Nouvelles culturelles

ComediHa ! est en train de finaliser l’achat du Groupe Juste pour rire (JPR), insolvable depuis mars dernier, a appris La Presse . Cette transaction, qui devra obtenir l’aval des tribunaux, donnera des allures de monopole à ce groupe établi à Québec.

Selon nos informations, colligées auprès de plusieurs sources au fait du dossier, les autres finalistes qui convoitaient le spécialiste de l’humour ont été informés qu’ils n’étaient plus sur les rangs. Les détails de l’accord doivent être présentés au juge David R. Collier, de la Cour supérieure du Québec, lundi prochain. Le magistrat supervise la procédure en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).

Joint par La Presse lundi, le contrôleur Christian Bourque, de la firme PwC, a expliqué qu’il ne pouvait offrir de détails sur le processus en cours.

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Code promo (BIXIMURAL) pour obtenir 15% de rabais au Block Parties du Fesival MURAL dans l’infolettre Bixi.

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Magnifique hommage à un grand artiste en ce samedi matin à la cathédrale Marie-Reine du monde pour les funérailles de Jean-Pierre Ferland. Juste à coté, la Place du Canada avait des airs de poésies, de lettres, un peu de tristesses et beaucoup de nostalgies. Tout cela dans un décors enchanteur. Le Centre-Ville était encore plus beau et plus agréable.


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Cyndi Lauper lance sa tournée d’adieu à Montréal le 18 octobre!

Cyndi Lauper has announced a farewell tour. Getting its name from the breakout hit on her 1983 debut, She’s So Unusual, the Girls Just Wanna Have Fun Farewell Tour kicks off October 18 in Montreal, Quebec, and lasts on through December 5 in Chicago, Illinois

Je peux pas croire qu’elle a 70 ans!!

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La Cour supérieure et son juge Martin Castonguay approuvent la vente du groupe Juste pour rire à ComediHa!. La transaction, dont certains détails restent à régler, devrait avoir lieu ultérieurement pour confirmer l’acquisition par l’entreprise de Québec.

Le montant de la vente n’a pas été dévoilé, mais concerne la grande majorité des actifs excluant le bâtiment du boulevard Saint-Laurent, à Montréal, qui doit faire l’objet d’une transaction distincte.

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Une bonne nouvelle car cette institution purement québécoise, mais au rayonnement international, restera dans les mains d’entreprises bien de chez nous.

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Je ne sais pas trop où déposer ça, mais dans les dernières années, la majorité des annonces de concerts d’envergure fait en grande partie par Live Nation et compagnie, ne s’arrête plus à Montréal. On est vraiment en train de perdre du poids à ce niveau là, et je ne sais pas comment m’expliquer ce grand revirement.

Y’a pas si longtemps, le Centre Bell était le 3e aréna le plus achalandé au monde https://www.journaldemontreal.com/2012/11/12/troisieme-amphitheatre-le-plus-achalande-au-monde

Live Nation n’a pas des parts d’evenko? (moins de 50% sinon evenko ne peut pas obtenir de subventions pour ses événements)

Ajout : Live Nation a 49% d’evenko depuis 2019

https://www.tvanouvelles.ca/2019/12/19/des-americains-mettent-la-main-sur-49--devenko

C’est peut être la que le bas blesse, Evenko est à la merci de la volonté de Live Nation qui perçoit sûrement Montréal comme un marché secondaire.

Dire qu’à une époque les shows venait ici en priorité, avant Toronto.

Donald Sutherland has passed away at the age of 88.


Donald Sutherland est décédé à l’âge de 88.

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Concert en plein air de l’Orchestre Métropolitain au parc Pilon, situé dans le quadrant Sud-Ouest de l’intersection Pie-IX/Henri-Bourassa

S’il n’y a qu’un spectacle à voir à Montréal Complètement cirque, eh bien, c’est celui-là. Cette petite troupe d’artistes montréalais, sortis de la cuisse des 7 Doigts, nous a offert mercredi soir l’une des performances de cirque contemporain les plus originales et inspirantes des dernières années.

Résumé

Critique de Play Dead Le cirque réinventé

PHOTO ALEXANDRE GALLIEZ, FOURNIE PAR COMPLÈTEMENT CIRQUE

Une des scènes de Play Dead, avec à l’arrière-scène Ruben Ingwersen et Natasha Patterson

S’il n’y a qu’un spectacle à voir à Montréal Complètement cirque, eh bien, c’est celui-là. Cette petite troupe d’artistes montréalais, sortis de la cuisse des 7 Doigts, nous a offert mercredi soir l’une des performances de cirque contemporain les plus originales et inspirantes des dernières années.

Publié le 11 juillet

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Jean Siag
Jean Siag La Presse

On a cru un instant que les Australiens de Circa ou même que les virtuoses de Gandini allaient nous offrir le spectacle coup de cœur de cette édition. Eh bien, non.

Non seulement les six artistes montréalais de People Watching – tous des finissants de l’École nationale de cirque de Montréal – nous ont offert le spectacle coup de cœur du festival, mais ils ont aussi créé un des spectacles de cirque contemporain les plus marquants des dernières années.

Exit les quilles de jonglerie, les sangles, le trapèze ou la roue Cyr… Play Dead est l’équivalent d’un long plan séquence de 70 minutes au cours duquel les six interprètes – tous dans la vingtaine – nous offrent le meilleur de ce que l’on peut voir en danse acrobatique.

La mise en scène, d’une fluidité magistrale, parvient à créer un continuum dans lequel les transitions se fondent littéralement aux pièces de résistance du spectacle.

L’action est campée dans un appartement type. Sofa, lampe, armoire, table de cuisine. C’est dans ce décor intimiste que les six personnages de Play Dead feront connaissance, créeront des liens, s’attacheront, se disputeront, s’aimeront, se distanceront, bref, c’est le lieu où les rapports humains qui les unissent seront explorés, décortiqués, célébrés.

PHOTO ALEXANDRE GALLIEZ, FOURNIE PAR COMPLÈTEMENT CIRQUE

Sabine Van Rensburg et Natasha Patterson dans un des nombreux duos de Play Dead

Le thème, en soi, n’est pas nouveau, mais les chorégraphies acrobatiques qu’a créées ce collectif – il s’agit de son premier spectacle – sont époustouflantes.

