Nouvelles économiques et commerciales

Avec notre déficit record, je craignais que les agences de crédit décotent le Québec, comme elles l’ont fait avec la Colombie-Britannique le printemps dernier. Ou du moins qu’elles nous accolent une perspective négative, signe précurseur d’une décote.

Résumé

Agences de crédit Gros vote de confiance envers le Québec

PHOTO BRENDAN MCDERMID, ARCHIVES REUTERS

L’agence de crédit S&P Global a décidé de maintenir la cote AA- du Québec.


Francis Vailles
Francis Vailles La Presse

Avec notre déficit record, je craignais que les agences de crédit décotent le Québec, comme elles l’ont fait avec la Colombie-Britannique le printemps dernier. Ou du moins qu’elles nous accolent une perspective négative, signe précurseur d’une décote.

Publié à 1h52 Mis à jour à 6h30

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La nouvelle aurait ébranlé le gouvernement caquiste et semé le doute sur sa gestion des finances publiques. Une hausse des taux d’intérêt exigés par les prêteurs aurait suivi, avec ses conséquences sur nos finances.

Or, la décote n’est pas venue. Les quatre agences qui suivent le Québec ont plutôt annoncé, tour à tour, qu’elles maintiennent la cote enviable du Québec. Et leurs explications pour ce maintien dénotent une grande confiance envers le gouvernement caquiste et, plus largement, envers l’économie du Québec et la stabilité qu’apporte le Fonds des générations.

Le Québec a une cote à long terme de AA-, selon la typologie de l’agence S&P Global. Cette cote est la 4e meilleure sur une liste qui en compte une vingtaine. Les trois autres agences (Moody’s, Fitch et DBRS) ont des cotes semblables pour le Québec, exprimées autrement.

Parmi les provinces, le Québec est la 2e mieux cotée, après la Saskatchewan (AA). À titre de comparaison, le gouvernement fédéral canadien est à AAA, qui constitue la meilleure cote possible, et la France est à AA-.

Comment les agences justifient-elles ce maintien, malgré notre déficit record de 7,3 milliards en 2024-20251 ?

Explication de S&P dans son rapport : « Malgré les récentes difficultés financières, le gouvernement de la Coalition avenir Québec reste concentré sur le maintien de politiques conservatrices ciblant l’équilibre budgétaire et la réduction de la dette. »

L’agence S&P dit s’attendre à ce que le gouvernement remédie « rapidement » aux problèmes budgétaires et migre progressivement vers des déficits modestes, à la faveur d’une reprise économique et malgré les tentations électoralistes des prochaines élections.

Au sujet de la dette, l’agence Moody’s salue de son côté le Fonds des générations et sa gestion plutôt constante depuis 2006, malgré les changements de gouvernement.

Espoir dans les gains de productivité

Moody’s note que le taux de participation au marché du travail est plus élevé ici qu’ailleurs au Canada, un facteur positif. Elle signale que le vieillissement est de nature à nuire aux recettes fiscales, quoique les retraités vont tout de même payer des impôts sur leurs rentes.

S&P se dit persuadée que le Québec finira par faire des gains de productivité.

Même si cela prendra du temps, les gains de productivité contribueront à soutenir la croissance économique du Québec et atténueront les impacts du vieillissement de la population et de la pénurie de main-d’œuvre.

Extrait du rapport de la firme S&P

Autre facteur favorable, selon Moody’s : « La province entretient de solides relations avec les investisseurs, tant au pays qu’à l’étranger, pour s’assurer d’être en mesure d’attirer un large éventail d’investisseurs potentiels, une nécessité compte tenu des importants programmes d’emprunt annuels », écrit l’agence dans son rapport.

En somme, le ministre des Finances, Eric Girard, et son équipe ont su convaincre les agences que leur plan pour un retour à l’équilibre budgétaire fonctionnera. Et que les prêteurs peuvent dormir sur leurs deux oreilles : le Québec honorera ses paiements d’intérêts sur la dette rubis sur l’ongle.

Ces constats jurent avec le portrait financier du Québec que j’ai fait dans ma chronique de vendredi dernier intitulée « Notre État providence a de gros défis ». J’y expliquais que le Québec a le 7e plus haut niveau de dépenses des pays industrialisés, en proportion de son PIB.

Lisez la chronique « Notre État providence a de gros défis »

Comment expliquer cette différence ? C’est que les agences de notation mesurent la capacité d’un État à engranger des revenus pour financer ses dépenses et payer ses dettes. Or, le Québec parvient à le faire avec ses contribuables – particuliers et entreprises –, chose que ne pourrait faire, au même niveau, une province comme l’Alberta, par exemple, allergique aux taxes.

Autre élément : le Québec a une économie hautement diversifiée, à l’abri des aléas d’un secteur en particulier. Moody’s donne comme exemples de cette diversité les secteurs manufacturier, des pâtes et papiers et de l’aluminium, mais également ceux des hautes technologies, de l’aéronautique et des télécommunications.

Comme un pays souverain… ou presque

Aspect intéressant : Moody’s affirme que le Québec et les provinces canadiennes « bénéficient d’une bien plus grande autonomie [budgétaire] que leurs homologues des autres pays, y compris les länder allemands et les états australiens ».

Cette autonomie aide les provinces à surmonter les ralentissements économiques ou des évènements comme la pandémie, dit-elle.

La politique budgétaire [des provinces] s’apparente davantage à celle des gouvernements souverains qu’à celle de nombre de leurs pairs internationaux infrasouverains.

Extrait du rapport de Moody’s

L’agence rappelle toutefois que sa cote s’appuie aussi sur le fait qu’advenant des problèmes de liquidités, le Québec pourrait compter sur le « soutien extraordinaire du gouvernement canadien ». Elle note également que le Québec peut compter sur la stabilité et la récurrence d’importants transferts fédéraux, notamment en santé.

Le Québec n’est cependant pas à l’abri d’un changement d’humeur des agences. S&P indique qu’elle pourrait décoter le Québec si sa performance budgétaire se traduisait, de façon persistante, par des déficits supérieurs à 10 % des revenus totaux (en incluant dans le déficit les dépenses en capital pour les infrastructures).

Or, le Québec a nettement franchi ce seuil de 10 % cette année. Son déficit après dépenses en capital a atteint 12,2 % au cours de l’année qui s’est terminée le 31 mars. Il augmentera à 14,4 % pour l’année en cours, avant de redescendre à 12,1 % l’année suivante, selon ce qu’indique S&P dans son rapport.

