Politique fédérale

Mark Carney a gagné la course avec 85,9 % des voix

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Les prochaines étapes

Mark Carney succède ainsi à Justin Trudeau comme chef du Parti libéral du Canada (PLC) et deviendra bientôt le 24e premier ministre du Canada.

Avant d’être officiellement désigné premier ministre, Mark Carney devra attendre que Justin Trudeau remette sa démission à la gouverneure générale du Canada, Mary Simon.

On s’attend à ce que cela se fasse très rapidement, en début de semaine.

Une fois sacré 24e premier ministre du Canada, Mark Carney annoncera la formation de son cabinet.

Tout indique qu’il déclenchera des élections rapidement, soit d’ici une dizaine de jours, d’autant plus qu’il n’a pas de siège à la Chambre des communes.

En coulisse, les stratèges libéraux évoquent deux dates possibles pour la tenue du scrutin : le 28 avril ou le 5 mai.

Au cours des dernières semaines, de nombreux sondages ont démontré que la lutte entre les libéraux et les conservateurs s’est resserrée.

L’avance d’une vingtaine de points dont jouissaient les troupes de Pierre Poilievre a fondu comme neige au soleil.

Si bien que les libéraux ne sont plus nécessairement condamnés aux banquettes de l’opposition, et peuvent encore rivaliser pour former le gouvernement.

Résumé

Course à la direction du PLC Mark Carney sacré chef du Parti libéral

PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

Mark Carney a été élu chef du Parti libéral

(Ottawa) La victoire est sans appel : Mark Carney s’est emparé de la couronne libérale dimanche, à Ottawa, avec près de 86 % des voix, au terme d’une campagne au leadership marquée par l’avenir des relations entre le Canada et les États-Unis.

Publié à 18 h 39 Mis à jour à 19 h 09

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Mélanie Marquis La Presse

](La Presse | Mélanie Marquis)

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Joël-Denis Bellavance La Presse

](La Presse | Joël-Denis Bellavance)

L’ancien banquier a fait mordre la poussière à ses trois adversaires, dès le premier tour.

Sa plus proche poursuivante a été Chrystia Freeland, qui a obtenu seulement 8 % des voix.

Les deux autres, Karina Gould et Frank Balyis, ont respectivement recueilli 3,2 % et 3 % des suffrages exprimés.

L’ancien gouverneur de la Banque du Canada et d’Angleterre a rapidement laissé tomber les gants dans son discours de victoire.

Il s’en est pris au président des États-Unis, Donald Trump, qu’il ne s’est pas privé de nommer plusieurs fois, en lui reprochant ses attaques contre l’économie canadienne.

PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

Mark Carney

Et par ricochet, il s’en est pris au chef conservateur Pierre Poilievre, qui sera son véritable adversaire sur le champ de bataille électoral.

« Donald Trump pense qu’il peut nous affaiblir et diviser pour mieux régner. Le plan de Pierre Poilievre nous laissera divisés et prêts à être conquis. Car une personne qui vénère Donald Trump sur son autel s’agenouillera devant lui, et ne lui résistera pas », a-t-il lancé.

Les prochaines étapes

Mark Carney succède ainsi à Justin Trudeau comme chef du Parti libéral du Canada (PLC) et deviendra bientôt le 24e premier ministre du Canada.

Avant d’être officiellement désigné premier ministre, Mark Carney devra attendre que Justin Trudeau remette sa démission à la gouverneure générale du Canada, Mary Simon.

On s’attend à ce que cela se fasse très rapidement, en début de semaine.

Une fois sacré 24e premier ministre du Canada, Mark Carney annoncera la formation de son cabinet.

Tout indique qu’il déclenchera des élections rapidement, soit d’ici une dizaine de jours, d’autant plus qu’il n’a pas de siège à la Chambre des communes.

En coulisse, les stratèges libéraux évoquent deux dates possibles pour la tenue du scrutin : le 28 avril ou le 5 mai.

Au cours des dernières semaines, de nombreux sondages ont démontré que la lutte entre les libéraux et les conservateurs s’est resserrée.

