Industrie de la construction - Actualités et innovation

Il est plus que temps que des inspections systématiques soient faites afin de prévenir les vices de malfaçon et autres problèmes reliés à l’industrie elle-même. On le fait déjà ailleurs au pays et le Québec trainait de la patte par pur laisser-faire. Surtout qu’avec la crise du logement et la multiplication éventuelle des chantiers, les promoteurs pourraient être tentés de couper les coins ronds. On disciplinera plus facilement les récalcitrants et protégerons mieux les acheteurs.

Au Téléjournal

Québec veut faire mieux inspecter les nouvelles constructions

Le ministre du Travail, Jean Boulet, souhaite resserrer les règles entourant la qualité et la sécurité des bâtiments, notamment dans le secteur résidentiel.

Une moyenne annuelle de 6350 problèmes dans la construction des immeubles a été recensée dans les quatre dernières années à travers la province.

Trois inspections seront effectuées sur les nouvelles constructions du Québec s’élevant sur quatre étages ou moins. L’une de ces inspections sera obligatoirement réalisée avant la fermeture des murs.

Cet élargissement du cadre d’inspections des bâtiments devrait progressivement entrer en vigueur entre 2025 et 2029.

Le reportage de Mathieu Papillon

Pour plus de détails, consultez notre article web :

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Le Québec va enfin s’aligner sur l’Ontario pour l’inspection des chantiers.

Le gouvernement du Québec compte surveiller de plus près les entrepreneurs en constructions. Avec le projet de loi 76, il ouvre la porte à une hausse et à un resserrement des inspections et des amendes en plus de leur imposer de nouvelles formations.

« C’est un projet de loi qui va nous permettre de construire mieux », a résumé le ministre du Travail, Jean Boulet, en conférence de presse mercredi.

La future loi imposerait trois inspections sur chacun des chantiers, dont une juste avant la fermeture des murs, une « étape cruciale » pour déceler les défauts dans l’électricité et la plomberie.

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Entrevue à Zone économie avec le ministre à ce sujet

Québec serre la vis aux entrepreneurs en construction | Zone économie

Le gouvernement dépose un projet de loi pour améliorer la qualité de la construction. «Avant la fermeture des murs, il devra y avoir une inspection d’une personne reconnue par la Régie du bâtiment du Québec. C’est incontournable» indique le ministre du Travail Jean Boulet à Zone économie.

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Résumé

Un chiffre d’affaires « gigantesque »

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Philippe Adam, président-directeur général de Pomerleau

REM, toit du Stade olympique, tunnel La Fontaine, tunnel Ville-Marie : Pomerleau mène des travaux (seule ou en consortium) sur 9 des 10 plus gros chantiers publics en cours dans le Grand Montréal. Des contrats gagnés en l’absence d’autres soumissionnaires dans la moitié des cas, comme il y a quelques semaines pour le prolongement de la ligne bleue.

Publié à 6h00 Mis à jour à 5h15

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard Équipe d’enquête, La Presse

En cinq ans, le chiffre d’affaires de Pomerleau a plus que triplé, passant de 1,5 milliard à plus de 5 milliards, dont la moitié au Québec.

Depuis août 2023, Philippe Adam est le capitaine de ce navire lancé à toute allure. Le PDG de Pomerleau n’avait pourtant jamais accordé d’entrevue avant de s’asseoir avec La Presse, fin septembre.

La croissance de l’entreprise, « ça nous rend super fiers », avoue-t-il, dans son bureau du square Victoria, à la frontière du centre-ville et du Vieux-Montréal. « L’entreprise est partie de Saint-Georges, en Beauce, il y a 60 ans. Puis là, on est rendu dans le top 3 au niveau canadien, même le deuxième plus gros au Canada, selon nos calculs. »

INFOGRAPHIE LA PRESSE

L’omniprésence de Pomerleau dans les grands projets publics n’est pas le fruit du hasard.

« Les projets d’envergure, affirme-t-il, on s’est équipés pour en faire davantage. On voyait ça porteur. On sait qu’il y a un gros plan d’infrastructures fédérales, provinciales (on parle du Québec, mais dans les autres provinces aussi) puis on voyait ça porteur pour autant la réfection des infrastructures existantes que les nouvelles comme le REM, par exemple, ou la ligne bleue. »

« La grosse part du gâteau »

Gabriel Jobidon est professeur à l’École de technologie supérieure et observateur avisé des marchés publics en matière de construction.