Visiblement, S&P croit Eric Girard quand il lui explique que ce seuil repassera sous les 10 % en 2026-2027.

En comparaison, la Colombie-Britannique a un déficit après dépenses en capital qui atteindra 20,1 % cette année. Et sa gestion erratique des finances a fait perdre patience à S&P, d’où la récente décote.

Lisez la chronique « Les risques du laisser-aller budgétaire »

Ce qu’on peut en conclure ? Que notre État providence est viable, mais qu’il serait drôlement secoué advenant un dérapage dans notre gestion budgétaire.

  1. Le déficit de 7,3 milliards est avant la provision pour éventualités et avant les versements au Fonds des générations.
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Pendant la pandémie, les Québécois avides d’évasion se sont tournés en masse vers les bateaux, les VTT et autres véhicules récréatifs. Résultat ? D’importantes pénuries et des hausses de prix à l’avenant, tant dans le neuf que dans l’usagé. Quatre ans plus tard, la ferveur est retombée, les stocks sont repartis à la hausse… et les prix sont en baisse. État des lieux.

Résumé

Bateaux et véhicules récréatifs Après l’effervescence, la chute des ventes

PHOTOMONTAGE LAPRESSE

Pendant la pandémie, les Québécois avides d’évasion se sont tournés en masse vers les bateaux, les VTT et autres véhicules récréatifs. Résultat ? D’importantes pénuries et des hausses de prix à l’avenant, tant dans le neuf que dans l’usagé. Quatre ans plus tard, la ferveur est retombée, les stocks sont repartis à la hausse… et les prix sont en baisse. État des lieux.

Publié hier à 5h00

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Martin Vallières
Martin Vallières La Presse

Les bateaux prennent l’eau

PHOTO MARIKA VACHON, LA PRESSE

« C’est l’une des années les plus tranquilles en 35 ans d’expérience dans le marché du nautisme », indique le président d’un important détaillant de bateaux de plaisance du sud du Québec.

À n’en pas douter, la période d’effervescence et de surenchère record qu’a connue le marché des véhicules de loisirs (caravanes de camping, nautisme, sports motorisés) durant la crise des restrictions sanitaires est bel et bien chose du passé.

« C’est l’une des années les plus tranquilles en 35 ans d’expérience dans le marché du nautisme », indique le président d’un important détaillant de bateaux de plaisance du sud du Québec.

Retour en arrière. Il y a quatre ans, alors que la plupart des établissements de loisirs et de vacances étaient paralysés ou voyaient leurs activités très ralenties par les restrictions sanitaires liées à la pandémie, de nombreuses familles s’étaient tournées vers les véhicules de loisirs pour satisfaire leur désir d’évasion et de vacances.

PHOTO MARIKA VACHON, LA PRESSE

Il y a quatre ans, alors que la plupart des établissements de loisirs et de vacances étaient paralysés ou voyaient leurs activités très ralenties par les restrictions sanitaires liées à la pandémie, de nombreuses familles s’étaient tournées vers les véhicules de loisirs pour satisfaire leur désir d’évasion et de vacances.

La demande de produits et services dans ce marché avait bondi alors que l’offre des constructeurs de véhicules et des fournisseurs de services était alors très entravée par les difficultés d’approvisionnement en pièces et en main-d’œuvre.

Cette soudaine déconnexion entre l’offre et la demande avait suscité une surenchère des prix de vente et un allongement des délais de livraison d’une ampleur sans précédent.

« Dans le marché des bateaux de plaisance, alors qu’on était en pénurie d’inventaire dans le neuf, on voyait beaucoup de transactions de bateaux usagés s’effectuer à des prix jusqu’à 25 % plus élevés que les prix habituels pour des embarcations comparables », relate Chantal Arrelle, copropriétaire de la Marina Lennox à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, sur la rivière Richelieu, près de la frontière américaine. Mme Arrelle est aussi membre du conseil d’administration de l’Alliance de l’industrie nautique du Québec.

En 2024, le marché du nautisme est tout autre.

Les ventes de bateaux neufs ont basculé en deçà de leur niveau de 2019, juste avant la pandémie. Et dans le marché des bateaux usagés, on voit souvent des reports ou des refus de transaction par des propriétaires qui préfèrent attendre un redressement des prix plutôt que de subir une grosse perte de valeur de revente.

Chantal Arrelle, copropriétaire de la marina Lennox à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix

« Après deux années exceptionnelles dans le marché des bateaux neufs, on connaît en 2024 l’une des années les plus tranquilles en 35 ans d’expérience, relate Patrick Picard, président et coactionnaire familial de l’entreprise Mathias Marine Sports. Mais dans le marché des bateaux usagés, ça demeure relativement bon en raison notamment d’une forte baisse des prix de revente qui avantage beaucoup les acheteurs en quête d’aubaine. » Il s’agit de l’un des plus gros commerçants en nautisme et petits véhicules de sports motorisés établis dans la Vallée-du-Richelieu, au sud de Montréal.

VTT et sports motorisés : préférence pour des modèles à bas prix

PHOTO MARIKA VACHON, LA PRESSE

Le marché des sports motorisés est plus résilient, particulièrement pour les modèles à plus bas prix.

Alors que son commerce se ressent du repli marqué du marché du nautisme, Patrick Picard se dit satisfait de la bonne tenue relative de ses activités commerciales dans les sports motorisés : motos de route et hors-route, vélos électriques et petits véhicules tout-terrain (VTT), motoneiges.

« Dans l’ensemble du marché des véhicules de loisirs, le segment des petits véhicules, qui sont moins coûteux que les bateaux ou les VR [caravanes], est souvent le plus résilient en période de ralentissement de l’économie et de taux d’intérêt plus élevés », explique Patrick Picard.

PHOTO MARIKA VACHON, LA PRESSE

Patrick Picard, président et coactionnaire familial de l’entreprise Mathias Marine Sports

« C’est ce que se passe cette année dans notre commerce. Les ventes de motos de 15 000 $ à 20 000 $ sont bonnes, mais c’est plus difficile pour les modèles aux environs de 30 000 $. Par ailleurs, la demande est très, très forte pour les vélos de montagne et tout-terrain avec assistance électrique qui ont été développés par des fabricants de motos dont nous étions déjà concessionnaires », indique M. Picard.

« Seulement depuis le début de notre année financière, en novembre, nous avons vendu au moins 200 de ces vélos à assistance électrique, à des prix variant de 2000 $ pour des modèles de base jusqu’à 7000 $ pour des modèles de calibre supérieur. »

PHOTO MARIKA VACHON, LA PRESSE

« Les ventes de motos de 15 000 $ à 20 000 $ sont bonnes, mais c’est plus difficile pour les modèles aux environs de 30 000 $ », indique Patrick Picard, président et coactionnaire familial de l’entreprise Mathias Marine Sports.

