Québec - Projets d'infrastructure

Du pas-dans-ma-cour… en raison de la perte de stationnement et l’élimination d’une voie de circulation… :roll_eyes:

Texte complet : À Québec, des chantiers de verdissement et de piétonnisation suscitent la résistance

À Québec, des chantiers de verdissement et de piétonnisation suscitent la résistance


Photo: Francis Vachon, Le Devoir
La rue Saint-Vallier Ouest, dans le quartier Saint-Sauveur, à Québec

Sébastien Tanguay
à Québec
25 mars 2024
Transports / Urbanisme

Dans la Ville de Québec, deux réaménagements proposés pour augmenter la canopée et la convivialité dans des quartiers centraux lourdement minéralisés suscitent le mécontentement d’une partie de la collectivité. En cause : la perte de stationnement et les perturbations provoquées par l’élimination d’une voie de circulation.

Le quartier Saint-Sauveur, en basse-ville de Québec, devient une terre de contrastes depuis quelques années. Une cohorte de jeunes professionnels s’enracinent dans ce quartier autrefois ouvrier : les restaurants gastronomiques et les cafés branchés côtoient maintenant les salons de coiffure où une clientèle d’aînés possède ses habitudes et la taverne Jos. Dion, plus vieil établissement du genre encore en activité au Canada.

Dans ce décor hétérogène, un sentiment rallie tout le monde : la rue principale a besoin d’amour. La Ville l’admet aussi et s’apprête à offrir à la rue Saint-Vallier Ouest une beauté d’au moins 32 millions de dollars, dont la moitié provient des coffres de l’État.

La cure de jouvence prévoit l’élargissement des trottoirs, la plantation d’environ 240 arbres en plus de 45 000 arbustes et autres herbacés, la réduction des surfaces bétonnées et l’apaisement de la circulation locale. Un nouveau mobilier urbain doit apparaître, des placettes publiques aussi : lors du dévoilement du chantier, le conseiller local, Pierre-Luc Lachance, promettait que cet embellissement constituerait son legs au quartier.

Tous, cependant, ne veulent pas de cet héritage.

Le réaménagement proposé se fait au sacrifice d’une voie de circulation — une aberration pour une partie de la population, qui voit, dans la création de ce sens unique, une menace à l’accessibilité et à la qualité de vie du quartier.

Plusieurs circuits d’autobus devront dévier de Saint-Vallier Ouest pour circuler en direction est. « Ça va obliger les gens à mobilité réduite à parcourir 150 ou 200 mètres de plus pour prendre l’autobus », déplore Serge Bernard, du comité citoyen local. Accès transports viables, Vivre en ville et le Collectif pour un transport en commun abordable et accessible à Québec, trois organismes de défense du transport en commun, dénoncent aussi en choeur le choix de la Ville.

La déviation de lignes d’autobus à haute fréquence vers de petites artères résidentielles suscite aussi l’inquiétude, voire l’indignation. « Notre rue Saint-Luc, c’est très tranquille, il n’y a pas de bruit, souligne Réal Couture. Personne ne veut se ramasser avec tout le trafic du quartier. »

Le sens unique amènera, selon son calcul, entre 150 et 200 autobus par jour dans sa rue déjà à l’étroit entre les pistes cyclables, la voie automobile et les bandes de stationnement. M. Couture appréhende les changements à venir : le vrombissement des moteurs, les émanations des tuyaux d’échappement, le va-et-vient constant du trafic lourd devant ses fenêtres, très peu pour lui. « Si la Ville va de l’avant, je déménage, c’est officiel », tranche le propriétaire qui bichonne sa maison depuis 2008.


Photo: Francis Vachon, Le Devoir
Réal Couture et Michelle Jomphe posent devant leur maison, rue Saint-Luc.

Plusieurs citoyens et commerçants, dans la rue Saint-Vallier Ouest et dans le quartier, applaudissent toutefois la volonté de la Ville et attendent des bénéfices majeurs une fois la poussière des travaux retombée en 2027. « C’est sûr qu’il va falloir traverser trois ans de chantier, concède Mickaël Gauvin-Latulippe derrière le comptoir du café Ma station. Au bout de ça, par contre, ça va vraiment être extraordinaire. »

D’autres, à l’inverse, songent déjà à partir. C’est le cas de Marc Gagnon, d’une famille d’horlogers de père en fils depuis 1927 dans Saint-Sauveur.

