L'hébergement touristique et Airbnb

Montréal s’attaque aux centaines d’Airbnb illégaux

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Une nouvelle escouade a été créée pour contrer les locations à court terme illégales dans trois arrondissements centraux de Montréal.

En pleine saison touristique et quatre mois après l’indignation suscitée par l’incendie mortel du Vieux-Montréal, des centaines d’appartements sont toujours offerts sur la plateforme Airbnb dans des secteurs où ils sont pourtant interdits. Ils affichent de faux numéros d’enregistrement ou contournent la réglementation municipale. Mais une nouvelle escouade municipale se prépare à les débusquer.

Mis à jour hier à 23h40

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Isabelle Ducas

Isabelle Ducas La Presse

Les photos de l’appartement, publiées sur un site de location touristique, sont en tout point semblables à celles prises par l’inspecteur Nicolas Castillo-Caron dans un logement de la rue Saint-André, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal : mêmes cadres sur les murs, même mobilier, mêmes coussins sur le divan.

« Il n’y a aucun vêtement dans les placards ni dans les tiroirs, presque rien dans les armoires de cuisine, relate l’inspecteur. Et les serviettes roulées placées sur le lit, qui fait ça dans son propre logement ? »

CAPTURE D’ÉCRAN LA PRESSE

Un des logements inspectés dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal

Avec des preuves recueillies sur place, M. Castillo-Caron estime pouvoir monter un bon dossier pour tenter de prouver que ce logement est une résidence de tourisme illégale, parce que ce type de commerce est interdit dans ce secteur par la réglementation de l’arrondissement, et qu’il ne s’agit pas non plus d’une résidence principale mise en location de temps en temps par ses occupants (ce qui est autorisé).

Combattre la crise du logement

L’inspecteur fait partie de la toute nouvelle escouade créée par trois arrondissements centraux de Montréal (Le Plateau-Mont-Royal, Ville-Marie et Le Sud-Ouest) pour contrer la prolifération des appartements à louer offerts sur des plateformes comme Airbnb, Booking ou Expedia.

Son but : faire cesser les locations à court terme illégales pour que ces appartements retournent sur le marché locatif local.

« En pleine crise du logement, on a des milliers de logements destinés à la location touristique, alors qu’ils devraient être disponibles pour les Montréalais », explique Luc Rabouin, maire du Plateau-Mont-Royal et responsable du développement économique au comité exécutif de la Ville de Montréal, pour justifier la création de cette escouade.

« En plus, il y a des enjeux de bruit et de propreté dans nos quartiers parce que les gens qui sont de passage ne respectent pas toujours nos horaires de collecte des déchets et n’ont pas nécessairement le même souci d’entretenir de bonnes relations avec leurs voisins. »

La Presse a eu accès à la nouvelle escouade, dont deux inspecteurs sont entrés en poste il y a seulement 10 jours – un troisième est attendu la semaine prochaine.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Lina Giraldo coordonne les activités de la nouvelle escouade créée pour contrer les locations à court terme illégales.

Les inspecteurs vont d’abord se pencher sur les plaintes faites par les citoyens aux arrondissements, indique Lina Giraldo, conseillère en planification, qui coordonne les activités de l’escouade. « Mais on va peaufiner graduellement nos méthodes et nos stratégies en développant notre expertise », poursuit-elle.

« Amendes peu dissuasives »

Avec suffisamment de preuves démontrant qu’un logement est utilisé illégalement comme résidence de tourisme, les inspecteurs seront en mesure de remettre un constat d’infraction assorti d’une amende de… 1000 $ pour une personne physique. Si le citoyen qui reçoit l’amende la conteste en cour municipale, l’inspecteur devra présenter les informations recueillies pour prouver qu’une infraction a été commise.

Luc Rabouin reconnaît que de telles amendes sont « peu dissuasives ». C’est la Loi sur les cités et villes, une loi provinciale, qui en détermine le montant.

Peut-être la nouvelle escouade permettra-t-elle de conclure, dans quelques mois, qu’il faut demander une hausse du montant des amendes, avance M. Rabouin.

« Mais ce qui nous permettra vraiment d’être efficaces, c’est que nous allons remettre au gouvernement du Québec tous les cas que nous allons documenter, afin que lui puisse donner des amendes qui sont plus importantes », dit-il.

En effet, Revenu Québec, chargé de l’application de la Loi sur l’hébergement touristique, peut imposer des amendes de 500 $ à 50 000 $ pour une personne physique, et de 1000 $ à 100 000 $ dans les autres cas, à ceux qui font de la location touristique sans être enregistrés auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ). Pour recevoir un numéro d’enregistrement, il faut obtenir des autorités municipales un document attestant que l’hébergement touristique est bien autorisé à l’endroit concerné.

Sept morts

Le ministère du Tourisme a décidé de resserrer sa réglementation le printemps dernier, peu de temps après l’incendie dans un immeuble du Vieux-Montréal qui a fait sept morts, en mars dernier, dont plusieurs visiteurs qui y avaient loué un appartement sur Airbnb. Les plateformes de locations doivent maintenant exiger un numéro de la CITQ pour la publication d’une annonce.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

En mars dernier, sept personnes sont mortes dans l’incendie d’un immeuble du Vieux-Montréal où des appartements avaient été loués sur Airbnb.

Une nouvelle loi, entrée en vigueur le 12 juin, obligera les plateformes à s’assurer de la validité des numéros d’enregistrement à partir de septembre.

Les inspecteurs de Revenu Québec ont remis 514 constats d’infraction à des propriétaires montréalais entre mars 2022 et mars 2023 (1685 pour l’ensemble de la province), assortis d’amendes de 4070 $ en moyenne.

Selon le site Inside Airbnb, créé par des militants dénonçant les effets de la plateforme de location sur le marché locatif dans plusieurs villes, il y aurait 8630 appartements offerts sur Airbnb dans la métropole.

Luc Rabouin estime que la nouvelle escouade municipale pourrait permettre à Revenu Québec d’être plus efficace pour cibler les appartements loués illégalement à court terme.

C’est bien d’avoir une loi sévère avec de grosses amendes, mais il faut pouvoir l’appliquer. On s’est donc dit qu’avec notre propre escouade, on pourrait contribuer à ce qu’il y ait plus d’amendes, pour que les gens y pensent à deux fois avant d’offrir un logement à louer illégalement.

Luc Rabouin, maire du Plateau-Mont-Royal

Les inspecteurs de l’escouade auront aussi dans leur ligne de mire les établissements qui ont obtenu des permis municipaux pour l’exploitation d’un hôtel, alors qu’il s’agit en réalité d’immeubles d’habitation dont tous les appartements sont loués à court terme à des touristes.

C’est d’ailleurs pour contrer ce phénomène que les arrondissements de Ville-Marie et du Plateau-Mont-Royal ont modifié leurs règlements, en 2017 et 2018, pour exiger que les hôtels aient une réception avec au moins un employé en poste 24 heures sur 24.