« Pomerleau ramasse la grosse part du gâteau présentement », confirme-t-il à La Presse. « Ils ont un chiffre d’affaires qui est gigantesque, ils ont remporté plusieurs gros projets récents. » L’universitaire refuse de parler de « monopole », mais évoque plutôt une « mainmise » conjoncturelle de l’entreprise sur ce marché.

Parmi les éléments de cette conjoncture : les investissements publics post-COVID-19 et le manque d’intérêt de certains gros acteurs nord-américains pour le Québec.

« Pomerleau a bien joué ses cartes », continue-t-il. L’entreprise s’est notamment dotée d’un bureau technique – une firme de génie à l’interne – et d’une filiale de financement afin d’être prête à sauter sur les occasions.

Philippe Adam met aussi ces deux éléments de l’avant quand on lui demande d’expliquer la « recette Pomerleau ».

« Nos compétiteurs, autant au Québec qu’au Canada, ils n’ont pas des bureaux techniques de cette ampleur-là, détaille-t-il, en précisant que 150 employés y travaillent. C’est quelque chose qu’on voit plus en Europe. » Un autre aspect de la recette Pomerleau réside aussi dans l’immense réseau de sous-traitants que l’entreprise peut mobiliser – et à quel prix.

Un entrepreneur d’expérience actif dans les associations de l’industrie décrit Pomerleau comme « très agressif avec les entrepreneurs et les sous-traitants », négociant souvent leurs factures à la baisse. Il a refusé d’être identifié publiquement, de peur de subir des contrecoups professionnels.

« Nous autres, on protège nos intérêts, mais Pomerleau est toujours une entreprise juste, sinon on ne serait pas en affaires depuis 60 ans, a répondu Philippe Adam. J’aime mieux utiliser le mot “juste” que “dur”. »

Le carnet de commandes de Pomerleau est tellement fourni que la situation l’empêche même de prendre certains projets sur lesquels elle a pourtant investi des millions en préparation. C’est le cas de l’appel d’offres du tramway de Québec, l’an dernier, pour lequel l’entreprise n’a pas obtenu les garanties financières nécessaires au dépôt d’une soumission, selon les informations de La Presse.

« Quand tu arrives vers la fin du processus et que tu ne le déposes pas, c’est frustrant pour tout le monde », fait valoir M. Adam, sans vouloir commenter ce cas particulier. « Est-ce que Pomerleau voit trop grand au niveau financier ? Non. Est-ce qu’on a les reins solides, est-ce qu’on peut bidder sur plein de projets encore ? Oui. D’ailleurs, le tramway, on le regarde avec intérêt. Quand il va revenir sur une nouvelle forme, c’est certain que Pomerleau est intéressée. »

« On veut tout le temps être compétitif »

À Québec justement, les députés discutent actuellement d’un projet de loi visant notamment à réformer la façon dont l’État attribue ses grands contrats, afin de les rendre plus attractifs pour l’industrie. Le gouvernement fait le constat que plusieurs entreprises ont perdu de l’intérêt pour les contrats publics. Le ministre des Infrastructures, Jonatan Julien, a refusé notre demande d’entrevue pour ce dossier.

« Moi, je salue Pomerleau, c’est une entreprise québécoise », avait commenté sa collègue Geneviève Guilbault, en marge d’une entrevue accordée à La Presse en mai dernier. « Mais c’est sûr que des fois la prise de risque est tellement élevée qu’il y a certains joueurs qui peuvent se trouver disqualifiés parce qu’ils n’ont pas les reins assez solides pour prendre autant de risques. »

Et la simple présence de Pomerleau sur une ligne de départ fait abandonner la course à bien des participants, selon Gabriel Jobidon.

« Quand les autres entrepreneurs savent que Pomerleau est intéressée, ça ne les intéresse pas particulièrement. Parce que ça coûte cher de participer à un processus, explique-t-il. Ça peut revenir cher pas mal de mettre 3, 4, 5 millions pour développer une proposition et ne rien avoir au bout du compte. »

Résultat : moins de compétition dans un marché déjà étroit et – logiquement – des coûts plus élevés pour le trésor public.