Bien sûr, le fait qu’ils soient tous liés dans la vie (ils ont passé beaucoup de temps ensemble pendant la pandémie) ajoute une couche de vérité au spectacle, mais il y a une intensité et une sincérité dans le geste qui, combinées aux mouvements – dont certaines acrobaties jamais vues avant –, rendent ce spectacle tout à fait singulier.

Il y a un petit quelque chose de cinématographique dans Play Dead, les références des créateurs proviennent d’ailleurs du 7e art (le Suédois Roy Andersson ou le Grec Yórgos Lánthimos).

Qu’il s’agisse des éclairages (notamment avec cette lampe qui se promène dans un long segment dramatique), de cette impression d’un plan séquence dont nous parlions plus tôt ou encore des personnages, qui jouent chacun un rôle dans cette pièce acrobatique qu’on pourrait qualifier de « comédie dramatique ». Une étiquette qu’on n’aurait jamais posée sur un spectacle de cirque avant.

Une comédie, oui, à travers ces nombreux duos dansés. Il y a en effet des moments assez cocasses dans Play Dead, et dès l’ouverture, lorsqu’un des personnages fait mine de parler à une des filles, visiblement désintéressée, qui hoche la tête par politesse, tout en reculant… Mais tout cela est entrecoupé de moments assez tendus et inquiétants aussi, et parfois même touchants, qui donnent la chair de poule.

Des segments qui nous rappellent un peu les débuts des 7 Doigts ; les cofondatrices du collectif Gypsy Snider et Isabelle Chassé ont d’ailleurs travaillé sur ce spectacle comme conseillères artistiques.

Il reste que ce collectif-ci nous mène ailleurs. Sans appareil de cirque et sans paroles, il nous fait sourire et nous émeut. Ces six artistes, qui ont l’ambition de réinventer le cirque de demain, viennent de relever la barre bien haut. Retenez bien leurs noms : Brin Schoellkopf, Jarrod Takle, Natasha Patterson, Jérémi Lévesque, Sabine Van Rensburg et Ruben Ingwersen.

En espérant qu’ils ne s’arrêteront pas là.

Consultez la page de Play Dead Relisez notre entrevue avec le collectif

Play Dead

Du collectif People Watching

À la TOHU, Jusqu’au 14 juillet

9/10

Ils écrivent à deux depuis près de 20 ans, à raison de plus d’un roman par an. Des polars historiques et ésotériques qui cumulent les trois millions de lecteurs à ce jour et sont traduits dans plus d’une quinzaine de langues.

Résumé

Mystères du passé et énigmes à quatre mains

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

Éric Giacometti et Jacques Ravenne

Ils écrivent à deux depuis près de 20 ans, à raison de plus d’un roman par an. Des polars historiques et ésotériques qui cumulent les trois millions de lecteurs à ce jour et sont traduits dans plus d’une quinzaine de langues.

Publié à 1h28 Mis à jour à 7h00

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Laila Maalouf
Laila Maalouf La Presse

On rencontre les écrivains français Éric Giacometti et Jacques Ravenne alors qu’ils sont de passage – pour la toute première fois – au Québec en juin, le temps de quelques évènements en librairie pour présenter le dernier-né de leur série autour du policier franc-maçon Antoine Marcas, La clef et la croix.

À les voir se renvoyer les blagues et compléter la pensée de l’autre, on voit tout de suite qu’ils s’entendent comme larrons en foire. Une union assez extraordinaire en soi, puisque si les duos sont assez courants chez les auteurs de polars, ils sont les seuls en France parmi leurs contemporains — mais surtout les seuls à durer depuis aussi longtemps.

« On a tout à fait confiance dans le regard de l’autre, dit Jacques Ravenne, parce qu’on sait qu’un écrivain qui écrit seul, quand il est mal parti, il va jusqu’au bout et le bouquin est mauvais. On écoute toujours avec intérêt la prise de position de l’autre, on ne discute jamais. Quand Éric dit qu’il faut refaire le chapitre, il faut le refaire. »

C’est une vieille histoire d’amitié qui aurait perduré même s’il n’y avait pas eu les livres.

Jacques Ravenne

Il faut dire que les deux romanciers se connaissent depuis les bancs d’école, à Toulouse. « À l’époque, intervient Éric Giacometti, nous lisions les mêmes livres sur les mystères, les Templiers, le Graal, et on y croyait vraiment. Toulouse est à côté de départements régionaux qui sont menés par des légendes comme celle des Cathares, par exemple. Et pendant plusieurs années, on est allé faire des fouilles. »

Un tournant décisif

Des années plus tard, ils croyaient « un peu moins » à ces légendes et avaient pris des chemins différents, sans se perdre de vue pour autant. D’abord enseignant de français puis chercheur en littérature, Jacques Ravenne s’était tourné vers la politique, tandis qu’Éric Giacometti avait une carrière journalistique toute tracée. Après une série d’articles qu’il a écrits et qui mettaient à mal la franc-maçonnerie, son vieil ami, lui-même franc-maçon, s’est mis en tête de l’« éclairer » sur une autre facette de la confrérie.

C’est de là que leur est venue l’idée de créer un personnage de héros franc-maçon policier, « qui puisse permettre au lecteur qui n’est pas franc-maçon de voir ce qui se passe en loge », explique Éric Giacometti.

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

Éric Giacometti et Jacques Ravenne

Le succès de leurs romans aidant, ils disent rapidement adieu au journalisme et à la politique pour écrire le genre de livres qu’ils ont toujours aimé lire. Des histoires de mystères et de légendes anciennes, qui cherchent à surprendre les lecteurs et à les entraîner hors de leur zone de confort, selon l’ancien journaliste.

Dans La clef et la croix, on se retrouve d’un côté en 1809, dans l’entourage de Napoléon, à l’époque où celui-ci fait emprisonner le pape ; de l’autre, on suit de nos jours la quête du policier Antoine Marcas sur les traces d’un mystérieux aïeul, Tristan Marcas, qui le mènera jusqu’au parc des Monstres, non loin de Rome, alors qu’un riche magnat de la mode meurt dans des circonstances suspectes.

