Vite, caches ça, sinon l’Institut du Développement Urbain va exploser
loollll
Les étudiants étrangers commenceraient à vider les logements standards si on se fie à cet article de Maudits Français. Au-delà de vouloir du social neuf on ne peut sous-estimer l’impact de cette présence sur le marché locatif.
Résumé
La Résidence du Campanile ferme à son tour
Par Simon Carmichael, Le Soleil
30 mai 2025 à 04h00
La Résidence du Campanile deviendra un immeuble à logements conventionnels au 1er mars 2026. (Simon Carmichael/Le Soleil)
Une autre résidence pour aînés annonce qu’elle cessera d’offrir des services à ses locataires. Au tour de la Résidence du Campanile, à Sainte-Foy, de jeter l’éponge et de se convertir en immeuble à logements conventionnels.
Devant des défis financiers et opérationnels majeurs, les gestionnaires de la Résidence du Campanile ont finalement décidé de baisser les bras devant une évidence: l’échec de leur modèle d’affaires.
Les aînés qui y résident devront donc décider d’ici le 28 février 2026 s’ils restent dans leur logis, mais en disant adieu aux services et aux repas, ou s’ils déménagent.
La Résidence du Campanile compte 109 unités locatives, dont 87 sont occupées actuellement.
Le directeur général de l’établissement, Michel Bélanger, a lui-même fait l’annonce du changement de vocation de la résidence aux résidents et à leur famille dans les derniers jours. «Ce n’est pas facile», confie-t-il.
Mais la dure réalité des chiffres est implacable, poursuit le gestionnaire en entrevue au Soleil. Pour survivre, la résidence aurait dû augmenter tous ses loyers de 1000 $ par mois, histoire de combler son manque à gagner annuel de 1,3 million.
Et à ce prix, les logements pour aînés se seraient vidés au profit des grands groupes qui peuvent faire des économies d’échelle.
«Notre projet social, notre volonté de s’occuper de nos aînés, de notre communauté, c’est encore là, assure M. Bélanger. Mais à un moment donné, on ne peut juste pas. Alors on baisse les bras.»
Michel Bélanger, directeur de la Résidence du Campanile, affirme que la décision de fermer a été prise il y a environ un mois. (Erick Labbé/Archives Le Soleil)
Si bien des facteurs justifient la fermeture, le principal est le manque d’appui des institutions financières au modèle d’affaires des petites résidences pour aînés. «Les banques ne sont juste plus intéressées», résume le directeur général.
À lire aussi
Des centaines d’aînés évincés dans la région en 2023
Depuis 2018, devant l’explosion des coûts d’assurance, de nourriture et de main-d’œuvre, la valeur de la Résidence du Campanile a baissé de 40 % aux yeux des banquiers, révèle-t-il pour illustrer son propos.
«Ce n’est pas compliqué, les petites RPA ne passent plus à la banque.»
— Michel Bélanger, directeur de la Résidence du Campanile
M. Bélanger s’attend à ce qu’environ la moitié des locataires actuels restent malgré la fin des services. Tous les résidents en perte d’autonomie seront relocalisés avec l’aide du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
«Nous sommes là pour les aider à se relocaliser et à vivre cette transition le plus sereinement possible», assure l’organisation dans une déclaration au Soleil. «Des intervenants du CIUSSS sont présents dans la RPA et procèdent à une évaluation clinique des résidents, afin de cibler le milieu de vie le plus adapté.»
Le changement de vocation de l’immeuble provoquera aussi quelque 35 mises à pied de travailleurs, estime le directeur général de la résidence. Il croit que cela aura un impact positif sur le secteur du Campanile malgré tout, grâce à la fin des services internes de repas et de coiffure.
Les aînés qui resteront dans leur logement de la Résidence du Campanile devront composer avec la fin des services de repas, d’infirmerie et de loisirs. (Simon Carmichael/Le Soleil)
«Un choc» pour les aînés
L’annonce de la fermeture de la Résidence du Campanile a été un choc pour la majorité des aînés qui y habitent et leur famille.
Plusieurs membres de la petite communauté seront forcés de quitter, faute de services d’infirmerie, de repas et de loisirs. D’autres le feront pour éviter les rénovations qui auront lieu pour réaménager certaines unités pour une clientèle générale.
«Ma mère a 98 ans, et elle habite là depuis 20 ans», donne en exemple Louiselle Thériault, rencontrée à l’extérieur de la résidence. «Elle est une des premières qui a emménagé ici, quand les tapis n’étaient même pas encore installés», se rappelle-t-elle.
La Résidence du Campanile est située dans le quartier du même nom, à Sainte-Foy. (Patrice Laroche/Archives Le Soleil)
«Elle resterait ici si elle pouvait, mais à 98 ans, même si elle est autonome, ça risque d’être difficile», constate-t-elle.
«Ça lui fait beaucoup de peine parce qu’elle aime beaucoup l’endroit. On a pleuré toute la soirée hier.»
— Louiselle Thériault, fille d’une résidente
Son de cloche similaire pour une autre dame rencontrée, dont le père de 99 ans devra certainement être relocalisé dans les prochains mois.