Chez Pomerleau, on estime toutefois que la concurrence est encore bien présente dans le monde des grands projets d’infrastructure.

« On veut tout le temps être compétitif », assure le grand patron de l’entreprise.« Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de joueurs de l’Ontario, de l’Alberta, de l’Espagne, de la France, de l’Italie, de la Corée, qui viennent jouer ici », continue-t-il. Les appels d’offres, « c’est assez hermétique, donc on ne sait pas qui est contre nous nécessairement. On n’a aucune idée de leur intérêt pour le projet. On n’a aucune idée de leur agressivité sur le projet. »

Résumé

Des écoles aux mégachantiers

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Pomerleau est devenue le plus grand entrepreneur général du Québec et est demeurée dans le peloton de tête depuis.

Quand Hervé Pomerleau crée son entreprise à Saint-Georges, en 1966, son logo montre un gratte-ciel alors qu’elle bâtit essentiellement des écoles et de petits édifices publics en Beauce.

Publié à 6h00 Mis à jour à 5h15

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard Équipe d’enquête, La Presse

Cette ambition l’a bien servi : en seulement 20 ans, Pomerleau est devenue le plus grand entrepreneur général du Québec et est demeurée dans le peloton de tête depuis.

« Notre premier contrat : la construction d’une école », à Saint-Bernard en Beauce, se rappellera Hervé Pomerleau des années plus tard, selon sa biographie. « Avec l’instruction obligatoire, le nombre d’écoles au Québec est insuffisant, le réseau doit être augmenté. Au cours des années suivantes et jusqu’à la fin des années 1970, l’entreprise construit plus de 150 écoles de tout genre au Québec. »

La multiplication des établissements d’enseignement n’est pas la seule vague sur laquelle Pomerleau surfera. Développement des HLM au début des années 1970, multiplication des ouvrages hydroélectriques, bourgeonnement des centres commerciaux : l’entreprise tape dans les bons filons au bon moment.

La griffe de Pomerleau est derrière plusieurs infrastructures phares du Québec, de l’aéroport Montréal-Trudeau à la Grande Bibliothèque (photo), en passant par le 1000 De La Gauchetière et le pavillon principal du Musée des beaux-arts de Montréal.

La griffe de Pomerleau est d’ailleurs derrière plusieurs infrastructures phares du Québec, de l’aéroport Montréal-Trudeau à la Grande Bibliothèque, en passant par le 1000 De La Gauchetière et le pavillon principal du Musée des beaux-arts de Montréal.

Toujours à Saint-Georges

Hervé Pomerleau a passé la main à son fils Pierre en 1997, avant que celui-ci ne cède son siège en 2023 pour prendre la tête du conseil d’administration.

« Il y a eu une course à la succession pour le remplacement de Pierre. Il a eu 60 ans au mois de juin 2023 et c’était un peu son âge. Il voulait prendre un rôle différent », relate le PDG actuel, Philippe Adam. À 43 ans, il est le premier dirigeant de l’entreprise à ne pas être issu de la famille Pomerleau.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Pomerleau a dirigé l’entreprise fondée par son père de 1997 à 2023.

L’entreprise a maintenant des bureaux dans neuf villes canadiennes, mais maintient son siège social à Saint-Georges. Et pas seulement sur papier, assure M. Adam.

« Il y a des centaines d’employés à Saint-Georges, dit-il. On a un attachement particulier et on y retourne souvent. […] Il y a beaucoup de gens de technologies, d’innovation, on a une grosse cour d’équipement, l’équipe logistique est en grande partie là-bas, comme la comptabilité et les ressources humaines. »

Pierre Pomerleau et son frère Francis ont encore « un pourcentage très significatif » des parts de l’entreprise, qui ne dévoile toutefois pas la répartition exacte de son actionnariat. La Caisse de dépôt et placement du Québec détient aussi une participation importante dans Pomerleau.

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Reportage de CBC sur une solution en résine biologique pour les routes en gravier

This Ontario municipality is experimenting with alternatives to road tar

North Dundas Township in Ontario is working with a company that has developed a potential alternative to traditional road tar — a sticky, plant-based resin intended to glue gravel roads together and prevent potholes.

