Port de Montréal – Terminal Contrecoeur

AGRANDISSEMENT DU PORT DE MONTRÉAL : NOUVEAU TERMINAL À CONTRECOEUR

Une capacité d’1,15 million de conteneurs et des retombées économiques majeures : un grand projet d’avenir pour le Port de Montréal !


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Cinq consortiums répondent à l’appel de qualification pour la conception et la construction d’une nouvelle infrastructure stratégique d’intérêt national

Montréal, le 6 novembre 2020 — À l’occasion de l’appel de qualification pour la conception et la construction d’un nouveau terminal à conteneurs à Contrecœur, l’Administration portuaire de Montréal (APM) a reçu, en date du 30 octobre, des dossiers de candidature de la part de cinq répondants. Ces consortiums ont fait part de leur intention d’être qualifiés pour la prochaine étape du processus d’approvisionnement initié par l’APM. Chacun des dossiers de candidature fera l’objet d’une évaluation approfondie, sur la base de critères techniques et financiers, et un maximum de trois répondants seront retenus afin de participer à l’appel de propositions qui, sous réserve de l’obtention des autorisations et permis requis, débutera en 2021.

L’appel de qualification représente la première étape d’un processus d’approvisionnement compétitif pour ce projet d’infrastructure d’intérêt national, dont la valeur est évaluée entre 750 M$ et 950 M$. Tout en respectant l’évaluation environnementale en cours, l’appel de qualification est une étape charnière qui permettra, prochainement, d’aller rapidement de l’avant avec la conception et la construction d’un nouveau terminal à conteneurs capable de répondre à la demande croissante pour le transport de marchandises conteneurisées.

« Le projet de terminal à conteneurs à Contrecœur est le plus grand projet d’expansion de l’histoire du Port de Montréal et augmentera, à terme, sa capacité de manutention de conteneurs de 50 %. Au cours des prochains mois, nous progresserons vers cet objectif avec l’évaluation des dossiers de réponse à l’appel de qualification et l’annonce des soumissionnaires retenus, qui sera suivie de l’appel de propositions auprès de ces soumissionnaires. Le Port de Montréal et ses partenaires privés impliqués dans le projet d’expansion à Contrecœur ont très hâte de commencer les travaux avec le consortium qui remportera l’appel de propositions afin de réaliser ce projet, qui renforcera le rôle essentiel du Port comme plaque tournante du commerce international pour l’est du Canada », a déclaré Paul Bird, vice-président, Contrecœur.

À propos de l’expansion du Port de Montréal à Contrecœur

Située en zone industrielle, la réserve foncière de Contrecœur, acquise par l’Administration portuaire de Montréal il y a plus de 30 ans, a fait l’objet d’une planification rigoureuse et concertée afin de soutenir le développement de la chaîne logistique du Québec et de l’est du Canada. D’ici 2024, avec l’appui de la Banque de l’infrastructure du Canada et de partenaires privés, le Port de Montréal entend y aménager un nouveau terminal à conteneurs à la fine pointe de la technologie en prévision de la manutention de 1,15 million de conteneurs (EVP), à terme. Avantageusement située au cœur du principal bassin de consommateurs, d’importateurs et d’exportateurs du Québec et de l’est du Canada, proche des grands axes ferroviaires et autoroutiers, l’expansion du Port de Montréal à Contrecœur permettra de consolider les forces d’ici pour répondre efficacement aux besoins de demain. Ce projet renforcera, au cœur de la vallée du Saint-Laurent, notre ensemble logistique d’envergure mondiale.

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Le Terminal Contrecoeur n’aura pas d’effets négatifs importants, conclut l’AEIC

Les mesures d’atténuation proposées sont suffisantes, estime l’agence fédérale.


À terme, 1,15 million de conteneurs transiteront par Contrecoeur.

Jérôme Labbé (accéder à la page de l’auteur)

Jérôme Labbé

19 h 50 | Mis à jour à 21 h 19

Plus rien ne semble arrêter l’expansion du port de Montréal sur la Rive-Sud.

Dans la version provisoire de son rapport d’évaluation environnementale, l’agence fédérale chargée d’examiner le projet conclut que le futur terminal à conteneurs de Contrecoeur n’est pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants. Les mesures d’atténuation proposées sont suffisantes, estime-t-elle.

L’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC) conclut également que le projet, combiné aux projets passés, présents et raisonnablement prévisibles, n’est pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux cumulatifs sur les milieux humides, le chevalier cuivré et la rainette faux-grillon de l’ouest.

