Industrie de la construction - Actualités et innovation

  1. Bonne foi

qualité d’une personne qui parle, agit avec une intention droite, sans ruse.

La “bonne foi” est la croyance qu’a une personne de se trouver dans une situation conforme au droit, et la conscience d’agir sans léser les droits d’autrui. C’est une notion fréquemment utilisée dans notre législation pour atténuer les rigueurs de l’application de règles positives.

« Les contrats doivent être exécutés de bonne foi » comme l’énonce le code civil du Québec, ce qui implique loyauté et coopération. Le contractant doit être fidèle à son engagement et faire preuve de cohérence, de transparence et de vigilance.

https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/document/lc/CCQ-1991

https://www.fasken.com/fr/knowledge/2020/04/14-covid19-obligation-bonne-foi-et-notion-imprevision-quebec

https://www.usherbrooke.ca/droit/fileadmin/sites/droit/documents/RDUS/volume_26/26-2-rolland.pdf

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Etre payé 750$ par par semaine par le gouvernement pour apprendre à rénover sa propriété privée

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PakVille Une pièce de plus, au jardin

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le concept d’extensions de maison de PakVille est présenté pour la première fois au public cette fin de semaine dans le cadre d’ExpoHabitation

Il ne manque parfois dans une maison qu’une pièce supplémentaire pour ne plus s’y sentir à l’étroit. La jeune entreprise montréalaise PakVille propose une solution pratique et relativement économique pour ajouter un pavillon dans sa cour pouvant servir de bureau, de salle de yoga, voire de minimaison.

Mis à jour hier à 12h00

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Valérie Simard
Valérie Simard La Presse

Lancé le 1er janvier dernier, le concept d’extensions de maison de PakVille est présenté pour la première fois au public cette fin de semaine dans le cadre d’ExpoHabitation. Devant la montée en popularité du télétravail et des minimaisons, l’entreprise souhaite offrir un produit presque clés en main et facile d’installation.

Au cours des dernières années, plusieurs géants du commerce de détail tels que Amazon, Home Depot et Costco ont mis en marché des minimaisons ou des studios en kit à assembler soi-même, mais PakVille va plus loin, selon sa fondatrice et présidente-directrice générale, Parinaz Pakniat, en offrant des bâtiments dotés d’une bonne isolation et pouvant être raccordés aux réseaux électrique et sanitaire.

Un soin particulier a aussi été apporté à l’esthétique pour proposer des bâtiments qui se distinguent de produits similaires offerts sur le marché, souvent pensés pour être installés sur un terrain, de façon indépendante. « Rien ne nous empêche de mettre des PakVille sur un terrain en nature, mais on souhaitait avoir un modèle qui pourrait également être utilisé dans le domaine de la construction de maison », indique Parinaz Pakniat, ingénieure civile de profession, qui a travaillé pendant plusieurs années dans le secteur de la construction, notamment sur le chantier du nouveau pont Champlain.

Si elle a décidé de se lancer dans les affaires, c’est, dit-elle, pour avoir un plus grand impact sur la société.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUDET, LA PRESSE

Parinaz Pakniat, ingénieure civile et fondatrice de PakVille

J’ai réalisé que beaucoup de gens souhaitent avoir plus d’espace et d’un autre côté, il y a un besoin criant de nouveaux logements à construire. Je pense qu’une façon de répondre à cette problématique est de créer de l’espace de vie dans la cour des maisons existantes.

Parinaz Pakniat, ingénieure civile et fondatrice de PakVille

L’ingénieure souhaitait présenter une solution plus abordable que la construction traditionnelle. PakVille a d’abord conçu des minimaisons en bois assemblées en usine, mais les coûts de transport étaient trop grands et les dimensions possibles, limitées.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUDET, LA PRESSE

Le noyau est fabriqué entièrement de polyéthylène téréphtalate (PET) recyclé, qui est ensuite recouvert de deux feuilles de fibres de verre.

En partenariat avec une entreprise établie à Toronto, elle a donc développé des minimaisons faites de panneaux à assembler sur place, dont le noyau est fabriqué entièrement de polyéthylène téréphtalate (PET) recyclé, soit une mousse composée de paillettes de plastique obtenues par la transformation de bouteilles de plastique. Ce noyau est ensuite recouvert de deux feuilles de fibres de verre, pour le renforcer, puis d’un revêtement décoratif résistant au feu sur sa face interne et d’un film résistant à l’eau sur sa face externe.

« Ce produit est le résultat d’une recherche et d’une analyse approfondies dans l’industrie, menées par nos divers partenaires depuis 2010, précise Mme Pakniat. Le matériau a été utilisé et testé dans la vie réelle dans différentes industries, y compris la construction d’éoliennes, la fabrication de trains ultrarapides et les remorques de camions de livraison alimentaire. » Des tests de résistance ont aussi été menés dans des laboratoires indépendants et à l’Université Concordia.

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Trois modèles

Les bâtiments sont offerts en trois modèles, tous d’une largeur de 12 pieds. C’est leur longueur qui varie. Le plus compact, PakMontréal (à partir de 30 000 $), fait 11 pieds de long. Le PakStockholm (à partir de 35 000 $) est plus profond (15 pieds) puisqu’il compte un patio couvert. Enfin, le plus luxueux, le PakShiraz (à partir 50 000 $), avec une longueur de 22 pieds, peut servir de minimaison. Dans ce modèle, offert en trois configurations, il est possible d’ajouter une salle de bains et une cuisine.

Bien que les modèles viennent avec un revêtement de base, il est possible de les personnaliser en choisissant la couleur et les matériaux, voire en optant pour un canevas blanc à recouvrir ultérieurement. Ceux qui préfèrent le bois peuvent obtenir le premier modèle (déjà assemblé) pensé par PakVille, moyennant des coûts de transport plus élevés. Les délais de livraison sont de six à huit semaines.

L’entreprise recommande de déposer le bâtiment sur une fondation en pieux vissés. Bien que l’installation soit relativement simple, des connaissances minimales en construction sont nécessaires. Ayant entamé des démarches pour obtenir une licence de la Régie du bâtiment du Québec, Parinaz Pakniat espère être en mesure d’offrir un service d’installation. PakVille est aussi à la recherche de partenaires dans les différentes régions du Québec.

