Politique municipale - Ville de Montréal

Grosse semaine pour… l’OCPM À quoi bon consulter si personne n’écoute ?

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Des dépenses controversées effectuées depuis des années par les dirigeants de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) ont mis Dominique Ollivier sur la sellette cette semaine. Celle qui est aujourd’hui présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal a dirigé l’OCPM de 2014 à 2021.


Nathalie Collard
Nathalie Collard La Presse

Chaque vendredi, nous revenons sur la semaine médiatique d’une personnalité, d’une institution ou d’un dossier qui s’est retrouvé au cœur de l’actualité.

Publié à 1h08 Mis à jour à 6h00

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À quoi sert l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) ? Et surtout, qu’est-ce que cet Office a changé dans la vie des Montréalais depuis sa création, en 2002 ?

C’est la question qui m’obsède depuis que Le Journal de Montréal a exposé les dépenses de ses dirigeants, qui comprennent de nombreux repas au restaurant et beaucoup de voyages à l’étranger. Des dépenses légales, mais néanmoins exagérées. Et que les dirigeants de l’OCPM justifient en plaidant que l’organisme est un modèle qui inspire plusieurs villes dans le monde.

Toute cette affaire m’a menée à me demander si les recommandations de l’Office avaient un impact positif sur la vie des Montréalais depuis sa création.

La réponse : difficile à dire. Très difficile, même.

J’en ai parlé avec Mario Gauthier, professeur du département de sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais. Avec deux autres professeurs membres du réseau de recherche Villes Régions Monde, il a organisé un colloque pour les 20 ans de l’OCPM l’an dernier.

Le professeur Gauthier me fait un petit rappel historique : à la suite de plusieurs revendications issues de mouvements populaires à Montréal, l’administration de Jean Doré s’était inspirée du modèle du BAPE (enquête-opinion-rapport) pour créer le Bureau de consultation de Montréal en 1989. C’est d’ailleurs un ancien commissaire du BAPE, Luc Ouimet, qui l’a présidé jusqu’à son abolition par l’administration Bourque, en 1994. Cinq ans plus tard, une commission indépendante présidée par l’ex-ministre libéral Gérald Tremblay (qui allait devenir maire de la métropole deux ans plus tard) jette les bases de l’OCPM dont le statut sera enchâssé dans la Charte de Montréal, le plaçant ainsi à l’abri des aléas politiques.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

C’est Gérald Tremblay qui a jeté les bases de l’OCPM en 1999, soit à peu près deux ans avant de devenir maire de Montréal.

C’est vrai, m’assure Mario Gauthier, que le modèle de l’OCPM a inspiré d’autres villes : Longueuil, par exemple, a créé son propre Office de participation publique il y a un an. Gatineau et Sherbrooke ont également étudié le modèle de Montréal.

À l’international, la France s’est inspirée de l’OCPM pour créer sa Commission nationale du débat public. Le modèle montréalais a ceci d’intéressant qu’il peut bonifier un projet en amont, avant sa réalisation. En théorie du moins… En pratique, c’est autre chose.

En effet, le professeur Gauthier note qu’il y a peu de recherche ou de suivi à l’interne pour documenter l’impact concret du travail de l’Office.

On a essayé de documenter les suivis des recommandations de l’Office, mais on n’a pas été capables.

Mario Gauthier, professeur au département de sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais

Le chercheur ajoute que l’ancienne directrice de l’OCPM, Dominique Ollivier, avait elle-même soulevé ce problème dans ses derniers rapports annuels. « Il n’y a pas de travail réflexif à l’intérieur de l’Office, pas de chercheurs indépendants qui se penchent sur le sujet », souligne M. Gauthier.

En d’autres mots, 20 ans après sa création, l’OCPM a du mal à montrer s’il a eu un impact…

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Après avoir consulté 10 000 citoyens, en 2019, l’OCPM recommandait de maintenir « la circulation automobile sur l’ensemble de l’axe » Remembrance–Camillien-Houde, mais de le sécuriser. Or, la Ville de Montréal a annoncé en septembre dernier son intention de bannir la circulation automobile sur la voie Camillien-Houde.