Elle note en outre la faible contribution des activités du futur terminal portuaire aux émissions de gaz à effet de serre du Québec et du Canada, et ce, même si 1200 camions supplémentaires transiteront chaque jour par Contrecoeur pour prendre possession des conteneurs.

L’Administration portuaire se réjouit

La version préliminaire du rapport(Nouvelle fenêtre) a été rendue publique mercredi. Elle fait 340 pages.

Le Terminal Contrecoeur franchit un nouveau jalon, a aussitôt réagi l’Administration portuaire de Montréal (APM), qui a renouvelé son engagement à travailler étroitement avec les parties impliquées afin d’avoir un impact minimal sur les écosystèmes humain, aquatique et terrestre.

À l’inverse, la section québécoise de la Société pour la nature et les parcs (SNAP) du Canada qualifie le rapport de l’AEICAgence d’évaluation d’impact du Canada de complaisant, estimant qu’il minimise l’impact [du projet] sur les espèces en péril.

Elle rappelle qu’en vertu de la Loi sur les espèces en péril, Pêches et Océans Canada aurait déjà dû interdire la destruction de l’habitat essentiel du chevalier cuivré depuis… 95 mois, soit près de huit ans.

C’est un délai déraisonnable, inacceptable, et qui laisse croire que le projet d’expansion du port de Montréal serait venu interférer avec l’application normale de la Loi, estime son directeur général, le biologiste Alain Branchaud.

Le public et les groupes autochtones sont maintenant invités à transmettre leurs commentaires à l’agence. Ceux-ci seront relayés dans la version finale du rapport, qui sera remis au ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson.
Les conditions énoncées par ce dernier seront exécutoires pour le promoteur, précise l’AEICAgence d’évaluation d’impact du Canada dans son rapport.

Un projet de longue haleine

Contrecoeur a été choisie dans les années 1980 pour accueillir les conteneurs du port de Montréal le jour où il manquerait de place.

Au fil des ans, 468 hectares de terrains ont été acquis, soit presque 10 fois la superficie du Parc olympique de Montréal. Ces terrains ont été loués à des cultivateurs en attendant.

Plus récemment, l’implication de la Banque de l’infrastructure du Canada a donné de l’élan au projet, qui sera réalisé en partenariat public-privé.

La Banque a promis d’investir jusqu’à 300 millions de dollars. La différence sera financée par l’Administration portuaire de Montréal, qui a augmenté sa limite d’emprunts, et par les futurs exploitants du terminal, qui devrait coûter entre 750 millions et 950 millions de dollars.

Le port de Montréal possède déjà 19 terminaux, dont un à Contrecoeur. Depuis les années 1950, on y décharge du vrac solide, pour alimenter, entre autres, l’industrie sidérurgique.

Le terminal à conteneurs qui s’ajoutera pourra accueillir deux cargos à la fois. Il sera aménagé à un kilomètre en amont du terminal de vrac, à la limite de Verchères.

L’appel de qualification a été lancé cet été. Depuis, le vice-président du projet Contrecoeur pour l’ADMAdministration portuaire de Montréal, Ryan Dermody, a quitté ses fonctions. Il a été remplacé par son directeur principal, Paul Bird.

Trois années seront nécessaires à la construction du futur terminal, qui devrait normalement entrer en service en 2024.

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Québec investit 55 millions dans le port de Contrecœur | La Presse

J’étais dans le coin, ça à l’air de ça en ce moment:

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C’est rare qu’on a des photos de ce coin, merci!

Port de Contrecoeur : la prospérité pour les uns, un outrage pour les autres

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Les installations contrecoeuroises du port de Montréal prendront beaucoup d’expansion au cours des prochaines années. | PHOTO : RADIO-CANADA / BENOÎT CHAPDELAINE

Radio-Canada | Benoît Chapdelaine | Publié à 4 h 03

La décision d’Ottawa d’autoriser la construction d’un terminal de conteneurs à Contrecoeur est généralement bien accueillie dans la petite municipalité montérégienne. Plusieurs citoyens craignent toutefois l’impact sur la circulation et l’environnement.

Cette année nous allons faire une plage urbaine pour redonner le fleuve à la population, ce qui est très important pour notre communauté…

La mairesse de Contrecoeur, Maud Allaire, dresse la liste des travaux prévus dans sa ville pour améliorer la qualité de vie et l’environnement. Il y a eu aussi la décision de protéger un boisé dans un secteur commercial pour ne pas créer trop d’îlots de chaleur et pour que la population des environs ne subisse pas de désagréments de lumières, d’odeurs ou de sons.

Pour elle, l’arrivée prochaine d’un terminal de conteneurs avec des milliers de camions sur les routes est certainement une bonne nouvelle, même si les groupes écologistes la perçoivent autrement.