L’avance d’une vingtaine de points dont jouissaient les troupes de Pierre Poilievre a fondu comme neige au soleil.

Si bien que les libéraux ne sont plus nécessairement condamnés aux banquettes de l’opposition, et peuvent encore rivaliser pour former le gouvernement.

« Le monde regarde le Canada »

Avant l’annonce du vainqueur, Justin Trudeau s’était adressé aux centaines de militants libéraux réunis dans la salle du Centre Rogers d’Ottawa.

Le chef libéral a tracé un bilan de ses années au pouvoir, mais il a aussi voulu tourner le regard vers l’avenir – et vers le sud de la frontière.

Sans nommer le président des États-Unis, il a souligné que le Canada était confronté à un « défi existentiel » posé par le voisin au sud.

« En tant que pays, nous agirons de façon diplomatique lorsque nous le pourrons… mais nous nous battrons lorsque nous devons le faire », a plaidé le premier ministre sortant.

Et au moment où le président Donald Trump bouscule ses alliés, l’issue de la prochaine élection canadienne est suivie de près, a-t-il argué.

« Je vous le dis : le monde regarde ce que le Canada va faire », a prédit Justin Trudeau vers la fin de son allocution d’une dizaine de minutes.

Il avait été précédé sur scène par sa fille Ella-Grace, qui s’exprimait publiquement pour une rare fois.

« J’ai hâte de le voir plus souvent à la maison que sur l’internet », a-t-elle lancé.

« Mais pour rien je ne changerais les dernières années. Papa, je suis si fière de toi », a ajouté la jeune femme.

Je ne m’attendais pas à ce que Freeland récolte aussi peu de votes après avoir essentiellement causé la chute de Trudeau. C’est humiliant!

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Les libéraux et les conservateurs seraient au coude-à-coude

Par Anja Karadeglija, La Presse Canadienne

11 mars 2025 à 18h53

Le chef du Parti libéral du Canada, Mark Carney, prononce son discours après avoir été proclamé vainqueur de la course à la direction du parti, le dimanche 9 mars 2025 à Ottawa. (Sean Kilpatrick/Archives La Presse Canadienne)

Les libéraux et les conservateurs seraient au coude-à-coude dans les intentions de vote, suggère un nouveau sondage en ligne mené en fin de semaine par la firme Léger.


Ce plus récent sondage place les deux partis fédéraux à 37 % des intentions de vote des Canadiens. Il montre une baisse de six points pour les conservateurs et une hausse de sept points pour les libéraux depuis le 24 février. Le Nouveau Parti démocratique est en baisse de deux points, à 11 %, tandis que le Bloc québécois reste à 6 % à l’échelle nationale.

Léger a sondé 1548 Canadiens entre vendredi et lundi, ce qui signifie que les derniers coups de sonde ont eu lieu juste après l’élection de Mark Carney à la direction du Parti libéral du Canada dimanche soir.



Au Québec, les libéraux de Mark Carney récoltent 36 % des intentions de vote, plaçant le parti en tête dans la province et reléguant les conservateurs de Pierre Poilievre au troisième rang avec 23 %, derrière le Bloc (25 %).

Les libéraux remontent depuis quelque temps dans les intentions de vote après avoir été loin derrière les conservateurs pendant près de deux ans. Mais les Canadiens semblent toujours avoir soif de changement à Ottawa: plus de la moitié des répondants au nouveau sondage Léger, soit 53 %, souhaitent un changement de gouvernement lors des prochaines élections. Les électeurs québécois se sont montrés plus frileux au changement avec 50 % des répondants de la province souhaitant voir un nouveau gouvernement au pouvoir.

Des enjeux sans précédent

Andrew Enns, vice-président de Léger pour le centre du Canada, estime que l’évolution des intentions de vote et la multiplication des enjeux auxquels les Canadiens sont confrontés sont sans précédent.

Il souligne que les droits de douane du président américain Donald Trump et ses menaces de faire du Canada le 51e État ont capté l’attention des Canadiens.

«Cela a suscité beaucoup d’émotions: colère, frustration, déception, choc, et je crois que cela a un impact sur l’évolution des perceptions en raison de ce changement dans les relations avec les États-Unis, a-t-il déclaré. Cela a quelque peu modifié nos attentes envers nos dirigeants politiques.»

