Northvolt McMasterville

Est-ce que ça aurait été mieux d’avoir un BAPE et de ne pas avoir de projet du tout? Le même BAPE qui a rejeté le tramway de Québec du revers de la main?

Clairement il y a quelque chose qui fonctionne pas avec les procédés actuels. Il y a sûrement un meilleur moyen de faire l’examen environnemental de projets sans passer par un processus qui dure des année.

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Et surtout d’être transparent sur ce prix ! Les citoyens sont assez intelligents pour comprendre les enjeux et les bénéfices du projet mais on a essayé de nous caché les différents points faibles du projet comme dans l’espoir qu’on ne s’en aperçoive pas ou qu’on ne pourrait pas les comprendre. Ça donne ce genre de climat de méfiance de la part de la population et des médias. À mon avis, c’est une erreur qui aurait pu être évitée par par la CAQ.

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Si le BAPE ne fonctionne pas, alors c’est au gouvernement de le mettre à jour, puisqu’il s’agit d’une de ses entités. Mais que les règles soient les mêmes pour tous alors ! C’est cette maudite ingérence du gouvernement, qui décide au cas par cas, qui doit se soumettre aux règles, et qui a droit à une faveur qui dérange (entre autre) dans ce cas-ci.
Mais oui, on peut se demander si on avait vraiment les moyens pour ce projet-là… Pas besoin de retourner sous Duplessis et vendre nos ressources à 1¢/tonne juste pour attirer des entreprises ici. Les ressources ne se sauveront pas. Si les entreprises y sont réellement intéressées, elles payeront le juste prix, au lieu qu’on leurs donne sur un plateau d’argent, en finançant et subventionnant la construction et la production !

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Ce type d’ententes est devenu fréquent et ne vise qu’à museler les gens pour limiter la contestation légitime de certaines décisions. Un piège qui n’est rien d’autre qu’une sorte de bâillon.

Northvolt dit avoir découvert que « des bombes artisanales » ont été placées cette fin de semaine sous de la machinerie du site de sa future usine, en Montérégie.

Dans un communiqué de presse émis en début d’après-midi, lundi, Paolo Cerruti, PDG de Notthvolt Amérique-du-Nord, affirme que ces engins ont été déposés « dans l’intention manifeste de blesser nos travailleurs et présumément de ralentir nos activités ».

Les dispositifs de déclenchement n’ont toutefois pas fonctionné, selon la compagnie qui dit être en contact avec les forces de l’ordre.

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Pour répondre aux critiques sur la destruction de nombreux milieux humides sur le site de Northvolt, l’entreprise et le gouvernement ont insisté sur la décision d’en préserver plusieurs. Mais seront-ils viables sur un terrain transformé par un mégaprojet industriel ? Le ministère de l’Environnement a refusé de répondre aux questions du Devoir, tandis que l’entreprise assure que ces milieux naturels vont perdurer.

Au moment d’autoriser la destruction de 138 000 m2 de milieux humides et l’essentiel des secteurs boisés du terrain de Northvolt, le gouvernement Legault et l’entreprise ont mis l’accent sur la protection de certaines zones, dont près de la moitié de la superficie de milieux humides.

Le ministère de l’Environnement du Québec a alors soutenu que « le projet ne comporte pas d’empiètement significatif dans les milieux jugés plus sensibles du site », en citant la préservation de « l’ensemble des cours d’eau et leurs rives », mais aussi « les milieux humides qui constituent un habitat de reproduction potentiel pour certaines espèces comme le petit blongios ».

Northvolt se réserve le droit de lancer des actions en justice contre les membres de son comité de liaison avec la communauté s’ils partagent des informations identifiées comme étant « confidentielles » par l’entreprise dans le cadre des travaux du comité.

Le Devoir a obtenu copie de la version finale de l’« engagement » que la vingtaine de membres du comité de liaison doivent signer afin de pouvoir participer à cette instance mise sur pied par Northvolt. Ce comité doit se réunir « à quelques reprises » chaque année, et ce, durant la phase d’implantation du complexe industriel en Montérégie.

Le fabricant de batteries suédois Northvolt annonce le début des travaux de construction du premier bâtiment de son complexe technologique de Saint-Basile-le-Grand et McMasterville.

Expliquant avoir obtenu les autorisations du ministère de l’Environnement et tous les permis municipaux nécessaires, la direction de Northvolt donne le coup d’envoi officiel de son vaste projet Northvolt Six de fabrication de batteries pour les véhicules électriques, le plus grand complexe industriel du genre au Canada.

Dans un communiqué, « l’entreprise annonce que des travaux importants auront lieu du lundi au samedi de 7 h à 21 h » sur le site de Saint-Basile-le-Grand et de McMasterville.

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Northvolt répète qu’elle doit aller vite pour lancer la fabrication de ses cellules de batteries. La patience ne semble pas être une vertu de ses clients. En Europe, BMW vient d’annuler une commande de cellules de batteries qui frôle les 3 milliards CAN.

Malgré ce revers, qui s’ajoute à une semaine mouvementée sur le Vieux Continent pour l’entreprise établie à Stockholm, cela ne change rien à ses intentions en territoire québécois, assure-t-elle.

« Cette décision [de BMW] n’a aucun impact sur notre projet en Amérique du Nord, indique une porte-parole, Emmanuelle Rouillard. Nous poursuivons les activités de construction en cours sur le site. »

Au moment d’écrire ces lignes, jeudi, le géant allemand de l’automobile n’avait pas répondu aux questions de La Presse envoyées par courriel.

Selon divers médias allemands, Northvolt n’aurait pas été en mesure de respecter les modalités d’un contrat conclu avec BMW en 2020 pour l’approvisionnement de cellules de batteries – la dernière étape avant l’assemblage des batteries lithium-ion.

