Industrie des médias et de l'information

La purge des nouvelles sur Facebook et Instagram a commencé


Richard Drew, Archives Associated Press
« Votre contenu n’est pas visible au Canada », ont pu lire les gestionnaires de médias sociaux d’entreprises de presse, mardi, sur Facebook et Instagram.

Annabelle Caillou et Boris Proulx
17 h 35
Médias

Les nouvelles ont commencé mardi à disparaître à tout jamais des fils Facebook et Instagram au Canada, a confirmé la multinationale Meta, après des semaines d’avertissements qui ont laissé un peu de temps aux médias pour se préparer à ne pas perdre leurs abonnés.

« Votre contenu n’est pas visible au Canada », pouvaient lire mardi les gestionnaires de médias sociaux du Devoir, comme ceux d’autres entreprises de presse, sur le compte Instagram du journal.

Ce n’est qu’une question de temps avant que tous les médias voient ce message, à en croire un article de blogue de Meta qui confirme avoir « commencé à mettre fin à l’accès aux nouvelles au Canada ». Ces changements entrent en vigueur dès mardi, et « seront mis en oeuvre pour tous les utilisateurs accédant à Facebook et Instagram au Canada au cours des prochaines semaines », peut-on lire.

Rachel Curran, responsable des politiques publiques de Meta Canada, précise dans une déclaration que le processus est enclenché pour « mettre un terme définitif » à la disponibilité des nouvelles. Il n’est donc plus question d’un simple test, qui ne touchait qu’une fraction des internautes jusqu’ici.

Comme l’avait rapporté Le Devoir la semaine dernière, l’entreprise propriétaire du réseau social le plus populaire au pays considérait que le retrait des articles de nouvelles était devenu inévitable depuis l’adoption du projet de loi C-18 au Canada.

La loi sur les nouvelles en ligne, adoptée en juin sous le numéro C-18, vise à forcer Meta et Google à s’entendre avec une large sélection de médias quant à un juste dédommagement pour le partage de leur contenu.

Meta s’y est vivement opposée, arguant que ce sont les médias qui publient volontairement leur contenu sur ses plateformes, mais que les nouvelles ne lui apportent que peu de bénéfices. L’annonce du retrait de tout contenu de nouvelles au Canada a provoqué un mouvement de boycott des gouvernements d’Ottawa, de Québec et des principales villes de la province.

Les médias se préparent

Meta effectuait depuis plusieurs semaines des essais visant à bloquer les nouvelles pour certains utilisateurs de Facebook et Instagram, un blocage destiné à s’étendre à tous. Plusieurs médias canadiens ont ainsi déjà commencé à en ressentir les effets.

« C’est très imprévisible et un peu aléatoire, c’est-à-dire qu’on va voir certains comptes plus atteints que d’autres au sein même de Radio-Canada. Dans le cas de Rad [son laboratoire de journalisme], depuis deux semaines, on a vu une diminution importante du public atteint par nos publications sur Instagram », indique Crystelle Crépeau, première directrice aux magazines et information numérique à Radio-Canada.

La situation a poussé Rad à repenser sa stratégie de diffusion pour ne pas perdre son public. Depuis trois semaines, l’équipe encourage ses abonnés Instagram et Facebook à consulter son contenu directement sur son site Internet ou par son infolettre. Son public semble être au rendez-vous, puisque l’infolettre a enregistré une augmentation de 30 % d’abonnés durant cette période.

Rad compte également accentuer sa présence sur d’autres réseaux sociaux, dont TikTok. « On avait déjà l’intention de faire davantage de formats adaptés à TikTok, mais la situation avec Meta nous a fait accélérer la cadence », souligne Crystelle Crépeau.

Plusieurs autres médias ont adopté des stratégies similaires dans le dernier mois. À coups de courriels, de messages sur les réseaux sociaux et de publicités, ils encouragent vivement les internautes à consulter directement les nouvelles sur leurs plateformes respectives, ainsi qu’à s’abonner à leur journal, leur magazine ou encore leurs infolettres.

Le quotidien numérique La Presse, comme les médias de Québecor, Le Devoir et Radio-Canada, s’est dit inquiet des conséquences démocratiques de la purge des nouvelles sur ces réseaux sociaux.

« [Le blocage du contenu journalistique] fera disparaître de l’une des places publiques virtuelles les plus utilisées au Canada toute information produite de manière professionnelle, pavant la voie à la désinformation et à la prolifération de fausses nouvelles », écrit Florence Turpault-Desroches, vice-présidente à La Presse.

« Meta confirme sa position dominante en mettant à l’index tous les contenus journalistiques. Un comportement de censure sauvage, digne des grandes noirceurs ! » a pour sa part réagi Pierre Karl Péladeau, le grand patron de Québecor.

