Projet structurant de l’Est (PSE)

REM de l’Est Les gares sont aussi importantes que les rails

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

L’ancien édifice Pages Jaunes, à L’Île-des-Sœurs, sera transformé en logements jouxtant la future station du REM Île-des-Sœurs.


Philippe Mercure
Philippe Mercure La Presse

La beauté avec le REM de l’Est, c’est que les erreurs de son grand frère de l’Ouest n’ont pas encore été commises.

Publié à 5h00

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Il faut donc continuer à étudier ces dernières pour éviter de les répéter.

Prenez ce qui se passe à L’Île-des-Sœurs et à Brossard.

Il n’y a pas que du négatif. Loin de là.

À L’Île-des-Sœurs, l’arrivée du REM promet de faire du quartier Pointe-Nord un endroit où on pourra vivre à six minutes en train du centre-ville, dans un bâtiment zéro émission et zéro déchet.

Il y a plusieurs raisons de s’enthousiasmer devant ce rare exemple montréalais de TOD, pour Transit-Oriented Development – cette expression chère aux urbanistes qui désigne des endroits construits autour des axes du transport en commun, où on peut se déplacer sans voiture.

Montréal a cruellement besoin de tels quartiers. Et elle a besoin qu’ils soient denses, parce que la ville manque de logements et qu’il s’agit des meilleurs endroits où en bâtir sans exacerber les problèmes de circulation et d’étalement urbain.

Aux résidants actuels de L’Île-des-Sœurs qui affirment que la « culture de l’auto » est forte dans leur île et qui s’inquiètent des problèmes de circulation du nouveau développement, nous répondons : comment diable combattre cette culture si ce n’est pas justement en construisant des logements près des stations de train ?

Lisez l’article « Urbanisme Quelle densification pour L’Île-des-Sœurs ? »

Ce TOD, on le veut réussi pour donner le goût aux résidants d’y vivre. Et pour qu’il serve de modèle au moment où la première phase du REM se déploie, où le REM de l’Est est de retour sur la planche à dessin et où la ligne bleue du métro est (enfin !) en voie d’être prolongée.

Il suffit toutefois d’un coup d’œil à la carte du quartier Pointe-Nord pour voir le hic. Un gros hic en forme de cicatrice : celle de l’autoroute 15. Le TOD sera littéralement construit autour de l’autoroute Décarie, juste à l’entrée du pont Samuel-De Champlain – le pont le plus achalandé de tout le Canada.

D’un point de vue de santé publique, c’est loin d’être idéal. Le trafic routier extrêmement dense y génère bruit et pollution. Et comme les voitures électriques émettent aussi des particules fines, le problème ne se réglera pas complètement avec le temps. La Direction de santé publique de Montréal a déjà documenté les risques pour la santé près des grands axes routiers1.

Pourquoi un nouveau quartier tourné ainsi autour d’une autoroute ? En clair, parce que la gare du REM a été plantée à cet endroit. Et que le concept du TOD est de construire autour des stations.

À Brossard, c’est encore plus déplorable : les stations Panama et Du Quartier sont installées en plein milieu de l’autoroute 10. La station Brossard est dans l’échangeur des autoroutes 10 et 30.

Pour le promoteur, il était bien sûr infiniment plus simple de suivre intégralement le tracé des autoroutes. Pourquoi se casser la tête avec de petits détours et positionner une gare au meilleur endroit pour les futurs résidants ?

Avec le REM, la Caisse de dépôt et placement du Québec a donc construit un réseau de transport en commun. Mais on ne sent pas qu’elle a mis tous les efforts pour en faire un axe de développement qui s’arrime au tissu urbain et qui permet d’en maximiser les possibilités immobilières.

C’est ce qui doit absolument changer avec le REM de l’Est, particulièrement avec la crise du logement qui sévit. C’est une vision que la mairesse Valérie Plante défend et qui doit prévaloir.

On parle beaucoup du tracé de ce nouveau train, évidemment avec raison. Mais un réseau de train, ce ne sont pas seulement des rails. Ce sont aussi des gares. Les leçons du premier REM montrent qu’on ne doit pas négliger leur emplacement ni leur aménagement.

Ces gares ne doivent pas seulement être vues comme des points le long d’un tracé ni comme des infrastructures visant à desservir des endroits déjà habités. Elles doivent servir à densifier la ville, à revoir nos façons d’y vivre et de s’y déplacer.

Elles doivent faire naître des milieux de vie qui donneront le goût aux Montréalais d’y habiter. Idéalement, pas juste à côté d’une autoroute.

Consultez le rapport du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal sur les polluants le long des autoroutes

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:shushing_face: ne dites pas à Philippe mercure que les stations du prolongement de la ligne bleue sont accolées ou à forte proximité d’autoroute. Ou qu’il en est de même pour des bien des stations d’intérêt de lignes existantes sur exo1, la ligne orange, la ligne jaune, etc.