Des conclusions ignorées

En fait, il est plus facile de trouver des cas où les opinions des Montréalais recueillies lors de consultations de l’OCPM ont été ignorées que d’exemples où leur opinion a fait une différence : pensons à la voie Camillien-Houde ou au quartier Griffintown. Dans les deux cas, le rapport de l’Office a été rangé sur une tablette et les élus ont fait à leur tête sans tenir compte de ses recommandations…

La professeure au département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’UQAM Danielle Pilette connaît les dossiers de consultation publique comme le fond de sa poche. Elle m’a cité un exemple – UN SEUL ! – où l’Office a fait une vraie différence : un rapport sur un projet de densification dans Pierrefonds-Ouest en 2017, sous l’administration de Denis Coderre. « Les gens s’opposaient à la densification et le projet a été abandonné, m’explique-t-elle. Il a fallu revoir complètement la formulation et inclure la protection de certains milieux. »

La professeure Pilette rappelle que rien n’oblige le conseil municipal à considérer les recommandations de l’OCPM.

Aux yeux de l’experte, il semble très clair qu’en général, le travail de l’OCPM ne fait pas une réelle différence.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

L’OCPM a mené plusieurs consultations sur le quartier Griffintown.

« Moi, je n’ai jamais accordé d’importance à l’Office, lance-t-elle. Ils viennent dédoubler le travail des fonctionnaires. Il y a déjà des urbanistes au service d’urbanisme et d’habitation qui font des recommandations à la Ville. Le problème, c’est qu’ils ne les communiquent pas à la population. Il y a de leur part une absence de transparence et de communication qui est désolante, et c’est là-dessus qu’on devrait mettre les efforts même si à la fin, on sait bien que les élus vont prendre des décisions en fonction de leurs intérêts. »

Une ancienne commissaire de l’OCPM m’a déjà dit : “L’Office, c’est un organisme de grogne populaire. Les gens viennent se défouler et poser des questions, et nous, on fait un grand rapport avec ça…”

Danielle Pilette, professeure du département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’UQAM

Bref, les factures de soupers d’huîtres à Paris et de voyages en classe affaires frappent l’imaginaire.

Mais c’est tout aussi grave, à mon avis, de faire croire à la population qu’on la consulte et que son opinion compte quand, dans les faits, ce n’est pas si vrai.

Il est plus que temps de mettre le holà aux dépenses extravagantes de cet organisme. Et si l’OCPM est incapable de démontrer que son travail a concrètement amélioré la vie des Montréalais en bonifiant des projets soumis à sa consultation, si la Ville tablette en plus ses rapports, il serait grand temps de se questionner sur sa pertinence.

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au-bucher

Il faut cependant nuancer que même si l’OCPM disparaît, les consultations restent, que ce soit par le conseil municipal, les conseils d’arrondissements, et leurs commissions. L’OCPM est simplement un outil différent pour consulter.

Ces consultations sont écrites dans la loi, les villes doivent s’y conformer. Donc si on veut moins de consultations (et pas juste moins de façons de consulter), ça prend un changement législatif.

En ce moment les villes se sont vues accorder des “supers pouvoirs” par Québec, mais je crois que ça limite surtout les référendums dans certains cas. Je ne pense pas que ça permet de sauter les consultations, mais je peux me tromper.

Je ne sais pas si mon propos sera incendiaire. Je crois sincèrement que, lorsqu’il s’agit d’être consulté sur son milieu de vie, tout le monde devrait avoir une voix, même ceux qui ne peuvent pas voter aux élections.

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Je suis d’accord avec le principe, mais les consultations ne doivent pas se transformer systématiquement en référendums, car là il faudrait d’abord un bien plus gros budget de consultation. Toutefois cela ne garantirait pas nécessairement plus de démocratie, parce que se sont davantage les gens contre un projet qui se donnent la peine de voter conduisant souvent à une distorsion des résultats.

Autrement dit les référendums doivent être l’exception et non la norme, surtout que le processus de consultation à tout vent est passé à l’autre extrême. L’exemple le plus patent: tout le monde veut densifier les quartiers, mais personne ne le souhaite dans son voisinage, ce qui mène à trop d’annulations de bon projets.

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Personnellement je ne crois pas du tout aux référendums dans le domaine municipal. On a des élections et des consultations, ça devrait être en masse pour apposer le sceau de la légitimité aux actions des villes.

Toutefois, mon point c’est que ce n’est pas tout le monde qui peut voter aux élections, et celles-ci sont l’expression de beaucoup d’enjeux pour un citoyen. C’est pour ça que les consultations sont si importantes, ça permet d’obtenir l’opinion de tous (nouveaux québécois, les mineurs, des gens d’ailleurs, des experts, etc.) sur un sujet spécifique, et ça ne peut être que bénéfique d’en tenir compte (comme les villes le font déjà souvent, mise à part l’OCPM).

