Extrait
Qui veut être maire et pourquoi ?
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
Huit hommes et deux femmes tentent de succéder à Marc Demers, qui a annoncé son départ de la vie politique en mars dernier. Pourquoi se présentent-ils ? Quels sont les enjeux qui comptent ? Comment voient-ils Laval dans 10 ans ? La Presse a tendu un micro aux cinq principaux candidats.
Stéphane Boyer, 33 ans
Maire suppléant, vice-président du comité exécutif, conseiller de Duvernay–Pont-Viau, chef du Mouvement lavallois
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Stéphane Boyer, chef du Mouvement lavallois
M. Boyer s’est lancé en politique municipale, à 25 ans, pour redorer l’image de sa ville après le long règne de Gilles Vaillancourt et s’opposer à la construction de deux tours de condos de 28 étages en bordure de la rivière des Prairies, à Pont-Viau. « C’était le dernier terrain qui donne accès à l’eau », explique-t-il, devant le bureau de vente du projet aujourd’hui abandonné. Élu en 2013 et en 2017, dans le parti de Marc Demers, il a été couronné chef le 7 avril. Son équipe compte 21 candidats, dont 11 femmes.
Pourquoi vous présenter à la mairie ?
Il y a de beaux projets à la Ville. Je ne veux pas que ces projets tombent à l’eau. Je me présente pour continuer ce qu’on a commencé dans les dernières années.
Quels sont les enjeux qui comptent ?
L’environnement. La qualité de vie dans les quartiers. Laval est issu de 14 anciens villages et villes. J’aimerais donner un coup de pouce aux anciens noyaux villageois pour qu’ils retrouvent un peu de leur lustre.
Comment voyez-vous Laval dans 10 ans ?
Laval a un très grand potentiel. J’espère que dans 10 ans, Laval aura su saisir ce potentiel. Il faut protéger ce qui nous reste de milieux naturels et garder notre vitalité économique. J’aimerais ça que Laval incarne une ville moderne, verte, culturelle et où il y a une vie dans les quartiers.
Sophie Trottier, 47 ans
Cheffe d’Action Laval, fonctionnaire
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Sophie Trottier, cheffe d’Action Laval
Mme Trottier a été désignée cheffe de son parti le 30 juin à la suite du départ de Sonia Baudelot. Fonctionnaire depuis plus de 20 ans, elle fait ses premiers pas en politique municipale. Si elle est élue le 7 novembre, elle deviendra la première femme à la mairie de Laval. « La Sophie Trottier mairesse ne va pas changer, jure-t-elle. La job, oui. Mais je veux garder ma simplicité. » Son équipe compte 21 candidats, dont 10 femmes.
Pourquoi vous présenter à la mairie ?
Pour redonner la voix aux citoyens, ramener le respect, avoir une saine gestion et faire de Laval une belle ville internationale.
Quels sont les enjeux qui comptent ?
Le gel des taxes. L’environnement. La sécurité. Améliorer nos parcs et ajouter des infrastructures sportives. À Laval, il y a un besoin criant d’arénas et de complexes sportifs intérieurs et extérieurs.
Comment voyez-vous Laval dans 10 ans ?
Je vois une ville reconnue comme ville internationale, qui attire des touristes de partout. On aurait notre centre de foires et notre équipe semi-professionnelle de basketball.
Michel Trottier, 64 ans
Chef du Parti Laval, conseiller de Marc-Aurèle-Fortin, leader de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, retraité de l’enseignement
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Michel Trottier, chef du Parti Laval
M. Trottier tente sa chance à la mairie pour la deuxième fois sous les couleurs de sa propre formation, Parti Laval, fondée en 2016. Élu en 2013 comme conseiller indépendant dans Fabreville, il a réintégré le conseil municipal en 2019 après une élection partielle dans Marc-Aurèle-Fortin. Son équipe compte 21 candidats, dont 11 femmes.
Pourquoi vous présenter à la mairie ?
Je veux offrir aux citoyens des services de proximité. Je veux qu’ils puissent dire : « Ma ville, je l’aime, et elle va être belle. » En ce moment, ce n’est pas ça qu’on entend de Laval.
Quels sont les enjeux qui comptent ?
Les services de proximité et la sécurité pour les citoyens. Nous, on a été la ville de l’auto. Là, on passe de la ville de l’auto à la ville des piétons et des cyclistes.
Comment voyez-vous Laval dans 10 ans ?
Je vois une ville où les gens peuvent se déplacer à pied et à vélo. J’ai un rêve, c’est que les gens sortent de leur cour et aillent au parc pour parler avec le monde, échanger et socialiser.
Michel Poissant, 58 ans
Chef du parti Laval citoyens, conseiller du district de Vimont, comptable professionnel agréé
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Michel Poissant, chef de Laval citoyens
M. Poissant se présente à la tête de sa formation politique nouvellement créée. Conseiller municipal de Vimont, il a tourné le dos au maire Marc Demers en mars 2019 pour rejoindre les rangs d’Action Laval, deuxième opposition à l’hôtel de ville. Au printemps 2020, il a fait une deuxième volte-face politique pour siéger à titre d’indépendant. Son équipe compte 21 candidats, dont 9 femmes.
Pourquoi vous présenter à la mairie ?
Pour redonner du service de proximité parce que les appels augmentent de 15 % au 311. Les gens n’ont plus de services. Pour moi, un élu municipal, c’est comme le gérant d’un magasin. Il écoute, il regarde et fait du contrôle de qualité.
Quels sont les enjeux qui comptent ?
La qualité de vie des citoyens. L’équilibre entre l’environnement, les espaces verts et le cadre bâti. Avoir des règlements d’urbanisme plus audacieux pour contrôler un peu plus parce que des condos partout, les Lavallois sont tannés.
Comment voyez-vous Laval dans 10 ans ?
Une croissance modérée orientée sur la qualité, sur des places publiques dans certains endroits, où on vient arrimer bistrots, commerces, bureaux, logements, et non des tours de condos de 25 étages où c’est le règne de l’auto.
Pierre Anthian, 60 ans
Chef du parti Ma ville maintenant, prothésiste dentaire
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Pierre Anthian, chef de Ma ville maintenant
M. Anthian, dont la promesse phare est la construction d’un hôpital pour enfants, a fondé son parti au cours de l’été. Il a été le premier élu du parti Mouvement lavallois, dirigé par Marc Demers, à faire défection moins d’un an après son élection, en 2013. Son équipe compte 19 candidats, dont 8 femmes.
Pourquoi vous présenter à la mairie ?
Parce qu’il y a un vide politique. Finalement, ils font juste leur petite routine, mais il n’y a rien de satisfaisant pour aider la population en difficulté.
Quels sont les enjeux qui comptent ?
La sécurité du logement, la sécurité alimentaire et la sécurité tout court parce qu’on a une vague de violence dans les rues. Mais le petit cancer de notre ville, c’est la partisanerie. On ne travaille pas du tout ensemble.
Comment voyez-vous Laval dans 10 ans ?
Une ville nourricière, autonome. Je veux que les citoyens puissent eux-mêmes générer des récoltes sur des parcelles de 100 m2 qu’on leur fournirait.