N’empêche. À voir les récents résultats financiers des constructeurs de petits véhicules et d’embarcations de loisirs motorisés, comme la québécoise BRP (petits VTT et motos, motomarines et petites embarcations de plaisance, motoneiges), les pressions baissières sont fortes entre les principaux segments du marché.

Par exemple, dans son plus récent énoncé de résultats financiers, BRP faisait état d’un fort repli du marché des motomarines et des petites embarcations de type « ponton », de l’ordre de 30 % à 50 % de moins en comparaison annualisée.

Dans les segments des petits véhicules de loisirs motorisés terrestres, BRP faisait mention d’un repli du marché des VTT et des motos de l’ordre de 5 % à 10 %, aussi en comparaison annualisée.

Un tel constat du marché des loisirs motorisés de la part de BRP a d’ailleurs incité des analystes à réitérer leurs avertissements à l’égard des actionnaires de l’entreprise de 9,9 milliards en chiffre d’affaires annualisé, et d’environ 6,5 milliards en valeur boursière.

« Les conditions du marché des sports motorisés resteront affaiblies durant les prochains trimestres, et il ne faut pas exclure la possibilité que BRP doive encore réduire ses prévisions », écrit l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale à Montréal, dans une note à ses clients-investisseurs à propos du plus récent énoncé de résultats de BRP.

Coup de frein dans les VR

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le nombre de VR vendus en 2023 est passé sous le seuil des 35 000 unités.

Pendant ce temps, l’état du marché des gros véhicules récréatifs (VR, y compris les caravanes remorquées et les caravanes motorisées) s’avère aussi très ralenti après la période d’effervescence record durant la pandémie.

« Après l’engouement record durant la pandémie, le marché des roulottes est retombé à l’avantage des acheteurs qui n’ont pas d’enjeu de financement, et qui peuvent profiter des rabais de surplus d’inventaire chez plusieurs commerçants », constate le directeur général d’un gros détaillant de véhicules récréatifs établi de longue date en Montérégie, en périphérie sud-est de Montréal.

Selon les chiffres de ventes compilés pour l’Association des concessionnaires de VR du Canada (RVDA Canada), après avoir culminé autour de 45 000 à 52 000 unités vendues durant les années de pic de pandémie (2020 à 2022), le nombre d’unités vendues en 2023 est passé sous le seuil des 35 000 unités.

Par ailleurs, pour un aperçu de l’état du marché en 2024, les données préliminaires recueillies par RVDA Canada pour les trois premiers mois de l’année suggèrent une deuxième année consécutive de repli marqué des ventes, peut-être sous le seuil des 20 000 unités.

« Dans l’ensemble du marché des VR, c’est le segment des petites roulottes de moins de 40 000 $ qui est le plus affecté par le ressac des ventes après la période exceptionnelle durant la pandémie. Le ressac de ce segment n’est pas très surprenant si l’on considère que leurs acheteurs étaient surtout des familles de revenu intermédiaire, qui avaient alors les moyens d’acheter et d’utiliser une petite roulotte pour leurs loisirs avant la poussée d’inflation et la forte remontée des taux d’intérêt », témoigne Marc Rémillard, PDG de l’entreprise Roulottes Rémillard, à Saint-Jean-sur-Richelieu, en périphérie sud-est de Montréal.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Marc Rémillard, PDG de l’entreprise Roulottes Rémillard

« Par contre, dans le marché des plus gros VR, comme les caravanes à sellette, les grandes roulottes et les caravanes motorisées, les ventes vont encore relativement bien. On observe une petite baisse de la demande, mais les acheteurs plus âgés et à l’aise financièrement demeurent actifs dans le marché. En fait, ils sont les mieux placés pour profiter du retour des promotions de prix et de coûts de financement dans le marché des VR neufs. Ils peuvent aussi profiter des très bons rabais sur les VR des années-modèle depuis 2021 qui sont maintenant en surplus d’inventaire chez les commerçants. »

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Le Salon international de l’auto de Montréal (SIAM) voulait être « derrière le volant » pour tout ce qui touche l’industrie automobile, de l’aveu de son vice-président Denis Dessureault. Le Salon du véhicule électrique de Montréal (SVEM), inauguré en 2017, avait à sa tête un cofondateur, Louis Bernard, désireux de prendre sa retraite.

Résumé

Économie

Le Salon de l’auto avale son petit frère électrique

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Luc Saumure, cofondateur du Salon du véhicule électrique de Montréal, Denis Dessureault, vice-président du Salon international de l’auto de Montréal, et Louis Bernard, cofondateur du Salon du véhicule électrique de Montréal

Le Salon international de l’auto de Montréal (SIAM) voulait être « derrière le volant » pour tout ce qui touche l’industrie automobile, de l’aveu de son vice-président Denis Dessureault. Le Salon du véhicule électrique de Montréal (SVEM), inauguré en 2017, avait à sa tête un cofondateur, Louis Bernard, désireux de prendre sa retraite.

Publié à 0h55 Mis à jour à 6h00

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Karim Benessaieh
Karim Benessaieh La Presse

L’issue logique sera annoncée ce jeudi : le Salon de l’auto acquiert le Salon du véhicule électrique, pour un montant qui n’a pas été dévoilé. Les deux évènements continueront de se tenir de façon distincte « à court et à moyen terme », explique en entrevue M. Dessureault.

« On a vraiment deux évènements avec deux clientèles assez différentes, tant sur le plan des visiteurs que des exposants, explique le vice-président du SIAM. Éventuellement, c’est sûr que les deux vont fusionner, c’est dans nos plans. On ne gardera pas ces deux évènements en parallèle quand, comme on l’annonce, toutes les voitures seront électriques en 2030. »

Compétition électrique

Le Salon de l’auto, qui tiendra l’an prochain sa 80e édition, a attiré quelque 170 000 visiteurs en février dernier au Palais des congrès. Il s’agissait d’une hausse de 14 % par rapport à 2023, édition organisée après trois ans d’absence en raison de la pandémie. Sous la houlette de la Corporation des concessionnaires d’automobiles de Montréal (CCAM), le Salon de l’auto avait alors proposé un important volet électrique, avec 101 véhicules électriques et hybrides.

C’était plus que les 80 voitures utilisant ces modes de propulsion présentées par le Salon du véhicule électrique de Montréal en avril dernier au Stade olympique. Pour sa septième édition, le SVEM avait attiré 31 000 visiteurs, sensiblement le même nombre que l’année précédente.