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Je suis surpris de cette chronique de La Presse qui pose une question assez délicate mais qui doit être posée afin de faire bouger les chose de façon positive à la ville.

Tout comme le règlement 20/20/20 qui est fortement attaqué ces jours-ci de la part des promoteurs et de la Chambre de commerce, je crois que trop de bureaucratie, trop de consultation, trop de règlement et trop de couche administrative, cela peut réduire largement l’efficacité des administrations en place. Et en plus, cela nous coute cher.

Tout ce que je désire c’est de mettre plus d’argent dans le transport en commun, dans le logement et dans l’embellissement de la ville et moins dans ce qui cause l’inertie.

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Les ennemis utiles

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, durant une entrevue avec La Presse le 2 novembre dernier


Paul Journet
Paul Journet La Presse

À l’aube du dépôt de son budget, Valérie Plante s’est trouvé un nouvel ennemi utile.

Publié à 1h23 Mis à jour à 7h00

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Pourquoi le logement manque-t-il à Montréal ? Surtout parce que Québec le sous-finance, déplore-t-elle.

Le transport collectif ? La réponse est la même. Même si elle avoue qu’elle pourrait faire mieux, le principal responsable se trouve à l’Assemblée nationale, se plaint-elle.

Et le développement économique ? Elle est plus loquace pour critiquer Québec – la hausse des droits de scolarité pour les étudiants universitaires des autres provinces – que pour développer un plan.

On a l’habitude de voir le gouvernement du Québec, peu importe sa couleur, se magasiner une chicane avec le fédéral pour faire oublier ses propres problèmes. Cette fois, la mairesse de Montréal reprend la recette.

Cette stratégie est apparue clairement dans une excellente interview éditoriale avec L’actualité 1.

« Ça sert bien le gouvernement actuel de dépeindre Montréal comme étant… comme étant… »

Le journaliste Guillaume Bourgault-Côté la talonne, mais elle se défile, satisfaite d’avoir passé son message en laissant le lecteur imaginer le pire…

Montréal est négligé ? Dans la Capitale-Nationale, les gens ont dû avaler leur boisson chaude de travers. Là-bas, des animateurs radio parlent plutôt de la « Coalition avenir Montréal ».

À Québec, le troisième lien est en principe ressuscité, mais on attend d’en voir la preuve vivante. Et le tramway, lui, est sous respirateur artificiel.

Pendant ce temps, à Montréal, le prolongement de la ligne bleue avance, la première phase du REM est complétée et les autres tronçons avancent. Même si le REM de l’Est est sur la voie de garage, il n’est pas mort.

La différence avec le tramway, c’est que les caquistes y croient au moins un peu – c’était leur projet, et non une idée à laquelle ils s’étaient ralliés en se pinçant le nez.

Si la CAQ néglige une ville, ce n’est pas celle de Mme Plante.

Sur le fond, Valérie Plante mène un bon combat.

Montréal est la locomotive économique du Québec. La contribution de la région au PIB est supérieure à son poids démographique.

Comme l’a reconnu le ministre des Finances, Eric Girard, si la province a pris du retard face à l’Ontario, c’est surtout à cause de l’écart grandissant entre Montréal et Toronto.

Quand la métropole va bien, c’est donc tout le Québec qui en profite.

Mme Plante veut réduire la dépendance à l’auto, adapter les infrastructures à la crise climatique, développer le transport collectif, construire des logements et prévenir l’itinérance.

Tout en investissant un peu dans ces enjeux, les caquistes ont réduit leur marge de manœuvre en accordant une baisse d’impôt récurrente qui coûte annuellement 1,8 milliard.

Pour la mobilité durable, l’intérêt du gouvernement caquiste a été au mieux fluctuant. Par exemple, il a continué d’accélérer l’étalement urbain en promouvant des autoroutes prolongées (13, 19 et 30) ou élargies (voie réservée ajoutée sur la 15).

Mme Plante réclame plus d’argent, mais elle sert mal sa cause. Par sa maladresse, elle donne des excuses à la CAQ pour se traîner les pieds.

À Montréal, l’usine d’ozonation est un fiasco – la facture a triplé et le chantier sera terminé au mieux avec 15 ans de retard. L’année dernière, les coûts et les délais du projet de garage de la STM avaient déjà doublé, et le compteur tourne.

