Marché des logements locatifs - Actualités

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quelle surprise… quand il sagit de protéger les plus vulnérables…

Alors que Québec solidaire (QS) se réjouit que la Coalition avenir Québec (CAQ) appelle son projet de loi 198 qui élargirait la portée de la loi Françoise David afin de mieux protéger les aînés des évictions, le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, a laissé entendre que son parti avait peu d’appétit pour le faire adopter.

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Un gouvernement insensible à la protection des plus vulnérables, la CAQ confirme à chaque jour son penchant vers la droite :-1:t2:

Nous sommes issues de différentes familles politiques. Nous partageons pourtant la même inquiétude face à la crise du logement et à la détresse humaine qu’elle engendre. Nous prenons la parole ensemble pour demander au gouvernement Legault d’adopter au plus vite un projet de loi déposé, il y a un an, par la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, pour protéger davantage les locataires aînées et aînés des évictions.

Résumé

Crise du logement Les aînés avant la partisanerie : un appel à l’action

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

« Chaque jour ou presque, une nouvelle histoire d’éviction crève-cœur fait la une des journaux », s’attristent les cosignataires.

Nous sommes issues de différentes familles politiques. Nous partageons pourtant la même inquiétude face à la crise du logement et à la détresse humaine qu’elle engendre. Nous prenons la parole ensemble pour demander au gouvernement Legault d’adopter au plus vite un projet de loi déposé, il y a un an, par la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, pour protéger davantage les locataires aînées et aînés des évictions.

Publié à 1h56 Mis à jour à 7h00

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Françoise David, Louise Harel, Marie Malavoy et Christiane Pelchat Respectivement ex-députée de Québec solidaire, ex-députée et ministre du Parti québécois, ex-députée et ministre du Parti québécois, ex-députée du Parti libéral du Québec

Ce nouveau projet de loi veut élargir la portée d’une loi proposée par Françoise David, et adoptée à l’unanimité en juin 2016. Un bel exemple de solidarité transpartisane, à cette époque !

Le Québec traverse la pire crise du logement des 40 dernières années. Chaque jour ou presque, une nouvelle histoire d’éviction crève-cœur fait la une des journaux. Plus on est âgé, plus on est à risque : quand on vit d’une petite retraite, retrouver un logement abordable après une éviction relève de l’exploit.

Personne n’est plus vulnérable que les femmes aînées, qui sont plus souvent locataires que les hommes et qui vivent, dans bien des cas, pauvres et seules.

Dans le marché actuel, lorsqu’un quatre et demie peut coûter plus cher qu’une pension de vieillesse, perdre son logement est toujours une mauvaise nouvelle. De nombreux témoignages ont été rapportés dans les médias et ils sont crève-cœur. Une personne aînée vit toujours dramatiquement la perte de son chez-soi. Il faut agir !

Le gouvernement Legault indique maintenant qu’il compte appeler rapidement le projet de loi de Christine Labrie. Le projet de loi 198 vise à élargir les protections prévues par la loi de 2016 qui permettent à certaines personnes locataires aînées de demeurer chez elles sans vivre dans la peur de se faire évincer. Des personnes à revenu très modeste, qui ont 70 ans et plus et vivent dans leur logement depuis au moins 10 ans. Pourquoi aller plus loin ? Appliquer la loi dès l’âge de 65 ans ? Inscrire une durée d’habitation dans le même logement à un minimum de cinq ans ? Parce que trop de personnes aînées ne sont pas couvertes par la loi de 2016 et les évictions se multiplient partout au Québec. Une tempête parfaite est à nos portes et elle cause déjà énormément de détresse humaine.

En appelant le projet de loi 198, le gouvernement Legault fait un premier pas encourageant pour corriger le tir.

Nous demandons maintenant au gouvernement et aux partis de l’opposition de retrouver l’esprit transpartisan de 2016 et de travailler ensemble vers l’adoption rapide et unanime d’une loi protégeant davantage les personnes locataires aînées de l’éviction.

