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Finances publiques et COVID-19 Le Québec s’en remettra vite, pas le fédéral

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Les gestes du fédéral ont fait passer sa dette nette de 27 % du PIB en 2019 à 41,5 % du PIB en 2021, selon les données du Directeur parlementaire du budget.

Francis Vailles

Francis Vailles La Presse

La dégradation majeure de nos finances publiques est l’une des questions qui préoccupent grandement les économistes. Combien de temps faudra-t-il pour les ramener au niveau prépandémique ? se demandent-ils.

Publié le 7 juillet 2021 à 6h30

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Cette réponse, elle se trouve en quelque sorte dans un rapport rendu public la semaine dernière, qui a trouvé peu d’échos dans les médias. Il a été produit par le Directeur parlementaire du budget (DPB), à Ottawa, dont l’équipe multiplie les analyses financières intéressantes.

Le DPB fait une projection des finances publiques des provinces et du fédéral sur 75 ans. Vous me direz que de telles projections sont peu réalistes tellement les choses peuvent changer d’ici là et vous aurez raison. Tout de même, l’exercice nous permet de voir comment les plans actuels de nos gouvernements se traduiraient dans l’avenir compte tenu de certains paramètres comme la démographie, la productivité et les taux d’intérêt.

Les résultats sont très réjouissants pour le Québec, pas mal moins pour le fédéral et le reste du Canada. Ainsi, selon le DPB, il faudra 4 ans au Québec pour se remettre de la pandémie, 11 ans à l’Ontario et 48 ans au gouvernement fédéral, rien de moins.

Pire encore : au rythme où vont les choses, l’endettement de l’Alberta empirera sans cesse au point de devenir intenable. La situation financière de la Colombie-Britannique, sans être aussi dramatique, n’est pas viable à long terme, comme celles de 7 des 10 provinces. Ouch !

Essentiellement, le DPB mesure l’effet des plans budgétaires de nos gouvernements sur leur dette nette, exprimée en pourcentage de leur PIB. Des déficits se traduisent évidemment par une croissance de la dette, tandis que des surplus budgétaires viennent la diminuer.

Premier volet : le fédéral. Pour garder l’économie canadienne à flot, la pandémie a incité la ministre Chrystia Freeland à faire un déficit historique de 314 milliards pour l’année 2020-2021. Les gestes du fédéral ont fait passer sa dette nette de 27 % du PIB en 2019 à 41,5 % du PIB en 2021, selon les données du DPB1.

Selon l’organisme, cette dette nette restera autour de 40 % du PIB pendant de nombreuses années, avant de finalement revenir progressivement à 27 % du PIB, en 2068. Il faudrait donc 48 ans pour digérer les effets financiers de la COVID-19 au fédéral. Un demi-siècle.

Sur l’ensemble des provinces, seules trois ont une situation financière jugée viable à long terme, soit la Nouvelle-Écosse, l’Ontario, mais surtout le Québec.

Ainsi, après le sommet de 2020, à 43,8 % du PIB, la dette nette du Québec diminuerait constamment au fil des années. Elle passerait même sous le niveau albertain – qui sera en hausse constante – dès 2029. Au rythme où vont les choses, le Québec aurait même la plus petite dette nette de l’ensemble des provinces en 2047, avant qu’elle disparaisse totalement en 2060, selon le DPB. Toute une révolution en 40 ans !

Cela dit, pour bien comprendre l’étude, il faut expliquer comment le DPB arrive à de tels chiffres. Et faire part de ses limites, outre celle liée à la grande incertitude des projections à long terme.

D’abord, l’analyse du DPB englobe pour chaque province non seulement les finances du gouvernement, mais aussi celles des administrations locales, comme les municipalités. Cette inclusion est justifiée par le fait que le partage de responsabilités entre les gouvernements et les municipalités varie selon les provinces.