« Le Salon du véhicule électrique n’est pas un salon de l’automobile, précise son cofondateur Luc Saumure. C’est un salon où on retrouve tous les véhicules électriques, on n’est pas en compétition directement avec le Salon de l’auto de Montréal dans le sens qu’on n’offre pas que de l’automobile. On offre tout ce qui est à mobilité électrique, motos, scooters, vélos, triporteurs, et tous les services autour comme les bornes. »

Les deux cofondateurs se disent particulièrement fiers de l’impact du SVEM depuis 2017, qui a permis à des dizaines de milliers de Québécois d’essayer, souvent pour la première fois, un véhicule électrique. De 60 000 pieds carrés à la Place Bonaventure il y a sept ans, on a présenté des exposants sur 204 000 pieds carrés le printemps dernier.

« C’est un évènement qui donnait de l’information aux gens qui ne connaissaient à peu près rien au domaine du véhicule électrique, explique Luc Saumure. En fait, c’est nous autres qui avons mis probablement le plus de véhicules électriques sur la route au Québec. Les gens venaient, ils pouvaient les essayer, et l’essayer, c’est l’adopter. »

« Dures sur le body »

Les dernières années ont été particulièrement turbulentes pour les salons automobiles à travers la planète, avec la désaffection de certains manufacturiers et des affluences qui stagnaient. C’est le SIAM qui a fait les premiers pas pour cette acquisition. Le SVEM, insistent cependant ses dirigeants, n’avait pas de problèmes financiers. Pourquoi l’avoir acceptée ?

« Le vieux promoteur que je suis depuis 38 ans commençait à penser à profiter un petit peu de la vie, avec sa conjointe qui est à la retraite depuis déjà cinq ans, répond d’une traite Louis Bernard, cofondateur. Les dernières années ont été dures sur le body du bonhomme. »

Pas question pour Luc Saumure de continuer l’aventure sans son partenaire. « Le Salon du véhicule électrique de Montréal, c’est Luc et Louis, et un ne va pas sans l’autre, renchérit M. Saumure. Moi, de mon côté, j’ai lancé d’autres entreprises, alors je m’en vais dans d’autres choses, mais ça reste quand même dans le domaine de l’électrification. »

Denis Dessureault espère maintenant que le regroupement des deux organisations offrira une meilleure synergie qui attirera des manufacturiers automobiles. Les principaux constructeurs allemands et Honda, notamment, boudent les salons automobiles depuis quelques années.

« Il n’y a pas un salon dans le monde qui a réussi à avoir la même participation des manufacturiers, note le vice-président du SIAM. Il va falloir que les gens s’habituent à ça quand il va y avoir un salon, il va tout le temps manquer des joueurs. »

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Coin St-Antoine et St-Urbain

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Selon vous, quel est le taux d’inflation actuel ? Et quel sera-t-il dans un an ?

Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai lu les réponses des consommateurs, sondés par la Banque du Canada. Selon le Canadien moyen, le taux d’inflation actuel est de 5,2 %, presque deux fois le taux mesuré par Statistique Canada (2,7 %). LP

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Inflation Les consommateurs sont mêlés

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Et bien que la vaste majorité des économistes s’attendent à ce que le taux d’inflation atteigne bientôt la cible de 2 %, les consommateurs prévoient qu’il sera plutôt de 4,1 % dans un an. N’est-ce pas étonnant ?


Francis Vailles
Francis Vailles La Presse

Selon vous, quel est le taux d’inflation actuel ? Et quel sera-t-il dans un an ?

Publié à 1h41 Mis à jour à 5h47

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Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai lu les réponses des consommateurs, sondés par la Banque du Canada. Selon le Canadien moyen, le taux d’inflation actuel est de 5,2 %, presque deux fois le taux mesuré par Statistique Canada (2,7 %).

Et bien que la vaste majorité des économistes s’attendent à ce que le taux d’inflation atteigne bientôt la cible de 2 %, les consommateurs prévoient qu’il sera plutôt de 4,1 % dans un an. N’est-ce pas étonnant ?

L’enquête sur les attentes des consommateurs1, publiée mardi par la Banque du Canada, montre à quel point la perception des consommateurs est loin de la réalité. Cette perception pourrait être de nature à influencer les décisions de la Banque.

Cet écart n’est pas constaté seulement pour l’indice des prix à la consommation (IPC) – parfois contesté – mais aussi sur d’autres éléments.

Selon le sondage, par exemple, les Canadiens estiment que leur salaire a augmenté de 2,4 % depuis 12 mois. Or, les déclarations des entreprises à Revenu Canada comme des travailleurs à Statistique Canada font état de hausses de 3,7 % à 4,6 % pour la même période.

Comment expliquer ces écarts ? Et pourquoi la Banque s’en soucie-t-elle ?

D’abord, les consommateurs ont vraisemblablement tendance à mêler le niveau des prix et sa hausse, estime l’économiste Benoit Durocher, du Mouvement Desjardins.

« Les consommateurs espèrent que les prix baisseront pour revenir au niveau de 2021, ce qui n’arrivera pas. Ce phénomène joue beaucoup dans cette perception », croit M. Durocher.

Autre facteur possible : les consommateurs voient davantage les hausses qui frappent, comme celle pour l’essence et le logement, mais oublient les éléments du panier de consommation qui montent peu ou baissent, comme les vêtements et les meubles.

Statistique Canada mesure l’évolution de l’ensemble du panier de biens et services typique des consommateurs, pas seulement les éléments les plus marquants. Le panier est calibré selon les dépenses des ménages.

La perception des consommateurs est un facteur quand même non négligeable pour la Banque. Pourquoi ? Parce qu’elle peut donner des indications sur le comportement des consommateurs, comportement qui pourrait influer sur l’inflation et, ultimement, sur le taux directeur.

De fait, si les consommateurs s’attendaient à ce que l’inflation grimpe de 50 % d’ici un an – pour prendre un exemple extrême –, ils auraient tendance à devancer leurs achats pour profiter des bas prix actuels, et ce devancement, en soi, hausserait l’inflation.

« Si les consommateurs et les entreprises s’attendent à ce que le taux d’inflation reste élevé plus longtemps, ils exigeront d’être compensés pour leurs salaires ou leurs prix », me dit Matthieu Arseneau, économiste à la Banque Nationale.