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Un robot qui « imprime » des murs avec du béton et des logiciels de réalité virtuelle pour aider la conception/construction de bâtiments

Construction robots to aid industry on the job site

Construction robots are set to help with tasks on the job site as the industry is in a major flux.

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Au Québec, la majorité des bardeaux d’asphalte, qui dominent sur les toitures en pente en raison de leur plus faible coût, aboutissent dans des sites d’enfouissement. Selon plusieurs intervenants, il s’agit pourtant d’une ressource qui pourrait être utilisée plus judicieusement…. dans les chaussées. Toutefois, cette idée ne fait pas beaucoup de chemin malgré les ambitions de Recyc-Québec.

L’ingénieur à la retraite Gilles Bernardin est intarissable quand il s’agit des bardeaux d’asphalte usagés. » Je ne connais pas beaucoup de débris de construction, exception faite de l’aluminium, du fil de cuivre ou de l’acier, qui ont une valeur inhérente aussi importante », explique ce passionné des matériaux mal-aimés.

Les bardeaux contiennent de 15 à 30 % de bitume qui, lui, vaut environ 1000 $ la tonne. Pour une toiture de maison unifamiliale, cela peut équivaloir à plusieurs centaines de dollars.

Présentement, la vaste majorité des bardeaux usagés retirés des toitures aboutissent dans les sites d’enfouissement. Pour Gilles Bernardin, qui se démène depuis des années pour en faire reconnaître la valeur, cela constitue une aberration.

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Un message a été fusionné à un sujet existant : Construction en bois

Reportage de l’émission La facture sur le sujet

Les bardeaux d’asphalte usagés pourraient servir à nouveau | La facture

Au Québec, la majorité des bardeaux d’asphalte, qui dominent sur les toitures en pente en raison de leur plus faible coût, aboutissent dans des sites d’enfouissement. Selon plusieurs intervenants, il s’agit pourtant d’une ressource qui pourrait être utilisée plus judicieusement…. dans les chaussées. Toutefois, cette idée ne fait pas beaucoup de chemin malgré les ambitions de Recyc-Québec.

L’année 2025 s’annonce comme une année record pour l’industrie de la construction au Québec. Et le secteur de la construction résidentielle, qui tirait de l’arrière depuis quelque temps, reprendra enfin de l’élan.


Ce sont deux prévisions que fait la Commission de la construction du Québec, dans son portrait de l’industrie pour 2024 et ses prévisions pour l’année à venir.

La CCQ s’attend ainsi à ce que l’industrie dans son ensemble enregistre 211,5 millions d’heures de travail, comparativement à 210 millions d’heures pour l’année 2024.

Par secteurs

Deux secteurs devraient afficher une hausse, soit le résidentiel et l’industriel. Et deux secteurs devraient afficher une baisse: le secteur du génie civil et voirie et celui de l’institutionnel et commercial.

La construction résidentielle «prépare une remontée, propulsée par la baisse des taux hypothécaires et le besoin toujours criant de logements», note la CCQ dans son analyse. La Commission prévoit même une hausse de 7 %, ce qui signifie qu’elle enregistrerait alors 38 millions d’heures de travail.

Toutefois, le principal secteur de l’industrie de la construction, soit celui de l’institutionnel et commercial, sera plus affecté par la conjoncture économique et politique. La CCQ prévoit alors une baisse de 2 % en 2025, ce qui donnerait tout de même 116,5 millions d’heures de travail.

Reportage de CBC News

How robots and AI could help ease Canada’s housing crisis

As Canada struggles with a severe housing shortage and affordability crisis, some companies hope to speed up construction with AI and robots that can cut building times in half.

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Une entreprise autochtone fait des blocs de construction… à base de chanvre

Michael Marty, gestionnaire des énergies propres de la Première Nation Frog Lake, soutient que les blocs de construction à base de chanvre permettront de construire des logements plus durables dans la communauté.

Photo : Radio-Canada / Adrienne Lamb

Publié à 14 h 27 HNE

Un partenariat gagnant

Asinikahtamwak, qui signifie travailler avec la roche en langue crie, est le résultat d’un partenariat entre la Première Nation Frog Lake, la Municipalité d’Elk Point et l’entreprise edmontonienne Natural Fibre Technologies.

Construire des logements durables

Après avoir expérimenté de plus petits projets, tels que des serres et des cabanes de pêche sur glace, l’entreprise entreprend la construction d’une maison témoin de 116 mètres carrés qui sera installée dans la communauté de la Première Nation de Frog Lake.

