Montréal : Ville de savoir (enseignement supérieur)

Je ne suis pas totalement contre ces compressions.

Ce n’est certainement pas idéal dans un contexte de crise, mais je crois qu’il y a un peu de place à une meilleure utilisation des ressources dans le milieu collégial et universitaire.

Prenons comme exemple le cas de l’École de technologie supérieure.

Par la nature des programmes en génie et technologies, l’ETS requiert évidement des sommes considérables pour son personnel, ses pavillons, laboratoires, et autres ressources matérielles. On comprend pourquoi l’École plaide pour un financement conséquent.

Cela dit, bien de ces nouvelles et colossales dépenses concernent en partie le démarrage de tout nouveaux programmes qui ont déjà leurs pendants ailleurs. À un jet de pierre même, dans le cas du baccalauréat en design UX.

L’ETS dit qu’il s’agit du premier programme de baccalauréat en design UX au Québec, alors que ce n’est pas tout à fait vrai. C’est du marketing. L’appellation est nouvelle, mais il s’agit à la base d’un baccalauréat en design. Plusieurs autres universités québécoises qui offre le programme ont conservé l’appellation classique, mais ont tout de même fait un virage marqué vers l’UX avec d’importantes refontes.

Dans un contexte de financement qui était déjà difficile avant ces nouvelles orientations ministérielles et considérant qu’il y a bien d’autres projets urgents à l’ETS qu’il faudrait accélérer, je crois que l’ETS n’aurait pas du prendre cette approche pour son incursion dans le domaine du design. Surtout qu’il semblerait que les cohortes seraient très petites relativement à l’ampleur des montants engagés. Du coté de l’université (et du Ministère de l’Enseignement Supérieur) ça sera des coûts par étudiants assez élevés comparativement à d’autres formations UX, même pour une université spécialisée comme l’ETS, et j’entrevois aussi des contraintes majeures pour les étudiants quant à leur régime d’étude.

Une idée qui aurait pu être privilégiée aurait été de commencer par un partenariat avec l’École de design de l’UQAM, qui possède locaux, professeurs, personnel de soutien, équipement, outils, machines, matériaux, etc. Le processus de partenariat ou d’un programme réseau est beaucoup plus rapide, beaucoup moins tributaire du Ministère de l’Enseignement Supérieur, et permet le développent de l’offre de formation à coûts moindres. Même NAD (UQAC) qui n’offre rien dans le design UX, mais du moins s’y rapproche bien plus que l’École de technologie supérieure présentement, aurait pu être un partenaire pour l’ETS plutôt que d’y affecter seule budget et efforts.

Vraiment, à quoi sert même l’UQ si ses établissements-composantes ne s’entraident pas, sont incapables de mutualiser des ressources, ou pire se sabote et dupliquent des formations dans un même secteur.

Il y a aussi la formation en génie de l’environnement; il y a peut-être là aussi moyen de mobiliser les ressources entre l’ETS et la Faculté des Sciences de l’UQAM.

Les programmes ne seraient pas encore officiellement approuvés par le ministère de l’Éducation. J’espère que malgré la crise (ou à cause de la crise), Kathy Baig à l’ETS et Stéphane Pallage à l’UQAM réaliseront qu’à travers de nouveaux partenariats qu’il y a moyen de répondre aux besoins formation de la province et d’atteindre leur ambitions pour leurs universités.

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