Deuxièmement, le DPB ne joue pas avec les paramètres financiers fixés par les gouvernements. Pour l’Alberta, par exemple, le DPB conclut que la dette augmentera sans cesse, mais c’est dans un contexte où les impôts demeureraient beaucoup plus bas qu’ailleurs, et donc que le gouvernement ne comblerait pas ses déficits par une hausse de ses recettes.

Troisièmement, le DPB tient compte des effets dynamiques des finances publiques sur l’économie seulement pour les cinq premières années, et pas par la suite. Dit autrement, une province qui s’endetterait sans cesse devrait réduire ses dépenses à long terme et donc les salaires de ses employés, ce qui aurait un effet sur le marché immobilier.

Un tel impact diminuerait éventuellement la capacité fiscale d’un gouvernement. Et qui dit recul de la capacité fiscale dit augmentation éventuelle des versements de péréquation venant du fédéral. Cet aspect complexe n’est pas pris en compte à long terme.

Quatrièmement, l’analyse du DPB fait l’hypothèse que les dépenses de santé, pour le Québec, augmenteraient de 3,8 % par année à long terme. Or, ces dépenses de santé – très imposantes dans le budget – ont crû à un rythme plus rapide ces dernières années (environ 5 %). À long terme, une telle croissance rendrait les projections bien moins favorables.

La Chaire en fiscalité et en finances publiques (CFFP) de l’Université de Sherbrooke a aussi fait des projections pour le Québec, sans inclure les municipalités. Et elle conclut que nos finances publiques ne sont pas soutenables à long terme sans changement de politiques.

Pour le Québec, le défi est essentiellement d’ici 2041, selon le CFFP. La situation deviendrait soutenable pour les 20 années suivantes, dans le contexte d’un changement de la pyramide démographique, avec le décès des nombreux boomers.

Malgré ces observations, les projections du DPB ont l’avantage de pouvoir comparer la situation des provinces entre elles, ainsi que celle du fédéral. Et à cet égard, les finances publiques du Québec sont, de très loin, en meilleure posture à très long terme que celles des autres provinces.

Le DPB conclut d’ailleurs que si l’on analyse les gouvernements canadiens pris ensemble (fédéral, provincial et municipalités), la situation à long terme n’est pas viable. Il faudra donc donner un coup de barre, notamment dans les provinces pétrolières de l’Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi qu’au Manitoba.

Consultez le site du Directeur parlementaire du budget

  1. Dans son rapport, le DPB exclut du calcul de la dette nette, entre autres, les obligations du gouvernement fédéral au titre du régime de retraite des employés du secteur public, ainsi que les obligations pour les avantages sociaux futurs. Ces exclusions expliquent en partie la différence avec les estimations du ministère fédéral des Finances (49 % du PIB en 2021).

Précision sur les médecins d’urgence

Dans ma chronique du lundi 5 juillet, je m’interrogeais sur la faible proportion de médecins d’urgence parmi les médecins spécialistes du Québec, en comparaison avec le reste du Canada.

Mes chiffres sont exacts pour les médecins spécialistes (136 médecins d’urgence en équivalent temps plein). Et bien que j’aie indiqué que le dénombrement des médecins d’urgence était sous-estimé du fait de la participation des omnipraticiens à la médecine d’urgence, j’aurais dû être plus précis.

À cet égard, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) m’indique que plus de 2400 omnipraticiens (médecins de famille) pratiquent aux urgences au Québec, dont le tiers à temps plein. La FMOQ n’a pas de chiffre sur le nombre d’omnipraticiens qui pratiquent aux urgences dans le reste du Canada.

Fait à noter, les omnipraticiens qui font de la médecine d’urgence ne peuvent porter le titre d’urgentologue, réservé aux spécialistes.https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2021-07-07/finances-publiques-et-covid-19/le-quebec-s-en-remettra-vite-pas-le-federal.php

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Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège de Mouvement Desjardins Belle perspective pour le Québec

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège de Mouvement Desjardins

Après avoir été économiste principal et stratège des marchés financiers chez Desjardins durant 10 ans, Jimmy Jean occupe depuis deux mois le poste d’économiste en chef et stratège du mouvement coopératif. Conjoncturiste, « à l’intersection de l’économie et de la finance », le spécialiste observe que le Québec s’est mieux sorti de la crise induite par la pandémie que le reste du Canada et qu’il profitera de cet élan pour enregistrer une autre année de croissance robuste en 2022. L’économiste nous fait part de ses perspectives économiques pour le Québec.

