La Ville de Montréal s’est réservé le droit d’avoir la priorité sur l’achat, à sa mise en vente, de la résidence privée pour aînés (RPA) Mont-Carmel, au cœur d’une saga judiciaire depuis plusieurs années entre des locataires âgés et le promoteur Henry Zavriyev. Ce dernier se montre d’ailleurs ouvert à vendre le bâtiment au cœur de Montréal, à condition qu’une « offre sérieuse » lui soit présentée.
« L’immeuble est assujetti au droit de préemption aux fins d’habitation et de logement social », et ce, pour une durée de 10 ans, indique un avis inscrit au registre foncier du Québec pour ce bâtiment de 216 logements à la suite d’une résolution adoptée sans tambour ni trompette par le conseil municipal, le 18 novembre dernier.
Cela signifie que la Ville aura priorité, jusqu’en 2034, sur tout autre acquéreur, lorsque le propriétaire manifestera sa volonté de vendre cet immeuble situé sur le boulevard René-Lévesque. Elle pourrait ensuite vendre ou céder ce bâtiment à un organisme sans but lucratif qui conserverait la vocation de RPA de ce bâtiment, explique en entrevue la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme.
Bravo! Le droit de préemption est un outil efficace pour acheter des immeubles ou terrains au profit de la Ville (lire la société) afin de les soustraire du marché, en les offrant à des organismes qui pourront en assurer la pérennité. Le droit de préemption, un nouvel outil - Fédération québécoise des municipalités
Pour faire baisser le coût des logements, le Canada a besoin de plus de grandes villes. C’est du moins ce qu’avance l’Institut C.D. Howe dans une nouvelle étude publiée cette semaine.
Paul Beaudry est professeur à l’École d’économie de Vancouver de l’Université de la Colombie-Britannique et un des auteurs de l’étude intitulée Rendre le logement plus abordable au Canada : la nécessité d’un plus grand nombre de grandes villes.
Selon lui, plus on construira de logements dans les grandes villes, plus la population augmentera, ce qui fera bondir les prix du logement.
La solution mise en avant dans l’étude est ainsi de créer de nouvelles grandes villes, ou de développer des villes de taille moyenne, et de les rendre plus attrayantes aux yeux des Canadiens.
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Le processus de sélection des locataires soulève d’importantes questions dans certaines coopératives d’habitation, où rien n’empêche une famille ou un groupe d’individus de prendre le contrôle de ces immeubles dotés de logements abordables en partie financés par l’État. Une situation permise aux yeux de la loi, mais qui préoccupe de nombreux acteurs du milieu, qui appellent à des changements.
Ainsi, dans une coopérative de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, trois membres d’une même famille siègent à un comité de sélection de cinq personnes ayant comme mandat de choisir ceux ou celles qui occuperont les logements laissés vacants dans l’immeuble, a appris Le Devoir.
Ces trois personnes font partie des quatre membres d’une même famille qui ont été élus au sein du conseil d’administration de cette entreprise d’économie sociale au cours des dernières années. Ces quatre personnes, parmi lesquelles on compte le président démissionnaire du CA, représentaient jusqu’à mardi la majorité des sept membres de cette instance. Le CA prend des décisions importantes : il choisit notamment les nouveaux occupants du bâtiment après avoir reçu les recommandations du comité de sélection.
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J’ai enquêté sur les coopératives d’habitation à Montréal | Parcours
Peu de règles encadrent la sélection des locataires dans une coopérative d’habitation, et ce vide législatif peut avoir des répercussions sur certains membres. Conflit d’intérêts, membres d’une même famille au sein du conseil d’administration… Notre journaliste Zacharie Goudreault a rencontré des membres d’une coop où le bon-vivre a fait place à un climat de peur et d’intimidation.
Une situation intolérable qui ouvre la porte aux abus et qui met à mal le système démocratique de la coopérative. En agissant ainsi cette famille, en réunissant ses forces, nie les droits de la majorité et la met en minorité face aux décisions pour la bonne marche de l’institution. C’est tout le contraire des principes coopératifs de bases. Il faudra alors agir pour éviter ce genre de mainmise sur le CA et la possibilité d’autres exemples du genre ailleurs.
La Coopérative de Solidarité Le Suroit d’Outremont est à l’aube de pouvoir offrir 85 nouveaux logements à des familles à moyens et faibles revenus. Ce nouvel immeuble fait partie des 27 projets de logements à loyer abordable montréalais, qui d’ici 2027, accueilleront au total 889 ménages. Mais déjà, d’ici la fin de 2025, un peu moins du deux tiers des logements auront des occupants.
À la fin de l’année 2025, ce seront 570 ménages qui ont ou auront emménagé dans un logement ou une chambre située dans l’un des édifices répartis à travers 12 arrondissements de la ville de Montréal. Les autres ménages pourront le faire d’ici 18 à 24 mois après la première pelletée de terre prévue cette année.
Suite sur les coopératives d’habitation dans Le Devoir
Les partis d’opposition à l’Assemblée nationale ont dénoncé jeudi les lacunes dans le processus de sélection des locataires de coopératives d’habitation révélées dans une enquête du Devoir. Ils plaident pour un meilleur encadrement de ces logements abordables, ce à quoi s’engage la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau.
« Je pense que le gouvernement pourrait s’asseoir avec les représentants et représentantes du mouvement coopératif pour régler ce type de problème de népotisme, entre autres », a lancé en point de presse jeudi le porte-parole de Québec solidaire en matière d’habitation, Andrés Fontecilla.
Une enquête du Devoir a levé le voile jeudi sur des lacunes dans le processus de sélection des nouveaux locataires admis dans les coopératives d’habitation, financées en partie par l’État. Rien n’empêche actuellement plusieurs membres d’une même famille d’accaparer la majorité des sièges au sein du comité de sélection et du conseil d’administration de ces entreprises d’économie sociale, comme cela est survenu ces dernières années dans une coop de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
Suite de l’histoire de népotisme dans le processus de sélection des coop
Les membres d’un comité aviseur formé de représentants d’organisations gouvernementales, d’experts et de représentants du milieu des coopératives d’habitation se rencontreront cette semaine pour élaborer un plan d’intervention visant à corriger, le plus rapidement possible, les lacunes dans le processus de sélection des nouveaux locataires de ces immeubles de logements abordables, a appris Le Devoir.
Jeudi dernier, une enquête du Devoir levait le voile sur d’importantes lacunes dans le processus de sélection des membres des coopératives d’habitation au Québec, où rien n’empêche une famille ou un groupe d’individus de prendre le contrôle de ces immeubles dotés de logements abordables en partie financés par l’État. Le jour même, trois partis d’opposition à l’Assemblée nationale ont pressé le gouvernement Legault de mieux encadrer l’attribution de ces logements abordables, ce à quoi s’est engagée la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau.
Grandement temps d’agir et légiférer pour ne pas laisser cette excellente formule d’habitation être abusée par des gens qui n’ont justement pas l’esprit coopératif.