« S’ils ne respectent pas cette règle, ce ne sont pas vraiment des hôtels, souligne le maire d’arrondissement. On a vu le phénomène, et ça va aussi relever de la nouvelle escouade. »

Des règlements municipaux bafoués

Malgré l’entrée en vigueur, le 12 juin, d’une nouvelle loi provinciale visant à serrer la vis à l’industrie de la location touristique, des centaines de propriétaires font fi des règlements municipaux et provinciaux en offrant aux touristes des appartements sur des plateformes comme Airbnb, dans les secteurs les plus attrayants de Montréal.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Quelques centaines de logements dans le Vieux-Montréal sont offerts à court terme sur le site Airbnb, bien que l’arrondissement interdise depuis 2018 les « résidences de tourisme » dans ce secteur.

Certaines annonces affichent un faux numéro d’enregistrement auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ), information exigée par le gouvernement depuis septembre 2022. D’autres propriétaires contournent la réglementation municipale en présentant leurs établissements comme des hôtels, alors qu’ils ne respectent pas toutes les conditions exigées par la Ville de Montréal pour cet usage.

C’est flagrant notamment dans le Vieux-Montréal, où la carte du site Airbnb montre quelques centaines de logements offerts à louer à court terme, bien que l’arrondissement interdise depuis 2018 les « résidences de tourisme » dans ce secteur.

CAPTURE D’ÉCRAN LA PRESSE

Offres de logements dans le Vieux-Montréal affichées sur le site Airbnb

Certains de ces appartements sont peut-être des résidences principales mises en location de façon ponctuelle par leurs occupants, ce qui est permis, pourvu que le locateur obtienne un numéro d’enregistrement auprès de la CITQ. Mais de nombreux « hôtes » proposent plusieurs logements ; ils ne peuvent donc pas tous être des résidences principales.

La nouvelle loi provinciale forcera Airbnb à s’assurer que les annonces qu’elle diffuse sont légales, donc que les numéros d’enregistrementsont légitimes. Mais cette disposition ne s’appliquera qu’à partir du 1er septembre.

En attendant qu’Airbnb contrôle elle-même le statut des appartements offerts, des propriétaires bafouent les règles et encaissent des milliers de dollars. Selon le site Inside Airbnb, les appartements les plus populaires sont loués en moyenne 249 $ la nuit et procurent à leurs propriétaires des revenus annuels moyens de 51 350 $.

Faux numéros

Depuis mars, Airbnb demande aux « hôtes » d’indiquer dans leur annonce le numéro d’enregistrement auprès de la CITQ. Pour obtenir ce numéro, il faut présenter un document municipal attestant que la location touristique respecte la réglementation locale.

Or, de nombreux propriétaires indiquent de faux numéros dans leurs annonces, d’après les vérifications de La Presse auprès du ministère du Tourisme. Certains se contentent même d’inscrire 000000.

Exemples de logements offerts dans le Vieux-Montréal dont les annonces affichent de faux numéros d’enregistrement

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Contactés par La Presse par l’intermédiaire de la plateforme Airbnb, deux hôtes dont les annonces affichent de faux numéros d’enregistrement, « Montréal » et Daniel, n’ont pas répondu à nos questions sur la légalité de leurs offres de logements touristiques.

Registre à venir

Les visiteurs peuvent vérifier la validité d’un numéro d’enregistrement en l’inscrivant dans l’outil de recherche du site bonjourquebec.com. Il arrive cependant que des numéros légitimes n’y apparaissent pas. Les résidences principales n’y sont pas non plus inscrites, ce qui complique les recherches pour ceux qui voudraient s’assurer de louer un logement autorisé.

« À compter du 1er septembre 2023, l’exploitant d’un établissement d’hébergement touristique sera obligé d’afficher le certificat d’enregistrementde son établissement d’hébergement à la vue du public, à l’entrée principale de l’établissement ou de l’immeuble, si l’établissement est situé dans un immeuble comprenant plusieurs unités d’habitation », indique Jean-Manuel Téotonio, porte-parole de Tourisme Québec.

« Ultimement, un registre public sera mis en place afin de permettre à tous la possibilité de valider le numéro d’enregistrement de leur hébergement touristique. »

Chez Airbnb, on assure se préparer à se conformer à la nouvelle loi provinciale, qui exigera que la plateforme vérifie la validité des numéros d’enregistrement. Cependant, l’entreprise demande à Québec de lui donner accès à sa base de données pour qu’elle puisse agir. Des discussions sont en cours avec le gouvernement à ce sujet, dit une porte-parole.

« Nous serons heureux de travailler avec le gouvernement provincial dans les mois à venir afin de mettre en œuvre une solution technologique qui nous permettra de nous conformer à la loi », affirme Camille Boulais-Pretty, conseillère en politiques d’Airbnb Canada.

Des « hôtels » qui contournent les règles

Qu’est-ce qu’un hôtel ? Selon les arrondissement de Ville-Marie et du Plateau-Mont-Royal, c’est un établissement ayant un bureau de réception avec un employé en poste 24 heures sur 24, des commodités sanitaires pour les employés et une ou plusieurs entrées communes desservant toutes les unités d’hébergement.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

L’hôtel U, rue De La Gauchetière Ouest, dans Ville-Marie

Plusieurs établissements du Vieux-Montréal ont bel et bien obtenu un permis de l’arrondissement pour l’exploitation d’un hôtel, selon des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

Mais nous avons pu constater que bon nombre d’entre eux n’ont pas de réception ouverte en tout temps, avec un employé en poste. Ce sont plutôt des immeubles d’habitation dont les appartements sont loués à court terme. Un logement a parfois été converti en espace « réception », mais sans employé présent jour et nuit. L’enregistrement des visiteurs se fait en ligne.

C’est notamment le cas de quatre établissements du Vieux-Montréal et du Quartier latin dont les 81 appartementssont annoncés sur Airbnb par l’entreprise Kasbastays. Les résidences de tourisme sont interdites dans ces secteurs.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

L’entrée du « Boutique-Loft Notre-Dame », dans le Vieux-Montréal

L’un d’eux, appelé simplement « Hôtel 9343-2649 Québec inc. », a un permis de l’arrondissement de Ville-Marie pour un hôtel de cinq chambres. Sur la porte de l’immeuble, situé rue Notre-Dame à côté d’un restaurant, une inscription indique « Boutique-Loft Notre-Dame » et une « Attestation de classification provisoire » échue depuis 2019 est affichée. Il faut un code pour ouvrir la porte et aucun espace de réception n’est visible à l’intérieur.

Dans un autre immeuble où Kasbastays offre des appartements, l’hôtel Clouds, rue Saint-Hubert, un espace commun est visible près de l’entrée, mais il n’y avait personne sur place lors des trois visites de La Presse, pas plus qu’à l’hôtel Opal, rue Saint-Denis. La clientèle doit aussi utiliser un code pour entrer dans ces deux immeubles.

Les propriétaires de Kasbastays, Kevin Hazout et Yankel Chetrit, expliquent que les portes sont verrouillées « pour assurer la sécurité des clients ».

Des réceptions ont été aménagées dans d’anciens logements, expliquent-ils. En ce qui concerne la personne en poste à la réception, « toutes les dispositions sont prises pour se conformer à ce critère exigé par la Ville », ont indiqué les propriétaires, par l’entremise d’un spécialiste des relations publiques.