Publié le 6 juillet 2021 à 11h00

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Jean-Philippe Décarie

Jean-Philippe Décarie La Presse

Vous venez de succéder à François Dupuis comme économiste en chef du Mouvement Desjardins. Quel a été votre cheminement des dernières années ?

J’ai joint le Mouvement Desjardins il y a 10 ans comme économiste principal et, après un bref passage à la Caisse de dépôt, je suis revenu en 2019 comme économiste principal et stratège des marchés financiers, où je faisais des prévisions macro-économiques tout en suivant l’évolution des taux d’intérêt. On dit souvent que les taux font foi de tout…

Mon rôle était de suivre les indicateurs et d’analyser les cycles économiques pour guider notre clientèle institutionnelle, les gestionnaires d’actifs, de fonds de pension, les assureurs. Lorsque François nous a annoncé à l’automne qu’il allait prendre sa retraite, je me suis préparé en conséquence pour pouvoir le remplacer et j’ai passé à travers tout le processus pour obtenir le poste.

J’en ai souvent parlé avec François, le rôle d’économiste en chef exige aussi de bonnes qualités de communicateur. On est souvent sollicité pour expliquer des situations complexes et il faut pouvoir les vulgariser pour bien les faire comprendre.

Vous avez entamé votre carrière chez Statistique Canada. Cela a dû être une bonne école ?

Absolument. Après mon bac en administration des affaires et ma maîtrise en sciences de la gestion et économie appliquée à HEC, j’ai travaillé durant cinq ans comme économiste à Statistique Canada. On travaille sans cesse avec les données et, là, j’ai appris comment elles étaient créées, compilées, traitées et analysées. Comment bien les mettre en perspective. Ç’a été une très bonne école.

Vous êtes un spécialiste des cycles économiques, mais comment réagit-on quand un évènement comme la pandémie vient rompre aussi violemment un cycle ? Comment peut-on prévoir une éventuelle sortie de crise ?

En partant, on essaie de comprendre la nature de la crise et d’évaluer combien de temps elle va durer. Ce qui a été surprenant avec celle que l’on vient de vivre, ç’a été sa rapidité. Habituellement, un an après le creux d’une crise, on est encore dans le cycle de la crise. Ce qui n’a pas été le cas l’an dernier.

La pandémie a créé une chute violente de l’économie, mais un an après, on s’est retrouvé avec une reprise spectaculaire. On va être revenu au Canada au niveau prépandémie dès le quatrième trimestre et c’est aussi le cas aux États-Unis.

Le Québec s’en est un peu mieux sorti que le reste du Canada. On a connu une fin d’année 2020 très surprenante avec un niveau de croissance du produit intérieur brut d’avant la crise. L’Ontario a plus souffert du confinement prolongé et ç’a été plus laborieux.

Vous prévoyez que l’économie du Québec fera mieux en 2021 que l’économie canadienne. À quel moment peut-on statuer que l’économie n’est plus en mode rattrapage et que la reprise est là pour de bon ?

La croissance économique va être plus forte au Québec à 7 %, contre 6,3 % pour l’économie canadienne, et on prévoit un taux de croissance de 3,5 % au Québec pour 2022.

L’économie québécoise devrait bientôt être revenue en mode expansion, on a presque fini le rattrapageL alors que c’est lus long en Ontario. Le long confinement et la fermeture prolongée des écoles ont pénalisé beaucoup l’emploi chez les femmes. La troisième vague a été très difficile pour l’économie de l’Ontario.

