Logements sociaux, communautaires et abordables - Actualités

82 M$ pour la construction de 215 logements sociaux dans le Sud-Ouest

Photo: Naomie Gelper/Métro

Guillaume Ledoux

23 juin 2023 à 15h29 - Mis à jour 23 juin 2023 à 16h36 2 minutes de lecture

Deux projets d’habitation sur les terrains des anciens ateliers ferroviaires du Canadien National (CN) permettront d’ajouter 215 logements sociaux dans l’arrondissement du Sud-Ouest. L’investissement, qui provient du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal, s’élève à 82 M$. Les projets se font en vertu de la Stratégie d’inclusion de logements abordables dans les nouveaux projets résidentiels de la Ville de Montréal.

L’Habitation Héritage de Pointe-Saint-Charles, le premier des deux projets, sera située dans le secteur des rues Bourgeoys et Sainte-Madeleine. Financé par l’organisme Habitation Héritage, la Ville de Montréal, l’Arrondissement du Sud-Ouest et la Société d’habitation du Québec (SHQ), le projet contient 122 logements sociaux et abordables. Les logements pourront héberger des familles ou des personnes seules.

La SHQ, la Ville et l’Arrondissement financeront aussi la Coopérative d’habitation de la Pointe amicale sur les rues Bourgeoys et Charon. Ce projet contiendra quant à lui 93 logements répartis dans deux bâtiments de trois et quatre étages. La coopérative s’engage d’ailleurs à «maintenir la belle diversité sociale déjà bien présente à Pointe-Saint-Charles», affirme la présidente du conseil d’administration de la coopérative de la Pointe amicale, Karlene Keith.

Un soutien financier du gouvernement provincial et de la Ville sera accordé aux personnes qui loueront des logements au sein de ces deux projets afin «qu’elles n’aient que 25% de leurs revenus à débourser pour le loyer», a d’ailleurs affirmé la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau.

D’ici 2030, le site des anciens ateliers du CN devrait accueillir 925 logements au total.

Logement: d’immenses projections ridiculisent les positions de la CAQ

Photo: Photo: Quentin Dufranne

Guillaume Ledoux

22 juin 2023 à 10h30 - Mis à jour 22 juin 2023 à 12h14 2 minutes de lecture

La décision controversée de mettre fin aux cessions de bail par le projet de loi 31 et les «déclarations aberrantes» de la ministre de l’Habitation sont ridiculisées par des projections sur le 1, avenue Van Horne. L’entrepôt vacant pourrait devenir un hôtel, au grand dam de plusieurs qui souhaiteraient que des logements sociaux y soient construits.

«Qu’ils investissent en immobilier». La citation choc de la ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau juste à côté d’un portrait d’elle, présentée comme une personnage de la noblesse française du 18e siècle, est l’une des seize diapositives qui sont projetées sur le mur faisant face au boulevard Rosemont.

Photo: Quentin Dufranne

Des informations sur les flips immobiliers qu’auraient perpétué la ministre Duranceau et des informations sur la crise du logement succèdent. Une citation du premier ministre François Legault qui se dit «très connecté sur la réalité» et une autre où il affirme notoirement croire que les prix des logements commencent à «500-600 par mois» s’en suivent.

Photo: Quentin Dufranne

«Depuis le dépôt du projet de loi 31 sur l’habitation, l’actualité politique s’est en effet montrée riche en déclarations aberrantes, révélations embarrassantes et autres troublantes inepties – une sinistre farce», décrit Le Sémaphore, le collectif derrière les projections, sur sa page Facebook.

C’est en février dernier qu’une première vague de projections engagées a été déployée sur les murs de l’entrepôt du 1, avenue Van Horne. À ce moment, les diapositives étaient citriques du projet de reconversion du bâtiment.

La Coalition Avenir Québec et la ministre Duranceau n’ont pas souhaité commenter la situation.

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Je cite un extrait de l’article publié plus haut par @louisleonardo: Selon le professeur titulaire et directeur de département à la Faculté de l’aménagement, École d’urbanisme et d’architecture de paysage à l’Université de Montréal, “il n’est pas rare qu’en Europe, dans certaines villes, vous puissiez avoir 30 % du parc immobilier de logements qui est de propriété publique”.

Voilà un objectif qui pourrait aider à pérenniser des milliers de logements abordables et contribuer à éviter des crises de logements récurrentes pour l’avenir. Par ailleurs acheter d’entreprises immobilières privées des immeubles en bon état par la Ville, serait un bon moyen de gagner du temps vers plus de logements publics, sans devoir attendre des années pour de nouvelles constructions.

Bien sûr la construction de logements neufs dans le même but est indispensable afin de renouveler au passage le parc de logements abordables et sociaux. Dans tous les cas la politique 20-20-20 de la Ville de Montréal devrait être appuyée financièrement par le gouvernement provincial, en ajoutant des incitatifs financier au programme dans le but de faire avancer cet important dossier emblématique de la crise du logement.

Pourquoi d’ailleurs on n’organise pas un sommet sur le logement qui réunirait tous les acteurs privés et publics, afin d’instituer une politique véritablement adaptée aux besoins réels des villes et villages du Québec? On pourrait au passage déclarer officiellement que le logement est un besoin essentiel à la population, en offrant des protections et garantis à cet égard.

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Loyer à moins de 1000 $ : « Ça ne pourra plus être construit », d’après Logisco

Le chantier de construction du complexe ONYX situé au 3900 boulevard Guillaume-Couture.

Photo : Radio-Canada / Olivier Bouchard

Félix Morrissette-Beaulieu (accéder à la page de l’auteur)

Félix Morrissette-Beaulieu

Félix Morrissette-Beaulieu

Publié à 5 h 49

Explosion des coûts de construction, taux d’intérêt et de taxation élevé, inflation : un important propriétaire immobilier de la région de Québec prévient que sans aide du gouvernement, il est presque impossible de construire de nouveaux logements abordables alors que le marché vit une importante pénurie pour ce type d’habitation.

L’entreprise Logisco est propriétaire de plus de 6000 unités de logements locatifs dans la grande région de Québec.