Une représentation artistique d’un prototype d’une maison construit par Asinikahtamwak à partir de blocs de béton en fibres naturelles.

[Cela] nous aidera à créer de meilleures maisons, qui nous permettront d’abandonner les maisons d’une génération au profit de maisons de sept générations.

Une citation de Michael Marty, gestionnaire des énergies propres de la Première Nation Frog Lake

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Une résidence pour étudiants à Halifax, en Nouvelle-Écosse, vient de recevoir un prix qui souligne sa contribution remarquable à l’économie propre.

Il s’agit de la tour Loyala, sur le campus de l’Université Saint Mary’s (SMU).

L’édifice de 22 étages est désormais la plus haute tour en Amérique du Nord à être équipée d’installations photovoltaïques intégrées.

La façade sud de la tour est recouverte de 600 panneaux solaires.

Les panneaux et leur installation, qui a commencé en 2023, ont coûté 6 millions de dollars.

Dennis Gillis, le directeur principal de la gestion des bâtiments à l’Université Saint Mary’s, montre l’écran sur lequel est expliquée la contribution des installations solaires de la résidence Loyola.

Photo : CBC

Ils produisent 100 000 kilowatts d’énergie, qui est consommée par l’Université et qui contribue à réduire sa facture d’électricité.

On a un écran qui nous montre, au jour le jour, la quantité d’électricité que produisent les panneaux, ce que ça représente en réduction [d’émissions] de carbone, combien de téléphones cellulaires pourraient être rechargés ou l’équivalent en nombre de kilomètres que parcourrait une voiture, explique en entrevue Dennis Gillis, directeur principal de la gestion des bâtiments à l’Université Saint Mary’s.

Ce mois-ci, l’Université Saint Mary’s et Mitrex, une entreprise spécialisée en énergie solaire, ont reçu un prix Clean50 pour cette contribution remarquable à l’économie propre et au développement durable.

Fort de cette expérience, la SMU compte à l’avenir installer d’autres parcs solaires du même type sur son campus.

D’après les reportages de Molly MacNaughton ( CBC*) et de* Paul Légère

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Résumé

Construire vite… et mal

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

« On sait qu’on manquera bientôt d’électricité au Québec. […] Et on continue de bâtir des bâtiments qui ne traitent pas cette électricité comme une ressource précieuse dont il faut prendre soin », écrit notre chroniqueur.

[


Philippe Mercure La Presse

](La Presse | Philippe Mercure)

Sortez les grues, les marteaux, les clous et les briques. La crise du logement frappe fort et il n’y a pas 56 solutions pour l’atténuer. Il faut construire des logements.

Publié à 6 h 00

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Ça commence à débloquer. La Presse a récemment rapporté que, grâce aux nouveaux pouvoirs conférés aux municipalités, des projets immobiliers se retrouvent sur la voie rapide⁠1.

Bravo. C’est le genre de pas dans la bonne direction qu’on devra multiplier. En 2023, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) estimait qu’il faudrait sans doute construire plus de 1 million de logements au Québec d’ici 2030. C’est titanesque.

Ma question : à l’aube de ce qu’on espère être un boom de la construction, selon quelles normes construit-on ? S’assure-t-on que nos nouveaux bâtiments sont conçus et bâtis selon les meilleures normes écoénergétiques ?

Après avoir consulté des experts, la réponse courte et malheureuse à cette dernière question, c’est non.

« On est en train de construire dans la même lignée, de faire les mêmes erreurs. On continue de bâtir des bâtiments qui sont obsolètes par rapport à la réalité énergétique d’aujourd’hui », déplore Philippe Hudon, président et fondateur d’Akonovia, une entreprise qui offre des solutions d’efficacité énergétique.

Je dis souvent à la blague que les plinthes électriques, on devrait les voir dans les musées et non dans les nouveaux ensembles résidentiels. Mais aujourd’hui, c’est encore la norme.

Philippe Hudon, président et fondateur d’Akonovia

« On construit toujours selon des normes qui sont loin d’être exemplaires », confirme Jean-Pierre Finet, analyste au Regroupement des organismes environnementaux en énergie.

Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie, partage le constat.