« Le blocage va avoir un effet dramatique pour les médias d’information, surtout ceux qui misent sur les abonnements numériques. Les abonnés de demain, c’est [sur les réseaux sociaux] qu’on les trouve. Ça va rendre notre travail plus difficile pour les rejoindre », renchérit le directeur du Devoir, Brian Myles.

Pression sur Ottawa

Au cours des deux dernières années, Meta a conclu un total de 18 ententes avec des organes de presse canadiens, dont Le Devoir, d’une valeur confidentielle. Des médias ont affirmé que ces ententes avaient pris fin ou étaient compromises.

Dans une discussion avec des experts à laquelle Le Devoir s’est invité, jeudi, la responsable de Meta Canada s’est dite « super optimiste » de voir le gouvernement fédéral modifier sa loi sur les nouvelles en ligne afin de sauver ses partenariats avec des médias. Le bureau de la nouvelle ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, a indiqué qu’il n’en était pas question.

Le gouvernement fédéral donnait 180 jours à partir du 22 juin aux deux principaux géants du Web, Meta (Facebook) et Alphabet (Google) pour signer suffisamment d’ententes avec des médias afin d’échapper à certaines dispositions coûteuses de la loi. Encore faut-il que ces plateformes « rendent le contenu de nouvelles disponibles » pour être concernées.

« Ça renvoie la pression sur le gouvernement et notre nouvelle ministre du Patrimoine Pascale St-Onge, estime Brian Myles. On espère qu’elle trouve une solution de compromis satisfaisante pour tous, au risque que la loi sur les nouvelles en ligne ne devienne qu’une coquille vide. »

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a réagi à l’annonce du blocage du contenu journalistique par Meta en comparant le Canada à la Corée du Nord, mardi. « Je trouve ça incroyable que, dans une démocratie, le premier ministre ait adopté une loi pour faire disparaître les nouvelles de l’Internet », a blâmé le chef de l’opposition.

Dans un courriel, le député du Bloc québécois Martin Champoux accuse Meta de « manoeuvres d’intimidation visant à faire reculer les parlementaires canadiens ».

Avec La Presse canadienne

:open_mouth:

Dans sa communication aux employés, [Andrew Mulé] critique l’absence de soutien gouvernemental et la décision de la mairesse Valérie Plante de compliquer la distribution du Publi-Sac, ce qui a obligé l’entreprise à effectuer un virage 100 % numérique.

C’est vraiment une crise. Nous sommes à l’ère de la désinformation et des publications ordurier comme mtlblog et narcity. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre d’autres institutions réputées.

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Il y a des hebdomadaires de quartiers qui existent depuis 75-80 ans :frowning:
Les autres médias ne couvrent pas les nouvelles ulta-locales…

Sur leur site Web

Métro suspend ses activités

Andrew Mule
11 août 2023 à 17h06 - Mis à jour 11 août 2023 à 17h07 4 minutes de lecture

Aujourd’hui, c’est triste, contraint et forcé que j’annonce la suspension immédiate des activités de Metro, de tous nos journaux et de nos sites Web communautaires.

Les médias ont connu des moments difficiles au cours des dernières années, mais Metro a reçu un coup particulièrement dévastateur lorsque le maire de Montréal a annoncé la fin de notre mode de distribution, le Publi-sac.

Il était évident pour tous ceux qui y prêtaient attention que Metro avait déjà entrepris un virage numérique majeur et significatif et que nous avions investi tout ce que nous avions dans de meilleurs produits éditoriaux et numériques. Nous avons ensuite fait preuve de résilience, accepté de composer avec une situation qui nous a été imposée et décidé que nous allions tout miser sur notre avenir numérique avec la vision d’une information locale forte et pérenne autant pour le marché de Montréal que celui de Québec.

Il n’en reste pas moins que nous ne pouvions pas subir une perte dévastatrice de nos revenus subitement et suivre une feuille de route numérique ambitieuse et couteuse sans aide financière externe. Nous sommes après tout une petite entreprise sans financement, et la fin prématurée de nos médias imprimés a fait que nous n’avions aucun moyen de financer rapidement notre avenir sans un investissement important.

J’ai donc fait ce que n’importe qui ferait à ma place et j’ai passé la dernière année à frapper à toutes les portes du Québec et du Canada auxquelles je pouvais frapper pour essayer de sauver notre projet et notre entreprise.

Le temps était mon pire ennemi et ce que je craignais est malheureusement arrivé, mais de manière brusque et soudaine.

Le mercredi 9 août de cette semaine, nous avons été avertis que nous ne pouvions plus continuer nos opérations avec effet presque immédiat en raison de l’absence d’un soutien continu des institutions, – Desjardins Culture, le ministre de l’Économie et de l’innovation, Investissement Québec et la SODEC- que nous écoutons et avec lesquels nous échangeons régulièrement et activement au cours des derniers mois.