« Comme beaucoup d’hôtels aujourd’hui,les enregistrements d’arrivée et de départ (check-in et check-out) sont faits virtuellement et non en personne. La clientèle est essentiellement sollicitée par le web sur lequel on trouve toutes les informations nécessaires. Les identifications extérieures ne sont donc ni utiles, ni d’ailleurs exigées. »

Kevin Hazout est un promoteur immobilier, notamment propriétaire de bâtiments datant de 1875 qui ont dû être démolis le mois dernier, rue Saint-Hubert, près du Vieux-Montréal, à la suite de travaux « réalisés de façon irréfléchie et incompétente », selon un jugement de la Cour supérieure. La Ville de Montréal avait demandé la démolition des immeubles, estimant que leur mauvais état menaçait la sécurité du public.

Personne sur place

Le groupe Sonder, qui a 44 annonces d’appartements sur Airbnb, a aussi obtenu des permis d’exploitation d’hôtels pour des établissements où on ne voit aucune réception à l’entrée de l’immeuble.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Un clavier numérique placé à côté d’une plaque au nom de l’entreprise « Sonder » permet d’accéder à cet immeuble de la rue Saint-Paul, dans le Vieux-Montréal.

Ainsi, Hospitalité Sonder a obtenu un permis de l’arrondissement de Ville-Marie pour l’« Hôtel 12 411 725 Canada inc. ». Mais quand on se rend sur place, rue Saint-Paul dans le Vieux-Montréal, il n’y a pas d’hôtel, seulement une porte verrouillée vers un immeuble d’appartements, à côté d’un restaurant, avec une plaque au nom de l’entreprise « Sonder » et un clavier numérique. Une affiche demande aux clients d’appeler, de texter ou de se rendre sur un site web s’ils ont besoin d’information.

CAPTURE D’ÉCRAN LA PRESSE

Annonce pour l’hôtel-boutique de Sonder sur le site Airbnb

Par ailleurs, huit numéros de la Corporation de l’industrie touristique du Québec rattachés aux logements offerts par Sonder, dans le Vieux-Montréal et au centre-ville, se sont révélés faux, selon nos vérifications auprès de Tourisme Québec, ce qui peut valoir des sanctions à l’entreprise.

Sonder a été fondée à Montréal en 2012 par des étudiants de l’Université McGill, Francis Davidson et Lucas Pellan. L’entreprise a déménagé à San Francisco en 2017. Nos messages laissés à Sonder par courriel et par téléphone pour obtenir des informations sur son mode de fonctionnement sont restés sans réponse.

L’hôtel U et l’hôtel Rozenhaus, tous deux situés rue De La Gauchetière, fonctionnent aussi avec des codes et des boîtes pour le dépôt des clés, à l’entrée d’immeubles de condos. Tous deux ont des permis d’hôtel de l’arrondissement, mais aucun employé n’est en poste à la réception, a pu constater La Presse en s’y rendant à trois reprises.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

L’hôtel U, dans Ville-Marie, fonctionne avec des codes et des boîtes pour le dépôt des clés.

Une affiche à l’entrée de l’hôtel U demande aux « invités » d’utiliser l’application d’Airbnb ou de communiquer avec l’hôte en cas de problème.

Au Rozenhaus, un pupitre et une chaise vides se trouvent dans le vestibule de l’immeuble de condos. Joint au téléphone,le gestionnaire de l’hôtel, Ralph Mefleh, nous a assuré que, contrairement à ce que nous avons observé, il y avait des employés en permanence à la réception de son hôtel, situé dans le Quartier chinois, mais que les employés se trouvaient peut-être dans une autre pièce lors de nos trois passages.

Contactés par La Presse, les responsables des autres hôtels n’ont pas voulu répondre à nos questions.

Concurrence déloyale

Ces pratiques illégales indisposent les propriétaires de « vrais » hôtels, qui y voient une concurrence déloyale.

« Si ces établissements ont des permis d’hôtel donnés par la Ville, mais qu’ils ne respectent pas la réglementation, ça veut dire que la Ville ne fait pas son travail », déplore Jean-Sébastien Boudreault, PDG de l’Association des hôtels du Grand Montréal, qui a hâte que des mesures soient prises pour faire respecter les règles.

L’image de Montréal et la sécurité des touristes sont en jeu, souligne-t-il, rappelant l’incendie d’un immeuble du Vieux-Montréal qui a fait sept morts en mars dernier, dont plusieurs visiteurs qui y avaient loué un appartement sur Airbnb.

Le responsable du développement économique au comité exécutif de la Ville de Montréal, Luc Rabouin, rappelle que c’est précisément pour éviter les locations Airbnb « déguisées » en hôtels que les arrondissements de Ville-Marie et du Plateau-Mont-Royal ont exigé, en 2017 et 2018, qu’il y ait une réception ouverte en permanence dans les établissements hôteliers. « Mais ensuite, il y a toujours les mêmes difficultés quant à l’application », admet-il, ajoutant que la nouvelle escouade municipale affectée à l’hébergement touristique pourrait se pencher sur le problème.

Des limites pour les locations touristiques

Certains arrondissements montréalais interdisent les locations touristiques partout sur leur territoire, comme Verdun, Villeray, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et Lachine, sauf pour les résidences principales louées occasionnellement.

D’autres arrondissements se sont dotés de règlements pour les limiter à des secteurs commerciaux bien précis. Voici les limites dans les arrondissements centraux (sauf lorsqu’il s’agit de résidences principales) :

Ville-Marie : rue Sainte-Catherine,entre les rues Saint-Mathieu et Atateken. Au moins 150 mètres doivent séparer deux résidences de tourisme.

Le Plateau-Mont-Royal : boulevard Saint-Laurent, entre la rue Sherbrooke et l’avenue du Mont-Royal ; rue Saint-Denis, entre la rue Sherbrooke Est et la rue Gilford.

Le Sud-Ouest : rue Notre-Dame Ouest,entre les rues Rose-de-Lima et Charlevoix ; rue Peel dans le secteur Griffintown ; rue Wellington dans le secteur Griffintown ; rue du Square-Gallery, entre la rue des Bassins et le canal de Lachine. Au moins 150 mètres doivent séparer deux résidences de tourisme.

Rosemont–La Petite-Patrie : rue Saint-Hubert, entre la rue de Bellechasse et la rue Jean-Talon Est (ce qui correspond à la Plaza Saint-Hubert).

Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce : boulevard Décarie, entre la rue de la Savane et le chemin de la Côte-Saint-Luc ; chemin Queen-Mary, entre les avenues Victoria et Clanranald ; avenue Victoria, entre la rue Plamondon etle chemin de la Côte-Sainte-Catherine ; avenue Van Horne, entre l’avenue Westbury et la rue Lavoie ; chemin de la Côte-des-Neiges, entre la rue Jean-Talon Ouest et le chemin Queen-Mary ; boulevard Décarie, entre les boulevards Saint-Jacques et De Maisonneuve Ouest ; avenue Prud’homme, entre les boulevards Saint-Jacques et De Maisonneuve Ouest ; boulevard De Maisonneuve Ouest, entre le boulevard Décarie et la rue Claremont. Un logement loué avec un bail, ou occupé par son propriétaire, ne peut pas être mis en location de courte durée (31 jours ou moins), c’est-à-dire converti en résidence de tourisme.