« Par le passé, la Ville a déjà carrément abandonné le quartier, se souvient-il. C’était une époque de prostitution, de criminalité, de malpropreté aussi… Mais je n’ai jamais autant réfléchi à partir que maintenant », lance l’héritier du commerce fondé par son grand-père.

Un « signal clair » de la population

Le conseiller des quartiers Saint-Sauveur et Saint-Roch, Pierre-Luc Lachance, défend sa position. « Le statu quo est plus confortable pour tout le monde, souligne-t-il. Mais la situation actuelle ne découle pas du statu quo, sinon nous serions encore à la marche et aux chevaux. »

La société a évolué, l’urgence climatique aussi, maintient l’élu. « Nous devons composer, aujourd’hui, avec une façon de voir la ville qui n’est plus celle des années 1960 ou 1970 », croit Pierre-Luc Lachance. L’automobile doit maintenant céder un peu de son emprise sur les voies publiques, à son avis, pour faire de la place au verdissement et aux autres modes de déplacement.

« Nous pensons toujours en fonction de la pyramide des transports, où les plus vulnérables, au sommet, doivent être priorisés en matière d’aménagement. Le plus vulnérable, c’est le piéton, souligne l’élu. Il faut envoyer un message conséquent aux automobilistes et aux cyclistes. »

Notre rue Saint-Luc, c’est très tranquille, il n’y a pas de bruit. Personne ne veut se ramasser avec tout le trafic du quartier.

— Réal Couture

La Ville répond aussi aux désirs exprimés par la communauté, explique Pierre-Luc Lachance. En 2017, une consultation en ligne avait attiré plus de 1000 répondants et répondantes, dont 78 % demandaient de prioriser la verdure, la sécurité et la mobilité active lors des prochains travaux de réfection de l’artère.

Quant à la déviation des autobus par la rue Saint-Luc, assure le conseiller, elle demeure « à l’étude » et sujette à révision.

« Il n’y a pas 20 000 solutions pour augmenter la canopée dans des cadres déjà très bâtis », ajoute sa collègue Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère du district Cap-aux-Diamants. Elle-même doit composer avec certaines protestations dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, où une proposition de verdissement des rues Saint-Olivier, Philippe-Dorval et Sutherland sacrifierait une quarantaine d’espaces de stationnement.

« C’est normal, et la réaction des gens qui ont une voiture est tout à fait légitime », admet la conseillère. Par contre, ajoute-t-elle, une consultation écrite a permis de sonder la majorité de la population riveraine des deux rues concernées et « 82 % des gens préféraient prioriser le verdissement au stationnement sur rue. Les chiffres ne mentent pas », souligne la conseillère, par rapport aux aspirations des citoyens dans Saint-Jean-Baptiste.

Dans le quartier Saint-Sauveur, les opposants tentent de mobiliser la communauté dans l’espoir que la Ville retourne à la planche à dessin. Deux manifestations ont attiré une centaine de personnes jusqu’à maintenant — au grand désarroi de Réal Couture, déterminé à mener bataille, mais convaincu de la perdre.

« Quand je jase avec les gens dans le quartier, 90 % disent que ça n’a pas d’allure, mais ils disent aussi que ça ne changera rien de manifester et que la Ville peut faire ce qu’elle veut. Moi, je ne suis pas d’accord : je pense qu’il faut toujours essayer de défendre notre point de vue. »

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Un bel exemple de confrontation entre deux cultures: celle de la priorisation de l’automobile (encore très prisée à Québec) et l’autre de la mobilité en transports publics et actifs, incluant des aménagements plus généreux pour piétons et plus de verdissement pour le quartier.

D’abord le statu quo est devenu impensable si on se base sur le développement durable et les changements climatiques. Une majorité de résidents appuie les propositions même s’il y a peut-être de la place pour certains compromis.

Or qu’on le veuille ou pas, les zones urbaines doivent évoluer dans un environnement changeant qui pose des défis nouveaux. Ici l’urgence environnementale pèse de plus en plus lourd sur les Villes, les citoyens et les budgets municipaux. Car il faut répondre adéquatement à la problématique du vivre ensemble dans un contexte environnemental qui évolue rapidement et qui demande des solutions pérennes, afin d’assurer une meilleure qualité de vie pour tout le monde dans une perspective d’avenir sur le long terme.

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Absolument. Le verdissement des villes doit être une priorité si l’on considère que c’est un moyen très efficace de combattre les îlots de chaleur. Ironiquement, ce sont souvent ceux qui sont contre qui en bénéficieront le plus.

