J’ajouterais que le logement est un besoin essentiel, comme l’exprime indirectement le phénomène de l’itinérance. Donc il doit être géré comme tel avec des priorités gouvernementales adéquates et efficaces pour en supporter les objectifs à court, moyen et long terme.
Tandis que la CAQ ne s’adresse depuis toujours qu’au court terme avec son voeux pieux habituel, que le problème se règle de lui-même. Sa façon classique de se déresponsabiliser à l’instar de beaucoup d’autres dossiers chauds du genre.
Là où le bât blesse, selon les associations de locataires, c’est que pour déterminer l’augmentation du revenu net des propriétaires, le TAL utilise la composante logement de l’indice des prix à la consommation (IPC), dont la variation est beaucoup plus importante que celle de l’IPC général. En décembre dernier, par exemple, l’augmentation annuelle de la composante logement était de 7,1 %, alors que le taux d’inflation global était de 1,8 % au Canada.
“Il est là le problème, souligne Jonathan Carmichael. Quand les loyers augmentent beaucoup, comme l’an dernier, l’indice qui est attribué au revenu net va être très élevé. Comme le revenu net, c’est celui qui est le plus lourd dans le calcul des loyers, il tire tout le reste vers le haut. […] Ce qui va nous amener à un indice encore plus élevé l’année d’après.”
On dirait qu’on leur offre un bonus l’année d’après en leur offrant un indice du tribunal encore plus élevé parce qu’ils ont participé collectivement à hausser les loyers.
Une citation de Jonathan Carmichael, intervenant au BAIL
Pour les associations de locataires, la solution est simple : le TAL doit retirer la portion « augmentation du profit des propriétaires » de son calcul. Pour les comités de locataires, il ne revient pas au TAL d’indexer chaque année la part de profits qu’encaissent les propriétaires.
Une des meilleures nouvelles des derniers mois. Enfin! tu veux louer pendant tes vacances, tu peux le faire en été. L’impact sera majeur. Mon voisin qui loue à l"'année depuis qu’il a acheté le logement à prix de fou n’aura qu’a bien se tenir. Depuis c’est dérangement jours et nuit, je n’ai plus de voisins avec qui jaser, et les poubelles sorties n’importe quand, n’importe comment. Avec ce règlement, l’impact sera direct sur le prix des logements.
Des passe-passe
Depuis 2023, la loi québécoise permet à quiconque de louer sa résidence principale sur des plateformes comme Airbnb, moyennant l’obtention d’une licence auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ).
Or, comme l’avait révélé notre Bureau d’enquête en juin, grâce à ce permis des centaines de personnes louent à l’année des logements qui ne sont en rien leur «résidence principale».
«Il y a 100 000 tours de passe-passe qui sont faits pour en faire une activité commerciale», admet Benoit Dorais.
Crise du logement: les défis pour les locataires et les propriétaires | L’enquête McSween
À qui profite la crise du logement? Si même les propriétaires ne s’en sortent pas avec les augmentations des taux hypothécaires, comment les locataires peuvent-ils trouver des logements abordables?
L’éviction de locataires aînés à Laval pour cause de démolition illustre les lacunes de la loi à protéger les ménages des « démovictions », disent des experts. Ce stratagème permettant d’expulser des locataires ayant un bas loyer en démolissant l’immeuble est exclu du moratoire adopté par Québec, et plusieurs croient que le gouvernement devrait y remédier. Un avis partagé par les municipalités de Laval et de Longueuil.
Si les démolitions sont exclues du moratoire sur les évictions adopté il y a moins d’un an, c’est que celles des bâtiments patrimoniaux sont encadrées par la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme. Mais pour les démolitions des bâtiments locatifs comme c’est le cas à Laval, Québec laisse chaque ville décider de son propre règlement.
Ce serait dommage que les villes perdent encore de leur autonomie, mais il faudrait que les villes exercent leurs pouvoirs adéquatement et émettent des règlements pertinents.
À quand un véritable contrôle des loyers? Manifestement certains proprios feront toujours preuve d’ingéniosité pour contourner les lois…
Mais pourquoi ne pas imposer un plafond du montant qui peut être exigé pour un logement en fonction de sa taille et de son emplacement (ex. un 3 1/2 ne pourrait pas coûter plus de 1200 $ par mois à Montréal)? Je pense que ça calmerait de beaucoup la spéculation. Certaines villes françaises ont adoptés de telles mesures devant une situation qui commençait à être hors de contrôle.