L’état de l'automobile au Québec - Habitudes, constats et tendances

En effet, il faudrait arrêter de parler de la mobilité/fluidité des véhicules et parler plutôt de la mobilité/fluidité des personnes et des marchandises!

Aussi pour les données GPS, je ne suis pas certaine que les GPS distinguent les différents modes de transports (sauf les GPS inclus dans les véhicules).

Quand je suis dans le bus ou métro, il faut que le clique sur le bouton « I’m not driving » pour consulter mon iPhone! Est-ce que mes déplacements à vélo surtout quand je ne roule pas sur les voies cyclables sont inclus dans les données? Avec un Bixi classique, je dois rouler autour de 20 km/h

Et il faut se rappeler de cet artist qui s’est promené dans les rues de Berlin en tirant 99 téléphones dans un chariot pour tromper Google :wink:

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Longue conversation (51 minutes) avec des experts au sujet de la place des voitures dans la société. Le segment audio vient de l’émission scientifique “Les années lumière” de Radio-Canada.

Il y a plusieurs invités qui s’y connaissent sur le sujet qui répondent aux questions du public, des questions généralement axées sur la place de l’automobile et les habitudes de mobilité au Québec et au Canada.

Une très bonne vidéo pour expliquer la moto-normativité, et comment ce n’est pas normal notre culture de char.

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Fait-on la guerre à l’auto ?

On ne parle pas de politique à table ? Dialogue fait exactement le contraire cet été. Autour d’un verre ou d’un café, nous avons invité des personnalités d’horizons variés à confronter leurs idées en discutant d’enjeux marquants des derniers mois. Premier service : la guerre à l’auto.

Résumé

Parlons politique Équilibrer le « cocktail de mobilité »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Nicolas Ryan

Les enjeux de transport ont une fois de plus marqué les derniers mois. Que ce soit dans la capitale, dans l’est de Montréal ou à Gatineau, le « mot commençant par T » – le tramway – a beaucoup fait parler. Au même moment, des élus municipaux mènent de front un combat avec Québec pour dénouer l’impasse du financement du transport collectif. Et même si le gouvernement investit massivement dans le réseau routier, certains estiment qu’on mène une guerre à l’auto.

Publié à 5h00

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Hugo Pilon-Larose
Hugo Pilon-Larose La Presse

Les Québécois vivant loin des grands centres et des banlieues sont dépendants de leur voiture pour se déplacer. Dans tous les débats concernant le financement du transport collectif, parle-t-on assez des besoins de ceux qui n’y ont pas accès ?

Nicolas Ryan : Chez CAA-Québec, nous représentons 1,3 million de membres. En écoutant les débats sur le transport, certains nous écrivent parce qu’ils ont l’impression de se faire dire que c’est une mauvaise chose de posséder une voiture. Notre posture est que l’automobile fait partie d’un cocktail de mobilité. On s’est aussi positionné en faveur d’un réseau structurant de transports en commun à Québec, ce qui a fait crier des membres. Mais en les sondant, 81 % d’entre eux étaient aussi en faveur. La polarisation des débats est de plus en plus large, mais la masse critique des gens est rationnelle et capable de faire la part des choses.

Jacques Demers : À la Fédération québécoise des municipalités, on représente l’ensemble des MRC du Québec. On appuie le transport collectif partout où c’est possible de le faire, mais ce n’est pas toujours la solution. [Dans ma région à Magog], on a fait le test avec [une ligne d’autobus]. Pendant une année, la moyenne des personnes à bord, sur environ 30 kilomètres, était d’une personne. La réalité, c’est que même si on avait doublé ou triplé le service, on n’était pas en train de régler une problématique.

Marie-Soleil Gagné : C’est un sujet qui me passionne parce que je travaille pour Accès transports viables, qui fait la défense des droits des utilisateurs des transports actifs et collectifs. Je ne suis pas une fille de ville. Je viens de la Gaspésie. Mais en tant que néo-urbaine, je vois les iniquités territoriales en matière de transport, malgré le fait que c’est écrit dans les politiques gouvernementales qu’on veut offrir des options de mobilité à tous les citoyens, peu importe où ils vivent. Or, ce n’est pas le cas. [Où j’ai grandi], on est fortement dépendant de l’automobile pour se déplacer, sans quoi on peut être confiné chez soi.