Montréal a aussi accordé récemment un double boni à 1800 cadres. Ils sont pourtant mieux payés que les employés du niveau provincial, a souvent démontré le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal.

À cela s’ajoute le peu de scrupule montré pour les fonds publics par Dominique Ollivier, argentière de la ville, alors qu’elle présidait l’Office de consultation publique de Montréal.

Certes, le dernier boni aux cadres (6 millions) a un impact minime sur les finances municipales. Les notes de dîners d’huîtres relèvent quant à elles du symbole.

Mais pour le gouvernement caquiste, qui ne veut pas céder aux demandes des municipalités, c’est un cadeau inespéré. Le message : qu’elles fassent le ménage avant de quémander plus d’argent.

Même si la gestion du transport collectif était optimale, le sous-financement demeurerait. Et ce problème s’aggraverait à cause de l’électrification qui réduit chaque année les revenus de la taxe sur l’essence servant à financer les services.

Or, jusqu’à l’année dernière, les caquistes se battaient contre un modeste prélèvement de 50 $ pour les couronnes nord et sud de Montréal. L’écofiscalité leur fait peur.

À Québec, on note aussi que Mme Plante a décidé d’offrir la gratuité aux aînés, même ceux qui ne sont pas pauvres. Cela équivaut à une perte annuelle de revenus d’environ 40 millions. Certes, la somme doit être relativisée – elle correspond à moins du cinquième du supplément d’urgence que Montréal réclame. Mais si on croit les menaces de Mme Plante, cette somme aurait pu faire la différence entre fermer ou faire rouler le métro après 23 h…

Pour le logement, Mme Plante ne joue pas mieux ses cartes. Elle a raison, Québec pourrait en faire plus pour le logement. Imaginons que Pierre Fitzgibbon était ministre du Logement et qu’il prenait autant ce dossier à cœur que la filière batterie. Ça avancerait.

Or, la mairesse n’est pas qu’une victime. Son règlement pour le logement social et abordable (le « 20/20/20 ») fonctionne mal. En deux ans, un seul projet de logement social a été approuvé.

Les délais demeurent inacceptables. Depuis 2018, ils se sont allongés de 38 % ! Pendant que Toronto et Vancouver s’apprêtent à battre des records de mises en chantier, Montréal connaît sa pire année depuis la fin du dernier siècle.

Quant aux universités anglophones, Mme Plante n’a pas tort, la proposition caquiste rompt avec la réciprocité. À l’heure actuelle, les Québécois qui étudient dans les autres provinces payent en moyenne autant que les Canadiens qui viennent chez nous. Cet équilibre, M. Legault veut le rompre. Mais à Québec, on pose la question : qu’a fait Mme Plante pour protéger le français ? Est-ce que ça l’intéresse ? Tant qu’elle n’aura rien de mieux à proposer qu’un slogan – la « Métropole francophone des Amériques » –, sa critique ne sera pas prise au sérieux.

Voilà la constante dans chaque dossier. Mme Plante tient le gouvernement Legault responsable de ses échecs, mais en jouant la victime, elle démontre malgré elle son incapacité à faire des gains.

Pour une mairesse qui veut se présenter aux prochaines élections, c’est risqué. Et pour Montréal, c’est un aveu de faiblesse.

Qui y gagne ? Personne.

1. Lisez l’interview de L’actualité avec la mairesse Valérie Plante

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Ville de Montréal Pas de partys de Noël pour les employés

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

L’hôtel de ville de Montréal, en 2014, avec des décorations des Fêtes au premier plan

La Ville de Montréal a annulé plusieurs partys de Noël destinés à ses employés pour des raisons budgétaires, a appris La Presse, au grand dam des syndicats qui montrent du doigt les dépenses au sommet de la hiérarchie.

Publié à 0h57 Mis à jour à 6h00

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Les restrictions budgétaires décidées à la mi-octobre par l’administration Plante font en sorte que les fêtes de bureau « devront être organisées sans aucun coût pour la Ville » cette année, a confirmé Montréal, vendredi, dans un courriel.

Résultat : des annulations en cascade au cours des derniers jours. Des arrondissements, comme Saint-Laurent, Rosemont–La Petite-Patrie et Le Sud-Ouest, et des services ont fait savoir que leurs rassemblements étaient annulés, selon le syndicat des cols blancs.