C’est aberrant. On sait qu’on manquera bientôt d’électricité au Québec. Hydro-Québec prévoit investir une fortune (jusqu’à 185 milliards d’ici 2035, soit le tiers du PIB actuel du Québec) pour développer de nouveaux projets électriques. Et on continue de bâtir des bâtiments qui ne traitent pas cette électricité comme une ressource précieuse dont il faut prendre soin.

« On ne construit pas en fonction de notre climat. Tu regardes en Colombie-Britannique, à Toronto, en France, c’est beaucoup plus contraignant », dit Philippe Hudon. Un non-sens quand on sait qu’il fait beaucoup plus froid au Québec.

Le Code de construction québécois a bien été mis à jour en 2020, mais seulement pour les grands bâtiments. Et même pour eux, mes experts jugent les normes trop laxistes.

« Le Code de construction est une norme minimale qui représente le pire bâtiment que tu peux construire légalement. À moins que ces projets bénéficient d’une aide financière à la construction de bâtiment à haute efficacité, ils seront construits selon les normes minimales en vigueur », explique Jean-Pierre Finet.

« Si tu as une enveloppe [de bâtiment] qui est correcte, sans plus, avec quelques mesures d’efficacité énergétique, tu es capable de passer. C’est quand même assez bas. Même sans faire d’investissements considérables, c’est possible de dépasser le code de 25 % en matière d’efficacité énergétique », confirme Philippe Hudon.

Il explique que les réseaux qui font circuler la chaleur des industries ou des commerces vers les habitations sont encore trop peu utilisés au Québec. Le problème est que les exigences réglementaires sont si basses que la simple fabrication de tels réseaux entraîne une augmentation de coûts considérable par rapport au statu quo.

Avec les prix de l’immobilier qui ont grimpé en flèche, imposer des surcoûts aux constructeurs peut paraître risqué. Mais il faut réaliser que des logements mal isolés ou dotés d’appareils peu performants coûtent plus cher à chauffer et à climatiser. Et que ces coûts sont récurrents.

Oui, il faut construire du logement. Mais s’il faut réhabiliter et rénover ces logements dans quelques années parce que les coûts énergétiques deviennent trop élevés, c’est contre-productif.

Philippe Hudon, président et fondateur d’Akonovia

Les financiers, d’ailleurs, commencent à être conscients des risques de financer des passoires énergétiques. La Banque Nationale, par exemple, me confirme que les processus d’approbation sont plus rapides pour des projets qui répondent à des normes écoénergétiques plus strictes que pour les autres.

« En pratique, ces projets présentent généralement un risque moindre pour la Banque, notamment parce qu’ils bénéficient de garanties supplémentaires de la SCHL », explique Alexandre Guay, porte-parole de la Banque Nationale.

Quand le secteur financier est en avance sur les normes, c’est peut-être que les normes sont en retard…

Un espoir

Il y a bien un espoir dans ce portrait décourageant, et il se trouve du côté d’une nouvelle loi québécoise sur la performance des bâtiments. Elle imposera trois choses :

  1. Mesurer la performance énergétique des bâtiments.
  2. Divulguer ces performances en attribuant une cote énergétique aux bâtiments.
  3. Fixer des seuils minimaux qui forceront les propriétaires à intervenir.

Le hic, c’est que pour l’instant, la loi ne vise que les bâtiments de 25 logements et plus.

« Quel est le problème d’appliquer les deux premières étapes, soit la mesure et la divulgation, à tout le monde ? demande l’expert Pierre-Olivier Pineau. Ce ne serait que de l’information, sans contrainte d’investissement. Mais ça enverrait un message que les passoires énergétiques seront connues.

« Le gouvernement ne veut même pas aller de l’avant avec une loi ambitieuse pour ces deux premières étapes. Ça donne une mesure de l’attitude que nous avons face à la crise énergétique-climatique. »

Il faut aussi dire qu’on attend toujours les règlements qui permettront à la loi d’être appliquée. Pendant ce temps, de nouveaux projets immobiliers sont approuvés selon des normes désuètes.

Rénover les millions de logements mal conçus dans le passé est une tâche colossale. La moindre des choses serait d’arrêter d’empirer le problème en continuant de construire de nouveaux bâtiments mal adaptés à notre climat et à notre réalité énergétique.