Et l’hiver ?

Peut-on utiliser une minimaison PakVille toute l’année ? Oui, estime la PDG. Les panneaux PakVert affichent une résistance thermique (valeur R) de 4,5 par pouce. Au Canada, les normes de construction résidentielle exigent une valeur R de 24,5 pour un mur hors sol. Or, les panneaux PakVert standard ont une épaisseur de 4 pouces, donc une valeur R de 18.

« Nous croyons qu’une valeur R de 18 offre une isolation suffisante pour l’utilisation prévue de ces unités, assurant confort et efficacité énergétique », argue-t-elle. L’entreprise propose tout de même des panneaux de 6 et 7 pouces d’épaisseur lorsque ceux-ci sont utilisés dans un cadre d’habitation plus traditionnel. Mme Pakniat précise que la performance isolante des panneaux PakVert ne se dégrade pas avec le temps.

Aussi, les unités peuvent être dotées d’un système de chauffage et de climatisation.

Attention à la réglementation

Si en Ontario, il est désormais possible d’ajouter une minimaison sur un terrain déjà construit, au Québec, plusieurs municipalités l’interdisent encore. « Les unités sans cuisine et sans salle de bains sont généralement considérées comme des extensions de maison, souligne Mme Pakniat. Mais il y a quand même des critères à respecter et un permis à aller chercher pour la plupart des municipalités. Pour les modèles plus grands, on tombe dans des règlements de minimaison et malheureusement au Québec, ce n’est qu’une poignée de municipalités qui le permettent. » Une réglementation qui, espère l’entrepreneure, sera appelée à changer.

Un bâtiment PakVille sera en démonstration à ExpoHabitation (kiosque 535). L’évènement se déroule jusqu’à dimanche au Stade olympique de Montréal.

Consultez le site de PakVille

PME Innovation À la rescousse des dos

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Laurent Blanchet, cofondateur et PDG de Biolift. À gauche, un homme portant le fameux « exosquelette ».

Mis à jour le 11 déc. 2023

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Karim Benessaieh
Karim Benessaieh La Presse

L’innovation

Une structure portable de 3,5 kg attachée au dos qui diminue l’effort musculaire. Cet « exosquelette » destiné aux travailleurs de la construction emmagasine avec des ressorts à air comprimé l’énergie mécanique quand on se penche, et la redistribue lorsqu’on se relève, réduisant d’au moins 30 % l’effort du dos pour un poids pouvant aller jusqu’à 27 kg.

Qui ?

À partir de 2013, quatre étudiants en génie mécanique à Polytechnique Montréal – Samuel Lecours, Laurent Blanchet, Guillaume Gaudet et Mathieu Ramananarivo – mettent au point divers prototypes d’exosquelettes. « On travaillait sur des prothèses de main, des exosquelettes pour la marche, pour les épaules, chacun avait un peu ses propres projets, raconte Laurent Blanchet. Mais en arrière-plan de tout ça, on avait un peu une idée entrepreneuriale aussi. »

Biolift est finalement fondée en mars 2019 avec un objectif plus précis : mettre sur le marché un exosquelette pour préserver le dos des travailleurs appelés à lever de lourdes charges, notamment sur les chantiers de construction.

Mon père est entrepreneur général : quand j’étais plus jeune, j’ai été journalier sur des chantiers, j’en ai balayé de la poussière. J’ai côtoyé plein de travailleurs qui avaient les épaules détruites, le dos démanché. Tout le monde en construction dit à un moment ou un autre : j’ai mal quelque part.

Laurent Blanchet, PDG de Biolift

Notamment grâce aux contacts paternels, les fondateurs de Biolift rencontrent des responsables d’Eurovia Québec, une filiale du groupe français Vinci, un des principaux acteurs mondiaux de la construction.

« Ils avaient des problèmes majeurs chez leurs équipes de bordures et trottoirs, des blessures au dos, aux poignets, aux épaules, explique le PDG. C’est à ce moment-là qu’on a proposé le projet de développer l’exosquelette. Ils nous ont aidés de loin. Ça nous a permis d’avoir un premier client, c’est si important. »

Le premier exosquelette a été vendu en 2021. Biolift compte aujourd’hui une vingtaine de clients, essentiellement au Québec, et emploie dix personnes. Trois des quatre fondateurs font toujours partie de l’équipe, seul Guillaume Gaudet est parti en juin 2022.

Le produit

Le cœur de la structure de l’exosquelette conçu par Biolift est en aluminium, un matériau léger qui a la solidité et la souplesse pour supporter les poids à porter et la force musculaire humaine. Tout est assemblé par Biolift à partir de composantes produites « à 90 % par des sous-traitants au Québec », précise M. Blanchet.

Pas de moteurs ou de pièces électroniques, ce sont des ressorts qui emmagasinent l’effort musculaire et le redistribuent « de façon intelligente pour certaines tâches ». « Rien ne se perd, rien ne se crée : on prend l’énergie du corps humain et on la déplace. »

Le résultat, c’est que cet exosquelette peut lever des poids jusqu’à 27 kg en réduisant de façon considérable l’effort du travailleur – au moins de 30 %, selon des tests préliminaires. Biolift s’occupe des ajustements et de la formation, minime, pour utiliser l’exosquelette.

On réduit l’effort, on prévient le risque, mais on n’est pas en mode Iron Man. Et ça marche. On a des gens qui ne travailleraient plus sans exosquelette. Ils arrivent à la maison, ils n’ont plus mal au dos, on a des succès qui changent des vies.

Laurent Blanchet, PDG de Biolift

L’exosquelette est vendu aux entreprises, pas à des particuliers, à un coût allant de 3000 $ à 5000 $ l’unité.

Les défis

Trouver les bons éléments, durables tout en étant souples, a été un bon défi de conception. « Si je pèse 80 kg, juste par le poids de mon torse, je peux créer des tensions de 40 kg. On avait testé des pièces d’acier d’un demi-pouce qui ont fini par tordre. On a fini, avec l’aluminium, par trouver la bonne façon de le placer dans les bons axes. »

Proposer une nouveauté dans l’industrie de la construction, « un endroit où le changement n’est pas évident », est un défi. Il a fallu déterminer le marché, « cibler les bonnes entreprises, les bons métiers, trouver le bon marché où on a le plus d’impact. Les premières années, ç’a été beaucoup d’exploration ». Outre les chantiers, on a trouvé une niche dans le paysagement, notamment pour la pose de pavé uni.