Je fais confiance aux scientifiques, aux experts de l’Agence canadienne environnementale. Ce sont des gens très qualifiés qui ont fait l’étude, souligne-t-elle. Il y a quand même plus de 330 mesures que le port devra mettre en oeuvre!

C’est sûr que dans tout projet majeur, il y a toujours des ajustements à faire, mais en même temps il faut donner un essor économique a la population, aux gens qui veulent des emplois de qualité, pour eux aussi élever une famille et amener leurs enfants à l’université ou dans tout autre rêve ou projet.

Maud Allaire, mairesse de Contrecoeur

Le projet d’expansion du port, dans les cartons depuis les années 1980, a accéléré le développement de Contrecoeur. La mairesse présente d’ailleurs fièrement le chantier où une dizaine de commerçants vont s’établir dans les prochains mois.

On va avoir notre première succursale de la SAQSociété des alcools du Québec, se réjouit-elle. Avant, elle était à l’intérieur d’un IGA, un petit, mais là on va avoir 600 produits. On va avoir un Dollarama, un restaurant à déjeuner, une animalerie… C’est beaucoup de beaux projets qui arrivent.

De 5600 personnes en 2006, la population de Contrecoeur s’approche maintenant de 10 000, une croissance fulgurante en 15 ans.

Il nous reste seulement 200 permis de construction pour les gens qui veulent venir vivre ici. Si on regarde le marché immobilier, des gens me disent qu’ils n’ont pas le temps que [leur maison] soit affichée en ligne que, déjà, ils vendent.


La mairesse de Contrecoeur, Maud Allaire. | PHOTO : RADIO-CANADA / BENOÎT CHAPDELAINE

Sur la rue, les gens sont généralement favorables au projet, mais parfois avec une certaine réserve.

Nous, ça ne fait pas longtemps qu’on habite ici, dit une jeune mère. Je travaille à Montréal et, honnêtement, je suis vraiment enthousiaste que ce soit un peu plus sur la map [sic] ici.

Ça va faire augmenter la valeur des terrains, résume une autre citoyenne. La plupart des gens sont contents pour ça. Leurs maisons valent plus. Il va y avoir plus de commerces qui s’installent. Mais pour l’environnement, je m’inquiète un peu : le nombre de camions, tout ça…

On a la chance que ce soit assez loin des résidences, dit un homme plus âgé. J’espère que ça va être du bon côté. On est supposé ouvrir un aménagement pour les camions du côté de Verchères, vis-à-vis des terres agricoles plus que du côté des industries, alors ça devrait être bon.

Comme sur le Titanic

On est comme sur le Titanic : on a une vigie, on voit l’iceberg en avant de nous, on [essaie de] changer de direction, sachant très bien que ça ne va pas changer grand-chose, mais comme citoyens on ne peut pas faire autrement.

Debout devant des terrains en bordure du fleuve, Claude Dansereau, du groupe Vigie citoyenne Contrecoeur, tente depuis des années de bloquer le projet d’expansion du port de Montréal.

Ils veulent excaver 750 000 mètres cubes dans des plages où l’on allait se baigner dans les années 1970, où l’on regardait les bateaux passer le dimanche après-midi, déplore-t-il.

Les bateaux qui le divertissaient il y a 50 ans menacent maintenant le paysage. Car M. Dansereau ne se bat pas seulement pour protéger le chevalier cuivré, un poisson en voie de disparition qui a fait couler beaucoup d’encre au cours des dernières années.

Les îles de Contrecoeur, c’est une réserve nationale faunique […] où il y a un problème sérieux d’érosion. Ça ne s’améliorera pas avec l’arrivée de huit à neuf navires de plus par semaine.

Claude Dansereau, Vigie citoyenne Contrecoeur

Transports Canada veulent faire une étude pour voir comment l’érosion pourrait être affectée par le transport, [mais] on n’a toujours pas de nouvelles de ça, poursuit-il. Et en plus, l’érosion ne faisait pas partie de l’étude d’impact de l’Agence d’évaluation.


Claude Dansereau, du groupe Vigie citoyenne Contrecoeur, là où des ouvriers s’activeront dans les prochains mois. | PHOTO : RADIO-CANADA / BENOÎT CHAPDELAINE

Claude Dansereau reconnaît que le ministre fédéral de l’Environnement, Jonathan Wilkinson, a fixé au port 330 conditions à respecter pour mener à bien son projet. Mais pour faire respecter ça, ça prendrait une armée de biologistes, remarque-t-il. Est-ce qu’ils vont embaucher une armée de biologistes?