«Il ne comprenait pas trop, mais je suis certaine que le choc va venir plus tard, quand il va voir tous ses amis partir», anticipe-t-elle. Elle craint que le déménagement forcé ne fragilise son état. «Il va devoir se réhabituer à tout, et ça, à 99 ans, ce n’est pas rien. C’est peut-être assez pour le faire mourir.»
Toutes deux se demandent pourquoi le gouvernement n’intervient pas pour cesser les fermetures de résidences privées pour aînés.
Lourdeur administrative
Le directeur Bélanger sait que la décision d’affaires aura des conséquences réelles. Il promet avoir «tout essayé» pour que la résidence garde la tête hors de l’eau.
Allant même jusqu’à faire lui-même le service du midi et du soir pour économiser sur les salaires.
Mais «la lourdeur administrative» qui incombe aux résidences a eu raison des efforts de gestion pour s’en sortir.
La direction a par exemple tenté d’aménager plus d’unités pour augmenter ses revenus, mais s’est fait dire non par la Ville. Peut-être condamner des unités pour pouvoir réduire la masse salariale? Le permis ne le permettait pas, explique-t-il.
Santé Québec, CIUSSS de la Capitale-Nationale, CNESST, Régie du bâtiment, Ville de Québec, MAPAQ, SVPQ, etc. Au total, le gestionnaire devait rendre des comptes à 13 organismes.
«Ça n’a juste aucun sens», dénonce Michel Bélanger, qui juge «exagérées» les obligations qui incombent à ceux qui tentent d’exploiter des ressources pour aînés. «Souvent, c’est très frustrant.»
M. Bélanger juge que les gestionnaires de résidences privées pour aînés doivent rendre des comptes à trop d’organismes, alourdissant inutilement le travail. (Simon Carmichael/Le Soleil)
Pour aider les résidences privées, qui ferment les unes après les autres, le directeur général de la Résidence du Campanile croit que Québec devrait les décharger de certaines responsabilités administratives.
Il est aussi d’avis qu’un programme de financement pour les résidences privées serait le bienvenu. «Avec le prix d’une chambre pour une Maison des aînés, on aurait pu garder la résidence ouverte un an de plus», calcule-t-il.
Au cours de cinq dernières années, plus de 500 résidences privées pour aînés ont fermé leurs portes, souvent pour être converties en immeubles résidentiels conventionnels. Ce fut notamment le cas du Complexe Laudence, un voisin de la Résidence du Campanile.
En mai 2024, une étude publiée par le centre interuniversitaire de recherche CIRANO concluait que le modèle des résidences privées pour aînés (RPA) au Québec était «insoutenable».
Un message a été fusionné à un sujet existant : Hébergement touristique et Airbnb
Une autre tour de passepasse pour contourner la législation/réglementation sur les baux résidentiels…
Autre volet de l’enquête du Devoir sur le marché locatif
Les pratiques d’entreprises qui se spécialisent dans la sous-location de logements pour en tirer profit pourraient avoir un effet à la hausse sur le prix des loyers, déplorent des acteurs du milieu locatif. Le tout alors que depuis l’an dernier, une loi est pourtant venue interdire à un locataire de sous-louer son logement à des fins lucratives.
Marie-Clarisse Berger, qui avait opté pour la plateforme GetYourPlace afin de trouver un endroit où loger à Montréal, payait jusqu’à récemment 839 $ par mois pour une chambre dans un appartement partagé avec plusieurs colocataires. Un autre locataire, qui a requis l’anonymat puisque son contrat de location est toujours en vigueur avec la même entreprise, débourse depuis avril dernier 869 $ par mois pour sa chambre dans un logement situé dans un immeuble de la rue Falardeau, dans l’arrondissement de Ville-Marie. « On est sept dans l’appartement », qui compte autant de chambres, confie-t-il.
Pourtant, depuis l’adoption, l’an dernier, du projet de loi 31 à l’Assemblée nationale, la sous-location d’un logement locatif ne peut pas servir à des fins lucratives. Un locataire peut tout de même demander des frais supplémentaires à son sous-locataire s’il lui fournit l’accès à des meubles et à différents services, comme l’électricité et Internet, mais ceux-ci doivent être raisonnables et ne pas servir à tirer profit de la sous-location.
Des entreprises « instrumentalisent » le Code civil du Québec en agissant à titre de locataires de logements qu’elles sous-louent ensuite à fort prix à des étudiants étrangers et à des travailleurs temporaires, auxquels elles imposent des conditions de location interdites dans les baux traditionnels, a constaté Le Devoir .
En effet, même si le principe de la sous-location a été enchâssé dans la législation québécoise afin de permettre à un locataire qui doit quitter son logement pendant quelques mois de lui trouver un occupant temporaire pendant son absence, rien n’empêche, dans le Code civil, une entreprise de louer un logement et de le sous-louer par la suite à un locataire résidentiel, explique l’avocate.