La partie étrange et paradoxale de cette histoire est que Metro a non seulement un bilan sain, mais nous avons fait d’énormes sacrifices au cours de la dernière année pour montrer notre engagement envers l’avenir. Nos fournisseurs actuels devraient savoir que Metro a des problèmes de liquidités et que les institutions financières ont peur de financer notre industrie. Facebook n’a certainement pas aidé notre cause au cours du mois dernier. Mais sur papier, je vous assure que je me suis engagé au cours de la dernière année à exploiter une entreprise saine et durable avec un plan d’affaire réaliste et viable.

Beaucoup d’entre vous sont également au courant que nous avions des plans définitifs pour former une coopérative et être en phase avec notre mission sociale, malheureusement ce projet a été mis sur glace, suite à notre crise de liquidité.

Je suis fier de notre longue histoire (+90 ans dans certains marchés), de qui nous sommes devenus et de qui nous devions devenir. Aux différentes communautés qui font de Montréal ce qu’elle est, merci, vous êtes l’essence de Montréal et nous sommes fiers d’être votre voix. Nous savons que vous êtes sous-représentés au Québec et j’espère sincèrement que quelqu’un comblera le vide évident que nous constatons en tant que lecteurs et employés. Étant l’un des derniers acteurs de l’information locale à Montréal, je peux vous assurer que Montréal a besoin de plus de journalistes, pas de moins.

Ceux d’entre vous qui me connaissent bien savent qu’écrire ce message est très éprouvant. Non seulement j’aime Montréal, mais j’adore ce que Metro a fait pour cette ville.

Du fond du cœur, je suis sincèrement désolé de ne pas pouvoir en faire plus.

Andrew Mule, président et directeur général de Métro Média

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Je suis assez choqué, d’autant plus qu’on pointe du doigt la saga des Publisac plus que les blocages de Meta

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One word: damn!


Métro suspend ses activités

Auteur: Andrew Mule

11 août 2023 à 17h06 - Mis à jour 11 août 2023 à 17h07

Aujourd’hui, c’est triste, contraint et forcé que j’annonce la suspension immédiate des activités de Metro, de tous nos journaux et de nos sites Web communautaires.

Article complet

Les médias ont connu des moments difficiles au cours des dernières années, mais Metro a reçu un coup particulièrement dévastateur lorsque le maire de Montréal a annoncé la fin de notre mode de distribution, le Publi-sac.

Il était évident pour tous ceux qui y prêtaient attention que Metro avait déjà entrepris un virage numérique majeur et significatif et que nous avions investi tout ce que nous avions dans de meilleurs produits éditoriaux et numériques. Nous avons ensuite fait preuve de résilience, accepté de composer avec une situation qui nous a été imposée et décidé que nous allions tout miser sur notre avenir numérique avec la vision d’une information locale forte et pérenne autant pour le marché de Montréal que celui de Québec.

Il n’en reste pas moins que nous ne pouvions pas subir une perte dévastatrice de nos revenus subitement et suivre une feuille de route numérique ambitieuse et couteuse sans aide financière externe. Nous sommes après tout une petite entreprise sans financement, et la fin prématurée de nos médias imprimés a fait que nous n’avions aucun moyen de financer rapidement notre avenir sans un investissement important.

J’ai donc fait ce que n’importe qui ferait à ma place et j’ai passé la dernière année à frapper à toutes les portes du Québec et du Canada auxquelles je pouvais frapper pour essayer de sauver notre projet et notre entreprise.

Le temps était mon pire ennemi et ce que je craignais est malheureusement arrivé, mais de manière brusque et soudaine.

Le mercredi 9 août de cette semaine, nous avons été avertis que nous ne pouvions plus continuer nos opérations avec effet presque immédiat en raison de l’absence d’un soutien continu des institutions, – Desjardins Culture, le ministre de l’Économie et de l’innovation, Investissement Québec et la SODEC- que nous écoutons et avec lesquels nous échangeons régulièrement et activement au cours des derniers mois.

La partie étrange et paradoxale de cette histoire est que Metro a non seulement un bilan sain, mais nous avons fait d’énormes sacrifices au cours de la dernière année pour montrer notre engagement envers l’avenir. Nos fournisseurs actuels devraient savoir que Metro a des problèmes de liquidités et que les institutions financières ont peur de financer notre industrie. Facebook n’a certainement pas aidé notre cause au cours du mois dernier. Mais sur papier, je vous assure que je me suis engagé au cours de la dernière année à exploiter une entreprise saine et durable avec un plan d’affaire réaliste et viable.

Beaucoup d’entre vous sont également au courant que nous avions des plans définitifs pour former une coopérative et être en phase avec notre mission sociale, malheureusement ce projet a été mis sur glace, suite à notre crise de liquidité.