1. Lisez le dossier « Des projets sur la voie rapide » d’Isabelle Ducas

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Résumé

On a visité la première minimaison à Québec

Par Francis Higgins, Le Soleil

19 février 2025 à 04h00

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Dans l’arrière-cour d’une résidence de Charlesbourg trône cette toute première minimaison «officielle» de Québec. (Frédéric Matte/Le Soleil)

À l’automne dernier, un couple de Québec bâtissait la première minimaison officiellement autorisée par la récente réglementation municipale. Le Soleil s’est rendu faire le (petit) tour du propriétaire de cette «nouvelle formule bigénérationnelle».


Eve Leblanc et Luc Rousseau sont des nomades. Pendant cinq ans, ils ont parcouru l’Amérique du Nord et l’Europe sans garder de pied-à-terre au Québec. À eux la liberté de la vanlife (la vie en fourgonnette aménagée) et des Airbnb!

L’année dernière, les voyageurs ont toutefois décidé de se rapprocher des parents de Mme Leblanc, pour voir à leur santé. Comme l’idée d’un appart ou d’un condo se conjuguait difficilement avec leur mode de vie hybride, ils ont préféré la minimaison. Le concept leur permet d’être présents lorsque nécessaire tout en allouant quelques voyages sans crainte de laisser le logis pour une durée prolongée.



«C’est vraiment gagnant-gagnant. On squatte la cour arrière des parents tout en gardant notre intimité. Eux peuvent rester plus longtemps dans leur maison au lieu d’aller en résidence. C’est comme une nouvelle formule bigénérationnelle.»

— Luc Rousseau, consultant en développement et gestion de projets

Devant la nouvelle réglementation de la Ville de Québec en la matière adoptée au printemps 2024, le couple de travailleurs autonomes s’est empressé d’acheter une «unité d’habitation additionnelle» de Minimaliste, un constructeur spécialisé de l’île d’Orléans. Quelques mois plus tard, leur projet prenait forme dans un fond de jardin de Charlesbourg.

Plus qu’un cabanon de luxe

Le Soleil a visité cette structure de 7 mètres sur 3 mètres (24 pieds sur 12 pieds), montée sur pieux. Rapidement, on devine qu’il s’agit de plus qu’un cabanon de luxe.
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La minimaison d’Eve Leblanc et Luc Rousseau (Frédéric Matte/Le Soleil)

Après avoir grimpé deux marches pour enjamber le seuil de la porte, on atterrit au cœur du logis. L’espace central accueille le divan, le téléviseur de 50 pouces et le climatiseur au mur. «Un vrai salon pour être capable de relaxer», se réjouit M. Rousseau.

Le salon (Frédéric Matte/Le Soleil)

À une extrémité, on trouve la chambre à coucher avec un grand lit et des armoires au mur. Une seule chambre suffit, le couple est sans enfant.

L’unique chambre à coucher (Frédéric Matte/Le Soleil)

À l’autre extrémité, la cuisine se résume à l’essentiel puisque les repas communs sont préparés dans la maison principale. On trouve malgré tout un frigo sous le comptoir ainsi qu’un évier, un four micro-ondes et une petite surface de cuisson.

La cuisine (Frédéric Matte/Le Soleil)

Juste à côté, la salle d’eau comporte une douche étonnamment spacieuse, dans les circonstances. Pas de place pour la laveuse et la sécheuse. Le jour de la lessive, on emprunte les électros des parents.



La salle d’eau (Frédéric Matte/Le Soleil) Les murs sont blancs partout, tandis que les plafonds et les planchers sont couverts de bois d’ingénierie aux teintes naturelles.

«Pour la décoration, il n’y a pas tant de place. Pas beaucoup de meubles, pas de tablettes, alors ça reste assez simple», résume Mme Leblanc, technicienne comptable.

Pour le boulot, le couple se passe de bureau, puisqu’il loue des espaces partagés de cotravail lorsque nécessaire.

Quelques surprises…

Ces pionniers de la minimaison admettent avoir rencontré quelques surprises en cours de projet. À commencer par l’aménagement paysager à refaire.



«La catastrophe! Il a fallu creuser le terrain arrière pour que l’aqueduc se rende. Je pensais que ce serait une tranchée d’un mètre de large, sans plus. Non, on parle de huit ou neuf pieds de creux. Il n’y a plus de gazon, tout est saccagé», déplore Mme Leblanc, pas trop démoralisée.

