Montréal : Ville de savoir (enseignement supérieur)

Éditorial de Stéphanie Grammond qui écrit sur les universités qui offrent encore des cours/programmes à 100% en ligne … et qui leur permet ainsi d’augmenter le nombre d’étudians inscrits sans faire trop d’investissements.

ÉDITORIAUX | Les étudiants vaches à lait


PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
« Quand on demande aux étudiants postsecondaires ce qui favoriserait leur bien-être, leur première réponse est : développer plus de liens significatifs en milieu scolaire », affirme notre éditorialiste en ce qui concerne l’université à distance.

STÉPHANIE GRAMMOND
LA PRESSE

Il y a des universités qui poussent le bouchon trop loin en inscrivant jusqu’à 700 étudiants dans une même classe. Classe sardines ? Vous n’y êtes pas du tout ! Les étudiants sont complètement isolés. Chacun dans leur appartement, ils suivent le cours préenregistré à partir de leur ordinateur.

Publié à 1h21 Mis à jour à 5h00

Zéro interaction avec le professeur. Zéro interaction avec les autres étudiants. Zéro expérience de campus. Pour couronner le tout, on évalue les connaissances acquises avec un examen à choix de réponses qui offre l’avantage évident de se corriger en deux temps, trois mouvements.

Ka-chling ! On entend presque résonner le tiroir-caisse de l’université qui transforme les étudiants en vaches à lait grâce à la « magie » de l’enseignement virtuel.

Il faut savoir que les universités reçoivent le même financement de la part de Québec et les mêmes droits de scolarité de la part des étudiants, que le cours soit donné en personne ou en ligne.

C’est une aberration puisque les cours en ligne permettent de grandes économies d’échelle, particulièrement ceux qui sont préenregistrés.

Une fois le cours produit, il est bon pour l’éternité. Parlez-en aux étudiants de l’Université Concordia qui ont été surpris d’apprendre que leur professeur enseignait… de l’au-delà, puisque son cours virtuel était encore offert des années après sa mort, rapportait Le Devoir, en 20211.

D’accord, on ne peut pas nier les avantages des cours en ligne pour certains étudiants. Ceux qui peinent à combiner leurs cours et leur horaire de travail chargé. Ceux qui vivent loin de l’université et qui n’ont pas les moyens de payer un appartement près du campus, alors que l’inflation fait grimper le coût de la vie… et les dettes étudiantes.

Dans ce contexte, on peut comprendre que certaines universités se positionnent comme des chefs de file de l’enseignement à distance. C’est le cas de l’Université Laval, dont près du tiers de la clientèle ne suit aucun cours en personne.

Mais attention : ce virage ne doit pas se faire au détriment des étudiants qui veulent un professeur en chair et en os.

Jeudi dernier, le dossier percutant de nos collègues Louise Leduc et Marie-Eve Morasse racontait à quel point des jeunes inscrites au baccalauréat en psychologie à l’Université Laval étaient démoralisées de suivre presque tous leurs cours à distance, comme si on était encore en pleine pandémie2.

Ça n’a aucun sens de pousser les jeunes à rester cloîtrés, eux dont la santé mentale a souffert de la COVID-19, plus que toute autre génération.

Et ce n’est pas rétabli.

Encore en 2023, la moitié des jeunes de 17 à 25 ans ont des symptômes d’anxiété ou de dépression sévère à modérée, si on se fie à une étude réalisée auprès de quelque 18 000 jeunes dans quatre régions du Québec3.

La moitié ! C’est catastrophique.

Évidemment, on ne peut pas mettre tout cela sur le dos de l’enseignement à distance. Mais quand on demande aux étudiants postsecondaires ce qui favoriserait leur bien-être, leur première réponse est : développer plus de liens significatifs en milieu scolaire.

La science leur donne raison : l’isolement, c’est pire que la cigarette ! Les gens qui souffrent d’un manque d’interactions sociales ont une espérance de vie plus courte que ceux qui fument4.