L’arrivée en scène de M. Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, a offert aux Canadiens une nouvelle option politique à évaluer. «Évidemment, compte tenu de la situation économique, il s’agit d’un personnage intéressant», a souligné M. Enns.



Parallèlement, a-t-il ajouté, le départ du premier ministre Justin Trudeau a «également assoupli certaines tendances électorales qui étaient ancrées depuis un certain temps».

Les conservateurs ont également dû recadrer leur message, a déclaré le sondeur Enns. La promesse de M. Carney d’abandonner la tarification du carbone à la consommation a rendu le mantra du chef conservateur Pierre Poilievre, «Axe the tax», moins pertinent pour beaucoup de Canadiens.

M. Enns prédit qu’à l’approche d’élections générales au Canada, qui pourraient être déclenchées d’ici quelques jours, les tendances électorales seront plus fluctuantes.

L’organisme professionnel de l’industrie des sondages, le Conseil de recherche et d’intelligence marketing canadien, affirme qu’il est impossible d’attribuer une marge d’erreur aux sondages menés en ligne, car ils ne reposent pas sur un échantillonnage aléatoire de la population.

L’ancien militant écologiste Steven Guilbeault devra faire son deuil du portefeuille de l’Environnement et des Changements climatiques, a appris Radio-Canada. Il se verra confier d’autres responsabilités au sein du Conseil des ministres de Mark Carney.

Selon nos informations, le ministre se retrouvera avec des dossiers variés à sa charge. Toutefois, il ne sera plus le visage de la lutte contre les changements climatiques. Steven Guilbeault a appris la nouvelle ces dernières heures.

On ne sait pas pour l’instant qui va le remplacer dans ses fonctions à l’Environnement.

Le prochain premier ministre du Canada semble vouloir marquer une rupture claire avec l’ère Trudeau et sa politique de tarification carbone pour les particuliers, dont Steven Guilbeault a été l’un des porte-étendards.

La composition du gouvernement Carney :

  • Dominic LeBlanc, ministre du Commerce international et des Affaires intergouvernementales et président du Conseil privé du Roi pour le Canada;
  • Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères et du Développement international;
  • François-Philippe Champagne, ministre des Finances;
  • Anita Anand, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie;
  • Bill Blair, ministre de la Défense nationale;
  • Patty Hajdu, ministre des Services aux Autochtones;
  • Jonathan Wilkinson, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles;
  • Ginette Petitpas Taylor, présidente du Conseil du Trésor;
  • Steven Guilbeault, ministre de la Culture et de l’identité canadienne, Parcs Canada et lieutenant du Québec;
  • Chrystia Freeland, ministre des Transports et du Commerce intérieur;
  • Kamal Khera, ministre de la Santé;
  • Gary Anandasangaree, ministre de la Justice et procureur général du Canada et ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord;
  • Rechie Valdez, whip en chef du gouvernement;
  • Steven MacKinnon, ministre de l’Emploi et des Familles;
  • David J. McGuinty, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile;
  • Terry Duguid, ministre de l’Environnement et du Changement climatique;
  • Nate Erskine-Smith, ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités;
  • Rachel Bendayan, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté;
  • Élisabeth Brière, ministre des Anciens combattants et ministre responsable de l’Agence du revenu du Canada;
  • Joanne Thompson, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne;
  • Arielle Kayabaga, leader du gouvernement à la Chambre des communes et ministre des Institutions démocratiques;
  • Kody Blois, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et du Développement économique rural;
  • Ali Ehsassi, ministre de la Transformation du gouvernement, des Services publics et de l’Approvisionnement.

