Le secret derrière cette efficacité : la planification et des conditions de travail optimisées grâce à une chaîne d’assemblage à l’intérieur, en atelier.
Le processus de fabrication doit être bien défini afin de ne pas perdre notre temps à trouver des solutions aux problèmes en plein vol. De plus, les matériaux et les outils dont nos employés ont besoin sont toujours à portée de main, explique Jeremy Clarke.
Il y a beaucoup d’avantages. Construire en usine permet de contrôler la qualité dans un environnement où il fait chaud. On sauve aussi beaucoup de temps et de coûts liés au transport, ajoute l’architecte et professeure adjointe spécialisée en logements à l’Université métropolitaine de Toronto, Cheryl Atkinson.
Terra Page et Erin Kern observe l’assemblage de leur maison avec leurs jumeaux.
Photo : Radio-Canada / Andréane Williams
Changer les mentalités
Pour développer son concept, le Jeremy Clarke s’est inspiré du modèle suédois. Dans le pays scandinave, 90 % des maisons individuelles sont préfabriquées, selon Stefan Lindbäck, le propriétaire de l’entreprise Lindbäcks, un leader mondial dans le domaine.
Les gens, là-bas, ont adopté le modèle. Ils considèrent qu’avec le préfabriqué vient la qualité, et ils ont raison.
Une citation de Jeremy Clarke, fondateur, Simple Life Homes
Daniel Hall, l’architecte responsable de la conception de la maison de Terra Page et d’Erin Kern, va jusqu’à dire que cette méthode est le futur de la construction.
Convaincre les Canadiens d’opter pour le préfabriqué n’est toutefois pas gagné.
Ici en Amérique du Nord, quand les gens entendent parler de préfabrication, ils pensent aux maisons mobiles. […] Il faut les convaincre et leur expliquer ce que nous faisons, déplore Jeremy Clarke.
L’Association canadienne des constructeurs d’habitations estime que les maisons préfabriquées ne représentent que 5 % des logements construits au Canada.
Jeremy Clarke pense toutefois que la préfabrication en panneaux pourrait contribuer à remédier à la pénurie de logements, notamment dans les régions éloignées et difficiles d’accès.
La préfabrication nous permettrait d’atteindre [ces communautés] plus rapidement, avec plus de maisons et moins de personnel.
Une citation de Jeremy Clarke, fondateur, Simple Life Homes
Le défi d’augmenter la production
Pour le moment, Simple Life Homes ne fabrique qu’une maison par mois.
Ses maisons sont construites de manière à limiter les pertes de chaleur et à optimiser la consommation énergétique. Elles sont également construites avec des matériaux non toxiques, comme la cellulose, un isolant fabriqué principalement à partir de papier recyclé.
Pour réussir à construire du préfabriqué en gros, comme le fait la Suède, d’importants investissements dans l’automatisation des chaînes d’assemblage seront toutefois nécessaires.
Automatiser l’atelier de Simple Life Homes pourrait coûter plus de 5 millions de dollars, un investissement que l’entreprise n’a pas les moyens de faire, indique Jeremy Clarke.
Construire une usine et acheter l’espace coûte très cher. Il faut donc être une grande entreprise qui produit beaucoup pour justifier ces coûts. C’est comme fabriquer des voitures, ajoute Cheryl Atkinson.
Qui dit chaîne de montage dit également uniformisation de la production. Un autre défi, selon Jeremy Clarke, sera donc de convaincre les Nord-Américains, très attachés au sur-mesure, d’accepter des logements plus uniformes.
Regardez comment nous fabriquons tout le reste : les voitures, les téléphones. La construction de logements n’a presque pas changé. C’est sûr qu’il y a une meilleure manière de faire les choses, dit Jeremy Clarke.
Très intéressant!
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