Je suis fier de notre longue histoire (+90 ans dans certains marchés), de qui nous sommes devenus et de qui nous devions devenir. Aux différentes communautés qui font de Montréal ce qu’elle est, merci, vous êtes l’essence de Montréal et nous sommes fiers d’être votre voix. Nous savons que vous êtes sous-représentés au Québec et j’espère sincèrement que quelqu’un comblera le vide évident que nous constatons en tant que lecteurs et employés. Étant l’un des derniers acteurs de l’information locale à Montréal, je peux vous assurer que Montréal a besoin de plus de journalistes, pas de moins.

Ceux d’entre vous qui me connaissent bien savent qu’écrire ce message est très éprouvant. Non seulement j’aime Montréal, mais j’adore ce que Metro a fait pour cette ville.

Du fond du cœur, je suis sincèrement désolé de ne pas pouvoir en faire plus.

Andrew Mule, président et directeur général de Métro Média

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La distribution par le Publi-Sac était un cul de sac de toute manière, une relique vouée à disparaître tôt ou tard. Celui-ci a été éliminé par pression de la population. Ce n’était pas un modèle viable sur le long terme.

Mais sinon, il est vrai que la transition au web est extrêmement difficile pour ces journaux:

  • Un journal comme Métro occupait un “mindshare” grâce à sa présence physique. À travers le monde quand ces journaux ont physiquement disparus, la transition au web n’a pas été heureuse.
  • Les annonceurs locaux refusent souvent d’investir sur le web. Ils exigent des publicités imprimées dans les médias locaux.
  • Le partage des revenus publicitaires ne favorisent pas les créateurs de contenu comme les journaux, où le contenu est onéreux, créé par des humains après un travail d’enquête.
  • Les gens ne lisent plus beaucoup. Franchement, le nombre de commentaires que je vois où la réponse aux complaintes se trouve littéralement dans l’amorce de l’article…
  • Métro a eu des subventions et du temps pour traverser vers le web. De ce que j’ai entendu de gens plutôt proches du journal, ça manquait de focus.
  • Le lectorat de Métro n’est probablement pas autant porté à dépenser pour de l’information que celui de La Presse ou du Devoir.

Un journal comme La Presse s’en est sorti en devenant OBNL, et en plus le journal profite vraiment d’avoir la plateforme de La Presse Plus, où ils contrôlent les publicités. Ils ne reçoivent pas quelques cents de Google.

À la base, je crois qu’il faudrait briser les monopolies des plateformes publicitaires sur le web. Il y a vraiment un problème au niveau de ces revenus. Le web génère des sommes astronomiques, où pratiquement rien ne se ramasse dans les poches du journalisme.

Le manque de support des gouvernements est aussi problématique. Franchement, je ne pense pas que les municipalités puissent soutenir l’information locale à long terme (toutes les villes sont dans le trou), à Montréal ou ailleurs (où la situation est encore pire). Mais un vrai programme du gouvernement pour l’actualité locale manque. Un qui est soutenable le temps de trouver des solutions.

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Encore un autre!

À chaque fois qu’un journal ou tout autre médium d’informations disparait c’est la démocratie qui perd une voix, une source d’information crédible et tout un écosystème de renseignements, de reportages, de chroniques et d’opinions diverses qui cessent de nous tenir au courant et nous interpeler sur notre monde de manière objective.

En cette ère de manipulation de nouvelles, de tendances complotistes et de demi-vérités diffusées à travers les médias sociaux de manière trop souvent tendancieuse, c’est la voix de la critique, de l’analyse et du journalisme professionnel qui s’appauvrit d’autant.

C’est déjà difficile de nos jours de départager la vérité pour une majorité de gens, de s’informer correctement en multipliant les sources pour recouper les nouvelles. Je m’inquiète alors de l’avenir de notre société et de nos libertés à long terme, si nous ne pouvons plus garantir la survie de nos médias officiels.

L’information ne peut pas être traitée comme une marchandise quelconque, puisqu’elle est un des piliers de notre démocratie et de nos libertés individuelles comme collectives. Il faut réagir vigoureusement et combattre toute forme de concentration et de manipulation, en abandonnant la nouvelle et les grands dossiers de l’heure aux multinationales électroniques qui n’ont qu’un seul objectif: monopoliser l’information pour faire encore plus de fric, tout en s’ingérant insidieusement dans toutes les sphères de nos vies privées, incluant la politique nationale comme internationale.

C’est devenu tout simplement intolérable :-1:t2: :-1:t2: :-1:t2:

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Cette fermeture est presque émotionnelle, car c’étais la petite touche de Montréal quand tu prends le métro, ma lecture avant l’université quand je suis arrivé à Montréal. La seule source de nouvelle locale et souvent un point de vue différent et jeune sur l’actualité.