Quelques faits saillants sur le nouveau gouvernement libéral :

  • La parité entre hommes et femmes n’a pas été atteinte. L’on dénombre 13 hommes, incluant le premier ministre Carney, et 11 femmes.
  • Six ministres siègent comme députés au Québec, onze en Ontario, deux au Nouveau-Brunswick, un en Colombie-Britannique, un au Manitoba, un en Nouvelle-Écosse et une à Terre-Neuve-et-Labrador.
  • Un nouveau ministère apparaît, celui de la Transformation du gouvernement. Un autre disparaît, celui des Langues officielles, qui est désormais compris dans le ministère de la Culture et de l’identité canadienne.
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Champagne devient ministre des Finances

(Ottawa) Le nouveau premier ministre Mark Carney fait de François-Philippe Champagne le ministre le plus influent de son nouveau cabinet en lui confiant le ministère des Finances au moment où l’économie canadienne risque d’être accablée par la guère tarifaire que mène le président des États-Unis contre le Canada.

Publié à 10 h 47 Mis à jour à 11 h 30
Joël-Denis Bellavance La Presse
Mylène Crête La Presse

M. Carney, qui a été assermenté comme 24e premier ministre du Canada et succède ainsi officiellement à Justin Trudeau, a dévoilé un cabinet comptant 23 ministres en tout, dont six ministres du Québec,

M. Champagne, qui était ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie avant d’obtenir cette promotion, prend ainsi la relève de Dominic LeBlanc, qui se voit confier le poste de ministre du Commerce international, des Affaires intergouvernementales et président du Conseil privé.

M. LeBlanc avait été nommé grand argentier du pays le 16 décembre après la démission fracassante de Chrystia Freeland le jour même où elle devait présenter l’énoncé économique du gouvernement en raison de l’intention de Justin Trudeau de la muter à un autre poste.

Dans ce nouveau cabinet, certains ministres conservent leurs fonctions. Ainsi, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, le ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, le ministre de la Défense, Bill Blair, la présidente du Conseil du Trésor, Ginette Petitpas-Taylor, le ministre de l’Emploi et des Familles, Steven MacKinnon, le ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, Nate Erksine-Smithm, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, et la ministre du Revenu Elisabeth Brière, restent en poste.

Parmi les ministres du Québec, Steven Guilbeaut, qui était ministre de l’Environnement depuis trois ans dans le gouvernement Trudeau, devient ministre de la Culture et de l’identité canadienne, de Parcs Canada et lieutenant politique de Mark Carney au Québec. Rachel Bendayan obtient quant à elle une promotion en devenant ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté canadienne.

L’ancienne ministre des Finances, Chrytia Freeland, qui était candidate dans la course à la direction du Parti libéral du Canada, devient pour sa part ministre des Transports.

Anita Anand laisse ce dernier ministère pour devenir ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie.

Gary Anandasangaree est promu au ministère de la Justice tandis que le député de Winnipeg Terry Duguid se voit confier le ministère de l’Environnement et du Changement climatique. Kamal Khera obtient quant à elle le ministère de la Santé.

Deux nouveaux visages font leur entrée au cabinet. Il s’agit du député de l’Ontario Ali Ehsassi, qui devient ministre de la Transformation du gouvernement, des Services publics et de l’Approvisionnement, et du député de la Nouvelle-Écosse, Kody Blois, qui obtient le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et du Développement économique rural.

« Cette équipe est prête à agir immédiatement, en particulier pour protéger les travailleurs canadiens et soutenir leurs familles et pour favoriser la croissance de notre grand pays », a déclaré Mark Carney dans un communiqué.

Pas de ministère par rapport à l’égalité hommes-femmes, aux handicapés ou même des travailleurs…

Ils sont maintenant intégré à divers ministères.

Une magnifique rétrospective de la dernière année en poste de M.Trudeau par son photographe officiel. Même si je n’étais pas un supporteur, ce sont des images qui me rendent un peu émotif, on y voit tout le travail et la passion de Trudeau pour son travail

https://cdnadamscotti.medium.com/2024-25-with-prime-minister-trudeau-in-photos-63e7317b2459l

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Pour le moment, il ne prévoit pas aller dans la capitale américaine pour rencontrer le président Donald Trump.