Il est minuit moins une, dit-il. Après tout, le projet de terminal de conteneurs doit être complété en 2024.

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Port de Montréal

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Le Projet d’expansion à Contrecœur va de l’avant (journalmetro.com)

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Bonne nouvelle. Et si on pouvait déplacer certaines activités près du Vieux-Port à Contrecœur alors ca serait merveilleux.

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Ce n’est pas prévu. Le terminal de Contrecoeur sera exclusivement pour les conteneurs. Hors dans le Vieux-Port il n’y a pas d’activité de conteneurs, hormis la jetée Bikerdike où il y a quelques conteneurs mais également du vrac, des voitures, etc. en raison de la navette vers Terre-Neuve.

En fait même lorsque Contrecoeur sera en service, les terminaux de conteneurs de l’est de Montréal (Viau, etc.) demeureront en service. Contrecoeur c’est pour la croissance, pas pour le déplacement des activités.

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Trois « équipes » se qualifient pour l’expansion du port de Montréal à Contrecoeur


Le futur terminal à conteneurs de Contrecoeur pourra accueillir deux cargos à la fois. Il sera aménagé à un kilomètre en amont du terminal de vrac, à la limite de Verchères.
PHOTO : PORT DE MONTRÉAL

Jérôme Labbé
à 17 h 14

L’appel de qualification international lancé par l’Administration portuaire de Montréal (APM) pour concevoir, construire, financer, exploiter et entretenir le futur terminal de conteneurs de Contrecoeur, sur la Rive-Sud, est maintenant clos.

Cinq dossiers de candidature conformes ont été évalués, a fait savoir l’APM vendredi après-midi par voie de communiqué.

Du lot, trois « équipes » se sont qualifiées : une canadienne, composée d’Axium Infrastructure et de Pomerleau Capital; une américaine, issue de Ports American Holdings; et une suisse, présentée par Terminal Investment Limited (TIL). Les détails relatifs aux deux candidatures n’ayant pas été retenues n’ont pas été dévoilés.

Les « équipes » s’étant qualifiées seront maintenant invitées à soumettre une proposition lorsque l’appel d’offres en bonne et due forme sera lancé.

Le processus – qui sera lancé dans les prochaines semaines, assure l’APM – durera 12 mois, et le choix du partenaire privé sera annoncé au deuxième trimestre de 2023, pour un début des travaux au cours de cette même année.


La municipalité de Contrecoeur s’apprête à vivre d’importants bouleversements.
PHOTO : ISTOCK

Contrecoeur a été choisi dans les années 1980 pour accueillir les conteneurs du port de Montréal le jour où il manquerait de place.

Les terrains nécessaires à la construction d’un nouveau terminal ont été acquis au fil des ans, mais le projet a été retardé à plusieurs reprises. À titre d’exemple, sa date de mise en service a encore été repoussée à la fin de l’année dernière. Elle est maintenant prévue pour fin 2026.

Le budget, lui, est sensiblement le même depuis plusieurs années – entre 750 et 950 millions de dollars – et n’a pas été revu à la hausse, malgré l’inflation. La Banque de l’infrastructure du Canada a promis de verser 300 millions, et le gouvernement du Québec, 55 millions.

Un premier appel de qualification avait été lancé à l’été 2020. Toutefois, il avait été annulé l’année suivante, l’APM souhaitant changer d’approche et permettre aux sociétés étrangères de participer. Un second appel de qualification, annoncé en août 2021, a donc été publié le 23 novembre suivant.


À terme, 1,15 million de conteneurs transiteront par Contrecoeur.
PHOTO : PORT DE MONTRÉAL

Le projet a reçu l’aval du gouvernement Trudeau l’an dernier. En mars, l’ex-ministre de l’Environnement et du Changement climatique Jonathan Wilkinson a donné son feu vert malgré le fait que le projet entraînera la destruction de l’habitat d’une espèce de poisson endémique.

Dans son communiqué de vendredi, l’APM assure néanmoins que les conditions indiquées dans la déclaration de décision du ministre [devront] être respectées par le partenaire privé qui sera choisi.

En novembre 2020, un rapport de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada avait conclu que le futur terminal n’est pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants.

Agrandissement du terminal de Contrecœur Le Port de Montréal empêtré dans les filets d’un poisson rare

IMAGE FOURNIE PAR LE PORT DE MONTRÉAL

Projection du terminal de Contrecœur

Un poisson unique au monde donne du fil à retordre au projet de construction d’un terminal portuaire sur la Rive-Sud de Montréal, estimé à 850 millions de dollars. Pêches et Océans Canada doute de l’efficacité des mesures de compensation proposées par l’Administration portuaire de Montréal (APM) pour assurer la survie du chevalier cuivré, une espèce menacée qu’on retrouve seulement au Québec. Une organisation environnementale réclame maintenant qu’Ottawa déclenche une nouvelle étude d’impact.

