REM - Matériel Roulant

Tests du REM de la Rive-Sud Panne d’une voiture poussée à sa limite dans le verglas


PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE | Une voiture du REM effectuant un test à Brossard en février 2021

Le Réseau express métropolitain (REM) a été confronté à une panne lors d’un épisode de pluie verglaçante au début de janvier sur la Rive-Sud, dans le cadre de tests réalisés dans des « conditions extrêmes », a appris La Presse. Pour CDPQ Infra, la situation illustre que le report au printemps 2023 était la bonne décision, le temps de collecter plus de données sur les wagons poussés « à leur limite ».

11 janvier 2023 | Publié à 5h00 | HENRI OUELLETTE-VÉZINA | LA PRESSE

Le tout s’est produit le 5 janvier dernier. Ce jour-là, une voiture du REM a été déployée sur le tracé sans l’activation préalable du protocole lié au verglas et aux intempéries hivernales. Autrement dit, les wagons ont été mis en service sans grattoirs, qui permettent de déglacer les caténaires en mouvement.

Résultat : le REM est parvenu à traverser le pont Samuel-De Champlain, mais s’est arrêté juste après, non loin de l’entrepôt Costco. La voiture avait « perdu le contact » avec la caténaire, cet ensemble de fils qui alimente les wagons en électricité. Un plan de mitigation a alors été déployé pour ramener les wagons à la gare Centrale.

Une telle opération « fait partie des bonnes pratiques de tests visant à pousser le système et les voitures à leur limite », assure toutefois le directeur des communications de CDPQ Infra, Jean-Vincent Lacroix.

Des situations comme ça, dans des conditions extrêmes, on les provoque pour avoir toutes les données en amont de la mise en service.

Jean-Vincent Lacroix, directeur des communications de CDPQ Infra

M. Lacroix affirme que le niveau d’automatisation du REM « GOA4 », soit un niveau d’automatisation complète sans personnel à bord, « permet le déploiement du protocole de déglaçage de façon automatisée 24 heures sur 24, et ce, même à l’extérieur des heures standard d’exploitation, contrairement à Ottawa », où des chauffeurs doivent être disponibles à l’extérieur des heures d’exploitation.


PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE | Dans le cadre du test du 5 janvier, la voiture circulait sans grattoirs permettant de déglacer la caténaire. Sur la photo, une voiture du REM roulant dans Griffintown mardi soir.

Un « plan de contingence » plus large est néanmoins en place en cas de panne hivernale, a pu confirmer La Presse. Ce plan impliquerait toutes les sociétés de transport de la métropole, afin de rediriger les usagers du REM vers d’autres systèmes. Le printemps 2023 demeure l’échéancier de la mise en service complète.

« Des pannes l’hiver, il y en aura »

Pour plusieurs, la situation illustre que le défi de faire rouler le réseau sans interruptions l’hiver prochain sera grand. L’expert en planification des transports à l’Université de Montréal Pierre Barrieau affirme aussi que ce premier incident confirme que CDPQ Infra a eu « raison » de reporter la mise en service du réseau.

Il espère toutefois que toutes les technologies disponibles seront utilisées et étudiées. « On est capables de faire vibrer les fils pour que ça ne givre pas, ou encore d’arroser avec une solution de liquide antigel. Et surtout, il ne faut jamais arrêter le service, parce qu’à chaque passage, ça pousse la glace, le givre et la neige », évoque-t-il notamment.

La présidente de Trajectoire Québec, Sarah V. Doyon, est catégorique. « Des pannes l’hiver, il y en aura, comme dans tous les systèmes du monde. Ça fait partie du jeu. Ce dont il faut s’assurer, c’est d’avoir un système autour qui tient la route », martèle-t-elle.

« Ça m’inquiète qu’au moment où le REM sera déployé, le Réseau de transport de Longueuil (RTL) va aussi mettre en place un réseau revu. S’il y a beaucoup de pannes, on risque de prendre ces bus redéployés au profit des mesures d’atténuation. À quelque part, on se tirerait dans le pied. La fiabilité de l’un va impacter la fiabilité de l’autre. Et si on a plusieurs pannes, on risque de perdre des usagers », note-t-elle.