Concernant l’exemple que vous donnez, Monsieur Demers, d’un autobus qui s’avérait pratiquement vide dans votre région, après avoir constaté que le projet n’atteignait pas sa cible, quelles ont été les prochaines étapes ?

Jacques Demers : Ce qu’on a fait, c’est de nous concentrer aux endroits [où il y avait des besoins]. Dans cette MRC, on s’est rendu compte qu’il y avait quelque chose à faire avec la ville de Magog pour les jeunes qui se déplacent vers [les établissements scolaires]. Il faut habituer les jeunes à prendre les transports en commun. Sinon, dès qu’ils commencent à aller au cégep ou à l’université et qu’ils achètent une auto, on les échappe.

Marie-Soleil Gagné : L’éléphant dans la pièce, c’est qu’on a tendance à vouloir appliquer les mêmes solutions en matière de transport collectif dans les secteurs ruraux ou périurbains que ce qu’on fait dans les villes. Il y a d’autres options qu’un autobus qui reste vide, comme le covoiturage, le transport à la demande ou la mutualisation des parcs de véhicules des services municipaux. Une voiture est dans un stationnement 95 % du temps. On a un bon parc d’automobiles au Québec. On est rendu à plus d’une par personne. Manifestement, il y a matière à partager.

Dans le monde municipal, envisagez-vous ce type de solution ?

Jacques Demers : En matière de covoiturage, presque tous les villages ont installé des stationnements identifiés pour le faire, mais ils sont très peu utilisés. On a cru à ce modèle-là, on a essayé de le mettre en place, mais c’est compliqué de partager. Sur nos véhicules municipaux, il y a [des enjeux d’assurance]. Ce n’est pas vrai que tu peux juste laisser quelqu’un utiliser le véhicule sans qu’il y ait de frais. Ça coûte très cher et c’est difficile à gérer.

Ce qui serait important pour offrir de meilleurs services, c’est d’analyser les déplacements des citoyens. Ils partent d’où, ils vont où ? On l’a fait l’hiver passé avec le mont Orford pour se rendre compte que beaucoup d’utilisateurs sont des jeunes de Sherbrooke. On a mis un lien avec le service d’autobus de la ville. Les samedis et dimanches, du jour au lendemain, on avait plus d’une vingtaine de jeunes dans l’autobus.

Nicolas Ryan : Et ils vont passer le mot à leur gang !

Marie-Soleil Gagné : Le transport et la mobilité, c’est très complexe et ce n’est pas facile de prendre en compte les besoins de tout le monde sans avoir d’angles morts ou de biais. En transport, on a une norme sociale qui est très forte et qui est axée sur l’« automobilité ». Quand même le superministre [Pierre Fitzgibbon] dit qu’il faudrait couper de moitié le nombre de voitures, j’imagine que les membres de CAA-Québec réagissent avec émotion !

Nicolas Ryan : Il y a de l’émotivité, en effet. [Selon un sondage qu’on a mené], 62 % des gens disent détenir une voiture à Montréal. Lorsqu’on [élargit] dans la région métropolitaine, c’est 86 %. On veut amener ces gens-là à changer d’habitudes, mais une écrasante majorité d’entre eux dépendent de leur voiture au quotidien. J’entendais un commentateur sportif récemment expliquer qu’il habite à Repentigny et que le trajet le plus court pour aller au centre-ville de Montréal en transport collectif lui prendrait 2 h 13 min. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on doit le diaboliser parce qu’il doit utiliser sa voiture pour son travail ?

Marie-Soleil Gagné : Mais qui le diabolise ?

Nicolas Ryan : Va faire un tour sur les réseaux sociaux. C’est méchant, ce qui s’y passe en ce moment. Il y a une polarisation épouvantable. Moi, avec ma famille, je roule avec ma voiture 8000 km par année. Est-ce que c’est beaucoup ? Je ne pense pas. J’ai un petit VUS, trois enfants en arrière, ça ne rentre pas dans un plus petit véhicule. On parle très rarement de l’utilisation qu’on fait de la voiture, mais plutôt du fait d’en posséder une. On va taxer l’immatriculation sans réfléchir si tu fais 45 000 km dans une grosse cylindrée ou 8000 km dans une voiture écoénergétique.

Les propos ont été abrégés et résumés à des fins de concision.

