Montréal - Politique municipale

Budget de Montréal Le serrage de ceinture à deux vitesses

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Serge Lamontagne, directeur général de la Ville de Montréal, et Maja Vodanovic, membre du comité exécutif, pendant la présentation du budget 2024 mercredi.


Maxime Bergeron
Maxime Bergeron La Presse

Trois petits mois.

Publié à 1h04 Mis à jour à 5h00

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C’est tout le temps qu’aura duré le gel des embauches que la Ville de Montréal s’était imposé, en octobre dernier, dans le cadre de compressions budgétaires de 115 millions de dollars1. L’objectif était de finir l’année sans tomber dans le rouge, ce qui fut chose faite.

Les vannes sont sur le point de se rouvrir.

La taille des effectifs repartira bientôt en hausse, ont annoncé mercredi les dirigeants de la métropole, pendant la présentation du budget municipal.

Au total, 400 nouveaux employés s’ajouteront l’an prochain, pour un total de 25 162 travailleurs à temps plein.

Pour la cure minceur, il faudra donc repasser.

Les plus hauts fonctionnaires et élus de Montréal ont affirmé sur tous les tons, pendant des heures, avoir fourni un effort maximal pour resserrer les dépenses de l’appareil municipal.

À preuve, selon eux : une centaine de postes seront supprimés pendant la prochaine année, des jobs qui « ne sont pas reliés directement à la prestation de services ».

N’eût été cet effort monumental de l’administration, il y aurait eu 500 embauches supplémentaires l’an prochain.

Les contribuables l’ont échappé belle !

Cela m’apparaît plutôt comme un effort minimal à l’égard de la gestion des effectifs, et je suis loin d’être le seul à le déplorer.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a accueilli plus que froidement ce budget « préoccupant », en demandant : « Où sont les économies ? » Le chef de l’opposition Aref Salem a quant à lui dénoncé un budget « scandaleux » pour les contribuables.

Sans parler des milliers de propriétaires de résidences et d’immeubles commerciaux, qui devront encaisser, sans aucun recours possible, des hausses moyennes de leur compte d’impôt foncier de 4,9 % et 4,6 % l’an prochain.

Bref, la pilule passe mal.

Il y a du bon dans ce budget, comme ces investissements considérables liés aux changements climatiques, mais la hausse galopante des effectifs de la Ville reste franchement inquiétante.

En fait, il s’agit d’une tendance lourde depuis le début du mandat de Valérie Plante, en rupture marquée avec la réduction des effectifs qui avait été amorcée par l’administration de Denis Coderre, au milieu des années 2010.

Mon collègue Francis Vailles avait dressé un topo très concret de la situation à l’époque. Entre 2014 et 2016, la Ville de Montréal avait réduit de 624 son nombre d’employés, et l’objectif était de l’abaisser de 2200 au total au bout de quatre ans, dans un effort de rigueur budgétaire2.

Selon ce plan de match, la Ville aurait compté 20 200 employés à la fin de 2018. On connaît la suite : Montréal a plutôt embauché des milliers de travailleurs supplémentaires au cours des dernières années, et ça continuera.

Ça fait beaucoup de fonctionnaires au pied carré.

Serge Lamontagne, le directeur général de la Ville de Montréal, a offert une certaine ventilation des nouveaux postes qui seront créés l’an prochain. Il y aura 107 policiers, 9 brigadières, 12 informaticiens, 25 préventionnistes à la sécurité incendie, 3 experts en cybersécurité au service de l’eau…

Plusieurs de ces emplois seront financés par des subventions de Québec, il faut le dire.

La moitié des 400 nouveaux postes tombent cependant dans la catégorie plus nébuleuse des « besoins spécifiques » des arrondissements. Ceux-ci ont toute la liberté et l’autonomie de recruter selon leurs impératifs, a-t-on rappelé mercredi.

La dotation des arrondissements recèle une part de mystère. Certains embaucheront massivement l’an prochain (+ 36 employés dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce), tandis que d’autres supprimeront des postes (- 4 à Montréal-Nord).

Le ratio employé/citoyen varie du simple au double, dans certains cas.

Au total, les coûts de la main-d’œuvre représenteront 39 % du budget de la métropole l’an prochain, soit 2,7 milliards. C’est une portion importante, mais quand même moins élevée qu’il y a quelques années, alors que leurs salaires et autres avantages gobaient 47 % du budget.