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Le projet a finalement été réactivé grâce au travail des députés de la région de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale, a affirmé lundi après-midi le maire de Lévis, Gilles Lehouillier.

« Ça doit brasser un peu dans la cabane (au sein de la CAQ). Je suis convaincu que ce que M. Drainville dit aujourd’hui, c’est la vérité : le caucus continue à se battre très fortement pour avoir ce lien autoroutier », a-t-il dit.

Résumé

La CDPQ Infra présentera en juin un projet de troisième lien, assure Drainville

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRECHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

(Lévis) La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) va présenter en juin un projet de troisième lien Québec-Lévis, assure Bernard Drainville.

Publié à 18h32

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Caroline Plante La Presse Canadienne

Le ministre responsable de la région de Chaudière-Appalaches a tenu ces propos, lundi, lors d’un dîner-conférence organisé par la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis.

Il s’est dit confiant que la CDPQ Infra présentera un tel projet, affirmant que de toute façon « c’est ça, leur mandat ».

« L’engagement que nous avons de la Caisse, c’est qu’ils vont déposer un projet de lien interrives. Ça, c’est acquis. Ils vont déposer un projet de lien entre les deux rives », a-t-il répété.

Or, la CDPQ Infra doit officiellement se pencher sur les façons d’« améliorer la mobilité et la fluidité dans la Communauté métropolitaine de Québec, notamment entre les deux rives ».

Ne pourrait-elle pas livrer un rapport défavorable au troisième lien et prioriser d’autres avenues ? « Bien, le besoin est là », a simplement répondu M. Drainville lors d’une mêlée de presse après son allocution.

Par contre, rien n’indique que la Caisse recommandera un projet autoroutier, a-t-il reconnu. L’année dernière, le gouvernement évoquait lui-même un troisième lien réservé uniquement au transport collectif.

« Non, ça, on ne le sait pas, évidemment. On ne le sait pas encore, on verra », a concédé Bernard Drainville, qui dit avoir fait des « représentations » devant la CDPQ Infra, tout en se défendant de faire pression sur elle.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Bernard Drainville

La saga du troisième lien routier Québec-Lévis dure depuis des années.

La Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault a longtemps promis d’en construire un coûte que coûte, avant d’abandonner l’idée, puis de la raviver au lendemain de sa défaite électorale dans Jean-Talon.

L’automne dernier, elle a transféré le dossier à la CDPQ Infra en lui disant qu’elle avait six mois pour trouver une solution.

« On n’a jamais abandonné »

Lundi, M. Drainville a raconté devant les gens d’affaires de Lévis que lui et sa collègue Martine Biron ont été « extrêmement déçus » par l’abandon du troisième lien autoroutier.

« Déçus, c’est un mot faible », a-t-il dit. Mais « on n’a jamais abandonné, […] on a continué de travailler à l’interne pour dire à notre gouvernement : “Ça ne se peut pas, ça prend un nouveau lien”. »

Le projet a finalement été réactivé grâce au travail des députés de la région de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale, a affirmé lundi après-midi le maire de Lévis, Gilles Lehouillier.

« Ça doit brasser un peu dans la cabane (au sein de la CAQ). Je suis convaincu que ce que M. Drainville dit aujourd’hui, c’est la vérité : le caucus continue à se battre très fortement pour avoir ce lien autoroutier », a-t-il dit.

Décidément le ridicule ne tue pas sinon l’équipe ministérielle et les politiciens de Québec-Lévis serait déjà tous au cimetière.

Pendant ce temps on laisse pourrir le dossier de transport public structurant de Québec, une nécessité pour une ville de l’importance de la capitale nationale et la seule décision sensée en matière de développement durable.

En ce temps de déficit abyssal, il faut cesser d’ajouter des kilomètres de routes qu’on peine déjà à entretenir et investir massivement dans les transports collectifs, la seule voie d’avenir sur le plan environnemental.

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Nouvelle reprise dans Le Devoir aussi

« On n’a jamais abandonné l’idée de nouveau lien », a déclaré M. Drainville dans un discours devant la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis, lundi midi. « Même après l’annonce, on a continué à travailler à l’interne pour dire à notre gouvernement : “Ça ne se peut pas, ça prend un nouveau lien. On ne peut pas juste laisser tomber le projet sur lequel on s’est engagés” ».

Texte complet : Le projet de troisième lien toujours vivant, assure Drainville

Le projet de troisième lien toujours vivant, assure Drainville


Photo: Archives iStock
Le ministre Drainville a dit lundi espérer «de tout cœur» que le projet de troisième lien entre Lévis et Québec qui sera proposé par CDPQ Infra «répondra aux besoins» de la Rive-Sud.