Parallèlement à cette reprise, l’économie québécoise fait face à des phénomènes particuliers comme la surchauffe du marché immobilier ou la pénurie de main-d’œuvre. Cela vous inquiète-t-il ?

Pour ce qui est de la pénurie de la main-d’œuvre, la situation est dramatique pour certains secteurs d’activité, comme la restauration, mais la menace qui pèse, c’est que cette pénurie nuise aux occasions d’affaires et freine l’investissement et l’expansion des entreprises, faute de travailleurs.

Pour l’immobilier, la construction résidentielle a enregistré une hausse de 40 % au premier trimestre au Canada — c’est énorme. Les chiffres d’avril sont encore très forts. Les transactions immobilières ont aussi enregistré un pic ce printemps, mais cela commence à baisser légèrement.

Est-ce essentiellement l’effet des taux d’intérêt plancher qui est l’origine de cette effervescence ?

Les taux ont favorisé l’abordabilité du logement et le télétravail a permis aux gens d’acheter des maisons plus loin. Cela a eu un impact généralisé sur le marché et poussé les prix à la hausse, ce qui est en train d’annuler les gains d’abordabilité que généraient les bas taux d’intérêt.

La reprise économique que l’on observe tant ici qu’aux États-Unis a réanimé le spectre d’une forte inflation. Est-ce qu’il s’agit d’un phénomène passager, selon vous ?

C’est certain qu’une activité économique plus forte génère de l’inflation, mais on fait face aussi à un effet arithmétique. Un taux d’inflation de 5 % sur un an aux États-Unis, ça paraît élevé. Mais, en mai 2020, le baril de pétrole était à 25 $US et, là, il est revenu au-dessus des 70 $ US. Les prix de l’essence et des biens qui sont transportés ont augmenté, mais la situation devrait se rééquilibrer.

Les prix de certaines matières premières ont aussi beaucoup augmenté en raison de la forte demande, mais là, on voit notamment dans le bois d’œuvre que la production s’ajuste à la demande.

Vous n’entrevoyez donc pas de mouvement à la hausse des taux d’intérêt pour ralentir l’activité économique et réduire les risques d’inflation ?

Les banques centrales ne devraient pas hausser leur taux d’ici la fin de 2022. La Banque du Canada a évoqué récemment l’éventualité d’une hausse, mais seulement pour aviser les marchés qu’elle se ferait de façon très graduelle, mais ce ne sera pas à court terme.

Une hausse de 25 centièmes de point est pas mal plus dramatique aujourd’hui qu’en 2011 alors que le taux d’endettement des ménages est beaucoup plus élevé. L’impact sera plus fort.

Le gouvernement fédéral s’est lourdement endetté pour répondre à la crise et éviter la catastrophe. Est-ce que notre niveau d’endettement vous inquiète ?

Le niveau de la dette canadienne est passé de 31 % à 51 % du PIB du pays, mais les décideurs politiques ont décidé, avec raison, qu’ils avaient un rôle à jouer. Ç’a été un choc, mais déjà les gouvernements fédéral et du Québec observent une hausse de leurs revenus fiscaux. Notre niveau d’endettement est beaucoup plus viable que celui de 100 % aux États-Unis ou de 200 % au Japon.
https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-07-06/jimmy-jean-vice-president-economiste-en-chef-et-stratege-de-mouvement-desjardins/belle-perspective-pour-le-quebec.php

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https://finance.yahoo.com/news/1000-la-gaucheti-acquired-groupe-180000907.html

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One bad/one good news today.

The bad: This is a HUGE blow to the city

The good: MTL 3rd fastest growing tech hub in N.A major cities (31.4% 2015-2020)

https://news.yahoo.com/tech-workers-moving-bay-area-102029684.html

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Est-ce quelqu’un arrive à mettre la main sur l’étude originelle de CBRE? Je ne la trouve pas sur leur site.

Also forgot about this one too haha

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I tried looking for it but couldn’t. I think it is data compiled from CBRE’s yearly scoring tech talent reports.