Il reste que dans le contexte de forte inflation actuelle, bien des Montréalais auraient souhaité au minimum un gel des embauches pour réduire (un peu) les hausses de taxes. En misant sur les nouveaux postes utiles, comme les brigadières, tout en élaguant à certains endroits moins névralgiques.

Outre la main-d’œuvre, les dépenses globales de la Ville continueront de grimper l’an prochain. Le budget, équilibré, s’établira à 6,99 milliards, une hausse de 235 millions sur un an (+ 3,5 %), moindre que celle de l’année précédente (+ 4,7 %). Sur ce point, on peut saluer l’effort de l’équipe des finances.

L’administration Plante assure que toutes les dépenses ont été passées en revue depuis un an pour réaliser le plus d’économies possible. Et que cet exercice se poursuivra tout au long de 2024. Maja Vodanovic, membre du comité exécutif, a donné quelques exemples concrets, sans toutefois les chiffrer.

La Ville a entre autres centralisé le traitement des sols excavés pendant la réfection des rues, qui sont maintenant tous envoyés au même site. Le vieux bitume est concassé et tamisé par des employés municipaux, puis réutilisé à d’autres fins, ce qui évite de devoir acheter du petit gravier pour le remplissage. On économise « énormément d’argent », a-t-elle avancé.

La municipalité a aussi rapatrié à l’interne le déneigement de certains quartiers, ce qui devrait entraîner de nouvelles embauches, mais entraîner du même coup des économies sur les contrats externes.

Un véritable resserrement a été fait à plusieurs égards par l’administration en place, dans un contexte d’inflation gigantesque de tous les contrats publics et autres matières premières. Les services aux citoyens seront préservés et la Ville maintiendra ses investissements majeurs pour remettre à niveau ses infrastructures vieillissantes. C’est appréciable.

Mais les contribuables sont en droit de s’attendre à une rigueur encore plus grande, eux qui ont subi des hausses de taxes cumulatives de 9 % depuis deux ans.

Plus de rigueur dans les dépenses, dans les embauches, et dans la gestion de tous les organismes paramunicipaux comme l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), teinté par le scandale depuis une semaine.

Car si la Ville s’est serré un peu la ceinture, pour bien des Montréalais, c’est l’asphyxie financière qui menace à court terme.

1. Lisez l’article « Montréal en mode compressions »

2. Lisez la chronique de Francis Vailles publiée en 2016

Il y a deux idées ici:

  • Ce n’est pas un problème: Je crois que c’est une question qui doit être répondue avant tout par les employés racisés de la ville de Montréal. Visiblement quelque chose ne fonctionne pas (dossier du Devoir cette année). Pourquoi on réagirait à corriger la situation emmenée dans une nouvelle et non dans une autre, ce dossier sur le racisme à l’intérieur de la ville de la part du Devoir n’est pas assez percutant?
  • Ce n’est pas du ressort de la ville: Ici je parle pour sa fonction à l’interne et non tout débat extérieur: la ville de Montréal a un devoir en la matière, comme tous les employeurs. Elle doit gérer son processus d’embauche, le climat de travail et les plaintes relatives à celui-ci. Et elle a des obligations pas seulement morales, mais légales.

Je suis complètement d’accord qu’il peut être facile de créer des bibittes inutiles à la ville de Montréal, de voir son rôle s’étendre en dehors de sa mission. C’est une bonne chose de rester vigilant et d’exiger une retenue responsable face aux dépenses, surtout dans le contexte actuelle. C’est simplement qu’ici, au niveau du poste ou du moins de l’idée du rôle, je pense qu’il faut être très rigoureux avant de parler d’une dépense inutile. Personnellement, je pense qu’on pourra crier victoire sur la question quand un reportage comme celui du Devoir ne sera plus possible à publier. C’est possible que le commissaire actuel ne soit pas la bonne personne pour attaquer ce problème cependant. Si je pense qu’on ne doit pas éliminer la fonction trop rapidement, je m’attends à des résultats au moins.