Voilà un enjeu crucial de santé publique dont les universités doivent tenir compte, d’autant que les interactions en personne favorisent la réussite scolaire. Lors de tests standardisés, les élèves qui passent davantage de temps sur les bancs d’école obtiennent de bien meilleures notes que ceux qui étudient à distance5.

C’est sans compter que les liens noués à l’université permettent souvent à l’étudiant de bâtir un précieux réseau social et professionnel qui restera durant toute sa carrière.

Tout ça pour dire que la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, devrait modifier le financement pour l’enseignement à distance qui est devenu une manne pour les universités.

À l’heure actuelle, environ 80 % du financement est versé en fonction du nombre d’étudiants inscrits, ce qui pousse les établissements à repasser le même cours préenregistré à des milliers d’étudiants au fil des sessions.

Pour rééquilibrer les choses, Québec pourrait verser l’essentiel du financement lors de la production initiale du contenu – c’est ce qui représente le gros de la facture d’un cours préenregistré – et accorder un financement beaucoup plus limité par la suite.

Ça tombe bien, car la ministre est justement en train de revoir la Politique de financement des universités.

La formule actuelle de financement par étudiant a le mérite d’encourager les universités à ouvrir toutes grandes leurs portes, ce qui favorise l’accessibilité aux études supérieures, mais peut aussi mener à une course à la clientèle malsaine.

Permettez une dernière suggestion : si Québec finançait un peu plus en fonction de la diplomation, cela mettrait davantage l’accent sur la persévérance et la réussite scolaire… pourvu que les universités n’abaissent pas leurs standards afin d’obtenir les sous.

On ne veut pas des étudiants vaches à lait. Mais on ne veut pas des diplômes au rabais non plus.

1. Lisez l’article du Devoir « Un professeur décédé donne des cours virtuels à l’Université Concordia »

2. Lisez le dossier « Universités : les classes à distance s’imposent »

3. Consultez l’édition 2023 du rapport Enquête sur la santé psychologique des 12-25 ans

4. Consultez le rapport Advancing Social Connection as a Public Health Priority in the United States (en anglais)

5. Consultez le rapport Pandemic Schooling Mode and Student Test Scores : Evidence from US States (en anglais)

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Universités anglophones | Des frais doublés pour les étudiants d’autres provinces


PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
En entrevue avec La Presse, Jean-François Roberge insistait surtout sur les 32 000 étudiants venant d’autres provinces et de l’étranger qui fréquentent les deux universités anglophones du centre-ville de Montréal chaque année et qui « bien souvent s’expriment en anglais au quotidien ».

(Québec) Québec va doubler les droits de scolarité imposés aux étudiants venant d’autres provinces canadiennes qui fréquentent une université anglophone.

Publié à 2h38 Mis à jour à 5h00
Tommy Chouinard
LA PRESSE

Pour les étudiants étrangers qui choisissent d’être formés en anglais, la facture va être salée. La décision entraîne ironiquement le report d’un plan sur la promotion du français de 50 millions en cinq ans que l’Université McGill voulait présenter cette semaine.

Le choc est grand dans les trois universités anglophones du Québec qui craignent de perdre des étudiants et des revenus.

« Ça va avoir potentiellement un impact budgétaire catastrophique pour notre université, un impact destructeur. On est très inquiets », lance le principal et vice-chancelier de l’Université Bishop’s, Sébastien Lebel-Grenier.

Un peu moins de 30 % des quelque 3000 étudiants de cet établissement de Sherbrooke viennent d’autres provinces canadiennes ; environ 15 % de sa clientèle sont des étudiants étrangers.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, et son collègue ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, annonceront ce vendredi à Montréal les modalités de la hausse des droits de scolarité. Cette décision, dont La Presse faisait état jeudi, s’inscrit dans un plan d’action sur le français du gouvernement Legault.

