéssairement par des déplacements en mode plus polluant, générant alors d’autres problèmes de santé publique (qualité de l’air et sédentarisme), qui sont pourtant très bien documentés.

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Ce sont des rames à 4 voitures en ce samedi

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Honestly I would rather they continue dry runs for a while with what will be the most heavily used configuration. Once the reliability is proven they can move on to dry runs for uncoupling and coupling after and before each rush hour.

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Just out of curiosity, would the trains be noisier or less noisy with a full load of passengers vs an empty train? I’m presuming they’ve not put passenger equivalent weights on the trains for these tests.

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Aujourd’hui à partir du Canal Lachine le bruit est plus faible que d’habitude!

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I went to dinner at friends place yesterday in the Griff and I saw the REM and heard it… my friend said it was quieter now, but I did not think it was loud at all. Was impressive to see those trains riding all the time :+1:

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Chronique dans La Presse sur la mobilisation citoyenne de Pointe-Saint-Charles

Comme une pointe de colère


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Un train du REM, le 26 juin dernier, lors des essais en prévision de sa mise en service.

Laura-Julie Perreault
LA PRESSE

Avant le pot, les fleurs. Il y a plein d’avantages à vivre à Pointe-Saint-Charles, un des quartiers historiques de Montréal où jadis les Filles du Roy ont été hébergées avant de trouver mari.

Publié à 1h05 Mis à jour à 5h00

On est tout juste au sud du centre-ville de Montréal. À côté du canal de Lachine, de son parc linéaire et de sa magnifique piste cyclable.

L’offre commerciale est unique et diversifiée. Venez faire un tour pour goûter un gelato chez Florence, le poulet jerk chez Boom J ou les meilleurs croissants en ville – à mon humble avis – chez Mollo. Entre autres.

Et nous ne sommes pas peu fiers de la mobilisation citoyenne de notre coin de ville qui a mis au monde en 1968 la clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, inspiration des CLSC qui ont essaimé à la grandeur du Québec depuis.

Et que dire du Bâtiment 7, un espace autogéré d’exception pour lequel des citoyens se sont battus pendant 15 ans. Depuis son ouverture en 2018, on peut à la fois y manier le bois, réparer son vélo, caresser un lapin de la fermette et faire son épicerie. Entre autres.

Oui, il y a une tonne de raisons pour lesquelles j’habite et j’aime ce quartier depuis 16 ans et que je chante dans ma douche, « We don’t care about all the rest of Canada, we’re from Point-St-Charles » (nous n’avons rien à faire du reste du Canada, nous sommes de Pointe-Saint-Charles), l’hymne composé par les travailleurs irlandais du quartier et immortalisé dans le magnifique documentaire The Point.

Visionnez le documentaire de Robert Duncan The Point sur le site de l’Office national du film

Et maintenant, le pot. Vivre à Pointe-Saint-Charles, c’est accepter que son milieu de vie soit coupé en deux par une voie ferrée en service, que les heures de pointe soient terribles parce que les automobilistes prennent d’assaut les rues du quartier pour se rendre au pont Victoria. C’est voir, entendre et ressentir les vibrations d’immenses 18-roues qui empruntent des rues résidentielles du secteur, toujours partiellement industriel.

Et depuis le début de l’été, c’est aussi réaliser que nous sommes dorénavant condamnés à vivre avec le bruit incessant des trains du Réseau express métropolitain (REM), qui traverseront le quartier et relieront bientôt Brossard à la gare Centrale de Montréal. Vingt heures sur vingt-quatre. À grande fréquence.

L’impact du train, encore en rodage, se fait déjà sentir partout, s’il faut en croire un sondage réalisé récemment par la corporation de développement de Pointe-Saint-Charles, Action-gardien. La quasi-totalité des 250 citoyens interrogés a affirmé être perturbée par le bruit du nouveau train autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur résidence.

Dans des articles récents, mes collègues Vincent Brousseau-Pouliot et Henri Ouellette-Vézina ont démontré que le problème n’est pas que conceptuel. Tous les deux ont effectué des tests de son dans les environs et ont pu constater que les décibels s’y accumulent vite. Trop vite. Assez pour que la Santé publique s’inquiète.

Lisez le dossier « Réseau express métropolitain : “Le bruit, c’est partout, tout le temps” »

Lisez l’éditorial « Le REM, notre voisin exemplaire »

Pour ma part, depuis que je dors les fenêtres ouvertes la nuit, j’ai l’impression d’être à côté d’un vieux train suspendu de Brooklyn, pas d’un train électrique flambant neuf qu’on promettait « imperceptible ».

Et ne me lancez pas sur les irritants du chantier qui dure depuis des années !

Ce qui est le plus difficile à digérer dans tout ça, c’est que la population de Pointe-Saint-Charles – longtemps marginalisée socialement et économiquement – subit tous les inconvénients de ce nouveau projet de transport en commun sans jouir d’aucun avantage.

Pour le moment, le promoteur du REM, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ Infra), n’a pas prévu de station dans le quartier en pleine croissance démographique. Il y a un projet hypothétique de station au bassin Peel, mais il n’est pour le moment qu’une vague idée.

La station la plus proche, celle de Griffintown, le quartier voisin, ouvrira « d’ici 2027 ».

Et le problème de bruit ? CDPQ Infra affirme qu’elle entreprend de nouveaux tests de son pour voir si des mesures d’atténuation du bruit devront être mises en place à une date ultérieure. Comme si les témoignages d’un quartier en entier ne suffisaient pas pour passer à l’action immédiatement !

« Encore une fois, nous sommes les laissés-pour-compte », se désole Margot Silvestro, artiste et organisatrice communautaire ultra-connue dans la Pointe.

Les mouvements citoyens à la Pointe, dit Mme Silvestro, ne sont plus ce qu’ils étaient. Ancien quartier ouvrier où régnait une certaine homogénéité sociale, Pointe-Saint-Charles est aujourd’hui un des secteurs les plus diversifiés de la métropole. Les plus riches y côtoient les plus démunis. La dualité anglais-français saute aux oreilles. « On voit depuis la pandémie que la mobilisation est plus faible, mais le REM risque de changer les choses. Qu’importe leur classe sociale, les citoyens subissent de la même manière les désagréments », estime Margot Silvestro. Il y a un début de colère commune qui gronde dans les coopératives d’habitation comme dans les condos de luxe. Un début de cause commune.

Et si l’histoire nous apprend une chose, c’est que lorsque les gens de Pointe-Saint-Charles se serrent les coudes, ils sont d’une efficacité légendaire.

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J’hais ce type de commentaire , c’est juste soufflé sur des braises. L’équipe du REM a été clair dans ces communications, faire les tests de bruits , ce n’est pas pour contredire la population. Mais, pour comprendre et évaluer les sources de bruits pour mieux les corriger si nécessaire. En plus, le sondage quelle parle c’est un sondage en ligne distribué dans les groupes Facebook anti-REM , ça vaut pas grand chose à mon avis.

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