Suite de l’enquête de Ricochet sur les hébergements touristiques illégaux

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Des ressources pour surveiller Airbnb

PHOTO DADO RUVIC, ARCHIVES REUTERS

« L’arrivée d’une escouade montréalaise dédiée à l’inspection des logements touristiques est une bonne nouvelle. Créée par les arrondissements centraux de Montréal (Plateau-Mont-Royal, Ville-Marie et Le Sud-Ouest), elle a pour objectif de chercher les locations illégales offertes sur les plateformes numériques (Airbnb, Booking, Expedia, etc.) », affirme notre éditorialiste.


Nathalie Collard
Nathalie Collard La Presse

Revenu Québec affecte-t-il les ressources nécessaires pour enquêter sur les hébergements touristiques illégaux ?

Publié à 1h08 Mis à jour à 5h00

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La question se pose.

L’agence gouvernementale est responsable des inspections de logements sur Airbnb depuis 2018. Elle a aussi le pouvoir d’infliger des amendes à ceux qui ne se sont pas enregistrés auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) : jusqu’à 50 000 $ pour une personne physique, et de 1000 $ à 100 000 $ pour les autres.

Depuis 2020, le nombre d’inspections par Revenu Québec est passé de 4497 à 2855. L’agence explique cette baisse par la complexité des dossiers. Effectivement, alors que le nombre d’inspections diminuait, le montant des amendes augmentait, passant de 598 677 $ en 2020 à 5 465 400 $ en 2022-2023, ce qui laisse croire qu’on a pris de plus gros poissons. À Montréal seulement, il s’est distribué pour 1 989 750 $ d’amendes durant l’année qui a pris fin le 31 mars dernier. C’est beaucoup et peu à la fois.

Beaucoup quand on compare cette somme avec celle de 2020, mais peu quand on sait qu’il y aurait plus de 8000 logements offerts à Montréal, selon Inside Airbnb. Or de ce nombre, on estime que 70 % sont illégaux. Comme l’a très bien illustré notre collègue Isabelle Ducas la semaine dernière, on peut repérer sans trop de difficulté plusieurs annonces illégales.

Lisez l’article « Montréal s’attaque aux centaines d’Airbnb illégaux »

La question se pose donc : est-ce que Revenu Québec assigne suffisamment de ressources à ce dossier ? Et est-ce que ses inspecteurs sont efficaces ?

La Ville de Paris compterait une quarantaine d’inspecteurs et la Ville de Berlin, environ 35. Au Québec, 25 personnes travaillent au traitement des dossiers d’hébergement touristique. Et de ces 25, on ne sait pas quelle proportion est assignée à l’inspection car Revenu Québec refuse de divulguer ces informations « pour des raisons stratégiques », nous dit-on.

On peut se demander si c’est un nombre suffisant pour couvrir toute la province. Et si les inspecteurs sont suffisamment outillés pour traquer les contrevenants.

Dans ce contexte, l’arrivée d’une escouade montréalaise dédiée à l’inspection des logements touristiques est une bonne nouvelle. Créée par les arrondissements centraux de Montréal (Plateau-Mont-Royal, Ville-Marie et Le Sud-Ouest), elle a pour objectif de chercher les locations illégales offertes sur les plateformes numériques (Airbnb, Booking, Expedia, etc.). L’escouade de trois personnes répondra aux plaintes des citoyens acheminées par le service 311 et pourra même distribuer des amendes pouvant aller jusqu’à 1000 $. Mais elle sera surtout en mesure de monter des dossiers qu’elle pourra ensuite acheminer à Revenu Québec. Une excellente initiative, à condition qu’il y ait quelqu’un à l’autre bout pour traiter les dossiers…

Au lendemain du terrible incendie dans le Vieux-Montréal qui a coûté la vie à sept personnes, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a fait adopter une loi pour contrer l’hébergement touristique illégal dont certaines dispositions sont entrées en vigueur le 7 juin dernier.

Les locateurs doivent désormais afficher un numéro d’enregistrement, ils ne peuvent plus louer pour une période plus courte que celle pour laquelle ils ont obtenu un permis, et doivent obligatoirement avoir un représentant sur place au Québec.

La loi vise aussi à responsabiliser davantage les plateformes numériques en les obligeant à faire le ménage dans leur propre cour, une disposition qui sera appliquée dès septembre prochain.

Le temps nous dira si l’approche québécoise portera ses fruits, mais dans les villes européennes où on a réussi à contrôler la prolifération des locations touristiques illégales, c’est un mélange d’approches qui a donné des résultats : on a instauré un plafond du nombre de jours de location permis, on a instauré une certification ainsi qu’un registre des logements. Dans certaines villes on a également imposé une taxe. Sans oublier les inspections, primordiales si on veut attraper les contrevenants.

Et malgré tout cela, les plateformes comme Airbnb cherchent toujours des façons de contourner la réglementation. Et de compliquer la vie des différents ordres de gouvernement.

Dans l’essai Airbnb, la ville ubérisée, l’auteur Ian Brossat1, également chargé du logement à la mairie de Paris, explique que les villes européennes ont dû négocier âprement avec Airbnb pour arriver à des solutions. « Ces négociations se font de manière ad hoc, peut-on lire dans son ouvrage publié en 2018, Airbnb négociant souvent à huis clos avec chaque ville, faisant des concessions à l’une qui sont refusées à une autre. »

Tout ça pour dire que Montréal – et les autres villes québécoises où les Airbnb prolifèrent – n’est pas sorti du bois. Et qu’il faut absolument que Québec envoie un message clair en allouant des ressources à la hauteur du défi que représentent ces géants numériques qui participent à la crise du logement.

On a beau avoir la meilleure loi au monde, sans ressources, elle ne changera pas grand-chose.

  1. Ian Brossat, Airbnb, la ville ubérisée, La ville brûle, Montreuil, 2018.
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Hébergement touristique Les nouvelles règles du jeu en vigueur le 1er septembre

PHOTO DADO RUVIC, ARCHIVES REUTERS

À partir du 1er septembre, il sera interdit aux plateformes numériques comme Airbnb de diffuser une annonce qui ne contient pas de numéro d’enregistrement et de date d’expiration liés à un certificat.

(Montréal) Certaines règles du projet de loi 25 visant à lutter contre l’hébergement touristique illégal entreront en vigueur le 1er septembre. Les plateformes fautives pourraient devoir payer jusqu’à 100 000 $ par annonce illégale.

Publié à 7h55

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Stéphane Blais La Presse Canadienne

À partir du 1er septembre, il sera interdit aux plateformes numériques comme Airbnb de diffuser une annonce qui ne contient pas de numéro d’enregistrement et de date d’expiration liés à un certificat.

Les certificats d’enregistrement sont délivrés par la Corporation de l’industrie touristique du Québec, la Fédération des pourvoiries du Québec ou Camping Québec, selon le type d’établissement.