Pour les observateurs avisés, le plus important demeure l’évolution de cette perception des consommateurs. À l’automne 2022, les consommateurs estimaient que l’inflation était à 8 % (plutôt que le taux réel de 7,2 %), et aujourd’hui, ce taux perçu a reculé à 5,2 %, soit beaucoup moins. Le recul est semblable pour l’inflation attendue un an plus tard.

Mathieu Arseneau accorde davantage d’importance à la perception des entreprises, sondées dans une autre enquête publiée le même jour (15 juillet) par la Banque du Canada2. Or, ces perceptions militent pour le dégonflement de l’inflation.

Non seulement les perspectives d’embauche et d’investissement des entreprises ont diminué, mais les attentes de croissance des salaires sont moindres.

Quant à la pénurie de main-d’œuvre, c’est presque chose du passé : seulement 15 % des entreprises canadiennes disent encore en souffrir, contre plus de 40 % il y a deux ans.

Ces facteurs sont de nature à ralentir l’activité économique et l’inflation et donc à inciter la Banque du Canada à réduire son taux directeur. L’équipe d’économistes de la Banque Nationale prévoit d’ailleurs que le taux d’intérêt directeur reculera encore de 75 points de base d’ici la fin de 2024, à 4 %.

La baisse du taux d’inflation qui vient d’être annoncée (2,7 % en juin) milite aussi pour une détente du taux directeur, car ce taux d’inflation est dans la fourchette de 1 % à 3 % chérie par la Banque du Canada. La prochaine annonce sur le taux directeur est le mercredi 24 juillet.

Les craintes de récession s’amenuisent

Quoi qu’il en soit, la perception des consommateurs et des entreprises est intéressante à un autre égard : les deux groupes jugent que le risque de récession diminue, ce qui est bon signe.

Chez les entreprises, 20 % prévoient qu’il y aura une récession dans un an, qu’elle soit sévère (3 %) ou légère (17 %). Cette proportion était de 37 % il y a six mois.

Du côté des consommateurs, 51 % jugent que l’économie canadienne connaîtra un déclin d’ici 12 mois, qu’il soit important (20 %) ou faible (31 %). Cette proportion était de 61 % il y a six mois.

En revanche, les consommateurs sondés estiment maintenant plus grande la probabilité de perdre leur emploi d’ici un an (14,6 %) qu’il y a six mois (10,9 %).

Bref, sans être roses, les prochains mois verront probablement l’inflation reculer jusqu’à la cible de 2 % et les taux d’intérêt atteindre un niveau plus raisonnable. Ce sera à la grande satisfaction des propriétaires qui ont un gros emprunt hypothécaire ou encore des acheteurs en quête d’un logement.

1. Consultez l’Enquête sur les attentes des consommateurs au Canada 2. Consultez l’Enquête sur les perspectives des entreprises

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Ce n’est plus le temps d’aller voir son patron pour démissionner en se disant qu’il sera facile et rapide de trouver mieux. La recherche d’un nouveau boulot est devenue « extrêmement difficile ».

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Le taux de chômage des immigrants explose

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

« L’augmentation du taux de chômage est plutôt attribuable au fait que le Canada n’arrive tout simplement pas à créer assez d’emplois pour toutes les personnes qu’il accueille », explique Marie-Eve Fournier.


Marie-Eve Fournier
Marie-Eve Fournier La Presse

Ce n’est plus le temps d’aller voir son patron pour démissionner en se disant qu’il sera facile et rapide de trouver mieux. La recherche d’un nouveau boulot est devenue « extrêmement difficile ».

Publié à 1h12 Mis à jour à 5h26

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Il faut se faire à l’idée, le marché de l’emploi a beaucoup changé, en peu de temps. Depuis une quinzaine de mois, le taux de chômage grimpe constamment. Petit à petit, il est ainsi passé de 5 % à 6,4 %, au pays.

Mais il ne faut pas croire que ce bond s’explique par des pertes massives d’emplois. Ce n’est pas le cas. Aussi curieux que cela puisse paraître, les travailleurs conservent leur boulot.

Les entreprises qui effectuent des licenciements collectifs parce que leurs activités roulent au ralenti sont, dans les faits, peu nombreuses. Les fermetures et les faillites aussi. D’ailleurs, les économistes de Desjardins qualifient la baisse nette du nombre d’emplois en juin de « goutte d’eau » par rapport aux gains de la dernière année, dans une nouvelle étude qui décortique ce qui se passe dans le marché du travail.

L’augmentation du taux de chômage est plutôt attribuable au fait que le Canada n’arrive tout simplement pas à créer assez d’emplois pour toutes les personnes qu’il accueille.

« L’augmentation record du nombre d’immigrants a fait en sorte que le rythme de croissance de l’emploi au cours de la dernière année, malgré sa vigueur, n’a pas suffi à maintenir le taux de chômage à un niveau stable », explique Royce Mendes, directeur général et chef de la stratégie macroéconomique de Desjardins. Dans les trois premiers mois de l’année, 121 800 immigrants se sont installés ici. Ils s’ajoutent aux 472 000 de l’an dernier.

Face à ce flot, il faudrait créer des emplois à un rythme bien plus soutenu pour que la proportion de chômeurs demeure stable. Même si on y arrivait, ce ne serait pas magique, car une adéquation parfaite entre les besoins des employeurs de chaque région et les compétences des personnes qui s’y établissent serait nécessaire.

On se retrouve donc avec un taux de chômage élevé, à 12,5 %, parmi les personnes arrivées au pays depuis moins de cinq ans, ce qui se compare à 9,1 % il y a six mois. En faisant fi de la période pandémique, il s’agit du taux le plus élevé depuis 2015, note Desjardins. Pendant ce temps, le taux de chômage chez les travailleurs nés au Canada et ceux ayant immigré il y a plus de 10 ans demeure « très bas ».

Autrement dit, deux réalités en apparence contradictoires coexistent : le marché du travail est « assez favorable » pour ceux qui ont déjà un emploi, mais « extrêmement difficile » pour ceux qui en cherchent un. La probabilité qu’une personne rentre dans le marché du travail, ce qu’on appelle le taux de sortie de chômage, « tourne autour des niveaux observés pendant la crise financière » de 2009.

Les jeunes sont aussi touchés

Évidemment, ce phénomène particulier ne touche pas que les immigrants. Les nouveaux diplômés se retrouvent exactement dans le même bateau. Le taux de chômage de cette cohorte est d’ailleurs en progressions « constante ».

La nouvelle réalité a aussi frappé les jeunes du secondaire qui voulaient travailler cet été. Ces dernières années, les entreprises apostrophaient pratiquement les adolescents en pleine rue pour les supplier d’accepter un boulot. Le rapport de force s’est renversé à une vitesse que personne n’avait imaginée.