Bien conscient d’un manque d’unités abordables sur le marché immobilier, le président de l’entreprise, Michel Parent, se dit toutefois surpris du nombre de locataires qui ont préféré ne pas déménager cette année.

Michel Parent est le président de Logisco, qui est propriétaire de plus de 6000 logements locatifs dans la grande région de Québec.

Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier

Dans le passé, entre 10 et 12 % de ses locataires déménageaient au 1er juillet. On a […] cette année autour de 6.2, 6.3 % de taux de rotation. Les gens ont fait le choix de parler avec leur propriétaire et de s’entendre, constate l’homme d’affaires.

Plusieurs auraient décidé d’éviter les frais liés à un déménagement, qui eux aussi ont grimpé en raison de l’inflation. Mais c’est surtout le manque de logements abordables qui les ont forcés à rester dans leur logement actuel, d’après Michel Parent.

Construire à moins de 1000 $ par mois

Il existe bien des loyers autour de 800 ou 900 $ par mois à Québec. Or, ceux-ci sont extrêmement sollicités, remarque Logisco.

En 2022, leur taux d’inoccupation pour les logements à moins de 1000 $ par mois était à moins de 1 % selon la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL). On en a du produit à 800 $, à 900 $ qui ont été construits il y a 30 ans pi 40 ans, mais malheureusement pour ceux qui sont à la recherche cette année, les gens n’ont pas déménagé cette année.

« Même s’ils avaient déménagé, ces gens-là, cette capacité de payer-là, il faut qu’il retrouve quelque chose à ce prix-là. On est plus capable d’en construire à ce prix là. Sans un soutien qui pourrait être subventionné, ça ne pourra plus être construit. »

— Une citation de Michel Parent, président de Logisco

Dans les faits, construire un appartement neuf proposant un loyer à moins de 1000 $ est pratiquement impossible dans le marché actuel, croit M. Parent.

Un chantier de construction pour un immeuble résidentiel.

Photo : Radio-Canada / Kate Porter

Construire et développer de nouveaux projets multirésidentiels, c’est extrêmement difficile. Les coûts de construction ont explosé depuis quelques années. La hausse des taux d’intérêt fait en sorte qu’il est difficile d’investir dans un projet immobilier avec un levier financier raisonnable.

Les problèmes financiers auxquels font face plusieurs promoteurs démontrent la difficulté à trouver un équilibre entre un loyer abordable et la rentabilité d’une construction neuve.

On voudrait bien en livrer un peu plus, mais il y a un grand dilemme en ce moment. Un dilemme par rapport à la demande qui est forte, le client est au rendez-vous, mais la rentabilité, c’est de pouvoir demander une mensualité aux consommateurs versus le coût d’un projet de construction, c’est difficile de rejoindre les deux bouts.

À lire aussi :

Les demandes d’aide au logement explosent à l’aube du 1er juillet

À Québec d’agir ?

Une aide financière gouvernementale qui permettrait aux promoteurs de pallier la hausse des coûts d’une construction neuve pourrait permettre pour diminuer le coût des loyers.

Le gouvernement peut aussi revoir la taxation de certains projets, ce qui diminuerait les coûts de construction, selon le promoteur.

C’est pas juste de la subvention qui pourrait être aidant. Déjà, le plus bel exemple : la façon dont les crédits par le gouvernement sont accordés par la TPS et la TVQ pour les immeubles neufs. Ça fait longtemps qu’ils n’ont pas revu leur programme pour le [montant] maximum [où] on ne peut plus avoir de crédit de TPS-TVQ. Je pense que le programme est à 250 000 $ de l’unité. Aujourd’hui, on n’est pas capable de construire des unités en bas de 300 000 $. Ça aiderait déjà, conclut le propriétaire.

Mardi, le maire de Québec Bruno Marchand a réitéré l’importance pour les gouvernements d’y aller de mesures costaudes pour augmenter la construction de logements abordables.

Nous, comme ville, il faut faire mieux. On ne peut pas travailler comme on travaillait avant. […] Le gouvernement ne peut pas s’en laver les mains, il doit être aussi proactif que nous. Si on ne se met pas au travail, on va encore, dans un an, être en train de se parler de ça, encore dans la même situation, a-t-il alors déclaré.

Avec la collaboration de Camille Carpentier
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1991733/loyer-abordable-logisco-difficulte-quebec

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La construction à elle seule ne peut régler la crise du logement, selon l’IRIS

À Gatineau, le taux d’inoccupation se situe toujours sous la barre du 1 %. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Publié à 7 h 35

Près du trois quarts des villes québécoises se trouvent dans un marché locatif serré, selon un rapport de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Et pour sortir de cette impasse, il faudra prioriser le logement abordable.

L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) est catégorique : la construction de nouveaux logements est insuffisante pour remédier à la crise qui frappe aujourd’hui deux villes sur trois au Québec.

Dans un communiqué adressé à la presse jeudi matin, l’IRIS

soutient que la réglementation déficiente et le manque de logements hors marché privé sont les véritables causes de la crise que connaît le Québec actuellement.

Il manque de logements abordables, pas de logements en général. Car du logement neuf, il s’en est construit beaucoup au cours des dernières années, mais pas pour tout le monde et pas dans toutes les régions, précise Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS

et co-auteur de l’étude.

Au Québec, environ 5 % du parc locatif est constitué de logements sociaux et communautaires, alors qu’il atteint presque 60 % dans certaines villes comme Vienne.

« Il ne faut pas construire plus, il faut construire mieux. Tant et aussi longtemps que la majeure partie du parc locatif appartiendra au privé, la capacité des locataires à se loger convenablement sera toujours menacée. »

— Une citation de Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS

Bien que le nombre de mises en chantier de logements locatifs ait presque doublé (+ 102,3 %) entre 2016 et 2020, le Québec en est à sa cinquième année consécutive sous le point d’équilibre en matière de disponibilité des logements locatifs, apprend-on également.

D’ailleurs, la proportion de municipalités de 10 000 habitants et plus dont le taux d’inoccupation se trouve sous la barre du 1 % a grimpé de 50 % à 71 % depuis un an.