Plus généralement, je crois que les appels à une plus grande rigueur sur la taille de l’appareil municipale sont justifiés. Si une plus grande retenue dans les embauches ne s’est pas matérialisée pour le budget, ce serait peut-être un bon travail d’audit à faire à la taille de la ville sur un temps plus long. La ville est une énorme machine, et c’est facile de perdre un peu de contrôle sur certaines parts, comme on a vu. Et une transparence sur une telle analyse serait sûrement bienvenue de la part des payeurs de taxes.

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Basé sur ?

Legault dit qu’il n’y en a pas et que le Québec c’est pas les États-Unis. Pourtant les États-Unis ont élu un Président noir donc ce serait un argument fort en faveur de ceux qui n’y croient pas non ? Pas de soucis à le reconnaître pour les States. Mais dès qu’il s’agit du Québec non impossible. Et la plupart serait d’accord si on parlait de discrimination systémique envers les francos. Le refus de le reconnaître est beaucoup plus émotif que factuel parce qu’il y a pleins d’études qui montrent ce que les gens issus de minorités vivent comme discriminations. Faut encore en débattre en 2023 ?

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Oui faut en débattre tout le temps, c’est la beauté de la démocratie

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C’est ce qui me désole le plus. Ce sont les petits commerces indépendants qui vont écoper et dans le contexte un peu difficile d’aujourd’hui il aurait fallu les laisser tranquille. Depuis quelques temps on dirait qu’il y a plus de fermetures que d’habitude alors cela ne va pas aider. La ville doit apprendre à absorber les hausses de couts de la vie et non pas tout le temps refiler le tout aux citoyens et commerçants. On vient de voir le Groupe TVA faire de gros efforts afin de réduire ses dépenses alors il est frustrant de constater que la ville ne fait pas ce même effort.

Je ne suis pas sur que de séparer les gens entre ‘‘racisés’’ (terme que j’abhorre) et ‘‘non racisés’’ est quelque chose de sain. On va trouver des gens qui vont utiliser la victimisation du moment. Je ne dis pas que ca n’existe pas mais qu’on entre dans quelque chose dont on ne pourra plus sortir et qui affectera le cohésion de la ville pour ne pas dire de la société. Cela va au delà d’une administration municipale.

Il y a les ressources humaines pour mieux gérer les embauches et faire en sorte qu’il n’y ait pas le genre de problème que Le Devoir mentionne. Et s’il y a des actes de racisme alors il existe les tribunaux pour s’occuper de cela. Tout comme d’autres genres de problème d’ailleurs. Il y a aussi les normes du travail pour régler des conflits à l’Intérieur des entreprises. Là on rajoute une couche de bureaucratie ou on invite le ou la commissaire de trouver des problèmes afin de justifier le poste en question.

La fausse austérité de Valérie Plante

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Valérie Plante, mairesse de Montréal


Francis Vailles
Francis Vailles La Presse

Ce budget de la Ville de Montréal, qu’on attendait austère, est bien difficile à comprendre.

Publié à 1h27 Mis à jour à 6h30

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À l’heure où l’économie ralentit, où les citoyens doivent se serrer la ceinture, où le déficit du transport collectif grossit, que fait l’administration Plante ? Presque rien. Résultat : le compte de taxes foncières résidentiel grimpera de 4,9 % en 2024, après une hausse de 4,1 % cette année.

Oui, bien sûr, l’inflation a frappé fort depuis deux ans, affectant le coût des services. Mais dans un tel contexte, on se serait attendu à des mesures énergiques pour épargner les contribuables. Or, ce n’est pas ce qui se dégage du budget.

Pas de grand report de projets, pas de gel de l’embauche, pas d’annulation de mesures coûteuses, pas de réduction de services, pas de programme de départs à la retraite…

Oh, il y a bien ce gel proposé de la paye des élus, médiatisé après le budget, mais cette intention tardive, bien que symboliquement forte, ne changera rien au compte de taxes des contribuables.

Au contraire, l’administration Plante veut coûte que coûte continuer le développement de son Réseau express vélo, l’implantation de son programme de BIXI hivernal et maintenir la gratuité offerte aux 65 ans et plus dans le transport collectif, peu importe leurs revenus. Sans compter que l’effectif augmente de 401 personnes, atteignant l’équivalent de 25 162 postes à temps plein.

C’est à croire que l’administration Plante a une aversion pour la gestion serrée des dépenses. Est-ce une extension de l’insouciance manifestée à l’Office de consultation publique de Montréal, qui a permis à certains employés de parcourir le monde aux frais des contribuables ?