Nos invités

Marie-Soleil Gagné

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

La directrice générale d’Accès transports viables, Marie-Soleil Gagné

Directrice générale d’Accès transports viables, un organisme qui défend les droits des utilisateurs du transport collectif et qui fait la promotion de la mobilité durable et active dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches.

Nicolas Ryan

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le directeur des affaires publiques chez CAA-Québec, Nicolas Ryan

Directeur des affaires publiques chez CAA-Québec, un organisme qui assure la défense des intérêts de ses membres, notamment en matière de sécurité routière et d’infrastructures de transport.

Jacques Demers

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le président de la Fédération québécoise des municipalités, Jacques Demers

Maire de Sainte-Catherine-de-Hatley, préfet de la MRC de Memphrémagog et président de la Fédération québécoise des municipalités, dont la mission est de défendre les intérêts politiques et économiques des régions.

Résumé

Parlons politique À la recherche des meilleures solutions

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Jacques Demers et Marie-Soleil Gagné

Publié à 5h00

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Hugo Pilon-Larose
Hugo Pilon-Larose La Presse

J’aimerais qu’on aborde la question du transport interurbain. A-t-on laissé ce secteur se réduire comme peau de chagrin à travers les années ?

Jacques Demers : Quand on regarde les millions qui sont mis au niveau des transports en commun, les 10 grandes sociétés de transport en prennent environ 94 %. Pour les citoyens des autres régions, qui représentent quand même plus de 30 % de la population, il reste 6 % du montant. Est-ce qu’on peut regarder quels sont leurs besoins et évaluer si l’argent est bien réparti ?

Mais est-ce qu’il faudra plus d’argent, dans tous les cas ? Déjà, les sociétés de transport dans la région de Montréal disent que le gouvernement n’en met pas assez sur la table.

Marie-Soleil Gagné : On a connu cette année un recul en matière de financement du transport collectif. Au budget, on est rendu à 29 % pour le financement du transport collectif et 71 % pour le transport autoroutier. Il faut savoir aussi que notre parc autoroutier est immense au Québec. Si on mettait toutes nos routes bout à bout, on serait capable d’aller jusqu’à la Lune et d’en revenir, alors que les plus récentes données notent un déficit [croissant] d’entretien du réseau routier qui s’élève à 20,4 milliards. Ce sont des choix politiques, et nous estimons qu’il y a un déséquilibre en matière de financement. Et je ne vais pas embarquer dans la taxe sur l’immatriculation qui n’a pas été indexée, alors que les usagers du transport collectif se font indexer leurs tarifs chaque année.

Nicolas Ryan : En 2021-2022, donc avant que l’immatriculation soit augmentée à Montréal, la contribution des automobilistes au financement des transports en commun étant de l’ordre de 1,46 milliard [notamment] avec l’argent qui est versé au fonds des réseaux de transport terrestre, la taxe spéciale de 3 cents le litre d’essence, la taxe supplémentaire de 45 $ par véhicule immatriculé, qui sera à 155 $ à partir de 2025 [dans le Grand Montréal], et les droits d’immatriculation supplémentaires sur les véhicules énergivores. Tout ça pour dire que l’automobiliste met beaucoup d’argent dans les transports en commun. Est-il ensuite bien utilisé ?

Marie-Soleil Gagné : Tu parles de la contribution des automobilistes au transport collectif, mais les personnes qui utilisent le transport collectif paient aussi pour les routes avec leurs taxes et leurs impôts. Quelque part, je pense qu’il y a aussi une équivalence.

Jacques Demers : Quand j’écoute ça, je me questionne, parce que d’un bord ou de l’autre, l’automobiliste dit qu’il paie trop pour le transport collectif et le citadin répond qu’il paie pour des routes qu’il n’utilise pas. Mais il y a aussi un enjeu d’occupation du territoire. On a décidé au Québec de l’occuper, ce territoire. Les routes ne sont pas juste utilisées par les automobilistes, mais aussi pour aller chercher des ressources naturelles et pour se rendre dans les territoires agricoles.

On aura beau avoir de grands principes, mais si une personne habite dans un endroit où les transports en commun passent une fois le matin et une fois le soir, il va s’acheter une voiture pour se transporter. La journée où on réussira à donner un service aux endroits où c’est possible de le faire, le citoyen va le prendre. Une voiture coûte autrement tellement cher…

Manque-t-on de leadership en ce moment sur les enjeux de transport ?