Publié à 5h00

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Éric-Pierre Champagne

Éric-Pierre Champagne La Presse

Bien que le projet de terminal portuaire à Contrecœur ait déjà obtenu le feu vert des autorités, son promoteur, APM, doit tout de même obtenir deux permis du gouvernement fédéral avant de procéder à la première pelletée de terre. Or, l’obtention de l’un de ces permis s’avère plus complexe que prévu, a appris La Presse.

APM doit notamment obtenir un permis en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) puisque son projet de terminal sur le fleuve Saint-Laurent entraînera la destruction d’une partie de l’habitat essentiel du chevalier cuivré, une espèce de poisson unique au monde au bord de l’extinction.

L’ancien ministre fédéral de l’Environnement Jonathan Wilkinson a donné le feu vert au projet le 1er mars 2021. Il approuvait ainsi le rapport de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC), qui a conclu en 2020 que le projet n’était « pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants ». L’agence jugeait alors que les mesures de compensation proposées par l’APM pour le chevalier cuivré étaient suffisantes.

Plus de 1700 pages de documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès à l’information montrent que les fonctionnaires de Pêches et Océans Canada (MPO) ne sont pas du même avis.

Dans un courriel envoyé le 28 mai 2021 au directeur de l’environnement d’APM, Claude Deschambault, MPO indique que le Ministère peut « exiger d’un promoteur que la compensation LEP soit réalisée d’avance afin de bien démontrer que l’activité ne met pas en péril la survie ou le rétablissement de l’espèce. Une telle exigence serait particulièrement applicable dans le cas d’une grande sensibilité d’espèce et d’habitat de même qu’en présence de projets compensatoires qui présentent des incertitudes ».

« Tel que nous vous l’avons mentionné précédemment (réunion de travail en 2018), afin de s’assurer que certaines mesures compensatoires soient efficaces et qu’elles permettent réellement de ne pas mettre en péril la survie et le rétablissement du chevalier cuivré, nous pourrions exiger que celles-ci soient mises en place avant que les impacts à l’habitat du poisson ne soient observés, poursuit Gontrand Pouliot, biologiste à Pêches et Océans Canada. L’option que vous étudiez en ce moment, soit la plantation d’herbiers à des endroits où ils sont absents ou épars est une avenue impliquant une grande incertitude et pourrait justifier d’obtenir des résultats préalablement. »

Une telle demande est rare, estime le biologiste Alain Branchaud, qui est aussi directeur général de la Société pour la nature et les parcs au Québec (SNAP Québec).

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec

Il est plutôt inhabituel qu’ils exigent que ces mesures soient déployées avant de les accepter. Est-ce une autre indication que les analystes du MPO sont pris entre l’arbre et l’écorce, entre la politique et la science ?

Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec

Mentionnons qu’une note de breffage datée du 21 juin 2021 destinée à l’ancienne ministre fédérale des Pêches Bernadette Jordan offrait pourtant un son de cloche bien différent sur le projet. « Le MPO a examiné les mesures d’évitement, d’atténuation et de compensation proposées par le promoteur. Mes fonctionnaires estiment que ces mesures permettraient au projet d’être réalisé sans mettre en péril la survie et le rétablissement du chevalier cuivré », pouvait-on lire.

La note concluait d’ailleurs que « le Ministère sera probablement en mesure de délivrer des autorisations en vertu de la Loi sur les pêches et de la LEP ».

Une nouvelle étude d’incidence réclamée

« Les documents obtenus par La Presse indiquent clairement que l’Agence d’évaluation d’impact du Canada n’avait pas toutes les informations en main pour évaluer le projet, affirme Alain Branchaud. À la lumière des informations obtenues, nous demandons au gouvernement canadien de déclencher une nouvelle étude d’impact. »

« Les fonctionnaires rejoignent complètement nos propres conclusions », ajoute le biologiste Louis Bernatchez, qui a cosigné un rapport scientifique avec trois autres biologistes pour le compte de la SNAP Québec en mars 2021. Ces experts précisaient que « les impacts négatifs sur le chevalier cuivré du projet d’agrandissement du terminal portuaire de Contrecœur sont sous-estimés et que les avantages des mesures proposées pour compenser la perte d’habitat essentiel demeurent spéculatifs, au mieux hypothétiques ».

