Politique provinciale

Les gens se plaignent encore parce qu’on se retrouve avec un gros déficit sans livraison d’aucune promesse de la CAQ ! Autre les baisses d’impôts, on s’entend.
Et on sait tous que pour «redresser» les finances, on aura droit encore à des coupures partout.
Pour ce qui est de Leitão, plusieurs économistes considèrent plutôt qu’il a trop coupé, et qu’on en paye encore le prix aujourd’hui.

La rigueur excessive
En réalité, le gouvernement a surestimé les difficultés et ses mesures excessives ont entraîné un dépassement significatif de l’objectif. Le déficit pour 2013 s’est finalement établi à 2,8 milliards, à mi-chemin entre la prévision de Marceau et celle de Leitão. Le déficit pour 2014 s’établira à 725 millions, loin des 2,3 milliards prévus par Leitão et au lieu de l’équilibre budgétaire en 2015, l’exercice s’achèvera avec un surplus de 2,2 milliards. Celui-ci sera suivi d’un autre surplus de 2,4 milliards en 2016. À cela il faut ajouter les versements au Fonds des générations qui portent l’excédent global à 3,6 milliards en 2015 et 4,3 milliards en 2016.

Certains laissent entendre que cette performance est due à l’accroissement des rentrées fiscales découlant d’une accélération de la croissance économique. C’est inexact. Si on compare les prévisions du premier budget Leitão avec les statistiques budgétaires les plus récentes pour les années 2013 à 2015, les revenus ont été inférieurs de 474 millions aux prévisions du budget de 2014, les dépenses de programmes ont été inférieures de 2,9 milliards et le service de la dette a été inférieur de 1,7 milliard. Les surplus de 2015 s’expliquent par des dépenses de programmes et le service de la dette plus faibles.

Par sa rigueur excessive dans ses deux premiers budgets, le gouvernement libéral a inutilement détérioré les services publics, non sans conséquences durables. Dans les budgets subséquents, ceux pour 2016 et pour 2017, il tentera de renverser la vapeur. L’examen de cet aspect dépasse cependant le cadre de la présente fiche.

Conclusion de « La politique d’austérité budgétaire au Québec à la suite de la crise financière» de Pierre Beaulne.

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Il n’a jamais coupé. Il a réduit le rythme de croissance des dépenses. C’est une nuance super importante qu’on évacue trop souvent du débat. Et je suis d’accord qu’il y a eu un impact négatif. Mais à un moment donné on ne peut pas continuer à constamment se payer toujours plus de services alors qu’on en a pas les moyens. Sans compter le fait que pour une population de 9 millions d’habitants on a une fonction publique de quoi 1million-1.5 millions ? C’est beaucoup beaucoup trop. Et d’ailleurs ça faisait aussi partie des promesses non réalisées par Legault de réduire ce nombre. Au contraire il a fortement augmenté durant son mandat. On ne peut pas tout avoir. Soit on accepte que les dépenses soient réduites, soit on accepte que les taxes explosent ou soit on accepte que les déficit sont une chose « normale ». La réponse ne peut pas être non à tout.

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C’est une publication de l’IRIS. J’y accorde autant de crédibilité qu’une de l’IEDM. Deux groupes de pression aux extrêmes du spectre économique.

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Environ 1M, oui, mais ça comprend les fonctionnaires du municipal, du provincial, du fédéral, des universités, système de justice, santé et éducation, de la SAQ, de la SAAQ, d’Hydro-Qc, etc. Ça en fait du monde, mais c’est normal dans notre société vu le modèle qu’on s’est donné.
C’est 1 personne sur 9 qui est ‘‘dédié’’ aux services publics et qui est donc payé via nos impôts/taxes. Tu peux trouver que c’est beaucoup, moi je trouve ça bien raisonnable.

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Oui en effet ça dépend de comment on voit les choses. En France par exemple ils sont moins de 6 millions de fonctionnaires pour une population de 68 millions d’habitants. Et pourtant c’est un pays qui a une couverture sociale beaucoup plus importante que la notre. Notamment l’université gratuite. Mais bref c’était un petit point juste pour illustrer que quelle que soit notre vision, des choix doivent être faits. Et quels que soient les choix faits, les gens sont fachés.