Isabelle Porter
à Québec
17 h 48
Québec

Le projet de troisième lien entre Lévis et Québec est toujours dans les cartons, assure le ministre Bernard Drainville, mais il se bute à un grand « défi » sur le plan technique, selon lui.

« On n’a jamais abandonné l’idée de nouveau lien », a déclaré M. Drainville dans un discours devant la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis, lundi midi. « Même après l’annonce, on a continué à travailler à l’interne pour dire à notre gouvernement : “Ça ne se peut pas, ça prend un nouveau lien. On ne peut pas juste laisser tomber le projet sur lequel on s’est engagés” ».

Le ministre, qui représente la circonscription de Lévis, fait face à de fortes pressions locales dans le dossier. Il a d’ailleurs tenu ces propos après que la présidente de la Chambre, Marie-Josée Morency l’a pressé de dire « quelque chose de rassurant » à ses membres quant au destin du projet. « On s’en va où ? », lui a-t-elle demandé avant de souligner que le sujet était « très émotif » à Lévis.

La faisabilité technique : le « grand défi »

Depuis novembre, le projet est entre les mains de la Caisse de dépôt et de placement (CDPQ) Infra qui doit déposer un rapport au gouvernement d’ici juin sur la mobilité à Québec.

« L’engagement que nous avons de la Caisse, c’est qu’ils vont déposer un projet de lien inter-rives. Ça, c’est acquis », a-t-il assuré aux gens d’affaires de la Rive-Sud de Québec.

La Caisse de dépôt mène actuellement des consultations en lien avec le projet de transport inter-rives.

Lundi, M. Drainville a dit espérer « de tout coeur » que le projet qui sera proposé par la caisse « répondra aux besoins » de la Rive-Sud. Mais il a laissé entendre que des enjeux techniques constituaient une menace à sa réalisation.

« Ils doivent répondre aux besoins et ils doivent s’assurer aussi que le projet qu’ils vont déposer est faisable techniquement, c’est ça le grand défi. »

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On a envie de parodier Drainville: Lâchez-nous avec le troisième lien!

Dans un autre dossier

Marche à suivre

SERGE CHAPLEAU,LA PRESSE

26 mars 2024

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Contrairement à ce qu’a affirmé lundi Bernard Drainville, CDPQ Infra ne s’est jamais engagé à proposer un nouveau lien entre Québec et Lévis.

La lettre de mandat signée en novembre dernier, dont chaque virgule a été scrutée par des dizaines de paires d’yeux, ne l’engage nulle part à suggérer un ouvrage flambant neuf entre Québec et Lévis, qu’il s’agisse d’un tunnel ou d’un pont.

Résumé

Les jambonneries de Drainville

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre responsable de la région de Chaudière-Appalaches, Bernard Drainville, en décembre dernier


Maxime Bergeron
Maxime Bergeron La Presse

Bernard Drainville, le ministre responsable de la région de Chaudière-Appalaches, a dévoilé un scoop lundi devant un parterre de gens d’affaires de la Rive-Sud de Québec.

Publié à 1h56 Mis à jour à 5h00

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Il est « acquis », a-t-il déclaré, que CDPQ Infra, une filiale de la Caisse de dépôt et placement, proposera un « troisième lien » entre les deux rives de la capitale nationale en juin prochain.

Ses propos ne laissaient place à aucune ambiguïté : « L’engagement que nous avons de la Caisse, c’est qu’ils vont déposer un projet de lien interrives. Ça, c’est acquis. Ils vont déposer un projet de lien entre les deux rives. »

C’est tout sauf une certitude.

Ce qui est acquis, par contre, c’est que Bernard Drainville, avec cette nouvelle déclaration, décrédibilise encore plus la tentative de relance du « troisième lien » par la Coalition avenir Québec (CAQ).

Un projet, faut-il le rappeler, qui est branché sur le respirateur artificiel et ne tient plus qu’avec de la broche et quelques ficelles.

Le politicien décrédibilise au passage son parti, dans les bas-fonds des sondages, en plus de jeter des doutes sur l’indépendance de la Caisse.

Mon collègue Yves Boisvert avait bien décrit le style de « politique-jambon » de Drainville dans une chronique en avril dernier1. On ne pourra pas accuser le ministre de renier ses principes : il vient tout juste de rajouter une couche à la jambonnerie.