Marie-Soleil Gagné : Du leadership, oui, mais de la cohésion sociale aussi. D’aller chercher de la cohabitation [sur les routes].

Nicolas Ryan : Il faut trouver les meilleures solutions collectivement.

Marie-Soleil Gagné : On est capables, automobilistes, piétons et cyclistes, de s’asseoir tout le monde ensemble et de trouver des solutions.

Nicolas Ryan : Ceux qui prennent des décisions doivent arrêter de gérer à la petite semaine ou en fonction de l’élection. À Montréal, la mairesse Valérie Plante avait misé sur la ligne rose. Foncièrement, c’est un bon projet. Mais quand tu regardes comment financer tout ça, tu vois que c’est cousu de fil rose… Ça ne marche pas. [Il faut trouver] comment amener ces rêves à la réalité.

Pourquoi, quand on parle de transports en commun, que ce soit sur le Réseau express métropolitain, le tramway à Québec, le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, tout devient émotif ?

Nicolas Ryan : C’est probablement mal expliqué. Des membres m’appellent parfois et ils ne sont pas contents. Souvent, ça parle de tramway et ça parle de taxes, deux sujets qui reviennent. Une personne m’a déjà appelé pour le tramway, pour se rendre compte à la fin de la discussion qu’elle n’était pas pour autant contre un réseau de transport structurant. Elle voulait un métro.

Marie-Soleil Gagné : On ne parle pas du même budget, là…

Nicolas Ryan : C’est ce que je lui ai expliqué. Lors de la construction du métro de Montréal, les débats ont probablement été aussi [vifs]. Aujourd’hui, imaginez si tous ceux qui prennent le métro ressortaient pour se rendre au centre-ville de Montréal en auto. Ça serait catastrophique. Ce qu’on dit à CAA-Québec, c’est le bon mode de transport, au bon endroit et au bon coût.

Doit-on intégrer de nouveaux acteurs, incluant le privé, pour financer tous ces réseaux ?

Marie-Soleil Gagné : Il faut faire attention avec le privé, parce que le transport collectif n’a pas à être rentable. C’est un service public et essentiel.

Nicolas Ryan : On a sondé nos membres, notamment sur la taxe sur la masse salariale. Les organisations qui bénéficient des transports en commun, on pourrait aller chercher un certain pourcentage des bénéfices pour réinvestir dans le système et donner de meilleurs services. Mais on n’entend pas assez souvent ces idées-là. Ce qu’on entend, c’est d’aller taxer l’automobile.

Jacques Demers : Si c’est un devoir collectif de payer les transports en commun, pourrait-on au moins être sur des bases de pourcentage ? De dire que le provincial, c’est tant, les municipalités, c’est tant, le citoyen, c’est un autre pourcentage. À ce moment-là, quand ça monte, ça monte de façon collective. Décidons qui paie quelle partie de la facture et on aura déjà un bout de chemin de fait. Au final, il faut que l’argent vienne de quelque part.

Les propos ont été abrégés et résumés à des fins de concision.

Article de Bloomberg/CityLab sur les quartiers sans voiture, The Quiet Power of Car-Free Neighborhoods

Restricting or banning vehicles in congested city centers pays off with cleaner air and safer streets. We need to talk more about the other big benefit — less noise.
[…]
But what I found most striking about Leipzig’s historic core was not a presence, but an absence: There was no car noise at all. Instead of squealing brakes and rumbling engines, I heard café chatter and chiming clock towers.

A website supported by the German government explains why that was the case. In the 1990s, Leipzig’s leaders wanted to do something about its car-clogged city center, which was “almost at a standstill.” The result was a low-traffic plan for the area that diverted vehicles to surrounding roads, giving more street space to people walking and biking.