En entrevue avec La Presse Canadienne, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a lancé un avertissement aux entreprises numériques comme Airbnb : « Les plateformes qui ont 8000, 10 000 ou 12 000 annonces en ligne, soyez assurés que Revenu Québec, au 1er septembre, vous aura à l’œil ».

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

La ministre du Tourisme, Caroline Proulx

La loi 100, entrée en vigueur en 2022, a rendu obligatoire le fait d’enregistrer son logement pour le louer à court terme, mais elle est largement bafouée : au printemps, seulement 30 % des annonces de logement étaient légales au Québec, selon le ministère du Tourisme.

À Montréal, la quantité de propriétaires de logements qui ne respectent pas les règles est si importante que la Ville a lancé, il y a deux semaines, une escouade pour contrer les établissements d’hébergement touristique illégaux.

Dans les derniers mois, Airbnb a souvent mentionné que c’était la responsabilité du gouvernement de vérifier la conformité des offres sur les sites de location d’hébergement.

Mais la ministre Proulx a expliqué que les nouvelles règles vont rendre imputables les plateformes d’hébergement en les obligeant à s’assurer de la conformité de tous les hôtes qu’elles hébergent, à défaut de quoi elles s’exposent à des amendes pouvant atteindre 100 000 $ par annonce illégale.

Si une plateforme diffuse 1000 annonces illégales, alors il y aura 1000 amendes, c’est ça les nouvelles règles du jeu.

Caroline Proulx, ministre du Tourisme

En entrevue, Caroline Proulx a tenu à rappeler que le premier ministre François Legault lui a donné le mandat de stimuler les recettes touristiques.

« Je pense que la colonne vertébrale de l’industrie touristique, c’est-à-dire les hôteliers, vont s’en réjouir [de l’entrée en vigueur des nouvelles règles], puis ils vont être plus qu’heureux d’accueillir des touristes au Québec », a indiqué la ministre.

Airbnb reste vague sur ses intentions

Dans un échange de courriels, La Presse Canadienne a demandé jeudi à Airbnb si elle comptait se conformer à la loi dès le 1er septembre.

Par le biais de sa conseillère en politiques Camille Boulais-Pretty, l’entreprise a indiqué qu’elle « continue à travailler en vue de la date limite du 1er septembre » et qu’elle est « impatiente de travailler avec la province dans les mois à venir pour mettre en place une solution technologique pour se conformer à la loi ».

Toutefois, Airbnb a ajouté que « sans accès aux données gouvernementales afin de vérifier les informations des hôtes par rapport aux registres officiels du gouvernement, les plateformes ne peuvent pas garantir de manière fiable la validité du numéro d’enregistrement de l’hôte ».

Mais la ministre Proulx a indiqué que « ça fait plusieurs années qu’on prévient Airbnb de la séquence dans laquelle ils devront opérer au Québec » et que l’entreprise a eu amplement le temps de développer un système pour vérifier la conformité de ses clients.

Le gouvernement prévoit également mettre en place, dans les prochains mois, « deux solutions technologiques qui permettront aux plateformes numériques d’hébergement d’effectuer les vérifications nécessaires en continu », en plus d’établir « un registre public des établissements d’hébergement touristique », ce qui devrait faciliter la vérification de la conformité des offres de location.

Désigner un représentant au Québec

En plus d’obliger les plateformes numériques à s’assurer que le numéro d’enregistrement de l’établissement d’hébergement touristique affiché dans une offre d’hébergement est valide, que la date d’expiration du certificat d’enregistrement y figure, la nouvelle législation obligera également les exploitants de plateformes numériques d’hébergement à désigner un représentant établi au Québec, sous peine d’amendes pouvant atteindre 20 000 $.

Airbnb est sous les projecteurs depuis l’incendie d’un bâtiment patrimonial situé dans le Vieux-Montréal au printemps dernier, dans lequel se trouvaient plusieurs appartements affichés sur la plateforme même si ce type de location est illégal dans ce secteur.

Les équipes de recherche ont retrouvé sept corps dans les décombres du bâtiment où se trouvaient 22 personnes au moment où l’incendie s’est déclaré.

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Virage d’Airbnb vers le long terme : des voix s’élèvent pour combler un vide législatif

Photo de l'intérieur d'un logement Airbnb à Toronto.2:08

Le Téléjournal Ontario

En pleine crise du logement, des voix s’élèvent pour repenser l’encadrement des plateformes comme Airbnb

À Toronto, l’arrivée de réglementations pour les locations à court terme a entraîné un grand changement dans le marché locatif.

Photo : Radio-Canada / Peter Turek

Publié à 4 h 00 HAE

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La réglementation entourant la location de logements à court terme a transformé le paysage locatif torontois. Des milliers d’unités affichées sur la plateforme Airbnb sont maintenant louées pour plus d’un mois, ce qui place des locataires dans un vide législatif qui inquiète des experts et des élus.

Désirant éliminer les hôtels fantômes et éviter que les logements locatifs ne soient monopolisés par les touristes, la Ville de Toronto a serré la vis aux plateformes de location à court terme.

Depuis janvier 2021, quiconque veut louer un logement pour moins de 28 jours doit obtenir un permis de la Ville, et prouver, entre autres, qu’il s’agit de sa résidence principale.

Trois hautes tours à logements avec au premier plan sur les côtés des immeubles à logements de petites hauteurs.

La réglementation mise en place par la Ville de Toronto s’apparente à celle instaurer dans de nombreuses grandes villes d’Amérique du Nord. (Image d’archives)

Photo : Radio-Canada / Camile Gauthier

Rapidement, des milliers de résidences destinées à des voyageurs se sont ajoutées au marché locatif à moyen et à long terme, tout en demeurant sur la plateforme Airbnb.

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Le virage d’Airbnb

Selon les chiffres de l’organisme Inside Airbnb, près de 20 000 logements sont actuellement en location à moyen et à long terme sur la plateforme Airbnb à Toronto seulement.

Avant la réglementation, à peu près 6 % des unités sur Airbnb étaient louées pour plus de 28 jours. Aujourd’hui c’est environ 80 %, précise Thorben Wieditz qui siège au conseil d’administration de l’organisme et qui milite auprès du groupe Fairbnb Canada.

David Wachsmuth, professeur d’urbanisme à l’Université McGill, s’empresse de tempérer ces chiffres. Il souligne que de nombreux logements sont affichés sur la plateforme sans qu’ils ne soient loués.

Si on regarde les inscriptions actives, c’est plutôt 50/50, soutient M. Wachsmuth qui demeure préoccupé par cette proportion qui a connu une croissance fulgurante dans les derniers mois.

Farrukh Normuradov était aux premières loges de cette transformation, lui qui, en tant qu’agent immobilier, aide des propriétaires à gérer leurs locations sur la plateforme.

Portrait de Farrukh Normuradov

Farrukh Normuradov assiste certains de ses clients avec leurs locations Airbnb.

Photo : Radio-Canada / Peter Turek

[Je gérais] plus de 20 unités. C’était une période formidable. Je n’en gère plus que deux pour l’instant, illustre-t-il.