PHOTO FOURNIE PAR LE PORT DE MONTRÉAL

Le site de Contrecœur

Le vice-président du projet Contrecœur à APM, Paul Bird, avait alors répliqué que « tout le projet [faisait] l’objet d’une planification minutieuse. On est très confiants que ça fonctionne [les mesures de compensation] ».

Les documents obtenus par La Presse révèlent par ailleurs que l’Administration portuaire de Montréal a procédé à la plantation d’herbiers dans le fleuve à Contrecœur en août 2021. Les travaux ont été réalisés dans une zone où il n’y a pas d’herbiers, pour prévenir toute dégradation de l’habitat existant.

Selon Louis Bernatchez, il faudra compter entre 5 et 10 ans pour faire la preuve que les mesures de compensations proposées par APM sont efficaces. « Il n’y a pas de précédent pour le chevalier cuivré », rappelle celui que Pêches et Océans Canada considère comme un « scientifique respecté ».

On n’a pas droit à l’erreur avec cette espèce-là.

Louis Bernatchez, biologiste

M. Bernatchez rappelle une étude menée par Pêches et Océans Canada en 2006, qui concluait que 63 % des projets de compensation pour des habitats de poissons s’étaient avérés des échecs.

Par courriel, la directrice des communications d’APM, Renée Larouche, a indiqué que « les documents requis à ce jour relativement au plan de compensation envisagé avaient été soumis. Nous échangeons en continu, incluant sur les échéanciers de mise en place, afin de convenir de mesures qui respectent la Loi sur les pêches (LP) et la Loi sur les espèces en péril. On a tous le même but : des mesures qui fonctionnent », précise-t-elle.

Pêches et Océans Canada a cependant précisé à La Presse ne pas avoir reçu « toutes les informations nécessaires pour prendre une décision en vertu de la LP et de la LEP ».

APM dit s’appuyer « sur une expertise interne existante, la revue de la littérature et le travail de spécialistes dont des biologistes pour déterminer les meilleures mesures d’atténuation et de compensation ».

Les travaux de construction doivent en principe commencer à la fin de l’année 2023. APM a annoncé au début du mois de mai avoir retenu trois finalistes pour son appel d’offres destiné à choisir l’entreprise qui assurera la conception, la construction et l’exploitation du futur terminal portuaire.

Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse

Le chevalier cuivré en bref

ILLUSTRATION GHISLAIN CARON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Illustration du chevalier cuivré

Ce poisson peut atteindre 70 cm de longueur et peser jusqu’à 5 kg. Il est considéré comme menacé au Québec depuis 1999. Il a le statut d’espèce en voie de disparition au fédéral depuis 2004. On le retrouve essentiellement dans le fleuve Saint-Laurent, entre le lac Saint-Louis et le lac Saint-Pierre. Il se nourrit de gastéropodes, des mollusques, qu’on retrouve dans des herbiers.

En savoir plus

  • 1,9 hectare

Superficie d’herbier que l’APM propose de créer pour le chevalier cuivré pour compenser la destruction de 0,9 hectare déjà existant.

SOURCE : Agence d’évaluation d’impact du Canada

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Après huit ans de retard, Ottawa a adopté en 2021 un arrêté ministériel qui protège légalement l’habitat essentiel du chevalier cuivré. Le gouvernement Legault s’était opposé à son adoption en raison « des impacts socioéconomiques importants au Québec ».

SOURCEs : Pêches et océans Canada et Environnement Canada

En plus du projet d’agrandissement du terminal de Contrecoeur, voilà qu’il y a une consultation pour le projet d’un nouveau terminal portuaire (à environ 30 km en aval), à Sorel-Tracy.

Est-ce nécessaire?
:thinking:

On parle dans le communiqué de transport de pièces d’acier surdimensionnées. Considérant les énormes aciéries à Sorel, ça me semble une bonne idée que le minerai et le produit fini y soit livré directement!

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Pour un terminal de conteneurs, l’essentiel est de déplacer un grand volume de marchandises en format standard, avec une grande efficacité.
Le projet de Sorel-Tracy semble bien différend: du vrac (engrais, sel, biens agricoles), et un faible volume de pièce d’acier surdimensionnées.
C’est fonctions sont très différentes et effectivement mieux vaut avoir plusieurs terminaux maritimes spécialisés et localisés le plus près des besoins, pour diminuer le transport terrestre

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Cet investissement n’est pas à Contrecoeur, mais on en parle dans l’article

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75 M$ de Québec pour le terminal Contrecoeur

10 – Le port agrandi

La construction du nouveau terminal Contrecœur du port de Montréal sera appuyée par Québec, à hauteur de 75 M$.