Lisez « Le RTL s’apprête à “rebrasser” entièrement son offre »

Ancien membre du comité d’experts sur le REM de l’Est, le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard, abonde en ce sens.

« Il va y en avoir au début, des pannes. Mais dans notre cas, tout est plus intégré qu’à Ottawa, où les fournisseurs de matériel roulant et d’infrastructures sont séparés. Ici, le REM se trouve aussi quelque part entre la technologie d’Ottawa et celle d’un train lourd. En théorie, ses caténaires ne sont pas aussi légères qu’à Ottawa. On peut ainsi s’attendre à une plus grande résilience », raisonne-t-il.

À Ottawa, des fermetures

Dans la capitale fédérale, les usagers embarquant dans l’« O-Train » pour se rendre au travail ont découvert, lundi matin, qu’une partie de cette ligne de transport léger était fermée, alors que des réparations se poursuivaient après la tempête de pluie verglaçante de la semaine dernière.


PHOTO SPENCER COLBY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE | Un ouvrier répare les fils endommagés par le verglas au-dessus d’un train léger, à Ottawa, vendredi.

OC Transpo, l’opérateur de la région, a expliqué que la tempête de mercredi soir dernier a endommagé des lignes aériennes et laissé un certain nombre de trains bloqués sur les voies pendant des jours. Deux des trains ont été dégagés dimanche soir, mais les voies étaient toujours fermées en début de semaine.

La directrice générale des Services de transport en commun d’Ottawa et ancienne de la Société de transport de Montréal (STM), Renée Amilcar, a annoncé que des autobus supplémentaires circulaient lundi matin pour amener les gens de la partie est d’Ottawa jusqu’au centre-ville.

[…]

Avec Maxime Bergeron, La Presse, et La Presse Canadienne

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J’ai un peu de mal à comprendre la communication ou le cas de test. Si j’interprète le test: un grattoir aurait pu être utilisé mais ne l’a pas été? Ou les caténaires implémentés ne peuvent pas avoir de grattoir (trop fragiles)?

I believe the scraper was removed as a test of how the train would operate without it (like maybe if it breaks during its route). I’m surprised how far it was able to travel!

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En effet ça me paraît comme étant des tests volontaires, mais l’ambiguïté volontaire du titre de l’article (pour s’attirer des clics) porte à confusion.

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Donc… de mauvaise foi.

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C’est la difficulté de trouver un bon titre tout en étant court.

La plupart des gens ne lisent pas les articles mais seulement les titres. La manchette actuel de La Presse donne l’impression que le projet est broche à foin et qu’ils ne savent pas ce qu’ils font. Ça ne fait qu’alimenter le cynisme. D’ailleurs j’ai ajouté un mot et ça rentre toujours sur deux lignes:

image

Ou le titre aurait tout simplement pu être: Des tests concluants pour le REM en condition hivernale.

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Je suis d’accord que le mot “volontairement” aurait aidé la compréhension immédiate de la situation dans ce titre. Je ne crois pas que son omission soit volontaire dans un dessein de mélanger les gens cependant. C’est juste un aléa de l’écriture. Le surtitre donne d’ailleurs le contexte: c’est un test, et un test c’est volontaire.

Cependant, d’une façon générale, le fait que les gens ne prennent pas la peine de lire la simple amorce d’un article ne mènera jamais à une bonne compréhension de l’actualité. Le titre et sont surtitre ne pourront jamais décrire parfaitement une situation. Qu’on doive allonger le titre avec un qualitatif redondant est surtout déprimant du lectorat, à mon avis. Et les gens qui n’aiment pas le REM pour X raisons auraient quand même considéré cela comme un échec digne de railleries. C’est une panne, volontaire ou non.

Je me souviens qu’on considérait un titre comme “trop long” à 12 mots, dans mon super cours de journalisme.

Les pratiques de La Presse restent quand même préférables à d’autres publications à mon avis: ils présentent toujours l’article sur leur plateforme avec un surtitre et un titre qui sont factuels (bien qu’ouvert à des critiques légitimes). D’autres publications ont abandonnés cela pour des commentaires éditorialisés ou des remarques vagues. Ça c’est du clickbait.

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Il ne faut cependant pas oublier que la CDPQi aurait pu prévenir ou gérer l’impression de ce fait. L’événement a été fait au 5 janvier. S’il avait une équipe de communication/marketing proactive, on aurait eu une communication, au minimum sur les réseaux sociaux, dès le 5 au soir, ou dans les jours qui suivent.

Laisser les médias rapporter l’événement est l’équivalent de leur laisser le choix de l’interpréter. Une mauvaise nouvelle génère plus d’attention, et les médias étant carburé par l’attention, ils ont un biais naturel envers l’exposition de nouvelles de cet angle.

A bit, but also if people against the REM read this title, they might think “Yes! An article for us to share!” and really the article is about how well it survived through an ice storm without winter equipment, proving them wrong about the REM not doing well in the winter. It might seem sort of backwards, but at the same time it gets people who are pro-REM to read it, and those anti-REM to read it as well

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Harout Chitilian, VP des affaires corporatives pour CDPQ Infra, a été en entrevue avec Luc Ferrandez au 98.5FM à propos de l’article de La Presse.

Court résumé de ce qui a été dit:

  • Compte tenu des conditions climatiques entre le 4 et le 5 janvier, il a été décidé de façon réfléchi de ne pas déployer le protocole de déglaçage des caténaires (i.e. faire circuler des voitures munies de grattoir à chaque 15 minutes);
  • Les résultats ont été plutôt intéressants, puisque les voitures de ces test “limite” ont été en mesure de se rendre jusqu’à l’arrière du Costco dans PSC (secteur “crosscountry”) où la rame s’est immobilisée, ayant perdu contact avec les fils d’alimentation (cette rames a par la suite été remisée en toute sécurité à la Gare Centrale et a subi une inspection complète indiquant qu’elle n’a eu aucun dommage);
  • Ces tests provoqués “en situation extrême” ont permis de savoir un peu plus comment les voitures, les fils et les autres composantes pouvaient se comporter.

Autres éléments de cet entretien:

  • Les voitures ne sont pas munies en permanence de grattoir. Lorsque les conditions météorologiques annoncées nécessiteront le déploiement du protocole de déglaçage, les équipes au Centre de maintenance et des opérations prépareront et installeront des grattoirs sur un certain nombre de voitures de la flotte qui circuleront sur le réseau en continu afin de déglacer les caténaires (prendre note que cette mesure n’est pas appliquer à l’ensemble des voitures afin de ne pas user prématurément les caténaires).
  • Contrairement au réseau O-Train d’Ottawa (dont la conduite des voitures nécessitent la présence d’un chauffeur (GoA 2)), le REM peut faire circuler des voitures en conduite autonome (GoA 4) durant la nuit (de 1h à 5h du matin) afin de déglacer le réseau, si nécessaire.
  • Le report de la mise en service du REM (de décembre 2022 au printemps 2023) a entre autre été décidé, suite à la lecture de la synthèse du rapport de la commission d’enquête des problèmes de la mise en service de l’O-Train (nombreuses pannes) qui a soulevé le manque de tests à Ottawa.
  • Ce que nous voyons présentement, ce sont les tests dynamiques. Des tests de “marche à vide / blanc” d’un mois (30 jours) doivent être réalisés avant la mise en service qui est toujours prévue au printemps 2023 (malgré que Luc Ferrandez a voulu connaître la date officielle, M. Chitilian a seulement répondu entre “fin mars et début juin” :smirk:).
  • Également 30 jours avant la mise en service, il y aura l’étape institutionnelle: notifier les partenaires du REM (i.e. le RTL et la STM) de l’éventuelle mise en application de leur réseau “réadapté” avec rabattement vers le REM.
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Even the tittle of the interview with Luc Ferrandez is misleading.

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Scoop: Les médias d’aujourd’hui doivent générer des clics

Si on prend la peine de lire et d’écouter, on comprend bien vite que tout va bien. Pas de quoi écrire une lettre à sa mère.

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This is an interesting aspect that I’m glad has been clarified.:+1:t3:

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Autres infos complémentaires dans ce reportage de Mathieu Prost, présenté au Tj18h:

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J’ai bien mieux apprécié la formulation employée dans cet article afin de qualifier le test du 5 janvier.

On a utilisé les termes “Coup monté” ! :ok_hand::grin:

Bien hâte de (sa)voir s’il va y avoir des tests ce soir et demain. :checkered_flag: :sunglasses:

REM: « l’équipe technique espère un hiver difficile »


Un test a été effectué le 5 janvier dernier durant lequel le wagon est tombé en panne. | Photo: Gracieuseté, CDPQ Infra

Journal Métro | Isabelle Chénier | 11 janvier 2023 à 21h05 - Mis à jour 12 janvier 2023 à 8h32

La mise en marché de tout produit manufacturier exige qu’on le malmène un peu au préalable ou, selon les mots du directeur des communications de CDPQ Infra, Jean-Vincent Lacroix, « qu’on le teste à ses limites ». Le Réseau express métropolitain (REM) n’échapperait pas à la règle.

C’est ce qui peut expliquer le fait que le 5 janvier dernier, une voiture du REM s’est retrouvée en panne sur la Rive-Sud, après avoir franchi le pont Samuel-De Champlain, selon des faits rapportés par La Presse. La pluie verglaçante qui s’abattait sur la région de Montréal aurait recouvert de glace le réseau filaire (appelé la caténaire), qui alimente en électricité le wagon.

Cet événement peut sembler inquiétant, à seulement quelque mois de la mise en exploitation officieuse du REM, promis pour le printemps prochain. Or, il s’agirait plutôt d’un « coup monté ».

« Ça fait partie d’un processus de fabrication que de tester les limites d’un produit. On simule des situations extrêmes pour connaître la robustesse d’un produit. C’est totalement normal. Ça ne s’applique pas juste dans le cas du REM », a affirmé Jean-Vincent Lacroix à Métro.

Si, dans le futur, on observait un épisode de verglas comme dans le cas en question, un grattoir situé sur le dessus de certaines voitures du REM serait activé pour frotter la caténaire et empêcher ainsi l’accumulation de glace. Dans le cas de la panne du 5 janvier, le train aurait circulé sur le pont sans grattoirs. L’objectif de cette omission aurait été de récréer de fortes intempéries.

« Si Dame Nature nous donne des conditions extrêmes de verglas ou de froid, on peut suivre la circulation du REM dans des situations intéressantes et tester sa robustesse. Cependant, parfois, il faut provoquer les choses. Dans ce cas-ci, on a décidé de ne pas mettre en place le protocole lié au verglas, pour laisser la glace s’accumuler sur la caténaire », précise le représentant de CDPQ Infra.

Ainsi, contre toute attente, le wagon est parvenu à traverser le pont Samuel-De Champlain, pour ensuite s’immobiliser, la glace ayant rompu l’alimentation électrique du réseau de transport.

Selon Jean-Vincent Lacroix, ce genre d’expérimentations permet à l’équipe technique du REM de colliger des données sur son fonctionnement et sur la résilience du système pour augmenter la fiabilité du réseau avant sa mise en service.

« On a vu qu’en redémarrant le système à quelques reprises, le point de contact électrique entre la caténaire et le pantographe – qui est l’antenne sur le dessus de la voiture qui frotte la caténaire – s’est refait et la voiture a pu rentrer à bon port à la gare centrale. »

Ce genre de constats est donc précieux pour l’équipe technique, estime le directeur des communications du CDPQ Infra, et ce serait en partie pour cette raison que l’arrivée de REM sur la Rive-Sud a été reportée en octobre dernier. Ceux qui l’attendaient devront s’armer de patience et espérer « qu’un hiver difficile en termes de neige, de verglas, de glace et de froid ».

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Autres photos, partagées par J-F Savaria, et un clip déniché sur YT sur ces tests réalisés un vendredi 13 :cold_face: :

image J-F Savaria est à Montréal.

Plusieurs voitures du Réseau express métropolitain - REM ont profité de la tempête d’hier pour aller jouer dehors. Les tests se sont bien déroulés. 🌨️🚉

REM-Montreal #378 - REM-SPOTTING - #4 - Tests - Trains en Action - 13/01/2023

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It’s such a pity that nowhere else along any of the elevated structures shares the design and construction of the “signature” bridge over the IdS channel.

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Le secteur bordant la 40 n’est pas si pire à mon goût ( sauf l’inclusion des canalisations). La section deux-montagnes est malheureusement laide à chier dans certains secteus( ex. sunnybrook)

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