Plus de 80 % des faits historiques sont vrais dans la partie sur Napoléon, avance Jacques Ravenne. Et si c’est lui le passionné d’histoire, alors qu’Éric Giacometti se plaît plutôt à insérer des références technologiques ou scientifiques à la partie contemporaine du roman, tous les deux écrivent en parallèle sur les deux lignes narratives qu’ils choisissent pour chaque roman, puis s’échangent les textes afin de limiter les variations de style et d’adapter l’évolution des personnages.

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

Éric Giacometti et Jacques Ravenne

Dans chacun de leurs romans avec Antoine Marcas (ils ont également une série avec Tristan Marcas durant la Seconde Guerre mondiale), l’énigme varie, mais la quête d’Antoine demeure, nous révélant chaque fois un nouveau morceau du casse-tête concernant son aïeul.

Chaque roman remonte un fil ; et on a encore au moins assez de thématiques pour écrire 10 autres romans !

Éric Giacometti

« Ce qu’on essaie toujours, c’est de faire connaître aux lecteurs des endroits ou des histoires qui sont peu connus, mais qui nous ont marqués, ajoute-t-il. » Des lieux et des récits insolites qu’ils découvrent au gré de leurs voyages, comme ça a été le cas au Québec.

Et sans vouloir nous en dévoiler davantage, ils nous assurent avoir déjà trouvé matière à plus d’un roman lors de leur découverte de la Belle Province, qui devrait tôt ou tard appartenir au décor d’une nouvelle intrigue. À suivre.

La clef et la croix

Éric Giacometti et Jacques Ravenne

JC Lattès

450 pages

Des duos fréquents… et parfois célèbres

Le polar est un genre qui se prête bien à la collaboration entre auteurs ; ces dernières années, beaucoup de romanciers ont uni leur plume à celle d’autres écrivains ou d’experts le temps d’un livre — ou plus. La Suédoise Camilla Läckberg a fait appel au mentaliste Henrik Fexeus pour sa trilogie avec la détective Mina Dahbiri et l’expert en magie Vincent Walder. On pense aussi à Louise Penny, qui a coécrit État de terreur avec Hillary Clinton, ou encore à James Patterson, qui a signé deux titres avec Bill Clinton (Le président a disparu et La fille du président). Et derrière le pseudonyme de Lars Kepler se trouve depuis 15 ans le couple d’auteurs suédois Alexandra Coelho Ahndoril et Alexander Ahndoril, qui ont signé neuf enquêtes autour de l’inspecteur Joona Linna, dont L’araignée (publié en français en mars dernier). Parmi les autres nouveautés des derniers mois, les Norvégiens Jørn Lier Horst et Thomas Enger ont fait paraître ensemble l’hiver dernier Que le meilleur gagne, une collaboration qui leur a permis d’allier l’expérience d’enquêteur du premier à celle de journaliste d’enquête du second. Et tout récemment, en mai, est paru Le Steve McQueen, un thriller franco-britannique coécrit par deux grands noms du polar, Caryl Férey et Tim Willocks, qui – fait inusité – ont rédigé leurs chapitres chacun dans sa langue.

Trois nouveautés écrites à quatre mains

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Les chiffres officiels ne sont pas encore sortis, mais des commerçants et même le maire de Baie-Saint-Paul estiment que le Festif! aurait attiré plus de monde cette année.

Résumé

Plus de monde au Festif! 2024

Par Dave Kidd 6:00 AM - 21 juillet 2024

Temps de lecture : 2 minutes

Les chiffres officiels ne sont pas encore sortis, mais des commerçants et même le maire de Baie-Saint-Paul estiment que le Festif! aurait attiré plus de monde cette année.

Manon Boily de P.H. Ménard

Manon Boily et Gilles Ménard de la station-service et dépanneur P.H. Ménard du boulevard Leclerc disent avoir connu leur meilleur Festif!. « C’est le plus gros en termes de ventes. J’avais prévu le coup », dit le propriétaire qui n’a pas manqué de marchandise.

Coralie Girard et Ève Soulard du Diapason

Ève Soulard du Diapason confie elle aussi avoir fait de « meilleures affaires cette année. On a plus de clients et on a vu plus de monde que l’an passé », dit-elle.

Nicolas Bellon du restaurant Ah la Vache ! , de la rue Saint-Jean-Baptiste, a fait de bonnes ventes. « C’est sensiblement comme l’an dernier, mais je pense qu’il y a eu plus de monde », dit-il.

Rencontré au spectacle surprise en hommage aux Cowboys Fringants, le maire Michaël Pilote pense lui aussi « qu’il y a plus de monde » cette année.

« Je n’avais jamais vu autre de personnes au Parvis. Partout dans les médias on parle du Festif! et de Baie-Saint-Paul. C’est toute une promotion. Je passe une très belle fin de semaine. Je m’amuse, je rentre tard », continue-t-il en riant.

Patrick Lavoie et sa conjointe Karine Latulippe

Le préfet de la MRC de Charlevoix Patrick Lavoie assistait lui aussi à ce spectacle. « Je suis ici depuis mercredi », dit-il. « J’adore les moments de découvertes. On ne voit pas ça ailleurs. Ici, on est vraiment dans une autre game. C’est un festival à échelle humaine », je suis un fidèle du Festif! », conclut-il.

Les deux politiciens ont donné leur coup de cœur à ce spectacle présenté sur les terrains de la MRC de Charlevoix.

L’année dernière, les organisateurs du Festif! parlaient de 45 000 visiteurs.

Préserver et réparer des œuvres est un art en soi. Précieux et indispensable. La Presse a visité l’atelier du service de restauration et de conservation du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), dirigé par Richard Gagnier. Huit employés permanents s’y consacrent à la protection et à la rénovation de la collection du musée, qui comprend près de 47 000 œuvres.