« J’ai reçu une invitation du président de la France afin d’avoir une conversation sur plusieurs enjeux, des enjeux commerciaux, des enjeux qui concernent la sécurité de l’Europe, de l’Ukraine, la sécurité du Canada. J’ai reçu une autre invitation du premier ministre du Royaume-Uni. C’est une bonne idée d’y aller parce qu’il faut que nous diversifiions nos partenaires commerciaux et renforcions notre sécurité. J’espère avoir une conversation avec le président des États-Unis, mais je n’ai pas un plan pour le moment d’y aller », a exposé M. Carney.

Devant les journalistes, le premier ministre a d’ailleurs rabroué le secrétaire d’État Marco Rubio qui, en matinée, à Charlevoix, à l’issue d’une rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays du G7, a expliqué les raisons qui poussent Donald Trump à vouloir annexer le Canada.

« C’est fou, hein ? C’est simple, c’est fou. Point final », a-t-il lâché, avant d’ajouter, en réponse à une autre question d’un journaliste que « Nous sommes maîtres chez nous » et qu’en aucun cas le Canada deviendra le 51e État américain.

La fin des câlins

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre François-Philippe Champagne (à gauche) et le premier ministre, Mark Carney, se sont serré la main pendant la prestation de serment, vendredi.

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Paul Journet La Presse

Finis les câlins à Rideau Hall. Nouveau premier ministre, nouveau ton pour la cérémonie de prestation de serment du cabinet fédéral.

Publié à 5 h 00

Le premier ministre Mark Carney a réservé une poignée de main franche et brève à son équipe. Il n’y avait pas grand-chose à célébrer. Ce cabinet est mort-né. Dans environ une semaine, la campagne électorale sera déclenchée et le Parlement sera dissous. Le rôle du gouvernement se limitera à assurer l’intendance.

Pour quelques poids lourds comme Dominic LeBlanc, Mélanie Joly et François-Philippe Champagne, ce travail consistera à gérer le conflit avec la Maison-Blanche. La plupart des autres auront surtout le temps de savourer ce prestigieux ajout à leur page Wikipédia, entre deux séances de porte-à-porte électoral.

On répète que ce cabinet est un cabinet de « guerre ». En effet, le gouvernement subit une cure minceur. Il passe de 40 à 24 fauteuils. Mais avec l’imminence de la campagne électorale, cela reste un symbole.

Peu importe le nombre de ministres, c’est le gouvernement lui-même qui fonctionne en mode allégé. Aucune initiative n’est prise, à part gérer les crises.

Parmi les 24 membres de ce cabinet, la moitié n’étaient pas ministres avant décembre dernier. En période normale, une telle manœuvre sert à mettre de l’avant de nouveaux visages. Mais ces recrues n’auront pas le loisir de se faire voir au Parlement, qui ne sera pas rappelé.

La nomination la plus incongrue est celle d’Ali Ehsassi qui devient ministre de la Transformation du gouvernement. Après avoir reçu son breffage officiel, il devrait avoir quelque 36 heures pour opérer sa grande réforme avant le départ des autocars. Cette nomination doit surtout être comprise comme donnant un avant-goût des priorités du prochain gouvernement Carney, s’il voit le jour.

Vendredi, le message se trouvait davantage dans le choix des sacrifiés et promus.

Marc Miller perd son poste de ministre de l’Immigration. C’était un ami personnel de Justin Trudeau. Il a passé des années à attaquer ceux qui souhaitaient une baisse de l’immigration, avant de se rendre à l’évidence que le contrôle devait être resserré.

Karina Gould est également démise de son titre de leader parlementaire. Par élégance, on se serait attendu à ce que M. Carney garde une place à son adversaire dans la course à la direction.

Il a préféré mettre de côté ce visage de l’aile gauche du parti, qui représentait l’ex-alliance avec les néo-démocrates.

En plus de prendre ses distances avec M. Trudeau et avec le courant rouge orange, M. Carney mute Steven Guilbeault. Comme ministre de l’Environnement, M. Guilbeault était devenu l’épouvantail des conservateurs. En défiant les lobbys du plastique et des énergies fossiles, il a fait le plein d’ennemis.

La taxe carbone aux citoyens ne venait pas de lui, mais il en est devenu l’incarnation. Les conservateurs misaient sur l’impopularité de cette taxe pour être réélus. Par nécessité électorale, M. Carney l’a larguée.