Après tout, c’est Dominique Ollivier, qui a préparé le budget avant de démissionner, qui en était la présidente entre 2014 et 2021. C’est aussi elle qui a offert non pas un, mais deux bonis aux 1800 cadres de la Ville de Montréal en 2023.

Valérie Plante et son équipe ont voulu préserver le volet environnement et mobilité du programme de son parti, ce qui est louable. Mais dans le contexte actuel, il aurait fallu faire des coupes ailleurs, pas seulement promettre une révision des programmes qui mènera éventuellement à de possibles économies.

Pour mieux comprendre, mettons la loupe sur le budget. D’abord, il est en hausse de 3,5 % par rapport à celui de l’an dernier, à près de 7 milliards. Cette hausse reflète toutefois mal la réalité administrative de la Ville.

Pourquoi ? Parce que cette augmentation moindre que celle des taxes de 4,9 % s’explique par une baisse inespérée du service de la dette, attribuable, semble-t-il, à l’arrivée à échéance de vieux emprunts à taux élevés.

En prenant seulement les dépenses courantes (sécurité urbaine, services aux citoyens, urbanisme, etc.), la hausse est plutôt de 4,5 %, à 4,5 milliards. Même constat si l’on prend la rémunération du personnel, en hausse de 4,4 % depuis un an par rapport au budget de 2023.

La dette nette est aussi en hausse, de 355 millions, à 7 milliards de dollars. Et quand on ajoute celle de la STM, d’environ 1,4 milliard, la dette nette dépasse 100 % des revenus de la Ville, qui est la limite à ne pourtant pas excéder, selon la politique de gestion de la dette de la Ville, qui remonte à 2004.

Ce seuil de 100 % a été dépassé durant six des sept années de l’administration Plante, alors que ce n’était pas le cas dans les années précédant son arrivée. Et maintenant que les taux d’intérêt sont élevés, l’impact se fera sentir, tôt ou tard…

10 % plus d’employés

Le budget permet aussi d’avoir un regard sur les cinq dernières années du parti au pouvoir. D’abord, un fait incontournable : l’effectif de la Ville a grimpé de 9,8 % depuis cinq ans, après plusieurs années de stagnation sous l’administration Coderre.

Dans son budget 2024, la Ville inscrit l’équivalent de 25 162 employés à temps plein, soit 401 de plus que l’an dernier, mais 2245 de plus qu’en 2019.

La croissance de l’effectif pourrait se justifier si la population avait crû au même rythme, faisant pression sur les services. Mais pendant ce temps, la population de Montréal a augmenté de seulement 1,3 %, selon ce qui est inscrit dans les budgets.

Autrement dit, il y a aujourd’hui près de 14 employés municipaux pour 1000 habitants, contre 12,9 il y a cinq ans. Ces employés, cadres et cols bleus inclus, touchent aujourd’hui un salaire de 87 807 $, en moyenne, ou de 108 517 $ si l’on inclut les avantages sociaux, notamment le régime de retraite.

Autre angle d’analyse : les dépenses par secteurs d’activité. Elles ont grimpé de 22,7 % depuis cinq ans – ou de 21,1 % par habitant –, alors que l’inflation a été de 19 % sur cette période.

La Ville est mûre pour une gestion plus serrée de ses dépenses. L’administration Plante aura-t-elle enfin le courage de le faire ?

En démissionnant à la dernière minute madame Ollivier remettait la patate chaude du budget municipal à son successeur, sans que ce dernier ait la possibilité de le rajuster avant sa publication. Car on s’entendra que c’est un énorme exercise qui prend beaucoup de temps à réaliser et qu’on ne peut pas improviser en en biffant une partie sans une sérieuse justification.

Voilà le mal est fait.

Maintenant je me demande si la Ville a le pouvoir de faire une mise à jour économique et financière ultérieurement? Tout cela afin d’apporter des correctifs pour atténuer certaines des décisions devenues fortement discutables et faire des coupes dans des programmes jugés moins essentiels en les reportant dans le temps. Je pense à la gratuité universelle aux 65 ans dans les transports publics, le Bixi hivernal et les embauches pour faire référence à l’article publié plus haut

Selon moi, il est plus que temps pour la Mairesse de s’occuper de la ville et non de l’administration ou des employés. On fait du tort à la ville avec des décisions douteuses et par dessus le marché on augmente les taxes de façon indécente dans un contexte ou tout devient difficile et ou les autres paliers de gouvernement envoient même de l’argent aux citoyens afin de les aider.