With cars now nearly absent from Leipzig’s downtown, my stroll was strikingly free of noise — and also delightful, as I enjoyed the thrill of a place that was both vibrant and quiet. I ended up wandering the streets for hours longer than I had planned (and spending more money, too).

https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-07-31/the-quiet-power-of-car-free-neighborhoods

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Projet intéressant à Lachine

Avec de nombreux partenaires, le GRAME a mis en place le projet « Bon mouv’ » pour sensibiliser et promouvoir la mobilité durable auprès de la population de Lachine. L’organisme recherche activement une vingtaine de volontaires pour participer à ce programme d’accompagnement personnalisé.
[…]
L’un des principaux volets du « Bon mouv’ » est l’accompagnement personnalisé de 6 à 8 mois des conducteurs solo de véhicules lachinois vers d’autres moyens de transport.
[…]
Pour participer, il faut remplir un court formulaire ou encore écrire directement à lebonmouv@grame.org. Les personnes intéressées sont ensuite contactées pour les informer du déroulement et des incitatifs auxquels elles pourraient avoir droit, comme un abonnement à Communauto et l’accès à des vélos électriques.

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Article très détaillé avec plusieurs tableaux et diagrammes

L’électrification des transports est bien entamée au Québec. On y compte des véhicules électriques en plus grand nombre que partout ailleurs au pays. Mais, au même moment, le parc automobile continue de grossir et de s’alourdir, des indicateurs qui font dire aux experts qu’on se dirige peut-être dans la mauvaise direction.

Il s’ajoute, en moyenne, 65 000 automobiles et camions légers sur les routes de la province chaque année depuis 10 ans. Ironiquement, ce taux de croissance est même plus rapide que celui de la population en âge de conduire.

22 août 2024 • À proximité du Collège John Abbott

Une reprise qui se poursuit

En date de mai 2024, soit les données les plus récentes d’une étude publiée lundi par Statistique Canada, le nombre de « navetteurs » – des travailleurs passant la plupart de leur temps à l’extérieur de leur domicile – était de 16,5 millions. Il s’agit d’une nette tendance à la hausse après les creux pandémiques de 2020 et 2021. En fait, ce chiffre a bondi de 585 000, une hausse de 3,7 % par rapport à mai 2023. Selon Statistique Canada, cette progression « est principalement attribuable à la croissance de l’emploi (+373 000 ou +1,9 %) et à la hausse de la proportion de la population en emploi travaillant ailleurs qu’à domicile ».

Résumé

Achalandage sur les routes La congestion de retour en force, mais le télétravail persiste

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Même si deux fois plus de personnes continuent à travailler à domicile, le temps passé sur la route pour se rendre au bureau est quasiment revenu à ce qu’on observait avant la pandémie.

La congestion est officiellement de retour sur les routes au Canada. Même si deux fois plus de personnes continuent à travailler à domicile, le temps passé sur la route pour se rendre au bureau est quasiment revenu à ce qu’on observait avant la pandémie, tant sur les routes que dans le transport collectif.

Publié à 0h40 Mis à jour à 5h00

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

Une reprise qui se poursuit

En date de mai 2024, soit les données les plus récentes d’une étude publiée lundi par Statistique Canada, le nombre de « navetteurs » – des travailleurs passant la plupart de leur temps à l’extérieur de leur domicile – était de 16,5 millions. Il s’agit d’une nette tendance à la hausse après les creux pandémiques de 2020 et 2021. En fait, ce chiffre a bondi de 585 000, une hausse de 3,7 % par rapport à mai 2023. Selon Statistique Canada, cette progression « est principalement attribuable à la croissance de l’emploi (+373 000 ou +1,9 %) et à la hausse de la proportion de la population en emploi travaillant ailleurs qu’à domicile ».

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

En date de mai 2024, le nombre de « navetteurs » – des travailleurs passant la plupart de leur temps à l’extérieur de leur domicile – était de 16,5 millions.

Encore et toujours, le télétravail

Jusqu’ici, 18,7 % de la population travaille toujours principalement de la maison. C’est moins que le sommet de presque 25 % de mai 2021, en pleine pandémie, mais encore beaucoup plus que les maigres 7 % d’avant la COVID-19, en 2016. Bref, les télétravailleurs sont de moins en moins nombreux, mais leur nombre reste « plus de deux fois plus élevé » qu’avant. À Montréal, 20,6 % des résidants télétravaillent encore ; c’est beaucoup moins qu’ailleurs, comme Ottawa-Gatineau, qui affiche 34 %. Contrairement à d’autres provinces, le Québec suit d’ailleurs une nette tendance à la baisse du télétravail, étant passé de 22,2 % à 18,4 % dans la dernière année.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Contrairement à d’autres provinces, le Québec suit d’ailleurs une nette tendance à la baisse du télétravail, étant passé de 22,2 % à 18,4 % dans la dernière année.