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Je pense que dans le cas du PLQ, les gens étaient fâchés parce que le “stop and go” de Leitao était un peu trop intense et pas autant nécessaire (dans son intensité), ce qui avait eu des effets néfastes surtout en éducation et en santé.
Pour la CAQ, les gens sont fâchés parce qu’on a l’impression qu’ils gèrent tout croche les fonds publics et pas sur les bonnes priorités.

Dans les deux cas, ça me fâche personnellement, mais je ne considère pas être un éternel insatisfait ou un “pas content, peu importe ce qui se fait”.

Je trouve juste que dans les deux exemples que tu donnes, c’est de la mauvaise gestion de fonds publics.

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Pas juste une impression ! Quand tu trouves les moyens, en 2-3 ans, de faire disparaître l’entièreté des surplus électriques, quand tu ne cesses de donner de l’argent à gauche et à droite pour te retrouver en déficit tel que tu parles de couper dans les services ensuite, quand tu changes d’idée sur les projets de transport en te fiant aux résultats d’une partielle, ou sur le nouveau sondage du jour, donner des milliards en subvention à des entreprises en période de plein emploi, faut vraiment se rendre à l’évidence que la CAQ gère tout croche !

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D'autres arguments qui vont dans le même sens

Un déficit de crédibilité

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre des Finances Eric Girard a présenté son budget mardi dernier.


Michel C. Auger
Michel C. Auger Collaboration spéciale

Pour le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ), le principal problème de l’exercice budgétaire de cette semaine ne sera pas son déficit record de 11 milliards de dollars. C’est plutôt un déficit de crédibilité que devra porter l’ensemble du gouvernement pour le reste de son mandat.

Publié à 1h16 Mis à jour à 6h00

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Le Québec a eu toutes sortes de gouvernements au cours des années : un gouvernement de docteurs, disait-on du gouvernement Couillard. Un gouvernement de gens d’affaires qui voulaient « runner l’État comme une business », avait-on décrit le deuxième gouvernement de Robert Bourassa. Un gouvernement de professeurs et de technocrates, avait-on qualifié celui de René Lévesque.

Aujourd’hui, le Québec a un gouvernement de comptables. Ses principales têtes d’affiche, les Legault, Girard, Fitzgibbon ou Dubé, sont des comptables ou des économistes bien rompus aux chiffres et aux bilans.

Alors, comment expliquer que, lors de la mise à jour économique de novembre, le gouvernement de comptables prévoyait un déficit d’environ 3 milliards et que celui-ci a bondi à 11 milliards en quelques semaines ? Ce n’est pas tant une question de chiffres qu’une question de crédibilité.

Même en soustrayant la contribution au Fonds des générations, même en admettant qu’on ne pouvait prévoir le coût final des négociations avec le secteur public, ce dépassement est totalement hors norme. En prime, le gouvernement n’a pas à présenter un plan de retour à l’équilibre budgétaire avant l’année prochaine, grâce à une révision de la loi, discrètement adoptée en fin de session avant Noël.

En fait, on apprend même que le ministre des Finances, Eric Girard, n’avait pas prévu de coussin pour tenir compte du résultat des négociations avec les employés de l’État, qui coûteront 3 milliards de dollars de plus que prévu par le gouvernement. Mais même si on avait considéré cette situation particulière, on ne serait pas arrivé à un déficit de 11 milliards.

Comment revenir à l’équilibre budgétaire, maintenant ? Deux mots. L’un est absolument tabou : « austérité ». L’autre est fortement suggéré : « optimisation ». Sauf que, dans les deux cas, ça ne peut que faire mal.

On ne peut pas parler d’austérité parce que le mot est à l’index depuis le gouvernement Couillard. Mais quand il manque autant d’argent pour boucler le budget, il n’y a pas mille moyens de s’en sortir : inévitablement, il y aura des compressions dans les dépenses. Que le gouvernement le dise ou pas.