Limoger M. Guilbeault était toutefois risqué. Au Québec, il est la caution verte des libéraux. Et puisque leur principal adversaire ici est le Bloc, ils ne veulent pas avoir l’air de renier leurs principes. La solution trouvée : le déplacer à la Culture, un ministère qu’il dirigeait sous l’ancien nom, poussiéreux, de Patrimoine. Et, aussi, en faire le lieutenant du Québec.

De toute évidence, la spécificité québécoise et la francophonie intéressent peu M. Carney. Il a remplacé le titre Langues officielles par celui d’Identité canadienne, et le Bloc le lui rappellera.

La nomination de M. Guilbeault comme lieutenant peut aussi étonner. Ce rôle compte deux volets : préparer la prochaine campagne et dialoguer avec le gouvernement Legault.

M. Guilbeault est réputé pour sa rigueur et son pragmatisme. On lui connaît toutefois moins des talents d’organisateur électoral. Mme Joly et M. Champagne correspondent davantage à cette description, mais ils sont débordés avec la tempête Trump.

Pour les relations avec Québec, le lieutenant M. Guilbeault aura un rôle plus limité que ses prédécesseurs. Les négociations avec Washington occuperont tout l’espace ce printemps.

Et le principal allié de M. Carney sera Dominic LeBlanc. À titre de ministre du Commerce international et des Affaires intergouvernementales, il négociera à la fois avec les États-Unis et avec les provinces.

Les derniers jours ont montré la difficulté de cette tâche. Jeudi, le premier ministre de la Colombie-Britannique avait ce message pour son homologue ontarien, Doug Ford : « Appelez-nous ! » Il exhortait les provinces à travailler en équipe. M. Ford a suscité un certain malaise en imposant unilatéralement une surtaxe aux exportations d’électricité de l’Ontario. Le président Trump a réagi en doublant le droit de douane sur l’acier et l’aluminium.

Même si les deux camps ont vite abandonné ces mesures, l’incident a montré le danger d’une escalade, et le risque que l’initiative d’une province finisse par en pénaliser une autre. On devine que M. Ford agissait avec la bénédiction du fédéral. Peut-être avait-il été envoyé en mission pour tester M. Trump et le forcer à enfin négocier.

Reste que l’unité canadienne a été mise à l’épreuve, et que M. Carney le sera aussi. Et pour cela, le premier ministre aura besoin de M. LeBlanc, le numéro deux non officiel du gouvernement.

Pour changer le visage de son équipe, M. Carney misera davantage sur de futurs candidats que sur ses ministres. Quelques circonscriptions vacantes aideront le recrutement. À Montréal, les châteaux forts de Papineau et Honoré-Mercier se libèrent. À l’Île-du-Prince-Édouard, Cardigan est rouge depuis 1988.

Et en Ontario, Taiaiako’n–Parkdale–High Park paraît acquise avec l’impopularité du NPD, et Ajax pourrait attirer une personne voulant faire le saut en politique pour être ministre — si les libéraux la perdent, ils seront probablement dans l’opposition.

M. Carney pourrait être tenté de prendre un tel risque en étant candidat en Alberta. Il donnerait une voix à l’Ouest, sous-représenté dans son cabinet. Et il éviterait d’être dépeint en « élite » de Bay Street ou d’Ottawa. Osera-t-il ? Vendredi, il a éludé la question.

Chose certaine, avec ce nouveau cabinet, on ne peut pas l’accuser d’avoir essayé de faire plaisir à tout le monde en même temps.

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Résumé

Le Canada a besoin d’une Révolution tranquille

PHOTO ROGER SAINT-JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Assemblée publique animée par Jean Lesage, en août 1964. Notre éditorialiste exhorte le prochain leader fédéral à s’inspirer des grandes ambitions de cette époque, car : « face à Donald Trump qui menace notre économie et notre souveraineté, il est plus évident que jamais que le Canada a besoin d’une Révolution tranquille ».