Toujours reine, la voiture

À ce jour, environ 81,5 % des 16,5 millions de « navetteurs » canadiens utilisent principalement une automobile, ce qui inclut aussi les camions et les fourgonnettes, pour se rendre au travail. Il s’agit d’une légère baisse de 1,1 point de pourcentage par rapport à l’année précédente, qui demeure toutefois bien près du sommet observé en 2022, qui était alors de 84,2 %. Et signe que le phénomène de « l’auto-solo » persiste, près de 90 % des automobilistes se rendant au travail sont seuls dans leur véhicule.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Environ 81,5 % des 16,5 millions de « navetteurs » canadiens utilisent principalement une automobile, ce qui inclut aussi les camions et les fourgonnettes, pour se rendre au travail.

Lentement, mais sûrement, en transport collectif

En transport collectif, la reprise de l’achalandage se poursuit aussi. En mai, 11,4 % des Canadiens l’utilisaient pour aller travailler, une hausse de 1,3 point de pourcentage par rapport à l’année précédente. C’est beaucoup mieux qu’en 2021, mais le sommet prépandémique, oscillant autour de 12,6 %, n’est toutefois pas encore atteint. Dans la métropole, les chiffres de la Société de transport de Montréal (STM) vont d’ailleurs en ce sens : de juin à août derniers, l’autobus est passé de 80 à 85 % de son achalandage prépandémique, alors que dans le métro, on atteint 82 %, un gain de trois points en deux mois. De façon générale, les travailleurs hybrides sont plus nombreux à utiliser le transport collectif, dans une proportion de 25 %.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

En mai, 11,4 % des Canadiens utilisaient le transport collectif pour aller travailler, une hausse de 1,3 point de pourcentage par rapport à l’année précédente.

29 minutes en moyenne à Montréal

Il faut en moyenne 29 minutes à un « navetteur » montréalais pour atteindre son lieu de travail, chaque jour, apprend-on par ailleurs dans le rapport. C’est bon pour le cinquième rang parmi les 15 plus grandes régions métropolitaines au pays. En fait, seuls les citoyens de Toronto, Oshawa, Hamilton et Vancouver mettent plus de temps que les habitants de la métropole. À Québec, ce chiffre est de 23 minutes. La capitale est par ailleurs l’une des régions urbaines avec la plus faible part de travailleurs prenant le transport collectif, ce qui fait en sorte qu’un peu plus de gens vont à pied ou en vélo au travail.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

À Québec, il faut en moyenne 23 minutes à un « navetteur » pour atteindre son lieu de travail, chaque jour, selon Statistique Canada.

Texte de Taras Grescoe dans l’Actualité

Je vous présente un article sous forme de liste : sept (excellentes) raisons de ne pas posséder de voiture :

  1. C’est trop cher
  2. Elle vous emmènera dans des endroits où vous n’avez pas forcément envie d’aller
  3. Ce n’est tout simplement pas bon pour la santé
  4. Nous avons déjà trouvé un moyen de circuler dans les villes sans voitures
  5. Il existe de nombreuses solutions de rechange intéressantes
  6. À l’avenir, vous n’en aurez peut-être plus besoin
  7. Les villes sont beaucoup plus agréables sans voitures.

version originale en anglais

C’est dans la région de Phoenix, ville de l’Arizona très étendue où avoir une automobile paraît essentiel, que vient d’être construit le premier quartier sans voitures ni asphalte aux États-Unis. C’est un succès jusqu’à présent, et le promoteur espère multiplier ce genre de projet ailleurs en Amérique du Nord.

Culdesac comprend aujourd’hui trois blocs d’appartements où habitent 225 résidents. Une deuxième phase est en route et, à terme, 1000 locataires vivront dans le quartier.

Un trottoir central a été aménagé entre des bâtiments blancs.

Culdesac est un nouveau quartier de la ville de Tempe, située en banlieue de Phoenix, en Arizona.