L’avenir

Après le Québec – et quelques présences à Ottawa –, Biolift souhaite s’attaquer à tout le marché nord-américain dès l’an prochain. « On est inscrits à toutes les foires commerciales, tous les congrès qui s’en viennent, on va aller montrer ça à tout le monde », annonce le PDG.

Pour le moment, ce sont les partenariats avec les entreprises qui sont le modèle d’affaires de Biolift. Ils ne sont pas fermés, « à plus long terme », à offrir l’exosquelette aux consommateurs.

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Au sujet de la réforme de l’industrie de la construction avec le projet de loi 51

Texte complet : Industrie de la construction : bras de fer en vue sur la mobilité et la polyvalence

Industrie de la construction : bras de fer en vue sur la mobilité et la polyvalence

Un travailleur à l'ouvrage au milieu de boîtiers sur un chantier de construction.
Selon l’Association de la construction du Québec, l’industrie compte 300 000 travailleurs et quelque 27 000 employeurs.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Pierre-Alexandre Bolduc
Publié à 4 h 49 HAE

Une vingtaine d’organisations comptent se faire entendre à compter de mardi dans le cadre de la commission parlementaire chargée d’étudier le projet de loi 51 visant à réformer et à moderniser les règles dans l’industrie de la construction au Québec. Déjà, le débat est lancé entre les syndicats, la partie patronale et le gouvernement.

La Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction, connue aussi comme la loi R-20, n’a pas été révisée depuis 30 ans.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, souhaite y apporter des changements majeurs pour, dit-il, améliorer la productivité sur les chantiers, alors que la province est frappée de plein fouet par l’inflation et par une crise du logement sans précédent.

Le gouvernement veut notamment permettre une plus grande mobilité des travailleurs de la construction au Québec et décloisonner plusieurs métiers – il y en a 26 dans l’industrie – pour instaurer plus de polyvalence chez les travailleurs.

Mais déjà, les syndicats dénoncent en bloc les changements à venir et comptent se faire entendre au cours des prochains jours.

Ça va tuer les régions, disent des syndiqués

Le président de la CSD Construction, Carl Dufour, croit que le gouvernement fait fausse route sur plusieurs aspects dans son projet de Loi modernisant l’industrie de la construction.

Celui qui représente près de 27 000 travailleurs syndiqués de l’industrie craint que les régions souffrent des changements à venir.

Ce dont on a peur, c’est qu’ils amènent toutes les équipes des grandes villes en région et qu’on perde l’expertise en région. Ça va tuer les régions, lance-t-il.

Le projet de loi prévoit qu’un travailleur sera considéré comme mobile, donc admissible à travailler partout au Québec, après avoir effectué 750 heures de travail pour le même employeur dans les secteurs industriel, commercial et institutionnel. À l’heure actuelle, il faut avoir travaillé 1500 heures pour le même employeur pour bénéficier d’une mobilité totale.

Carl Dufour craint aussi que la polyvalence souhaitée dans le projet de loi rebute les travailleurs. Les entrepreneurs soutiennent que cette polyvalence accrue pourrait faire baisser de 10 % le nombre d’heures travaillées sur les chantiers.

Par exemple, un plâtrier pourra effectuer des travaux de peinture sur le chantier lorsqu’il aura terminé son travail.

Ça, je n’y crois pas pantoute quand ils disent qu’ils vont baisser le nombre d’heures en faisant ça, lance le syndicaliste. La polyvalence n’égale pas la compétence. C’est un gros enjeu qu’on va débattre.

Ce n’est pas en faisant n’importe quoi qu’on va gagner en productivité.

— Carl Dufour, président CSD Construction

Une occasion en or, selon les entrepreneurs

La partie patronale est plus optimiste face aux changements proposés par le ministre Boulet.

On est aux prises avec des règles de mobilité qui datent d’un moment où on avait peine à trouver de l’ouvrage. On est dans une situation pour les prochaines années qui est complètement inverse. On se demande où on va trouver la main-d’œuvre pour réaliser tous les projets qu’on a besoin de réaliser, lance le responsable des affaires publiques à l’Association de la construction du Québec, Guillaume Houle.

Il donne l’exemple d’un travailleur de Saint-Hyacinthe qui déménagerait à Drummondville. Selon les règlements en place, l’employé n’aurait plus le droit de travailler à Saint-Hyacinthe, puisque les employeurs doivent embaucher de la main-d’œuvre locale.

Il y a encore des aberrations et on a la chance d’être plus flexible. Est-ce qu’on pourrait aller plus loin? Assurément!

— Guillaume Houle, responsable des affaires publiques à l’Association de la construction du Québec

L’Association de la construction du Québec demande au gouvernement d’aller encore plus loin : elle souhaiterait que 100 % des travailleurs soient mobiles, peu importe leur nombre d’heures travaillées.

Guillaume Houle évoque le besoin d’avoir une industrie plus productive, plus attractive, plus flexible et plus mobile.

Selon les données de l’Association de la construction du Québec, la province accuse un retard de productivité de 8 % par rapport au reste du pays, et de plus de 10 % avec l’Ontario.

Prévoir les besoins d’Hydro-Québec et inclure les immigrants

La Fédération des chambres de commerce du Québec se fera aussi entendre lors de la commission parlementaire.

Le regroupement mise beaucoup sur la mobilité et la polyvalence des travailleurs, comme souhaité par le gouvernement pour relancer l’industrie.

Le PDG de la Fédération, Charles Milliard, rappelle que l’Ontario compte 7 métiers de la construction, alors qu’on en dénombre 26 différents au Québec.

M. Milliard rappelle que l’industrie aura besoin de 16 000 nouveaux travailleurs chaque année d’ici 2027 pour répondre aux besoins.

Seulement les projets de construction d’Hydro-Québec qui ont été annoncés par le PDG Michael Sabia et le gouvernement pour 2035, c’est près de 35 000 travailleurs de plus.