Le gouvernement a voulu qu’on retienne de son budget qu’il investissait en santé et en éducation, mais même si on veut le croire, on peut légitimement se demander si les ressources seront là pour que les citoyens voient une différence concrète dans ces services essentiels.

D’autant que la solution que dit privilégier le gouvernement, soit l’optimisation, a rarement eu les résultats escomptés. Un seul exemple : le gouvernement veut faire le ménage dans les crédits d’impôt.

Mais on n’a qu’à voir les réactions au budget. Déjà, l’industrie du jeu vidéo monte au créneau pour dire que les crédits d’impôt sont absolument essentiels à sa survie. Et ce n’est qu’un petit exemple de ce qui s’en vient.

C’est une situation qui est d’autant plus sérieuse, sur le plan politique, que le temps passe vite. L’automne prochain, nous serons à mi-mandat du gouvernement Legault. Ce qui signifie que le plan de retour à l’équilibre budgétaire ne pourra être autre chose qu’une feuille de route pour d’inévitables compressions budgétaires en période préélectorale.

Pendant ce temps, les besoins d’investissements gouvernementaux ne vont pas diminuer. En particulier dans les transports, pour les municipalités, sans oublier Hydro-Québec, qui annonce déjà des investissements massifs pour assurer la décarbonation de l’économie.

Ce qui fait qu’il est difficile de décrire la situation dans laquelle se trouve le gouvernement Legault sans penser à la fable de la cigale et la fourmi.

Le gouvernement de la CAQ a hérité du pouvoir après des années d’austérité, mais les libéraux lui avaient tout de même laissé des finances publiques en ordre et des surplus.

Pour assurer sa réélection, le gouvernement Legault a beaucoup dépensé, et pas seulement pour atténuer les effets de la pandémie. Des chèques anti-inflation aux baisses d’impôts électoralistes, on a vite fait de vider la caisse.

Aujourd’hui, on ne peut que constater qu’un bon nombre de projets, souvent à saveur nationaliste, de ce gouvernement – comme les Espaces bleus, le Panier bleu, les Maisons des aînés – auront été des échecs et sont aujourd’hui abandonnés ou en voie de l’être.

Il en va de même du troisième lien, maladroitement ressuscité par le premier ministre au lendemain de sa défaite dans Jean-Talon. Une déclaration à laquelle on ne pouvait s’empêcher de penser quand M. Legault a évoqué, cette semaine, de nouvelles baisses d’impôt pour son éventuel troisième mandat.

Et pour finir la semaine, M. Legault est allé demander les pleins pouvoirs en immigration en sachant très bien que Justin Trudeau ne pouvait que lui dire non. Ça aussi, ce n’est pas très bon pour la crédibilité.

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le chiffre de 6 million ne comprend que les fonctionnaires et les militaires (ainsi que les contractuels se rattachant à ces fonctions). Ce chiffre ne comprend pas les employés des EPIC, ni des sociétés anonymes détenues à 100% par l’État français (SNCF: 272 000 employés, EDF: 170 000 employés, La Poste: 238 000 employés, etc.), ni les employés municipaux (Paris a 50 000 employés).

Pour être bien clair, le secteur public et para-public n’a pas trop d’employés, bien au contraire. Ce secteur vit la pénurie de main d’oeuvre autant que le reste de l’économie. Le problème au public c’est souvent un manque d’efficacité du à une variété de raisons, notamment la désuétude technologique, la sur-rigidité des processus d’affaires et une culture organisationnelle qui joue beaucoup dans l’adversité.

Maintenant, pour la CAQ, tout n’est pas noir. Éric Caire est en train de mener une révolution technologique dans la fonction publique, chose que personne ne croyait possible. De même, l’Agence Santé Québec réussira probablement à rendre le réseau de la santé beaucoup plus efficace. Le problème de la CAQ c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’autres ministres qui sont aussi bons… Pensons à Drainville, Guilbault (qui performe horriblement depuis qu’elle est aux transports) ou Duranceau, qui multiplient les gaffes et les maladresses… le problème de la CAQ en est un d’inaction autant qu’il en est un d’image. À ce chapitre, on pouvait détester le gouvernement Couillard, mais on aurait jamais pu leur reprocher un manque de contrôle.