Un bref rappel des faits s’impose dans ce feuilleton.

À la demande du gouvernement Legault, CDPQ Infra a accepté en novembre dernier d’étudier le dossier de la mobilité dans la grande région de Québec. Son mandat : trouver des solutions de remplacement au projet du tramway et améliorer la fluidité des déplacements, « notamment entre les deux rives ».

Le groupe s’est donné six mois pour mener son analyse. Nous sommes à peu près à mi-parcours de cet exercice.

CDPQ Infra a déjà rencontré environ 90 « parties prenantes », comme des groupes d’élus, des chambres de commerce et des sociétés de transport2. Une cinquantaine d’autres rencontres se tiendront au cours des prochaines semaines.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Les ponts de Québec et Pierre-Laporte, reliant les rives de Québec et de Lévis

En parallèle, CDPQ Infra décortique les dizaines d’études réalisées depuis 1973 au sujet d’un éventuel « troisième lien » entre Québec et Lévis. Ce qui inclut le rapport utilisé par le gouvernement Legault pour justifier l’abandon du projet autoroutier en avril 2023, faute d’un achalandage suffisant3.

C’est seulement au terme de cette analyse que le groupe déposera un plan de mobilité au gouvernement Legault, en juin prochain.

Contrairement à ce qu’a affirmé lundi Bernard Drainville, CDPQ Infra ne s’est jamais engagé à proposer un nouveau lien entre Québec et Lévis.

La lettre de mandat signée en novembre dernier, dont chaque virgule a été scrutée par des dizaines de paires d’yeux, ne l’engage nulle part à suggérer un ouvrage flambant neuf entre Québec et Lévis, qu’il s’agisse d’un tunnel ou d’un pont.

L’engagement le plus ferme, si l’on peut utiliser un tel qualificatif, est de recommander des solutions pour « améliorer la mobilité et la fluidité dans la Communauté métropolitaine de Québec, notamment entre les deux rives ».

Cela laisse place à bien des possibilités. Parmi celles-ci : modifier l’usage d’un des deux ponts existants, pour y faire passer plus de transports en commun, ou bonifier le service de navettes fluviales entre les deux rives.

Un « troisième lien » en bonne et due forme ? Peut-être, mais peut-être pas.

Bernard Drainville a (un peu) tenté de rétropédaler. Il a affirmé sur le réseau social X que ses déclarations n’avaient « rien de nouveau » et que « jamais il n’a été question de dicter quoi que ce soit » à CDPQ Infra.

En réalité, ses propos ont clairement été perçus comme une tentative d’ingérence, voire une commande politique, dans le travail effectué par la Caisse.

Fait non négligeable, c’est la deuxième fois en moins d’un mois qu’un membre du gouvernement Legault s’immisce dans le processus d’analyse mené par CDPQ Infra à Québec.

Fin février, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a lancé une grande « consultation publique », à la méthodologie douteuse, pour sonder l’âme des Québécois par rapport aux besoins en mobilité dans la capitale4. Ce sondage bidon devra être intégré à l’analyse de CDPQ Infra.

Cette nouvelle dose de confusion dans le dossier du « troisième lien », gracieuseté de Bernard Drainville, n’apaisera en rien les vents de face qu’affronte la CAQ depuis plusieurs mois.

Ce qui était une promesse phare depuis 2018 est devenu un boulet.

1. Lisez notre chronique « La politique-jambon » 2. Consultez la démarche de CDPQ Infra 3. Lisez « Abandon du troisième lien autoroutier : “Je ne m’excuserai pas” » 4. Lisez notre chronique « Une pomme, une orange et un troisième lien »

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Je veux juste dire en partant que je trouve que les chroniques de maxime Bergeron se sont rapidement améliorées depuis qu’il a commencé (ou recommencé) à faire de la chronique. Il est visiblement plus efficace et plus pertinent, avec un enjeu toujours plus étoffé et ciblé. Bref, je crois qu’il a fait sa place à commenter les affaires urbaines.

Sinon, ce genre de sorties donne effectivement des impressions d’ingérence. Si cette ingérence existe, c’est extrêmement problématique pour la Caisse et pour la planification de ces projets. Drainville est incapable de lâcher le morceau du troisième lien, et il perd en crédibilité par cette constante distraction. Pendant ce temps, nos écoles ne savent même pas sur quel pied danser pour gérer les activités et la gestion autour d’une éclipse… Faudrait peut-être s’occuper de son ministère en premier.