L’objectif est d’améliorer la compétitivité du Québec et de limiter la pollution en diminuant les distances parcourues par le transport routier de marchandises et en électrifiant le terminal.

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Le Port de Montréal va augmenter sa capacité pour soutenir l’Ontario

Le Port de Montréal se dotera de capacités supplémentaires afin de soutenir la croissance économique ontarienne. Photo: Capture d’écran, Facebook du port de Montréal

Sliman Naciri

30 mars 2023 à 19h47 - Mis à jour 30 mars 2023 à 19h50 2 minutes de lecture

Le Port de Montréal se dotera de capacités supplémentaires au cours des prochaines années afin de soutenir la croissance économique ontarienne.

Le président-directeur de l’Administration portuaire de Montréal (APM) Martin Imbleau en a fait l’annonce jeudi à l’occasion du Transportation Symposium Toronto Region Board of Trade.

Le marché ontarien représente actuellement près de 2 millions de conteneurs par année. Ce chiffre pourrait connaitre une augmentation de 50 % d’ici 2035, au vu de récents développements constatés dans le secteur de l’automobile, estime l’APM. Certaines politiques manufacturières pourraient également contribuer à cette hausse anticipée.

«Le Port de Montréal est la porte d’entrée de l’Est vers le cœur du pays. L’écosystème logistique québécois permet d’importer et d’exporter des biens conteneurisés pour servir près de 75 % de la capacité industrielle du pays. L’ajout de capacités dans notre futur terminal permettra de répondre à la demande croissante», a déclaré Martin Imbleau.

Étant situé dans le corridor maritime du Saint-Laurent et des Grands Lacs, le Port de Montréal occupe une position stratégique dans la desserte des entreprises de l’Ontario et de la région du Grand Toronto, affirme l’APM.

Cette dernière soutient que, en plus d’offrir une solution plus sobre en carbone, le Port de Montréal dépasse de 15 % des autres ports du pays en matière de compétitivité.

Il est le deuxième port le plus important au Canada. Une flopée de types de marchandises y sont traitées: conteneurisées et non conteneurisés, vrac liquide et vrac solide. Le Port de Montréal est le seul port à conteneurs au Québec.

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Financement du terminal portuaire de Contrecœur | Le gouvernement Trudeau se fait attendre


IMAGE FOURNIE PAR LE PORT DE MONTRÉAL
Le projet Contrecœur, qui doit voir le jour en 2026, coûtera plus cher que l’estimation allant de 750 à 950 millions préalablement évoquée par l’Administration portuaire de Montréal.

(Montréal et Ottawa) L’inflation joue les trouble-fête dans le montage financier de Contrecœur. La facture initiale ne tient plus et l’Administration portuaire de Montréal (APM) tape du pied en attendant le gouvernement Trudeau. Une somme d’environ 150 millions est au cœur des négociations, selon nos informations.

Publié à 5h00
Julien Arsenault
Joël-Denis Bellavance
LA PRESSE

Selon le promoteur – qui vient de recevoir 75 millions supplémentaires de Québec –, il faut s’entendre d’ici la fin du mois pour que le projet puisse être mis en branle vers la fin de l’année, comme prévu.

« Le calendrier, il faut le maintenir parce qu’en 2027, on arrivera à capacité », a affirmé le président-directeur général de l’APM, Martin Imbleau, en marge de son passage devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), mardi.

Je n’envisage pas de décaler le projet.

— Martin Imbleau, président-directeur général de l’APM

Celui-ci a refusé de s’avancer sur les sommes réclamées, affirmant ne pas vouloir négocier sur la place publique. Il n’a pas voulu dire pourquoi les négociations s’étirent. Devant un parterre de gens d’affaires, le dirigeant de l’agence fédérale a manifesté des signes d’impatience à quelques reprises. Les négociations avec Ottawa « perdurent depuis un bon moment », a-t-il dit.

Le projet Contrecœur, qui doit voir le jour en banlieue de Montréal, coûtera plus cher que l’estimation allant de 750 à 950 millions préalablement évoquée. M. Imbleau n’a pas voulu chiffrer l’ordre des dépassements de coûts, qu’il impute aux pressions inflationnistes. Parallèlement au financement, l’APM attend toujours le feu vert du fédéral pour empiéter sur l’habitat essentiel du chevalier cuivré, un poisson menacé de disparition.

En débloquant une nouvelle enveloppe dans son budget déposé le mois dernier, le gouvernement Legault appuie le projet à hauteur de 130 millions. La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) doit aussi offrir 300 millions en prêts. L’APM ainsi que son partenaire privé – qui devrait être sélectionné au cours de l’été – viendront compléter le montage financier.

