Ah, oui, l’Opération Tournesol !!! Merci d’avoir retrouvé ça.
Au début des années 1980, sous l’administration du maire Jean Drapeau et du président du comité exécutif, Yvon Lamarre, la Ville de Montréal met sur pied deux programmes : Opération Tournesol et Place au Soleil.
Opération Tournesol est un programme de subventions visant la démolition des hangars dans les cours arrière parce trop souvent vétustes et qu’ils représentent de grands risques d’incendies. En 1989, ce sont plus de 35 000 hangars qui ont été démolis.
L’opération Place au Soleil permet, après l’élimination des hangars, de transformer les ruelles en petits parcs et d’améliorer ainsi la qualité de vie des citoyens. Jusqu’à l’abandon du programme en 1988, en raison des coûts, ce sont 58 ruelles qui sont aménagées.
[Mario Robert, Chronique Montréalité no 14 – Brève histoire des ruelles de Montréal, 2014.]
“Opération Tournesol”
L’élément visuel prédominant de la ruelle est le hangar, composante inhérente au stock de logements montréalais. Il représente un héritage architectural, mais aussi social et culturel. Le hangar faisait partie intégrante de la vie des gens. Mais il semble que le hangar ne répond plus à un besoin. Les années ont eu raison de leur structure maintenant déficiente et dangereuse. Il représente un danger potentiel, c’est la raison pour laquelle la municipalité vise leur élimination pure et simple.
Le hangar, élément caractéristique de la ruelle montréalaise, disparaît peu à peu. La promotion municipale pour la démolition des hangars existe depuis 1966. A cette époque, le service d’incendie encourageait la démolition de tels bâtiments accessoires susceptibles de causer des incendies. En 1979, des relevés municipaux révèlent que 12 % des incendies à Montréal prennent naissance dans les hangars. Ce pourcentage s’élève dramatiquement à 80 % pour le cas de Verdun (Le Devoir, 1980/10/09, p. 18).
Le programme “Opération Tournesol” est l’aboutissement d’une politique visant la réduction des risques d’incendie ainsi que l’amélioration des conditions d’ensoleillement. Le programme est lancé au printemps 1980 par Yvon Lamarre, président du Comité exécutif de Montréal, et le ministre des Affaires Municipales, Guy Tardif.
Pour l’année fiscale 1981-82, le propriétaire d’un immeuble intéressé à démolir des bâtiments accessoires vétustes et non sécuritaires peut se prévaloir d’une subvention maximale de 3 500 $ (lors du lancement de l’opération en mai 1980, la subvention était de 2 000 $). Cette subvention comprend les coûts de démolition-déblaiement et aide à défrayer les coûts de réparation des galeries et des escaliers, le réaménagement du terrain et l’installation de clôtures. Une somme minimale de 10 % du montant de la subvention doit être consacrée à l’aménagement du terrain. Cette obligation dénote un intérêt certain pour l’amélioration de l’environnement.
La disparition des hangars et la pierre angulaire d’un vaste programme de réaménagement des ruelles : “Place au soleil”. Aboutissement logique de l’“Opération Tournesol”, le projet “Place au soleil” approfondit la notion de l’amélioration de l’environnement.
[Ministère des Transports, service de l’environnement, Le réaménagement des ruelles, approche sociale (PDF), 1982.]
Peut-être cette opération (qui fut un grand succès et a considérablement modifié le paysage des ruelles montréalaises) devrait-elle être relancée… Une recherche rapide indique que les incendies de hangars se produisent encore.
PS. Je suis allé cherché l’article du Devoir, cité dans le document précédent, qui parle de ces “trappes à feu” :