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Justement le pire que puisse faire la CAQ c’est de politiser la CDPQ. Car dans ce processus l’institution indépendante perdrait une grande partie de sa crédibilité, autant vis à vis de la population, le monde des affaires, les institutions et organismes avec qui elle fait affaires, incluant les autres gouvernements. Or en devenant selon toute apparence un outil au service de la CAQ, la Caisse s’éloignerait dangereusement de son premier mandat qui est de servir prioritairement et en toute neutralité les intérêts supérieurs du Québec.

Nulle part j’ai lu le terme « lien autoroutier » dans les propos de Drainville. Si Drainville est content avec un tunnel pour le transport en commun ça va faire mon affaire. Il faudrait juste que la Ville de Lévis développe comme il faut autour de la bouche du tunnel. Sinon ce serait véritablement un gaspillage de fonds public.

à Radio-Canada Québec

Des projets pilotes pour que les résidents «se réapproprient» leurs ruelles

Fini le statu quo : la Ville de Québec va lancer prochainement des projets pilotes pour expérimenter différents modes de propriétés pour les centaines de ruelles des quartiers centraux. La Ville veut que les citoyens «se réapproprient» ces espaces pour en faire des espaces de jeux actifs ou des îlots de fraîcheur, mais certains riverains des ruelles ne veulent pas pour autant en devenir propriétaires.

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Il y a dix ans, la Coalition avenir Québec (CAQ) faisait campagne contre l’ajout d’une voie réservée sur une autoroute de la capitale, estimant qu’elle nuirait aux automobilistes. Voilà qu’aujourd’hui le parti de François Legault se dit en faveur de la réduction d’une autoroute de Québec pour « redonner le fleuve aux citoyens ».

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Je vous suggère vraiment de jeter un oeil à la page du projet, il est vraiment très beau (je suis un peu biaisé, j’ai un crush sur tout ce que touche la coop le Picbois). Je suis particulièrement ravi que les battures et la schorre soient des éléments autant remis en valeur. Ils forment l’identité du fleuve autant que l’eau elle-même, mais ont beaucoup été perturbées.

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Le budget de l’Espace Riopelle, qui sera construit sur le site du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), passe à 84 millions de dollars, soit tout près du double du montant initialement prévu de 42,5 millions.

L’ensemble des bailleurs de fonds ont bonifié leur contribution et le projet sera financé à 58 % par des fonds publics : 44 millions de dollars du gouvernement du Québec, 5 millions de la Ville de Québec, 25 millions de la Fondation Jean Paul Riopelle et 10 millions de la Fondation du MNBAQ.

Résumé

L’Espace Riopelle coûtera deux fois plus cher que prévu

Une maquette de l'Espace Riopelle.

Le nouvel Espace Riopelle doit être inauguré en 2026 au Musée national des beaux-arts du Québec.

Photo : Les architectes fabg

Publié hier à 15 h 05 HAE

Le budget de l’Espace Riopelle, qui sera construit sur le site du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), passe à 84 millions de dollars, soit tout près du double du montant initialement prévu de 42,5 millions.

L’ensemble des bailleurs de fonds ont bonifié leur contribution et le projet sera financé à 58 % par des fonds publics : 44 millions de dollars du gouvernement du Québec, 5 millions de la Ville de Québec, 25 millions de la Fondation Jean Paul Riopelle et 10 millions de la Fondation du MNBAQ.

Espace Riopelle : des coûts « raisonnables », dit le MNBAQ.ÉMISSION ICI PREMIÈRE.C’est encore mieux l’après-midi.

Espace Riopelle : des coûts « raisonnables », dit le MNBAQ

ÉMISSION ICI PREMIÈREC’est encore mieux l’après-midi

Durée de 5 minutes 55 secondes5:55

Guillaume Dumas animateur de l'émission C'est encore mieux l'après-midi.

Le directeur général du MNBAQ, Jean-Luc Murray, est satisfait du montage financier final, surtout étant donné la complexité du projet, qui consiste à implanter un bâtiment neuf dans un espace restreint. C’était le site de tous les dangers. Finalement, on est contents du dénouement.

Avec l’évolution du concept architectural et les nouveaux montants, tous les partenaires ont remanifesté leur engagement envers le projet.

Une citation de Jean-Luc Murray, directeur général du Musée national des beaux-arts du Québec

Quant aux coûts plus élevés que prévu, le directeur n’est pas surpris outre mesure, notamment en raison de la forte inflation des deux dernières années, mais aussi parce que le projet a été mis sur pied en à peine deux ans avec un processus de conception intégré. Jean-Luc Murray explique que les estimations initiales étaient imprécises alors que les phases préliminaires ont été un peu accélérées.