Un appui financier du gouvernement Trudeau, combiné à l’effort supplémentaire de Québec, permettrait d’absorber les effets de l’inflation, selon M. Imbleau.

Plus de place

Le terminal de Contrecœur devrait pouvoir manutentionner annuellement 1,15 million de conteneurs « équivalents vingt pieds » (EVP). Le Port de Montréal peut accueillir jusqu’à environ 2 millions de boîtes métalliques. Malgré une diminution du tonnage de l’ordre de 4 % en janvier ainsi qu’en février, l’expansion des activités du Port de Montréal demeure pertinente, souligne le président de l’APM.

Pas plus tard qu’en octobre dernier, un groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement soulignait que la chaîne d’approvisionnement des transports approchait de son point de rupture au pays. Le document avait été remis au ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra.

Jean-Paul Rodrigue, expert en transport maritime et professeur à l’Université Hofstra, à New York, s’explique mal les réticences du gouvernement Trudeau.

Cela fait longtemps que le projet est sur la table et on semble s’embourber.

— Jean-Paul Rodrigue, expert en transport maritime

« Il y a maintenant des contraintes d’inflation, affirme l’expert, qui est en faveur du terminal Contrecœur. C’est dommage, on aurait pu se payer un projet moins dispendieux il y a quatre ou cinq ans. C’est l’un des prix à payer. »

M. Rodrigue est catégorique : sans nouveau terminal, le Port de Montréal est condamné à voir sa compétitivité s’effriter à long terme. À son avis, le projet Contrecœur constitue une « porte de sortie » afin de contourner des enjeux comme l’accès au port de Montréal, qui se complique de plus en plus pour les camions.

Outil à déterminer

Le budget déposé la semaine dernière par la ministre fédérale Chrystia Freeland ne prévoyait rien pour l’expansion des activités du Port de Montréal. Ottawa a également un autre outil à sa disposition : le Fonds national des corridors commerciaux (FNCC).

Dotée d’une enveloppe de 4,7 milliards, l’initiative doit permettre de financer des projets d’infrastructure, notamment dans les ports, afin d’« améliorer la circulation des biens et des personnes ». Transports Canada a lancé sept appels de propositions. Il n’a pas été possible d’avoir une idée des fonds disponibles dans le FNCC.

Que ce soit une mesure budgétaire, le Fonds ou d’autres enveloppes, cela appartient au gouvernement de trouver des crédits pour réaliser le projet.

— Martin Imbleau, PDG de l’APM

« La provenance des fonds ne nous regarde pas, affirme M. Imbleau. Québec a opté pour le budget. De toute évidence, le fédéral est en train de réfléchir à une autre option. »

Le passage de M. Imbleau devant la CCMM survient deux jours avant la visite de Mme Freeland, qui sera accueillie ce jeudi par la tribune d’affaires. Le président et chef de la CCMM, Michel Leblanc, a laissé entendre qu’il pourrait aborder la question du projet Contrecœur avec la grande argentière du pays.

Dans une déclaration envoyée par courriel, Valérie Glazer, porte-parole du ministre Alghabra, a souligné que le gouvernement Trudeau avait déjà débloqué 8 millions pour améliorer les infrastructures de CanEst Transit au port de Montréal. À cela s’ajoute la contribution de la BIC, a-t-elle ajouté.

Nous continuerons de soutenir le Port de Montréal grâce à nos programmes fédéraux, dont le FNCC. Nous continuons aussi d’être en discussion sur le projet Contrecœur.

— Valérie Glazer, porte-parole du ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra

Une fois que l’APM aura choisi son partenaire dans le dossier de Contrecœur, le temps viendra de se pencher sur la question de la protection du chevalier cuivré. Le gouvernement Trudeau a protégé une partie de l’habitat de ce poisson, sur lequel empiète partiellement le chantier.

L’enjeu, pour le Port de Montréal, consiste à obtenir un permis de Pêches et Océans Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Celle-ci ne prévoit que trois exceptions pour intervenir dans un habitat essentiel désigné officiellement.

Interrogé, le président de l’Administration a réitéré sa confiance à l’endroit des « mesures de compensation » élaborées. Il s’attend à obtenir les autorisations nécessaires « quelque part dans l’année ».

EN SAVOIR PLUS

5,4 %
Croissance des volumes observés l’an dernier au port de Montréal en 2022

SOURCE : ADMINISTRATION PORTUAIRE DE MONTRÉAL

2026
Mise en service prévue du terminal de Contrecœur

SOURCE : ADMINISTRATION PORTUAIRE DE MONTRÉAL

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