Il y a 2 priorités absolues en ce moment. Le logement abordable et le transport en commun.

Pourrait on réduire les dépenses en infrastructures pendant 2 ans ? Pourrait on geler les embauches ?

A-t-on besoin d’un service de la culture, d’un conseil des Arts, des Maisons de la cultures et en plus de la direction des bibliothèques ? Y a-t-il pas dédoublement ici ?

A-t-on besoin d’un contrôleur général, du bureau de l’inspecteur général, du bureau du vérificateur général et d’un ombudsman ? Y a-t-il pas dédoublement ici ?

A-t-on besoin d’un service de la diversité et inclusion (SDIS), d’un commissaire aux relations avec les peuples autochtones, d’un commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations, d’un conseil des montréalaises et d’un commissaire à la langue française ?

Je pose ces questions sans avoir la réponse, je ne fais que regarder l’organigramme et il me semble kafkesque. Je ne fais que relever ce que je vois sans même gratter plus profondément. J’ai peut-être tort sur toute la ligne, je n’en sais rien. Sauf que je sais que la ville ne peut pas se permettre de tout remettre sur le dos des taxes. C’est contre productif pur la ville, pour les résidents et pour les petits commerçants.

Si on aime Montréal et si on veut son bien à moyen et long terme, il faudra trouver les solutions à l’intérieur de l’appareil municipal et sacrifier ce qu’on ne peut plus s’offrir. Il faut changer cette donne car elle commence à peser lourd.

Je ne sais pas si c’est la voie à emprunter mais c’est une option, Il faut sortir des sentiers battus. Ou soit y aller à la pièce petit à petit.

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Scandale des dépenses inconsidérées L’OCPM mis sous tutelle, la présidente bientôt destituée

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

« Le problème de gestion à l’OCPM doit être résolu immédiatement », a dit Mme Plante, vendredi après-midi à l’hôtel de ville.

La mairesse Valérie Plante demandera lundi au conseil municipal de mettre en tutelle l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) et de destituer sa présidente actuelle, Isabelle Beaulieu.

Publié à 16h04 Mis à jour à 16h35

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Isabelle Ducas
Isabelle Ducas La Presse

Le financement de l’organisme sera également gelé jusqu’à nouvel ordre, en raison de la crise de confiance actuelle envers ses dirigeants.

« Le problème de gestion à l’OCPM doit être résolu immédiatement », a dit Mme Plante, vendredi après-midi à l’hôtel de ville, à la suite de la comparution d’Isabelle Beaulieu devant les élus de la Commission sur les finances et l’administration.

« Le lien de confiance est rompu », a souligné la mairesse. « On va faire un ménage en profondeur. »

La vérificatrice générale de la Ville se penchera sur l’administration de l’OCPM afin de faire la lumière sur les allégations de mauvaise utilisation des fonds publics, a rappelé Mme Plante.

Si cette enquête de la vérificatrice conclut qu’Isabelle Beaulieu a commis une « faute grave », elle pourrait ne pas avoir droit à son indemnité de départ, équivalent à un an de son salaire de 160 000 $, a expliqué Robert Beaudry, conseiller municipal responsable de l’OCPM.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Isabelle Beaulieu, présidente de l’OCPM

La prédécesseure de Mme Beaulieu, Dominique Ollivier, s’est aussi défendue devant la Commission vendredi, après avoir été accusée de mauvaise gestion lors de son passage à la tête de l’organisme, entre 2014 et 2021. Mme Ollivier a démissionné lundi de son poste de présidente du comité exécutif de Montréal à la suite de la controverse.