Les experts soutiennent que le parc locatif existant doit faire l’objet d’une régulation plus stricte et la priorité doit aller à la construction de logements hors marché privé, afin de protéger la situation financière des ménages locataires.

Le projet de loi 31 accentuera la crise

Selon l’IRIS

, le projet de loi 31 de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui vise à actualiser certaines dispositions législatives en matière de droit du logement, viendra accentuer la crise d’abordabilité.

Ce projet a largement été critiqué puisqu’il permettrait, entre autres, aux propriétaires de refuser la cession de bail.

À lire aussi :

Les données montrent que les propriétaires de logements locatifs profitent de la fin d’un bail pour hausser le loyer à un niveau quatre fois plus élevé que lorsqu’il est reconduit par les occupants, peut-on lire.

En retirant aux locataires la possibilité de céder leur bail à d’autres locataires tel que le prévoit le projet de loi 31, on peut anticiper une accélération de la hausse des loyers à compter de 2024, déplore M. Hébert.

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Des centaines de logements abordables attendent de sortir de terre


Pedro Ruiz Archives Le Devoir
Tout près de 4500 unités sont en attente au Québec, quelque 2600 logements de plus sont en cours de construction.

François Carabin
à Québec
Correspondant parlementaire
29 juin 2023
Société

Malgré les milliards de dollars investis à travers le temps dans la construction de logements sociaux, le Québec fait face à un embouteillage. Plus de 675 appartements en location prévus dans le programme AccèsLogis attendent depuis au moins cinq ans de sortir de terre, a constaté Le Devoir.

Cela représente 15 % des logements en développement financés par AccèsLogis, le programme de construction de logements communautaires et abordables lancé par Québec à la fin des années 1990, que le gouvernement de François Legault compte bientôt abandonner.

Selon les calculs du Devoir, pas moins de 18 projets de logement social et abordable n’ont toujours pas fait l’objet d’une première pelletée de terre au moins cinq ans après avoir été analysés une première fois par la Société d’habitation du Québec (SHQ), l’organisme qui administre AccèsLogis.

La plupart sont à Montréal (six), mais la Montérégie (trois) et les Laurentides (trois) comptent leur lot de constructions en attente. Deux projets, à Montréal et à Mont-Laurier, sont vieux de plus de 10 ans.

Des logements abordables qui attendent

Au moins 18 projets d’AccèsLogis prévus depuis plus de cinq ans n’ont toujours pas vu leur construction s’amorcer

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Si l’on exclut les projets d’habitation pour femmes en difficulté — la SHQ les écarte de ses calculs —, tout près de 4500 logements sont en attente au Québec. Quelque 2600 de plus sont en cours de construction.

Depuis les débuts d’AccèsLogis, les différents ordres de gouvernement ont investi plus de sept milliards de dollars pour réaliser de nouveaux logements. Or, la hausse des coûts de construction et des matériaux frappe plus fort que jamais, constate la directrice de l’Office municipal d’habitation de Longueuil, Catherine Carré.

Depuis 2016, ses équipes travaillent sur un projet de 36 logements nommé Saint-Roch — phase II, mais il tarde à aboutir. « Il y a eu un certain temps à essayer de trouver du financement supplémentaire, parce que, malheureusement, les coûts de construction étaient beaucoup trop élevés versus l’argent qui nous était alloué », indique-t-elle à l’autre bout du fil.

Le manque à gagner, avec l’explosion des coûts de construction et des coûts de réalisation, la SHQ et le gouvernement essaient de [le] contrer.

— Éric Cimon

Le Groupe de ressources techniques de l’Abitibi-Témiscamingue–Ungava oeuvre depuis sept ans et demi sur Le Centurion, un projet de 24 portes situé à Amos. Sauf qu’« avant la pandémie, les projets les plus chers en AccèsLogis [lui] coûtaient environ 185 $ du pied carré ». « Maintenant, pour le projet Le Centurion, c’est sorti à 385 $, donc 200 $ du pied carré de plus », affirme le principal chargé de projet.

Selon le directeur général de l’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ), Éric Cimon, il faut environ trois ans pour mener à terme un projet en habitation sociale et abordable. Mais son organisme, qui représente une vingtaine de groupes voués au développement de l’habitation communautaire au Québec, sonne l’alarme depuis des années : « Le facteur principal, c’est le manque de financement. »

« Le manque à gagner, avec l’explosion des coûts de construction et des coûts de réalisation, la SHQ et le gouvernement essaient de [le] contrer, convient-il. L’affaire, c’est qu’ils décident ça quelque part au mois de décembre, ils votent le budget au mois de mars, puis l’argent est disponible quelque part au mois de septembre. Ça veut dire qu’il y a un autre 7-8 % qui s’est rajouté entretemps, et on se ramasse avec un projet qui n’est pas encore viable. »

Baisse graduelle du nombre de projets AccèsLogis complétés chaque année

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Nouveau programme

Depuis 2018, le gouvernement de François Legault a principalement investi dans la réalisation des appartements d’AccèsLogis « non réalisés » lors des mandats précédents. « Il y a de l’argent qui est disponible, je dirais même depuis des années, puis qu’on n’arrive pas à dépenser », disait le premier ministre plus tôt cette année au Salon bleu.

S’il salue les sommes consacrées au logement dans les différents budgets du ministre des Finances, Eric Girard, M. Cimon constate que les investissements ne sont arrivés qu’au compte-gouttes. « Nous, on a calculé que, s’ils avaient mis l’argent dès le départ, ils auraient économisé plus de 300 millions », indique le d.g. de l’AGRTQ.

« S’il manque d’écoles ou s’il manque d’hôpitaux, on ne dit pas qu’on va arrêter de construire. On le met [l’argent], on sait que c’est un bien essentiel, enchaîne-t-il. Les logements, c’est la même chose. »

Un peu moins de 3000 logements abordables en attente à Montréal

Nombre de logements d’AccèsLogis en développement ou en construction dans différentes régions du Québec

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Au début de l’année, insatisfait du rendement d’AccèsLogis, le gouvernement Legault annonçait officiellement la mise au rancart du programme, plus de 25 ans après sa naissance.