— Charles Milliard, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec

Selon M. Milliard, le projet de loi apporte des améliorations. Mais on va aller en commission pour dire qu’une plus grande mobilité va permettre une meilleure efficacité sur nos chantiers.

La Fédération demandera aussi des changements dans la loi pour que l’industrie de la construction soit plus inclusive, parce que le Québec change.

Il y a très peu d’immigrants, qu’ils soient temporaires ou étrangers, qui font partie de la grande aventure de la construction au Québec. Et une des façons d’avoir une bonne intégration, c’est de participer à des industries structurantes comme celles de la construction, lance Charles Milliard.

Les consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi 51 ont lieu du 12 au 14 mars. Ainsi que le 19 mars.

Pour suivre les travaux parlementaires dans le cadre du projet de loi 51

https://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-51-43-1.html

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Un nouvel immeuble multilogements a récemment été érigé en une seule journée à Mont-Laurier. Sa structure est constituée de poutres d’aluminium, associée à une enveloppe à haute efficacité thermale précertifiée LEED/Novoclimat. C’est l’entreprise ACAL System qui a conçu la structure avec l’apport du Centre d’expertise et d’innovation sur l’aluminium (CeiAl). Survol des activités d’un centre unique au Québec.

Résumé

luminium Un centre d’expertise unique au Québec

PHOTO FOURNIE PAR ACAL SYSTEM

« L’usage de l’aluminium offre des atouts indéniables : grande intégrité structurelle sans les problèmes du bois, durabilité et recyclabilité. Sans parler du temps de construction qui est réduit de près de 50 % », explique François Racine, directeur général d’AluQébec.

Un nouvel immeuble multilogements a récemment été érigé en une seule journée à Mont-Laurier. Sa structure est constituée de poutres d’aluminium, associée à une enveloppe à haute efficacité thermale précertifiée LEED/Novoclimat. C’est l’entreprise ACAL System qui a conçu la structure avec l’apport du Centre d’expertise et d’innovation sur l’aluminium (CeiAl). Survol des activités d’un centre unique au Québec.

Mis à jour le 18 mars

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Julie Roy

Julie Roy Collaboration spéciale

Que fait le CeiAl exactement ?

Agir à titre d’expert technique, c’est l’un des premiers mandats du CeiAl, que ce soit dans le domaine de la construction, de la fabrication de produits, du transport, du recyclage, des infrastructures, etc. Entre 125 et 150 demandes lui sont soumises chaque année. Des mandats qui vont de quelques heures à parfois de nombreux mois.

« Si on le compare à d’autres matériaux comme l’acier, l’aluminium est assez jeune et il subsiste de nombreuses questions quant à son utilisation. Notre rôle est d’accompagner et de répondre aux interrogations autant des donneurs d’ordres, des ingénieurs, des architectes… », explique François Racine, directeur général d’AluQébec dont relève le CeiAl. Le centre est donc une référence pour mieux utiliser l’aluminium et aiguille tous les intervenants de la chaîne de valeur de l’aluminium autant sur les alliages possibles, les propriétés mécaniques, le système d’assemblage et bien d’autres.

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

François Racine, directeur général d’AluQébec

Outil de maillage

Non, le CeiAl n’a pas de laboratoire de recherche à proprement parler, mais il sert aussi de pont pour effectuer les mariages entre les différents intervenants spécialisés en recherche et développement et ses membres.

Il nous arrive de monter des projets de recherche et développement et de suivre ce qui se passe tout au long, mais on sert surtout à fédérer les différents intervenants.

François Racine, directeur général d’AluQébec

Aussi des formations

Véritable boussole pour l’aide à la conception, le CeiAl offre aussi des cours adaptés aux architectes et aux ingénieurs. « Pour les ingénieurs, ce sont des cours très ciblés qui leur apprennent comment concevoir des structures avec ce matériel et répondre aux normes spécifiques. Tandis que pour les architectes, ce sont des cours plus généraux qui expliquent quoi faire et ne pas faire pour une plus grande durabilité de ce matériel, les types de peinture à utiliser, les options de types d’alliages, etc. »

Le CeiAl ne s’est pas contenté de mettre sur pied des cours pour les professionnels. Sur la plateforme en ligne AluCompétence, une quarantaine de modules ont également été préparés pour la relève qui étudie dans les cégeps et les universités en design, architecture, génie des matériaux et dans d’autres formations. Notes de cours, présentations PowerPoint, tout est accessible gratuitement sur le site de l’organisation.

On constate que le principal frein à l’utilisation de l’aluminium est la méconnaissance. C’est pourquoi on a démocratisé le savoir et qu’on fait aussi des webinaires techniques.

François Racine, directeur général d’AluQébec

Consultez le site AluCompétence

Une vigie sur l’avenir

Toujours présent lors de salons, colloques, conventions et siégeant dans des comités de travail, l’organisme a une bonne idée de l’avenir du secteur de l’aluminium. Évidemment, on ne peut passer sous silence la filière de la batterie électrique, mais l’avenir se dessine aussi du côté des ponts et des passerelles.

Le Québec compte à ce jour une cinquantaine de passerelles piétonnières en aluminium, sans parler de deux ponts routiers situés à Arvida et à Saint-Ambroise. Ce n’est qu’un début puisque des projets sont à prévoir entre le Québec et la Norvège, qui est un véritable leader dans les constructions de ce type.

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J’ai appris dans un épisode de l’émission radio Aujourd’hui l’histoire qu’Alcan avait un modèle de maison faite en aluminium, mais elles ne sont pas popularisées en raison des coûts et aussi qu’Alcan s’est concentrée sur le métal primaire; c’est-à-dire des lingots ou cylindres d’aluminium que d’autres entreprises vont transformés.

Il y a quelque unes de ces maisons à Arvida

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Des recherches en cours révèlent que le sous-sol québécois offre des ressources intéressantes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) du matériau de construction le plus utilisé dans le monde.

Résumé

Des solutions locales pour réduire l’empreinte carbone du béton

Des recherches en cours révèlent que le sous-sol québécois offre des ressources intéressantes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) du matériau de construction le plus utilisé dans le monde.

Némaska Lithium.

À gauche sur la photo, une dalle de béton contenant 25 % d’aluminosilicates et, à droite, une dalle de béton traditionnelle.