Début mai, j’avais d’ailleurs échangé avec des parents qui étaient tombés en bas de leur chaise en constatant que leur adolescent n’arrivait pas à se trouver un emploi d’été, alors qu’ils entendent constamment parler de pénurie de main-d’œuvre1. Eh oui, les commerces, les restaurants et les camps de jour avaient recommencé à faire passer des entrevues et se montraient très sélectifs.

D’ailleurs, en juin, le taux d’emploi des élèves et des étudiants de 15 à 24 ans qui retourneront aux études à la fin de l’été s’est établi à 46,8 %, ce qui représente le taux le plus faible depuis juin 1998, si on exclut la période pandémique.

Qui l’eût cru il y a un an à peine ?

Deux bonnes nouvelles

Si les perspectives sont assez déprimantes pour les nouveaux arrivants qui espèrent améliorer leur sort en déposant leurs valises au Canada, les raisons derrière la hausse du taux de chômage sont positives dans le sens où elles ne pointent pas vers une récession imminente.

« Une récession ne s’est jamais produite sans qu’il y ait de mises à pied au Canada, en partie parce que la plupart des définitions de récession incluent une baisse de l’emploi », écrivent les experts en macroéconomie de Desjardins.

Cela dit, le marché du travail se refroidit suffisamment pour favoriser d’autres baisses du taux directeur. La première est attendue ce mercredi matin.

La majorité des économistes croient que la Banque du Canada le réduira de 25 points de base, ce qui le portera à 4,50 %. Desjardins prédit que deux autres diminutions de la même ampleur seront annoncées d’ici la fin de l’année, pour un taux directeur de 4 % à Noël.

Tandis qu’il est plus difficile d’entrer dans le marché du travail, le marché immobilier, lui, devient – lentement – plus accessible avec ces baisses attendues de taux d’intérêt. De plus, la construction de logements reprend dans la région de Montréal, avec un bond de 226 % des mises en chantier en juin, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement, ce qui devrait participer à l’équilibre du marché et à l’apaisement des prix.

Après quelques années exceptionnelles, on semble donc retourner vers la normalité.

1. Lisez la chronique « Les jeunes devront apprendre à vendre leur salade »

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Tel qu’anticipé, la Banque du Canada retranche un quart de point de pourcentage à son taux d’intérêt directeur pour l’abaisser de 4,75 % à 4,5 %.

C’est un autre répit pour les emprunteurs.

Il s’agit d’une seconde baisse de taux directeur depuis juin, alors qu’il avait culminé à 5 % après une période de forte hausse afin d’éteindre la flambée inflationniste d’après-pandémie.

Très attendue, cette autre baisse de taux directeur par la Banque du Canada survient à la suite d’une récente séquence d’indications d’un net ralentissement de l’économie canadienne : hausse du taux de chômage, baisse des ventes au détail, repli de l’inflation.

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Le couperet tombe de nouveau chez le constructeur d’autobus et de camions électriques, qui sabre 30 % de son effectif, soit 300 personnes, des deux côtés de la frontière.

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Bonne nouvelle : l’économie canadienne a légèrement progressé en mai. Mauvaise nouvelle : elle parvient tout juste à se maintenir la tête hors de l’eau et ne progresse pas au même rythme que la population.

Résumé

PIB du Canada L’économie ne croît pas aussi vite que la population

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

La croissance démographique du pays a pour effet de diminuer le PIB par habitant. En juin, le PIB par habitant a chuté six fois au cours des sept derniers trimestres.

Bonne nouvelle : l’économie canadienne a légèrement progressé en mai. Mauvaise nouvelle : elle parvient tout juste à se maintenir la tête hors de l’eau et ne progresse pas au même rythme que la population.

Mis à jour le 31 juillet

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Megan Foy
Megan Foy La Presse

En quoi la croissance de la population joue-t-elle un rôle dans l’économie canadienne ?

La croissance démographique du pays a pour effet de diminuer le PIB par habitant, qui a ainsi chuté six fois au cours des sept derniers trimestres : « une baisse jamais vue en dehors d’une récession », souligne Marc Desormeaux, économiste principal chez Desjardins, dans une note aux investisseurs.

En mai, le PIB au pays a connu une hausse de 0,2 %, d’après les données de Statistique Canada, dévoilées mercredi. La hausse était de 0,3 % en avril. « Bien que la croissance du PIB canadien [en mai] ait été légèrement supérieure aux prévisions, il ne s’agit pas d’une performance digne d’une médaille », résume Avery Shenfeld, économiste à la Banque CIBC, dans une analyse publiée mercredi.

Pendant les 12 mois de 2022, la population canadienne a augmenté de plus d’un million de personnes, un record à l’époque. Puis, entre juin 2023 et avril 2024, c’est un autre million qui s’est ajouté – cette fois, en 10 mois.

La migration internationale explique par ailleurs plus de 99 % de la croissance de la population canadienne observée de janvier à mars 2024, selon Statistique Canada.

Est-ce que ça peut faire diminuer les taux d’intérêt ?

Selon les analystes de Desjardins, la baisse du PIB par habitant pourrait inciter la Banque du Canada à réduire le taux directeur. « La faiblesse économique par habitant s’ajoute à la liste d’arguments en faveur d’assouplissements additionnels de la politique monétaire », résume l’économiste Marc Desormeaux. Comme plusieurs économistes, il prévoit que la Banque du Canada reverra son taux directeur à la baisse d’un quart de point en septembre.

Le PIB par habitant diminuera encore au terme du deuxième trimestre de 2024, qui se termine en juin, selon l’analyse de Desjardins. Les résultats de ce trimestre seront publiés le mois prochain par Statistique Canada.

Quels secteurs ont empêché le PIB de progresser davantage ?

Le commerce de détail est le secteur qui a le plus atténué la croissance de l’économie en mai, en affichant une baisse de 0,9 %. Cela concerne, notamment, les détaillants d’alimentation (-2,3 %).

« Les entreprises restent très préoccupées par l’incertitude des ventes, alors que les pénuries de main-d’œuvre ne sont plus un problème », relèvent les économistes de la Financière Banque Nationale dans leur analyse des résultats. La fragilité du marché de l’emploi et les taux d’intérêt limitent le pouvoir d’achat des consommateurs. Seule exception ? Le secteur de l’automobile, qu’il s’agisse des voitures neuves ou des voitures d’occasion.