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La construction va continuer, mais au ralenti, malgré l’annonce de la priorisation de l’usine en Suède

Usine Northvolt : les projets d’expansion au ralenti

Après avoir tout fait pour accélérer l’approbation de son projet d’usine en Montérégie, la compagnie Northvolt annonce qu’elle va ralentir son plan d’expansion au Québec. La jeune pousse veut finaliser la construction de son usine suédoise avant celles du Québec et de l’Allemagne. Le gouvernement Legault, qui a accordé les permis dans l’urgence pour éviter à Northvolt un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), n’a pas réagi.

Le reportage de Jean-Philippe Hughes.

Northvolt, le géant suédois des batteries électriques, a surpris ses partenaires en annonçant mardi qu’il allait ralentir son plan de développement international pour se concentrer sur son usine dans le nord de la Suède.

Le groupe est engagé, entre autres, dans un projet d’usine géante en Montérégie, au sud de Montréal, pour un montant initial de 7,3 milliards de dollars.

Il a également deux autres projets de plusieurs milliards de dollars dans le nord de l’Allemagne et à Göteborg, en Suède.

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Et là là! :man_facepalming::sweat::-1:

Northvolt répète qu’elle n’est pas en mesure de dévoiler de détails sur le pompage et le rejet d’eau dans la rivière Richelieu pour alimenter ses futures usines en Montérégie. L’entreprise a pourtant entamé depuis plusieurs mois les démarches pour obtenir les autorisations nécessaires afin d’installer des conduites dès l’an prochain, a appris Le Devoir. La question suscite d’ailleurs des inquiétudes chez des citoyens de la région.

Pour exploiter ses usines Northvolt Six et Revolt, la multinationale suédoise entend pomper de l’eau dans la rivière Richelieu. Cette eau servira au refroidissement des équipements, mais aussi au « procédé de fabrication » des batteries. Après son utilisation, elle sera rejetée dans le cours d’eau — en respectant les « exigences » environnementales, assure l’entreprise.

Celle-ci refuse toutefois de donner des détails concernant ce volet du projet industriel financé par les gouvernements du Québec et du Canada, notamment en ce qui a trait aux volumes d’eau qui seront pompés et rejetés.

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" Nous sommes consternés par votre absence et votre mutisme, autant dans les discussions avec les instances de nos villes que dans la sphère publique et médiatique."
Une citation de Extrait de la lettre des deux maires adressée au ministre (Charette) de l’Environnement du Québec. R-C


Voilà le genre de ministre sensé promouvoir et défendre l’environnement. Le Québec n’a jamais été aussi inefficace et inapte vis à vis de l’environnement depuis que ce ministre est à la tête de cet important ministère janvier 2019. Benoit Charette (homme politique) — Wikipédia

Résumé

Les maires ont défendu Northvolt sans connaître l’impact environnemental

En public, ils se montraient rassurants, mais en privé, ils s’inquiétaient de ne rien savoir, révèle une lettre.

L'annonce du projet de Northvolt, le 28 septembre 2023.

L’annonce du projet de Northvolt, le 28 septembre 2023, en présence, notamment, des maires de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand, où se construit la méga-usine de batteries.

Photo : Radio-Canada

Publié à 4 h 00 HAE

Les maires de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand ont appuyé et défendu le projet de Northvolt, alors qu’ils ignoraient les impacts environnementaux, selon une lettre obtenue par Radio-Canada grâce à la Loi sur l’accès aux documents. « Nous sommes consternés par votre absence et votre mutisme », ont-ils écrit au ministre de l’Environnement, Benoit Charette, en quête d’informations pour rassurer leurs citoyens.

Le 28 septembre 2023, lors de l’annonce du plus gros projet industriel privé de l’histoire du Québec, Martin Dulac et Yves Lessard posaient fièrement aux côtés des premiers ministres François Legault et Justin Trudeau, une batterie de Northvolt dans les mains.

Nous saluons cette arrivée sur notre territoire et nous avons bon espoir qu’il s’agira d’un projet exemplaire à tous égards, déclarait alors le maire de McMasterville, très favorable.

Le maire de McMasterville, Martin Dulac.

Le maire de McMasterville, Martin Dulac, a accueilli le projet de Northvolt sur son territoire, à cheval avec le territoire de Saint-Basile-le-Grand.

Photo : Radio-Canada

En entrevue avec Radio-Canada, M. Dulac se disait rassuré par les réponses très claires de Northvolt sur les potentiels impacts environnementaux du projet. Le 4 octobre 2023, il affirmait même être enthousiaste par rapport au fait que lui et ses collègues étaient informés des tenants et aboutissants de ce projet-là.

Nous avons posé les mêmes questions que celles que se posent nos citoyens à l’heure actuelle. Nous avons obtenu des réponses qui étaient satisfaisantes.

Une citation de Martin Dulac, maire de McMasterville, le 4 octobre 2023, en entrevue avec Radio-Canada

Or, à ce moment-là, et durant les mois qui allaient suivre, le maire de McMasterville ignorait à peu près tout des impacts environnementaux du projet de méga-usine de batteries.

C’est ce qu’on découvre dans la lettre que lui et le maire de Saint-Basile-le-Grand ont fait parvenir au ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, le 19 janvier 2024.

Début de la lettre de deux pages écrite par les deux maires au ministre de l'Environnement.

Début de la lettre de deux pages écrite par les deux maires au ministre de l’Environnement.

Photo : Radio-Canada

Un ton bien différent en coulisses

Dans la lettre, de haute importance, les deux maires font part au ministre Charette de leur insatisfaction relativement au manque de communication et à l’absence de réponse qui émanent de votre ministère relativement à l’arrivée de l’entreprise Northvolt sur les territoires de Saint-Basile-le-Grand et McMasterville.

