Justement, j’ai l’impression que la place répond à tout ces critères. ( Sauf peut -être la murale qui est par définition voulu éphémère).
La place est majoritairement grise, ce qui est clair et neutre. Le gris c’est plate c’est pas mal sobre et intemporel. Il y a du jaune mais c’est sur du mobilier qui est facilement remplaçable. Le jaune et le gris le contraste n’est pas très marqué.
Avez vous des chiffres/données démontrant cette affirmation? À ma connaissance, les budgets pour la voirie locale et les infrastructures de l’eau sont de beaucoup supérieurs à ce qu’ils étaient en 2018. De quel désengagement parlez vous plus précisément?
Je vais faire ma notation perso totalement arbitraire, je suis pas experte et je connais pas les critères mais je suis capable de justifier mon score lol
1.01.01 Le projet s’inscrit dans un plan directeur précis et complet (-10)
(?) ¯\_(ツ)_/¯
2.01.01 L’appropriation des lieux est flexible et non-limitative (-10)
(3) D’un côté il semble que c’est prévu pour être facile de planifier des activités de groupe, mais de l’autre la place “ferme” la nuit avec le rangement des chaises, et 0 espace pour des groupes de plus de 3 personnes qui veulent être assis.
2.02.02 Le type d’encadrement est approprié pour la fonction du site (-10)
(10) Je pense que oui
3.01.01 Le projet évoque le génie du lieu (-10)
(10) La place fait partie intégrante de l’atmosphère qui invite à s’arréter et profiter de la rue Beaubien
4.03.03 Les circulations sont adéquatement hiérarchisées (-10)
(6) Très clair pour les déplacements NS et EO, mais la diagonale de Beaubien à Boyer semble confuse
5.01.02 Le cadre bâti est adéquat (-10)
(10) I don’t see why not
7.02.02 La proportion entre les surfaces végétales et minérales est appropriée pour le site (-10)
(10)Très peu de surface minérales tout en gardant de l’espace de rassemblement avec l’usage de la grille et du chemin de terre
8.01.01 L’ensemble des éléments techniques pouvant être dissimulés le sont (-5)
(7) Il manque juste un peu d’art sur les deux casiers électriques sinon tout est bon
8.01.03 La couleur des éléments techniques s’agence avec les couleurs du projet (-5)
(0) On peut dire que le noir et métal pas peint des caier techniques évoquent le noir des poteaux et le gris métal de la grille mais c’est capillotracté
9.01.01 Le mobilier urbain est adéquat (-10)
(10) En termes de quantité et des services offert oui (plusieurs types d’espaces assis, tables, fontaine à eau
9.01.02 Le mobilier permet un usage flexible du site (-10)
(-3) Ne permet les groupes larges de s’assoir, mais les chaises et tables peuvent être déplacées facilement pour un concert ou autre.
9.01.03 L’ancrage du mobilier urbain est contrôlé (-5)
(-5) Les chaises amovibles
10.01.01 Les matériaux ont un lien avec l’histoire du site et son contexte 5)
(10) Le métal évoque les voitures parquées, et la section en pierre fait un parallèle avec l’histoire d’un parking en béton
10.01.02 Les matériaux présentent un niveau de durabilité approprié (-10)
(7) Tout à l’air solide et durable, mais il y a des bancs en bois
10.01.03 Les jonctions entre les surfaces sont maîtrisées (-10)
(10) Ca a l’air oui
10.02.02 Les couleurs et les textures sont appropriées (-10)
Partie humour, mais aussi mon opinion du score adéquat avec l’information à disposition.
Si on connaissait les critères, et le justificatif ça serait possible d’avoir une conversation avec des arguments, en l’absence de, le score que tu as donné est juste un nombre arbitraire, alors je peux aussi apporter mon nombre arbitraire.
Libre à toi de le considérer comme du mépris, de l’ignorer ou d’engager dans le détail.
Je me permets de répondre aux critiques, mais j’ai peur qu’on s’éloigne du sujet.
Le guide prend sa source d’une trentaine de personnes de différents domaines : architectes, architectes paysagistes, urbanistes, designers urbains, ingénieurs, spécialistes en inclusivité, spécialistes en accessibilité universelle, et autres.
Pour l’instant, l’évaluation des projets se fait de manière informelle, basée sur les critères et conditions. Dans sa forme finale, ce sera un comité de cinq professionnels en rotation qui analysera chaque projet in situ, comme c’est la norme dans l’univers des certifications.