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Seulement Anjou, qui est le terminus.

Il y a une différence entre une station «proche» d’une autoroute, et une station «dans» une autoroute.

Mais dans un cas comme dans l’autre, il y a moyen de rendre ça bien. Malheureusement, l’intégration du REM est un lamentable échec, mais avec un peu d’efforts on peut bien faire!

Exemple à Amsterdam. Un jardin, des terrasses, qui croirait qu’on est sur le bord d’une autoroute? On est loin du cruel désert d’asphalte et de béton que sera l’entrée de la station Panama. Une ville ça se fabrique, on semble l’avoir oublié.

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De la savane

Villa Maria

Cremazie

Namur

Et je me demandes pour quoi il sont placées ainsi. Je comprend que pour le REM Aérien, on peut pas raser des maisons ou faire des structure aérienne sur des petite rue résidentielle. Par contre pour le métro souterrain on aurai pu éloigner un peut les station de Decarie ou de la métropolitaine.

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On semble parfois oublier que les autoroutes et les voies de transit ont des similitudes en termes de fonctions.

Est-ce que je suis surpris qu’une autoroute et un axe du REM partage de grande similitude en terme de tracé? Non.

Et être surpris de l’emplacement de la station île-des-soeurs au centre d’une autoroute… L’idée était justement de faire passer le REM au centre du pont Samuel-De-Champlain, qui est une autoroute, à quel autre endroit sur l’île aurait-on pu mettre la station??

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Personnellement, j’ai l’impression que de placer les édicules sur ou près des rues commerciales est plus logique que d’aller mettre un édicules au centre d’une petite rue résidentielle.

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Pour la pointe nord, l’autoroute devisait déjà le quartier en deux. La station est venu améliorer la connectivité des deux partie en étant au milieu et en ajoutant un passage sous l’autoroute.

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d’accord avec çà . Mais pas directement sur une autoroute je penses

On pourrait dire la même chose pour Crémazie, on ajoute un passage piéton sous l’autoroute ET Crémazie :wink:

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Oui la différence le CIUSSS l’a défini.

Après, la fixation du coté du journal est quand même étrange, les tracés du REM de l’Est et du projet alternatif du groupe de travail Ville/STM/ARTM/MTQ ne suivent pas vraiment les autoroutes. Il y a un plus grand défi d’intégration pour les autres lignes qui ont des stations à proximité d’autoroutes, mais la charge est surtout sur du coté du municipal et des promoteurs. Ni la STM, CDPQi ou exo ne peuvent faire de miracle.

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Finalement…. Le rapport est où? Je pensais qu’on l’aurait cette semaine :frowning:

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Je vais renchérir. Y’é ou le rapport saperlipopette!

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Liens vers les différents rapports intermédiaires/préliminaires: :point_down:

Le lien vers le C-V n’est pas inclus: :cry:

  • Le tronçon menant au centre-ville a été retiré et ne fait pas partie des analyses du groupe de travail.

Communiqué de presse: :point_down:

Projet structurant de l’Est - Le groupe de travail présente ses premiers constats

NOUVELLES FOURNIES PAR Cabinet de la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable | Janv 27, 2023, 15:31 ET

MONTRÉAL, le 27 janv. 2023 /CNW Telbec/ - La vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Mme Geneviève Guilbault, et la mairesse de Montréal, Mme Valérie Plante, annoncent le dépôt du rapport intermédiaire du groupe de travail sur le projet structurant de l’Est. Le rapport présente les analyses des besoins de déplacement et de mobilité dans la zone d’étude du projet, qui couvre l’est de Montréal ainsi qu’une partie de Laval et de la région de Lanaudière. Il comporte également trois premiers scénarios d’extension potentielle du projet de référence du REM de l’Est à des fins de simulation d’achalandage.

Rappelons que, le 2 mai dernier, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal ont annoncé conjointement qu’ils reprenaient le leadership du projet du REM de l’Est. Ils ont alors créé un groupe de travail dirigé par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et composé également du ministère des Transports et de la Mobilité durable, de la Ville de Montréal et de la Société de transport de Montréal (STM). Depuis le printemps dernier, ce groupe travaille activement pour améliorer le projet en assurant une meilleure intégration urbaine et une plus grande complémentarité avec le réseau de métro.

Alors que les analyses se poursuivent, les partenaires impliqués ont convenu de quatre premières recommandations qui permettront d’orienter la suite des travaux en vue des évaluations techniques à réaliser pour produire le rapport définitif, attendu en juin 2023 :

  1. Évaluer les options de prolongement de l’antenne nord vers Rivière-des-Prairies, Laval et Lanaudière
    Les évaluations préliminaires démontrent un potentiel d’achalandage supplémentaire dans ces secteurs. La suite des études permettra de valider ces constats et de définir la faisabilité des différentes options.

