Odea - 26 étages

2021-11-17

15 « J'aime »

Ce que les voisins ressentent :stuck_out_tongue:

3 « J'aime »



15 « J'aime »

Un article sur le projet dans La Presse:

texte intégral

Premières NationsLes Cris font construire une tour de 25 étages sur Robert-Bourassa

ILLUSTRATION FOURNIE PAR LE PROMOTEUR

Odea s’élèvera à l’entrée sud du centre-ville.

La semaine où l’on célèbre l’entrepreneuriat autochtone, les Cris frappent un grand coup en lançant la construction d’une tour résidentielle de 25 étages avantageusement située à l’entrée du centre-ville.

Publié le 27 novembre 2021 à 6h00

André Dubuc

ANDRÉ DUBUCLA PRESSE

Par un de ces paradoxes dont l’histoire a le secret, la propriété sera érigée sur le boulevard Robert-Bourassa, du nom du premier ministre du Québec qui a signé en 1975 la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, le traité qui a bouleversé à jamais la vie de ce peuple nordique.

Les Cris détiennent le lot depuis 1995. À l’époque, l’adresse était le 277, rue Duke. Elle a changé après la démolition du tracé aérien de l’autoroute Bonaventure.

« Je peux vous assurer que nous n’avons pas eu un mot à dire sur le choix du nom de la rue », dit en souriant Derrick Neeposh, président de la Cree Regional Economic Enterprises Company (Creeco), fonds souverain de la Nation crie en quelque sorte.

La Convention de la Baie-James a néanmoins eu son bon côté. Elle prévoyait le versement d’indemnités financières par Québec à la Nation crie en contrepartie des inconvénients causés par la construction du complexe hydroélectrique La Grande. À partir de 1982, les Cris ont choisi d’en investir une portion dans un fonds de développement économique : Creeco.

Cette société mère a depuis fait des petits, avec des filiales en construction, en aviation, en immobilier, en hôtellerie, en exploitation minière et même des partenariats dans des projets d’énergie éolienne.

Aujourd’hui, la division immobilière de Creeco, Eeyou Eenou Realty Properties (EERP), réinvestit le fruit des compensations financières à Montréal sur le boulevard Robert-Bourassa. Le regretté grand chef Billy Diamond, qui a combattu les travaux de la Baie-James devant les tribunaux avant de signer le traité, relèverait sans doute l’ironie du moment.

Pour Creeco, construire dans le Vieux-Montréal est d’abord et avant tout une façon de créer de la richesse dans le Nord.

« Lorsqu’on regarde la façon dont nous avons fait des affaires avec le Sud, avec de nombreuses entreprises, qu’il s’agisse de consultants, d’avocats, d’ingénieurs, pour fournir des services à nos communautés du Nord, on constate qu’il y a d’importantes fuites commerciales dans le Sud, alors que le Nord n’en retire pratiquement rien, explique M. Neeposh. Il est temps pour nous de générer de la richesse dans le Sud au profit du Nord. Les profits qui seront générés par ce projet serviront à créer de la richesse pour notre peuple », poursuit-il.

Une œuvre de l’architecte autochtone Cardinal

Le projet immobilier Odea Montréal, d’une valeur supérieure à 100 millions, illustre surtout les progrès spectaculaires de la Nation crie sur le chemin de l’émancipation économique.

Creeco, en soi, est rendu une énorme machine. De nombreuses Premières Nations nous ont contactés au fil des ans pour connaître notre histoire. Nous sommes très fiers de ce que nous avons réussi à faire en si peu de temps.

Derrick Neeposh, président de la Cree Regional Economic Enterprises Company

Le contraste est en effet saisissant. Les Cris font de la promotion immobilière au cœur de la deuxième ville du pays, alors que certaines nations autochtones, les malheureuses, manquent toujours d’eau potable.

Conçue par Lemay en collaboration avec l’architecte autochtone de renommée mondiale Douglas Cardinal – il a conçu le spectaculaire village cri d’Oujé-Bougoumou, près de Chapais –, Odea Montréal sera reconnaissable entre tous par la représentation d’un canot à la verticale dans sa façade. En effet, son arête fine comme une étrave est creusée comme si un canot y avait été incrusté. Les varangues de l’embarcation forment les balcons. Le nom du projet est dérivé du mot « canot » en cri : « odeyak ».

« La mairesse de Montréal nous a motivés à présenter un projet sortant de l’ordinaire, dit M. Neeposh. Selon ses propres dires, le projet que nous avions soumis au départ était banal étant donné sa localisation exceptionnelle. Elle nous a convaincus de construire quelque chose d’unique, quelque chose qui ne ressemblera ni à une boîte à beurre ni à une copie d’un bâtiment existant. Odea deviendra un point de repère dans la ville et il sera la fierté de beaucoup de futurs entrepreneurs de la Nation crie. »

3 « J'aime »

Les Cris font construire une tour de 25 étages sur Robert-Bourassa

ILLUSTRATION FOURNIE PAR LE PROMOTEUR

Odea s’élèvera à l’entrée sud du centre-ville.