D’abord, les domaines de l’aménagement et du design sont basés sur la notion de critique, au même titre que toutes les autres formes d’art. On ne s’étonne jamais des critiques en cinéma, en littérature, en théâtre, en restauration. Pourquoi sommes-nous toujours aussi réactifs face aux critiques en architecture et en aménagement ? C’est d’ailleurs un problème majeur souvent discuté : le Québec est un des rares endroits sans critique architecturale dans les médias. Il y en a déjà eu, mais les gens considéraient que c’était « trop négatif » et qu’on ne pouvait critiquer quelque chose de neuf. Pourtant, c’est précisément sans la critique que les cultures s’appauvrissent. Quand on se contente, sans plus.
Je l’ai dit d’innombrables fois sur ce forum : il n’existe pas, dans aucun domaine du design, de vérité absolue. Jamais, nulle part, ni ici, ni ailleurs, ni maintenant, ni plus tard. Et c’est un enjeu du domaine. Alors que les ingénieurs ont des normes à l’infini, que la moindre décision peut être justifiée et vérifiée par des guides, en architecture et en aménagement, rien. Parce que tout est une « question de goût » aux yeux des gens. Très difficile, alors, d’avoir des discussions — avec les donneurs d’ouvrage, avec les ingénieurs, avec les utilisateurs. Eux se réfère à des normes, et nous à notre «imagination».
L’objectif du guide vient donc d’un constat commun à la plupart des firmes au Québec : il nous faut une certaine base, certaines lignes directrices, certains éléments qui, sans être absolus, peuvent orienter, baliser la qualité.
J’aime beaucoup ce paragraphe au début du guide :
« Ce guide adopte une approche résolument positive. Il vise à encourager les bons projets, à souligner les avancées exemplaires et à reconnaître les gestes porteurs de sens. Il repose sur la conviction que chaque espace public est le fruit d’une grande complexité — celle des contextes, des contraintes, des usages, et surtout de la diversité des intervenants impliqués. Loin de chercher à attribuer des torts, ce guide souhaite plutôt offrir des repères pour faire mieux collectivement, en valorisant ce qui fonctionne déjà et en nourrissant une culture de qualité partagée. »
J’ai malheureusement l’impression que c’est souvent ce qu’on voit : on accuse l’un ou l’autre des acteurs du projet. Mais le guide parle du projet, du résultat. Quiconque a déjà réalisé un projet sait à quel point c’est difficile, voire impossible, d’arriver à maintenir un niveau de qualité jusqu’à la fin. Le guide espère, modestement, aider les concepteurs à avoir un levier, une référence à utiliser comme argument.
Vous semblez avoir été troublé par la phrase : « Je suis pour la ville durable, pas pour la ville jetable. » Pourtant, elle est assez simple et sans malice. Pour différentes raisons complexes, ces dernières années ont vu apparaître de plus en plus de projets à la durée de vie limitée. Pas seulement à Montréal ou au Québec : c’est une tendance internationale. La mode du placemaking, aussi pertinente soit-elle, a déteint sur les aménagements permanents. Ce qui pose des problèmes avec lesquels nous seront tous, collectivement, pris plus tard.
Une autre phrase que j’aime bien dans le Guide:
« Ce guide n’est qu’un point de départ. Il gagnera à être mis à l’épreuve, adapté, commenté. Aucune grille ne remplace l’expérience du terrain ni la diversité des points de vue. C’est dans cet aller-retour entre cadre et pratique qu’il pourra réellement être utile. »
Bref, peut-être manquait-il un peu de contexte à mon commentaire, mais je trouve les réactions un peu fortes et intenses pour un pauvre guide que tentent de mettre en place une poignée de professionnels depuis plusieurs années dans le but, au final, d’améliorer notre cadre de vie à tous.
Pour l’instant, je ne vais pas m’avancer davantage.
Moi aussi, je pourrais donner une étoile Michelin au Saint-Hubert BBQ en me moquant de leur liste de critères et en ridiculisant leur méthode d’analyse.
Après, si vous avez des critiques constructives, il me fera plaisir de les lire et de les partager au comité.
En terminant, si jamais il y a un réel intérêt à approfondir le sujet, il me fera plaisir d’organiser une visite de la place Boyer, grille de critères en main, et qu’on discute sur place de chacune des conditions. Je n’ai pas l’intention de donner un cours théorique, mais bien d’échanger sur les avis de chacun, les perceptions, les ressentis. C’est facile d’ironiser les choses derrière un clavier, mais c’est beaucoup plus intéressant de faire avancer les réflexions en personne!
Note de bas de page:
De nombreux projets à Montréal vont facilement obtenir une certification, incluant plusieurs avec une note très près de 100/100.