  2. Évaluer les options de prolongement de l’antenne vers Repentigny-Lanaudière
    Deux options seront évaluées dans la suite des travaux : l’amélioration et l’interconnexion de la ligne exo5 - Mascouche ou l’intégration complète de la ligne au projet.

  3. Évaluer les options du projet structurant de l’Est de Montréal dans le secteur de Mercier pour une meilleure insertion urbaine
    L’abandon des scénarios aériens dans Mercier-Est est confirmé. D’autres analyses sont requises pour définir le tracé et le mode d’insertion visant à connecter la branche Pointe-aux-Trembles à la branche Marie-Victorin.

  4. Déterminer les arrimages au métro
    Les travaux se poursuivront avec la STM pour s’assurer du meilleur arrimage possible au réseau du métro.

Citations

« Notre gouvernement croit fermement au potentiel de l’Est de Montréal. Ce développement passe inévitablement par la mise en place d’une offre de transport collectif efficace et attrayante, dans laquelle le projet structurant de l’Est jouera un rôle majeur. Nous avons fait de ce projet une priorité et souhaitons l’amener à terme en toute transparence, d’où le dépôt public de ce premier rapport. Soyez assurés que ce n’est qu’un début, et que nous serons à l’écoute de la population à chaque phase du projet. »

Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable

« Ce premier rapport d’étape démontre que le groupe de travail, auquel participe la Ville de Montréal avec ses partenaires, améliore le projet en demeurant sensible aux besoins de la population. Ce sont les citoyennes et citoyens de l’Est qui en ressortent gagnants, car ils pourront bénéficier d’une solution de transport qui ne laissera pas de cicatrice dans leurs milieux de vie. Le besoin de transport structurant est crucial dans l’Est de Montréal, et nous sommes fiers des avancées réalisées jusqu’ici. »

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Faits saillants

  • Le tracé du REM de l’Est était constitué d’un tronçon commun de 7 km entre le centre-ville et le quartier Maisonneuve, complété par deux antennes, soit celle vers le cégep Marie-Victorin, d’une longueur de 11 km, et celle reliant le quartier de Pointe-aux-Trembles sur 14 km.
    • Le tronçon menant au centre-ville a été retiré et ne fait pas partie des analyses du groupe de travail.
    • L’antenne vers le cégep Marie-Victorin, souterraine dans l’axe du boulevard Lacordaire, ne présente pas d’obstacle majeur et est essentiellement maintenue telle quelle.
  • Le rapport intermédiaire du groupe de travail présente l’état d’avancement de la première étape de ses travaux, suivant la réception des documents techniques et des études de CDPQ Infra et des analyses effectuées par l’ARTM en collaboration avec ses partenaires.
  • Le Ministère a également mandaté la STM pour qu’elle examine les effets anticipés du projet sur le réseau de métro et identifie les éventuelles interventions à mettre en œuvre pour soutenir l’évolution de l’achalandage prévu. Son rapport d’analyse préliminaire vient confirmer que le réseau du métro, y compris la ligne verte, est en mesure d’accueillir l’achalandage supplémentaire engendré par le projet structurant de l’Est.
  • Des consultations sur le projet seront organisées d’ici le dépôt du rapport final.

Liens connexes

SOURCE Cabinet de la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable

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Merci du lien. De la belle lecture en vue.

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Pas tant que ça… La proposition de faire la prochaine phase du REM le long de l’Autoroute 25 est revenu sur ce forum plusieurs fois.

C’était pas le CEM-E qui plaidait que la majorité de la demande était pour des déplacements “Locaux” ?

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Il est utile de rappeler que cette estimation ne considère que les tendances démographiques, sans pouvoir tenir compte des projets de développement immobilier non confirmés.

“PSE - Projet de remplacement au REM de l’Est” :thinking:

L’implantation d’une trémie d’environ 400 mètres en rive nord de la rue Sherbrooke Est, entre les rues Contrecœur et Joseph-Versailles, présente des enjeux d’insertion urbaine;

Des enjeux d’insertion urbaine à coté du friche et d’une carrière?

Le scénario d’une extension potentielle vers Lanaudière depuis l’antenne est vers
Pointe-aux-Trembles a été évalué (19,7 km et 2 stations

Tant qu’à suivre une autoroute en zone protégée (640), autant suivre celle (40) dans un milieu urbanisée et en croissance.

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Projet Structurant de l’Est

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Grosse surprise.

L’analyse et les résultats présentés prendront comme hypothèse que l’exploitant du PSE sera différent de celui historique du métro de Montréal.

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