Pour le remplacer, Québec mise sur le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ). Ce nouvel outil de financement du logement abordable modifie les critères imposés aux organismes qui désirent se lancer dans la construction de logements abordables, en plus d’ouvrir la porte aux entreprises privées qui souhaitent investir.

« Ça se dessinait, c’était prévisible », déplore le co-porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec, Cédric Dussault, qui craint pour le financement du logement social au Québec avec l’arrivée du PHAQ. « C’est vraiment une position idéologique de la [Coalition avenir Québec], qui veut aller vers le privé. »

Dans son dernier budget, le gouvernement a réservé le tiers des nouveaux logements du PHAQ au privé. Avant d’abandonner AccèsLogis, il promet cependant de faire sortir de terre la plupart des constructions prévues au programme.

Avec Isabelle Porter et Dave Noë

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Reportage au Téléjournal 22h

Logements neufs et abordables à la manière de Rimouski

La Ville de Rimouski a pris en main la rénovation des habitations à loyer modique (HLM), ce qui lui permet d’offrir des logements neufs et abordables à de nombreux citoyens.

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Fier de ma ville de naissance, qui a su prendre elle problème en main et arriver à des solutions concrètes, de plus c’était mon ‘‘maître de stage’’ au Cégep

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La mairesse de Longueuil Catherine Fournier était en entrevue à la radio ce matiun pour parler de logements

Entrevue avec Catherine Fournier : Bilan du 1er juillet de la Ville de Longueuil https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/tout-un-matin/episodes/723918/rattrapage-lundi-3-juillet-2023/21


Pratiquement aucun logement abordable disponible à Longueuil, dit Catherine Fournier


La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / FRANCIS DUFRESNE

Radio-Canada
Publié à 11 h 41

« Quand on parle des logements abordables, disons en dessous de 900 $, on est à peu près à 0 % de taux d’inoccupation », affirme la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, en entrevue à Tout un matin, sur ICI Première. Ce faisant, 16 ménages, soit une cinquantaine de personnes, ont été placés dans des hébergements d’urgence le 1er juillet.

Au total, ce sont 54 demandes d’aide d’hébergement qui ont été déposées auprès de la Ville de Longueuil à l’approche du 1er juillet. Mais les 38 ménages qui n’ont pas été placés dans des hébergements d’urgence n’ont pas tous trouvé une solution à long terme pour autant. On arrive à accompagner les ménages dans une aide au relogement temporaire, ou peut-être même trouver, grâce à l’appui des comités logement, une solution plus permanente, explique la mairesse.

En préparation de ce jour de déménagement au Québec, plusieurs villes, dont Longueuil, avaient signé des ententes avec la Croix-Rouge pour venir en aide aux ménages qui n’auraient toujours pas signé de bail.

Et pour ceux qui arrivent à se reloger, c’est souvent loin d’être dans les meilleures conditions. Face à la pénurie de logements abordables, plusieurs ménages se retrouvent dans des appartements mal adaptés, insalubres, trop petits ou trop chers, explique la mairesse.

« Les gens ne sont pas capables de payer le prix moyen qui est disponible sur le marché. Dans la grande région de Montréal, le prix moyen d’un loyer est de 1300 $. »

— Une citation de Catherine Fournier, mairesse de Longueuil

Pour atteindre l’équilibre du marché locatif, le taux d’inoccupation des logements doit se situer autour de 3 %. Or, à Longueuil, il se chiffre à environ 1,6 % à 1,8 %, estime Mme Fournier.

À l’échelle provinciale, 680 ménages n’avaient pas réussi à signer de bail le 1er juillet. Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) publiera cependant un nouveau bilan mardi, pour révéler combien de ces ménages ont finalement pu se reloger et combien ont dû être hébergés d’urgence.

Faciliter de nouvelles constructions

Pour agir face à la crise du logement, Catherine Fournier appelle à une collaboration entre les différents acteurs impliqués. Tant les villes que le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral ont un rôle à jouer pour relever ensemble les défis inhérents à la crise du logement actuelle, soulève-t-elle.

S’il appartient au gouvernement provincial d’octroyer des unités de logement social, les Villes disposent tout de même plusieurs leviers d’action pour assurer l’abordabilité des logements.

Réserver des terrains pour la construction de nouveaux logements, identifier des lieux de développement, faciliter l’octroi des permis de construction, assouplir les codes d’urbanisme et favoriser la densification douce sont des pistes de solutions mises en œuvre à Longueuil, indique la mairesse.

Autour des aires de transport en commun, comme le secteur du métro chez nous à Longueuil, on veut favoriser des projets qui comptent un très grand nombre d’unités, cite-t-elle en exemple.

Mais en raison des taux d’intérêt élevés et de l’explosion des coûts due à la pénurie de main-d’œuvre, la cadence de mise en chantier d’habitations a ralenti, selon Mme Fournier.

Ainsi, au-delà des nouvelles constructions, il faut protéger les unités de logements abordables, soutient la mairesse. Des organismes à but non lucratif, dont SOLIDES, ont commencé à faire des acquisitions d’immeubles qui étaient sur le marché privé, mais qui sont maintenant de propriété collective […] On vient sortir des unités du marché spéculatif pour garantir l’abordabilité à long terme.

Un registre des loyers réclamé

Dans une lettre ouverte parue le 28 juin dernier, les maires de 14 municipalités du Québec ont réclamé au gouvernement Legault qu’il instaure un registre des loyers public, universel et obligatoire.

Un registre des loyers agirait sur l’ensemble du marché résidentiel et contribuerait à freiner l’inflation immobilière issue de l’optimisation des loyers, plaident les élus dans leur missive.

Catherine Fournier ne fait pas partie de la liste de signataires car, selon elle, il n’y a pas données empiriques qui démontrent l’efficacité de la mesure du registre des loyers. Il faut d’abord s’attaquer au grand débalancement entre l’offre et la demande qui crée l’iniquité du rapport de force entre le locataire et le propriétaire, juge-t-elle.