Les maires affirment avoir eu beaucoup de courage politique en s’efforçant de répondre à leurs citoyens, pour les rassurer, afin d’atteindre l’acceptabilité sociale, alors qu’ils n’avaient toujours pas obtenu de réponses à leurs questions. Des questions sur l’impact environnemental du projet, posées à maintes reprises au ministère, durant des mois.

Nous sommes consternés par votre absence et votre mutisme, autant dans les discussions avec les instances de nos villes que dans la sphère publique et médiatique.

Une citation de Extrait de la lettre des deux maires adressée au ministre de l’Environnement du Québec

Le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, avait lui aussi défendu le projet devant ses citoyens avant d’écrire cette lettre, mais avec un enthousiasme modéré. Il avait d’ailleurs publiquement remis en question l’absence d’examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour un projet d’une telle ampleur.

Un homme parlant devant un micro.

Le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard

Photo : Radio-Canada

Ça n’a pas empêché les services de sa municipalité de lancer les démarches pour délivrer un permis à l’entreprise, en janvier, avant même que les impacts environnementaux soient connus.

Devant ses citoyens, en octobre, au sujet de l’environnement, Yves Lessard avait affirmé : Il n’y aura pas de bruit. Ce n’est pas bruyant, ce n’est pas polluant, il n’y a pas d’odeur.

Il s’appuyait sur sa propre visite de l’usine de Northvolt en Suède, le même modèle qui verra le jour au Québec. Sauf que lors de sa visite en sol suédois, l’usine n’avait pas encore atteint son plein rendement. Il le sera en 2026 (Nouvelle fenêtre).

Une usine vue des airs.

La méga-usine de Northvolt au Québec sera construite sur le même modèle que celle qui se trouve dans le nord de la Suède.

Photo : Northvolt

Ça ne me rassure pas du tout, dit la résidente de McMasterville Jacinthe Villeneuve, à qui nous avons fait lire la lettre. Cette citoyenne s’implique depuis des mois pour demander plus de transparence autour de ce projet.

Elle rappelle que les élus locaux se faisaient très rassurants lors de leurs réponses aux citoyens, à l’automne 2023.

C’est un peu aberrant qu’ils aient voulu montrer que c’était un beau projet, alors qu’eux-mêmes n’avaient pas de réponses à leurs questions.

Une citation de Jacinthe Villeneuve, résidente de McMasterville.

Le terrain de Northvolt, vu du ciel, le 23 juillet 2024.

Le terrain de Northvolt en Montérégie, vu du ciel, le 23 juillet 2024.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

Les deux maires s’expliquent

Invité à expliquer les différences entre son discours public et privé, le maire de McMasterville nous a fait parvenir cette déclaration écrite : Il nous apparaissait important que le ministère vienne rencontrer directement notre population pour répondre aux préoccupations environnementales soulevées.

Nous étions satisfaits des réponses obtenues, mais la Ville n’avait pas à se substituer au ministère pour répondre aux enjeux environnementaux.

Une citation de Martin Dulac, maire de McMasterville, dans un courriel à Radio-Canada

Radio-Canada a demandé à obtenir le document « Questions-Réponses » que les maires ont envoyé au ministère de l’Environnement, mais cette demande a été refusée.

La Ville de Saint-Basile-le-Grand rappelle que le contexte de la lettre était de faire pression pour obtenir des séances d’information des fonctionnaires du ministère de l’Environnement avec les citoyens des deux municipalités.

Le ministère de l’Environnement avait d’abord promis ces séances d’information pour novembre 2023. Elles ont finalement eu lieu à la fin février.

Le maire Yves Lessard pense que la lettre a aidé, tout comme la discussion franche et constructive qui a suivi avec le ministre Charette.

Une salle pleine de gens.

Une séance d’information publique sur Northvolt avec des fonctionnaires provinciaux, à Saint-Basile-le-Grand, en février 2024.

Photo : Ville de Saint-Basile-le-Grand

Durant ces séances d’information, les fonctionnaires du ministère de l’Environnement ont été incapables de nommer les polluants que Northvolt rejettera éventuellement dans l’atmosphère ou dans la rivière.

Et si le ministère de l’Environnement ne répondait pas aux villes parce qu’ils n’ont pas eux-mêmes les réponses? Ce serait encore plus inquiétant! ajoute Jacinthe Villeneuve.

L’organisation des séances d’information a dû être orchestrée entre les différents ministères concernés en fonction de leurs dossiers respectifs, et ce afin de bien répondre aux questions des citoyens, explique le cabinet du ministre Benoit Charette, dans un courriel à Radio-Canada.

Benoit Charette, ministre de l'Environnement.

Benoit Charette, ministre de l’Environnement

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roussel

De plus, la judiciarisation du dossier à la même période où devaient se tenir les séances d’information nous a contraints de les reporter, ajoute son équipe. Entre-temps, une page web regroupant l’ensemble des informations était accessible et mise régulièrement à jour pour répondre aux préoccupations des citoyens.

Le gouvernement s’assure de bien soutenir et accompagner les municipalités pour qu’elles aient toute l’information nécessaire en vue de répondre aux interrogations de leurs citoyens.

Une citation de Cabinet du ministre de l’Environnement du Québec

Pendant que les maires cherchaient des réponses et que le ministère ne les donnait pas, les médias démontraient les impacts du projet sur les milieux humides, les boisés, les espèces fauniques ainsi que la rivière Richelieu.

Les messages qui sont véhiculés dans la presse sont autant vagues que nébuleux, et l’image de la compagnie Northvolt en fait les frais, de même que la crédibilité de nos municipalités, ont écrit Martin Dulac et Yves Lessard, dans leur lettre au ministre.