J’ai l’impression qu’Axios a certaines exclusivités sur les études de CBRE. C’est dommage, j’aimerais comprendre d’où viennent leurs données et comment sont-ils arrivés à leurs trouvailles. Je voulais aussi voir les situations dans d’autres villes, comme Vancouver, Austin, Miami, Ottawa… bref.

Déçu, jusqu’à ce qu’une me prouve le contraire et qu’on trouve l’étude originelle!

https://www.cbre.us/-/media/cbre/countryunitedstates/us-research/major-reports/2021/scoring-tech-talent-media-folder/2021-scoring-tech-talent.pdf here ya go! hot off the press.

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Many thanks!

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Investissements étrangers à Montréal Une demi-année record

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Montréal International annonce une valeur d’investissements record de 1,86 milliard de dollars, 40 projets démarrés et 6300 emplois créés ou maintenus de janvier à juin 2021.

La pandémie n’a pas ralenti les investissements étrangers sur le sol montréalais. Montréal International annonce une valeur d’investissements record de 1,86 milliard de dollars, 40 projets démarrés et 6300 emplois créés ou maintenus de janvier à juin 2021.

Publié le 14 juillet 2021 à 5h00

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Isabelle Massé

Isabelle Massé La Presse

Un milliard de plus qu’en 2017

À la même date, l’an dernier, Montréal International comptabilisait des investissements étrangers de l’ordre de 1,4 milliard de dollars et 37 projets. Ceux-ci s’élevaient à 2,233 milliards pour l’année complète de 2020. En 2017, à mi-parcours, la somme se chiffrait à 871 millions. « Montréal se vend beaucoup mieux qu’il y a 10 ans », justifie Stéphane Paquet, PDG de Montréal International, en entrevue. « L’idée d’y faire des affaires a crû progressivement. La place qu’on occupe en intelligence artificielle joue aussi pour beaucoup. C’est une ville de tech où il se passe quelque chose. »

Le PDG estime cette première moitié d’année « remarquable ». « Notre meilleure à vie, affirme-t-il. Ce qu’il y a d’intéressant est qu’on a 24 bébés COVID-19, soit des dossiers qu’on a ouverts après mars 2020, après la fermeture des frontières. Ce ne sont pas que des projets d’avant la pandémie. »

Secteurs priorisés en temps de COVID-19

Les équipes de l’organisation ont rapidement analysé les secteurs qui avaient des chances de connaître une croissance malgré la COVID-19 : jeux vidéo, cybersécurité et intelligence artificielle notamment. « Des secteurs où Montréal tire son épingle du jeu », souligne Stéphane Paquet.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Stéphane Paquet, PDG de Montréal International

« On a intensifié la prospection dans les marchés porteurs », ajoute Alexandre Lagarde, vice-président, investissements étrangers, de Montréal International. « La France représente 35 % de nos résultats du premier semestre ; les États-Unis (notamment la côte ouest), 60 %. Mais ça ne nous a pas empêchés de diversifier nos activités dans les marchés où on n’avait pas d’image de marque. Nos 40 projets fermés au 30 juin proviennent de 13 pays (Finlande, Turquie, Liban, Allemagne, Royaume-Uni, Tunisie…). On est aussi une ville universitaire avec un bon bassin d’étudiants. »

Montréal International pense atteindre, d’ici décembre, des investissements totalisant de 2,5 à 3 milliards. « Le pipeline de projets qu’on a réussi à renouveler est quand même bon malgré l’incertitude économique et les variants », note Alexandre Lagarde.

Missions virtuelles

Malgré la fermeture des frontières, Montréal International a organisé des missions commerciales, mais virtuelles. « On a eu 348 embauches depuis le début de l’année, c’est beaucoup », dit Stéphane Paquet.