De plus, le concept semble confondre des assureurs, qui s’y perdent parmi les termes annexe, agrandissement et maison de jardin, selon M. Rousseau. Si bien que la coquette résidence n’est toujours pas assurée pour son entière valeur, pour l’instant.

Pour finir, il est apparemment impossible de connaître la hausse du rôle foncier de la maison principale et son impact sur l’avis d’imposition municipale, selon les proprios.

«Un problème de perception»

La facture totale de ce petit projet: 190 000 $, incluant la construction, la livraison, le pieutage, la connexion aux services publics, l’aménagement paysager à refaire et les taxes, entre autres. Trop cher?

«Je me rends compte qu’il y a parfois un problème de perception. Les gens s’attendent à ne pas payer cher parce que c’est petit. Ce n’est pas parce que ça fait 24 pieds que ça va juste coûter 24 000 piastres!»

— Luc Rousseau, copropriétaire de la minimaison

Le couple tient à préciser que leur résidence est habitable à l’année, respecte les normes du bâtiment et pourrait éventuellement être revendue et déplacée. En leur absence, elle pourrait même être proposée sur des plateformes de location entre particuliers.

Si c’était à refaire, les nouveaux proprios choisiraient-ils de nouveau une minimaison? Heureusement pour eux, oui.

«Peut-être que j’explorerais davantage l’option de faire construire sur place et il y a des choses que je ferais différemment dans un autre ordre, mais la finalité serait probablement la même», philosophe Luc Rousseau.

3 articles

Il n’y a aucune raison que nous ne puissions au Québec construire selon les mêmes méthodes qu’en Suède. Surtout que nous avons une abondante ressource et l’expertise nécessaire pour réussir cet important pari. Alors au lieu d,envoyer notre bois aux USA, dirigeons le directement vers nos chantiers et faisons un pied de nez à Trump.

La SCHL a publié un aperçu de son “Catalogue de conception de logements” : Commniqué de presse

Résumé

Communiqué de presse

Ottawa (Ontario), 7 mars 2025 — Aujourd’hui, le gouvernement fédéral a publié les rendus finaux, les plans d’étage et les principaux détails de construction contenus dans le Catalogue de conception de logements, une initiative du Plan du Canada sur le logement. Le catalogue contient une cinquantaine de modèles de logements normalisés pour la construction de maisons en rangée, d’immeubles de quatre et de six logements, ainsi que de logements accessoires partout au pays.

La publication d’aujourd’hui permet aux propriétaires, aux constructeurs et aux communautés d’avoir une longueur d’avance dans leurs processus de planification. Les modèles ont été élaborés par des équipes régionales d’architectes et d’ingénieurs, et visent à créer une légère densité, ainsi qu’à permettre des aménagements intercalaires dans les quartiers de toutes les régions du pays. Les dossiers de conception architecturale définitifs seront publiés ce printemps.

Pour veiller à ce que le Catalogue de conception de logements soutienne les objectifs du système de logement canadien, de nombreux principes ont été pris en compte lors de l’étape de l’élaboration. Ces principes comprennent l’adaptabilité et l’accessibilité, l’efficacité énergétique, la faisabilité financière, l’utilisation de méthodes et de matériaux de construction régionaux, ainsi que le respect des réglementations locales et des codes du bâtiment.

Lorsque les dossiers de conception architecturale définitifs seront prêts, le Catalogue de conception de logements aidera les constructeurs à simplifier le processus, de la conception à la construction, ce qui permettra de réduire les coûts et d’accélérer la construction de logements. Le catalogue vise à simplifier la conception, à assurer la conformité aux codes du bâtiment, ainsi qu’à faciliter l’estimation des coûts, de manière à permettre la construction plus rapide de logements.

On peut voir des rendus et plans ici:

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Reportage de CBC News sur la construction d’unités d’habitation modulaires

En Suède, une entreprise est capable 4 unités de logement par jour!

How modular housing could help solve Ontario’s housing crisis

Ontario’s housing crisis has been an ongoing issue for years, and some experts say modular housing could play a crucial role in addressing the problem. The prefabricated buildings are built in factories and assembled on-site. CBC’s Ali Chiasson has more.

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