Selon les informations obtenues auprès de sources du milieu universitaire, les droits de scolarité passeront de 9000 $ à environ 18 000 $ pour les étudiants d’autres provinces canadiennes qui choisissent de fréquenter une université anglophone (McGill, Concordia ou Bishop’s). Le gouvernement va récupérer les fruits de cette augmentation.

« Ce que le gouvernement veut faire au Québec, c’est de rendre deux fois plus coûteux d’étudier ici (pour un étudiant des autres provinces) qu’ailleurs au Canada », estime Sébastien Lebel-Grenier. Selon lui, les droits de scolarité actuels de 9000 $ correspondent à la moyenne canadienne.

Dans ses règles budgétaires annuelles aux universités, le gouvernement souligne lui-même que « depuis le trimestre d’automne 1997, les étudiants canadiens et les résidents permanents du Canada qui ne sont pas résidents du Québec paient des droits de scolarité globalement comparables à ceux en vigueur dans les universités ailleurs au Canada ».

Pour les étudiants étrangers, la décision du gouvernement Legault est plus complexe. Il va réglementer à nouveau leurs droits de scolarité – les frais avaient été déréglementés sous le gouvernement Couillard, permettant ainsi aux universités d’imposer le montant de leur choix, une demande de longue date de l’Université McGill.

Selon des sources du milieu universitaire, Québec fixera un plancher pour les droits de scolarité et, surtout, une quote-part importante qui devra être remise au gouvernement. On calcule que les universités anglophones devront remettre au gouvernement quelques milliers de dollars par étudiant.

La cagnotte serait redistribuée aux universités francophones, ce qui laisse croire à la création d’une forme de péréquation.

Nommé par le gouvernement Legault en décembre, le président de l’Université du Québec, l’ex-député péquiste Alexandre Cloutier, fait pression sur le gouvernement depuis le printemps et dénonce un sous-financement des établissements de son réseau. Il chiffre le manque à gagner à 100 millions de dollars par année.

Le mécanisme retenu par le gouvernement « pourrait faire en sorte que les revenus que détiennent les universités [anglophones] vont être réduits, qu’il y aura une ponction gouvernementale significative », confirme Sébastien Lebel-Grenier.

On s’attend à ce que la facture imposée aux étudiants étrangers soit revue à la hausse dans les universités anglophones pour compenser la ponction gouvernementale.

À l’heure actuelle, les frais s’élèvent à plus de 27 000 $ pour un étudiant étranger, sauf pour un Français et un Belge qui paient la même chose qu’un Canadien hors Québec (9000 $). Les droits de scolarité d’un étudiant québécois se chiffrent à 2880 $ par an.

Sébastien Lebel-Grenier déplore que le gouvernement n’ait transmis jusqu’ici que des « informations parcellaires » aux universités sur sa décision. Pascale Déry lui a indiqué que le gouvernement était par ailleurs sensible à la situation de Bishop’s.

En entrevue à La Presse, Jean-François Roberge insistait surtout sur les 32 000 étudiants venant d’autres provinces et de l’étranger qui fréquentent les deux universités anglophones du centre-ville de Montréal chaque année et qui « bien souvent s’expriment en anglais au quotidien ».

« Si on veut changer le profil linguistique de Montréal, arrêter le déclin à Montréal, il faut s’intéresser à la question du rééquilibrage des réseaux universitaires », plaidait-il. La moitié des étudiants étrangers et d’autres provinces fréquentent une université anglophone.

L’annonce du gouvernement Legault survient au moment précis où l’Université McGill devait présenter un plan sur la promotion du français.

Selon nos informations, l’université préparait depuis quelques mois ce plan visant à franciser ses étudiants étrangers et à offrir davantage de cours de français pour son personnel. Elle prévoyait un investissement de 50 millions en cinq ans à cette fin.