Les élus parlent des personnes aînées comme des bâtisseurs du Québec moderne. Nous l’avons souvent entendu dans les dernières années : « Rien n’est trop beau pour nos aînés. »

À la veille d’un 1er juillet qui s’annonce encore très difficile, nos bâtisseurs et bâtisseuses ont le droit de vivre leur retraite à l’abri des évictions, dans le bâtiment qu’ils et elles habitent. Est-ce trop demander ? Non.

C’est ce que la société québécoise leur doit, tout simplement.

La Ville vient de lancer son programme de Propriétaire responsable

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Excellente initiative qui se justifie justement à cause du nombre de logements en location dans la ville de Montréal. Cela aidera en même temps à protéger le tissu social et la qualité de vie pour tous dans un milieu vivant et dynamique.

Le fédéral veut aussi protéger les locataires, bien sûr la CAQ n’est pas contente

Nouveau fonds pour protéger les locataires, charte pour garantir leurs droits et amélioration de leur cote de crédit… Le dévoilement du prochain budget fédéral a beau être dans trois semaines, le premier ministre Justin Trudeau a décidé mercredi de faire connaître certaines des mesures qu’il contiendra. Elles passent mal à Québec où le gouvernement Legault y voit une nouvelle intrusion dans l’un de ses champs de compétence.

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé mercredi son intention de créer une nouvelle Charte canadienne des locataires et l’équivalent d’un bail uniforme pour toutes les provinces.

La Charte exigerait des propriétaires qu’ils fournissent un « historique clair » des loyers d’un appartement afin que les locataires puissent « négocier équitablement », a annoncé le gouvernement fédéral.

Ce dernier souhaite aussi instaurer un « contrat de location standard à l’échelle nationale ».

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(Québec) Le premier ministre François Legault refuse de s’engager à travailler avec Québec solidaire (QS) pour faire adopter son projet de loi 198 qui élargirait la portée de la loi Françoise David afin de mieux protéger les aînés des évictions.

Résumé

Élargissement de la loi Françoise David François Legault refuse de s’engager

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le premier ministre du Québec François Legault

(Québec) Le premier ministre François Legault refuse de s’engager à travailler avec Québec solidaire (QS) pour faire adopter son projet de loi 198 qui élargirait la portée de la loi Françoise David afin de mieux protéger les aînés des évictions.

Publié à 13h19

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Thomas Laberge La Presse Canadienne

« Est-ce que le premier ministre est ouvert à discuter avec les autres partis pour mieux protéger les locataires aînés ? », a lancé le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, lors de la période de questions à l’Assemblée nationale, mercredi.

Or, François Legault a évité de répondre, préférant dévier la question pour critiquer QS.

« Le vrai problème du logement, c’est qu’il manque de logements par rapport à la forte demande, entre autres à cause des immigrants temporaires qui ont augmenté de plus de 230 000 depuis deux ans. QS refuse de voir ce problème et pense encore que c’est en mettant plus de contraintes aux propriétaires qu’on va régler le problème. On n’est pas d’accord avec cette approche », a tranché le premier ministre.

Le gouvernement caquiste a pourtant accepté d’appeler le projet de loi de QS.

Le premier ministre en a aussi profité pour vanter le bilan de son gouvernement en matière de politiques pour les aînés. Il a rappelé que le projet de loi 31 sur le logement, adopté en février, renversait le fardeau de la preuve lors des évictions pour mettre la responsabilité sur les épaules des propriétaires.

« Plus on est âgé, plus on est à risque »

Mercredi matin, l’ancienne députée solidaire Françoise David – qui a fait adopter une loi pour protéger les locataires aînés en 2016 – a publié une lettre dans La Presse pour demander au gouvernement d’adopter rapidement la pièce législative solidaire, alors que le « Québec traverse la pire crise du logement des 40 dernières années ».

« Nous demandons maintenant au gouvernement et aux partis de l’opposition de retrouver l’esprit transpartisan de 2016 et de travailler ensemble vers l’adoption rapide et unanime d’une loi protégeant davantage les personnes locataires aînées de l’éviction », peut-on lire dans la missive.