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Superbe! Vraiment une bonne manière de dépenser l’argent. Le gouvernement a beau promettre des milliards, si les villes n’arrivent pas à réaliser les projets à cause de raisons autres, on n’est pas plus avancés!

On est dans une tempête parfaite où la crise de la main-d’oeuvre, l’endettement des ménages, les taux d’intérêts, les immenses retards dans la participation des gouvernements et l’inflation en général (incluant les prix des matériaux et autres obstacles de nature diverse), font que les villes n’arrivent plus à améliorer leur bilan d’offre de logements, particulièrement dans le segment abordable et social.

On le voit bien, cette crise n’est pas propre à Montréal mais à tout le Québec. En conséquence elle met un frein à une majorité de projets ou en réduit l’ampleur, qui a leur tour contribuent à la rareté et au déséquilibre de l’offre. Nous sommes donc dans un cercle vicieux qui sera difficile à briser sans l’intervention déterminée des gouvernements supérieurs.

Ottawa investit 308 M$ pour le logement abordable au Québec

Duplex à Montréal. Photo: Matéo Gaurrand-Paradot, Métro

Guillaume Ledoux

7 juillet 2023 à 14h59 - Mis à jour 7 juillet 2023 à 16h26 2 minutes de lecture

Ottawa investit 308 M$ de plus pour le logement abordable au Québec afin de lutter contre la crise du logement. Du montant total, 57,4 M$ seront octroyés aux grandes municipalités de la province. À 28,3 M$, Montréal en recevra la plus grande partie.

Les sommes «sont destinées à des logements pour les personnes vulnérables ayant des besoins particuliers en matière de logement». L’investissement s’adresse donc notamment «aux femmes et aux enfants fuyant la violence, aux personnes en situation d’itinérance ou qui risquent de s’y trouver, aux personnes âgées, aux vétérans, aux immigrants récents, aux réfugiés, aux personnes handicapées, aux Canadiens noirs et aux Autochtones», selon un communiqué de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Cet investissement continuera d’aider les Québécois et les Québécoises à avoir accès à des logements sécuritaires et abordables qui répondent à leurs besoins, tout en créant des emplois pour l’économie locale.

Soraya Martinez Ferrada, secrétaire parlementaire du ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion (Logement) et députée d’Hochelaga

Québec s’engage d’ailleurs à financer le supplément au loyer pour certains ensembles résidentiels. «Grâce à cette aide, les locataires admissibles ne consacreront que 25% de leur revenu au logement», peut-on lire dans le communiqué.

L’investissement, fait via la Troisième entente Canada-Québec concernant l’Initiative pour la création rapide de logements (ICRL), permettra de financer 104 projets qui totalisent 1581 logements dans la province, a annoncé la ministre responsable de l’Habitation du Québec, France-Élaine Duranceau, en point de presse. La somme fédérale s’ajoute à deux ententes précédentes datant d’octobre 2020 qui ont permis la construction ou la mise en chantier de 1700 unités de logement.

Arrondissement du Sud-Ouest Montréal protège une maison de chambres

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

La propriété est située au 2661, rue du Centre.

La Ville de Montréal a recouru à son droit de préemption pour « acquérir et protéger » une maison de chambres de l’arrondissement du Sud-Ouest afin « d’améliorer l’offre de logements abordables dans la métropole ».

Publié à 0h55 Mis à jour à 5h00

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William Thériault
William Thériault La Presse

L’immeuble de deux étages, qui comprend sept chambres, sera donc acheté à sa valeur marchande par la Ville. Elle déboursera la somme de 1 385 000 $ pour en faire l’acquisition. L’annonce officielle sera faite ce lundi matin.

Après coup, la Ville confiera la gestion du bâtiment à un organisme à but non lucratif (OBNL) ou à la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM), qui se mettra au travail dès que la transaction sera rendue officielle.

« Les besoins en matière de logements abordables sont criants à Montréal, comme partout au Québec », a déclaré Benoit Dorais, vice-président du comité exécutif, responsable de la stratégie immobilière et de l’habitation et maire du Sud-Ouest, dans un communiqué.

« En faisant l’acquisition de la maison de chambres de la rue du Centre, nous nous assurons de protéger, de façon pérenne, sa vocation et l’abordabilité de ses unités. Le droit de préemption dont la Ville s’est dotée nous offre l’agilité nécessaire pour protéger l’abordabilité de Montréal dès qu’une occasion se présente », ajoute-t-il.

Cette propriété est située au 2661, rue du Centre, lit-on dans l’ordre du jour de la séance ordinaire du comité exécutif datant du 5 juillet.

Un effort conscient

Un total de 101 maisons de chambres réparties dans neuf arrondissements de Montréal ont été assujetties au droit de préemption depuis 2022. Cinq immeubles, y compris la maison de chambres du Sud-Ouest, ont été acquis par les autorités municipales au cours de cette période.

« Dans le contexte de rareté des logements, il est de notre devoir de préserver l’abordabilité du parc de logements locatifs existant. En protégeant des maisons de chambres, nous renforçons aussi le filet de sécurité des personnes les plus vulnérables », a déclaré Josefina Blanco, conseillère de la ville et membre du comité exécutif.

« Les maisons de chambres représentent souvent le dernier rempart avant l’itinérance. En les préservant, nous nous assurons que ces habitations continuent d’offrir des logements accessibles et nous évitons le déplacement de populations vulnérables », a ajouté Mme Blanco.

Le droit de préemption de la Ville existe pour encourager « la préservation de logements existants et faciliter le rachat d’immeubles par des organismes communautaires à but non lucratif », lit-on dans l’annonce.

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Dirigeants et locataires de HLM assis à la même table pour combattre l’insécurité

Cour intérieure du HLM La Pépinière à Montréal.

Cour intérieure du HLM La Pépinière à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Karine Mateu

Publié à 1 h 06

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Les résidents de l’habitation à loyer modique (HLM) La Pépinière à Montréal tentent l’expérience de discuter de leurs problèmes directement avec des dirigeants du secteur de la santé, du logement, de la police, de la Ville et du milieu communautaire.