Selon le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Aref Salem, la mairesse Plante devrait exclure son ex-numéro deux du caucus de son parti, Projet Montréal. « Si l’administration Plante veut conserver la crédibilité qu’il lui reste, c’est la chose à faire, a-t-il dit en point de presse. Vol de temps, gestion arbitraire, laxisme : les révélations entourant Dominique Ollivier, qui n’a rien fait pour corriger sa mauvaise gestion malgré les avertissements de la Vérificatrice générale en 2017, sont scandaleuses. »

Je suis plus ou moins d’accord avec son point et par rapport au concept des mesures d’austérité en général. Cependant, je trouve ça douteux qu’on inclus le REV et les BIXI hivernaux dans les « reproches » à la mairie. Le coût du REV, de même pour Bixi est relativement faible par rapport à celui des infrastructures automobiles et le REV est essentiellement un projet de sécurisation des axes. Je pense qu’il serait imprudent de couper dans ces projets puisqu’ils coutent relativement peu cher en comparaison des bénéfices important en sécurité et en santé publique.

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Il faut en effet relativiser et voir où des coupes seraient plus appropriées. Un exercise qui demandera du temps et une bonne réflexion pour éviter les improvisations sans études sérieuses.

Je ne suis pas nécessairement d’accord ou je ne veux pas justifier la hausse, mais j’ai quelques commentaires.

Je ne comprends pas trop. La mairesse est élue, elle représente les citoyens, mais au final, c’est l’administration et les employés qui font le travail, qui font l’entretien, la gestion, le service aux citoyens et ce sont eux qui s’occupent de la ville et des enjeux de plus en plus complexes.

L’augmentation est importante, mais je trouve ça alarmant de remettre en question les projets de la ville et les services de proximité, lorsque les journalistes parlent de gel ou de coupures. On n’est pas dans un contexte de crise économique, plutôt dans un contexte inflationniste. C’est difficile, c’est chiant, mais la vie continue parce que les salaires augmentent. Faire un gel ou des coupures seraient vraiment négatif à mon avis pour la ville et, au final, pour les citoyens, qui réclament plus de routes neuves, plus de sécurité publique, plus d’espaces verts, une amélioration de la qualité de vie, etc. Ceci dit, est-ce que des efforts supplémentaires auraient pu être faits pour limiter la hausse, probablement. En tout cas, j’espère que la ville a reçu le message et qu’elle haussera de façon beaucoup moins importante les taxes l’année prochaine, donc qu’elle fera un travail d’optimisation ou réduira le nombre de projets, si c’est possible.

Tous ces postes de contrôle sont essentiels pour éviter une explosion des coûts des contrats publics dû à la collusion, pour assurer une réponse juste aux citoyens, pour assurer que les contrats ne sont pas abusifs, etc. Ce serait une très mauvaise idée de couper là. Je comprends qu’il y a un organigramme de folie de la ville, mais c’est souvent plus justifié qu’on le pense.

Voilà. Les villes dépendent largement des taxes municipales (qui constituent la grande majorité de leur budget, sauf erreur). Or, le gouvernement ne donne aucune porte de sortie. Pour l’instant, elles n’ont pas d’autres choix.

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La plupart de ces organismes reçoivent du financement des autres paliers de gouvernement et ne sont pas 100% financés par la Ville de Montréal et les taxes municipales.

Je préfère qu’on critique la Ville pour son budget plutôt que pour son inaction face au maintien des infrastructures critiques de la Ville… Il y a quelques années on a frôlé la catastrophe sur Saint-Antoine parce qu’on a laissé les aqueducs se détériorer… Non merci.

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Entretenir et réparer les infrastructures avant qu’elles ne se détériorent davantage sont une nécessité pas seulement pour une question de coûts (tout report coutera toujours plus cher) mais surtout pour la sécurité de tous. S’il faut couper dans les dépenses il faut le faire ailleurs où l’incidence sera moindre.

Je comprends que les travaux d’infrastructures soient important et qu’il faille agir avant la détérioration, je ne conteste aucunement cela. Mais voilà, il y a maintenant un autre problème qui est, à mon avis, plus important et qui est aussi en mode de détérioration, c’est celui du logement abordable. La ville est donc face à un dilemme. Elle pourrait, pendant 2 ans disons, réduire les dépenses en infrastructure afin re réorienter les sommes pour du logement social. En tout cas, c’est ce que moi je ferais dans les circonstances. Mais ca reste une question de choix.