Il est déplorable de constater que votre manque de transparence et de leadership dans ce dossier risque de décourager les investisseurs étrangers à soumettre des projets d’envergure au Québec.

Une citation de Extrait de la lettre des deux maires adressée au ministre de l’Environnement du Québec

Les municipalités se disent toutefois satisfaites de la collaboration de l’entreprise Northvolt.

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Résumé

Northvolt rejettera du nickel dans l’air et du lithium dans la rivière Richelieu

De nouvelles normes devront être créées au Québec pour accueillir l’entreprise. Elle s’engage à les respecter.

Vue aérienne du terrain de Northvolt avec, en arrière-plan, la rivière Richelieu.

Le complexe Northvolt Six sera construit en bordure de la rivière Richelieu.

Photo : La Presse canadienne / Christinne Muschi

Publié à 4 h 00 HAE

Des documents publiés en Suède détaillent les impacts environnementaux de la giga-usine de batteries suédoise qui est semblable à celle construite au Québec. Northvolt promet que les rejets dans l’air et dans l’eau seront limités, sous les normes en vigueur. Mais certaines normes n’existent pas encore chez nous.

Lorsque le maire de McMasterville est revenu de sa visite en Suède, l’automne dernier, il a affirmé à ses citoyens qu’il n’y a pas d’émanations » et « pas de rejets dans les cours d’eau : Ce serait contradictoire, quand on fait la batterie la plus verte au monde.

On sait, depuis cette semaine, que Martin Dulac manquait d’informations sur les impacts environnementaux du projet .

En fait, l’étude d’impact réalisée en Suède (Nouvelle fenêtre) montre que Northvolt rejette des contaminants dans la rivière Skellefteäl et dans l’atmosphère. Des rejets plus bas que les normes européennes, mais des rejets quand même.

Le complexe est formé de plusieurs bâtiments.

La giga-usine de Northvolt au Québec sera développée sur le même modèle que celle construite dans le nord de la Suède (sur la photo).

Photo : Northvolt

Dans l’air, l’usine suédoise émet notamment du nickel, du cobalt, du lithium et de l’ammonium. Ce seront effectivement les mêmes produits au Québec, confirme Northvolt, mais les quantités pourraient varier pour s’adapter à la réglementation et à l’environnement québécois.

Comme les deux usines évoluent dans des cadres réglementaires différents, nous adaptons la conception de l’usine afin de respecter les normes environnementales en vigueur au Québec.

Une citation de Emmanuelle Rouillard-Moreau, porte-parole de Northvolt en Amérique du Nord

Dans l’eau, l’usine suédoise rejette du nickel, du cobalt et du lithium, entre autres. Au Québec, il n’existe actuellement aucune norme qui encadre le niveau acceptable de ces substances dans l’eau potable.

Le ministère de l’Environnement du Québec a prévenu qu’il va établir une norme pour ces contaminants s’ils ne sont pas présents dans la réglementation actuelle.

Les contaminants qui vont être émis seront acceptables sur le plan environnemental.

Une citation de Stefanos Bitzakidis, directeur régional du ministère de l’Environnement en Montérégie

La rivière Richelieu est la prise d’eau potable de 300 000 personnes vivant dans plusieurs municipalités de la Montérégie.

La rivière Richelieu traverse la Montérégie.

La rivière Richelieu traverse la Montérégie.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Selon l’avis de projet de l’usine de recyclage des batteries lithium-ion, la seule partie du projet qui sera soumise au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), l’entreprise va prélever de l’eau dans la rivière Richelieu pour refroidir son procédé. À la fin, cette eau sera traitée à l’aide des meilleures technologies accessibles afin de se conformer aux normes de rejet.

Durant la phase d’exploitation, Northvolt anticipe différents impacts, dont la modification de la qualité de l’air et la dégradation de la qualité de l’eau de surface. Il est aussi question de perturbations des poissons.

L’avis de projet évoque aussi des impacts sur la santé [humaine] issus de la dégradation de l’environnement (air, sols, eau).

Une manifestation à McMasterville, le 4 février 2024, avec de nombreux manifestants, dont un portant une tête géante de François Legault.

Une manifestation à McMasterville, le 4 février, afin de réclamer un examen du BAPE pour le projet de Northvolt.

Photo : Radio-Canada / Charlotte Dumoulin

Dans un document du ministère de l’Environnement publié en juillet, les fonctionnaires citent la Ville de McMasterville, dont le discours a évolué depuis l’automne : Les citoyens sont préoccupés par les possibles rejets toxiques dans la rivière Richelieu, affectant la faune, la flore et la qualité de l’eau potable. Ils craignent les émissions atmosphériques de polluants provenant du processus de recyclage, pouvant entraîner des risques pour la santé à court et à long terme.

Les risques du lithium

Le lithium, c’est psychoactif, ça a un effet sur le cerveau, les gens bipolaires prennent du lithium, rappelle la professeure de santé environnementale à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Maryse Bouchard.

Le lithium a des effets sur la santé mentale à des concentrations assez faibles, ajoute Benoit Barbeau, professeur spécialisé en traitement de l’eau potable à Polytechnique Montréal.

Les deux experts espèrent que les autorités établiront une norme québécoise : On n’aura d’autre choix que d’établir les règles du jeu, dit M. Barbeau.

Benoit Barbeau en entrevue.

Benoit Barbeau, professeur à Polytechnique Montréal

Photo : Radio-Canada

Maryse Bouchard, qui a déjà participé à la création d’une norme pour le manganèse dans l’eau potable, rappelle que c’est un travail de longue haleine qui passe par un projet de loi.

