Marché central (redéveloppement)

Gros déploiement de pompiers cet après-midi au Marché Central. Le Walmart et le Décathlon ont été évacués pendant près d’une heure.

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Le Guzzo serait un mauvais payeur

Texte complet : Marché Central | Le cinéma Guzzo menacé d’expulsion

Marché Central | Le cinéma Guzzo menacé d’expulsion


PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
La British Columbia Investment Management Corporation reproche à Cinémas Guzzo d’être un mauvais payeur et de ne pas avoir suffisamment d’argent dans ses comptes de banque.

Le phénomène « Barbenheimer » n’a pas réussi à renflouer suffisamment les coffres du Méga-Plex Marché Central de Cinémas Guzzo, contribuant à envenimer ses relations avec son bailleur. Excédé, le propriétaire des lieux réclame 1,8 million à la chaîne québécoise et demande aux tribunaux de lui donner le droit de l’expulser.

Publié à 0h45 Mis à jour à 5h00
Julien Arsenault, La Presse
Nathaëlle Morissette, La Presse

C’est ce que révèle une requête amendée déposée la semaine dernière par le bras immobilier de la British Columbia Investment Management Corporation (bcIMC) – un gestionnaire de régime de retraite – auprès de la Cour supérieure du Québec. La dispute judiciaire lève le voile sur une relation d’affaires qui s’est grandement envenimée. Alors que l’institution britanno-colombienne reproche à son locataire d’être un mauvais payeur et de ne pas avoir suffisamment d’argent dans ses comptes de banque, Cinémas Guzzo accuse celle-ci d’avoir une « déconnexion avec le milieu du cinéma ».

« Ils peuvent alléguer ce qu’ils veulent, ils ont été payés », affirme sans détour le président-directeur général de l’entreprise familiale, Vincent Guzzo, dans une entrevue téléphonique avec La Presse, où il a commenté le dossier même s’il est toujours judiciarisé.

Les allégations de la plaignante n’ont pas encore été prouvées devant le tribunal et ses avocats ne nous ont pas rappelés.

Aux dires de bcIMC, sa relation d’affaires avec le grand patron de Cinémas Guzzo était solide avant l’arrivée de la COVID-19. C’est la pandémie qui semble avoir tout fait basculer. Depuis, l’entreprise accumulerait les retards de paiement, signerait des chèques sans provision et omettrait d’inclure des intérêts lorsqu’elle est en mesure d’effectuer un versement.

L’homme d’affaires admet toutefois dans la foulée que la grève des scénaristes jumelée à celle des acteurs à Hollywood l’automne dernier, qui a reporté la sortie de nombreux films américains, a nui à la rentabilité de son cinéma du Marché Central, « qui vit du produit américain ». Puis il ajoute avoir seulement demandé un peu de marge de manœuvre à la filiale immobilière de la bcIMC.

« Le lousse qu’on voulait, c’est de pouvoir payer le loyer durant le mois et non le 1er du mois. Des fois, on est serrés. Il n’y a rien d’anormal dans ce que j’ai demandé, soutient-il. En général, les propriétaires immobiliers ont compris que c’était mieux d’avoir un loyer en retard que de ne pas avoir de loyer [du tout]. »

« Parfois, il faut choisir ce qui est le plus important. Est-ce vraiment important de payer un loyer le 1er du mois quand ce cinéma-là est en train de perdre de l’argent ? Est-ce que je ne devrais pas payer des fournisseurs ? »

Un virus qui change tout

Retour en arrière. Cinémas Guzzo s’est installée au Marché Central en 2004 en signant un bail d’une durée initiale de 10 ans. Ce dernier a été renégocié et renouvelé à de nombreuses reprises au fil du temps. L’échéance actuelle est prévue en 2035 – ce qui ne convient visiblement plus au propriétaire des lieux.

Tout bascule avec la pandémie. Afin de redonner de l’oxygène à la chaîne québécoise, qui a grandement souffert des restrictions sanitaires ayant provoqué des fermetures temporaires de ses salles en plus d’en plafonner la capacité par moments, le bail est restructuré à deux reprises, en 2021 et en 2022.

« Or, nonobstant les termes du bail […] le locataire refuse ou néglige de respecter ses obligations librement négociées et convenues », allègue la requête de bcIMC.

Cinémas Guzzo a accumulé d’importants retards lorsque son propriétaire se tourne vers la Cour supérieure du Québec, le 31 janvier 2023. Les « arrérages » sont « substantiels » et sont supérieurs à 30 mois. Ils remontent au 1er mars 2020, d’après le contenu de la requête introductive d’instance, qui vise à contraindre l’entreprise québécoise d’acquitter les sommes en souffrance.

Même si une « entente de principe » survient entre les deux parties après le début du processus judiciaire, Cinémas Guzzo est toujours incapable de respecter ses obligations. Ses réserves financières seraient alors insuffisantes.

« Au courant des mois de septembre et d’octobre 2023, certains chèques envoyés par le locataire pour le paiement du loyer ne peuvent être encaissés pour cause de fonds insuffisants », avance bcIMC.

La plaignante formule plusieurs reproches à Cinémas Guzzo. En plus de paiements qui avortent à cause de chèques sans provision, d’autres versements, lorsque l’entreprise est en mesure de les faire, ne comprennent pas les intérêts à verser en raison des retards. La patience du bailleur du Méga-Plex Marché Central atteint ses limites le 26 janvier dernier. C’est à ce moment qu’elle demande une saisie des biens de son locataire, dont un de ses comptes en banque, dans l’espoir de récupérer ce qui lui est dû. Cinéma Guzzo y échappe in extremis.