Aux yeux de l’agent immobilier, il n’est pas surprenant que les propriétaires aient trouvé un nouveau moyen d’utiliser Airbnb. Il vante les avantages de la plateforme tant pour les locataires que les locateurs.

Vous évitez d’avoir à meubler le logement et vous n’avez pas besoin de faire les démarches pour obtenir un bail, souligne-t-il.Et en tant que propriétaire, vous êtes protégés parce que vous savez que vous serez payé pour votre [logement].

Airbnb offre beaucoup de protections. C’est sécurisant.

Une citation de Farrukh Normuradov, agent immobilier

L’histoire récente d’une famille d’expatriés met toutefois en doute cette perception de sécurité.

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Le « Far West », dénonce une conseillère municipale

Ning Tianning et sa famille ont loué l’an dernier une maison à Toronto pour une période de 10 mois sur la plateforme Airbnb.

Au milieu de leur location, la propriétaire a signifié son désir de reprendre sa résidence, évoquant des raisons familiales. Airbnb lui a indiqué qu’elle était en droit de le faire.

Persuadée qu’elle était protégée par la Loi sur la location à usage d’habitation, Mme Ning a refusé de quitter la maison et a déposé une plainte à la Commission de la location immobilière.

Portrait de Ning Tianning et Antoine Kernen devant la propriété qu'ils ont loué.

Ning Tianning et son mari Antoine Kernen ont loué un logement sur la plateforme Airbnb pour leur séjour de près d’un an à Toronto. (Image d’archives)

Photo : Radio-Canada / Yanick Lepage

La Commission a ultimement tranché en faveur de la propriétaire en juillet dernier. Le tribunal a jugé que Mme Ning et sa famille étaient des voyageurs et qu’en ce sens, ils n’avaient pas droit aux protections légales dont bénéficient les locataires en Ontario.

La réservation a été effectuée sur une plateforme généralement utilisée par des voyageurs ou des vacanciers, justifie la Commission dans sa décision.

Le jugement signifie que les locataires qui réservent un logement à long terme sur Airbnb à Toronto ne sont vraisemblablement ni protégés par les lois du logement en Ontario ni encadrés par la réglementation de la Ville.

Le Far West, voilà ce que c’est, s’indigne la conseillère municipale Paula Fletcher.

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En quête de solutions

Pour M. Wieditz du groupe Fairbnb, Toronto devrait interdire aux propriétaires d’afficher une résidence secondaire ou une propriété locative sur des plateformes comme Airbnb, peu importe la durée de la location.

Si [la Ville] ne veut pas aller aussi loin, elle pourrait au moins demander à ce que toutes les propriétés affichées sur la plateforme soient enregistrées, ajoute-t-il.

Le professeur Wachsmuth abonde dans le même sens.

Il insiste de surcroît sur le besoin de refermer le vide législatif entourant les locations à moyen et à long terme sur ces plateformes. Il appelle les gouvernements à protéger ces locataires qui se retrouvent sans recours, que ce soit par la législation provinciale ou par la réglementation municipale.

La conseillère Paula Fletcher rappelle que la Ville doit également se donner les moyens de faire respecter la réglementation. Elle soutient qu’à l’heure actuelle, la municipalité n’envoie des inspecteurs que lorsqu’elle reçoit une plainte ou un signalement, ce que confirme la Ville par courriel.

La conseillère municipale, Paula Fletcher, sur l'avenue Danforth.

Paula Fletcher est conseillère municipale de l’arrondissement Toronto—Danforth. (Image d’archives)

Photo : Radio-Canada / Philippe de Montigny

Il n’y a pas d’inspections proactives, […] et c’est un problème lorsque nous sommes confrontés à une crise du logement, ajoute Mme Fletcher qui craint que de nombreux propriétaires contournent les règles déjà en place.

Toronto ne serait d’ailleurs pas la seule grande ville à devoir retourner à la planche à dessin.

Airbnb a pris [ce virage à long terme] à Toronto, mais aussi à New York et à Los Angeles, soutient M. Wachsmuth. Auparavant, ce n’était pas un problème du tout. Et maintenant c’est un enjeu que confrontent plusieurs villes en même temps.

Montreal heritage building fire that killed 7 now a criminal investigation

The fire that killed seven people in Old Montreal in March was intentionally set, Montreal police now believe. No arrests have been made, but investigators have located the site where the fire began and say traces of an accelerant were detected.

Read more: Old Montreal fire that killed 7 was deliberately set, police say | CBC News

Wow. Quel revirement. J’avoue que je l’avais pas vu venir celle-là

Réglementation des Airbnb : entrée en vigueur des sanctions

Québec serre la vis aux plateformes de location à court terme, six mois après l’incendie mortel du Vieux-Montréal.

La nouvelle législation entre en vigueur dès vendredi (1er septembre 2023) et obligera les plateformes comme Airbnb à authentifier les numéros d’enregistrement dans les annonces, sous peine d’amende.

Le reportage de Jacaudrey Charbonneau

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Dans l’article : « Récemment, Airbnb avertissait Québec que, sans l’accès aux bases de données du gouvernement, il serait impossible pour l’entreprise de vérifier si le certificat d’enregistrement délivré en format PDF par le gouvernement et soumis par l’hôte a été truqué ou modifié. »

Airbnb pourrait au moins vérifier qu’un numéro d’établissement CITQ pour une « résidence principale » n’est pas utilisé plus d’une fois, comme ça semble être le cas, d’après un reportage de Radio-Canada, avec l’hôte Carli (https://fr.airbnb.ca/users/show/15200840) qui offre depuis le début de l’année, 24 logements complets au 4490 Saint-Denis au coin de l’avenue du Mont-Royal. Jusqu’à présent, il y a eu plus de 1 300 locations!

Airbnb : des liens dissimulés, mais actifs

Loi 25: Airbnb a modifié massivement ses annonces | Noovo Info

Les règles pour encadrer Airbnb sont plus restrictives à New York
Elles forcent Airbnb et autres sites à revenir aux origines où on loue une chambre ou un divan-lit aux touristes. Les hôtes doivent être dans le logement pendant toute la durée du séjour.

New York | Airbnb limite les réservations en raison de nouvelles règles en vigueur


PHOTO MIKE SEGAR, ARCHIVES REUTERS
Dans le cadre du nouveau système, les locations de moins de 30 jours ne sont autorisées à New York que si les hôtes s’inscrivent auprès de la ville.

(New York) Le géant de la location à court terme Airbnb a cessé d’accepter certaines réservations à New York en raison de l’entrée en vigueur de nouvelles règles qui entraîneront de grands changements pour les voyageurs qui espèrent éviter le coût élevé des hôtels dans la Grosse Pomme.

Publié hier à 23h29
DEEPTI HAJELA
ASSOCIATED PRESS

Les nouvelles règles visent à mieux encadrer la location à court terme, par les résidants, de leurs appartements à la semaine ou à la nuit à des touristes ou à d’autres personnes qui sont en ville pour de courts séjours.

Dans le cadre du nouveau système, les locations de moins de 30 jours ne sont autorisées que si les hôtes s’inscrivent auprès de la ville.