La lettre est signée par deux anciennes ministres péquistes, Louise Harel et Marie Malavoy, ainsi que l’ancienne députée libérale Christiane Pelchat.

Peu d’appétit de Simon Jolin-Barrette

Mardi, le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, n’a pas non plus montré beaucoup d’appétit pour que le projet de loi solidaire soit adopté, même s’il a accepté qu’il soit appelé.

Il a indiqué que le débat sur la protection des locataires aînés avait déjà été fait dans le cadre du projet de loi 31 sur le logement et que la position du gouvernement n’avait pas changé.

Durant l’étude du projet de loi 31, QS et le Parti québécois (PQ) ont déposé des amendements pour bonifier la loi Françoise David. La ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, les a refusés, arguant que son projet de loi contenait déjà plusieurs mesures pour protéger les gens des expulsions, peu importe leur âge.

Bâillon et tractations

On apprenait mardi que l’appel du projet de loi solidaire avait fait l’objet de tractations en coulisses entre Simon Jolin-Barrette et le leader de QS Alexandre Leduc.

QS s’engageait à ce que l’adoption par bâillon du projet de loi 15 sur le système de santé soit accélérée et en échange, le gouvernement allait appeler le projet de loi 198, a expliqué M. Leduc.

Le leader solidaire a aussi affirmé qu’il espérait convaincre ses adversaires caquistes d’adopter son projet de loi. Les libéraux et le PQ se sont déjà prononcés en faveur.

La loi Françoise David stipule qu’un aîné de plus de 70 ans avec un revenu très faible qui habite son logement depuis plus de 10 ans ne peut être évincé. L’objectif du nouveau projet de loi solidaire est d’élargir les critères afin d’inclure notamment les personnes de 65 ans et plus qui vivent dans leur logement depuis au moins cinq ans.

Reportage du Téléjournal sur l’annonce de la Ville

Logements insalubres : Montréal veut punir les propriétaires

Plus d’inspections et plus de constats d’infraction pour les propriétaires fautifs : Montréal s’attaque aux problèmes d’insalubrité des logements.

Le reportage de Jacaudrey Charbonneau

La création d’un registre des loyers pour contrer les hausses déraisonnables faisait partie des promesses de l’administration de Valérie Plante, mais la mairesse de Montréal préfère financer la base de données de l’organisme Vivre en Ville plutôt que de créer son propre outil.

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Plus populaire, la plateforme Marketplace de Facebook affichait seulement deux logements à louer, soit des trois et demi. Le premier affichait un prix de 1500 $ par mois. Le second, meublé, indiquait un prix de 2200 $ par mois.

Le site Web LogementsCharlevoix affichait pour sa part deux appartements à Baie-Saint-Paul : un quatre et demi meublé à 2300 $ par mois, et un sombre trois et demi à 795 $ par mois.



La rue Saint-Jean-Baptiste à Baie-Saint-Paul.|768x0

La rue Saint-Jean-Baptiste à Baie-Saint-Paul. (Félix Lajoie/Le Soleil)

«Honnêtement, je ne suis pas du tout surpris. Dans les régions plus touristiques, souvent les rares logements qui vont être disponibles vont être loués très, très cher», lâche sans hésiter Cédric Dussault, du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).

Nicole Dionne, coordonnatrice au Bureau d’animation et information logement (BAIL), abonde dans le même sens : le nombre de logements disponibles par rapport à la demande est si disproportionné, que ce sont maintenant les propriétaires «qui ont le gros bout du bâton». Ce n’est plus le locataire qui sélectionne le logis parfait, mais l’inverse.

«En plus de hausser les prix de façon magistrale, il y a aussi une sélection du profil des locataires qui est effectué, on va aller chercher ce que l’on veut parce que les propriétaires ont le marché entre les mains actuellement. Ça mène à beaucoup de discrimination», ainsi que de la surenchère, explique Mme Dionne.