Bienvenue dans le HLM La Pépinière situé dans l’Est de Montréal. Ici, environ 300 personnes, des familles et des personnes seules, habitent dans les 192 logements construits dans les années 70.

Une partie des habitations est en rénovation. Le reste est normalement entretenu. Quelques appartements sont vacants. Au centre des habitations, il y a le Projet Harmonie, un organisme communautaire qui offre des services aux résidents, comme de l’aide alimentaire, une halte-garderie, une maison des jeunes, un jardin communautaire, entre autres.

Cour intérieure du HLM La Pépinière à Montréal.

Cour intérieure du HLM La Pépinière à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Karine Mateu

L’enjeu de la sécurité

L’intervenante chargée de la mobilisation citoyenne, Laurie Hétu, elle, a été embauchée pour mobiliser et soutenir les locataires afin qu’ils trouvent des solutions aux problèmes rencontrés, comme le manque de sécurité dans les habitations. Un enjeu ciblé par les locataires.

Dans les blocs au sous-sol, il y a une buanderie et une resserre où les gens peuvent mettre leurs choses. Ce sont des endroits libres où des groupes de jeunes vont consommer, chiller, manger, boire. Il y a souvent les portes des blocs qui sont souvent cassées, c’est facile d’entrer. Et lorsque les logements sont vacants, c’est pire encore.

Une citation de Laurie Hétu, intervenante chargée de la mobilisation citoyenne

L'intervenante chargée de la mobilisation citoyenne pour le Projet Harmonie, Laurie Hétu devant le jardin communautaire du HLM La Pépinière.

L’intervenante chargée de la mobilisation citoyenne pour le Projet Harmonie, Laurie Hétu devant le jardin communautaire du HLM La Pépinière.

Photo : Radio-Canada / Karine Mateu

La locataire, Frantzcesca Cornet, habite le HLM depuis son adolescence et aujourd’hui, elle y élève ses cinq enfants et attend sous peu un nouveau-né.

J’habite ici depuis que j’ai 16 ans. J’en ai 43 aujourd’hui. Je trouve que les jeunes respectent moins ce qui ne leur appartient pas. Il y a du vandalisme. Ma fille s’est fait vandaliser son vélo. Il y a aussi des vols, raconte-t-elle.

Pas question pour elle de penser quitter les habitations. Non, parce que ça ne va rien changer! Le problème peut être ailleurs, affirme-t-elle avec conviction.

Une femme debout sur le balcon de son habitation à loyer modique à Montréal.

Frantzcesca Cornet fait partie d’un groupe de locataires qui agissent pour rendre leur milieu de vie plus sécuritaire.

Photo : Radio-Canada

J’ai compris qu’il faut régler les problèmes. Ne pas les fuir! C’est pour ça que j’ai décidé de me battre!

Une citation de Frantzcesca Cornet, locataire

Tout comme Frantzcesca, Ahmed Chourifi, qui habite dans le HLM La Pépinière avec sa famille depuis six ans, veut changer les choses. Il faut s’impliquer pour le bien-être de la communauté, dit-il.

Le HLM est proche de l’école Louis-Riel. On a remarqué qu’il y a du flânage en raison de cette proximité et parce que les élèves n’ont pas d’espace pour se rassembler et donc, ils viennent dans le plan [HLM, NDLR], explique Ahmed.

Il ajoute, par ailleurs, que les logements doivent être davantage rénovés.

L'un des locataires du HLM La Pépinière à Montréal, Ahmed Chourifi devant un jardin communautaire.

L’un des locataires du HLM La Pépinière à Montréal, Ahmed Chourifi.

Photo : Radio-Canada / Karine Mateu

PDG, DG et locataires à la même table

Les enjeux de sécurité ne sont pas nouveaux, mais cette fois-ci pour régler le problème, une nouvelle approche a été tentée par une équipe de chercheurs, dirigée par la professeure et titulaire de la Chaire de recherche sur les inégalités sociales de santé, Janie Houle. Elle a voulu innover et provoquer des changements.

On a réalisé que les locataires rencontrent beaucoup d’obstacles pour réussir à améliorer leur environnement résidentiel. Ils vivent aussi dans des situations où ils n’ont pas de contrôle, pas de pouvoir et le pouvoir, c’est important pour changer les choses, explique la chercheuse.

On a eu comme idée de rassembler autour d’une même table des locataires en HLM, qui ont peu de pouvoir sur leur environnement et des personnes qui ont beaucoup plus de pouvoir qu’eux, les dirigeants!

Une citation de Janie Houle, professeure et titulaire de la chaire de recherche sur les inégalités sociales de santé de l’UQAM

Au départ, la démarche a surpris. Des intervenants de proximité disaient à la chercheuse ne pas avoir accès directement aux dirigeants. Pourquoi alors les locataires y parviendraient-ils? Mais, les DG et PDG du secteur de la santé, du logement, de la police, de la Ville et du milieu communautaire ont accepté de participer au projet. Ils ont maintenant à leur horaire deux rencontres par année avec les locataires, dont une a déjà eu lieu.

Participants à la première rencontre entre hauts-dirigeants et locataires du HLM La Pépinière à Montréal.

Participants à la première rencontre entre hauts-dirigeants et locataires du HLM La Pépinière à Montréal.

Photo : Projet Harmonie

Je pense que les rencontres avec les principaux dirigeants viennent renforcer, consolider et dire aux citoyens : ‘‘on est encore là pour vous aider et ceux qui sont là au quotidien pour vous vont continuer à faire leur travail,’’ explique l’adjoint à la direction générale à l’Office municipale d’habitation de Montréal (OMHM), Rouzier Métellus, qui fait partie des dirigeants impliqués dans cette coalition communautaire.

Il précise, cependant, que même les dirigeants ont des contraintes à respecter, mais que ça ne veut pas dire qu’ils ne peuvent rien faire.