Photo : Radio-Canada / Jean-Sébastien Cloutier

Résumé

Succès du premier quartier sans voitures aux États-Unis

C’est dans la région de Phoenix, ville de l’Arizona très étendue où avoir une automobile paraît essentiel, que vient d’être construit le premier quartier sans voitures ni asphalte aux États-Unis. C’est un succès jusqu’à présent, et le promoteur espère multiplier ce genre de projet ailleurs en Amérique du Nord.

Un trottoir central a été aménagé entre des bâtiments blancs.

Culdesac est un nouveau quartier de la ville de Tempe, située en banlieue de Phoenix, en Arizona.

Photo : Radio-Canada / Jean-Sébastien Cloutier

Publié à 4 h 00 HAE

« Bienvenue à Culdesac, Tempe! », lance Ryan Johnson, l’homme à l’origine du projet immobilier.

Culdesac, c’est le nom – en français – qu’il a donné à ce quartier dont il rêvait depuis sa jeunesse. Tempe, c’est la ville de la banlieue de Phoenix qui a eu l’audace d’accueillir le projet, alors que beaucoup d’autres ont refusé.

Quand on a lancé la compagnie il y a six ans, on faisait rire de nous. Aujourd’hui, des promoteurs immobiliers d’un peu partout viennent nous visiter et veulent nous imiter.

Une citation de Ryan Johnson, PDG de Culdesac

Culdesac comprend aujourd’hui trois blocs d’appartements où habitent 225 résidents. Une deuxième phase est en route et, à terme, 1000 locataires vivront dans le quartier.

Un homme tient un café glacé dans ses mains dans un commerce.

Ryan Johnson est PDG de Culdesac et instigateur du projet immobilier.

Photo : Radio-Canada / Jean-Sébastien Cloutier

S’y promener donne l’impression d’être dans un village méditerranéen. Des passages piétonniers mènent à de petites places publiques et traversent des bâtiments tout blancs, conçus pour garder un peu de fraîcheur dans un État où les étés sont très chauds.

Nos résidents ont accès à un quartier agréable à prix abordable. Un lieu de vie axé sur la mobilité active et la communauté, résume Ryan Johnson.

Des chaises sont disposées en cercle dans une aire commune entre des bâtiments blancs.

On retrouve de nombreuses petites places publiques à Culdesac.

Photo : Radio-Canada / Jean-Sébastien Cloutier

C’est cet esprit communautaire qui a séduit Sarah Anderson, qui a déménagé de San Francisco au printemps. La veille de notre entretien, elle participait à un barbecue de quartier.

C’est un endroit centré sur les gens et les interactions humaines. Je pense que nous en avons bien besoin de nos jours. Et l’accent mis sur les modes de transport autres que la voiture est super importante pour l’avenir de la planète.

Une citation de Sarah Anderson, résidente

Le quartier offre 17 petits commerces et il est situé à côté d’une ligne de train de banlieue, qui permet d’accéder à d’autres services sans voiture.

Un train à l'arrêt.

Une ligne de train léger passe à l’entrée du quartier résidentiel Culdesac.

Photo : Radio-Canada / Jean-Sébastien Cloutier

Ce lien ferroviaire était essentiel pour la réussite du projet. Les premiers résidents ont aussi eu droit à un vélo électrique gratuit.

Il y a un seul stationnement aux abords de Culdesac et il est réservé aux visiteurs temporaires, aux livreurs et aux bornes de recharge pour véhicules électriques.

Un stationnement à moitié rempli.

Il y a un seul stationnement aux abords de Culdesac.

Photo : Radio-Canada / Jean-Sébastien Cloutier

Sarah admet avoir encore une voiture qu’elle stationne plus loin.

Je ne prends pas beaucoup ma voiture, mais c’est vrai, je ne l’ai pas encore abandonnée à 100 %!

Une femme devant une immense fenêtre.

Sarah Anderson a quitté San Francisco pour le quartier Culdesac de Tempe, en Arizona.

Photo : Radio-Canada

Modèle d’avenir ou d’exception?

Le succès de Culdesac, dont les appartements sont presque tous loués, amènera-t-il d’autres projets du genre à voir le jour aux États-Unis?

Sasha Blanchet, agent immobilier québécois installé à Phoenix depuis 20 ans, pense que certaines villes pourraient adopter une telle initiative.

À San Diego, où la température est tempérée, idéale, ce serait un beau projet à faire là aussi, lance-t-il en exemple, ajoutant que ceux qui travaillent à la maison pourraient être une clientèle à courtiser.