Résumé

Dans l’atelier de restauration du Musée des beaux-arts de Montréal L’art de restaurer l’art

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Richard Gagnier, chef du service de restauration et de conservation du MBAM

Préserver et réparer des œuvres est un art en soi. Précieux et indispensable. La Presse a visité l’atelier du service de restauration et de conservation du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), dirigé par Richard Gagnier. Huit employés permanents s’y consacrent à la protection et à la rénovation de la collection du musée, qui comprend près de 47 000 œuvres.

Publié à 1h24 Mis à jour à 5h00

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Texte : Éric Clément
Texte : Éric Clément La Presse


Photos : Alain Roberge
Photos : Alain Roberge La Presse

Historique de l’atelier

Le service aujourd’hui responsable de la restauration et de la conservation des œuvres au MBAM a pris son envol en 1964, à l’initiative du directeur du musée de l’époque, David Carter. « Trois Américains assumaient à temps partiel la restauration des peintures tout en maintenant leurs pratiques privées en territoire américain, explique Richard Gagnier, actuel directeur du service. M. Carter avait ouvert en 1964 un poste de restaurateur permanent aux arts décoratifs. »

Dès 1978, un poste de restauration des peintures est créé, suivi d’un autre pour les œuvres graphiques (1980) puis, en 1991, d’un poste de technicien aux cadres des tableaux et d’un poste pour la conservation préventive des œuvres.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

La restauratrice Johanne Perron intervient sur une estampe du graveur belge Stradanus (1523-1605).

Actuellement, le service a cinq restaurateurs. Richard Gagnier, restaurateur en chef, est spécialisé en art contemporain (peinture, sculpture, installation, nouveaux médias). Johanne Perron est la restauratrice aux arts graphiques. Agata Sochon restaure les peintures anciennes. Valérie Moscato restaure les peintures modernes et contemporaines. Nathalie Richard est restauratrice des sculptures et des arts décoratifs.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Johanne Perron montre un filigrane, soit un dessin imprimé dans l’épaisseur de l’estampe de Stradanus, qui se voit par transparence et qui indique la provenance du papier.

Trois techniciens travaillent aussi dans le service. Les cadres des tableaux sont du ressort de Sacha-Marie Levay. Les montages et encadrements des œuvres sur papier, d’Isabelle Goulet. Et la conservation préventive, d’Ana Melissa Ramos-Becerra. « Ces postes sont épaulés par des postes temporaires de technicien ou de restaurateur », dit Richard Gagnier.

Son mandat

L’atelier de restauration s’occupe des œuvres qui ont besoin de réparation, de celles placées en réserve – qui ont besoin d’être entretenues (conservation préventive) – et des œuvres récemment acquises. Le service est responsable de faire en sorte qu’elles soient entreposées, manipulées et présentées de façon adéquate, notamment dans les conditions de température et d’humidité appropriées.

« Il faut éviter les chocs thermiques, dit M. Gagnier. Pour les œuvres photographiques, idéalement, elles doivent être dans des réserves à 12-15 °C environ, pour ralentir les réactions physico-chimiques et réduire les dégradations. »

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Le facteur le plus négatif pour les œuvres est souvent le facteur humain, dit Richard Gagnier. « L’œuvre peut chuter, être accrochée. Les cadres les protègent, mais ils ont souvent une valeur historique. Ils ont souvent été créés par les artistes et font partie de l’objet d’art. Il faut en tenir compte. »

Le service est aussi responsable du transport des œuvres, de leur réception ou de leur envoi vers d’autres musées. Les restaurateurs assistent aussi les commissaires lors de l’exposition des œuvres afin qu’elles soient éclairées selon la modalité qui convient et protégées, si nécessaire, par un plexiglas.

PHOTO INSTITUT CANADIEN DE CONSERVATION, FOURNIE PAR LE MBAM

Dynastie des Qing (1644-1911), Chine, trône impérial, XVIIIe siècle, bois laqué et doré. Collection MBAM, legs Adaline Van Horne.

Pour certaines réparations, le service fait appel à des ressources extérieures, comme l’Institut canadien de conservation (ICC), le Centre de conservation du Québec ou des entreprises comme DL Héritage. Pour restaurer de grandes sculptures, par exemple, ou quand on a besoin d’un microscope pour étudier la constitution d’une peinture avant de procéder à sa restauration. Ou encore pour des projets particuliers, comme la restauration d’un trône impérial chinois de la collection du musée par Amanda Salmon, restauratrice à l’ICC, conseillée par la spécialiste des laques orientales Marianne Webb.

Exemples de restauration

La restauration est une intervention minutieuse en solitaire, même si des échanges sont courants entre restaurateurs pour transmettre leur savoir. Richard Gagnier présente, ci-dessous, le travail de restauration de trois à quatre mois qui sera entrepris pour Vue de la Côte-des-Neiges depuis la rue Sherbrooke, une huile de 1933 de la peintre Kathleen Moir Morris, qui a fait partie, en 2015, de l’expo sur le groupe de Beaver Hall, co-commissariée par Jacques Des Rochers, conservateur de l’art québécois et canadien (avant 1945) au musée.

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La restauratrice Nathalie Richard a travaillé sur une sculpture de l’Inuit Ennutsiak (1896-1967). L’objet fera partie de la nouvelle présentation de la collection d’art inuit du musée, intitulée ᐅᐅᒻ ᒪᖁᑎᒃ uummaqutik : essence de la vie, dès novembre prochain.

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Le MBAM a adopté une acquis dans le domaine des cadres de peintures. Au musée depuis 1991, Sacha-Marie Levay nous parle de la valorisation d’un cadre français ancien pour embellir Nature morte aux grenades, de la peintre française Émilie Charmy (1878-1974). L’œuvre fera partie d’une expo sur la galeriste parisienne Berth Weill (1865-1951), du 10 mai au 7 septembre 2025.

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La passion de Richard Gagnier

Richard Gagnier est arrivé au MBAM en 2007 pour diriger le service. Il arrivait du Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), où il avait été, dès 1984, assistant-restaurateur, puis restaurateur. Auparavant, il avait fait une maîtrise en restauration-conservation à l’Université Queen’s, à Kingston, après avoir étudié la chimie et l’histoire de l’art à l’Université de Montréal. Car la restauration requiert des connaissances en sciences et en art.