Le principal et vice-chancelier de McGill, Deep Saini, avait envoyé une invitation pour l’annonce, le 11 octobre, de ces « engagements de l’Université en matière de français ». Or les personnes invitées ont reçu un courriel vendredi dernier annonçant que l’annonce était reportée « en raison de circonstances indépendantes de [la] volonté » de l’université.

D’après nos informations, le gouvernement informait alors l’université qu’une décision la touchant était sur le point d’être rendue publique.

« L’Université McGill a été alertée de changements pouvant avoir un impact sur sa santé financière au cours des derniers jours », confirme-t-elle dans un courriel transmis à La Presse.

« Devant ce constat, la direction de l’Université a choisi, par mesure de prudence, de reporter l’annonce de l’investissement et de ses engagements en matière de français prévu le 11 octobre, en attendant de mieux comprendre les impacts sur son cadre financier. […] Nous attendons davantage d’information pour comprendre pleinement les répercussions financières de ces modifications au financement des universités. »

Elle dit espérer que les changements qui seront annoncés par le gouvernement « ne nuiront pas à la renommée de nos programmes et à la qualité de nos recherches. C’est tout le Québec qui s’en retrouvera pénalisé ».

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C’est de très bonnes nouvelles… pour les universités en Ontario, C-B, Alberta, etc. Dans 5 ans on se réveillera au Québec sans aucune université dans le top 5 au Canada, donc sans aucune dans le top 100 mondial (si ce n’est déjà le cas). La qualité de ces institutions, c’est avant tout la qualité des gens qui les choisissent… on y va, car on apprend des autres, on y fait du réseautage, on s’inspire du niveau des autres. Il ne faut pas croire qu’on y va pour les profs ou l’infrastructure… Mettre des barrières artificielles à ce choix, c’est limiter l’attrait et donc la concurrence pour y rentrer.

Montréal est une ville de connaissance (beaucoup moins qu’on le croit d’ailleurs… on n’est pas Boston. On est surtout la ville la moins chère du continent car on a les salaires les plus bas). Dans un contexte de guerre pour le talent, chaque position qu’on perd, ça finit par coûter cher. Les nouveau développements, les start ups, les grandes découvertes se font dans les villes gagnantes.

En 2023, on investit encore dans notre déclin. Manquant de vision et de confiance, on se lance sur des mesures ridicules qui n’apporteront que quatre sous au gouvernement. On se contentera du fait qu’on a du lithium et des barrages, donc on pourra toujours faire des batteries et de l’aluminium… enfin, une économie typiquement canadienne!

Désolé pour la “pente glissante” mais c’est tellement ridicule pour un gouvernement qui veut “rattrapper l’écart du PIB”

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C’est une décision difficile à aimer pour tout le monde je crois. Même par amour pour le français, vider une université ne va pas en remplir une autre comme si c’était des vases communicants, surtout avec une claire barrière linguistique. McGill semblait avoir une solution de francisation à l’intérieur même de leurs murs, ce qui aurait pu être une avenue plus intéressante à explorer pour exposer les anglophones au français (un bel objectif), qu’on rejette sans trop y penser.

Le manque de financement des universités francophones doit se régler, mais pas en dépouillant d’autres établissements de savoir. On devrait renforcer le réseau universitaire.

On a une impression de panique à annoncer une telle mesure (défaite de l’élection partielle), et un voit un certain amateurisme dans la justification. Il y a 35 000 étudiants anglophones étrangers au centre-ville et c’est un problème? Plus qu’un trou de 35 000 personnes dans le centre-ville dans lequel le gouvernement investi pour sa relance? Et en plus on investit des sommes colossales pour un nouveau campus sur la montagne pour McGill? Plusieurs défendeurs du français avaient d’ailleurs reproché cet investissement au détriment des universités francophones, et le gouvernement a tenu le cap. Maintenant, est-ce encore cohérent avec la nouvelle vision du gouvernement?