La semaine où l’on célèbre l’entrepreneuriat autochtone, les Cris frappent un grand coup en lançant la construction d’une tour résidentielle de 25 étages avantageusement située à l’entrée du centre-ville.

Publié le 27 novembre 2021 à 6h00

Partager

André Dubuc

André Dubuc La Presse

Par un de ces paradoxes dont l’histoire a le secret, la propriété sera érigée sur le boulevard Robert-Bourassa, du nom du premier ministre du Québec qui a signé en 1975 la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, le traité qui a bouleversé à jamais la vie de ce peuple nordique.

Les Cris détiennent le lot depuis 1995. À l’époque, l’adresse était le 277, rue Duke. Elle a changé après la démolition du tracé aérien de l’autoroute Bonaventure.

« Je peux vous assurer que nous n’avons pas eu un mot à dire sur le choix du nom de la rue », dit en souriant Derrick Neeposh, président de la Cree Regional Economic Enterprises Company (Creeco), fonds souverain de la Nation crie en quelque sorte.

La Convention de la Baie-James a néanmoins eu son bon côté. Elle prévoyait le versement d’indemnités financières par Québec à la Nation crie en contrepartie des inconvénients causés par la construction du complexe hydroélectrique La Grande. À partir de 1982, les Cris ont choisi d’en investir une portion dans un fonds de développement économique : Creeco.

Cette société mère a depuis fait des petits, avec des filiales en construction, en aviation, en immobilier, en hôtellerie, en exploitation minière et même des partenariats dans des projets d’énergie éolienne.

Aujourd’hui, la division immobilière de Creeco, Eeyou Eenou Realty Properties (EERP), réinvestit le fruit des compensations financières à Montréal sur le boulevard Robert-Bourassa. Le regretté grand chef Billy Diamond, qui a combattu les travaux de la Baie-James devant les tribunaux avant de signer le traité, relèverait sans doute l’ironie du moment.

Pour Creeco, construire dans le Vieux-Montréal est d’abord et avant tout une façon de créer de la richesse dans le Nord.

« Lorsqu’on regarde la façon dont nous avons fait des affaires avec le Sud, avec de nombreuses entreprises, qu’il s’agisse de consultants, d’avocats, d’ingénieurs, pour fournir des services à nos communautés du Nord, on constate qu’il y a d’importantes fuites commerciales dans le Sud, alors que le Nord n’en retire pratiquement rien, explique M. Neeposh. Il est temps pour nous de générer de la richesse dans le Sud au profit du Nord. Les profits qui seront générés par ce projet serviront à créer de la richesse pour notre peuple », poursuit-il.

Une œuvre de l’architecte autochtone Cardinal

Le projet immobilier Odea Montréal, d’une valeur supérieure à 100 millions, illustre surtout les progrès spectaculaires de la Nation crie sur le chemin de l’émancipation économique.

Creeco, en soi, est rendu une énorme machine. De nombreuses Premières Nations nous ont contactés au fil des ans pour connaître notre histoire. Nous sommes très fiers de ce que nous avons réussi à faire en si peu de temps.

Derrick Neeposh, président de la Cree Regional Economic Enterprises Company

Le contraste est en effet saisissant. Les Cris font de la promotion immobilière au cœur de la deuxième ville du pays, alors que certaines nations autochtones, les malheureuses, manquent toujours d’eau potable.

Conçue par Lemay en collaboration avec l’architecte autochtone de renommée mondiale Douglas Cardinal – il a conçu le spectaculaire village cri d’Oujé-Bougoumou, près de Chapais –, Odea Montréal sera reconnaissable entre tous par la représentation d’un canot à la verticale dans sa façade. En effet, son arête fine comme une étrave est creusée comme si un canot y avait été incrusté. Les varangues de l’embarcation forment les balcons. Le nom du projet est dérivé du mot « canot » en cri : « odeyak ».

« La mairesse de Montréal nous a motivés à présenter un projet sortant de l’ordinaire, dit M. Neeposh. Selon ses propres dires, le projet que nous avions soumis au départ était banal étant donné sa localisation exceptionnelle. Elle nous a convaincus de construire quelque chose d’unique, quelque chose qui ne ressemblera ni à une boîte à beurre ni à une copie d’un bâtiment existant. Odea deviendra un point de repère dans la ville et il sera la fierté de beaucoup de futurs entrepreneurs de la Nation crie. »

1/5

La tour comprendra 435 logements, 264 appartements locatifs et 171 copropriétés divises. Il y aura aussi 1000 m2 de bureaux et des commerces de proximité. Une partie du terrain de 3440 m2 servira d’espace vert. Le projet vise une certification écoénergétique LEED argent.