On n’a pas plus de marge de manœuvre, mais le thème de notre planification stratégique, c’est oser faire autrement. Donc, avec les mêmes paramètres financiers, on essaie de faire autrement.

Une citation de Rouzier Métellus, adjoint à la direction générale à l’OMHM

Par exemple, dit-il, l’horaire ou les priorités du préposé à l’entretien et réparation qui fait le ménage peuvent être revus et adaptés selon les besoins d’une habitation en particulier. Même chose pour le patrouilleur qui assure la surveillance en soirée, son horaire aussi peut être modifié. Par contre, pour obtenir des budgets supplémentaires, l’OMHM doit discuter avec la Société d’habitations du Québec.

Autre constat : l’Office gère près de 900 HLM et les dirigeants ont la plupart du temps un horaire bien chargé. Il semble impossible que les dirigeants puissent rencontrer tous les locataires qui y habitent.

C’est certain qu’on ne peut pas le reproduire dans l’ensemble de nos HLM. De toute façon, même si les milieux de vie se ressemblent, les dynamiques sont différentes. On ne peut pas penser avoir une solution qu’on peut implanter dans tous les HLM. Ailleurs, il y d’autres expériences qui se font et qui fonctionnent très bien, soutient Rouzier Métellus.L’intention c’est de s’en inspirer!

Cour intérieure du HLM La Pépinière à Montréal.

Cour intérieure du HLM La Pépinière à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Karine Mateu

L’importance du contact

Malgré les limites des différents partenaires, la professeure Janie Houle croit qu’un contact direct entre hauts dirigeants et locataires est essentiel pour comprendre les réalités de chacun.

Ça permet des rencontres d’humain à humain au-delà des statistiques. Lors de la dernière rencontre, les locataires ont abordé le fait que des gens s’introduisaient dans les logements vacants et comment ça créait un sentiment d’insécurité. C’était touchant et la charge émotive ont la ressentait.

On sait que pour faire changer les personnes, il ne faut pas seulement s’adresser à la tête, mais s’adresser au cœur.

Une citation de Janie Houle, professeure et titulaire de la chaire de recherche sur les inégalités sociales de santé de l’UQAM

Selon elle, la démarche permet aussi aux locataires de comprendre mieux le travail des dirigeants et la façon dont sont prises les décisions.

En tout cas, les locataires sont confiants et ont l’ espoir de voir leur sort s’améliorer. J’ai vraiment aimé cette rencontre-là. J’ai ressenti qu’ils étaient prêts à travailler avec nous autres, qu’on fait un seul, dit Frantzcesca Cornet.

Ils ne peuvent pas dire que c’était juste un chef d’équipe qui n’a pas bien évaluer la situation! Ce sont des dirigeants, alors s’ils disent quelque chose, ça doit être vrai, ajoute Ahmed Chourifi.

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Une nouvelle maison de chambre sur le Plateau Mont-Royal

La maison de chambre est située au 2551, rue Rachel Est. Photo: Capture d’écran Google Maps

Nicolas Monet

17 juillet 2023 à 14h10 - Mis à jour 17 juillet 2023 à 14h13 2 minutes de lecture

Une nouvelle maison de chambre prête à loger des personnes avec des besoins particuliers en santé mentale voit le jour sur le Plateau Mont-Royal.

La Maison Rachel Frontenac, nommée ainsi puisqu’elle est située aux coins de ces deux rues, pourra loger jusqu’à 28 personnes vulnérables, comme des femmes et des enfants fuyant des situations de violence, des personnes en situation d’itinérance, ou des personnes handicapées. Les locataires n’auront qu’à payer 25% de leur revenu pour se loger, bénéficiant d’un supplément au loyer.

L’OSBL Habitation Montréal, qui chapeaute le projet, mettra à la disposition des locataires des ressources de soutien communautaire. Notamment, deux intervenants seront présents plus de dix heures par jour.

Des maisons comme la Maison Rachel permettent aux plus vulnérables d’entre nous de retrouver la stabilité d’un logement là où, pour plusieurs, l’alternative serait un refuge ou un campement […]. C’est un outil pour conserver toute sa dignité, au milieu d’une crise du logement qui s’abat avec violence sur les plus fragiles.

Claire Garnier, secrétaire du conseil d’administration d’Habitation Montréal, Claire Garnier

Les 28 chambres individuelles sont meublées, et des salles de bains, ainsi que des cuisines communes se trouvent à chaque étage. Une salle communautaire a également été aménagée pour organiser des activités.

«Nous savons combien les besoins en matière de logements abordables et sociaux sont criants à Montréal, comme partout au Québec», a affirmé le responsable de l’habitation au comité exécutif de la Ville de Montréal, Benoit Dorais, par voie de communiqué. «L’heure est à l’action et nous sommes plus déterminés que jamais à trouver des solutions afin de protéger véritablement l’abordabilité de notre ville, et c’est en collaborant tous ensemble que nous allons y arriver.»

Au total, la Maison Rachel Frontenac a nécessité un investissement de 5,4 M$. De cette somme, 2,7 M$ proviennent du gouvernement du Québec. Le gouvernement du Canada et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont chacun contribué à la hauteur de près de 0,83 M$. La Caisse d’économie solidaire Desjardins de Montréal accordera également 1 M$ en prêt hypothécaire.

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La solution de Lyon pour faciliter l’accès à la propriété

Un immeuble de logements à Lyon, en France.

Dans ce complexe immobilier de la banlieue de Lyon, des appartements ont été mis en vente, mais le terrain demeure la propriété de la métropole.

Photo : Radio-Canada / Raphaël Bouvier-Auclair

Publié hier à 20 h 25

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Dans la troisième ville de France, des résidents peuvent acheter une maison ou un appartement, sans toutefois acquérir son terrain. Une manière de réduire les prix et d’encourager l’accession à la propriété. « Ça fait un mois et demi qu’on est installés », explique Quentin, une pointe de satisfaction dans la voix.

Pour sa conjointe Laurie et lui, tous deux âgés de 29 ans, le processus de recherche d’une résidence a été par moments décourageant.