« On dépense en masse pour les gestionnaires, mais pour les travailleurs, on serre la ceinture et on coupe tout », a dénoncé le président syndical Patrick Dubois. « Mme [Dominique] Ollivier a dépensé 17 000 $ en quatre ans en restauration. En plus des doubles bonis [pour les cadres]. Ça s’empile. » « Il y a deux réalités à la Ville de Montréal. On le sent et on le sait », a ajouté sa collègue Nancy Roy.

Le syndicat des cols bleus est aussi déçu.

« Avec toutes les dépenses qu’ils font, je trouve ça un peu malheureux », a dénoncé le président Jean-Pierre Lauzon.

[Les partys] n’étaient pas luxueux. Normalement, c’était un buffet, tout le monde mange ensemble, les employés avec l’employeur. C’est convivial. C’est un genre de reconnaissance envers nos confrères qui travaillent fort.

Jean-Pierre Lauzon, président du syndicat des cols bleus

L’administration Plante n’a pas commenté le dossier.

Un resserrement de 115 millions

La Ville de Montréal n’a pas de modèle unique en matière de fêtes de Noël. Chaque service organise le sien, parfois en demandant une contribution aux employés, parfois en utilisant une caisse liée à la machine à café, parfois à même le budget de l’employeur, et souvent avec une combinaison de ces financements. Le retrait de toute contribution de la Ville a visiblement empêché la tenue de plusieurs de ces rassemblements.

« Montréal a adopté récemment un plan de resserrement des dépenses municipales pour l’exercice financier 2023 », a indiqué le relationniste Gonzalo Nunez, de la Ville de Montréal, dans un courriel.

Dans le cadre de ces restrictions budgétaires, la direction générale a décidé de retirer les sommes des frais de fonction, frais de réception et d’accueil, location de salle, frais de réunion et tout autres frais connexes.

Gonzalo Nunez, relationniste de la Ville de Montréal

Les fêtes pourraient donc être maintenues si elles sont financées à 100 % par les employés.

La politique de resserrement avait été annoncée à la mi-octobre par la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier, qui voyait les revenus fiscaux fondre comme neige au soleil. Un gel d’embauches et des compressions totales de 115 millions étaient au menu.

Deux semaines plus tard, Mme Ollivier se retrouvait engluée dans une controverse entourant ses dépenses de restauration et de déplacement à travers la planète à l’époque où elle était à la tête de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

Un mois plus tôt, c’est la décision de son comité exécutif de remettre un deuxième boni annuel à l’ensemble des 1800 cadres de la Ville de Montréal qui faisait la manchette. Une largesse qui a coûté 6 millions au Trésor public.

« Aucune reconnaissance »

Au-delà de l’annulation de plusieurs partys de Noël, c’est l’absence de reconnaissance qui choque surtout les leaders des cols blancs et des cols bleus.

« Il n’y en a aucune reconnaissance à la Ville de Montréal, a ajouté M. Dubois. Quand je dis aucune, c’est aucune. »

Vous donnez 30 ans de votre vie et il n’y a même pas un souper de retraite qui vous attend à la fin si ce ne sont pas les employés qui prennent ça en charge.

Patrick Dubois, président du syndicat des cols blancs

M. Dubois a relaté avoir eu des conversations téléphoniques avec des membres en pleurs dont les patrons ne s’étaient même pas déplacés pour les saluer au dernier jour de leur longue carrière.

« Il n’y a pas de partys de Noël, mais il n’y a pas de cadeaux de Noël non plus. Et de l’autre côté, ce qu’on entend, c’est frustrant », a ajouté Nancy Roy. La syndicaliste fait référence aux demandes répétées de son organisation afin que les travailleurs obtiennent des chèques spéciaux pour faire face à l’inflation, comme dans certaines municipalités défusionnées. Jusqu’à maintenant, Montréal a fermé la porte à ces demandes.

Avec son manque d’éthisme et ses décisions malavisées madame Olivier a perdu toute crédibilité aux yeux d’une majorité de montréalais. Ce sont ces gestes répréhensibles qui finissent par miner la confiance du public et qui conduisent très souvent au cynisme général, menant à la démobilisation des employés, comme des électeurs. :frowning_face:

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Nanana.
Nanana!
Hey, hey, hey,
GOOD BYE!

Dommage qu’elle ne remboursera pas son compte de dépenses…

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(Note: suite de cette discussion)

Oui parce que Coderre l’a échappé bêtement sinon c’était victoire facile pour lui. Je trouve aussi que les médias ont été en général beaucoup plus dur avec lui qu’avec Valérie Plante. Peut-être à cause de son côté sympa.

