Vous mettez le doigt sur le problème: la plupart des projets des dernières années ne présente aucune montréalité. Ce sont des projets qui pourraient être à Tokyo, Dallas ou Blainville.
Je serais curieux d’avoir votre liste de projets en brique des dernières années. On est plutôt dans la boîte de verre ad nauseam. Qu’on le veuille ou non, Montréal c’est la brique et la pierre calcaire. On n’est pas oubligé de s’en tenir qu’à ça, mais disons qu’il y a des milieux plus sensibles que d’autres, et Sainte-Catherine en est un.
Bref, tant mieux si ce projet vous plaît!
De mon côté, je suis très inquiet de cette anonymisation accélérée de la ville.
Des démolitions en série pour faire pousser des cubes de verre, j’ai du mal à avoir ce qu’il y a de si excitant.
Faudrait vraiment définir la Montréalité sinon ça peut aller dans tous les sens en fonction de chacun. La « Montréalité » n’est pas quelque chose d’immuable. Pour certains, Montréal n’est plus la même depuis les destructions sauvages de Jean-Drapeau. Pour moi qui suit né des décennies plus tard… Montréal c’est Montréal.
Par brique j’entends des formes en blocs, pavés, parallélépipèdes… pas le revêtement. J’aurais du être plus clair, certes.
Par contre je ne sais pas ce que c’est la Montréalité. Je suis pas mal certain que le brutalisme des années 60 n’était pas très Montréalais lorsqu’il est apparu.
Cependant je suis le premier à regretter la tournure architecturale que prend Montréal durant ce dernier boom immobilier. La plupart des projets me paraissent fades et simples. J’ai l’impression que l’architecture s’est aussi mondialisée; et donc en effet en retrouve les mêmes lignes, les mêmes textures et les mêmes coloris dans les mêmes genres de projet à travers le monde. Par contre, quand Montréal adopte sa propre version, c’est plus souvent la version galvaudée, cheap; surtout pour les projets d’ampleur.
MSDL est tellement partout, que ce soit dans le public ou le privé; que leurs créations teintent la qualité générale architecturale de la ville.
Il ne faut pas voir la «montréalité» comme quelque chose de général, d’absolu.
Ce qui fait Montréal sur Sainte-Catherine n’est pas la même chose que sur René-Lévesque, ou qu’à Côte-des-Neiges. Surtout que Montréal est une ville particulièrement diversifiée en terme d’architecture. Il ne peut pas y avoir de définition, de règle.
Mais il y a un aspect primordial en architecture contemporaine: le génie du lieu (genius loci).
Un bâtiment se doit d’être dans l’esprit du lieu dans lequel il s’implante.
Pour moi, une boîte en verre avec des angles aléatoires et un revêtement artificiel de faux cuivre, ce n’est pas approprié au pied d’une cathédrale, entre deux grands magasins aux compositions très classiques.
Il y aurait eu moyen, tout en étant contemporain, d’être davantage dans l’esprit du lieu.
Il y aurait aussi eu moyen de corriger les lacunes des édicules actuels, sans toujours détruire pour détruire.
Au final, ce n’est pas grave. Mais c’est l’accumulation de tous ces projets «pas grave» qui dénaturent Montréal.
La tuile en triangle à gauche au centre qui est beige plutôt que grise jure honteusement. Le design diagonal est interrompu par une démarcation entre les couleurs parallèle aux murs.
Je ne suis pas fan des arrangements aléatoires de grosses tuiles de couleurs différentes en partant, mais ce genre de détails qui jure avec le peu “d’ordre” qui subsiste m’agresse. On est beaucoup plus près de l’amateurisme que du wabi-sabi. Des faïences irrégulières peuvent être très esthétiques, mais des motifs géométriques avec des incohérences, beaucoup moins!
En espérant que ce manque d’attention aux détails ne reflète pas la qualité du travail dans son ensemble. C’est peut-être mineur, mais c’est comme un bouton d’acné; asses difficile à ignorer!
J’ai l’impression qu’il y aura beaucoup plus de meneaux de fenêtre que sur le rendu. Quand on regarde à travers la bâche, on voit bien que les vitres sont plus subdivisées et j’ai même l’impression que le cadre de porte est plus large.
