Marché des logements locatifs - Actualités

Vite, caches ça, sinon l’Institut du Développement Urbain va exploser

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loollll :laughing:

Les étudiants étrangers commenceraient à vider les logements standards si on se fie à cet article de Maudits Français. Au-delà de vouloir du social neuf on ne peut sous-estimer l’impact de cette présence sur le marché locatif.

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Étude du CIRANO de novembre 2024.

Avec la contribution de AgoraMTL!

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Résumé

La Résidence du Campanile ferme à son tour

Par Simon Carmichael, Le Soleil

30 mai 2025 à 04h00

La Résidence du Campanile deviendra un immeuble à logements conventionnels au 1er mars 2026. (Simon Carmichael/Le Soleil)

Une autre résidence pour aînés annonce qu’elle cessera d’offrir des services à ses locataires. Au tour de la Résidence du Campanile, à Sainte-Foy, de jeter l’éponge et de se convertir en immeuble à logements conventionnels.


Devant des défis financiers et opérationnels majeurs, les gestionnaires de la Résidence du Campanile ont finalement décidé de baisser les bras devant une évidence: l’échec de leur modèle d’affaires.

Les aînés qui y résident devront donc décider d’ici le 28 février 2026 s’ils restent dans leur logis, mais en disant adieu aux services et aux repas, ou s’ils déménagent.

La Résidence du Campanile compte 109 unités locatives, dont 87 sont occupées actuellement.



Le directeur général de l’établissement, Michel Bélanger, a lui-même fait l’annonce du changement de vocation de la résidence aux résidents et à leur famille dans les derniers jours. «Ce n’est pas facile», confie-t-il.

Mais la dure réalité des chiffres est implacable, poursuit le gestionnaire en entrevue au Soleil. Pour survivre, la résidence aurait dû augmenter tous ses loyers de 1000 $ par mois, histoire de combler son manque à gagner annuel de 1,3 million.

Et à ce prix, les logements pour aînés se seraient vidés au profit des grands groupes qui peuvent faire des économies d’échelle.

«Notre projet social, notre volonté de s’occuper de nos aînés, de notre communauté, c’est encore là, assure M. Bélanger. Mais à un moment donné, on ne peut juste pas. Alors on baisse les bras.»

Michel Bélanger, directeur de la Résidence du Campanile, affirme que la décision de fermer a été prise il y a environ un mois. (Erick Labbé/Archives Le Soleil)

Si bien des facteurs justifient la fermeture, le principal est le manque d’appui des institutions financières au modèle d’affaires des petites résidences pour aînés. «Les banques ne sont juste plus intéressées», résume le directeur général.


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Des centaines d’aînés évincés dans la région en 2023

Depuis 2018, devant l’explosion des coûts d’assurance, de nourriture et de main-d’œuvre, la valeur de la Résidence du Campanile a baissé de 40 % aux yeux des banquiers, révèle-t-il pour illustrer son propos.



«Ce n’est pas compliqué, les petites RPA ne passent plus à la banque.»

— Michel Bélanger, directeur de la Résidence du Campanile

M. Bélanger s’attend à ce qu’environ la moitié des locataires actuels restent malgré la fin des services. Tous les résidents en perte d’autonomie seront relocalisés avec l’aide du CIUSSS de la Capitale-Nationale.

«Nous sommes là pour les aider à se relocaliser et à vivre cette transition le plus sereinement possible», assure l’organisation dans une déclaration au Soleil. «Des intervenants du CIUSSS sont présents dans la RPA et procèdent à une évaluation clinique des résidents, afin de cibler le milieu de vie le plus adapté.»

Le changement de vocation de l’immeuble provoquera aussi quelque 35 mises à pied de travailleurs, estime le directeur général de la résidence. Il croit que cela aura un impact positif sur le secteur du Campanile malgré tout, grâce à la fin des services internes de repas et de coiffure.

