Projet structurant de l’Est (PSE)

Donc, si je comprends bien, l’ARTM ne tient pas en compte dans ses enquêtes origine-destination le potentiel de développement de type TOD autour des station et gares, qui peuvent attirer des utilisateurs réguliers du transport en commun? Il n’existe pas un risque ici de sous-estimer la demande future, comme on a souvent vu pour des projets routiers construits dans les années 50, 60 et 70?

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C’est exactement ce qui est arrivé avec le prolongement de la ligne orange à Laval. L’AMT avait, à l’époque, grossièrement sous-estimé l’achalandage du nouveau tronçon, à un point tel que les trains en direction du centre-ville étaient souvent pleins rendu à Henri-Bourassa.

J’ai bien l’impression qu’il y a un problème structurel à l’ARTM, entre les mandats qui lui sont offert, ses budgets et méthodes de financement ou la culture de la direction, mais il ne semblent structurellement incapables de faire des projets efficacement et d’anticiper l’avenir.
Et je pense pas qu’il s’agit d’un manque de compétences, iirc une bonne partie du bureau de planning de CDPQi c’est des qui ont quitté le navire de l’artm.
Mais c’est juste incroyable qu’une agence de planification de transit n’aie pas le moindre plan en attente d’un tournant politique, ou une idée du réseau de transit de l’avenir, autre que des petites extensions des lignes existantes. (et même là ça vole pas haut)

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Je ne suis pas à Montréal, mais pour ceux qui le sont, ça serait bien si vous pourriez vous rendre aux séances publiques et souligner ce problème.

C’est partie pour une lecteure salée de l’article.

une allocution devant la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, au club de golf d’Anjou.

Ah oui ils font pas semblant de pas être le patronnat.

« Il faut procéder par petits pas pour avoir du succès. C’est clair qu’un lien au centre-ville éventuellement va devoir être là. Il a été convenu que, pour étude préliminaire présentement, on va y aller avec un tracé qui va partir d’une des stations de la ligne verte », a indiqué le ministre lors d’un échange avec le PDG de la Chambre de l’Est, Jean-Denis Charest.

Bon, c’est un peu désespérant mais au moins je pense que ça implique un future proofing avec une jonction. Ensuite que ça soit hors champ ça implique que l’étude préliminaire va vraiment pas en profondeur sur la planification de cette ligne, uniquement une analyse de type de véhicules et de tracé. Un an et trois mois après l’annulation du Rem de l’Est, ça étudie vite ces études hein.

Ce n’est qu’une fois la ligne verte rendue au maximum de sa capacité que le lien au centre-ville méritera considération.

Genre maintenant donc. Elle y est à saturation la ligne verte, mais j’imagine que le problème peut être résolu en supprimant des bus.

éventuellement, on va devoir le considérer. On va maximiser l’utilisation de la ligne verte, pendant un bout de temps. Est-ce que ça sera 8, 10, 12 ans ? On ne le sait pas encore. Il faut commencer par annoncer quelque chose, un tracé. »

Elle est belle l’urgence climatique.
Et c’est 8 ans (minimum) pour commencer à devoir considérer, donc encore dix ans de plus pour le construire.

Voulant voir le verre à moitié plein, le patron de la Chambre de l’Est s’est réjoui de voir que le gouvernement québécois continue de croire à l’importance du lien direct vers le centre-ville à terme.

« La question sera à quelle vitesse va-t-on l’étudier ? a dit Jean-Denis Charest quand on lui a demandé sa réaction à la position du ministre.

J’ai l’impression qu’il se retient de dire que c’est un peu du foutage de gueule avec des promesses en l’air pour calmer le jeu. Ou je lui fait dire ce que je pense, qui sait.

Il n’y a aucun doute qui a été émis qu’on va aller de l’avant avec un REM de l’Est. Le ministre convient aussi que ce projet doit être confirmé fortement pour pouvoir débloquer les investissements. »

Comment ça “doit être confirmé fortement” ? Ca fait pas un an et trois mois que vous annoncez que le projet est toujours sur les rails ? Ca ressemble un peu à une admission qu’ils ont juste stall pendant un an pour voir où s’en allait l’opinion.
En tout cas ça montre bien l’avantage du financement privé avec un gouvernement pas chaud. Beaucoup plus facile de trouver le financement politique quand le politique paie que un tiers.
(Evidemment le rem de l’est a finalement échoué quand le financement privé (CDPQ) s’est barré devant la montagne d’additions coûteuses, donc c’est clairemnt pas infaillible.)