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

Publié à 4 h 00 HAE

C’est l’effervescence sur le chantier de Nemaska Lithium à Bécancour, dans le Centre-du-Québec. L’usine de transformation commence à prendre forme. À terme, elle doit produire annuellement 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium.

Mais une infime quantité du minerai va servir à fabriquer des batteries pour véhicules électriques. Il restera donc des montagnes de résidus, et l’entreprise espère bien en valoriser une bonne partie.

Un projet pilote est en cours dans le but de commercialiser du béton fabriqué avec des résidus d’aluminosilicates produits sur place et qui ont des propriétés pouzzolaniques. C’est une poudre qui a des propriétés de liant et c’est la raison pour laquelle on peut l’utiliser pour remplacer le ciment, explique Dan Fournier, le chef de la valorisation des sous-produits.

Avec le concours d’une entreprise locale, Nemaska Lithium a fabriqué un béton expérimental, dont les éléments principaux sont les aluminosilicates et du calcaire calciné (clinker). Cette recette contient 25 % d’aluminosilicates, ce qui permet de réduire considérablement la proportion de clinker qui compose en général près de 80 % du ciment standard en Amérique du Nord (le ciment Portland).

Le but de Nemaska Lithium, c’est de créer une économie circulaire.

Une citation de Dan Fournier, chef de la valorisation des sous-produits chez Nemaska Lithium

La fabrication du clinker entraîne d’importantes émissions de GES. Pour une tonne de produit fini, il faut compter environ une tonne de gaz carbonique qui s’échappe dans l’atmosphère.

En utilisant ces résidus miniers, la facture carbone tendrait donc à diminuer. L’usine a la capacité de produire 220 000 tonnes par année d’aluminosilicates exploitables pour fabriquer du ciment.

Selon Nemaska Lithium, en utilisant cette ressource, on pourrait réduire d’environ 200 000 tonnes les émissions de CO2 par rapport à la recette du ciment Portland.

Il reste maintenant à prouver que ce nouveau produit rivalise de qualité avec ses concurrents déjà sur le marché.

Pour cela, deux dalles témoins ont été coulées au mois de novembre dernier; l’une avec du béton traditionnel, l’autre avec le béton expérimental. Elles sont exposées au va-et-vient des camions de chantier ainsi qu’à de l’épandage d’abrasifs.

Dan Fournier, Nemaska Lithium.

Dan Fournier, chef de la valorisation des sous-produits, Nemaska Lithium

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

Des volumes intéressants

Nemaska Lithium est accompagnée dans cette aventure par le Centre de recherche sur les infrastructures en béton de l’Université de Sherbrooke, qui évalue la durabilité de ce nouveau mélange.

Des essais ont déjà été faits par nos collègues du Conseil national de la recherche. On fait actuellement des essais à plus grande échelle et ça fonctionne très bien, assure le directeur du laboratoire, le professeur Arezki Tagnit-Hamou.

Fort d’une solide expertise en la matière, il collabore avec l’industrie, le gouvernement du Québec et d’autres chercheurs pour explorer des options de ciment bas en carbone.

Université de Sherbrooke.

Le Programme de déclaration des gaz à effet de serre du Canada a répertorié 11,2 mégatonnes de CO2 en 2019 pour l’industrie de la fabrication du ciment.

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

La piste des résidus miniers lui semble prometteuse, d’autant que les projets d’exploitation de matériaux critiques tendent à se multiplier. À terme, il anticipe des volumes intéressants, ce qui demeure la condition sine qua non pour l’adoption de nouveaux matériaux.

Pour compléter l’offre, il teste une autre avenue à Val-des-Sources, en Estrie. Les résidus de la mine d’amiante Jeffrey contiennent de la silice avec des propriétés pouzzolaniques.

Il y a environ 800 millions de tonnes de matière, dont une partie pourrait être utilisée pour fabriquer du ciment. Il faudrait cependant effectuer un traitement, notamment pour éliminer les éventuelles traces d’amiante. Un projet d’envergure dont les contours doivent encore être précisés.

Les argiles calcinées

Le professeur Tagnit-Hamou a identifié une autre avenue, celle des argiles calcinées qui peuvent également remplacer, en partie, le calcaire calciné.

Arezki Tagnit-Hamou, Université de Sherbrooke

Le professeur Arezki Tagnit-Hamou, directeur du Centre de Recherche sur les Infrastructures en Béton de l’Université de Sherbrooke.

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

Le calcaire doit être chauffé à plus de 1400 degrés Celsius pour devenir réactif, tandis que l’argile doit être chauffée seulement à près de 750 degrés. Cela permet une économie de combustibles fossiles, les plus utilisés étant le pétrole ou le charbon.

Mais surtout, l’argile n’émet pas de C02 lorsqu’elle est chauffée à haute température. Pour une tonne de calcaire calciné, il faut compter des émissions d’environ 800 kilogrammes de gaz carbonique.

M. Tagnit-Hamou conseille l’entreprise Clayson Écominéral, qui a comme projet d’ouvrir une carrière d’argile en Gaspésie, dans le secteur de Matane.

Son président fondateur, Joël Fournier, assure que les argiles calcinées peuvent entrer dans la composition du ciment jusqu’à hauteur de 40 %. Dans ce cas, dit-il, il est possible de réduire pratiquement de moitié les émissions de GES par rapport au ciment Portland.

Selon les estimations de M. Fournier, le gisement aurait la capacité de fournir un million de tonnes d’argile calcinée par année pendant plus de 100 ans.

Des volumes significatifs dans la mesure où l’Association canadienne du ciment a calculé que la production totale de clinker s’est élevée à 11,4 millions de tonnes au pays en 2020.

Joël Fournier, Clayson Écominéral.

Joël Fournier veut ouvrir une carrière d’argile en Gaspésie

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

Joël Fournier estime que les coûts de production seraient compétitifs dès la mise en marché. Il en veut pour preuve que cette ressource est déjà utilisée dans de nombreux pays en Europe, en Chine, en Inde et à Cuba.