Les aînés qui resteront dans leur logement de la Résidence du Campanile devront composer avec la fin des services de repas, d’infirmerie et de loisirs. (Simon Carmichael/Le Soleil)

«Un choc» pour les aînés

L’annonce de la fermeture de la Résidence du Campanile a été un choc pour la majorité des aînés qui y habitent et leur famille.



Plusieurs membres de la petite communauté seront forcés de quitter, faute de services d’infirmerie, de repas et de loisirs. D’autres le feront pour éviter les rénovations qui auront lieu pour réaménager certaines unités pour une clientèle générale.

«Ma mère a 98 ans, et elle habite là depuis 20 ans», donne en exemple Louiselle Thériault, rencontrée à l’extérieur de la résidence. «Elle est une des premières qui a emménagé ici, quand les tapis n’étaient même pas encore installés», se rappelle-t-elle.

La Résidence du Campanile est située dans le quartier du même nom, à Sainte-Foy. (Patrice Laroche/Archives Le Soleil)

«Elle resterait ici si elle pouvait, mais à 98 ans, même si elle est autonome, ça risque d’être difficile», constate-t-elle.

«Ça lui fait beaucoup de peine parce qu’elle aime beaucoup l’endroit. On a pleuré toute la soirée hier.»

— Louiselle Thériault, fille d’une résidente

Son de cloche similaire pour une autre dame rencontrée, dont le père de 99 ans devra certainement être relocalisé dans les prochains mois.

«Il ne comprenait pas trop, mais je suis certaine que le choc va venir plus tard, quand il va voir tous ses amis partir», anticipe-t-elle. Elle craint que le déménagement forcé ne fragilise son état. «Il va devoir se réhabituer à tout, et ça, à 99 ans, ce n’est pas rien. C’est peut-être assez pour le faire mourir.»

Toutes deux se demandent pourquoi le gouvernement n’intervient pas pour cesser les fermetures de résidences privées pour aînés.

Lourdeur administrative

Le directeur Bélanger sait que la décision d’affaires aura des conséquences réelles. Il promet avoir «tout essayé» pour que la résidence garde la tête hors de l’eau.

Allant même jusqu’à faire lui-même le service du midi et du soir pour économiser sur les salaires.



Mais «la lourdeur administrative» qui incombe aux résidences a eu raison des efforts de gestion pour s’en sortir.

La direction a par exemple tenté d’aménager plus d’unités pour augmenter ses revenus, mais s’est fait dire non par la Ville. Peut-être condamner des unités pour pouvoir réduire la masse salariale? Le permis ne le permettait pas, explique-t-il.

Santé Québec, CIUSSS de la Capitale-Nationale, CNESST, Régie du bâtiment, Ville de Québec, MAPAQ, SVPQ, etc. Au total, le gestionnaire devait rendre des comptes à 13 organismes.

«Ça n’a juste aucun sens», dénonce Michel Bélanger, qui juge «exagérées» les obligations qui incombent à ceux qui tentent d’exploiter des ressources pour aînés. «Souvent, c’est très frustrant.»

M. Bélanger juge que les gestionnaires de résidences privées pour aînés doivent rendre des comptes à trop d’organismes, alourdissant inutilement le travail. (Simon Carmichael/Le Soleil)

Pour aider les résidences privées, qui ferment les unes après les autres, le directeur général de la Résidence du Campanile croit que Québec devrait les décharger de certaines responsabilités administratives.

Il est aussi d’avis qu’un programme de financement pour les résidences privées serait le bienvenu. «Avec le prix d’une chambre pour une Maison des aînés, on aurait pu garder la résidence ouverte un an de plus», calcule-t-il.

Au cours de cinq dernières années, plus de 500 résidences privées pour aînés ont fermé leurs portes, souvent pour être converties en immeubles résidentiels conventionnels. Ce fut notamment le cas du Complexe Laudence, un voisin de la Résidence du Campanile.

En mai 2024, une étude publiée par le centre interuniversitaire de recherche CIRANO concluait que le modèle des résidences privées pour aînés (RPA) au Québec était «insoutenable».

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