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Stéphanie Grammond La Presse

](La Presse | Stéphanie Grammond)

Il s’est trouvé des Québécois pour accuser le nouveau premier ministre du Canada, Mark Carney, de faire de l’appropriation culturelle en reprenant le fameux slogan nationaliste « Maîtres chez nous » des années 1960.

Publié à 5 h 00

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Mais face à Donald Trump qui menace notre économie et notre souveraineté, il est plus évident que jamais que le Canada a besoin d’une Révolution tranquille, comme celle qui a permis au Québec de s’extraire de la Grande Noirceur.

Les attaques du président des États-Unis font douloureusement ressortir toutes les failles que nous avons laissées grandir, par complaisance et naïveté.

Cette semaine, la page éditoriale du prestigieux Wall Street Journal n’a pas eu tort de qualifier les années Trudeau de « décennie perdue » pour le Canada.

D’accord, il faut souligner les bons coups de Justin Trudeau, comme la création de l’allocation canadienne pour enfants qui a sorti beaucoup de jeunes de la pauvreté ou encore la modernisation des régimes de rentes qui permettra aux nouvelles générations d’être mieux préparées pour la retraite.

Mais dans l’ensemble, son bilan n’est pas rose. Il a détraqué le système d’immigration et négligé la productivité. Il a ajouté des programmes publics, en empiétant sur les champs de compétence des provinces, sans en assurer le financement.

IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Justin Trudeau vote en compagnie de ses enfants, en 2015, à Montréal. Un peu plus tard en soirée, il remportera sa première, et unique, victoire majoritaire à la tête du Parti libéral.

Dix ans plus tard, le pays se retrouve avec le pire déficit structurel depuis une trentaine d’années.

Et le niveau de vie des Canadiens est au point mort. En fait, le PIB réel par habitant a augmenté d’un minuscule 0,5 % entre 2014 et 2024, bien loin de la croissance des États-Unis (20,7 %) et des autres grands pays industrialisés.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Le constat est alarmant : la terre tourne, mais le Canada ne suit pas.

Et maintenant que l’ordre mondial se fracture, le pays est pris entre deux feux, tant sur le plan économique que sur le plan militaire.

Parlez-en aux producteurs de porcs ! Ils sont coincés entre les menaces tarifaires de Donald Trump et les droits de douane de 25 % que vient d’imposer la Chine parce qu’Ottawa avait bloqué la route aux véhicules électriques chinois, en août dernier.

Le Canada n’avait pas bien le choix de se ranger du côté des États-Unis dans ce dossier. Mais en bout de piste, il est perdant des deux côtés.

Voyez aussi comment le Canada se retrouve isolé sur le plan de la défense. D’un côté, Donald Trump menace de mettre le Canada à la porte de l’alliance des Five Eyes, qui assure le partage de renseignements. De l’autre, le Canada ne fait pas partie des projets de l’Europe pour assurer sa sécurité alors que l’OTAN s’érode1.

À l’approche des élections fédérales, il est clair que la question de l’urne sera : qui est le mieux placé pour répondre à Donald Trump ?

On a besoin d’un Capitaine Canada, un vrai ! Le vide de leadership actuel ne nous rend pas service. Les premiers ministres provinciaux jouent en solo… et tirent dans leur propre but.

D’une part, le premier ministre de l’Ontario se brûle en essayant de jouer au plus fort contre Donald Trump. D’autre part, le premier ministre du Québec met ses cartes trop vite sur la table, en dévoilant de possibles concessions. Il est évident qu’une meilleure coordination est urgente.

PHOTO CHRIS YOUNG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford

Mais l’enjeu des prochaines élections n’est pas seulement d’identifier le chef qui négociera le mieux avec le président américain. Non, il s’agit aussi de trouver le leader qui pourra redonner du mordant à notre économie et à notre défense, deux enjeux intrinsèquement liés.

À bien des égards, le Canada vit encore au XXe siècle, dans un monde où les règles internationales favorisaient le commerce mondial et où les États-Unis assuraient une paix relative. Ce monde n’existe plus.

Il ne sera pas simple de trouver la case idéale pour le Canada sur le nouvel échiquier mondial, dominé par de grandes puissances qui ne reconnaissent qu’une seule loi, celle du plus fort.