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«Pire qu’à Québec» : la crise du logement bien vivante en région

Par Félix Lajoie, Le Soleil

17 avril 2024 à 04h15

Selon le maire Michaël Pilote, le taux d’inoccupation du parc locatif de Baie-Saint-Paul se situe en deçà de 1 %.|800x0

Selon le maire Michaël Pilote, le taux d’inoccupation du parc locatif de Baie-Saint-Paul se situe en deçà de 1 %. (Archives La Presse, Charles William Pelletier)

Depuis maintenant près d’un an, Roxanne Turgeon cherche un appartement à louer pour un prix raisonnable à Baie-Saint-Paul, mais n’en trouve pas. Comme dans plusieurs autres villes du Québec, le parc locatif y est toujours contingenté, malgré les efforts de la Ville.


«En mai 2023, j’avais trouvé une chambre à louer dans une maison jusqu’à la fin août, après ça, en septembre je n’avais pas vraiment de logis, en octobre non plus», raconte Roxanne Turgeon, l’air désespéré.

Heureusement, des amies l’ont hébergée pendant cette période ainsi qu’en novembre. En décembre, elle a trouvé une chambre pour un mois aux Éboulements, un village voisin.



«Depuis janvier, je suis dans une maison louée à deux amis qui sont partis en voyage pour six mois. Donc, beaucoup de voyagement et d’inconnu», raconte Mme Turgeon qui cherche toujours un appartement puisque ses amis seront de retour en août prochain.

Elle se désole de voir «qu’il n’y a rien de disponible» et signale du même coup «qu’aucun appartement n’accepte les chiens», alors qu’elle en possède un. Elle croit même que la situation à Baie-Saint-Paul «est pire qu’à Québec».

2300 $ par mois

Au moment d’écrire ces lignes, les sites Kijiji et LesPac ne contenaient aucune petite annonce pour appartement à louer dans la ville de Baie-Saint-Paul.

Plus populaire, la plateforme Marketplace de Facebook affichait seulement deux logements à louer, soit des trois et demi. Le premier affichait un prix de 1500 $ par mois. Le second, meublé, indiquait un prix de 2200 $ par mois.

Le site Web LogementsCharlevoix affichait pour sa part deux appartements à Baie-Saint-Paul : un quatre et demi meublé à 2300 $ par mois, et un sombre trois et demi à 795 $ par mois.



La rue Saint-Jean-Baptiste à Baie-Saint-Paul.|768x0

La rue Saint-Jean-Baptiste à Baie-Saint-Paul. (Félix Lajoie/Le Soleil)

«Honnêtement, je ne suis pas du tout surpris. Dans les régions plus touristiques, souvent les rares logements qui vont être disponibles vont être loués très, très cher», lâche sans hésiter Cédric Dussault, du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).

Nicole Dionne, coordonnatrice au Bureau d’animation et information logement (BAIL), abonde dans le même sens : le nombre de logements disponibles par rapport à la demande est si disproportionné, que ce sont maintenant les propriétaires «qui ont le gros bout du bâton». Ce n’est plus le locataire qui sélectionne le logis parfait, mais l’inverse.

«En plus de hausser les prix de façon magistrale, il y a aussi une sélection du profil des locataires qui est effectué, on va aller chercher ce que l’on veut parce que les propriétaires ont le marché entre les mains actuellement. Ça mène à beaucoup de discrimination», ainsi que de la surenchère, explique Mme Dionne.

«Je pense que j’ai fait mon travail»

En entrevue avec Le Soleil, le maire de Baie-Saint-Paul, Michaël Pilote, mentionne que son administration «est bien au fait de la situation». Le chiffre exact n’est pas connu, mais le maire estime que le taux d’inoccupation du parc locatif de sa ville se situe en deçà de 1 %.

Il soutient que son équipe «est sortie des sentiers battus» en instaurant plusieurs mesures afin d’atténuer la situation.