Quand on a vu les prix qui étaient au-delà du budget que nous donnait la banque, on a pris peur, raconte Laurie.

Dans la région de Lyon, où le marché immobilier est très recherché, les offres d’appartements de deux chambres qu’examinaient Laurie et Quentin tournaient autour de 300 000 euros.

Quentin et Laurie, propriétaires d'un appartement en BRS.

Grâce au concept du BRS, Quentin et Laurie ont trouvé un appartement beaucoup moins cher que d’autres semblables.

Photo : Radio-Canada / Raphaël Bouvier-Auclair

On s’est dit que notre projet d’avoir un appartement à nous allait être compliqué. On allait avoir du mal à trouver un toit au-dessus de nos têtes.

Une citation de Laurie, propriétaire d’un appartement en BRS

Un jour, les jeunes Lyonnais sont tombés sur l’annonce d’un appartement de deux chambres affiché à moins de 200 000 euros, soit près de deux fois moins cher que les offres qu’ils avaient vues pour des logements semblables.

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L’appartement comportait une particularité : il était construit en bail réel solidaire (BRS).

Le concept est plutôt simple : les acheteurs acquièrent les murs et le toit de la maison ou de l’appartement, mais le terrain sur lequel se situe l’unité d’habitation demeure la propriété des autorités publiques.

C’est ce qui fait qu’il peut y avoir une différence de prix de presque le double, explique Quentin.

Vu cette baisse de prix, Laurie et Quentin ont pu s’acheter un appartement plus grand qu’espéré à Villeurbanne, une banlieue de Lyon.

En plus de leur prêt à la banque, ils doivent verser chaque mois une redevance de 1,50 euro par mètre carré habitable à la métropole, propriétaire du terrain.

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Une formule en expansion

Nous sommes dans une profonde crise du logement et les premiers pénalisés sont les acquéreurs, affirme d’emblée Renaud Payre pour décrire le marché immobilier de sa région.

Cet élu, responsable des questions de logements pour la métropole de Lyon, est un fervent défenseur des BRS. Son administration a déjà dépensé 40 millions d’euros pour acheter des terrains.

En plus des 1000 appartements et maisons déjà vendus en bail réel solidaire au cours des trois dernières années, son but est de rendre 1000 nouvelles unités disponibles annuellement sur le marché.

Renaud Payre, responsable du logement de la métropole de Lyon.

Renaud Payre, de la métropole de Lyon, espère que 1000 unités en BRS seront construites annuellement.

Photo : Radio-Canada / Raphaël Bouvier-Auclair

La première réunion que j’ai pu faire au tout début du mandat, ils étaient un peu sceptiques, raconte l’élu en parlant des promoteurs, partenaires essentiels de la réalisation des projets.

Bien sûr, vu les prix de vente moins élevés, la marge de profit est moins intéressante. Mais Renaud Payre affirme que l’assurance de vendre les unités rapidement et facilement est un argument attrayant pour les constructeurs. Aujourd’hui, je ne connais pas un seul promoteur qui ne lève pas la main pour faire du bail réel solidaire, constate-t-il.

Selon le responsable du logement à la métropole de Lyon, sa collectivité aussi sortira gagnante de la construction de plus d’unités en BRS.

D’abord, parce que de nouveaux propriétaires, qui bénéficient actuellement de la formule de logement social, libéreront leurs appartements, lesquels sont très prisés dans une ville où le marché locatif est aussi en surchauffe. Si la transition est possible, c’est que les conditions fixées pour avoir accès à un BRS, notamment sur le plan du revenu disponible, sont les mêmes que pour accéder aux logements sociaux.

Enfin, Renaud Payre croit que la formule BRS facilitera l’accès à la propriété des jeunes, soit de résidents qui sont cruciaux au fonctionnement d’une ville comme la sienne, mais qui sont tentés de la quitter, faute de moyens pour y vivre.

Vous pouvez finalement proposer quelque chose à vos jeunes ménages, à ces trentenaires qui n’arrivent pas à des biens comme leurs parents avaient pu le faire 30 ans avant eux.

Une citation de Renaud Payre, responsable du logement à la métropole de Lyon

Un concept encore méconnu

Si Laurie et Quentin sont très satisfaits de leur achat, ils reconnaissent que le processus ne s’est pas fait sans difficulté.

Les BRS demeurent généralement méconnus, notamment de la part des institutions financières.

Un chantier de construction.

Le centre-ville de Lyon, en France

Photo : Radio-Canada / Raphaël Bouvier-Auclair

Les banques de Laurie et Quentin ont refusé de les financer. Puis, la courtière qu’ils ont embauchée pour les accompagner dans les démarches a essuyé deux autres refus avant qu’une banque n’accepte de leur accorder un prêt sur le principe du bail réel solidaire.

Puisqu’à Lyon la formule est récente, il subsiste beaucoup d’inconnues quant au processus de revente. Chose certaine, comme le terrain ne leur appartient pas, les propriétaires d’un appartement ou d’une maison en BRS savent qu’ils ne pourront pas faire un énorme gain au moment de vendre l’unité, contrairement à d’autres types de résidences.

En même temps, contrairement à la location, l’argent qu’on met chaque mois pour rembourser le crédit, c’est de l’argent qui va nous revenir à la fin, nuance Quentin.

De toute façon, Laurie et lui affirment que, sans cette possibilité, ils auraient eu beaucoup de difficulté à accéder à la propriété dans cette région.

Je me dis que, vu notre âge, avoir un appartement avec une belle terrasse, c’est quand même un bon début dans la vie. Donc, on est partis pour être tranquilles un petit moment, conclut Laurie.

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Concept très intéressant. C’est aussi un autre moyen pour la ville de faire de l’argent.

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Le rapport intitulé «Pas les moyens de se loger» indique qu’un salaire minimal de 20,30 $ l’heure est requis pour louer un 4 1⁄2 dans la région métropolitaine de Montréal.

Ça me semble plutôt bas!

https://www.journaldemontreal.com/2023/07/19/voici-le-salaire-quil-faut-gagner-pour-se-loger-convenablement-dans-le-grand-montreal