Il faudrait procéder très efficacement, très rapidement, à l’analyse du risque, de façon à faire adopter une norme officielle.

Une citation de Maryse Bouchard, professeure de santé environnementale à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

Réduire le risque d’accident chimique en Suède

Dans l’étude d’impact suédoise, on lit que les principales sources de risque pour l’opération ont été évaluées comme étant la manipulation de substances dangereuses pour l’environnement (principalement le nickel, le cobalt et le sulfate de manganèse), de liquides inflammables (carbonate d’éthylène et de méthyle, carbonate de diméthyle) et de batteries lithium-ion en cours de production.

L'intérieur de l'usine de Northvolt, en Suède.

L’intérieur de l’usine de Northvolt, en Suède, qui atteindra sa pleine production en 2026.

Photo : Northvolt

Hormis le stockage et le déchargement des matières premières et des produits chimiques, ce n’est en principe que la production de cathodes et l’assemblage de cellules avec les étapes suivantes qui sont considérées comme présentant un risque d’accidents chimiques graves.

Les deux pires scénarios d’accidents chimiques graves sont les rejets incontrôlés de substances dangereuses pour l’environnement et un incendie dans l’électrolyte ou dans les batteries lithium-ion, qui peut générer des fumées dangereuses.

Une citation de Étude d’impact de l’usine de Northvolt en Suède

Toutefois, grâce aux mesures de précaution prévues en Suède, l’entreprise estime que le risque et l’étendue de l’impact sur l’environnement, y compris les résidents et la rivière Skellefteälven, sont considérés comme très limités.

Par exemple, le prélèvement d’eau dans la rivière suédoise (1700 mètres cubes d’eau brute par heure) est limité par la réutilisation et la recirculation de l’eau de traitement dans l’installation de Northvolt. Un système semblable sera mis en place au Québec.

La question de la température de l’eau

En Suède, l’eau rejetée par Northvolt dans la rivière est de 10 degrés plus chaude que l’eau qui y coule naturellement, ce qui a pour effet d’augmenter la température globale de la rivière de 0,5 degré.

Selon nos informations, l’entreprise évalue la possibilité d’abaisser encore plus la chaleur de son eau renvoyée dans la rivière Richelieu pour ne pas affecter les poissons.

Les effets sur l’eau et sur l’air

Les données de l’étude d’impact suédoise montrent que les rejets de nickel font augmenter jusqu’à 1 % la concentration de la substance dans l’eau.

Les rejets de cobalt, 20 kilos par an, augmentent de 4 % ce que transporte la rivière en temps normal. Pour l’azote, la hausse est de 2,5 %.

Le lithium est aussi rejeté beaucoup plus que ce que la rivière suédoise a comme concentration en temps normal, mais bien en dessous de la limite de toxicité pour toutes les espèces pour lesquelles des études ont été réalisées, peut-on lire dans l’étude d’impact, avec une dilution rapide dans l’eau.

Parmi les métaux présents dans les activités de l’usine, le nickel représente la part la plus importante.

En Suède, la norme pour le nickel dans l’air est de 20 nanogrammes par mètre cube, la même que celle établie au Québec, dans la controverse, en 2022.

Les émissions doublent ou triplent la concentration de nickel déjà présente dans l’air de la ville suédoise, mais pour un total de 5 à 6 ng/m3, donc sous la norme.

Toutes les émissions susceptibles de contenir des métaux passent par des filtres céramiques ou des filtres à barrières, puis par des filtres HEPA. Les niveaux de poussière sortants sont donc faibles.

Une citation de Étude d’impact de l’usine de batteries de Northvolt en Suède

L’usine québécoise utilisera elle aussi des filtres HEPA (HIgh Efficiency Particulate Air, un filtre à air à haute efficacité), efficaces à 99,9 %, selon l’entreprise.

Situation des bâtiments de Northvolt Six à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville.

Situation des bâtiments de Northvolt Six à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville.

Photo : Northvolt

Northvolt compte demander au premier trimestre 2025 l’autorisation pour les prélèvements et les rejets d’eau auprès du ministère de l’Environnement du Québec et de Pêches et Océans Canada. C’est seulement à ce moment-là que l’on connaîtra avec précision les quantités de contaminants qui seront rejetées dans l’air et dans l’eau de la rivière Richelieu.

L’analyse du projet étape par étape plutôt que de façon globale, par le BAPE, agace Patrick Bonin, de Greenpeace Canada, qui rappelle que les gouvernements investissent des milliards dans Northvolt avant même que ce projet soit évalué.

Ce n’est pas normal que, pour le plus gros projet industriel privé de l’histoire du Québec, on n’ait pas la base, tous les tenants et aboutissants, pour faire un choix éclairé.

Une citation de Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada

Pour sa part, le président de l’Ordre des chimistes du Québec, Michel Alsayegh, s’est déclaré préoccupé par le manque de transparence et d’encadrement du projet, évoquant notamment le pompage et le rejet d’eau dans la rivière Richelieu ainsi que la gestion des matières dangereuses inhérentes aux activités de fabrication des batteries lithium-ion.

Paolo Cerruti.

Paolo Cerruti, cofondateur de Northvolt et PDG de Northvolt Amérique du Nord, lors d’un point de presse, en avril 2024.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Northvolt a entrepris un travail d’échantillonnage dans la rivière Richelieu qui lui permettra de bien comprendre les conditions environnementales de la rivière, avant toute mise en opération.

L’échantillonnage doit se poursuivre cet automne, car il faut tenir compte des saisonnalités pour avoir un portrait complet.

L’entreprise devra aussi convaincre le gouvernement fédéral qu’elle ne nuira pas au chevalier cuivré, le seul poisson endémique au Québec, dont l’habitat dans la rivière Richelieu est protégé.