Le maire de Baie-Saint-Paul, Michaël Pilote, lors des inondations du printemps dernier. Selon lui, ces évènements ont nui à la situation du logement à Baie-Saint-Paul. |768x0

Le maire de Baie-Saint-Paul, Michaël Pilote, lors des inondations du printemps dernier. Selon lui, ces évènements ont nui à la situation du logement à Baie-Saint-Paul. (Simon Carmichael/Archives, Le Soleil)

«On a fait des contingentements par zone pour restreindre les Airbnb et mettre un petit peu la hache là-dedans si on peut dire. On a aussi permis les unités d’habitation accessoires, donc quelqu’un qui voudrait rénover son garage pour en faire un logement, on a permis ça», souligne le maire Pilote.



D’autres projets «sont sur la planche à dessin», notamment un futur quartier de minimaisons dans le secteur de l’ancien hôpital, soulève-t-il.

«On a également déposé un projet de logements abordables, 44 unités, qui serait piloté par un OBNL formé par la Ville. Une demande de subvention a été déposée à la Société d’habitation du Québec, on est présentement en attente.»

— Michaël Pilote, maire de Baie-Saint-Paul

Sans avoir de demande précise, le maire de Baie-Saint-Paul croit que les deux paliers gouvernementaux devraient en faire davantage pour aider les municipalités comme la sienne.

«C’est une responsabilité de tout le monde, c’est sûr. Les promoteurs privés aussi ont leur rôle à jouer. Moi comme municipalité, je vous dis humblement, je pense que j’ai fait mon travail», juge M. Pilote.

Une inondation et des Airbnb

De son côté, Nicole Dionne déplore que les programmes de logements sociaux du gouvernement provincial soient peu à peu remplacés par des projets de logements dits «abordables».

«Ce n’est pas abordable, ça représente la moyenne des coûts du secteur. Ça ne sera pas dans les plus chers, mais il va être dans le marché. On est loin du logement social qui est déterminé selon les capacités de payer de la personne», remarque-t-elle.

D’après le BAIL et le RCLALQ, les locations à court terme de type Airbnb mettent aussi une forte pression sur le parc locatif des régions touristiques comme Charlevoix.

«Charlevoix et la Gaspésie sont les pires régions pour ce qui est de la proportion de logements qui se retrouvent sur des plateformes comme Airbnb.»

— Cédric Dussault, Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ)

Dans les petits villages plus reculés, la proportion peut atteindre les 100 %, selon lui. Les chiffres du RCLALQ indiquent que 10 % du parc locatif de Baie-Saint-Paul se retrouve sur la plateforme Airbnb.

À titre comparatif, 1 % du parc locatif de La Malbaie, qui compte une population semblable, se retrouve sur la plateforme de location à court terme. Les données du RCLALQ n’étaient pas disponibles pour les autres communautés charlevoisiennes.



Le premier ministre du Québec, François Legault, s’entretient avec le maire de Baie-Saint-Paul, Michael Pilote, et la députée locale, Kariane Bourassa, alors qu’ils visitent l’un des sites des inondations, le mercredi 3 mai 2023. (Jacques Boissinot/Archives, La Presse Canadienne)

«C’est particulier aussi puisqu’il y a eu les inondations : nous on a eu une augmentation significative des demandes des gens de Baie-Saint-Paul parce qu’il y a plusieurs unités qui ont disparu», ajoute Mme Dionne du BAIL, organisme qui accompagne les locataires dans la défense de leurs droits.

Le bon vieux bouche-à-oreille

Lucie Hotte, agente au Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) de Charlevoix-Ouest, concède que la situation «n’est pas toujours facile», voire «parfois très compliquée» pour son organisme qui aide les néo-Charlevoisiens à s’intégrer, et donc à se loger.

«Ce qui nous a aidés dernièrement, c’est de faire affaire avec Hébergements Charlevoix, c’est sûr que ce sont des locations touristiques, mais des fois pour une petite période ou pour un logement temporaire ça peut aider», constate Mme Hotte.