L’épicentre des œuvres de Riopelle dans le monde

Le design du nouvel espace est le fruit d’un concours d’architecture remporté par la firme montréalaise Les architectes FABG. À la suite d’un appel d’offres lancé à la fin de 2023, le contrat pour la construction du nouvel édifice a été confié à CONCREA, une entreprise de la Beauce.

AILLEURS SUR INFO : L’homme d’affaires Stéphan Huot déclare faillite

L’Espace Riopelle sera intégré au complexe existant du MNBAQ et sera dédié aux œuvres du prolifique peintre décédé en 2002, alors que le Musée possède la plus grande collection publique de peintures et sculptures signées Jean Paul Riopelle. À cette collection s’ajoute un don d’œuvres dont la valeur est estimée à plus de 100 millions de dollars.

Jean-Luc Murray, en studio

Jean-Luc Murray , directeur général du MNBAQ

Photo : Radio-Canada / Guillaume Piedboeuf

C’était déjà la collection publique la plus importante de Riopelle, donc on va devenir l’épicentre des œuvres de Riopelle dans le monde.

Une citation de Jean-Luc Murray, directeur général du Musée national des beaux-arts du Québec

L’Hommage à Rosa Luxemburg

Le nouvel Espace Riopelle aura une salle entièrement dédiée à l’immense fresque L’Hommage à Rosa Luxembourg. Selon le directeur général, les 30 tableaux intégrés en un triptyque de 40 mètres de longue deviendra au MNBAQ en quelques sortes ce que La Joconde est au Musée du Louvre, une œuvre centrale incontournable qui trouvera écho à l’international.

On va lui dédier une salle et on espère pouvoir la présenter dans une salle en mode circulaire. Il y a une expérience olfactive qui sera intégrée. On voit grand pour cette œuvre-là.

Une citation de Jean-Luc Murray, directeur général du Musée national des beaux-arts du Québec

Photo de l'œuvre L'Hommage à Rosa Luxemburg.

Photo de l’œuvre L’Hommage à Rosa Luxemburg, peinte par Jean Paul Riopelle quelques années avant sa mort.

Photo : Autre banques d’images / Bruno Boutin

Les travaux de construction de l’Espace Riopelle doivent débuter au cours des prochaines semaines et l’inauguration est prévue pour 2026.

Jean-Luc Murray est persuadé que l’ajout de ce nouveau bâtiment, combiné à au Pavillon Pierre Lassonde ouvert en 2016, fera du MNBAQun des grands musées dans le monde.

Reportage + entrevue au Téléjournal de Québec sur la promenade Samuel-De Champlain

Phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain : la proposition gagnante dévoilée

Les trois lauréats du concours d’idéation lancé par la CAQ l’automne dernier proposent une phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain sans autoroute. Le gouvernement se range derrière les citoyens et la Ville de Québec qui réclamaient la conversion de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain.

Promenade Samuel-De Champlain : quelle sera la suite?

Québec a dévoilé les lauréat du concours d’idéation. Une constance se dégage : il faut réaménager l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain. Bruno Savard a rencontré la PDG de la Commission de la capitale nationale du Québec pour connaître la suite des choses dans le dossier.

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1re Avenue : la Ville veut ajouter 2500 logements d’ici 15 ans

Une infographie présentant la vision de la 1re Avenue de la Ville de Québec.

La Ville de Québec prévoit un vaste parc et des immeubles à logements sur les terrains vacants à l’est de la 1re Avenue.

Photo : Ville de Québec

Important potentiel de densification

Plus de 5 ans après le démantèlement de la ligne à haute tension d’Hydro-Québec le long de la 41e rue, l’administration Marchand précise ses intentions pour les terrains laissés vacants.

AILLEURS SUR INFO : Un médecin accusé d’avoir déconseillé l’avortement à sa patiente pour des motifs religieux

Désormais propriétaire de la quasi-totalité des espaces, la Ville de Québec prévoit un important parc à l’est de la 1re Avenue.

Résumé

1re Avenue : la Ville veut ajouter 2500 logements d’ici 15 ans

Une infographie présentant la vision de la 1re Avenue de la Ville de Québec.

La Ville de Québec prévoit un vaste parc et des immeubles à logements sur les terrains vacants à l’est de la 1re Avenue.