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Est-ce que ça s’applique aux étudiants qui ont déjà commencé un baccalauréat? Je viens de commencer un baccalauréat en septembre. Si jamais mes frais de scolarité pour l’année prochaine double, ça sera fortement probable que je retourne en Ontario pour le finir.

tu viens de soulever un bon point…
Est-ce que ces frais vont s’appliquer aux franco-canadiens des autres provinces qui viennent parfaire leur anglais dans nos universités anglophones?

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Probablement que oui, car sinon comment on décide à quel point un étudiant est assez francophone pour pas payer l’extra… vraiment stupide comme décision de la part du gouvernement, ça va rien régler et ça va rien aider.

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J’aimerai bien entendre les recteurs des universités francophones sur ces mesures. On suppose possiblement au gouvernement que ces établissements en seront gagnants, mais est-ce que ce sera vraiment le cas si au delà de leurs murs il y a affaiblissement collectif.

Ça serait cohérent avec leurs orientations au CÉGEP non? Vider les établissements anglophones.

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C’est aberrant. Il me semble que notre province a tout avantage à accueillir des étudiants de notre propre pays, peu importe la langue d’étude. J’ai aussi beaucoup de difficulté avec l’argument du déclin du français, qui serait causé par ces 35000 étudiants étrangers qui étudient en anglais. C’est tiré par les cheveux. La stratégie de McGill me semblait une stratégie bien plus logique et souhaitable pour attiser l’intérêt de l’apprentissage du français auprès de ses étudiants plutôt que de couper dans les admissions comme le gouvernement le fait avec cette augmentation. À quand des mesures d’encouragement de l’apprentissage plutôt que des bâtons et de la répression, qui sont les mesures privilégiées depuis des années avec les résultats mitigés aujourd’hui? Enfin, c’est une bien mauvaise nouvelle particulièrement pour la ville de Montréal, qui accueille ces étudiants qui contribuent certainement à son économie.

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En outre, les étudiants internationaux et les étudiants canadiens hors Québec ayant déjà entamé leur programme d’études pourront continuer de bénéficier des conditions de tarification actuelles jusqu’à leur diplomation, assure-t-on.

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This will do absolutely nothing to stop the decline of French in Montreal. Young francophones today are more bilingual than ever. Unless the Quebec government wants to control the internet, the “attraction” or “access” to English will never change.

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Ma soeur a étudié à Vanier et Concordia. Elle est dans un milieu de travail à 100% francophone. L’école lui a permis d’améliorer son anglais pour quand elle voyage hors Québec.

J’ai fait toute mes études jusqu’à la maîtrise dans des institutions francophones… et pourtant j’utilise l’anglais très souvent en milieu de travail en raison du domaine dans lequel je travaille, soit les technologies de l’information.

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Selon le magazine Maclean’s McGill est la meilleure université canadienne pour le doctorat en médecine

et aussi selon la communauté étudiante

En tout cas, elle est dans le top 3 de bien des catégories… pas pour rien qu’elle attire des étudiantes et étudiants de partout au Canada. Sans compter le coût de vie moindre à Montréal qu’à Toronto ou Vancouver

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Cette nouvelle me déprime aujourd’hui. Encore une fois, on oublie que nos universités anglophones sont d’abord et avant tout des universités québécoises; leurs success sont les nôtres! Au lieu de mettre l’emphase sur des programmes de francisation dans ces établissements, on les dépouille.

On se tire dans le pied collectivement et personne au gouvernement semble s’en rendre compte (ou a le courage de parler). J’ai envoyé un courriel aux bureaux des ministres Déry et Roberge en soulignant les désavantages de la mesure. Je doute faire une différence, mais j’invite tout ceux et celles qui se sentent concerné(e) à le faire aussi.

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Une bien triste nouvelle :confused:
Si le but est de nuire aux universités anglophones, alors le tour est joué. Par contre, si le but est d’élever le niveau des universités francophones, j’ai bien peur qu’on rate la cible.