Vraiment dommage ce type de fermeture brusque, c’est comme avec Juliette et Chocolat, je ne peux pas croire qu’il n’y avait pas une autre alternative que juste la suspension immédiate de toutes les activités.

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Je faisais toujours le Sudoko et les mots croisés avant de lire les articles. Mon défi était de finir le Sudoko en moins de stations possible! Puisque je partais de Henri-Bourassa ou de Radisson, j’avais souvent un siège ou une place sur les portes opposées pour m’accoter dessus pour écrire sans devoir me tenir après un poteau.

C’est vraiment dommage que ça ferme sans avertissement. Pendant longtemps, c’était la seule source de nouvelles locales de l’arrondissement.

Au moins maintenant, il y a Nouvelles d’ici pour le Grand Sud-Ouest. C’est un OBNL Les articles étaient plus sur LaSalle, mais ils ont commencé à mieux couvrir Lachine, Verdun et le Sud-Ouest depuis la pandémie

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Combien en faudra-t-il ?

PHOTO HUGO-SEBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Exemplaire papier du Journal Métro en 2017, avant son acquisition par Métro Média


Mario Girard
Mario Girard La Presse

Il faudra combien de fermetures de journaux, de mises à pied et de suppressions d’éditions papier pour que l’on prenne conscience du terrible drame que vivent les médias québécois ?

Publié à 1h40 Mis à jour à 5h00

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La « suspension immédiate » des 17 publications du groupe Métro Média annoncée vendredi, en fin d’après-midi, est une véritable catastrophe pour notre industrie. On ne parle pas ici de petits hebdos sans envergure, de feuilles de chou, mais de publications qui étaient conçues par des professionnels. On parle surtout d’une couverture indispensable de l’actualité locale.

Dans la grande région de Montréal, les journaux Métro étaient ceux qui couvraient systématiquement les conseils d’arrondissement, scrutaient les décisions parfois discrètes des conseillers et suivaient de près les intérêts proches des citoyens. Combien de nouvelles étonnantes ai-je découvertes en parcourant les différentes éditions de Métro ?

Cette nouvelle m’attriste aussi parce que ces journaux embauchaient beaucoup de jeunes journalistes. C’était l’endroit idéal où aller faire ses classes. Je pense donc à tous ces collègues qui vivaient la première étape de leur carrière.

Imaginez la chose un instant… C’est l’été, c’est un vendredi, Metallica est en ville, des amis t’attendent sur une terrasse, et paf ! tu apprends à 16 h 30 dans un courriel que tu n’as plus de travail.

Que vont faire maintenant ces dizaines de jeunes journalistes ? Il leur reste quelques quotidiens de Montréal et de Québec, journaux régionaux et autres médias électroniques qui n’embauchent plus comme ils l’ont déjà fait dans le passé. Quant aux revues spécialisées et aux magazines (de plus en plus rares et de plus en plus minces), il faut faire la queue et le paon devant leur bureau pour obtenir des contrats à la pige.

Dans une note de service qu’il a envoyée aux employés, le PDG de Métro Média, Andrew Mulé, a montré du doigt la mairesse Valérie Plante, qui depuis des années veut mettre fin au Publisac, un outil de distribution qui fut très important pour les journaux Métro. C’est ce qui aurait obligé Métro Média à effectuer un passage au numérique, un virage qui ne lui a visiblement pas réussi.

La mairesse a exprimé vendredi sa « tristesse » de voir ces journaux quitter l’écosystème médiatique en utilisant un réseau social (X/Twitter), l’une des causes des difficultés que rencontrent les journaux. C’est le comble de l’ironie.

Car ce qui est le plus révoltant dans cette disparition, c’est de voir qu’elle survient au moment où Meta, propriétaire de Facebook et Instagram, fait subir un humiliant affront au monde des médias canadiens. En bloquant le partage du contenu de nouvelles sur ses plateformes en représailles à l’entrée en vigueur imminente de la loi C-18, il frappe en plein cœur les fondements mêmes de notre démocratie.

C’est cela que l’on doit voir dans la « suspension » des journaux Métro, dans la suppression des éditions papier des journaux de la Coop de l’information (Le Soleil, Le Droit, La Tribune, Le Nouvelliste, etc.), dans l’abolition de l’édition du dimanche du Journal de Montréal, dans l’élimination du bulletin de nouvelles du week-end à TVA-Québec et dans les signaux qu’envoient de grands quotidiens anglophones depuis quelques mois.

L’entreprise propriétaire du Toronto Star, Nordstar, et son concurrent Postmedia, qui publie notamment la Montreal Gazette, au Québec, ont entamé en juin dernier des discussions au sujet d’une éventuelle fusion. Deux semaines plus tard, les deux parties ont déclaré qu’elles avaient été incapables de parvenir à une entente. Elles devront trouver un autre moyen pour survivre à cette crise.