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On n’a pas à opposer le logement social aux incontournables travaux d’infrastructures, deux dossiers prioritaires qui nécessitent une action immédiate et soutenue. Or le budget 2023 de la Ville de Montréal est de $6.75 milliards, il couvre une foule de programmes où il est possible de faire des coupes sans pour autant mettre en péril les grands dossiers de l’heure. http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/PAGE/COMMISSIONS_PERM_V2_FR/MEDIA/DOCUMENTS/PR�SENTATION_FAITSSAILLANTS_BUDGET2023_20221125.PDF#:~:text=Avec%20son%20budget%20de%20fonctionnement,relever%20les%20défis%20les%20plus

Après ce sont les décisions politiques qui peuvent faire la différence parmi les choix à faire, incluant le report de certains dossiers jugés moins urgents ou plus flexibles. Par contre l’exercise en soi est complexe et je laisserai le soin aux experts d’en décortiquer les éléments qui pourraient faire l’objet de changements ponctuels ou de révisions.

Dans tous les cas nous avons une administration municipale dûment élue, à qui revient le droit de gérance et dont la responsabilité est justement de faire en sorte de s’assurer de la pertinence des sommes allouées à chaque enveloppe. Ici rien n’est nécessairement coulé dans le béton et jusqu’à preuve du contraire je continue à faire confiance à l’équipe en place.

À noter au passage les aides des différents gouvernements qui peuvent elles aussi aider à rééquilibrer certains programmes, dont justement le logement qui fait actuellement l’objet de nouvelles décisions du fédérales annoncées dans les journaux ce matin.

En réalité la Ville négocie avec Québec de manière quasi permanente, notamment pour les transports publics, le logement, l’aide aux infrastructures, l’environnement etc. Tous des dossiers chauds qui ont le pouvoir d’alléger les finances publiques municipales s’ils se concluent favorablement.

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Des nouvelles de l’OCPM, fraîches comme une huître

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

L’Office de consultation publique de Montréal a publié tout discrètement, cette semaine, un rapport sur l’avenir du secteur Bridge-Bonaventure, que l’on peut voir sur notre photo.


Maxime Bergeron
Maxime Bergeron La Presse

Cela faisait au moins une semaine que vous n’aviez pas eu de nouvelles de l’OCPM, cette bibitte paramunicipale entachée par les dépenses outrancières et les conflits d’intérêts de ses dirigeants.

Publié à 1h18 Mis à jour à 7h00

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Vous étiez-vous ennuyés ?

Si oui, voici des informations aussi fraîches qu’un souper d’huîtres parisien à 347 $ payé avec vos impôts.

L’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) a publié tout discrètement, cette semaine, un rapport sur l’avenir du secteur Bridge-Bonaventure. Ce projet de redéveloppement urbain, en bordure du fleuve Saint-Laurent, sera l’un des plus importants de la prochaine décennie, avec plus de 7600 logements, des parcs, des bureaux et tout le tralala.

C’est énorme et ça changera le visage de Montréal.

L’OCPM, donc, a envoyé son rapport à la Ville le 14 novembre dernier, en plein cœur d’une immense controverse, et l’a publié sur son site web il y a deux jours.

Pas d’annonce, pas de communiqué.

Je reviendrai un peu plus loin sur les principales conclusions de ce document de 124 pages. Pour vous mettre en appétit, sachez que le mot « transversal » apparaît six fois, et le terme « innovant », à dix reprises.


Je ne sais pas si elle voulait faire un chant du cygne dans la tourmente, mais toujours est-il que le rapport a été signé par la présidente déchue de l’OCPM, Isabelle Beaulieu.

Et diffusé à un bien drôle de moment, il faut le dire.

Isabelle Beaulieu l’a envoyé aux élus montréalais le 14 novembre, alors que les appels à sa démission se multipliaient déjà depuis plusieurs jours, dans la foulée des révélations de Québecor sur les dépenses ahurissantes de son organisation. (Elle a été congédiée une semaine plus tard par le comité exécutif pour « faute grave ».)

Au-delà du timing douteux de ce rapport, certaines de ses 21 recommandations m’ont laissé circonspect. La première, notamment.

Préparez-vous, c’est fleuri.

L’OCPM demande à la Ville de Montréal de tenir compte de ses recommandations « en incluant dans l’énoncé de vision une référence explicite à l’audace, à l’ambition et à l’esprit d’innovation qui seront indispensables pour atteindre les objectifs de tous les volets de développement du secteur ».

Clair et utile. Merci.