Le nivellement par le bas est rarement un gage de succès, même si ça semble parfois une tendance forte au Québec… (pas seulement ici, avant de me faire accuser de “Quebec-bashing”). On tire dans les roues du meneur pour donner une chance à ceux qui tirent de l’arrière, sans se rendre compte que la compétition n’est pas véritablement entre McGill/Concordia et l’UdeM/UQAM, mais entre le Québec et le reste du monde.

On traite McGill comme si c’était une épine dans le pied du Québec, une enclave du méchant ROC en Terre Sainte francophone. C’est polarisant et réducteur, et très certainement contreproductif, mais là n’est pas la question; ce qui compte, ce sont les apparences et les votes. Si ça plait à une frange importante de l’électorat et que sa consolide ses appuis, on n’a pas à se poser trop de questions.

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Très bonne nouvelle, la très grande majorité des finissants internationaux finissent par travailler en dehors du Québec. Nous finançons leur éducation à perte.

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Très fier d’ailleurs que près de 50% des québécois soient bilingues versus un maigre 7% dans le reste du Canada. Un peuple ouvert sur le monde, avec des institutions francophones bien financés, c’est certainement ce qu’il nous faut.

L’éternel dilemme entre la carotte et le bâton!

Dans ce dossier, on peut prendre deux angles d’analyse différents.

  • D’un côté, on peut regarder l’excellence académique et le rayonnement de nos institutions. De ce point de vue, difficile de voir du positif aux mesures annoncées, puisque la régression vers la moyenne ne pousse pas à la compétitivité ou au dépassement. On déshabille Pierre pour habiller Paul, mais au final les deux se retrouvent mal habillés. C’est cet angle d’analyse qui m’attriste.

  • De l’autre côté, on peut regarder la protection du fait historique français. De ce point de vue, les mesures annoncées sont peut-être plus défendables (pas que je ne les soutienne personnellement). C’est ici qu’on joue sur la carotte (encourager le français) ou le bâton (mettre des obstacles à l’anglais). Pour dresser un parallèle, on peut regarder la “guerre à l’auto”. On peut encourager le transport en commun et le transport actif (la carotte) ou mettre des obstacles à la voiture solo (le bâton). Sauf qu’ici ceux qui veulent préserver les acquis historiques (espace majoritairement automobile) s’opposent au bâton (retrait de stationnement &cie) plutôt que de le brandir!

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Votre analyse se base sur des demie-vérités.

On ne finance pas “à perte”; la venue de milliers d’étudiants hors-Québec est un revenu net pour le Québec lorsque vous considérez les dizaines (voir centaines) de milliers de dollars que ces étudiants vont dépenser ici, chez nous, au cours de leurs études – en plus de faire rayonner notre institution à l’international. Et finalement, si ils quittent tous comme vous dites, où est le problème pour le Français? Il y a une vraie conversation importante à avoir sur des programmes de francisation de ces élèves lorsqu’ils sont à McGill, Concordia, et Bishop. Mais à la place, le gouvernement opte pour une mesure lâche, qui va ultimement nuire à tous en nivelant vers le bas, sans réellement addresser le problème de la Francisation. Ça va donner à la CAQ une belle page dans le Journal de Montréal et le Journal de Québec pendant un jour ou deux, mais les impactes néfastes vont être sentis pour des années à venir.

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Concernant le taux de rétention des étudiants provenant de l’extérieur du Québec, est-ce que l’enjeu serait davantage plus prosaïque que le suppose la composante linguistique? Est-ce que les perspectives d’emplois, d’intégration et de qualité de vie après diplomation ne sont simplement pas assez compétitives, ou même carrément défavorables pour eux? La question se pose car bien des étudiants francophones provenant de l’extérieur du Québec dénotent beaucoup de difficultés ou désenchantement à ces niveaux.

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