À la dernière minute, l’homme d’affaires québécois et son premier vice-président, Ilario Maiolo, réussissent à s’entendre avec l’huissier. En échange, le propriétaire de salles de cinéma finit par payer trois mois de loyer, soit pour les mois allant de novembre 2023 à janvier dernier.

Un autre rebondissement attend le propriétaire du Marché Central. Le 19 février dernier, Cinémas Guzzo lui remet six chèques pour acquitter différents mois de loyer. Une semaine plus tard, l’entreprise avise bcIMC de ne pas les encaisser pour « cause d’insuffisance de fonds ».

Les derniers mois semblent avoir eu l’effet de la goutte qui a fait déborder le vase. C’est dans sa requête amendée que la plaignante demande la résiliation du bail de Guzzo au Marché Central en plus de demander au tribunal de condamner son locataire à lui payer l’équivalent de 1,8 million pour les arriérés en souffrance.

Difficile à Montréal

« Leur nouvelle manière d’agir avec nous, c’est : toutes les fois qu’on est retard sur le loyer du mois, ils demandent une annulation de bail », soutient pour sa part Vincent Guzzo.

S’il assure que son entreprise n’est pas en difficulté financière, il reconnaît que ses trois établissements situés dans l’île de Montréal sont moins rentables que les autres. Taxes foncières élevées, grève des scénaristes et des acteurs hollywoodiens empêchant la sortie de films américains – encore plus populaires dans le marché montréalais – sont autant de facteurs qu’il a invoqués pour expliquer la situation. L’homme d’affaires assure par ailleurs entretenir de bonnes relations avec tous ses bailleurs… sauf au Marché Central.

« S’ils veulent qu’on s’en aille, on s’en ira », lance-t-il lorsqu’on le questionne sur la demande de résiliation de bail.

À quoi s’attend-il pour la suite des choses ? « Je n’en ai aucune idée. »

CINÉMAS GUZZO EN BREF

Fondation : 1974
Président-directeur général : Vincent Guzzo
Établissements : 10
Nombre de salles : environ 150

EN SAVOIR PLUS

18
Nombre de salles au Méga-Plex Marché Central

2006
Vincent Guzzo succède à son père, Angelo, à la barre de l’entreprise.

SOURCE : CINÉMAS GUZZO

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Bonne nouvelle si ça permet de redévelopper ce terrain là.

L’homme d’affaires admet toutefois dans la foulée que la grève des scénaristes jumelée à celle des acteurs à Hollywood l’automne dernier, qui a reporté la sortie de nombreux films américains, a nui à la rentabilité de son cinéma du Marché Central, « qui vit du produit américain »

C’est le cinéma le plus proche de chez moi et je n’y vais presque jamais étant donné que y’a pas moyen de voir un film québécois là ou une version française.

Il y a 10 ans, Vincent Guzzo avait eu des propos assez durs contre les films du Québec. Lamentards, pas rentables.

Aujourd’hui, c’est ce sont eux qui augmentent la rentabilité de certains de ses cinémas, et ceux dépendant des marchés américains ont de la misère.

Je ne sais pas ce qu’est les habitudes des gens ici en termes de cinéma, mais les films d’ici, je ne vais jamais les voir dans les grandes salles, je vais au cinema Beaubien/Moderne/etc/. On à la chance d’avoir des petits cinémas de quartier, et j’en profite.

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Je n’en suis aucunement surpris. Je me rappelle être passé au cinéma Guzzo il y a quelques années (je me rappelle plus si c’était 2019 ou 2022), et c’est à ce jour le cinéma le plus miteux et le plus négligé dans lequel j’ai jamais mis les pieds. On était très loin du Guzzo de mon enfance au début des années 2000. La chaîne en tant que telle a arrêté d’essayé il y a longtemps et je suis toujours surpris qu’ils n’aient toujours pas déclaré faillite.

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Miteux, et délabré oui, mais il y a pire: va essayer le Cinéstarz de la plaza Cote-des-neiges :grimacing:

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C’est vrai que c’est terrible niveau propreté/entretien le Cinéstarz, mais pour un billet à 6,96$ + taxes c’est dur à battre. Pour l’expérience Guzzo au marché central c’est 14,00$ + taxes. C’est littéralement le double!

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La dernière fois où je suis allé au Guzzo Marché Central, j’ai été surpris de voir qu’ils ne prenaient pas les cartes débits.

Ce n’est pas un problème pour moi, mais dans les fils c’était évident que certaines familles étaient surprises, assez pour que je remarque. Il y a des gens qui n’ont pas nécessairement accès au crédit facilement, et ça me semble une mesure bizarre. J’ai déjà vu des places accepter seulement débit, parce que je crois que les frais sont moins chers que le crédit, mais pourquoi l’inverse?

Aussi, pourquoi je fais la file au Guzzo plutôt que de pouvoir acheter mes billets en ligne en quelques secondes?

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Pour des raisons de proximité. Il ne faut pas oublier que:

  • Le Guzzo a les Salles Imax dans les environs.
  • Dessert ParcX, Ahuntsic et VMR

Le seul autre cinéma que les gens du coin avaient avant l’arrivé du Guzzo Marché Central… était le Guzzo près de la Plaza Côte-Vertu.

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Les installations de Lufa sur le toit du Walmart vont être inaugurées aujourd’hui

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Lufa est plus Panier Bleu que que le Panier Bleu…

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Je pense qu’il parlait d’acheter ses billets en lignes à l’avance au lieu de faire la file à la billetterie.

Les produits de la serre du Marché Central sont déjà offerts sur le site de Lufa

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Chronique dans la Presse

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