Il est actuellement en discussion avec plusieurs acteurs de l’industrie. Deux options s’offrent à lui. Soit vendre l’argile directement aux cimenteries qui se chargeraient de la transformer. Soit faire construire une usine sur place, un projet évalué à 150 millions de dollars et qui pourrait poser des questions d’acceptabilité sociale.

Si tout va bien, il juge que la production pourrait commencer d’ici un an.

L’encadrement des innovations

Quoi qu’il arrive, la plupart des innovations vont devoir être examinées par les institutions gouvernementales. Elles doivent s’assurer de la conformité des produits en testant leur résistance et leur durabilité. Il faut aussi mesurer les éventuels risques pour la santé et l’environnement.

Des étapes qui ont tendance à s’étirer dans le temps, selon le professeur Arezki Tagnit-Hamou, échaudé par ses expériences précédentes. Il a par exemple piloté une méthode d’intégration dans le ciment de poudre de verre obtenue à partir de bouteilles recyclées. Il s’est écoulé plus d’une décennie entre les premières expérimentations, en 2004, et l’adoption des normes.

C’est là où le bât blesse, dit-il. C’est vraiment un trop long chemin. Il faut travailler pour accélérer l’adoption des normes.

Il encourage aussi les représentants de l’industrie, parfois frileux, à se montrer ouverts aux nouvelles pratiques, ainsi que les ministères et les municipalités à soutenir les entreprises en achetant du béton bas en carbone.

Au rythme actuel, le professeur Tagnit-Hamou pense que les changements de pratiques ne sont pas assez rapides pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

D’un autre côté, la précipitation n’est pas toujours bien accueillie, comme on a pu le voir dans le dossier Northvolt.

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Encore de l’improvisation du côté du gouvernement Legault.

Davantage de travailleurs de la construction seront formés plus rapidement dans les prochaines années, prévoit le budget déposé à Québec le 12 mars dernier. Or, sur le terrain, les conditions d’enseignement sont parfois approximatives, dénonce un syndicat.

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« Offensive construction » Des formations « plus ou moins adéquates », dénonce la FAE

PHOTO OCTAVIO JONES, ARCHIVES REUTERS

Quelque 3600 personnes se sont déjà inscrites aux formations de courte durée menant à une attestation d’études professionnelles en construction.

Davantage de travailleurs de la construction seront formés plus rapidement dans les prochaines années, prévoit le budget déposé à Québec le 12 mars dernier. Or, sur le terrain, les conditions d’enseignement sont parfois approximatives, dénonce un syndicat.

Publié à 2h01 Mis à jour à 6h00

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Marie-Eve Morasse
Marie-Eve Morasse La Presse

D’ici deux ans, le gouvernement entend investir 111 millions pour accélérer la formation dans le domaine de la construction. Cette mesure, qui devait au départ être ponctuelle, est donc reconduite.

Déjà, 3600 personnes se sont inscrites aux formations de courte durée menant à une attestation d’études professionnelles (AEP) pour exercer les métiers de charpentier-menuisier, d’opérateur d’engins de chantier, de ferblantier ou de frigoriste. L’engouement a été tel que 47 000 demandes ont été reçues dans ces programmes de formation, qui sont assortis d’un incitatif financier de 750 $ par semaine.

La plupart des élèves ont commencé leur formation en janvier, et il est prévu qu’une nouvelle cohorte en charpenterie-menuiserie débute au printemps. Or, l’empressement avec lequel ces formations ont été montées se traduit dans les salles de classe, dit la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

« Les échos qu’on a sur le terrain, c’est que ça ne s’incarne pas de façon très heureuse en ce moment. Les infrastructures ne sont pas toutes disponibles, les gens ne sont pas tous bien installés pour recevoir les élèves », dit Mélanie Hubert, présidente de la FAE.

Elle s’inquiète que Québec prolonge ce programme alors qu’il en est encore aux « balbutiements » et que la formation est « plus ou moins adéquate ».

« Cafouillage »

Professeur et délégué syndical à l’École des métiers de la construction, Éric Girard dit qu’il a fallu mettre le programme en place « très, très rapidement », notamment en raison de la grève des enseignants affiliés à la FAE avant Noël.

« Quand on est arrivés, les locaux étaient mal adaptés, il y avait un manque de sécurité », explique M. Girard, qui cite des problèmes d’aspiration de la poussière, notamment.

C’était un peu le cafouillage, on manquait de place pour donner les cours, d’équipement.

Éric Girard, professeur et délégué syndical à l’École des métiers de la construction

Une consultation réalisée par la FAE auprès de ses membres a révélé qu’au début de l’implantation des nouveaux programmes menant à une AEP, il manquait d’enseignants dans le tiers d’entre eux.

« Parmi les profs trouvés, tous n’enseignent pas le diplôme d’études professionnelles associé normalement. Beaucoup de nouveau personnel enseignant a été engagé. Dans un cas, des enseignants d’une autre spécialité ont été engagés », lit-on dans un document produit par la FAE.

Les profs ont eu quelques semaines seulement pour raccourcir le programme d’études, dit Éric Girard. En charpenterie-menuiserie, « il a fallu couper des notions de calculs mathématiques, de plans et devis », illustre-t-il.

« Quand ils rentrent à l’école, la plupart des élèves n’ont jamais planté un clou de leur vie. On doit leur montrer toute la base, pour qu’ils puissent aller travailler sur des chantiers de construction. L’AEP baisse un peu les standards », dit M. Girard, qui se demande s’il n’aurait pas mieux valu valoriser le DEP.

Vice-président aux relations de travail à la FAE, Benoît Giguère dit craindre pour la sécurité sur les chantiers de construction si les gens sont formés trop rapidement.

Il y a des risques pour les travailleurs, mais aussi pour la population autour, il y a des risques d’effondrement. Dans le cas de la réfrigération, il y a des gaz qui passent dans les tuyaux.

Benoît Giguère, vice-président aux relations de travail à la FAE

L’« offensive de formation en construction », comme l’a appelée le gouvernement, portera-t-elle ses fruits ? Rien n’oblige les gens qui s’engagent dans des formations courtes à rester dans le domaine après.

Plusieurs élèves disent déjà qu’ils sont venus sur les bancs d’école pour faire des rénovations chez eux, ou encore pour profiter de l’argent offert par le gouvernement pour apprendre autre chose tout en conservant leur travail habituel, dit l’enseignant Éric Girard.

