Je ne suis pas en désaccord total avec tes points qui sont très bien étalés et basés sur des faits.
Par contre, je questionne un peu la justification du dédoublement. Bien qu’on puisse dire que la ligne verte a et aura une plus grande accessibilité que le REM de l’Est en raison de la proximité de ses stations, les deux remplissent le même but: se rendre au centre-ville. Je suis convaincu qu’il y a très peu de gens qui font un trajet Radisson → Préfontaine par exemple. La plupart des usagers de la ligne verte en pointe se rendent à Berri ou McGill, comme ce sera le cas pour le REM2 (avec la station Labelle et son piteux transfert et la station Robert-Bourassa). Les deux auront donc une portée similaire selon moi, quoique celle de la ligne verte est encore plus grande en raison du “through-routing” qu’elle fait.
Je veux bien croire que la ligne verte est très achalandée et qu’à terme, elle pourrait être surchargée, en assumant que la STM n’apporte pas de correctifs quant à l’augmentation de la fréquence d’ici là.
Là où je bogue et je suis sûr qu’on va se rejoindre là-dessus, c’est que le seul organisme étant capable d’analyser tous ces éléments (surcharge, connectivité, flux de déplacement anticipés) par de la modélisation n’a d’aucune manière participé à l’élaboration de ce projet. On peut donc trouver des avantages au REM2 (il y en a certainement) mais on ne peut avec certitude affirmer que c’est LE projet qui viendra résoudre le plus de problématiques possibles et garantir que le réseau de transport soit pérenne. Ce travail crucial n’a pas été fait et est ignoré par la succession de politiciens que nous avons eu dans les dernières décennies. C’est pourquoi, avant la pandémie, on avait un énorme enjeu par rapport à la ligne orange pour lequel, à ce que je sache, on a encore très peu de solutions à long terme. Ignorer cet enjeu au profit de tendances électorialistes, c’est pelleter par l’avant et, de manière inconsciente, créer de nouvelles problématiques et perdre de l’efficacité au niveau de la connectivité entre les réseaux. Ça c’est purement d’un point de vue réseau, car je ne vais pas aborder l’enjeu de l’impact sur le milieu urbain qui a été mentionné mille fois ici.
Ce projet de REM2 est l’emblème parfait d’un projet à saveur électorialiste dont l’analyse a été faite en surface, avec une vision en silo de “projet par projet”. Il vient défaire tout espoir d’établir un système de priorisation de projets dans notre région métropolitaine, basé sur des analyses rigoureuses et comparatives. Personnellement, je trouve donc que se contenter du REM2 et accepter celui-ci, c’est capituler face à la machine politique, ses tendances électorialistes et la dépense irresponsable de fonds publics. Le tout au détriment de la qualité de l’espace urbain de notre ville, dans le centre-ville et à Hochelaga-Mercier.
Désolê pour la tirade