Quartiers de Montréal

Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension

Mettre le quartier en lumière : les Habitations Saint-Michel Nord

Photo: Courtoisie Office municipal d’habitation de Montréal

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David Beauchamp

21 septembre 2022 à 5h00 5 minutes de lecture

Plus grande opération de rénovation et de restructuration de quartier orchestré par l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) et ayant remporté plusieurs prix, les Habitations Saint-Michel Nord sont citées comme un exemple inspirant en matière d’urbanisme dans la toute nouvelle série documentaire Lignes de désir, de la Société de développement Angus.

De la lumière pour un meilleur voisinage

Le projet des Habitations Saint-Michel Nord (HSMN) avait entre autres pour but de stimuler la mixité sociale en désenclavant le quartier, expliquent Isabelle Breault, directrice adjointe du service des immeubles de l’OMHM et responsable du projet, et l’agente de liaison et organisatrice communautaire qui a travaillé sur le projet, Caroline Stewart, en entrevue avec Métro. Pour les deux interlocutrices, cela passait par la création d’un milieu de vie attrayant à l’intérieur comme à l’extérieur des logements. Pour ce faire, il était essentiel, selon elles, de mettre en valeur la lumière naturelle.

«Il est important d’apporter de la lumière aux gens. On tente d’être créatifs en décloisonnant les espaces intérieurs et en ajoutant des fenêtres dans les logements et sur les façades des bâtiments le plus possible», précise Isabelle Breault à propos du réaménagement intérieur du projet. Les travaux ont aussi permis l’ajout de balcons, élément positif permettant aux résidents d’avoir désormais accès à l’extérieur depuis leur logement, en plus d’accroître la luminosité.

À l’extérieur, la création d’espaces de vie par l’ajout de bancs et de lieux de rencontre, en plus du réaménagement de la rue, répondait au sentiment d’insécurité et de cloisonnement en donnant à la rue la fonction de milieu de vie et de lieu d’échange principal dans le quartier.

«Le design ouvert et illuminé de la rue partagée est un bon exemple de succès du quartier au niveau du vivre-ensemble. Les espaces de vie extérieurs ont favorisé une occupation organique importante qui stimule le voisinage. Les organismes communautaires sont très satisfaits, les haltes-garderies sont à pleine capacité et les services pour le quartier sont sollicités dans de nouveaux locaux magnifiques», raconte Caroline Stewart, enthousiasmée par la fréquentation des nouveaux espaces communautaires.

Vue arrière des balcons des Habitations Saint-Michel-Nord après les travaux. Courtoisie : Office municipal d’habitation de Montréal

L’architecture, fibre du tissu social

Isabelle Breault explique l’importance des HSMN dans une démarche urbaniste centrée sur le communautaire. «La conception du quartier devait faire en sorte que les résidentes et résidents aient toutes et tous une adresse civique puisque plusieurs n’avaient même pas accès à la rue, raconte-t-elle. Cela inclut également les organismes communautaires qui n’avaient pas d’adresses fixes dans le quartier et qui n’étaient pas sollicités simplement parce que les gens ne les trouvaient pas.»

Faire valoir le communautaire était une des pierres d’assise de ce projet sur le plan architectural. Caroline Stewart révèle l’importance de l’intégration des différents organismes dans toutes les consultations et prises de décisions concernant le quartier.

Saint-Michel Nord est tissé serré sur le plan communautaire. On a des organismes forts et interconnectés, et on voulait renforcer ce tissu social en intégrant les organismes tout au long du processus pour que les résultats sur le terrain reflètent cette réalité communautaire

Caroline Stewart, organisatrice communautaire et agente de liaison pour le projet des Habitations Saint-Michel Nord

Des HLM confondus avec des condominiums

Un des points centraux du succès du nouveau design architectural des HLM Saint-Michel Nord est le changement de perspective manifesté à l’égard du quartier, lequel attise un sentiment de fierté chez les locataires. Le réaménagement a même piqué la curiosité de plusieurs personnes qui souhaitaient déménager dans les nouveaux logements.

«On s’est fait demander à plusieurs reprises combien coûtent nos condos. Pour des HLM, c’est touchant et gratifiant. On voulait vraiment que les résidents soient fiers d’habiter dans leurs logements», raconte Isabelle Breault en précisant que les loyers des HLM n’ont pas augmenté malgré les travaux majeurs de réaménagement.