La loi fédérale interdit d’immerger ou de rejeter toute substance nocive dans des eaux où vit ce poisson.

Northvolt assure que des mesures raisonnables sont prévues pour éviter tout impact du prélèvement ou du rejet d’eau sur l’habitat du chevalier cuivré. Parmi ces mesures, il est question de prendre l’eau vis-à-vis McMasterville, au fond de la rivière plutôt qu’en surface, et d’utiliser un grillage afin d’éviter d’aspirer des poissons.

Northvolt compte pomper 25 millions de litres d’eau par jour dans la rivière Richelieu afin d’alimenter sa future usine et l’entreprise se dit confiante de pouvoir rejeter l’eau utilisée dans les procédés industriels dans la rivière tout en respectant des « normes de rejet qui seront établies pour le projet ».

La multinationale suédoise a dévoilé certains détails du système de pompage et de rejet d’eau qu’elle souhaite installer dès 2025 dans la rivière Richelieu, afin de refroidir des équipements de sa future usine, mais aussi de réaliser certains procédés industriels.

Northvolt compte ainsi sur un « système hybride » qui impliquera de pomper chaque jour 25 millions de litres d’eau dans la rivière, soit plus de neuf milliards de litres d’eau par année. L’entreprise estime que cela représente « 0,06 % du débit total » de la rivière Richelieu et que ce système est nettement moins demandant, en termes d’eau, que celui utilisé pour une autre usine située en Suède.

À leur défense, les agriculteurs aussi puisent d’importantes quantités d’eau des rivières, souvent de bien plus petites rivières et ça ne semble pas être un sujet aussi impopulaire.

À l’issue d’une revue stratégique en cours au sein de la jeune pousse suédoise – dont les résultats sont attendus cet automne –, « il y aura revue de l’échéancier » de la mise en production, confirme une personne proche du dossier qui n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement.

Dans une courte déclaration à La Presse, Northvolt a indiqué que l’évaluation actuelle du projet « pourrait se traduire par une réévaluation des échéanciers » : « L’ingénierie et la conception du complexe se poursuivent et les travaux de préparation du site continuent. »

Résumé

Méga-usine de cellules de batteries Northvolt lève le pied, jusqu’à 18 mois de retard au Québec

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Le terrain sur lequel doit s’installer la méga-usine de Northvolt, en mai dernier

Le coup de frein chez Northvolt aura des répercussions jusqu’au Québec. Le démarrage de sa méga-usine de cellules de batteries, sur la Rive-Sud de Montréal, prévu en 2027, sera retardé, a pu confirmer La Presse. Au fait du dossier, le gouvernement Legault croit que le retard pourrait atteindre jusqu’à 18 mois.

Publié à 1h29 Mis à jour à 5h00

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse


Ulysse Bergeron
Ulysse Bergeron La Presse

À l’issue d’une revue stratégique en cours au sein de la jeune pousse suédoise – dont les résultats sont attendus cet automne –, « il y aura revue de l’échéancier » de la mise en production, confirme une personne proche du dossier qui n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement.

Dans une courte déclaration à La Presse, Northvolt a indiqué que l’évaluation actuelle du projet « pourrait se traduire par une réévaluation des échéanciers » : « L’ingénierie et la conception du complexe se poursuivent et les travaux de préparation du site continuent. »

Plusieurs facteurs expliquent ce retard. Le processus pour obtenir les permis nécessaires à la préparation du terrain et l’excavation du site sur le gigantesque terrain qui chevauche les municipalités de Saint-Basile-le-Grand et McMasterville a été bien plus long que ne l’avait prévu Northvolt.

La multinationale doit obtenir une douzaine d’autorisations gouvernementales pour mener à bien son projet. Selon nos informations, l’attention suscitée par un processus d’autorisation accéléré faisant l’économie d’un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a mené à une certaine frilosité lors des analyses du projet. Cela aurait ralenti le traitement du dossier.

Québec n’est pas surpris de l’annonce à venir. En fait, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, n’hésite pas à s’avancer sur ce qui doit être annoncé dans quelques semaines.

Selon ce que j’entendais de la direction [de Northvolt], on parlait d’un retard de 12 à 18 mois. Je pense qu’on peut assumer qu’il va y avoir un retard de 12 à 18 mois. Mais si c’est juste cela qui se passe, on va bien s’en tirer.

Pierre Fitzgibbon, en entrevue avec La Presse

Annoncée en grande pompe le 28 septembre 2023 et présentée par le gouvernement Legault comme le plus important projet industriel privé de l’histoire de la province, la construction du complexe de Northvolt – un projet évalué à 7 milliards et financé par Québec et Ottawa – a débuté au printemps dernier. À écouter M. Fitzgibbon, les travaux se poursuivront. Un arrêt temporaire ne semble pas sur la table.

Coup de frein inévitable

L’évolution du marché des véhicules électriques n’est pas étrangère au réajustement de Northvolt. Une baisse de la croissance des ventes de ces véhicules, dans les derniers mois, amène de grands constructeurs à revoir leur stratégie de développement de la filière et à réduire leur cadence de production.

Le phénomène est mondial. À l’instar de plusieurs fabricants de matériaux de batteries, Northvolt a dû surmonter plusieurs défis au cours de la dernière année. L’entreprise peine toujours à accélérer la cadence de production de cellules de batteries de sa première méga-usine, dans le nord de la Suède.

Une cellule de batterie, c’est quoi ?

Une batterie lithium-ion comme on en retrouve dans une voiture est en quelque sorte un assemblage d’unités de batterie individuelles, les cellules. Elles sont branchées en série par un circuit électronique. Le nombre et la taille de chaque cellule permettent de déterminer la quantité d’électricité qu’une batterie pour véhicule électrique est en mesure de stocker.