« Quand j’ai fait mon bac en chimie, une émission d’Andréanne Lafond à Radio-Canada durant laquelle elle interviewait un restaurateur d’œuvres m’a complètement interloqué. Ça m’a amené à Kingston, où je me suis spécialisé dans les pratiques de l’art contemporain. »

Regardez-le raconter la restauration qu’il va effectuer sur La conduite récente de Larry (1966), une œuvre en PVC et kapok de la Canadienne Joyce Wieland (1931-1998) qui sera exposée au musée dès février 2025.

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Né en 1955, Richard Gagnier, qui a aussi été commissaire d’exposition, prendra sa retraite en octobre. « Je vais retourner faire du commissariat, dit-il. Travailler comme consultant et profiter de la vie, car c’est un métier très exigeant. »

Comment devient-on restaurateur ?

Au Canada, Queen’s est la référence universitaire pour devenir restaurateur. Avec un programme comparable aux grandes universités américaines qui enseignent la restauration d’art comme Oberlin, en Ohio, NYU à New York et l’Université Buffalo State. La restauration s’est généralisée dans les musées canadiens dans les années 1970-1980 grâce à des aides publiques. « Presque 45 % des postes de restaurateurs ont ensuite disparu à cause de coupes, dit Richard Gagnier. De ce fait, Queen’s produit une dizaine de restaurateurs par an pour tenir compte du marché. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Agata Sochon intervient sur la peinture Marée basse, Murray Bay (1884), de Henry Sandham.

Être restaurateur requiert une grande soif de connaissances. Et une acuité du regard. « Mon mentor au MBAC, Marion Barclay, m’a appris à regarder, dit Richard Gagnier. À détecter des choses. La lisibilité est importante pour savoir si on retouche ou pas. Aujourd’hui, les gens sont noyés d’images. Lorsqu’ils voient l’objet réel, ça n’a presque pas de matérialité pour eux. Ils veulent toucher. C’est problématique et on doit l’empêcher ! Le regard, c’est majeur. »

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Je ne suis pas fan de Céline Dion, mais cette performance à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques est juste magnifique

En plus, l’Hymne à l’amour est une des plus belles chansons françaises.

Sur la chaîne YouTube de France TV

La sublime performance de Céline Dion lors de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024

“Si je dois revenir chanter, ce sera pour les Jeux Olympiques.”

4 ans après sa dernière apparition sur scène, la sublime performance de Céline Dion qui reprend “L’hymne à l’amour” d’Édith Piaf pour conclure la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Paroles de l'Hymne à l'amour

Le ciel bleu sur nous peut s’effondrer
Et la Terre peut bien s’écrouler
Peu m’importe si tu m’aimes
Je me fous du monde entier

Tant qu’l’amour innondera mes matins
Tant qu’mon corps frémira sous tes mains
Peu m’importe les problèmes
Mon amour, puisque tu m’aimes

J’irais jusqu’au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais
J’irais décrocher la Lune
J’irais voler la fortune
Si tu me le demandais
Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais
On peut bien rire de moi
Je ferais n’importe quoi
Si tu me le demandais

Si un jour, la vie t’arrache à moi
Si tu meurs, que tu sois loin de moi
Peu m’importe si tu m’aimes
Car moi je mourrais aussi

Nous aurons pour nous l’éternité
Dans le bleu de toute l’immensité
Dans le ciel, plus de problème
Mon amour, crois-tu qu’on s’aime?
Dieu réunit ceux qui s’aiment

Paroles : Édith Piaf / Musique : Marguerite Monno | 1950

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Merci d’avoir publié cet extrait magistral de l’ouverture des jeux par notre Céline nationale. Heureux retour de cette diva dont le parcours exceptionnel d’un événement à l’autre nous surprendra toujours. :clap:t2: :clap:t2: :clap:t2:

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Paris sera toujours Paris et Céline sera toujours Céline. C’est ce que je retiens de cette cérémonie d’ouverture des premiers Jeux olympiques d’été dans la Ville Lumière depuis un siècle.

Résumé

Céline et les Jeux de Paris : l’apothéose

IMAGE TIRÉE D’UNE VIDÉO DES SERVICES DE DIFFUSION DES JEUX OLYMPIQUES

Céline Dion lors de sa prestation du haut de la tour Eiffel, vendredi soir


Chantal Guy
Chantal Guy La Presse

Paris sera toujours Paris et Céline sera toujours Céline. C’est ce que je retiens de cette cérémonie d’ouverture des premiers Jeux olympiques d’été dans la Ville Lumière depuis un siècle.

Publié à 2h01 Mis à jour à 5h00

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Je chiale contre les Jeux olympiques, et tout ce que ça cache de sombre derrière l’image grandiose, puis chaque fois j’ai le motton en regardant des milliers de gens travailler comme des fous pour nous offrir un spectacle universel tout en montrant le meilleur du pays hôte, avec ce que cela impose comme clichés à revisiter.

Mais jamais je n’avais été aussi stressée avant une cérémonie d’ouverture des Jeux. À Paris, vraiment ? Après les attentats de 2015 et l’actualité brûlante ? Avec la possibilité de perturbations innombrables ? Après les rocambolesques élections législatives ? Après avoir vu sur Netflix l’un des rares films catastrophes français, intitulé Sous la Seine, avec des requins qui mangent tout le monde ?

Après qu’on s’est demandé pendant des semaines si Céline allait être là, et si on allait la voir peut-être s’effondrer en direct devant des millions de téléspectateurs ?

Parlant de Céline, j’ai rarement vu un retour aussi bien orchestré, assez pour avoir l’impression d’avoir un peu été roulée dans la farine avec le documentaire Je suis : Céline Dion. On la croyait au bout du rouleau, et la voilà flamboyante avec Scott Price dans la tour Eiffel illuminée comme pour un show de Pink Floyd, clôturant de façon magistrale une longue cérémonie de plus de quatre heures par l’Hymne à l’amour d’Édith Piaf, l’une des plus belles chansons du répertoire français, incarnant comme jamais le clou du spectacle.