À Montréal-Nord, la Place Normandie, située sur l’avenue Chartrand, est un des nombreux projets sur lesquels se penche l’OMHM actuellement. Bien que les travaux de rénovation soient d’ordre moins important pour l’instant, elle est sur la liste de réfections majeures afin d’être réaménagée dans le même esprit que celui ayant présidé à la revitalisation des Habitations Saint-Michel Nord.

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Ce projet est présenté par une résidente dans l’épisode 1 de la série Lignes de désir produite par la Société de développement Angus

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Via Reddit Mtl:

https://www.reddit.com/r/montreal/comments/10f8g0j/i_made_a_map_showing_how_places_around_montreal/

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Il y a quelques erreurs par contre

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J’ai trouvé des petites cartes géographiques très intéressantes sous forme de dépliant et qui soulignent les différents quartiers de la ville. Les noms des quartiers sont parfois connus et parfois non. Mais j’aime bien ces cartes colorées, faciles à comprendre et qui nous permettent de bien situer les quartiers aux limites souvent assez floues. Ces dépliants datent d’une dizaine d’année je dirais.

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Nice! J’aime ce genre de carte!

Wow je trippe vraiment sur ces cartes !! Tu te les ai procurées où?

I wonder why Verdun does not have Color ? It is one of the best districts of Montreal :wink:

Ces cartes datent d’avant les fusions municipales, donc probablement des années 90. Je me souviens de les avoir vues.

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Je ne me souviens pas trop ou mais je crois que c’était dans un bureau d’arrondissement, tout simplement. Je viens de regarder les dépliants et la date est 2000.

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Parce que le tout est divisé par arrondissement, donc celui ou apparait Verdun est en fait le Sud-Ouest. Mais je suis d’accord, il faudrait décloisonné les arrondissement et inclure les quartiers périphériques.

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Bingo. 2000 !

Si elles datent de 2000, cest simplement parce que ce sont des cartes qui datent davant les fusions municipales. Verdun etait independante de Montreal alors.

Certains arrondissements mettent les limites des quartiers sur leur carte interactive

Exemple : Ville-Marie. On peut voir que les quartiers se chevauchent

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Je serais curieux de refaire ce genre d’enquête aujourd’hui auprès de la population, car certaines désignations deviennent plus des références historiques qu’actuelles.

Par exemple le Faubourg à m’lasse, qui est pas mal toujours utilisé aujourd’hui en parlant du passé, alors qu’on fait maintenant référence au Village, à Sainte-Marie ou au Centre-Sud. Même chose avec le Faubourg des récollets, où l’on préfère aujourd’hui Cité du Multimédia.

Au final, ce qui est le plus intéressant je trouve, c’est qu’on pourrait interroger dix personnes et l’on obtiendrait dix réponses différentes. C’est fascinant!

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Rosemont réaménagera ses quartiers

Ruelle verte dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. Photo: Archives, Métro.

Lucie Ferré

14 mars 2023 à 16h04 - Mis à jour 14 mars 2023 à 16h19 2 minutes de lecture

Les élus de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie ont voté en faveur de la planification de l’aménagement du territoire par quartiers, lors de la séance du conseil du 6 mars. Ils garantissent ainsi que les nouveaux aménagements tiendront compte des caractéristiques et des identités spécifiques de chaque quartier de l’arrondissement.

«Le quartier est l’échelle d’intervention idéale afin de créer des milieux de vie favorisant la mobilité durable et dans lesquels il est possible de vivre, travailler et se divertir à proximité de chez soi», a déclaré par voie de communiqué le maire de l’arrondissement, François Limoges.

L’aménagement des quartiers mettra l’accent sur le verdissement, la mobilité, la qualité de vie, les loisirs, la culture et les commerces de proximité.

Pour le moment, les projets d’aménagement ne sont pas clairement établis. Les citoyens des 13 quartiers de l’arrondissement seront appelés à participer à leur élaboration au courant du printemps, ainsi qu’à l’automne, lors de séances de consultation publique.

L’Arrondissement a accordé un contrat de 203 571 $ à la firme américaine de conseil en ingénierie AECOM, dans le cadre de cette planification des aménagements.