Le promoteur ayant obtenu son permis avant le 1er avril 2021, le projet Odea n’est pas assujetti au règlement sur la mixité, lequel impose 20 % de logements sociaux, 20 % de logements abordables et 20 % de logements familiaux. La taille des logements va de 35 m2 à 120 m2.

Le partenaire des Cris dans le projet est la société immobilière bien connue Cogir, promoteur du complexe Humaniti dans le Quartier international et gestionnaire d’un parc de 27 500 logements. « Nous sommes fiers et honorés de travailler avec la Nation crie d’Eeyou Istchee dans un projet qui deviendra l’un des monuments culturels et architecturaux de Montréal », dit Mathieu Duguay, son président et chef de la direction, dans un communiqué remis à La Presse.

Cogir a été choisi parmi 40 partenaires qui se sont manifestés auprès des propriétaires du terrain convoité dans le cadre d’un processus qui s’est étiré sur plus de deux ans. « Nous voulions un partenaire prêt à nous guider et capable de comprendre le caractère très particulier de notre organisation », indique le président de Creeco.

La mise en vente des copropriétés commencera en mars prochain. La construction suivra sous peu pour une livraison de la tour de 80 m au printemps 2024.

Si Odea connaît le succès escompté, les Cris souhaiteront lancer un second projet. Ils détiennent d’ailleurs un terrain à Laval prêt à être mis en valeur.
https://www.lapresse.ca/affaires/2021-11-27/premieres-nations/les-cris-font-construire-une-tour-de-25-etages-sur-robert-bourassa.php

5 « J'aime »

On savait qu’il y avait une inspiration de la culture autochtone dans le design du bâtiment, mais c’est super intéressant de savoir que la nation crie est en réalité impliquée de A à Z dans le projet

11 « J'aime »

Une citation intéressante. On a parfois l’impression que les élus sont détachés de l’architecture des édifices au profit de la réglementation. Ici on semble parler d’une intervention de la mairesse.

5 « J'aime »

Very happy to hear the inclusion and diversity of this project. But it is still a hideous building. Once travel starts to resume en mass, people will see how far behind in the rabbit hole Montreal has been left architecturally speaking.

5 « J'aime »

Je peux me tromper, mais j’ai l’impression qu’ils font plutôt allusion au CCU de Ville-Marie, qui aurait pu être citée par la mairesse dans une rencontre, peut-être?
J’ai mes doutes sur le fait que la mairesse leur aurait dit ça directement, mais on sait jamais!

3 « J'aime »

Le responsable fait clairement allusion à la mairesse, considérée trop peu présente dans VM en raison de ses multiples responsabilités: “La mairesse de Montréal nous a motivés à présenter un projet sortant de l’ordinaire, dit M. Neeposh.”

Est-ce à dire qu’elle ait exprimé une demande spécifique au promoteur (ça m’étonnerait!), ou qu’elle ait exprimé un souhait global concernant l’architecture de l’arrondissement, ou du moins des abords du boul. RB lors d’un CA, ou d’un point de presse? :eyes:

(Je sais: je n’apporte que des questions et aucune réponse!)

1 « J'aime »

J’émets une hypothèse que la mairesse se soit plus impliquée dans ce dossier puisqu’elle est responsable de le réconciliation à ce moment-là? Je ne sais pas si ça peut aussi expliquer son intérêt dans le dossier.

2 « J'aime »

Ce matin, ils se préparaient à creuser !

12 « J'aime »

Je suis quand même surpris qu’ils n’aient pas utilisé la méthode de palplanche comme sur le terrain du Le Duke à côté. Tant mieux s’ils creusent plus rapidement :wink:

1 « J'aime »

8 « J'aime »

image

13 « J'aime »

Les palplanches sont nécessaires pour un terrain argileux, boueux, instable avec excès d’humidité comme un ancien lit de rivière. Autrement la méthode conventionnelle convient parfaitement. De toute façon les pieux sont déjà en place dans le périmètre du terrain à excaver.

1 « J'aime »

On s’imagine que si le terrain voisin est boueux, il y a de fortes chances que celui-ci le soit aussi, non?

1 « J'aime »

Valérie Plante est aussi mairesse de Ville-Marie, comme tous les maires d’arrondissement, elle peut avoir un mot à dire sur le design d’un projet quand il passe en processus d’approbation (PPCMOI/PIIA).

6 « J'aime »

C’est l’ancien lit de rivière qui est boueux, dès qu’on en sort sur les rives ce n’est plus la même nature de sol.

1 « J'aime »

J’ajouterais même qu’un mot d’encouragement pour un projet qui se distingue avantageusement, envoie un message constructif aux autres promoteurs.

5 « J'aime »