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Ils ont déposé il y a 2-3 ans un plan avec une certaine priorisation des projets.

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Ils ont déposé il y a 2-3 ans un plan avec une certaine priorisation des projets.

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Ça a parti toute une discussion et des remises en question, qu’est-ce qui vous fait croire que ce n’est pas pris en compte? Juste pour qu’on aie une discussion basée le plus possible sur des faits et non des présomptions.

À cette étape du PSE, c’est ce qui a été communiqué publiquement, mais si vous avez de l’information privilégiée qui indique le contraire et vous avez une certaine liberté à la partagée, je m’en réjouis.

Jusqu’à date l’ARTM n’a encore réalisé aucun projet de A à Z. La ligne bleue et le SRB Pie-IX sont des projets qui trainaient dans les cartons depuis plusieurs décennies, revenir à la planche à dessin aurait été trop risqué comme décision. D’après leur dernière séance publique du CA. il semble qu’ils commencent à se réveiller.

L’ARTM démontre une fois de plus son incompétence avec nos fameuses instances publiques… y’en a marre de créer des comités qui ne servent à rien à part grossir la machine bureaucratique et garder les paresseux de la fonction publique en poste…

Je n’ai même pas besoin de lire l’article pour savoir que sans surprise, on s’en va nul part avec ce projet.

Le REM de l’est n’était pas parfait, certes, mais au moins ça serait déjà en construction.

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En fait, c’est bénéfique de lire l’article, parce qu’il ne dit pas cela.

Il ne fait que confirmer la position du gouvernement dans ce dossier, et le mandat clair de l’ARTM. On sait pertinemment que le gouvernement n’a pas donné un mandat de se connecter au centre-ville dans un premier temps. Et ça tombe juste sous le sens de ne pas analyser un scénario qui s’en irait directement dans les vidanges, au frais des contribuables.

Il n’y a aucune remise en question du projet comme on le connaît, dans l’article. Aucun report, aucun problème de gestion, rien. Le mandat continue comme il a été donné.

On a reproché à l’ARTM de manquer de focus dans sa planification, ce qui est une critique 100% légitime, mais ici, le focus reste directement sur le mandat, et le réalisable.

Cependant, c’est bien entendu légitime de souhaiter un projet plus complet, avec une connexion au centre-ville. C’est mon souhait aussi. Mais ça, comme la réalisation du projet comme on le connaît, ça dépend à 100% de la volonté du gouvernement d’aller de l’avant. C’est clair qu’il veut garder le contrôle sur les mandats, sur les budgets, et sur la réalisation des projets.

J’ai un peu de misère avec cette position. Premièrement, il n’existe aucun projet de TEC au Québec qui a avorté ou qui se ramasse carrément dans les limbes à cause d’une société de transport qui ne livre pas la marchandise à une étape concrète de réalisation. C’est toujours une question de mandat du gouvernement: on demande expressément des études, sans y donner suite. C’est une petite danse qu’on a eu pendant des décennies, et c’est là qu’il faut demander des comptes. C’est la base. Aucun projet de TEC ne peut se construire sans mandat et financement. C’est impossible.

Deuxièmement, je ne pense pas qu’un préjugé négatif contre la fonction publique soit un argument fort. Je connais des gens dans celle-ci. Je suis certain que plusieurs personnes du forum sont dans celle-ci et tous ces gens ne méritent pas une attaque sur leur compétence professionnelle à l’aveugle. On doit juger l’ARTM (ou autre instance) sur leurs actions concrètes. Surtout que dans ce cas précis, on a des comités et des études à n’en plus finir… Parce que le gouvernement le demande expressément.

Si on souhaite blâmer l’ARTM sur l’ensemble de ratés des projets de TEC, qu’on leur donne ce rôle: un pouvoir décisionnel clair et indépendant, un budget conséquent et une capacité d’emprunt sur nos investissements à long terme hors du contrôle du gouvernement. D’ici à ce que ce soit la réalité, l’ARTM peut être critiquée sur ses réalisations actuelles, ni plus ni moins. La volonté de démarrer un projet? C’est le gouvernement.