Au Téléjournal
Les loyers font un bond record à Montréal
De nouvelles données de Statistique Canada et de la Société canadienne d’hypothèques et de logement démontrent que Montréal est la ville où les loyers ont le plus augmentés au pays entre 2019 et 2025, alors que Vancouver demeure la ville dans laquelle ils sont les plus élevés.
Le reportage de Gabrielle Proulx
Pour plus d’information, consultez notre article web : Montréal, championne de la hausse des loyers parmi les grandes villes du Canada | Radio-Canada
Dans le Grand Montréal, un appartement de deux chambres coûte maintenant 800 $ de plus qu’en 2019 en moyenne, une augmentation de 71 %, révèlent de nouvelles données publiées par Statistique Canada. La métropole québécoise se place ainsi bien au-dessus des deux autres grandes villes du pays, Vancouver et Toronto.
Statistique Canada et la Société canadienne d’hypothèques et de logement ont compilé les données sur les loyers pour une quarantaine de régions métropolitaines de recensement. Ces régions doivent être composées d’au moins 100 000 habitants, dont au moins 50 000 sont concentrés dans un noyau.
La région de Montréal, par exemple, s’étend jusqu’aux villes de Saint-Zotique, Lavaltrie, Saint-Jérôme et Saint-Jean-sur-Richelieu.
Le nombre d’inspections de logements insalubres à Montréal et d’amendes données à des propriétaires fautifs a connu un bond notable l’an dernier, a constaté Le Devoir. Mais ces mesures sont-elles suffisantes pour faire plier les propriétaires qui accumulent des amendes depuis des années sans pour autant changer leurs pratiques ? Experts et organismes communautaires en doutent.
Après avoir été freiné par la pandémie, le rythme des inspections de logements insalubres menées par le Service de l’habitation de la Ville de Montréal, qui s’occupe des cas lourds en matière de propreté et d’entretien de logements dans la métropole, a repris en force depuis 2022. Un record de 3559 logements inspectés a ainsi été atteint l’an dernier, contre 2107 en 2023, montre une analyse des données ouvertes de la Ville effectuée par Le Devoir.
Reportage sur le sujet au Téléjournal
Logements insalubres : Montréal veut responsabiliser les propriétaires
La crise du logement ne signifie pas seulement que les locataires peines à trouver des logements abordables. Certains hésitent également à se plaindre de l’insalubrité de leur logement à leur propriétaire par crainte de le perdre.
Depuis 2020, la Ville de Montréal a triplé les inspections d’immeubles à la suite de plaintes au 311, et espère en inspecter préventivement 8000 d’ici 5 ans. Malgré cela, des regroupements de locataires déplorent la complaisance de la Ville envers les propriétaires récalcitrants.
Le reportage de Marie-Josée Paquette-Comeau
CBC aussi a suivi l’équipe d’inspection
On présume que l’été sera difficile
Selon Geneviève Dugré, coordonnatrice pour l’organisme InfoLogis Mauricie, la situation est inquiétante.
Année après année, la situation ne semble pas s’améliorer. On est déjà en crise depuis plusieurs années et les chiffres se maintiennent, donc il n’y a rien de rassurant.
Et cette situation ne se terminera pas le 1er juillet, avertit-elle.
Au cours de l’été, de la mi-juillet jusqu’au début de l’automne, on présume qu’il y aura des gens en détresse, car rendu à ces dates-là, il est encore plus difficile de trouver un logement, et les services d’aide ne sont pas éternels.
Une citation de Geneviève Dugré, coordonnatrice pour l’organisme InfoLogis Mauricie
Pour sa part, la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, constate que ce sont davantage les familles monoparentales qui ont de la difficulté à dénicher un logis puisqu’un seul revenu ne permet pas de payer un logement de deux ou trois chambres sur le marché privé.
Véronique Laflamme est la porte-parole du FRAPRU. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Philippe L’Heureux
Dans la dernière année au Québec, on parle d’une hausse des loyers moyens de 10 % depuis le début de la pénurie. Hausse moyenne au Québec : 47 %, c’est énorme, déplore-t-elle.
Il y a des logements disponibles, mais ils sont extrêmement chers. L’inabordabilité, c’est ça qui caractérise le 1er juillet cette année.
Une famille forcée de se séparer dans deux appartements pour loger tout le monde, une femme contrainte de louer un logement plus cher que ce qu’elle gagne mensuellement : des histoires déchirantes, les membres du Comité logement de Rosemont n’en apprennent pas que le 1er juillet.
« La crise du logement, on la voit à longueur d’année », lance l’organisateur communautaire Arnaud Duplessis-Lalonde.
Le nœud du problème, selon lui, est le manque criant de logements sociaux et communautaires.
Dans le quartier Rosemont seulement, 1000 ménages en recherchent un et la situation n’est pas près de se résorber : « Il n’y a pas de logement qui se libère et les projets sont livrés au compte-gouttes », indique Arnaud Duplessis-Lalonde.
« Les Montréalais de la classe moyenne sont de plus en plus nombreux à mettre 50 % de leur budget pour se loger », croit-il.
Surement! Mais aussi, peut-etre, le manque de création de richesse?