Dans son accompagnement, le SANA donne deux conseils essentiels aux nouveaux arrivants : se prendre d’avance et s’informer auprès de gens qui sont déjà sur place.

«Quand les gens sont sur place, c’est plus facile. À leur travail, dans la communauté, ils peuvent en parler c’est souvent plus facile de bien se loger par le bouche-à-oreille», mentionne-t-elle.

«Ça s’en vient de plus en plus du bouche-à-oreille. Dans certaines régions, dans certaines municipalités, il n’y a aucune autre façon de trouver un logement, il n’y a pas d’annonce, il n’y a rien», conclut pour sa part M. Dussault.

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Résumé

Les déménagements en chute libre dans la région de Québec

Par Victoria Baril, Le Soleil

19 avril 2024 à 04h30

Coincés par un marché locatif en surchauffe, plusieurs locataires «s’accrochent à leur bail» par peur de ne rien trouver ailleurs.|800x0

Coincés par un marché locatif en surchauffe, plusieurs locataires «s’accrochent à leur bail» par peur de ne rien trouver ailleurs. (Erick Labbé/Archives Le Soleil)

«C’est la pire crise que j’ai eue à subir en 34 ans dans le milieu.» Entre 2022 et 2023, les demandes de déménagement logées chez Hydro-Québec ont diminué de près de 50 % dans la Capitale-Nationale. Une conséquence directe de la crise du logement, selon plusieurs experts.


Nicole Dionne, coordonnatrice au Bureau d’animation et information logement du Québec métropolitain (BAIL), le voit quotidiennement. Coincés par un marché locatif en surchauffe, plusieurs locataires «s’accrochent à leur bail» par peur de ne rien trouver ailleurs.

Depuis deux ans, l’organisme qui aide les locataires aux prises avec des hausses de loyers abusives sent un vent de changement. Lorsque confrontés à une hausse importante, plusieurs choisissent maintenant de négocier avec leur propriétaire plutôt que de quitter leur logement.



La tendance se reflète dans les chiffres d’Hydro-Québec obtenus par Le Soleil.

Dans la Capitale-Nationale, les demandes de déménagement avoisinaient les 50 000 par année entre 2019 et 2022.



Récemment, la société d’État a assisté à une chute flagrante. Seulement 27 640 demandes de déménagement ont été reçues entre le 1er janvier 2023 et le 31 mars 2024.

Le constat est le même dans Chaudière-Appalaches.

Entre 2019 et 2022, la région enregistrait en moyenne 24 000 demandes de déménagement chaque année. En 2023, seulement 13 482 ont été logées, incluant les trois premiers mois de 2024.

Selon Nicole Dionne, cette baisse des déménagements est directement liée à la crise du logement. «C’est ce qu’on entend des locataires. Plusieurs préfèrent endurer ce qu’ils endurent actuellement plutôt que se retrouver sur le marché et ne pas avoir la chance de trouver quelque chose d’abordable ou d’intéressant.»



Le gros bout du bâton

Maverick Fournier, 24 ans, a lui-même expérimenté les difficultés du marché locatif cette année. En janvier, le jeune homme a dû décider hâtivement qu’il ne renouvellerait pas son bail, à la demande de son propriétaire. «C’était un peu un saut dans le vide à savoir si on allait se trouver un logement ou pas», se souvient-il.

Pendant deux mois, il a cherché activement un 3 et demi ou un 4 et demi abordable, sans succès. Depuis sa dernière recherche pour un logement, en 2022, les prix ont largement augmenté, constate-t-il.

«On avait des réponses plus rapides des propriétaires il y a deux ans. Cette année, le moment que je démontrais mon intérêt, le lendemain ou le surlendemain, le logement apparaissait déjà comme en attente ou déjà vendu», déplore-t-il.

Pendant sa recherche, Maverick a cru à plusieurs reprises qu’il devrait trouver une autre solution pour se loger. Heureusement, le locataire a pu trouver la perle rare grâce à un contact. Sans cette chance, il aurait pu être contraint à retourner chez ses parents, estime-t-il.