Voyager virtuellement a permis à Montréal International de mettre un pied dans des coins où elle n’était pas ou que peu allée, comme au Cameroun. « Je ne suis pas certain que si on avait dû prendre l’avion, on aurait essayé le Cameroun, admet Stéphane Paquet. On va assurément y retourner en mission virtuelle. »

L’organisation s’assurera aussi d’un recrutement en continu grâce à un nouveau site conçu à l’interne (talentmontreal.com). « On a un bassin de 35 000 personnes sur la planète, de la Colombie, du Cameroun, de la Belgique, de la France ou encore du Maghreb qui veulent travailler à Montréal, dit M. Paquet. Surtout du secteur des TI. »

Futur modèle hybride

Quand la pandémie sera chose du passé, MM. Paquet et Lagarde s’attendent à un retour des voyages et des rencontres en personne pour amorcer et conclure des contrats. Mais les activités virtuelles seront aussi privilégiées. « Il y aura des gens dans les avions, mais on serait un peu fou d’abandonner les bonnes pratiques qu’on a développées pendant la pandémie et qui fonctionnent », dit le PDG.

« Il y a des marchés où on n’a pas le choix d’être présents physiquement, car notre présence est garante du sérieux de notre démarche, dans certains pays européens ou au Japon par exemple, poursuit Alexandre Lagarde. Mais la pandémie nous a apporté une flexibilité sur le plan de la stratégie de prospection. »

Pour un centre-ville grouillant

Montréal International considère l’apport étranger comme un levier de la relance économique du centre-ville. « Ces trois dernières années, on y a attiré plus de 3 milliards d’investissements qui ont créé plus de 12 000 emplois, calcule Stéphane Paquet. C’est la Place Ville Marie au grand complet ! Depuis le début de l’année, les investissements s’élèvent à 1 milliard pour 3398 emplois. Éventuellement, ce seront des gens dans les tours de bureaux, lorsqu’elles vont rouvrir, et qui vont faire vivre les restos, les boutiques, les dépanneurs. Qui vont mettre de la vie dans le centre-ville. Les investisseurs étrangers vont contribuer à la relance du centre-ville. »

Montréal International estime que les filiales étrangères représentent 1 % des établissements dans le Grand Montréal, emploient 10 % des travailleurs et contribuent à 20 % du PIB. Leurs achats à des fournisseurs québécois sont évalués à 17 milliards par année.https://www.lapresse.ca/affaires/2021-07-14/investissements-etrangers-a-montreal/une-demi-annee-record.php

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Mais… Mais j’pensais que l’incompétence de Valérie Plante et son focus “vie de quartier” étaient néfastes pour l’économie de la ville, et que Montréal avait perdu en crédibilité à l’international! Que seul Mononc’ Denis pouvait tout régler ça… :wink:
/s

Après ça, ce serait l’fun d’arrêter de dire qu’elle fait un mauvais travail. Améliorer les quartiers, ça crée des endroits où les gens veulent vivre, travailler, s’épanouir. Même chose pour les entreprises. Pas les tours de 400m quasi-vides, avec des acheteurs d’un peu partout qui y vivent à peine. En plus, 2020-2021 sont les deux plus grandes années, alors qu’on traverse en plus une pandémie. Avec tous ces points, ça va faire, le Plante-Bashing.
(en général, pas nécessairement sur ce forum)

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C’est pour cela qu’on ne les a pas entendu sur la cure d’amaigrissement du siège social de l’IATA ? Pas un mot. Pas un tweet. Rien. Nada. Ils s’en battent les reins royalement. La team de Montréal International qui se bat pour attirer des investissements ne change pas au gré des élections ! Et si leurs chiffres sont bons on va toujours applaudir mais ce que moi je reproche à Plante c’est surtout le fait de trop rarement (jamais?) convoquer des points de presse pour parler de l’économie de la Métropole! À part pour annoncer des petites sommes ça et là dédiées à l’installation de structures en bois colorées pour faire faire « revivre » la ville. C’est bien trop maigre.