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Chronique dans La Presse

Guilbault’s enthusiasm about newly announced projects (REM Taschereau, REM de l’Est, Quebec Tramway) had me optimistic about her ability to manage the transportation portfolio.

Woof. It’s like an aide told her “Don’t worry, CDPQi does all the work, just show up for the photoshoots”, and she took that as Gospel.

Years of her tenure can be summarized by “the Minister reported that she has not received an update from CDPQ” and “the Minister reports that this project is no longer feasible for the Fund”.

I swear it felt like most of the people on this forum learned TeC updates a week before she did.

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la CAQ va p-ê regretter de ne pas avoir changé le mode de scutin

Si les élections avaient lieu aujourd’hui, les troupes de François Legault remporteraient à peine 11 sièges, contre 90 lors du dernier scrutin.

De son côté, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon serait élu à la tête d’un gouvernement majoritaire. Son parti raflerait 69 circonscriptions, loin devant le Parti libéral du Québec (PLQ), qui demeurait l’opposition officielle avec 26 sièges

Québec solidaire (QS) suivrait avec 14 députés, tandis que le Parti conservateur du Québec (PCQ) remporterait 5 circonscriptions.

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Population active du Quebec selon Statistique Canada, 4 735 000. dont 4 524 000 qui ont un travail.

1 miilions de fonctionnaire pour 4 735 000 personne active ca donne 21.11 %
ou encore 1 millions de fonctionnaires pour 4 524 000 personne en emploi ca donne 22,10% des jobs

C’est franchement trop selon moi,

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La CAQ l’aura bien mérité. Généralement un gouvernement gère mieux en deuxième mandat, fort de son expérience et mieux aguerri face à l’opposition. Il a d’ailleurs normalement des acquis convaincants sur lesquels il peut s’appuyer. Or rien de tout cela, aucune réalisation digne de ce nom. Au lieu de démontrer ses compétences, la CAQ nage en pleine improvisation et s’embourbe obstinément dans ses dossiers avec des ministres constamment sur la défensive et qui semblent complètement dépassés par la situation.

Quand on pense que Legault était prêt à dépenser une dizaine de milliards pour un tunnel autoroutier sous le St-Laurent, sans études sérieuses et par pur opportunisme politique, on peut certainement douter de son expertise en tant que gestionnaire responsable.

Et comme si ce n’était pas suffisant il revient cette semaine avec une autre version (secrète) de ce troisième lien (dont on ne connait aucun détail) en s’appuyant cette fois sur une pseudo décision de la Caisse. Comme si cet organisme financier était un expert en génie d’infrastructures routières.

Finalement après avoir hérité dans son premier mandat de finances publiques saines et d’importants surplus budgétaires de la part du PLQ. Après un mandat et demi, il nous plonge dans un des plus gros déficit budgétaire de la province et cela depuis des décennies.

On pourrait rallonger substantiellement la liste de récriminations, puisqu’avec la CAQ le Québec n’aura fait que du surplace dans les dossiers les plus importants et des reculs majeurs en matière d’environnement, de logements, de transports en commun, d’entretien des routes, de déficit budgétaire, de maisons des ainés, d’espaces bleus, etc.etc.

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Je ne serais pas surpris d’un changement avant les prochaines élections. En fin stratège qu’ils sont, ils vont attendre à la dernière minute, des fois qu’ils remonteraient dans les sondages ! La CAQ sait que les autres partis vont l’appuyer de toute façon s’ils vont en ce sens, et ils sont encore fortement majoritaire pour le faire seul advenant que le PQ change d’idée, parce que c’est eux qui en profiterait cette fois.

La caricature de Côté en rappel

Par André-Philippe Côté, Le Soleil

26 mars 2024 à 04h00

La caricature de Côté|800x0

La caricature de Côté (Le Soleil, André-Philippe Côté/Le Soleil, André-Philippe Côté)

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