Les hôtes doivent s’engager à être physiquement présents dans le logement pendant toute la durée de la location, partageant leur unité d’habitation avec leur visiteur. Plus de deux invités à la fois ne sont pas non plus autorisés, ce qui signifie que les familles sont en pratique interdites.

Les plateformes telles qu’Airbnb et VRBO ne sont pas autorisées à afficher les annonces d’hôtes non enregistrés – et au début de cette semaine, peu d’entre eux s’étaient inscrits avec succès. La Ville a indiqué avoir approuvé un peu moins de 300 des plus de 3800 candidatures reçues.

Les militants et politiciens qui avaient fait pression en faveur de ces restrictions ont expliqué qu’un resserrement des règles était nécessaire pour empêcher que des logements soient de facto transformés en chambres d’hôtel.

« À New York, les appartements résidentiels devraient être destinés à un usage résidentiel », a fait valoir Murray Cox, du groupe Inside Airbnb, qui collecte des données sur la présence de l’entreprise dans les villes du monde entier.

Airbnb a contesté ces règles devant les tribunaux, arguant qu’il s’agissait essentiellement d’une interdiction et qu’elles nuiraient aux visiteurs à la recherche d’un logement abordable.

Mais depuis le 21 août, la société – qui comptait 38 500 annonces non hôtelières actives à New York en janvier dernier – a déclaré qu’elle avait cessé d’accepter de nouvelles réservations à court terme de la part de tout hôte n’ayant pas fourni de numéro d’enregistrement de la ville ou de document indiquant que le processus était en cours.

L’entreprise a prévenu qu’une fois que le système de vérification de la ville sera pleinement opérationnel, aucune annonce à court terme ne serait autorisée sur son site sans numéro d’enregistrement.

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Pendant ce temps, à Montréal, même des offres commerciales peuvent être trompeuses. Cet article du Devoir d’avril dernier est intitulé “De «faux hôtels» affichés sur Airbnb”.

Ottawa veut limiter la location Airbnb pour atténuer ses effets sur le marché locatif.

Dans le dossier de la crise du logement, le gouvernement Trudeau veut limiter la location à court terme de type Airbnb pour atténuer ses effets sur le marché locatif.

Les mécanismes et les leviers possibles ne sont pas définis pour l’instant, mais déjà à Ottawa, des partis d’opposition mettent en garde le Fédéral contre une ingérence dans les compétences des provinces et des municipalités.

Le reportage de Laurence Martin


Ottawa pourrait limiter le parc immobilier d’Airbnb pour apaiser la crise du logement

Une main tient un téléphone portable muni de l’application Airbnb.
Le gouvernement fédéral entend apaiser la crise du logement.
PHOTO : RADIO-CANADA

Radio-Canada
Publié hier à 13 h 37 HAE
Mis à jour hier à 14 h 52 HAE

Le gouvernement fédéral envisage de limiter le nombre de logements dans le circuit d’Airbnb pour des locations à court terme afin de libérer des unités pour le marché locatif et ainsi apaiser la crise du logement.

Selon la nouvelle rapportée par le Globe and Mail et confirmée par Radio-Canada, les mécanismes ne sont pas encore définis.

Deux sources gouvernementales indiquent qu’Ottawa considère serrer la vis à Airbnb. Rien n’a été défini, mais des discussions sont en cours, précisent les mêmes sources. Il pourrait s’agir de leviers fiscaux ou d’une collaboration avec les provinces et les villes pour inciter à des changements de réglementation.

Le gouvernement Trudeau veut contrer le discours du chef de l’opposition conservatrice Pierre Poilievre sur le logement. Celui-ci répète qu’il rencontre souvent des adultes qui demeurent dans le sous-sol de leurs parents parce qu’ils ne sont pas capables de se payer un loyer ou une hypothèque.

De quelle façon le gouvernement s’y prendra-t-il?

Sean Fraser, ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, se contente de dire qu’il considère chaque mesure pour améliorer l’abordabilité du logement.

Du côté du Nouveau Parti démocratique, on affiche une certaine ouverture à une intervention du gouvernement fédéral.

Je suis d’accord qu’il y a un problème avec le fait qu’il y a plusieurs appartements utilisés par des entreprises comme Airbnb qui réduisent les opportunités pour les familles d’avoir un appartement à long terme.

— Une citation de Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique

Des voix se sont élevées depuis plusieurs mois afin d’amener les autorités à réglementer les locations à court terme. Le nombre de ce type de logements ne cesse de grandir dans les centres urbains de plusieurs provinces, ce qui exacerbe la crise du logement.

La marge de manœuvre d’Ottawa

Airbnb est souvent encadré par des règlements municipaux, comme c’est le cas à New York ou à Québec, qui a légiféré pour mettre fin aux annonces illégales.

Le gouvernement fédéral est-il en train de s’immiscer dans les champs de compétence des provinces et des villes? Une source fédérale s’en défend et assure que le gouvernement veut plutôt travailler avec ces dernières.

Cette question de l’empiétement ne fait toutefois pas de doute aux yeux de la députée bloquiste Christine Normandin. C’est de la compétence de Québec par le biais de la loi sur les cités et villes de voir de quelle façon on peut réglementer ce qui est Airbnb, a-t-elle indiqué.

Ça ne relève pas du tout du fédéral, qui cherche encore une fois une façon de s’ingérer dans le dernier champ de compétence sur lequel il n’a pas mis le grappin.

Avec les informations de Laurence Martin

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Moi je veux bien que ce soit une compétence provinciale. Sauf qu’il y un problème majeur et il faut qu’une administration ou une autre s’en occupe. La location de nombreux logements convertis en Air bnb est un problème et il faut absolument règlementer leur implantation.

Mais cela nous démontre une fois de plus que les dédoublements d’autorités entre le fédéral et le provincial nous coute non seulement cher mais on ne sait plus qui gère quoi à un moment donné.

On ne peut pas grand chose contre ce fait, puisque c’est la Constitution qui a organisé le partage des pouvoirs entre Ottawa et les provinces. Ce qui n’empêche pas les tentatives de part et d’autre de piétiner le terrain de l’autre, un geste que tous les gouvernements qu’ils soient provinciaux ou central pratiquent ou essaient de pratiquer sur une base régulière. D’ailleurs certains pouvoirs sont déjà partagés par les deux niveaux comme l’environnement notamment, mais pas seulement.

Finalement tous les pays ont leurs forces et leurs faiblesses bureaucratiques et je crois personnellement que nous sommes loin d’être les pires dans ce domaine, même si cela n’empêche pas naturellement d’essayer légitimement d’améliorer notre système.

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Les personnes qui n’ont pas de numéro de permis annoncent maintenant sur Marketplace

https://www.journaldemontreal.com/2023/10/27/proprietaires-denonces-astuce-populaire-pour-contourner-les-regles-sur-airbnb

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Il faut que le gouvernement soit impitoyable pour les gens qui annoncent illégalement de la location à court terme sur tous les médias, incluant médias sociaux et autres sites d’échanges. Par ailleurs les amendes sont trop modestes, car elles n’empêchent pas les délinquants de faire tout de même de gros profits sans impôt, en récidivant. Ainsi c’est tout le monde qui y perd sur le long terme :rage:

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Déductions fiscales : les propriétés de type Airbnb dans la mire d’Ottawa

Le gouvernement Trudeau promet une mise à jour économique « ciblée » et « prudente ».