Voyez la prestation de Céline Dion à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris

Un clou qui m’est rentré dedans, comme de raison. J’étais épuisée après des mois de conjectures et quatre heures de télévision, en plus d’avoir été traumatisée par son documentaire. Pour ne rien arranger, j’étais au téléphone avec ma mère en sanglots, pendant que je répondais sur mon iPhone à mes amis adorateurs de Céline submergés par l’émotion. Comment ne pas l’être ?

Rappelons une chose : cette cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, on en parlait comme d’une catastrophe annoncée depuis au moins un an. La première à ne pas se tenir dans un stade, mais dans les lieux emblématiques de la ville, avec un défilé des athlètes en bateaux sur la Seine.

Et quel plus beau décor que Paris, ce musée à ciel ouvert qui, contrairement à Londres ou Berlin, a été épargné par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ? Comme si Paris avait besoin d’une carte postale, alors que c’est l’une des villes les plus visitées au monde.

PHOTO RICHARD HEATHCOTE, ASSOCIATED PRESS

La délégation américaine naviguant sur la Seine lors de la cérémonie d’ouverture

Et pourtant, quelle beauté. C’est bien pour ça qu’on ne se lasse pas de Paris, dont la vie se renouvelle sans cesse comme une mauvaise herbe entre les monuments impressionnants.

Ce spectacle hors normes, mis en scène par Thomas Jolly, n’était pas parfait, parce que les spectacles des Jeux olympiques sont toujours trop longs de toute façon. La logistique est démente, la captation compliquée, il faut être un peu masochiste pour accepter un tel contrat. Il m’a cependant donné encore plus envie de voir sa version de Starmania qui sera bientôt présentée au Québec.

Je me souviens avoir été impressionnée par la discipline et la perfection de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Pékin, mais celle de Paris est venue me toucher droit au cœur, probablement parce que je suis francophone, que j’adore cette ville et, bien sûr, because Céline Dion, qui rallie non seulement la francophonie, mais toute la planète.

J’ai regardé la cérémonie à Radio-Canada, la seule chaîne que je captais à la campagne. Horrifiée par les quatre ou cinq publicités agressantes qu’on nous infligeait dans des moments de crescendo du spectacle. Je comprends qu’il faut financer la délégation de journalistes radio-canadiens sur place, mais c’est un tel manque de respect envers le public et les artisans que je n’en reviens tout simplement pas. J’ai vraiment craint que le service public nous scrappe le moment Céline vers la fin.

Un bilan s’impose à Radio-Canada : on ne traite pas les téléspectateurs comme ça. Sans oublier que l’animation de Martin Labrosse et Céline Galipeau ne marquera pas les mémoires, tellement elle était fade.

Évidemment, les réactionnaires habituels, avec leur vision amidonnée de la Nation, voient dans cette cérémonie la décadence de la France et, encore une fois, la fin de la civilisation. Parce qu’il y avait des drags, du triolisme, Philippe Katerine tout nu et Aya Nakamura swinguant du Aznavour devant l’Académie française. Certains y voient une attaque contre les symboles de la France, alors qu’on vient de les magnifier et de les actualiser, en rappelant que Paris est encore une fête où tous devraient être conviés.

PHOTO ZHANG YUWEI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le groupe Gojira aux fenêtres de la Conciergerie de Paris, vendredi soir

J’avoue avoir tripé en voyant le groupe métal Gojira performer avec des aristocrates guillotinés dans la prison de la Conciergerie, où Marie-Antoinette a été enfermée avant son supplice. La Révolution est sûrement le bout le plus heavy de l’histoire de France.

De voir aussi le soleil se coucher sur Paris, malgré la pluie qui embuait les caméras, laissant place à l’apparition de la Ville Lumière, justifiait la longueur du spectacle, pour montrer qu’on n’y dort jamais. Paris brûle-t-il ? Non, ça brille. Comme Lady Gaga, comme le « voguing » sur un pont de la capitale.

Que ça plaise ou pas, Paris a brillé de tous ses feux dans cette cérémonie d’ouverture qu’on condamnait d’avance à l’échec et qu’on va crucifier pour avoir seulement voulu montrer aussi la France d’aujourd’hui.

« La terre peut bien s’écrouler, peu m’importe si tu m’aimes, je me fous du monde entier », a chanté Céline, à la hauteur des espérances qu’elle crée, comme d’habitude.

C’est comme ça qu’on l’aime, et qu’on aime la France.

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100 ans de concerts dans les parcs « Campbell » (malheureusement pas dans le parc Campbell-Ouest)
gratuits

Montreal’s free summer concert series celebrates its 100th year

“You’re going to cry, you’re going to smile, you’re going to jump, definitely dance,” says Joseph Sarenhes, as a featured music artist in Montreal’s Campbell Concerts series which runs through August. Anastasia Dextrene reports.

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Starmania, stars d’ici

Starmania, spectacle prophétique créé il y a plus de 40 ans par Luc Plamondon et Michel Berger, est devenu une œuvre ancrée dans l’actualité. Discussion avec les Québécois de cette nouvelle production enfin arrivée chez nous après avoir été acclamée par un million de spectateurs en France.

Résumé

Starmania au Québec Quand ils arrivent en ville

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Cinq membres de la troupe de Starmania devant la Place Bell à Laval. Sur la photo, William Cloutier (interprète de Johnny Rockfort), Gabrielle Lapointe (Cristal), Heidi Jutras (Marie-Jeanne), Miriam Baghdassarian (Sadia) et David Latulippe (Zéro Janvier).

Plusieurs ont cru que le public avait fait le tour de Starmania. Mais voilà qu’une nouvelle version fait entrer cette œuvre dans l’intemporalité. Acclamée par un million de spectateurs en France, la troupe débarque enfin chez nous. Une autre occasion de s’enorgueillir du talent des artistes québécois.

Publié à 7h00

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Mario Girard
Mario Girard La Presse

Les artistes québécois qui font partie de la nouvelle production de Starmania forment un noyau tricoté serré. On sent beaucoup de complicité entre David Latulippe (Zéro Janvier), Miriam Baghdassarian (Sadia), Gabrielle Lapointe (Cristal), William Cloutier (Johnny Rockfort) et Heidi Jutras qui, depuis janvier dernier, interprète le personnage de Marie-Jeanne.