D’autres recommandations sont plus concrètes, je dois le souligner. Elles portent entre autres sur la nécessité d’inclure un volet important de logements abordables, d’ajouter une école et de protéger les nombreux éléments patrimoniaux de ce secteur historique.

Les enjeux de cohabitation entre les industries lourdes et les futurs résidants du quartier sont aussi soulignés à gros traits, avec raison. Les commissaires ont épluché 113 mémoires et entendu des dizaines de citoyens, et la diversité des points de vue transparaît à la lecture du document.


Il reste que ce rapport est une patate doublement chaude pour l’administration de la mairesse Valérie Plante.

Car la crise, à l’OCPM, est loin d’être finie.

Oui, Isabelle Beaulieu a été virée, oui, l’ancienne patronne Dominique Ollivier a quitté la présidence du comité exécutif de la Ville dans la foulée du scandale, mais le cas du secrétaire général de l’organisme, Guy Grenier, n’est toujours pas réglé.

Ce dirigeant, qui caviardait lui-même les documents d’accès à l’information au sujet de son salaire, continue de s’accrocher. C’est seulement lorsqu’un président par intérim sera nommé à la tête de l’OCPM que Guy Grenier pourra être congédié en bonne et due forme.

Le futur dirigeant devra revoir de fond en comble les façons de faire de l’organisation, d’ici à ce qu’un président officiel prenne le relais. Plusieurs candidats seraient sur les rangs pour cet intérim, selon le cabinet de Valérie Plante, qui espère une nomination d’ici Noël.

Voilà pour le grand ménage administratif à venir. Ce sera seulement une partie de l’équation.

L’OCPM, ou ce qu’il en restera, aura fort à faire pour retrouver une quelconque légitimité, et pas seulement à cause de sa gestion épouvantable des deniers publics. La pertinence de cet organisme a été mise à mal dans un dossier tout récent qui soulève les passions chez les Montréalais : celui de la voie Camillien-Houde.

La recommandation numéro 1 du rapport de l’OCPM, publié en 2019, sur l’avenir des voies d’accès au mont Royal, était celle-ci : « maintenir la circulation automobile sur l’ensemble de l’axe Camillien-Houde/Remembrance, tout en revoyant son aménagement pour le transformer en une voie qui s’intègre mieux à la vocation du parc du Mont-Royal et respecte son patrimoine naturel ».

Qu’a fait l’administration Plante en 2023 ? Elle a ignoré cette première recommandation pour piétonniser le versant est de la montagne.

On ne refera pas ici le débat autour de cette décision politique, mais elle démontre tout de même que les conclusions de l’OCPM sont prises avec un sapré grain de sel aux plus hauts échelons de l’appareil municipal.


Pour revenir au projet du secteur Bridge-Bonaventure, on m’assure que l’administration municipale « analysera » le rapport de l’OCPM au cours des prochaines semaines, et en tiendra compte pour modifier son plan d’urbanisme.

C’est le deuxième rapport que pond l’OCPM sur ce futur quartier – le premier date de mars 2020 – et Dieu sait s’il y en aura un troisième. Plusieurs aspects cruciaux devront être tranchés, entre autres la hauteur des immeubles et le nombre de logements prévus. Débats corsés à l’horizon, avec ou sans l’OCPM.

Une seule chose semble acquise à ce stade-ci : le projet sera innovant.

Valérie Plante victime d’un malaise

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante s’est arrêtée de parler pendant une dizaine de secondes, avant de se laisser glisser au sol en disant qu’elle ne se sentait pas bien.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a éprouvé un malaise mardi matin en pleine conférence de presse, alors qu’elle répondait aux questions des journalistes à l’hôtel de ville.

Publié à 11h44


Isabelle Ducas
ISABELLE DUCASLA PRESSE

Mme Plante s’est arrêtée de parler pendant une dizaine de secondes, avant de se laisser glisser au sol en disant qu’elle ne se sentait pas bien.

Ses collaborateurs ainsi que des agents de sécurité sont immédiatement intervenus auprès d’elle.

Après environ cinq minutes, la mairesse a quitté les lieux en marchant, soutenue par des membres de son personnel.

Valérie Plante venait de répondre aux questions des médias pendant environ 20 minutes, sur des sujets tels que les campements de sans-abri, les pannes du REM, l’OCPM et le déneigement des pistes cyclables.

Plus de détails à venir.

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