Mais en 2025 je suis convaincu qu’en raison de l’usure du pouvoir n’importe quelle candidature rafraichissante qui aura un programme solide aura de grandes chances de faire tomber Plante aux prochaines élections. Il n’y a juste aucune opposition crédible. Zéro.

Que Plante soit mairesse ou non en 2025, ça ne changera pas grand chose. Ce sont les arrondissements qui mettent en place les pistes cyclables.

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C’est vraiment une question de perception car tu vois de mon côté je trouve que les médias ont été complaisant à fond avec Coderre dès la sortie de son livre des semaines avant la campagne électorale. Puis il y a eu la couverture style echo-vedette sur le nouveau Dénis 2.0 et la fameuse photo en tuxedo qu’on voyait à chaque jour dans La Presse (François Cardinal a même dû s’expliquer dans son éditorial). Il y a eu aussi l’endossement des principaux journaux pour sa candidature et ça depuis 2 mandats. Regards maintenant le groupe Quebecor qui n’hésite pas à demander ses commentaires sur plusieurs dossiers municipaux sans jamais le challenger sur ses décisions passées dans son seul et unique mandat. Bref non, à mon avis, Valérie l’a plus dur que son prédécesseur.

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Je suis plutôt d’accord avec RobinStAmand.
Coderre l’a vraiment eu facile côté média, il avait même sa propre tribune de 30 min dédié à LCN. Là où ça a changé, c’est vers la fin de son mandat quand il commençait à devenir (encore plus qu’à l’habitude) arrogant, qu’il cachait de l’info sur sa Formule E et les dépenses de fêtes privées du 375e et qu’il commençait à insulter les journalistes. Avant ces débâcles, Coderre avait une free ride médiatique. Ce n’est pas le cas de Valérie Plante et ça ne l’a jamais été.

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Si tu es le RobinStAmand que j’ai souvent vu sur twitter par le passé ça ne m’étonne pas que tu aies ce sentiment là. Mais toi même tu sais que Coderre se faisait rafaler 24/7 sur pleins de choses parfois anodines. Tu partageais les articles et les commentais.

Même sur l’affaire du cellulaire les médias s’en sont donnés à cœur joie. Ensuite quelques jours avant l’élection ils ont tapé à mort sur son présumé biais en faveur des promoteurs véreux parce que à un moment il avait eu un contrat avec l’un d’entre eux. Tout ça sur la base de « soupçons » de « on ne fait que poser des questions ». Sans cela Coderre ne perd pas les dernières élections. Et pourtant le camp adverse était bien content non ?

Quand tu restes longtemps au pouvoir il y a de plus en plus de choses à gratter. Valérie Plante vient de commencer à y gouter. C’est comme ça. Et ça continue ce matin avec l’histoire des bouteilles de vin aux frais des contribuables. Et ça continuera encore parce qu’une fois que les médias commencent à fouiller ils n’arrêtent plus. Et comme ça tout d’un coup notre allié d’hier devient notre ennemi d’aujourd’hui. C’est comme ça que fonctionne notre démocratie.

J’ai déplacé votre conversation dans la section Politique, vu qu’on sort des pistes cyclables, et j’ai mis un lien vers la conversation précédente par clarté.


En bout de ligne, je crois que notre perception de la couverture médiatique dépend beaucoup de nos préférences personnelles. Elle est trop difficile avec ceux qu’on aime, et trop tendre avec ceux qu’on aime moins.

En bout de ligne, la couverture journalistique reste assez neutre: un travail d’enquête n’est pas censuré par ligne éditoriale. La couverture dépend de ce que les journalistes peuvent bien dénicher. Et il y a une simple question de timing dans certains enjeux. Personne ne se refuse une histoire d’intérêt.

La qualité de l’information reste élevé au Québec à mon avis, dans le pire des cas on peut douter de ce qui représente ou non une nouvelle d’intérêt, mais cela reste à la discretion du lecteur.

Dans l’éditorial, c’est différent. Je ne dirais pas que Coderre ou Plante on été épargnés dans les deux cas. Quebecor est virulent contre Plante depuis des années. La Presse a endossé la candidature de Coderre, mais d’autres chroniqueurs dans le même journal avaient visiblement une opinion bien différente. Mais bon, ça c’est du subjectif.

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Désolé pour la digression !

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Aucun problème, c’est une discussion intéressante! C’est juste préférable de continuer des débats politiques dans la bonne section plutôt que dans l’infrastructure. :slight_smile:

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