Quand on les interviewe tous les cinq, les blagues et les fous rires sont faciles et nombreux. Après la réponse d’un des interprètes, il n’est pas rare d’entendre un « c’est beau ce que tu viens de dire » de la part d’un autre.

Les artistes québécois ont chanté dans les plus grandes villes de France au cours des 18 derniers mois. Ils se sont surtout produits sur l’immense plateau de la Seine musicale, à Boulogne-Billancourt, là où cette nouvelle production de l’opéra rock de Luc Plamondon et Michel Berger a été créée en novembre 2022 sous la direction de Thomas Jolly, ce prodigieux metteur en scène dont le nom est maintenant sur toutes les lèvres depuis la cérémonie d’ouverture des JO de Paris.

Lisez l’entrevue avec Thomas Jolly

Mais pour ces chanteurs, majoritairement à l’aube de leur carrière, chanter devant le public québécois est un sommet dans cette grande aventure. « Le public français nous offre un accueil fantastique, mais on est sûrs que ça sera encore plus fort ici », m’a confié David Latulippe.

J’ai fait partie des journalistes québécois qui ont assisté en France à la création de cette nouvelle production dont la mise en scène est à couper le souffle. Comme Luc Plamondon l’avait exigé en 1979, lors de la création de l’œuvre, les artistes québécois occupent la moitié des rôles principaux. Laissez-moi vous dire qu’ils sont tous à la hauteur de la situation.

La troupe arrive donc au Québec avec environ 285 représentations au compteur. « On donnera la 300e représentation du spectacle à la Place Bell, le 10 août, à 20 h », m’a dit fièrement Miriam.

Même si Starmania est un énorme spectacle musical, rien ne laissait présager qu’il allait de nouveau rencontrer le succès. « On sentait bien que ça se passait bien lors des répétitions, dit David Latulippe. Mais on n’est jamais sûr de rien. Un spectacle comme celui-là, ça peut durer 30 ou 100 soirs. La réponse a été incroyable. »

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Un public varié

Justement, qui vient voir Starmania en France ? « Au début, c’était surtout ceux qui connaissaient l’œuvre, dit Miriam Baghdassarian. Avec le temps, on a vu arriver des jeunes. » Il faut dire que la troupe est jeune et que le cadre imaginé par Thomas Jolly a tout pour plaire à la jeune génération.

Les spectateurs québécois verront le même spectacle qui a été présenté en France. Rien n’a été réduit ou retiré. La Place Bell de Laval sera équipée d’une immense scène où les éléments de décors et les prouesses scéniques pourront être pleinement déployés. « Le décor et le format de la scène font en sorte qu’on ne peut pas jouer n’importe où, explique Heidi Jutras. Il y a plusieurs exigences techniques. »

On a beaucoup dit que cette nouvelle mouture est aujourd’hui perçue comme une sorte de prophétie. « C’est fou de voir ce constructeur de gratte-ciel qui, par soif de pouvoir, se lance en politique, dit William Cloutier. La fin de Starmania, c’est l’écroulement de la plus haute tour de l’Occident à la suite d’un attentat terroriste. C’était un spectacle qui était une utopie du pire. On arrive en 2024 et on se rend compte que beaucoup de choses avaient été annoncées. »

Et que dire de ce président de la République qui épouse un sex-symbol pour gonfler sa notoriété ? Et de l’omniprésence des médias ? Et de la montée de la violence ?

Ceux qui iront voir le spectacle à Laval feront sans doute ces mêmes observations. De spectacle visionnaire, Starmania est devenu, 40 ans après sa naissance, d’une troublante actualité.

« Les personnages portent en eux des enjeux très contemporains, reprend William Cloutier. Sadia est trans, Ziggy est homosexuel et il n’est pas réduit uniquement à cette caractéristique. Même Johnny Rockfort, qui pourrait être son intimidateur, ne fait jamais allusion à son homosexualité. C’est dit, c’est assumé, comme aujourd’hui. »

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Le talent avant la célébrité

L’un des thèmes de Starmania est l’obsession de la célébrité. J’ai voulu savoir si, après plusieurs mois de représentations en France, nos artistes québécois sont devenus de grandes vedettes chez nos cousins. Ma question les a fait rire. « Les filles portent toutes des perruques sur scène, dit Gabrielle Lapointe. Nous sommes donc méconnaissables en dehors de ça. »

Miriam Baghdassarian, qui fait une flamboyante Sadia, a eu la surprise un jour de se faire demander un égoportrait avec des admirateurs. Elle en était très fière. « On m’a ensuite demandé si je faisais partie des danseuses », lance-t-elle en riant.

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Les interprètes ont toutefois remarqué la présence de spectateurs d’origine asiatique complètement fous du spectacle. « Certains sont venus nous voir une vingtaine de fois, dit Miriam Baghdassarian. Ils arrivent habillés dans des costumes qui ressemblent aux nôtres. C’est fou ! »

Bien sûr que les artistes québécois de la troupe seront mis en valeur lors des représentations au Québec. Certains se feront remplacer une fois par semaine. Mais Heidi Jutras, William Cloutier et Gabrielle Lapointe, qui n’ont pas de doublure, devront être présents à chaque représentation, ce qui ne les rend pas malheureux. Et s’il vous arrive quelque chose, que faites-vous ? ai-je demandé, d’un air inquiet. « Il ne peut rien nous arriver », dit Gabrielle Lapointe en souriant.

Il n’y a pas doute, ces jeunes artistes n’ont pas à quitter l’univers souterrain de leur personnage. Le soleil, ils l’ont déjà trouvé. Et visiblement, comme l’a écrit Plamondon, ils veulent être heureux avant d’être vieux.

À la Place Bell du 6 au 18 août

Consultez le site du spectacle

Résumé
Résumé

Starmania Un questionnaire qui s’étend sur l’asphalte

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Cinq membres de la troupe de Starmania devant la Place Bell à Laval. Sur la photo, William Cloutier (interprète Johnny Rockfort), Gabrielle Lapointe (interprète Cristal), Heidi Jutras (interprète Marie-Jeanne), Miriam Baghdassarian (interprète Sadia) et David Latulippe (interprète Zéro Janvier)

Depuis la création de cette nouvelle production, en novembre 2022, les interprètes ont vécu toute une gamme d’émotions. Ils en parlent sans filtre, sans jouer les automates.