«Comme locataires, on n’a vraiment pas le gros bout du bâton. Ça, c’est clair. Il y a un déséquilibre», note l’homme de 24 ans.

Un danger pour la liberté de choix

Élise Tanguay est directrice des affaires publiques chez l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE). Invitée à commenter les données d’Hydro-Québec par Le Soleil, elle se dit extrêmement préoccupée par cette baisse des déménagements.

«Ce qui est inquiétant, c’est qu’on ressent que les locataires ont moins de choix. Ils ont moins cette possibilité là de changer d’endroit»

— Élise Tanguay

Le déménagement étant plus difficile, Mme Tanguay anticipe des impacts importants sur la population étudiante. «Toutes les options résidentielles se resserrent. Les perspectives d’avenir, les projets d’études se resserrent aussi. Ça peut avoir un impact sur cette liberté, ce choix que les étudiants et étudiantes avaient de se déplacer partout au Québec pour leurs études.»

Selon elle, le gouvernement doit investir massivement dans les solutions de logements abordables.



Pas au bout de leurs peines

Selon les données du BAIL, les taux d’ajustement des loyers sont largement supérieurs cette année dans la région. Habituellement d’environ 1 à 1,5 % en moyenne, ils auraient grimpé à 4 % en 2023. Cette hausse ne diminuera pas prochainement, selon Nicole Dionne.

«Ça fait deux ans qu’on est dans le pic de la crise. Si j’écoute ce qui se dit à la fois dans la capacité des entreteneurs pour annoncer de nouvelles unités et les projets de logements sociaux qui restent encore sur la glace, la crise du logement, on va l’avoir encore dans quelques années», soutient-elle.

Les chiffres de 2024 inclus dans les données de 2023 tendent à le démontrer. Les demandes de déménagement semblent poursuivre leur chute cette année.

Des files «inquiétantes» pour visiter des logements à Montréal

Où sont les logements abordables à Montréal? Ils existent, mais ils se font de plus en plus rares, si bien que des files incroyables se forment devant les appartements où des visites sont organisées.

Il se créé actuellement une sorte de psychose de la hausse du coût des loyers à Montréal et malheureusement la médiatisation de ce type de nouvelles ne peut que contribuer à encourager cette même spirale haussière, en alertant davantage de personnes.

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Dans les prochaines années, les usines de Bécancour doivent accueillir des milliers d’employés à qui on promet de généreux salaires.

Les travailleurs mobilisés en grand nombre pour construire les bâtiments industriels ont déjà chamboulé la dynamique en stimulant la demande. Le taux d’inoccupation est proche de zéro dans le secteur.

Des propriétaires flairent la bonne affaire, affirme Nancy Hubert, la coordonnatrice de l’Association des groupes d’éducation populaire autonome (AGÉPA) Centre-du-Québec. Ils augmentent significativement les loyers, sachant bien qu’ils auront peu de difficultés à trouver preneur.

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(Montréal) La crise du logement est devenue l’une des principales causes de stress chez les personnes en psychiatrie, selon des organismes québécois, qui implorent Québec d’intervenir.

Résumé

La crise du logement, une des causes de stress en psychiatrie

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Les loyers élevés, les évictions et les logements insalubres peuvent causer de l’anxiété, des dépressions et de l’insomnie, qui peuvent mener à des pensées suicidaires, indiquent le RCLALQ et le RRASMQ.

(Montréal) La crise du logement est devenue l’une des principales causes de stress chez les personnes en psychiatrie, selon des organismes québécois, qui implorent Québec d’intervenir.

Mis à jour hier à 13h41

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Alice Girard-Bossé
Alice Girard-Bossé La Presse

« On a su récemment à travers le chef d’un service de psychiatrie d’un hôpital montréalais que le logement est le principal stresseur en santé mentale de toutes les personnes qui font appel aux services de psychiatrie », a dit le co-coordonnateur au Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), Martin Blanchard, en conférence de presse, dimanche.