En voici une sélection:
Square Viger (NIP)
Place Alice-Girard (NIP)
Place Joseph-Vennes (NIP)
Square Phillips (Provencher_Roy)
Square Dorchester (CCXA)
Place d’Youville (CCXA)
Parc Hydro-Québec (CCXA)
Esplanade du Palais des congrès (CCXA)
Viau vert (Daoust Lestage)
Place du Sable-Gris (Daoust Lestage)
Square Victoria (Daoust Lestage)
Esplanade Tranquille (Fauteux et associés)
Parc des Franciscains (Civiliti)
Place Simon-Valois (Civiliti)
Les Bassins du Nouveau Havre – Bassin de biorétention (Civiliti)
Seuil Remembrance (Civiliti)
Place Vauquelin (Lemay)
Place d’Armes (Lemay)
Quand même pas si mal non?
J’ai l’impression qu’il y a de quoi être fiers, d’avoir une ville qui produit autant de projets d’une grande qualité, non?
C’est la preuve que c’est possible de faire les choses bien!
Y’a du monde à la place pour l’animation de ce soir! Pas mal autant qu’à l’inauguration
C’est le fun de voir que le monde apprécie le lieu et l’animation de LatinArte
Je suis d’accord qu’on critique un peu le parc même s’il est très apprécié et que c’est un beau parc sommes toutes. J’aurais aimé relire l’évaluation que tu avais fait.
Il y a eu du mobilier en bois au parc La Fontaine qui ressemble au banc rond et qui aujourd’hui a l’air du yable parce que sa conception n’a pas pris en compte son vieillissement. (Moi qui adore les palissades en bois qui verdissent avec le temps). J’ai l’impression que ce sera le destin d’une partie du mobilier de la place.
Côté composition, je trouve que les éléments verticaux du parc n’aident pas à faire oublier l’importante verticalité du building où il y a la murale. Pourtant, côté SAQ les poteaux avec les lumières aident à estomper sa monumentalité. Ça aide pas que la murale est belle à regarder
Peut-être encore en lien avec la murale, il me semble qu’il manque d’ombre dans ce parc? Ça ne m’étonnerait pas qu’on voit apparaître des dispositifs à cet effet plus tard.
On peut s’entendre aussi que le garde-corps en petits bâtons ne durera pas toute l’année non plus. Il y a des cultures dans le monde où on refait le mobilier public perpétuellement quand il se défraichit, mais ce n’est pas notre cas à Montréal.
J’adore le jardin d’eau et le fait qu’il soit central à la deuxième moitié du parc. J’ai bien hâte de voir quand les plantes auront poussées!
Aussi, je vois des gens à vélo dans les images, mais je ne vois pas d’endroit pour mettre son vélo, c’est un assez gros oubli selon moi.
C’est peut-être trouble-fête de critiquer un si beau parc lors de son inauguration, n’empêche qu’il faudra s’attendre à voir ce parc défraîchir si l’arrondissement n’a pas prévu un très bon plan d’entretien, ce qui serait bien dommage.
Personnellement, je ne suis pas allé encore en personne. Peut-être que mon avis va changer à ce moment.
Sous toute réserve, il me semble avoir vu des nouveaux supports du côté de la piste Boyer. Ça me paraît nettement mieux de stationner des vélos à cet endroit plutôt que dans l’espace du parc, déjà de petite dimension.
Pour la composition de l’espace avec la monumentalité de la murale, ce n’est pas si pire. On ne la vois jamais au complet quand on est dans le parc. Je pense que vous vouliez la montrer au complet dans vos photos, mais en personne, ce n’est pas le point de vue qu’on a. Il y a déjà des arbres de plantés en dessous pour défaire la rigidité du building et ils rajouteront de l’ombre.
Pour les vélos, les gens utilisent les lampadaires Je ne sais pas si c’était voulu.
Le bloc technique aurait pu être mieux camouflé, j’enlève des points aussi pour ça. (On ne pouvait pas rappeler la muraliste pour qu’elle le maquille?)
J’ai été aussi surpris par l’utilisation de la poussière de roche au lieu du pavé uni dans un lieu si urbain. Pour l’instant, le chemin avait l’air quand même en bon état.
Maintenant le mobilier! Je regrette ne pas avoir cogné sur le métal pour voir si c’était de l’acier ou de l’aluminium.
Au parc Lafontaine, la ville a remplacé la plupart des bancs par du bois dense et de l’aluminium forgé. Ça semble être une combinaison qui est durable. Ces bancs ont déjà quelques années :
Je comprends plus l’argument que la place est trop organisée en étant allé. J’y étais à l’heure du souper et le resto était fermé et les chaises étaient rangées : donc, la moitié du parc est inutilisable.
Une chose est certaine, c’est que l’espace est occupée! C’est quand même un signe que l’aménagement est aimé. La vocation d’éducation du parc semble aussi être bien appréciée. J’ai vu quelque personnes passer par le parc et lire la pancarte éducative.