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Mario Girard
Mario Girard La Presse

Quel a été le moment le plus exaltant que vous avez vécu ?

David Latulippe : « Je chante grâce à ma mère. J’étais un petit garçon un peu perdu. C’est elle qui a eu l’idée de m’envoyer suivre des cours de musique et de m’acheter un piano. Lorsqu’elle est venue voir le spectacle à Paris et que j’ai vu ses larmes, ce fut un moment à la fois dur et très beau. »

Heidi Jutras : « C’est nettement le premier show que j’ai fait en Marie-Jeanne. C’était en février dernier, à Nantes. Quand le spectacle commence, il y a la tour de Monopolis qui tourne. C’est notre premier contact visuel avec la salle. Quand j’ai vu les 4500 spectateurs, je me suis dit : oh mon Dieu ! La petite Heidi de 10 ans qui rêvait de chanter devant un public réalisait son rêve. »

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Gabrielle Lapointe

Gabrielle Lapointe : « Je pense que ce moment n’est pas arrivé. Je vais le vivre ici au Québec. J’ai fait les auditions à 16 ans, j’ai commencé à faire le spectacle à 18 ans. Je suis partie avec mon petit bagage m’installer à Paris. Enfin, mes amis et ma famille que j’ai quittés pendant deux ans vont pouvoir me voir scène. Je vais brailler, c’est sûr. »

Miriam Baghdassarian : « Après avoir fait le spectacle environ 250 fois, un soir, il y a un truc qui n’a pas marché. Quand je chante Naziland, une voiture doit arriver derrière moi. Je me suis retournée et elle n’était pas là. J’ai pris pleinement conscience de la formidable école dans laquelle j’étais. En un quart de seconde, on a dû improviser. C’était angoissant, mais en même temps exaltant. »

William Cloutier : « Outre le soir de première où le poids du monde a quitté mes épaules, je dirais que le moment le plus exaltant fut quand Luc Plamondon m’a découvert. Il est venu me voir chanter dans un spectacle que je faisais avec Lunou. On dit qu’on choisit de faire Starmania. Moi, c’est Starmania qui m’a choisi. »

Et le moment le plus angoissant ?

Gabrielle Lapointe : « Un soir à Reims, alors que je descendais du plafond accrochée à un harnais, il y a eu un problème technique. Tout s’est arrêté. Je suis remontée très vite et redescendue très vite. J’ai eu très peur. Après, on m’a expliqué que c’était impossible que je tombe. Mais j’aurais aimé le savoir avant [rires]. »

Miriam Baghdassarian : « À un moment, il y a eu des problèmes dans ma famille qui vit ici. Je n’entrerai pas dans les détails. Et moi, j’étais en France et il fallait que je continue à chanter tous les soirs. Mon personnage extériorise beaucoup de choses. Ça m’a aidée à passer à travers cet instant difficile. »

William Cloutier : « Vocalement, on fait un véritable marathon. On interprète de grandes chansons. C’est angoissant quand on sait qu’on est en difficulté, mais qu’il faut le faire. On se demande si ça va tenir. Étrangement, avec l’adrénaline et le public, il y a une magie qui opère. »

David Latulippe : « En décembre 2022, ça faisait deux mois que le spectacle roulait. J’ai eu une grosse grippe et j’étais très malade. Le problème, c’est que ma doublure était aussi malade. Il y a un soir, je n’avais pas le choix, j’ai dû chanter [c’est lui qui interprète le spectaculaire Blues du businessman]. Je suis sorti de scène en crise de panique. C’était terrible. »

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Heidi Jutras (à gauche) et Gabrielle Lapointe

Heidi Jutras : « Pour moi ce fut l’apprentissage du spectacle. Au départ, j’entrais dans la troupe comme doublure. Une fois arrivée à Paris, en janvier 2023, j’ai appris que j’allais tenir le rôle de façon régulière. Ça change tout. Ça multiplie le stress. »

Quel est le point commun que vous avez avec votre personnage ?

Gabrielle Lapointe : « Cristal fait un gros changement dans sa vie. Elle était une présentatrice de télé et elle devient terroriste. Ça ne me ressemble pas. Je suis très indécise dans la vie. Là où on se rejoint, c’est dans notre quête de la vérité. Elle change de camp parce qu’elle veut respirer. »

Heidi Jutras : « Il y a un côté très solitaire chez Marie-Jeanne dans lequel je me sens bien. J’ai souvent besoin de recharger les batteries seule. Elle se questionne beaucoup. J’ai cette constante remise en question. Quand j’arrive à la fin de Complainte de la serveuse automate, je me sens proche d’elle. »

William Cloutier : « Johnny Rockfort est mon antipode. C’est intéressant à jouer pour quelqu’un qui n’est pas habité par la violence. C’est le côté résistant qui nous unit. Il refuse de se soumettre à l’autorité. Il cherche sa place dans un monde qui ne lui ressemble pas. Moi, je me sers de mes chansons pour passer des messages. »

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Miriam Baghdassarian et David Latulippe

David Latulippe : « Zéro Janvier cache toujours sa véritable personnalité, sauf lorsqu’il chante Le blues du businessman. Il se laisse aller dans son corps. C’est donc le seul moment où je peux chanter comme moi, bouger comme je veux. Là, on se retrouve tous les deux. »

Miriam Baghdassarian : « J’arrive à être Sadia dans presque tout sauf que je ne tue pas les gens et je ne les manipule pas [rires]. Je suis une personne très calme dans la vie. Mais Sadia m’a montré que les émotions qu’elle vit, tout le monde peut les vivre. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Cinq membres de la troupe de Starmania devant la Place Bell à Laval. Sur la photo, William Coutier

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Cinq membres de la troupe de Starmania devant la Place Bell à Laval. Sur la photo, Gabrielle Lapointe, Miriam Baghdassarian (au centre) et David Latulippe

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