Les étapes du projet pourront être suivies sur le site de Réalisons Montréal.

Rappelons qu’en 2021, l’Arrondissement avait «révisé en profondeur» son règlement d’urbanisme en faveur de la transition écologique, en ajoutant notamment l’obligation de végétaliser les toits des projets immobiliers d’envergure ainsi que des mesures de gestion des eaux de pluie.

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Comment fait-on pour connaitre ces 13 quartiers ou plutôt comment sont-ils établis par l’arrondissement ?

Il me semble avoir lu que RPP voulait s’inspirer des super blocs de Barcelone

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La distillerie de la discorde

Photo: Nicolas Monet/Métro

Nicolas Monet

1 avril 2023 à 14h26 7 minutes de lecture

Un projet de distillerie en plein cœur du Mile-Ex a mis le feu aux poudres dans la communauté. L’installation d’une fabrique de whiskey dans un large bâtiment industriel au coin des rues Jeanne-Mance et Saint-Zotique, à côté d’immeubles résidentiels, fait craindre le pire aux citoyens du secteur.

«C’est absurde. Une distillerie en plein cœur d’un quartier. […] Ça n’a juste aucun sens», s’exclame Myriam Valcin, qui demeure directement en face de la future distillerie. «On est littéralement collé!»

Prolifération de moisissures, entreposage d’alcool inflammable, bruits de ventilation et de climatisation, poussière, odeurs nauséabondes: la liste de nuisances potentielles est énorme, aux dires d’un regroupement de citoyens du secteur qui se mobilise contre la distillerie.

Un tour rapide sur la page Facebook communautaire du secteur Marconi-Alexandra permet de constater que l’opposition au projet se fait très vive, bien que plusieurs se prononcent aussi en sa faveur. Une pétition contre la distillerie a récolté plus de 200 signatures au moment de publier ces lignes.

On n’est pas à l’opposé à la mixité du zonage de notre quartier. L’acceptation de la mixité n’implique pas d’accepter une détérioration de notre milieu de vie.

Myriam Valcin, résidente de la rue Jeanne-Mance

Le 6 mars dernier, une délégation de citoyens s’est également présentée au conseil d’arrondissement pour s’opposer à l’autorisation de l’usage conditionnel « distillerie » dans le secteur. Face à la gronde populaire, le conseil a finalement choisi de retirer le point de l’ordre du jour à la dernière minute, «pour être sûr de prendre une décision éclairée» et pour retravailler le dossier, a précisé le maire de Rosemont–Petite-Patrie, François Limoges. Aucune date n’est prévue pour soumettre le point à nouveau à l’approbation au conseil d’arrondissement.

Un atout pour le quartier, estime le promoteur

«J’essaye d’être un atout pour le quartier. Je ne veux pas le perturber», explique le promoteur du projet de distillerie, Matthew McMillan, se disant surpris par l’ampleur de l’opposition citoyenne.

L’américain, établi à Montréal depuis 2020, a justement choisi de s’installer dans le Mile-Ex parce qu’il était attiré par le dynamisme et le caractère disparate du quartier. Entreprises technologiques, résidences modernes et vieux bâtiments découlant de son héritage industriel y cohabitent.

Il s’agit d’un projet de «micro-distillerie», d’environ 20 000 pieds carrés, insiste celui qui a pris part à des projets similaires au Colorado et en Finlande. Environ 100 000 bouteilles de whisky seront produites par année, précise-t-il.

«Toutes les préoccupations [exprimées par les résidents] sont valides», reconnaît M. McMillan. Il a d’ailleurs tenté de répondre à ces inquiétudes à plusieurs reprises sur les médias sociaux, sans succès. Le distillateur organise également une séance d’information le dimanche 2 avril.

Les services d’ingénieurs ont été retenus pour insonoriser la chaufferie de la distillerie, explique M. McMillan. Par ailleurs, il utilisera des céréales régénératrices provenant de fermes biologiques en Estrie, et les bouteilles seront 100% recyclées. Des technologies de pointe seront utilisées pour limiter les impacts environnementaux et les émanations. «J’aimerais que nous soyons la distillerie la plus écologique du Canada, voire du monde», avance-t-il.