Car survivre, c’est la nouvelle réalité des journaux et des autres médias au Québec. Mon métier de journaliste et d’auteur m’amène à passer beaucoup temps à fouiller les journaux et les publications des années 1960, 1970 et 1980. Je n’en reviens pas de voir comment ces années étaient une période dorée.

Cette époque est révolue. Je ne parle pas du papier et d’une vieille manière de faire. Les journaux et les autres médias ont montré qu’ils devaient et qu’ils pouvaient effectuer un virage numérique avec succès. Je parle des moyens qu’avaient ces journaux, de l’importance qu’on leur accordait et des revenus publicitaires qui étaient au rendez-vous et qui n’étaient pas encore pillés sans vergogne selon les lois du capitalisme sauvage.

Bien sûr, on pourrait reprocher à certains journaux d’avoir regardé le train passer et d’emprunter le virage numérique trop tard. Mais pour avoir vécu de près l’immense transformation qu’a connue La Presse, je peux vous dire que cela doit se préparer longtemps et minutieusement, et qu’il faut des moyens que n’ont pas tous les médias québécois.

Et puis, il ne faut pas croire que le virage numérique est une sinécure. Cela fonctionne pour certains médias et moins bien pour d’autres. On le voit aujourd’hui avec les journaux Métro.

La mort de cet important réseau d’hebdos n’augure rien de bon pour les prochains mois. Vivrons-nous un automne noir ? À force de voir les signaux se multiplier, je le crains. C’est pourquoi la bataille que nous menons doit être féroce et sans merci.

Très souvent, vous m’écrivez votre attachement à La Presse, votre soif d’une information de qualité, de reportages originaux et d’enquêtes qui changent le cours des choses. Nous perdons des soldats au champ de bataille, mais ceux qui sont encore là ont besoin d’entendre ça pour rester debout.

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Personnellement, je maintiens que la distribution non sollicitée de n’importe quelle communication, surtout physique, n’est pas un modèle d’affaire pertinent.

Ce qu’il faut regarder, c’est du côté de la transition du modèle d’affaire. La ville de Montréal a offert 2 millions de dollars pour la transition numérique des journaux pour cette annonce. À ce moment, beaucoup de gens critiquaient cette subvention d’ailleurs. Mais pour ma part, comme la ville met un frein dans un modèle de distribution volontairement, je considère que oui, elle doit prendre ses responsabilités et accompagner les industries affectées. Est-ce que c’était assez comme montant, est-ce que la ville aurait dû aller plus loin? Ce qui mène à:

J’en parlais hier avait un ancien de chez Métro, qui était très démoralisé de cette nouvelle. Et cela concernait beaucoup cette transition (du moins de son temps chez Métro). Métro avait été racheté de TC pour continuer d’être une business, ils se sont accrochés à ce modèle d’affaire, au papier, et au Publisac pendant trop longtemps. Le Journal a pourtant relancé son site web, lancé d’autres sources de financement (comme les coupons-rabais ou les dons sur des articles), lancé une application mobile, mais sans mettre les ressources nécessaires dans ces projets pour en faire un tout cohérent, et assurer la visibilité nécessaire à ces éléments. Le virage vers une coop n’était pas connu, j’imagine que c’était un projet relativement récent. Le journal a donc potentiellement regardé le train passer sur cela, oui. C’est possible que ce soit motivé par une liquidité restreinte: un tel virage demande une équipe dédiée à changer le modèle d’affaire à tous les niveaux.

La ville a mis deux millions de dollars comme aide. Cet argent s’est écoulé. Est-ce qu’on doit potentiellement venir combler des besoins qui sont les résultantes des décisions d’affaire d’une entreprise privée? L’information est tellement importante que la réponse est sûrement oui, mais peut-être que le modèle d’affaire OBNL est plus adapté à l’aide importante qu’on besoin les médias pour survivre et devenir financièrement sain.

Si on prend la peine de lire le nom des journalistes qui couvrent le municipal pour La Presse et Le Devoir, il y a de très nombreux noms qui sont des anciens de Métro. Métro est une pouponnière à journalistes à Montréal. C’est aussi une perte sur ce point. C’était aussi un problème pour la publication de ne pas avoir des employés sur le long terme d’ailleurs, mais ça va avec les salaires… La Presse paye beaucoup plus, plus les conditions.

Je rajouterais à cela les propos du ministre de la Culture:

Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, s’est exprimé sur X en qualifiant la situation de « bien mauvaise nouvelle pour les citoyens », ajoutant que « le ministère de la Culture et des Communications continuera de soutenir les journaux locaux, comme il le fait depuis plusieurs années. »

Le soutien actuel fonctionne visiblement pas. On va donc continuer de la même façon et perdre le peu de journaux locaux qui reste? On continue ce qui ne marche pas? Plutôt que d’être déçu, pourquoi ne pas se parler et trouver une solution? Ça va être difficile de remplacer le trou dans la couverture hyper locale que laisse Métro.