Un projet de 10 milliards pour le réaménagement du parc Jean-Drapeau ? Super pourquoi pas un projet d’ordre économique de 5 milliards à côté ? Je sais pas. Ils n’ont pas d’idées ? On a vu comment ils ont réagi publiquement au dévoilement du Maestria je n’oublierais jamais ! Médias, Twitter, Facebook, la mairesse, les conseillers, les nanani, les nanana à fond la caisse pour dénoncer un stunt. Un projet « pharaonique » (rohlolo). Les grands projets ça leur donne de l’urticaire. Ils ne veulent surtout pas y être associés. Ça se voyait qu’ils espéraient fort qu’il ne se fasse jamais. D’ailleurs ils ont promis un PPU encore plus stricte en terme de hauteurs au centre-ville. Ça va aider.

Je ne suis pas d’accord avec les accusations de bashing parce que c’est comme si toute critique devenait irrecevable. D’autres crient au sexisme, mansplaining et je ne sais quoi d’autre dès que Plante est attaquée. Ça rend le débat vraiment toxique. Coderre s’est fait taper de partout lors de sa dernière année. Il y a même eu un article où on lui reprochait de rouler dans un VUS. Il ne se passait pas un jour sans une couverture négative sur lui ! Plante a été épargnée en 2017 car on ne savait rien d’elle. Elle n’avait encore rien montré! Aujourd’hui c’est une autre game et c’est normal qu’elle soit critiquée à son tour.

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Complètement d’accord que personne est immunisé de critiques. Cependant, certaines critiques sont plus faciles à défendre que d’autres, et c’est relativement difficile de critiquer Montréal au niveau développement économique ces temps ci. Surtout que des investissements ‘‘d’ordre économique’’, c’est pas vraiment dans leur partage de compétences.

Voici les dépenses du budget 2021. Quelles dépenses et investissements changerais-tu?
Lien pour info: https://montreal.ca/articles/budget-2021-et-pdi-2021-2030

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Toutefois, je me questionne à quel point le rôle de la mairesse (ou du poste de maire en générale) a de l’influence sur l’économie. Dans le cas de projets immobilliers, il est vrai qu’ils peuvent avoir une bonne influence mais dans le cas des projets annoncés en 2021, est-ce que c’est n’est tout simplement pas la conjecture économique qui favorise Montréal et le Québec?

Bien sur, elle n’a pas détruit l’économie comme certains le prétende, mais je me demande à quel point elle est responsable du succès actuel.

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En fait je ne parle pas du budget de la ville et de la répartition des dépenses. Mais de comment l’administration réagit face aux potentielles opportunités ou se bat contre des décisions qui vont à l’encontre de ses intérêts. On le voit avec l’IATA où c’est silence radio. L’affaire de la coupe du monde où on se dit « déçus de choix de Québec » au lieu de chercher à se battre à négocier jusqu’au bout. Je sais pas, c’est très attentiste comme attitude en général. Quand tu penses au fait que c’est grâce à Coderre et ses contacts que l’entente avec la F1 a été récemment prolongée de 2ans alors qu’il n’est même pas maire je me pose des questions sur le leadership de l’administration actuelle. Et la réaction de Plante biensûr a été de se dire inquiète de l’attitude de Coderre dans le dossier etc etc. Donc elle aurait préféré que rien ne se fasse ? C’est de ce genre de choses que je parle. C’est peut être subjectif mais c’est vraiment mon ressenti.

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Attention. Juste parce que c’est pas dans les médias ça ne veut pas dire qu’il ne se passe rien… Je connais des gens dans l’administration Plante et il y a beaucoup de négociations qui se sont faites avec Québec en coulisses, notamment par rapport à la Coupe du Monde.

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*Pas grâce à Coderre… Coderre aime dire que c’est lui! Faut pas non plus tout lui donner.
C’est sûr qu’il y a un équilibre entre tout s’approprier (Coderre) et ne rien ou très peu s’approprier.

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Ce n’est pas lui qui l’a dit directement. Il y a eu des articles qui sont sortis disant qu’il a aidé le ministre de l’économie à obtenir l’entente.
Tu prends pour acquis que le gars est sorti inviter les medias pour se frapper la poitrine alors que non :rofl: