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Les ascenseurs du REM ont été hors service plus d’un jour sur deux
![Un train du REM.](https://uploads.agoramtl.com/original/3X/6/2/62ae9697cb18a20c942dbad272d646cd7bdceb20.jpeg)
Le REM affirme être un service de transport collectif accessible.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / CHRISTINNE MUSCHI
Radio-Canada
Publié à 10 h 32 HAE
Mis à jour à 11 h 08 HAE
Depuis son inauguration, à la fin du mois de juillet, le Réseau express métropolitain (REM) a vu au moins l’un de ses neuf ascenseurs être en panne plus d’un jour sur deux, avec 43 journées où un bris a été signalé sur un total de 73 jours d’activité. Alors que le REM se targue d’être accessible à la clientèle à mobilité réduite, cette multiplication des pannes est dénoncée.
Sur l’ensemble du tronçon présentement en activité, qui relie la Gare Centrale, à Montréal, à la ville de Brossard, sur la Rive-Sud, on dénombre neuf ascenseurs : l’un au centre-ville de la métropole, deux à la station de L’Île-des-Sœurs, un à la station Panama, deux à la station Du Quartier, et trois à Brossard.
Pour établir son portrait du fonctionnement de ces équipements, CBC News s’est appuyée sur les propres données du REM, via le propre compte du service de transport sur les médias sociaux. Celui-ci publie un message lors d’une interruption de service, y compris lors d’un bris d’ascenseur.
La durée de ces pannes a varié entre quatre minutes à plusieurs heures. À 12 occasions, recense-t-on, l’ascenseur touché était inaccessible pendant plus de 8 heures, le temps de procéder à des réparations. Et dans cinq cas, les travaux ont duré plus d’une journée.
Tout cela fait dire à Julien Gascon-Samson, un résident de L’Île-des-Sœurs qui se déplace en fauteuil motorisé, qu’il n’est jamais recommandé de prendre le REM s’il doit se rendre à un rendez-vous d’affaires au centre-ville ou à une rencontre qu’il ne peut rater.
Bien qu’il suive le compte du REM en ligne et qu’il visite régulièrement le site web du service pour vérifier si les ascenseurs sont fonctionnels, il affirme ne jamais pouvoir savoir si tout sera toujours en état de marche lorsqu’il se présentera à la station, et il craint d’être coincé sur place.
« Chaque fois que je veux aller à Montréal avec le REM, je prends un risque », affirme-t-il.
La semaine dernière, mentionne encore M. Gason-Samson, il a dû s’ajuster en catastrophe pour travailler de la maison lorsque l’ascenseur de la Gare Centrale est tombé en panne. Les travaux se sont étalés sur une période de 14 heures. Ce n’est absolument pas fiable, juge le trentenaire.
Ce même ascenseur s’est d’ailleurs retrouvé hors service pendant près de trois semaines, en août.
CDPQ Infra, qui gère le REM, avait alors évoqué un dysfonctionnement complexe des équipements imputable au grand nombre de visiteurs lors de la fin de semaine d’ouverture. Et puisqu’il s’agit du seul ascenseur de la station, il n’existe aucune alternative en cas de panne.
« Vous êtes coincé et vous ne pouvez rien faire », affirme Steven Laperrière, gestionnaire principal du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ).
« Alors, vous devez soit reprendre le train et utiliser une autre station, ou attendre la mise sur pied d’un service de navettes. »
« Les utilisateurs du transport collectif qui souffrent d’un handicap n’ont souvent pas de plan B », poursuit M. Laperrière, qui estime que les longs délais de réparation démontrent que des gens à la mobilité réduite ne sont pas une priorité.
« Si le problème des ascenseurs entraînait un inconvénient pour un grand nombre de personnes, handicapées ou non, je peux garantir que tout cela serait réglé plus rapidement », ajoute-t-il.
La faute aux usagers, dit CDPQ Infra
Au dire de l’organisation responsable de la gestion du REM, la plupart des pannes d’ascenseur sont imputables au fait que les gens retiennent les portes.
Dans une déclaration transmise par voie de communiqué, la porte-parole Emmanuelle Rouillard-Moreau a indiqué à la CBC que ce système est toujours en rodage, et que chaque fois qu’un problème survient, des équipes sont sur le terrain pour résoudre les dysfonctionnements, aussi rapidement que possible.
Les ascenseurs du REM ont été installés et sont entretenus par Otis, l’une des plus grandes compagnies du secteur. L’entreprise n’a pas répondu aux questions de la CBC à propos des raisons expliquant les pannes, mais a dit comprendre les inconvénients provoqués par les ruptures de service.
M. Laperrière se demande cependant combien de temps ce rodage va se poursuivre.
« Je comprends qu’il y a des problèmes mécaniques qui peuvent survenir, mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi il n’y a pas quelqu’un, avec l’équipement nécessairement, qui soit rapidement envoyé sur place pour effectuer les réparations », dit-il.
De son côté, la Société de transport de Montréal (STM) a récemment installé des ascenseurs dans plusieurs de ses stations. Ces équipements ont été fabriqués et installés dans une autre compagnie et sont entretenus par des employés de la STM. Mais une porte-parole a mentionné ne pas avoir observé des problèmes spécifiques.
Selon les publications du REM sur les médias sociaux, la plus récente panne d’un ascenseur remonte au 4 octobre.
CDPQ Infra a d’ailleurs indiqué, dans une déclaration transmise par courriel, que « nous avons connu un nombre important de pannes d’ascenseurs dans les premières semaines d’opération et nous travaillons avec les fournisseurs de notre opérateur afin de réduire celles-ci et, également, afin de régler toute défaillance le plus rapidement possible. »
« Depuis le 4 octobre dernier, nous n’avons connu aucune panne d’ascenseur sur notre réseau. Offrir un réseau de transport accessible et inclusif est l’un de nos principaux objectifs », ajoute la porte-parole Emmanuelle Rouillard-Moreau.
Avec les informations de CBC News
pour une réparation rapide, le secret est p-ê dans la maintenance par une équipe interne…