Aussi, nos élus devraient repenser leur rapport avec les médias sociaux. C’est paradoxal de mettre autant d’argent, d’énergie et de contenu dans des plateformes qui travaillent activement contre le journalisme.

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J’ajouterais un bémol en faveur du Publisac. La clientèle qui lit les petits journaux et les circulaires sont des gens moins branchés sur internet, qui ne migreront pas vers l’électronique parce qu’ils sont culturellement attachés au papier et peu habiles sur ordinateurs, tablettes et téléphones intelligents auxquels ils sont souvent réfractaires.

Une question de générations et ils sont bien plus nombreux qu’on le pense, je le constate moi-même au bureau de tourisme où les documents papier sont pratiquement indispensables pour eux. On dira que c’est un problème de société qui démontre que ce n’est pas tout le monde qui évolue à la même vitesse et qu’on ne doit pas les laisser pour compte.

Bien sûr le papier génère plus de déchets et est couteux en ressources et énergie. Mais c’est un médium encore incontournable pour plusieurs et on doit trouver des solutions médianes pour ne pas que cette partie de la société décroche tout simplement ou pire se rabatte sur les médias alternatifs.

Je conclue qu’en ordre de priorité, je favoriserai toujours la libre circulation de l’information avant l’environnement. Parce que l’information est un pilier essentiel de la démocratie et rien ne peut la remplacer. Tandis qu’en environnement on peut appliquer des solutions innovantes pour diminuer notre impact et avancer par étapes pour qu’aucune partie de la société ne soit privée dans le processus, des sources desquelles elle dépend encore aujourd’hui.

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C’est un excellent point en faveur du papier.

Mais il y aussi la réalité que ce médium devient non-rentable plus rapidement que la demande disparaît. Les journaux imprimés sont en crise depuis des années, bien avant la disparition du Publisac. Même pour Métro, la salle de rédaction était devenue très petite bien avant la disparition du Publisac, et on pouvait voir des journaux locaux se faire imprimer ou fermer en fonction d’un seul et unique gros annonceur. Le modèle ne fonctionnait pas, on aurait au mieux gagné un peu de temps à continuer cette distribution. Pour les journaux imprimés restants, la tendance à éliminer des éditions montre bien la trajectoire du médium.

Si le papier devient incontournable sur un argument d’accessibilité (que tu soulignes avec grande pertinence), par définition il est un peu incompatible avec la rentabilité des médias. Est-ce qu’on doit donc approcher la chose de cette façon, avec des subventions conséquentes? Je ne sais pas quelle est la solution, mais je souligne juste que le Publisac ne rendait pas automatiquement le modèle d’affaire sain à la base.

Il ne faut pas oublier que le Publisac se fait tasser à coup de pression publique avant tout. Il y a aussi un enjeu de consentement, en plus de l’environnement.

Et le Publisac comme tel n’est pas de l’information, c’est un catalogue publicitaire. Peut-être que l’idéal aurait été de trouver un moyen de soutenir une distribution indépendante des journaux papiers. Il est dommage de ne pas avoir vu des pistes de solution en ce sens, du moins publiquement.

Ce qui est ironique est que le Publisac n’était pas distribué dans les grands immeubles. La version papier du journal local, La Voix Pop, n’était donc pas distribuée dans Griffintown. Il fallait aller la chercher dans certains commerces du quartier.

Mais maintenant que c’est le facteur qui distrubue la version papier du Publisac, tout le monde le reçoit dans son casier postal. Et ça se retrouve immédiatement dans le bac de recyclage placé à côté des casiers…

Personnellement, je ne l’ai jamais ouvert pour voir c’était quoi.

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Ça rajoute un peu une couche d’absurde à tous ces événements. On peut continuer à envoyer des pamphlets publicitaires grâce à Postes canada, mais pas des journaux? Ça fonctionne pour l’un mais pas l’autre? Tant qu’à contourner l’interdiction du Publisac, les deux ne pouvaient pas être ensemble dans cette “version papier”?

On a aussi un bac de recyclage juste pour les communications non-désirées par le courrier dans mon édifice. Le bac doit être plein deux fois par semaine…

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Métro était un pamphlet de propagande fortement biaisé. Sa fermeture était inévitable. Plus personne en bas de 45 ans ne consulte les médias papiers. Il faut s’adapter aux géants du web, c’est inévitable, soit on partage nos revenus avec eux, soit on crève tout simplement. Les gens pleurent à la catastrophe alors que la transmission de l’information n’a pourtant jamais été aussi facile d’accès. Chaque individu est dorénavant un média en lui-même grâce à internet. Ce forum même est un média d’information et c’est merveilleux comme ça. On peut critiquer la validité des informations fournies par “le peuple”, mais il faut constater que les médias traditionnels ne sont pas à l’abri de fausses informations ou de biais non plus.