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Merci pour la réponse. C’est écrit « projet non confirmés », pas « aucun projets immobiliers ». C’est libre à interprétation en tout cas.

Je crois qu’il faut être prudent quand on critique publiquement des méthodologies en se basant sur un regard de l’extérieur.

Certes. Je reformule alors.

Dans un premier temps, non. Plusieurs de ces projets, étant toujours à la phase de planification ou de pré-planification, peuvent difficilement être pris en compte à cette étape de l’analyse. Par la suite, la confirmation des projets et l’évaluation du potentiel de développement permettra de raffiner l’analyse.

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Merci pour cette réponse! Je partage la perspective sur l’ARTM qu’on critique sans réellement lui donner les moyens de ses ambitions.

Cependant, c’est clair qu’en termes de livrables jusqu’à maintenant, je n’ai pas été particulièrement impressionné. La refonte tarifaire a été particulièrement longue à annoncer, pour un résultat qui me laisse un peu sur ma faim. La longue liste de souhaits désorganisée n’a rien fait non plus pour asseoir le statut de l’Agence… Sans parler des critiques qui ont émanées sur la gestion et la relation parfois tendue avec les autres sociétés…

Donc je veux bien donner sa chance au coureur, mais il commence à être plus que temps qu’ils commencent à livrer la marchandise, même dans les limites actuelles de leurs pouvoirs. Le modèle politisé de gestion des TEC est problématique, mais l’ARTM pourrait s’illustrer malgré tout.

Pour le PSE, le gouvernement avait très clairement limité leur mandat et les options à l’étude, pas de surprise de ce côté. Par contre, le fait de ne même pas envisager d’emblée une phase subséquente vers le centre-ville serait problématique. Il faudrait planifier et construire dès maintenant une station en fonction de son futur rôle de correspondance, par exemple dans les environs de l’HMR selon la proposition de Savard-Yaccarini.

Il serait beaucoup plus complexe et coûteux de modifier une station en activité dans le futur, et ça n’offrirait pas la même flexibilité. En planifiant à l’avance, on peut maximiser les chances de correspondances réussies (ex: Lionel-Groulx…), et éviter les correspondances broches-à-foin (ex: Édouard-Montpetit, Jean-Talon…).

J’ai hâte de voir leur rapport, mais je serais très déçu qu’ils n’anticipent pas une future branche vers le centre-ville. J’espère aussi que l’intégration avec la ligne bleue et verte sera optimisée!

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Est-ce que vous pensez que ça serait mieux géré à l’ARTM si on en faisait une société société d’état comme hydro-québec avec tout les pouvoirs que ça implique plutôt que tout simplement une agence de development des transports en commun?

Et elle n’en réalisera jamais de A à Z puisque ce n’est pas son mandat. La STM réalise la ligne bleue et réalisera probablement aussi le projet de l’Est.

Si au moins elle pouvait produire un plan de transport sur le long terme.

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Si je peux donner mon 2 cents sur la relation ARTM-OPTC…

Avant 2017, les sociétés de transport opéraient comme elles voulaient ou presque. Le modèle de financement était différent et la reddition de comptes à l’AMT, plutôt minimale.

Puis, tout a changé. Nouveau modèle de financement, reddition de comptes, transfert d’actifs… Je crois que c’est facile de comprendre pourquoi les OPTC n’ont pas apprécié ce changement et que la transition a été et est toujours pénible par moments. Pour eux, tout semble être une lutte constante pour garder le contrôle sur leurs activités.

Il y a encore une transition qui se fait au niveau des rôles et responsabilités de chacun. L’ARTM doit s’imposer comme autorité par moments et laisser les OPTC faire leur travail pour d’autres. Évidemment, certains sujets sont cause de différends parfois.

L’ARTM n’est pas parfaite dans tout ça, mais les OPTC sont loin de l’être aussi. C’est comme un souque à la corde constant, sauf que l’ARTM a la loi de son côté et les OPTC, la force du nombre et une certaine expérience.

Avec le temps, les choses vont se placer, mais il n’y aura jamais une relation parfaite selon moi, de par la nature de la relation autorité organisatrice-opérateur.

Ensuite, pour ce que l’ARTM livre ou ne livre pas… je crois que c’est tout à fait légitime de juger.

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Merci de la mise en contexte. Super intéressant.