L’exportation des sables bitumineux a également affiché sa plus forte baisse depuis janvier 2024 (-3,5 %), en raison de travaux d’entretien effectués à certaines installations de l’Alberta, précise Statistique Canada.

Qu’est-ce qui explique la légère hausse, dans ce cas ?

Quelques évènements bien précis ont contribué à cette croissance plus ou moins inattendue du PIB. Statistique Canada note la présence des équipes d’Edmonton, de Vancouver et de Winnipeg dans les séries éliminatoires de la LNH, qui ont entre autres stimulé l’hébergement et la restauration (+0,9 %), mais aussi l’entrée en service de l’oléoduc agrandi de Trans Mountain, qui a stimulé le transport par pipeline (+0,6 %).

« Les données du mois de mai ont également bénéficié d’un coup de pouce important de la part de la production du secteur public, qui a [représenté] environ la moitié de la croissance globale du mois », explique Avery Shenfeld. Cette progression est en partie attribuable aux grèves du secteur public au Québec en 2023. Depuis, le secteur de l’éducation affiche une hausse, d’après Statistique Canada.

Les industries manufacturières – comme la fabrication, l’agriculture, les services publics ou la construction – ont contrebalancé le ralentissement causé par le commerce de détail. Elles sont celles qui ont le plus contribué à la croissance de l’économie en mai (+1,0 %).

Que prévoit-on pour les prochains mois ?

Statistique Canada anticipe une hausse de 0,1 % en juin, selon son estimation préliminaire. « L’économie canadienne est toujours sur la corde raide : elle s’efforce de rester debout, mais ne connaît pas de graves difficultés, ce qui est compatible avec la poursuite des baisses mesurées des taux d’intérêt », souligne Douglas Porter, économiste en chef chez BMO Groupe financier, dans une note aux investisseurs.

(Ottawa) Les étudiants sont confrontés à un marché de l’emploi particulièrement difficile cet été, observe Statistique Canada, tandis que les nouveaux immigrants sont touchés de manière disproportionnée par le ralentissement du marché du travail dans son ensemble.

Résumé

Le taux de chômage demeure à 6,4 % au Canada et à 5,7 % au Québec en juillet

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

L’emploi a peu varié en juillet au Canada, reculant de 2800, de sorte que le taux de chômage est demeuré stable à 6,4 %, selon Statistique Canada.

(Ottawa) Les étudiants sont confrontés à un marché de l’emploi particulièrement difficile cet été, observe Statistique Canada, tandis que les nouveaux immigrants sont touchés de manière disproportionnée par le ralentissement du marché du travail dans son ensemble.

Publié à 8h52 Mis à jour à 11h23

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Nojoud Al Mallees La Presse Canadienne

C’est ce qu’a soulevé l’agence fédérale vendredi matin dans sa plus récente enquête sur la population active, dans laquelle on apprend également que le taux de chômage est resté stable à 6,4 % le mois dernier au pays, alors que l’économie a perdu un modeste 2800 emplois.

Au Québec, l’emploi est aussi demeuré pratiquement inchangé et le taux de chômage s’est maintenu à 5,7 %.

Cependant, le taux d’emploi, qui mesure la part de la population âgée de 15 ans et plus qui a un emploi, a légèrement baissé à l’échelle nationale, puisque moins de personnes étaient à la recherche d’un emploi.

« Pour un deuxième mois consécutif, l’emploi au Canada est resté essentiellement inchangé, décevant les attentes d’une modeste augmentation de 25 000 emplois », a écrit l’économiste principale à la Banque TD, Leslie Preston, dans une note destinée aux clients de l’institution.

Dans un contexte où la Banque du Canada a maintenu son taux d’intérêt directeur à des niveaux élevés, le taux de chômage a grimpé de 0,9 point de pourcentage au cours de la dernière année.

Les plus récentes données suggèrent toutefois que les jeunes et les nouveaux immigrants ont été parmi les plus touchés par la détérioration des conditions du marché de l’emploi.

Chez les étudiants âgés de 15 à 24 ans qui retourneront aux études à l’automne, 51,3 % avaient un emploi en juillet, soit une baisse stupéfiante de 6,8 points de pourcentage par rapport à l’année dernière.

Selon Statistique Canada, il s’agit du plus faible taux pour cette catégorie de travailleurs depuis juillet 1997, à l’exception de juillet 2020, soit pendant la pandémie de COVID-19.

Le ralentissement du marché du travail a également été ressenti par les immigrants récents, dont le taux de chômage a grimpé de 3,1 points de pourcentage sur une base annuelle, pour atteindre 12,6 % en juillet.

En comparaison, le taux de chômage des personnes nées au Canada a augmenté de 0,5 point de pourcentage au cours de la même période, pour atteindre 5,6 % le mois dernier.

Et chez les jeunes immigrants récents, le taux de chômage s’est établi à 22,8 %, soit une augmentation de 8,6 points de pourcentage par rapport à l’année dernière.

Des données qui inquiètent

Le ralentissement du marché du travail ne semble toutefois pas affecter la croissance des salaires, puisque le salaire horaire moyen a continué de croître à un rythme soutenu, augmentant de 5,2 % par rapport à l’année dernière en juillet.

La Banque du Canada a néanmoins reconnu qu’elle est de plus en plus préoccupée par les conditions du marché du travail.

Son gouverneur, Tiff Macklem, a affirmé il y a quelques semaines que la décision de la banque centrale de réduire à nouveau son taux d’intérêt directeur était motivée en partie par une volonté de stimuler la croissance économique.

Le résumé des délibérations de la Banque du Canada, publié plus tôt cette semaine, suggère que certains membres du conseil de direction craignent qu’une nouvelle détérioration du marché du travail ne freine ce processus.

« Le compte-rendu de la décision de politique monétaire de la Banque du Canada du mois dernier a mis en évidence une inquiétude croissante concernant l’état du marché du travail, et les données d’aujourd’hui ne contribueront guère à apaiser ces inquiétudes, même si le taux de chômage reste stable », a écrit Andrew Grantham, économiste principal à la CIBC.

M. Grantham a noté que la CIBC s’attend à trois autres baisses de taux d’intérêt cette année, soit une lors de chaque décision prévue au calendrier.

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Résumé

Univers PME Bromont Campervan veut s’implanter à Québec

PHOTO JEAN-SÉBASTIEN CHARTIER-PLANTE, FOURNIE PAR BROMONT CAMPERVAN

L’entreprise souhaite avoir un parc de véhicules 100 % électriques dans quelques années.