Je me souviens d’un journaliste sur Twitter qui comparait la disparition des médias à l’absence d’un pilote dans l’avion. Désolé mais transmettre de l’information n’exige pas de diplôme. Tout ce cirque est simplement la frustration de gens dont le métier est maintenant rendu dépassé par la technologie et qui ne veulent pas l’accepter. Maintenant on peut critiquer le monopole des géants du web, je suis d’accord, mais force est de constater que la loi de Trudeau ne fonctionne pas du tout.

Je trouve que c’est une exagération. Il y a un biais éditorial dans de nombreuses publications, mais le travail de journalisme répond quand même à des critères déontologiques précis. La majorité des publications des journaux sous Métro faisait une couverture locale de l’actualité, ni plus ni moins. Personnellement, j’ai souvent un problème avec le ton du Journal de Montréal, mais ils font souvent un travail d’enquête de qualité, quand vient le temps d’en faire.

C’est facile de transmettre de l’information de nos jours, il est bien vrai, et c’est une force.

Mais c’est au niveau de la création de l’information que le travail de journaliste prend son sens. Un journaliste écrit un texte avant tout, et c’est le travail du média de le diffuser (que ce soit sur le web, sur du papier, à la télé). Il faut savoir comment écrire un texte, comment effectuer le travail de recherche, et connaître le domaine concerné. Surtout, ça demande du temps et des ressources.

Nous savons aussi qu’au simple stade de la compréhension d’un texte journalistique, il existe de grandes lacunes: savoir si une source est crédible, comprendre l’article, et analyser l’information. Alors lorsque vient le temps du partage de l’information par ces mêmes personnes, difficile d’avoir une garantie de rigueur.

Bien entendu, oui les médias traditionnels peuvent souffrir de biais et d’erreur, mais les garde-fous sont déjà existants, et non complètement absents.

C’est flatteur, mais je trouve aussi que c’est un exemple qui illustre ce que mon opinion en plusieurs points:

  • Notre contenu ici dépend aussi des médias traditionnels. Nous avons une belle masse critique de gens passionnés et très compétents dans les domaines qui touchent le forum, et même cela ne couvre pas toute l’actualité et l’information des sujets qui nous intéressent. Et tout cela ne remplace pas du travail d’enquête de plus longue haleine, des analyses politiques, des textes de lois, des budgets, et j’en passe…
  • Ça reste un travail actif au niveau du contenu et de la modération d’assurer que l’information et le niveau du débat est à un standard que l’on peut considérer à la hauteur, et surtout avoir une image de rigueur et de qualité sur laquelle les participants peuvent se fier. Il y a une “ligne éditoriale” au niveau de la qualité des échanges. Et incidemment sans ce maintien de qualité, la spirale vers une faible pertinence des échanges est difficile à éviter, si on se fie à beaucoup d’espace de discussions en ligne.
  • Notre portée grandit toujours, mais reste beaucoup plus limitée que les médias ordinaires. Il y a des limites à notre capacité à rejoindre le grand public.
  • Il y a des tonnes de domaines ou une telle communauté n’existe tout simplement pas.

Nous voyons clairement une montée des fausses nouvelles, du renforcement de chambres d’écho de désinformation. Le problème est plus large que des industries mésadaptées. Je crois que l’ensemble de la société doit porter attention à cela.

Le problème vient aussi que ces monopoles viennent de l’étranger, et leur emprise dépassent les frontières. C’est difficile de briser des compagnies à cette échelle. Je suis d’accord que les efforts actuels du gouvernement Trudeau est au mieux un pansement, au pire contre-productif. Mais je ne sais pas trop quelle serait la solution à l’échelle nationale. Le monopole de ces compagnies est d’ordre économique aussi, au delà des médias.

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Désolé mais la démocratisation de la publication d’information a clairement révélé que le travail journalistique peut être souvent baclé. Qu’un diplôme et des années d’études ne protègent en rien contre l’imbécilité, le narcissisme et les inepties idéologiques.

Les médias traditionnels ne sont plus ces entités sacrées et respectées de l’époque. Les canaux d’informations sont plus larges que jamais et c’est une très bonne chose. Paraît-il qu’à l’époque de l’invention de l’imprimerie, l’Église s’insurgeait contre la prolifération de l’information parce qu’elle perdait ainsi le contrôle du narratif. C’est exactement la même chose qui se produit avec Internet. Je me méfis donc de ceux qui s’attristent de tout cela. Oui Métro a fermé, mais c’est parce que des milliers de citoyens partagent maintenant l’information à sa place.

Encore une fois on peut fortement critiquer les plate-formes sur lesquelles ces informations sont partagées et leurs monopoles, mais je considère cela un autre débat.