Cela avait incité BMW à annuler une commande de cellules de batteries estimée à 3 milliards en juin dernier parce que le fabricant suédois peinait à respecter certaines modalités de la commande annoncée en 2020 avec le constructeur automobile allemand.

Dans ce contexte, la haute direction de Northvolt a dû se rendre à l’évidence. L’expansion a été « un peu trop agressive », reconnaissait son cofondateur et chef de la direction, Peter Carlsson, dans une série d’entrevues accordées à des médias européens, en juillet dernier.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Northvolt doit s’installer sur un immense terrain qui chevauche Saint-Basile-le-Grand et McMasterville, en Montérégie.

La situation dans laquelle se trouve le cellulier suédois s’observe également au sud de la frontière. Selon une recension récemment réalisée par le Financial Times, près de 40 % des projets annoncés en vertu de l’Inflation Reduction Act (IRA) – la généreuse politique industrielle de l’administration Biden pour jeter les bases d’une filière batterie aux États-Unis – accusent des retards ou sont en suspens.

On parle de 114 grands projets qui représentent des investissements d’environ 230 milliards US, selon le quotidien économique. Selon les projets, les retards peuvent parfois atteindre quelques années.

Grosses sommes en jeu

Tout retard sur la Rive-Sud de Montréal s’avérera coûteux pour Northvolt. Pour convaincre la jeune pousse de ne pas s’établir aux États-Unis, Québec et Ottawa ont accepté de reproduire ce qui est offert par Washington avec l’IRA, qui subventionne une partie de la production de chaque batterie.

Les deux ordres de gouvernement pourraient mettre jusqu’à 4,6 milliards sur la table. Rien n’a encore été déboursé.

Ces subventions seront versées uniquement une fois que la production sera en marche. Et en principe, les mesures américaines prennent fin en 2032. L’échéance est la même de ce côté-ci de la frontière.

« Aux États-Unis, l’IRA est décroissant à partir de 2030 », expliquait à La Presse le sous-ministre adjoint au ministère de l’Économie, Jonathan Gignac, en mars dernier. « S’il y a un décalage dans la production [chez Northvolt], la réduction du taux est au même endroit ainsi que la fin de l’aide. »

Autrement dit, plus l’entreprise met du temps à produire des cellules, plus sa fenêtre pour profiter de la pleine mesure des subventions à la production se rétrécit.

Lisez « Entrevue avec Pierre Fitzgibbon : La filière batterie revient sur terre »

L’histoire jusqu’ici

  • Septembre 2023 : Northvolt confirme son projet d’usine de cellules de batteries estimé à 7 milliards.
  • Janvier 2024 : Les travaux préparatoires débutent sur le terrain de l’entreprise.
  • Juin 2024 : La construction du premier bâtiment débute sur la Rive-Sud.
  • Juin 2024 : BMW annule un contrat de 3 milliards pour des cellules de batteries avec Northvolt.
  • Juillet 2024 : Des retards de production obligent Northvolt à revoir ses ambitions au moyen d’une révision stratégique.

En savoir plus

  • 2,74 milliards
    Somme offerte par Québec et Ottawa pour financer la construction du complexe québécois de Northvolt

Sources : gouvernements du Québec et du Canada

3000
Nombre de personnes qui doivent travailler dans la première phase de l’usine

Source : Northvolt

La coupe du ruban du plus gros projet privé de l’histoire du Québec doit se faire en 2026, mais la revue stratégique à laquelle procède actuellement l’entreprise suédoise « pourrait se traduire par une réévaluation des échéanciers », a déclaré samedi Northvolt, sans se mouiller sur l’ampleur du retard possible.

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Avec la démission de Fitzgibbon, je me demande comment va aller ce projet et la filière batterie

Northvolt : jusqu’à 18 mois de retard pour le projet de méga-usine de batterie en Montérégie

Le projet de méga-usine de batteries de Northvolt en Montérégie sera retardé de 12 à 18 mois. C’est ce qu’affirme le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon, qui est en contact étroit avec l’entreprise. Northvolt ne veut rien confirmer pour le moment, mais admet avoir été trop agressive dans son développement, alors que le marché du véhicule électrique ne croît pas aussi rapidement que prévu et elle est aussi aux prises avec des problèmes de production en Suède.

Olivier Bachand fait le point.

Pour plus de détails, consultez nos dossier sur la filière batterie : La filière batterie | Dossier | Radio-Canada

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Résumé

Restructuration Changement de cap majeur chez Northvolt

PHOTO FOURNIE PAR NORTHVOLT

La première méga-usine de Northvolt, dans le nord de la Suède, est l’épine dorsale de Northvolt.

Toujours déficitaire, Northvolt retourne à la table à dessin. Elle débranche un projet en Suède et recentre sa stratégie sur un seul segment de marché. L’entreprise assure que la fabrication de cellules de batteries au Québec est toujours dans les plans, sans garantir les autres volets de son mégaprojet.

Publié à 8h03

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse


Ulysse Bergeron
Ulysse Bergeron La Presse

« Nous devons prendre des mesures difficiles pour sécuriser les fondations de Northvolt, afin d’améliorer notre stabilité financière et renforcer notre performance », explique le cofondateur et président-directeur général de la jeune pousse suédoise, Peter Carlsson, lundi, en annonçant par communiqué les premières décisions de la révision stratégique annoncée en juillet dernier.

Cela sonne notamment le glas de l’usine de cathodes – le pôle positif d’une batterie lithium-ion – projetée à Borlänge, en Suède. Au complexe phare de Northvolt – à Skellefteå dans le nord du pays – où travaillent plus de 3000 personnes, on met en veille la fabrication de cathodes. On se concentrera désormais sur la production de cellules de batteries ainsi que le recyclage de celles-ci.