Sasha Blanchet debout devant une table à dîner.

Sasha Blanchet est un agent immobilier québécois installé à Phoenix.

Photo : Radio-Canada

Cependant, il doute qu’il y ait une multiplication de projets du genre à grande échelle. Ses clients et la grande majorité des Américains vivent dans une culture de l’automobile, fait-il remarquer.

Les gens sont vraiment dépendants de leur voiture. Je pense que ça va être un peu difficile de faire ce genre de quartier un peu partout aux États-Unis.

Une citation de Sasha Blanchet, agent immobilier

Néanmoins, Ryan Johnson a plusieurs autres projets en tête. Nous n’avons pas construit de développements [résidentiels] du genre depuis 100 ans. C’est le temps d’en rebâtir! La demande et le marché ont clairement parlé, estime-t-il.

Un projet de quartier sans voitures à Laval

Dans un essai intitulé Des quartiers sans voitures et publié il y a deux ans, le maire de Laval Stéphane Boyer propose une ville du futur, où la majorité des déplacements se feraient à pied ou en vélo dans les quartiers. Il rêve de voir des projets comme Culdesac se développer au Québec.

J’en ai visité certains en Europe et, honnêtement, quand on le vit, on ne peut pas dire que c’est une mauvaise chose. Le sentiment qu’on a quand on se promène dans une ville où tout est beaucoup plus silencieux, on se sent plus sécuritaire. Il y a comme un dynamisme de quartier aussi qui existe. Je sais que c’est quelque chose qui interpellerait, dit-il.

Stéphane Boyer devant un immeuble.

Le maire de Laval Stéphane Boyer.

Photo : Radio-Canada

Stéphane Boyer admet que ce ne sera pas facile à réaliser et que ce n’est pas pour tout le monde. Néanmoins, il affirme que plusieurs élus municipaux de petites et grandes villes du Québec lui ont démontré un intérêt lors de la parution de son livre.

D’ailleurs, c’est dans sa ville que devrait voir le jour le premier projet du genre dans la province. Un quartier presque sans voitures, précise-t-il, situé près de l’autoroute 15 sur le site d’une ancienne carrière et d’un dépôt à neige, là où le spectacle Illumi était présenté depuis cinq ans.

Ça va être un parc central avec les bâtiments en pourtour et, sur le site, tout va se faire à pied, détaille-t-il.

Le maire Boyer ajoute que quelques milliers de résidents pourraient y habiter. La première phase pourrait être lancée bientôt.

CityNerd avait publié une vidéo sur ce quartier il y a deux semaines

I Visited Culdesac Tempe and I Have Thoughts

empe, Arizona: a suburb that’s more walkable, bikeable, and has better transit than the core city of Phoenix. Tempe is home to America’s largest university, AND home to Culdesac, a neighborhood built from the ground up to support car-free living. How’s it all working? Let’s find out.

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Chronique d’Isabelle Hachey dans La Presse

Nous sommes, collectivement, trop dépendants de la voiture. Le vrai choix, ça serait de pouvoir s’en passer.
[…]
Derrière mon volant, ce matin-là, je me sentais tout sauf libre. J’étais esclave de mon char, esclave du trafic. Et une voiture électrique n’aurait rien changé à mon malheur.

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Ce groupe Facebook.

:joy::joy::joy::joy::person_facepalming:t2::person_facepalming:t2:. Faux tu être pathétique.

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Oh Jean Francois, my poor little child. Be careful, Valerie only wants to take your toy away…

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Il a zussi un compte x automobiliste514. C est à pisser de rire.

Oppression is when the city goes from being 99% car oriented to 98%. World’s most microscopic violin moment

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Ouf… J’imagine. :joy:

Ironique de parler de guerre à l’auto et prendre le boulevard René-Lévesques avec ses 8 voies pour illustrer le groupe !

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Voulez-vous un réseau d’aqueducs en bon état ou pas?

Le trafic et les chantiers de construction sur les routes dérangent les automobilistes montréalais

La rentrée n’est jamais une période facile pour la congestion routière et cette année ne fait pas exception. La Ville de Montréal a beau dire que le nombre de segments de rues en chantier est moins élevé que l’an passé, l’exaspération des automobilistes se fait sentir.

Mathieu Papillon a plus de détails.