Photo : Ville de Québec

Publié à 5 h 38 HAE

L’administration Marchand souhaite voir pousser une « petite ville » à l’angle de la 1re Avenue et de la 41e rue, aux limites des quartiers de Charlesbourg et Lairet. Le développement vise à répondre à la demande criante pour de nouvelles unités d’habitation à Québec, tout en favorisant l’émergence de « milieux de vie ».

Ça ne sera pas que des logement, précise la responsable de l’aménagement du territoire, Marie-Pierre Boucher. Les citoyens veulent aussi du verdissement, des parcs et des places où se rencontrer.

Après plusieurs mois de consultations, la Ville s’apprête à dévoiler sa vision préliminaire pour la 1re Avenue, entre l’autoroute Félix-Leclerc et la rivière Saint-Charles.

Le document, obtenu par Radio-Canada, prévoit la plantation de nombreux arbres le long de l’artère et l’aménagement de places publiques afin de favoriser l’interaction citoyenne.

Une infographie présentant la vision de la 1re Avenue de la Ville de Québec.

Un exemple de place publique prévue à l’intersection de la 1re Avenue et de la 18e Rue.

Photo : Ville de Québec

L’ajout de mobilier permettant de verrouiller des vélos de même que des liens favorisant la mobilité active sont planifiés.

Important potentiel de densification

Plus de 5 ans après le démantèlement de la ligne à haute tension d’Hydro-Québec le long de la 41e rue, l’administration Marchand précise ses intentions pour les terrains laissés vacants.

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Désormais propriétaire de la quasi-totalité des espaces, la Ville de Québec prévoit un important parc à l’est de la 1re Avenue.

L’endroit, qui accueille actuellement un stationnement incitatif du Réseau de transport de la Capitale (RTC), sera verdi et adapté afin de pouvoir absorber l’eau de pluie des rues avoisinantes.

Le stationnement incitatif du RTC sur la 1ère Avenue sera transformé en parc.

Le stationnement incitatif du RTC à l’angle de la 1re Avenue et de la 41e rue sera transformé en parc.

Photo : Radio-Canada / Olivier Lemieux

La construction de logements débutera plus à l’est et les édifices augmenteront en hauteur à proximité de l’autoroute Félix-Leclerc.

Le zonage du site des Galeries Charlesbourg, tout près, sera notamment modifié afin de permettre la construction résidentielle.

Proche de l’autoroute, on pourrait monter jusqu’à 14 étages, précise Marie-Pierre Boucher. Au niveau des terrains en friche, on pourrait arriver avec des 4, 5 ou 6 étages et même des maisons de ville.

Au total, environ 2500 logements lèveront de terre d’ici 2040.

Le tramway encore dans les plans

Sur les terrains vacants à l’ouest de la 41e rue, la Ville planifie pour le moment des aménagements temporaires tels des jardins communautaires et des aires de jeux ou de détente.

Une infographie présentant la vision de la 1ère Avenue de la Ville de Québec.

La Ville planifie pour le moment des aménagements temporaires à l’ouest de la 1re Avenue, le long de la 41e rue.

Photo : Ville de Québec

L’administration Marchand garde espoir de voir circuler un tramway sur la 1re Avenue un jour, ce qui exige que des espaces soient conservés afin d’accueillir un garage d’entretien.

Marie-Pierre Boucher rappelle que les circuits Métrobus du RTC ont atteint un seuil de saturation cet automne.

L’ajout de milliers de résidents le long du parcours 801 viendrait renforcer la nécessité de bâtir un réseau structurant à Québec.

On vient montrer notre intention de densification dans ce secteur-là. Il faut que les gens aient le choix du type de transport, que ce soit le tramway, l’autobus, le vélo, la marche ou la voiture, plaide Marie-Pierre Boucher.

mais nous ne contrôlons pas l’agenda de la CDPQ pour les deux prochaines années

Avec ces quelques derniers mots PSPP donne l’impression que son parti et lui n’auraient aucun problème à s’ingérer comme la CAQ s’ils étaient au pouvoir.

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Plus ça va, plus PSPP semble être prêt pour être Legault 2.0, ou Duplessis 3.0… Le confort des sondages je présume ! Je peux pas croire qu’il prétendait être contre un lien autoroutier auparavant et que, tout d’un coup, maintenant qu’il mène à Québec, il est prêt à aller de l’avant finalement ! C’est fou comment la débâcle de la CAQ fait ressortir le vrai PSPP, qui sous un faux givre de gauche se cache, encore, un autre centriste/immobiliste/populiste !

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