Finalement, l’entreprise cherche un partenaire pour sauver un site d’assemblage de batteries de stockage d’énergie à des fins industrielles en Pologne. L’entreprise prévoit des mises à pied, mais dit avoir entamé des discussions avec les syndicats pour en minimiser les impacts.

Recentrage

Pour espérer sortir du rouge, Northvolt, la jeune pousse européenne la plus financée d’Europe avec une récolte de 15 milliards US, veut se concentrer sur la fabrication des cellules de batteries, soit la dernière étape avant l’assemblage. À moyen terme, elle n’a plus l’intention d’être présente dans toutes les phases de la chaîne de production.

Le régime minceur est annoncé deux mois après la sortie publique de M. Carlsson, qui avait avoué, dans une série d’entrevues, que Northvolt avait été « un peu trop agressive » dans ses visées. Le fabricant peine à accélérer la cadence de production de cellules de batteries dans sa méga-usine suédoise.

PHOTO LUCA BRUNO, ASSOCIATED PRESS

Peter Carlsson, PDG de Northvolt

« Il est maintenant temps pour nous de nous concentrer sur notre cœur de métier, d’apprendre de nos expériences et de monter en cadence pour rencontrer les attentes de nos clients », souligne M. Carlsson, dans une déclaration envoyée par courriel.

L’évolution du marché des véhicules électriques n’est pas étrangère au réajustement de Northvolt. Une baisse de la croissance des ventes de ces véhicules, dans les derniers mois, amène de grands constructeurs à revoir leur stratégie de développement de la filière et à réduire leur cadence de production.

Et le Québec ?

Dans son communiqué, Northvolt assure par ailleurs aller de l’avant avec ses usines de fabrication de cellules en Allemagne et au Québec, deux projets qui ne sont pas encore sortis de terre.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Northvolt a commencé à construire son complexe sur le gigantesque terrain qui chevauche Saint-Basile-le-Grand et McMasterville.

Sur la Rive-Sud de Montréal, le projet de 7 milliards de dollars – financé par Québec et Ottawa – présenté en septembre 2023 comporte trois facettes : la fabrication de cellules, la production de cathodes ainsi que le recyclage de batteries. Si l’entreprise réitère son engagement à l’égard du premier volet dans son communiqué, elle se fait avare de détails quant aux deux autres phases.

« Les révisions potentielles des échéanciers de ces projets seront confirmées au cours de l’automne », rappelle Northvolt.

Cette incertitude s’ajoute au retard du projet québécois, une information révélée par La Presse le 31 août dernier. Alors ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon avait avancé que le délai pourrait atteindre 18 mois.

« Selon ce que j’entendais de la direction [de Northvolt], on parlait d’un retard de 12 à 18 mois, avait-il dit, en entrevue avec La Presse. Je pense qu’on peut assumer qu’il va y avoir un retard de 12 à 18 mois. Mais si c’est juste cela qui se passe, on va bien s’en tirer. »

Québec a confirmé, lundi matin, avoir eu des « échanges avec Northvolt » concernant son changement de camp.

« Northvolt nous assure que leur projet d’usine au Québec n’est aucunement remis en cause et qu’il demeure une priorité, a indiqué le cabinet de la nouvelle ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette. La ministre entend suivre le dossier de près. »

Les six travaux de Northvolt

Northvolt 1 (Skellefteå, Suède) : choisir les priorités

Épine dorsale de l’entreprise, cette giga-usine, en production depuis 2021, pourrait annuellement fournir des batteries pour « un million de véhicules » avec sa capacité annoncée de 60 GWh. Toutefois, la production actuelle ne dépasse toujours pas 1 GWh. Northvolt priorise désormais la fabrication de cellules et met sur la glace la production de cathodes.

Northvolt 2 (Gdańsk, Pologne) : partenaire recherché

Construite près la mer Baltique et en fonction depuis 2023, l’usine assemble des modules destinés aux systèmes de batteries à des fins industrielles. Northvolt cherche des partenaires pour partager les coûts de production de ces installations qui pèsent sur l’entreprise.

Northvolt 3 (Heide, Allemagne) : revue de l’échéancier

Cette usine de fabrication de batterie, prévue pour 2026, est toujours dans les plans. Elle doit pouvoir alimenter en batteries « un million de véhicules électriques », selon Northvolt. En début d’année, la Banque européenne de financement a approuvé une aide financière de plus 900 millions d’euros (1,35 milliard de dollars canadiens)

Northvolt 4 (Göteborg, Suède) : revue de l’échéancier

Située près de Göteborg, l’usine y développe de nouvelles technologies cellulaires sur mesure pour les constructeurs Volvo et Polestar. La production pourrait débuter en 2026.

Northvolt 5 (Borlänge, Suède) : débranché

Ce projet d’usine de cathodes, qui devait s’installer dans une ancienne usine de papier, passe à la trappe. On s’attendait à voir plus de 1000 personnes travailler dans cet endroit.

Northvolt 6 (Rive-Sud de Montréal) : revue de l’échéancier

Prévu pour 2027, le démarrage de ce mégaprojet de 7 milliards prendra plus de temps que prévu, a déjà rapporté La Presse. Tel que présenté, le projet initial comporte trois facettes : la fabrication de cellules, la production de cathodes ainsi que le recyclage de batteries.

En savoir plus

  • 2,74 milliards
    Somme offerte par Québec et Ottawa pour financer la construction du complexe québécois de Northvolt.

Gouvernements du Québec et du Canada

7000 employés
Effectif mondial de Northvolt. Il y en a près de 150 au Canada.

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