« Le taux qui ira sur les chantiers à la fin risque d’être très bas », prédit M. Girard.

C’est à la fin du mois de juin que cette première cohorte obtiendra son diplôme.

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La Presse jette un regard sur les innovations qui façonneront le Québec de demain

Mis à jour à 12h00

André Laroche
André Laroche Collaboration spéciale
](https://www.lapresse.ca/auteurs/andre-laroche)

Dans l’espoir de contrer l’exode vers les banlieues, un OBNL de Rosemont cherche à convaincre les familles de demeurer dans l’île de Montréal. Sa solution ? Des grands condos dessinés d’abord et avant tout pour les couples avec enfants, mais aussi abordables et écologiques. Avec, en prime, une riche vie de quartier.

Résumé

Innovations architecturales Un milieu de vie pour enraciner les familles

PHOTO DAVID BOYER, FOURNIE PAR V2COM

Cité Angus II a remporté un prix d’excellence au gala annuel de l’Ordre des architectes du Québec le 19 avril.

La Presse jette un regard sur les innovations qui façonneront le Québec de demain

Mis à jour à 12h00

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André Laroche
André Laroche Collaboration spéciale

Dans l’espoir de contrer l’exode vers les banlieues, un OBNL de Rosemont cherche à convaincre les familles de demeurer dans l’île de Montréal. Sa solution ? Des grands condos dessinés d’abord et avant tout pour les couples avec enfants, mais aussi abordables et écologiques. Avec, en prime, une riche vie de quartier.

Ce pari, tout juste récompensé ce 19 avril d’un prix d’excellence au gala annuel de l’Ordre des architectes du Québec, est celui de la Société de développement Angus (SDA), qui pilote depuis 30 ans la revitalisation des immenses terrains des anciens ateliers du Canadien Pacifique. On se rappelle que leur fermeture en 1992 avait créé une vague de chômage, en plus de laisser une cicatrice béante au croisement de Rosemont, du Plateau Mont-Royal et d’Hochelaga-Maisonneuve.

« À l’époque, la SDA s’est battue pour obtenir une option sur une portion de terrain dans le but de faire de la création d’emplois. Sa mission s’est transformée en la réhabilitation complète d’une zone dévitalisée », explique Charles Larouche, vice-président directeur de la SDA.

Réhabilitation complète ? En d’autres mots, « créer un milieu de vie où les gens vivent, travaillent et viennent consommer », précise Marilou Hudon-Huot, vice-présidente à la location commerciale et au développement résidentiel de la SDA.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Ce projet a été pensé pour les familles, et pour revitaliser le secteur.

« Cette idée est apparue devant le désintérêt croissant des corporations pour les parcs d’entreprises, à la fin des années 2000, ajoute-t-elle. C’est là que, avec les terrains encore disponibles, on a commencé à intégrer du commerce de proximité, puis de l’habitation. »

On ne voulait pas faire un projet de copropriété pour les investisseurs. Notre philosophie, c’est de créer une vie de quartier, pas juste un dortoir.

Marilou Hudon-Huot, vice-présidente à la location commerciale et au développement résidentiel de la SDA

La clé de voûte du projet : construire un ensemble d’immeubles résidentiels qui suscitent un fort sentiment d’appartenance, à l’instar des vieux quartiers montréalais où les habitants de tous âges bien enracinés se côtoient dans les espaces publics et cultivent une relation étroite avec leurs commerçants locaux. « C’est ce qui fait actuellement la popularité des quartiers centraux comme le Plateau Mont-Royal ou Rosemont », illustre Amélie Lessard, architecte de la firme AEdifica.

Prendre racine

PHOTO DAVID BOYER, FOURNIE PAR V2COM

Cité Angus II, un élégant et atypique immeuble campé dans le quartier Angus

Mais comment construit-on un immeuble capable de susciter un fort sentiment de chez-soi à la famille d’aujourd’hui de deux ou trois enfants ? Et, du coup, lui donner l’envie de s’enraciner ?

En créant des appartements à la fois intimes et ouverts sur le quartier, mais qui favorisent aussi des occasions de découverte de ses voisins, résume Hugues Daly, architecte et vice-président d’AEdifica.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Hugues Daly, architecte et vice-président d’AEdifica, en compagnie d’Amélie Lessard, architecte

C’est là toute l’intention derrière l’élégant et atypique immeuble Cité Angus II. Avec ses 88 unités offrant souvent trois ou quatre chambres, ainsi qu’une superficie d’au moins 1000 pieds carrés, il a été entièrement imaginé pour satisfaire les besoins des familles. On y trouve une vingtaine de formats d’appartements différents, parfois sur deux étages.

RENDU 3D FOURNI PAR AEDEFICIA

Les condos ont été pensés pour les familles.

Mais sa principale particularité, ce sont ses larges coursives extérieures et son immense escalier en colimaçon placé au centre d’une sinueuse cour intérieure. Ces lieux de passage incitent naturellement ses résidants à circuler à l’extérieur, à se croiser et, éventuellement, à se connaître.

« L’escalier est né de cette volonté de faire bouger les gens. Nous avons donc éloigné les ascenseurs pour créer une volonté d’utiliser l’escalier, d’aller voir ses voisins, de participer à la vie active de sa cour », explique Hugues Daly.

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« Les coursives extérieures permettent aussi d’avoir des logements traversants, donc avec des fenêtres à l’avant et à l’arrière, ainsi que des balcons de chaque côté », souligne Amélie Lessard.

Ces balcons se font d’ailleurs particulièrement généreux pour inciter les familles à en profiter au maximum. « Certains sont plus grands que l’appartement lui-même », souligne Mme Lessard. Entourés de brise-soleil en acier perforé, ils offrent à la fois une intimité et une protection contre la chaleur.

« Je pense que cela fonctionne super bien quand je regarde ce que les gens ont créé avec ces balcons », ajoute-t-elle avec une pointe de satisfaction.

Chaque unité s’est vendue à un prix variant entre 350 000 $ et 650 000 $. « Un prix rendu possible parce que nous ne cherchons pas le profit. Nous sommes un OBNL », rappelle Mme Hudon-Huot.