La petite entreprise Bromont Campervan a très bien saisi le dilemme des amoureux de la nature qui rêvent de la vanlife, mais qui ont un petit malaise à rouler des kilomètres dans une jolie, mais vieille camionnette qui laisse derrière elle une essence qui n’a rien d’essentiel…

Publié à 1h15 Mis à jour à 7h00

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Stéphanie Bérubé
Stéphanie Bérubé La Presse

Son développement passe par l’ajout de véhicules électriques pour avoir à terme un parc 100 % zéro émission. Mais avant d’atteindre ce but, une nouvelle succursale devrait voir le jour l’année prochaine, dans la région de Québec – et donc porter le nom de Québec Campervan.

Olivier Marcoux, qui a fondé l’entreprise en 2021, hésite encore entre un emplacement près de l’aéroport Jean-Lesage, puisque les touristes européens sont de bons clients, ou plus près de la nature qui entoure la capitale, vers le parc de la Jacques-Cartier par exemple.

L’entreprise propose la location de petits véhicules récréatifs. Une année seulement après sa création, elle a pris le virage électrique et dans son petit parc d’une quinzaine de véhicules, six sont désormais zéro émission.

La proportion va augmenter, mais pour le moment, avec l’autonomie des petits camions (200 kilomètres), Bromont Campervan veut offrir aussi l’option à essence pour sa clientèle (souvent européenne) qui désire faire le tour de la Gaspésie dans un voyage où les jours sont comptés.

Mais le voyage en camionnette électrique suscite beaucoup de curiosité.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

« Les gens veulent l’essayer pour voir ce que ça donne », confie le fondateur de la PME, Olivier Marcoux, photographié ici en 2022 devant l’un des premiers véhicules (à essence !) de l’entreprise.

Un petit coup d’œil sur le calendrier des réservations le confirme : peu de disponibilités pour les véhicules avant la fin de l’été, surtout pas les week-ends.

« L’engouement est clairement là, dit Olivier Marcoux. C’est pourquoi on évalue l’opportunité de s’installer dans la région de Québec. »

Ce que l’entreprise fait depuis qu’elle loue des petits véhicules récréatifs électriques (des Ford E-Transit), c’est faire la promotion du tourisme de proximité, dans un mode déplacement.

Pour la région de Québec, c’est un marché à prendre.

L’entreprise de location de véhicules ne veut pas se transformer en opérateur touristique, mais doit quand même aiguiller sa clientèle qui pourrait très bien choisir de rayonner depuis le point de départ, et y trouver autant des activités nature que gourmandes – Portneuf est à deux pas !

« On veut vraiment mettre l’accent sur les attraits de la région, appuie Olivier Marcoux. Si un client débarque à Jean-Lesage, il passerait la majeure partie de son temps, si ce n’est pas tout son temps, dans la région de Québec. »

Les gens sont très ouverts à faire moins de distance, dit-il, préférant se poser davantage.

Pour ceux qui préfèrent faire du millage, il reste toujours des véhicules à essence. « Ça n’empêche pas que les véhicules thermiques vont être là jusqu’en 2035, dit Olivier Marcoux. Est-ce qu’ils vont être chez nous ? Je ne sais pas… »

Val-des-Sources veut diversifier ses entreprises

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Vue de l’ancienne mine Jeffrey à partir de l’observatoire du puits minier, à Val-des-Sources

La Ville de Val-des-Sources veut mettre la main sur les actifs de Tergeo – qui sont toujours entre les mains du syndic, l’entreprise (anciennement Alliance Magnésium) ayant définitivement fermé ses portes à la fin de l’année dernière. La municipalité aimerait attirer chez elle de 7 à 10 entreprises sur ces terrains industriels où se trouvent des résidus miniers amiantés. Ces résidus, explique le directeur général adjoint de Val-des-Sources, Stéphane Alain, pourraient devenir des matières premières intéressantes pour de plus petites entreprises – que si les actifs de Tergeo étaient acquis par une seule, très grosse. « Nous avons appris de nos erreurs et nous voulons, par cette acquisition d’un site industriel hautement stratégique pour notre développement, relancer notre économie de manière efficace et diversifiée », a indiqué le maire de la municipalité, Hugues Grimard.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Nouvelles fermetures chez Tite Frette

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Tite Frette se spécialise dans la vente de bières et autres grignotines appréciées à l’heure de l’apéro. On y retrouve aussi maintenant les bonbons de Sugar Daddy’s.

De nouvelles boutiques appartenant à l’enseigne québécoise Tite Frette ont mis la clé sous la porte. Au mois de mai, c’est la succursale de Granby qui disparaissait, alors que celle de Limoilou, à Québec, vendait ses dernières bières le week-end dernier. Il reste quand même un peu plus d’une vingtaine de franchises Tite Frette au Québec – il y en avait le double il y a deux ans. Avec les ventes de bières de spécialité qui ralentissent, le groupe a créé un partenariat avec les bonbons Sugar Daddy’s à l’automne 2023 dans l’espoir de diversifier sa clientèle. L’enseigne vient de lancer un nouveau concept, Tite Frette Dépôt, qui permet aux clients qui achètent de plus grandes quantités d’obtenir des rabais.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Je ne savais pas que WeWork était encore en business. Good to know.

Il y en a 3 dans un rayon de quelques blocs. L’Avenue, le building square Dominion, et PVM.

Ils ont créé leur propre problème, non? Surtout pourquoi mettre les pourboires sur des montants après taxes?

Ceci-dit je comprend la pression sociale. C’est au gouvernement de régulariser cela.

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Dommages collatéraux du bris d’aqueduc sur les restaurateurs d’Hochelaga, qui n’ont actuellement pas d’eau potable sans la faire bouillir.

Des restaurateurs « en gestion de crise » : Avis d’ébullition d’eau | Des restaurateurs « en gestion de crise » | La Presse

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Et ça ne s’arrête pas là car ces graves incidents retombent sur la majorité des résidents et commerces, en augmentant la cote de risque au niveau des assurances. Donc des franchises et des couvertures plus dispendieuses à l’avenir.

Tout cela en sus des innombrables dommages qui devront en partie être compensés par la Ville et les autres niveaux de gouvernements. Par effet d’entrainement des réparations couteuses au niveau privé et public qui grugeront les budgets déjà serrés des municipalités concernées et qui en plus accéléreront les opérations d’analyses et de planifications là où ce type de matériaux problématiques a été utilisé ailleurs sur le territoire urbain.

Un enchainement qui augmentera le nombre de chantiers, nuira à la circulation et amènera encore plus de cônes oranges dans le paysage montréalais. :frowning_face:

That’s massive.

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