La crise du logement crée une « pression sur la santé mentale » des locataires, indique M. Blanchard. « Imaginez que quelqu’un rentre chez vous, puis dit : “tu t’en vas de chez toi”. Si on refuse, il va faire des réparations intempestives, il va faire de l’intimidation et du harcèlement. Ça devient invivable. »

Les ressources alternatives en santé mentale notent une hausse du stress, de l’anxiété, de la détresse, de l’insomnie, des pensées suicidaires et des pensées dépressives, dit Anne-Marie Boucher, co-coordonnatrice du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ). « Il y a beaucoup de gens qui vivent dans la peur de perdre leur logement. »

Elle craint qu’on se mette à médicaliser la crise du logement.

C’est-à-dire qu’on prend en charge par la psychiatrie, par les services d’urgence, une détresse qui est causée par des conditions de vie qui sont le fruit d’une inaction politique pendant des décennies.

Anne-Marie Boucher, co-coordonnatrice du RRASMQ

« Ce stress-là me pèse énormément »

Itinérance cachée, colocation, logements insalubres : le président du conseil d’administration du Centre de soir Denise-Massé, Denis Plante, voit également au quotidien les impacts de cette crise du logement. « Ces personnes vont devoir souvent tolérer des situations inacceptables parce qu’elles ne peuvent pas déménager, faute de moyens », dit-il.

On a beaucoup de personnes qui sont obligées de sacrifier leurs conditions de vie pour s’assurer d’avoir un toit, souvent au détriment de leur santé physique et mentale.

Denis Plante, président du conseil d’administration du Centre de soir Denise-Massé

M. Plante voit régulièrement des gens qui sont obligés de choisir entre payer leur loyer, manger ou payer leurs médicaments.

C’est le cas de Peter Belland, du RRASMQ. Il a recours aux banques alimentaires tous les mois, puisque son loyer représente près de 80 % de son revenu. « Ce stress-là me pèse énormément », dit celui qui souffre déjà de dépression.

Reportage de Noovo

Inflation: comme les locataires, les proprios se retrouvent pris à la gorge

Si les points de vue des propriétaires et des locataires en matière de logement semblent souvent être à l’opposé, plusieurs membres des deux camps peinent actuellement à joindre les deux bouts.

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Une artiste montréalaise qui s’est retrouvée en situation d’itinérance pendant plusieurs mois en 2018 après avoir été évincée « de mauvaise foi » de son appartement du quartier Mile End par un propriétaire qui en a triplé le prix du loyer s’est vu accorder un dédommagement inédit de 50 000 $ à la suite d’une décision du Tribunal administratif du logement (TAL), a appris Le Devoir .

Et concernant le documentaire qui sera diffusé à Radio-Canada jeudi soir

Nos logements s’achètent, se vendent et se louent à prix d’or. Nombre de « flippers » et de propriétaires en quête de profit l’ont bien compris, ce qui n’aide en rien à freiner la spéculation immobilière des dernières années. Et s’il fallait plutôt sortir du marché une partie de nos propriétés pour stopper cette flambée des prix et conserver des logements décents à prix abordable ?

C’est en tout cas l’idée au coeur du nouveau documentaire Le dernier flip. Démarchandiser l’immobilier, mené par l’entrepreneur social Samuel Gervais, la journaliste Diane Bérard et le réalisateur Mathieu Vachon. Le trio y aborde de front la crise du logement tout en se concentrant sur cette solution déjà existante, mais encore trop peu exploitée, selon eux.

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Entrevue avec la ministre de l’Habitation

Rencontre avec France-Élaine Duranceau : se battre contre les perceptions

Déclarations controversées, manquement au code d’éthique: la ministre responsable de l’Habitation, France Hélène Duranceau, s’est retrouvée au cœur de plusieurs controverses depuis le début de son mandat. Avec du recul, elle admet devoir faire preuve de plus de sensibilité pour renverser la perception du public.

Le reportage de Véronique Prince