L'application AirBnb sur un téléphone intelligent.
Ottawa veut agir davantage pour lutter contre la crise du logement, notamment en ciblant les plateformes comme Airbnb.
PHOTO : RADIO-CANADA / DANIEL THOMAS

Louis Blouin
Publié à 4 h 00 HNE

La mise à jour économique qui sera déposée mardi à Ottawa comprendra une mesure pour rendre la location à court terme, de type Airbnb, moins attrayante fiscalement pour certains propriétaires. Le gouvernement engagera aussi des milliards, en prêts et en subventions, pour accélérer la construction de logements.

Après avoir été critiqué par le chef conservateur pour son inaction face à la crise du logement, le gouvernement libéral tente de montrer qu’il prend des mesures concrètes pour s’y attaquer.

Selon les informations obtenues par Radio-Canada, Ottawa a l’intention d’empêcher les propriétaires de faire des déductions fiscales pour des propriétés offertes en location à court terme lorsqu’elles sont situées dans des zones où cette pratique est interdite.

Selon la nouvelle mesure proposée, il leur serait désormais impossible de déduire certaines dépenses de location, par exemple des frais d’intérêt, l’impôt foncier et le coût des réparations. Cette mesure qui nécessitera des changements législatifs doit entrer en vigueur le 1er janvier 2024.

La réglementation sur les propriétés en location à court terme varie beaucoup d’une ville et d’une province à l’autre. Par exemple, à Montréal, plusieurs arrondissements limitent à certaines zones ou interdisent carrément (comme à Verdun) la location commerciale touristique de courte durée. Ainsi, Ottawa veut arrimer ses politiques fiscales avec le cadre imposé par les villes et par les provinces.

Les propriétaires ciblés

La mesure fédérale prévoit aussi de pénaliser les propriétaires délinquants. Ceux qui se trouvent en violation de la réglementation provinciale ou municipale en ce qui concerne la location à court terme se feraient refuser leur demande de déductions fiscales par l’Agence du revenu du Canada (ARC).

Par exemple, au Québec, les propriétaires qui veulent faire de la location de courte durée doivent obligatoirement s’enregistrer auprès des autorités provinciales.

Selon une source gouvernementale, cette approche vise à rendre moins lucratives les propriétés en location à court terme et à décourager les propriétaires qui contreviennent aux règles. L’idée consiste à changer l’équation pour les propriétaires, explique cette source.

La mise à jour comprendra aussi de l’argent pour les municipalités afin de les aider à faire respecter leurs règles qui encadrent la location à court terme.

Le gouvernement espère que sa proposition incitera plus de villes à encadrer la location à court terme, ce qui permettrait d’atténuer la pénurie de logements sur le marché locatif à long terme.

Statistique Canada estime que les revenus du marché de l’hébergement privé à court terme au Canada se sont élevés à 2,8 milliards de dollars en 2018.

Des milliards pour la construction de logements

Selon des informations de CBC, la mise à jour économique prévoit aussi un montant de 15 milliards de dollars pour l’octroi de prêts, d’une durée de 10 ans et à des conditions avantageuses, qui serviront à la construction de nouveaux logements locatifs.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement sera responsable d’administrer le tout auprès des constructeurs.

Toujours selon CBC, Ottawa créera aussi un fonds d’un milliard de dollars pour financer la construction de logements sociaux à but non lucratif sous forme de subventions.

Selon la source gouvernementale consultée par Radio-Canada, la stratégie gouvernementale pour s’attaquer à la crise du logement compte deux volets : débloquer le parc immobilier sous-utilisé au pays et accélérer la construction résidentielle.

En septembre, le gouvernement Trudeau a justement annoncé qu’il allait exempter de la TPS la construction de nouveaux logements locatifs.

L'édifice du parlement à Ottawa.
Le gouvernement libéral vise des économies de l’ordre de 15 milliards de dollars.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / ADRIAN WYLD

Pour contrer l’augmentation du coût de la vie, la mise à jour économique devrait aussi comprendre des changements supplémentaires en matière de concurrence qui devraient avoir un impact sur le secteur de l’alimentation. Cela figure parmi les demandes du Nouveau Parti démocratique à Ottawa.

Le gouvernement a déposé le projet de loi C-56 en septembre afin de donner plus de pouvoirs au Bureau de la concurrence pour lui permettre, notamment, d’enquêter sur les industries qui se livrent à une concurrence déloyale, par exemple dans les cas de fixation ou de hausse abusive des prix. Selon nos informations, la mise à jour économique devrait proposer des additions complémentaires qui vont au-delà de ce que contient C-56.

On doit faire des choix

Alors que les Canadiens sont forcés de se serrer la ceinture à cause de l’inflation et des taux d’intérêt élevés, le gouvernement fédéral a l’intention de faire preuve de responsabilité budgétaire, assure notre source. L’exercice sera ciblé et prudent.

On doit faire des choix. Nous ne sommes plus dans le creux de la pandémie, explique-t-elle. Ce n’est pas comme un minibudget, fait valoir cette source, question de modérer les attentes.

La capacité de dépenser du gouvernement fédéral n’est pas infinie.

— Une citation d’une source au sein du gouvernement

Le chef conservateur Pierre Poilievre accuse les libéraux de dépenser sans compter et d’avoir contribué à l’inflation avec des déficits inflationnistes. Le dernier budget fédéral ne comportait pas de plan de retour à l’équilibre budgétaire. Le mois dernier, le directeur parlementaire du budget a prévu que le déficit fédéral atteindra 46,5 milliards de dollars en 2023-2024 (Nouvelle fenêtre), en hausse par rapport à l’estimation de 38,7 milliards de dollars pour 2022-2023.

Le gouvernement Trudeau a d’ailleurs demandé à ses divers ministères de trouver 15 milliards de dollars en économies. Le grand patron des Forces armées canadiennes s’inquiète d’ailleurs de l’impact que ces restrictions pourraient avoir sur le degré de préparation de son organisation.

Cependant, le gouvernement Trudeau maintient qu’il faut tenir compte de la réalité économique dans les choix qui seront faits mardi. Les économistes du secteur privé pointent vers une croissance plus lente ainsi que vers des taux d’intérêt plus élevés et plus longtemps. Tout ça a un impact sur la manière dont on fait nos choix, explique notre source gouvernementale.

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Il faudrait que les lois/règlements encadrent mieux les locations à court terme de « résidence principale ». À part quelques municipalités qui ont fixé un nombre maximal de nuitées par année pour une résidence principale, par exemple 90 pour la Ville de Québec, c’est le free-for-all présentement. Pour de supposées résidences principales, dans des zones où les résidences de tourisme commerciales sont interdites, des signalements de dizaines de locations en quelques mois, faits en début d’année tant à l’arrondissement Le-Plateau-Mont-Royal qu’à Revenu Québec, n’ont toujours pas donné de résultats.