Bien qu’il se dise soucieux des enjeux de gentrification, le promoteur estime que son projet n’y contribue pas davantage, le quartier étant déjà en pleine transformation.

[Certains résidents] sont prêts à se battre contre tout ce qui est nouveau et, malheureusement, je me suis retrouvé au milieu de tout ça. Ça ne veut pas dire que ce n’est pas un bon projet.

Matthew McMillan, président de Premium Barrel International

«Si on ne permet pas l’implantation d’entreprises artisanales comme celle-ci, que deviendra l’espace? se demande-t-il. Ce sera un condo, ou des projets industriels […]. La distillerie est une bien meilleure alternative.»

Une «boîte de pandore»

Myriam Valcin prend bonne note des assurances de M. McMillan, mais ne compte pas changer son fusil d’épaule.

Rien ne pourrait atténuer ses inquiétudes «malgré ce qu’on suppose être de bonnes intentions du promoteur du projet quant à la gestion des risques environnementaux», confirme-t-elle. «L’enfer est pavé de bonnes intentions.»

«L’enjeu, ce n’est pas le projet comme tel. C’est un très beau projet, explique-t-elle. L’enjeu, c’est le changement de type d’activités dans le secteur.»

Autoriser la distillerie équivaut à ouvrir «une boîte de pandore», selon la résidente. Si le projet de distillerie échoue, un autre promoteur moins vertueux pourrait désormais prendre sa place, craint-elle.

«Nous n’avons aucun engagement ferme de l’Arrondissement, concernant les nuisances du projet», déplore-t-elle.

En contrepartie de son autorisation, Rosemont–Petite-Patrie exige diverses conditions, dont le verdissement de l’espace en face de la distillerie, une étude acoustique, l’intégration de mesure d’atténuation du bruit et l’interdiction d’activités de bar ou de restauration, précise l’Arrondissement, par courriel. Seules des activités de vente et dégustation, avec des petits groupes, seront permises.

«On est une administration qui décrète si c’est conforme à un plan d’urbanisme. Si, oui, on octroie l’autorisation. C’est ça, la business d’une ville», a rappelé François Limoges lors du dernier conseil d’arrondissement.

La distillerie pourra être opérationnelle 8 à 12 mois après son autorisation, précise Matthew McMillan.

La distillerie sera aménagée directement à côté d’immeubles résidentiels. Nicolas Monet/Métro.

Le champignon du whisky

Une des plus grosses craintes des résidents à proximité de la future distillerie est le Baudoinia compniacensis, plus communément connu comme «le champignon du whisky».

Lors du processus de maturation des spiritueux, une certaine quantité d’éthanol (5 à 6%) est libérée dans l’atmosphère. Ces émanations entraînent une prolifération de moisissures, qui se déposent sur les structures environnantes. À la longue, une croûte noire se forme sur les surfaces affectées.

M. McMillan assure que ces moisissures ne seront pas un enjeu, puisque la production est à l’échelle artisanale.

« Il y a toujours des émanations, ça fait partie du processus normal», explique le professeur au département de sciences biologiques de l’Université de Montréal, Jacques Brodeur.

M. Brodeur reconnaît tout de même que les problèmes répertoriés avec le champignon du whiskey concernaient des productions de plus grande envergure que celle envisagée par Matthew McMillan. «Ça ne veut pas dire que les plus petites n’en ont pas», nuance-t-il.

«C’est légitime pour les résidents de se poser des questions, et de vouloir une assurance», estime l’expert.

Quelles sont les activités autorisées dans le secteur

Le zonage actuel du 6665 Jeanne-Mance autorise l’usage «industrie légère». Les activités permises ne peuvent générer aucun danger d’explosion ni d’émanation toxique et ne peuvent causer aucune odeur, poussière, bruit ou vapeur en dehors des limites de sont terrain, selon le règlement de zonage de Rosemont–Petite-Patrie.

L’usage «distillerie», considéré comme plus nuisible, peut être autorisé comme «usage conditionnel» dans une zone d’industrie légère. Avant d’autoriser un tel usage, l’Arrondissement doit notamment évaluer «la compatibilité et la complémentarité de l’usage proposé avec le milieu environnant», mentionne-t-on au règlement de zonage.

Marconi-Alexandria est historiquement un quartier industriel, la composante résidentielle est un changement récent.

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