Dans le rapport Signes vitaux du Grand Montréal sur les iniquités territoriales, mentionné dans un article du Devoir, publié par la Fondation du Grand Montréal et de Vivre en Ville, il y a plusieurs analyses très intéressantes sur différents aspects de la ville
Portrait du marché locatif
UNE MOBILITÉ RÉSIDENTIELLE ET UN ACCÈS AU TERRITOIRE LIMITÉS
L’accès au logement des ménages à faible revenu et de ceux qui présentent diverses caractéristiques de vulnérabilisation repose majoritairement sur le parc locatif et le logement social et communautaire.
L’étude de la répartition géographique de ces parcs résidentiels renseigne donc sur l’accès au territoire des plus vulnérables.
Une distribution inégale du parc locatif
Les logements locatifs ne sont pas répartis de façon homogène dans le Grand Montréal. Ils se concentrent surtout au centre, l’île de Montréal présentant un taux de 60 % de ménages locataires, contre environ 25 % dans les couronnes (CMM, 2023a). À Montréal, les taux de ménages locataires sont supérieurs dans les quartiers centraux et dans certains quartiers
périphériques.
La distribution des ménages locataires suit ainsi étroitement celle des ménages à faible revenu. Dans les secteurs de recensement défavorisés du Grand Montréal, 72 % des ménages sont locataires, contre 32 % dans les autres secteurs (Curbcut Montréal, s. d.).
Cette distribution hétérogène du parc locatif soulève plusieurs enjeux en matière d’équité territoriale. D’abord, elle crée des barrières invisibles qui empêchent les ménages moins favorisés de pénétrer certains secteurs. Ensuite, elle entrave la mobilité résidentielle des ménages locataires. Puisque les logements peuvent rarement s’adapter à l’évolution des besoins, pratiquement tous les ménages ont à se déplacer à un moment ou un autre de leur trajectoire de vie (arrivée d’un enfant, décohabitation familiale, séparation, etc.). L’offre limitée de logements locatifs dans certains secteurs compromet la possibilité de demeurer dans le même milieu de vie au moment
d’un déménagement.
Enfin, on remarque que les logements locatifs sont surreprésentés aux abords des lignes structurantes de transport en commun (métro et lignes de bus à haute fréquence), des caractéristiques précieuses qui peuvent être particulièrement recherchées par tous types de ménages. En contexte de pénurie de logements, un déséquilibre entre l’offre et la demande près de ces infrastructures de transport risque de provoquer une pression sur le coût des loyers,
notamment pour les logements qui présentent des caractéristiques rares (p. ex. les logements
de trois chambres et plus).
Pour résumer, les ménages à faible revenu ont, d’une part, un accès limité au territoire, et d’autre part, les secteurs qui leur sont actuellement accessibles sont à fort risque de hausse des prix en habitation, ce qui pourrait conduire à leur éviction.