« Nous avons pu prouver qu’avec de la volonté et l’innovation, il était possible de réaliser un bâtiment fort et abordable à Rosemont », conclut pour sa part Amélie Lessard.

Pluie, papillons et renards

PHOTO DAVID BOYER, FOURNIE PAR V2COM

Le projet vise la certification LEED Or

L’immeuble Cité Angus II a été réalisé dans un souci de développement durable. Son isolation supérieure, sa ventilation naturelle, ses matériaux à faible émission de composants nocifs et ses systèmes de récupération de chaleur ont notamment été choisis avec l’objectif d’atteindre la certification LEED Or.

Le quartier rêvé de la SDA répond aussi à la certification « LEED Neighbourhood Development » Platine. Sa conception favorise la mixité sociale, le transport actif et le commerce local, mais il respecte également les principes de développement durable.

Par exemple, une boucle énergétique relie chaque bâtiment pour récupérer la chaleur produite par les climatiseurs. Cette chaleur sert entre autres à préchauffer l’eau chaude domestique des appartements.

De plus, grâce à un système de bassin de rétention où poussent des plantes indigènes du Québec, seulement un minime pourcentage des eaux de pluie atteint les égouts municipaux, indique David Goulet-Jobin, ingénieur et chargé de projet à la SDA.

« Les emplacements dans les corridors écologiques vont dans le sens des vents dominants pour favoriser la pollinisation et la faune. Il y a plein de lapins, des ratons laveurs, des renards qui arrivent du chemin de fer pour se rendre jusqu’au parc [Jean-Duceppe]. On a également des cabanes à oiseaux, un nichoir à chauves-souris et des hôtels à insectes. La totale ! », s’exclame-t-il.

La réforme de la construction du gouvernement Legault franchi une étape clé, jeudi, avec l’adoption du projet de loi 51 qui permettra notamment aux travailleurs de l’industrie de se déplacer d’une région à l’autre sans contraintes.

Il s’agit d’un moment clé pour le gouvernement caquiste qui table sur les effets de cette loi pour atténuer la crise du logement. Mais aussi pour préparer les grands chantiers de la filière batteries et réaliser ses ambitions énergétiques.

Ce projet de loi est un élément « phare » de la réforme d’une industrie « névralgique », a souligné le ministre du Travail Jean Boulet lors de son adoption jeudi midi.

Désormais, les travailleurs de la construction pourront être plus polyvalents. Il leur sera possible, par exemple, d’exercer des tâches pour lesquelles ils n’ont pas de carte de compétence dans certaines circonstances.

De plus, les conventions collectives ne pourront plus empêcher un travailleur de se déplacer d’une région à l’autre comme c’était le cas jusqu’à présent.

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En pleine crise du logement, il faut s’armer de patience pour construire en neuf à Montréal : depuis 2019, les délais afin d’obtenir un permis ont plus que doublé au centre-ville et dans d’autres arrondissements.

C’est ce que révèlent des données de la Ville, obtenues par La Presse, qui apportent un éclairage inédit sur le ralentissement des mises en chantier dans la métropole.

En moyenne, en 2023, l’arrondissement de Ville-Marie mettait 18 mois à autoriser les nouvelles constructions, contre 7 mois avant la pandémie. L’attente est encore plus longue dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve : plus de 20 mois en moyenne l’an dernier.

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Inacceptable que la Ville soit aussi inefficace dans l’émission de ses permis à construire. Il est plus que temps de revoir la politique municipale qui contribue elle-même par sa lenteur à la crise du logement. Tandis que ses revenus en souffrent par un manque à gagner substantiel. :rage:

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Surtout faudrait savoir pourquoi les délais ne sont pas contrôlables. Il n’y a pas de changement règlementaire, donc on peut peut-être parler des ressources dans les arrondissements?

C’était peut-être dans l’article précédent de La Presse sur la question justement: un promoteur parlait de son expérience (plus intéressant que l’avis de Luc Poirier, qui ne construit rien depuis des années), et pour son projet c’était au niveau du personnel que ça avait beaucoup ralenti. Grosse rotation sur les personnes responsables des dossiers.

Dans tous les cas, c’est évident que c’est une situation à corriger. Et on ne peut pas accélérer au niveau de la réglementation raisonnablement si les délais augmentent sans aucun changement, ça souligne un problème structurel qui s’est installé qui va venir annuler d’autres efforts.

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La Ville veut réduire l’octroi de permis à 120 jours max!

Accompagnée du vice-président du comité exécutif et responsable de l’habitation, Benoit Dorais, la mairesse Valérie Plante a déclaré que la Ville s’engage à adopter, au courant de la prochaine année, une cible de 120 jours maximum pour l’émission des permis de construction et de transformation pour les projets résidentiels de plein droit.

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Bien d’accord avec cet opinion. Concrètement, où est le problème? On parle dans plusieurs arrondissements d’une très grande augmentation des délais. Règle générale je n’aime pas ce genre d’articles dans lesquels on décrit un problème sans vraiment creuser la question sur les causes. Évidemment on parle de procédés internes aux villes, mais tout de même quelqu’un doit bien savoir un peu où est le problème si on parle d’une augmentation si drastique!

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Exactement, combien de ces permis ont demandé un PPCMOI et PIIA?

Un PPCMOI, c’est 3 lectures en conseil d’arrondissement. Donc, un minimum de 3 mois si aucun citoyen ne demande un registre pour une approbation référenfaire

Une fois le PPCMOI obtenu, il faut une autre approbation des PIIA en conseil d’arrondissement. Donc un 4e mois

Et il y a des promoteurs qui déposent n’importe quoi comme projet sans avoir consulté le règlement d’urbanisme ou le zonage… donc ça créé des va-et-vient entre le requérant et les fonctionnaires (et plusieurs passages devant le CCU).

Entre l’approbation des PIIA entre l’émission des permis de construction, le requérant doit déposé les plans détaillés… Cela créé un autre délais.

Est-ce que le journaliste n’a consulté que les données ouvertes pour avoir le nombre de jours?
Le fichier ne donne pas l’histoire complet entre la date du dépot de la demande et la date d’émission du permis

Extraits des permis de construction livrés en mai 2025 en ordre chrono de date de dépôt de demande

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