Pour y arriver, le Canada a besoin d’un premier ministre capable de jouer de stratégie à l’international et de faire preuve d’un sens aiguisé de la diplomatie afin de cultiver les liens avec l’Europe, dont les défis ne sont pas si différents des nôtres.

Le pays a aussi besoin d’un visionnaire capable de dynamiser l’économie. Il faut plus de diversification pour réduire notre dépendance aux États-Unis. Plus de transformation de nos ressources pour créer de la valeur. Plus de compétition pour fouetter notre productivité.

Mark Carney a une occasion en or de recentrer les troupes libérales. Il ne doit rien à personne, car le parti était en déroute dans les sondages avant qu’il entre en scène.

Avec l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche, il a la possibilité de marquer l’histoire en mettant en place un plan pour faire entrer le Canada au XXIe siècle.

Le Canada a besoin d’une vraie révolution. Pas juste d’un slogan qui s’évanouira après la campagne électorale.

Le nouveau premier ministre du Canada Mark Carney est de passage à Montréal dimanche après-midi. Il est venu souligner dans la métropole, avec membres de son équipe québécoise, le 200e défilé de la Saint-Patrick, la fête nationale des Irlandais.

M. Carney s’est ainsi prêté à son premier bain de foule depuis son assermentation comme premier ministre, lui qui fête également son 60e anniversaire dimanche.

Plus tard dans la journée, il doit rencontrer le premier ministre du Québec, François Legault, avant de s’envoler vers l’Europe, où il est attendu à Paris, puis à Londres, pour son premier voyage outre-mer.

Mark Carney, de descendance irlandaise, a récemment annoncé son choix de renoncer à sa triple citoyenneté (canadienne, irlandaise et britannique) en devenant premier ministre du pays.

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And I didn’t expect him there :laughing:

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Se préparer à l’ingérence étrangère aux élections fédérales canadiennes

Alors qu’une campagne électorale s’annonce au fédéral, les experts appellent à la vigilance face aux tentatives d’ingérence étrangère au Canada.

On s’attend notamment à ce que l’intelligence artificielle (IA) joue un rôle majeur dans les campagnes de désinformation, notamment en provenance des États-Unis.

Sommes-nous prêts à y faire face?

Le reportage de Raphaëlle Drouin

Lisez notre article pour plus de détails : Élections fédérales : comment se préparer à l’ingérence étrangère? | Radio-Canada

Des élections fédérales devraient bientôt être déclenchées, entraînant dans leur sillage des acteurs de l’extérieur du pays qui essaieront peut-être d’influencer nos votes. Des experts mettent en garde contre l’ingérence étrangère, qui risque de passer surtout par des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux.

Sommes-nous prêts à y faire face?

« On est dans un contexte vraiment plus grave que lors des deux dernières élections [fédérales] », prévient Aengus Bridgman, directeur de l’Observatoire de l’écosystème médiatique.

« Il y a les États-Unis, qui sont un peu hostiles envers les intérêts du Canada. Il y a des gouvernements extérieurs qui ont trouvé que c’est vraiment efficace de faire de l’ingérence étrangère en ligne, que ça ne prend pas beaucoup d’argent. Et il y a des réseaux sociaux qui essaient de moins en moins d’être responsables des contenus sur leur plateforme », énumère-t-il.

Pour la première fois en 2 ans et demi, les modèles statistiques de Canada338 placent le PLC en situation de gouvernement minoritaire, et le PCC dans l’opposition - à presque égalité (150 et 149 sièges). Balance du pouvoir au BQ.

La tendance semble se confirmer depuis quelques semaines : débâcle importante pour le PCC et remontée pour le PLC, à tel point que le résultat de la future élection est impossible à prédire.

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Il faut aussi souligner que 338Canada fait une moyenne des sondages récents. Avec les changements drastiques et rapides des dernières semaines, les gains libéraux vont sûrement s’accentuer avec cette méthode, dans les prochains jours.

Les derniers sondages ont le PC sous leur “ligne”, les Libéraux au-dessus, grosso modo.

On ne pourra jamais considérer une élection comme gagnée d’avance dans le futur!

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