Immobilier résidentiel - Actualités

L’opposition ne comprend pas que ce n’est pas pcq’une loi est adoptée que les processus sont automatiquement modifiés et appliqués. La Ville est en train d’établir les processus et critères pour exempter les projets des processus habituels, en s’assurant que le tout est conforme à la législation (ça prend une analyse des services juridiques aussi). Comme il est possible de passer par-dessus le CCU et les PIIA, il faut que la Ville s’assure qu’on ne construit pas n’importe quoi

Texte complet : L’opposition demande à Montréal d’utiliser ses pouvoirs

L’opposition demande à Montréal d’utiliser ses pouvoirs


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal demande à l’administration Plante de presser le pas en matière d’habitation et d’utiliser de nouveaux pouvoirs accordés par Québec pour accélérer la construction.

Publié à 11h18
Philippe Teisceira-Lessard,
Équipe d’enquête, La Presse

Ensemble Montréal voudrait que la Ville et ses arrondissements puissent raccourcir le processus d’approbation de certains projets immobiliers, en écartant l’avis du comité d’urbanisme ou la possibilité pour les voisins de déclencher un référendum. Ces pouvoirs ont été accordés dans la loi 31, adoptée le mois dernier.

« La crise du logement est une situation exceptionnelle qui impose des mesures exceptionnelles », a fait valoir l’élu d’opposition Julien Hénault-Ratelle. « J’appelle l’administration Plante à être pionnière par les municipalités et à saisir cette opportunité d’accélérer les mises en chantier plutôt que de rester passive. »

M. Hénault-Ratelle a aussi souligné le retard important pris dans le développement résidentiel sur des terrains qui appartiennent directement à la Ville de Montréal, comme l’ancien hippodrome et l’îlot Voyageur.

L’administration Plante doit annoncer jeudi après-midi des modifications à son règlement pour une métropole mixte (surnommé le 20-20-20), qui impose des quotas de logements sociaux, abordables et familiaux dans toute nouvelle grande construction.

Texte complet : Montréal appelée à déroger à sa réglementation pour accélérer des projets immobiliers

Montréal appelée à déroger à sa réglementation pour accélérer des projets immobiliers


Photo: Christinne Muschi, La Presse canadienne
La nouvelle loi en habitation prévoit certaines mesures visant à accélérer la construction de logements en réduisant la lourdeur bureaucratique que les villes imposent aux promoteurs immobiliers.

Zacharie Goudreault
11 h 36
Montréal

Le parti d’opposition Ensemble Montréal presse la Ville de contourner ses règlements d’urbanisme pour accélérer des projets immobiliers dans la métropole, en se prévalant de nouveaux pouvoirs à sa disposition depuis l’adoption le mois dernier du projet de loi 31.

La Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation, issue du projet de loi 31, a surtout fait parler d’elle pour sa disposition donnant plus de souplesse aux propriétaires souhaitant refuser une demande de cession de bail de la part de leurs locataires, dans un contexte de crise du logement.

Or, cette loi, sanctionnée le 21 février, prévoit aussi certaines mesures visant à accélérer la construction de logements dans la province en réduisant la lourdeur bureaucratique que les villes imposent aux promoteurs immobiliers.

Le porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’habitation, Julien Hénault-Ratelle, a ainsi tenu une conférence de presse à l’hôtel de ville jeudi afin de presser l’administration de Valérie Plante d’adopter une résolution accordant à la métropole « l’autorisation de déroger à la réglementation municipale en urbanisme de façon exceptionnelle », comme le prévoit la nouvelle loi qu’a dû défendre bec et ongles dans les derniers mois la ministre de l’Habitation, France Élaine-Duranceau.

Dérèglementer dès maintenant

En appliquant cet aspect de la loi, Montréal pourrait notamment contourner l’obligation d’obtenir un avis du comité consultatif d’urbanisme, de tenir un référendum ou d’obtenir l’autorisation du comité de démolition d’un arrondissement avant d’approuver certains projets immobiliers dérogeant à ses règlements en matière d’urbanisme et de zonage, souligne Ensemble Montréal.

Cette forme de déréglementation n’est toutefois permise dans la loi que pour une période de trois ans après son entrée en vigueur, d’où l’importance d’en profiter dès maintenant, de l’avis du parti d’opposition.

« Ce qu’on souhaite, c’est de venir accélérer les mises en chantier à Montréal », où le taux d’inoccupation des logements a chuté à 1,5 % dans la région de Montréal l’an dernier, stimulant une hausse rapide des loyers, a souligné M. Hénault-Ratelle. Or, « la lourdeur administrative, c’est un des plus grands freins actuellement à travers la Ville pour mettre en place des projets immobiliers », a poursuivi l’élu municipal.

Ce dernier réclame d’ailleurs que ces nouveaux pouvoirs permettant de contourner les règlements d’urbanisme de la Ville soient remis entre les mains des élus locaux, qui siègent dans les différents conseils d’arrondissements de la métropole, ces derniers étant, selon lui, plus à même de connaître les besoins particuliers sur leur territoire.

Plus de détails suivront.

Hmmm, sans CCU, on aurait eu ça pour le 900 Saint-Jacques:

J’attire l’attention sur le deuxième volume, avec la magnifique grille de ventilation sur pratiquement 200 mètres de haut.

Bref, ça demande une certaine prudence, effectivement.

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En plus, cet article de loi est un amendement de « dernière minute » lors des travaux parlementaires sur le projet de loi 31

Ni les partis d’opposition, ni les organismes/parties prenantes n’ont pu bien l’analyser et proposer des modifications avant la fin des travaux

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Maxime Bergeron nous parle des nouveaux pouvoirs des villes pour accélérer la construction et éviter les référendums. Quelques détails intéressants:

Ces pouvoirs s’appliqueront pour tous les projets de logements sociaux, abordables, ou étudiants, qu’importe la ville. Et pour les immeubles d’au moins trois logements, abordables ou pas, dans les villes de plus de 10 000 habitants où le taux d’inoccupation est en bas de 3 %.

Et pour son application à Montréal:

Les nouveaux « superpouvoirs » sont encore tout récents. Les fonctionnaires des villes sont en train de les analyser sous toutes les coutures en ce moment même. Montréal, par exemple, devrait se doter d’un cadre d’utilisation clair d’ici un mois, selon mes informations.

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Il y a aussi, et c’est non négligeable, des administrations municipales qui s’opposent ouvertement à une trop grande densification de leur territoire. Ces villes comme Pointe-Claire ne veulent pas trop de nouveaux logements, même si les besoins sont criants.

Ce genre de scénario ne devrait pas exister.

L’OUQ réclame aussi que Québec dépose un plan global en matière d’habitation, avec une vraie vue d’ensemble, plutôt que des mesures à la pièce comme les « superpouvoirs ».

Ce de que je comprends, c’est très circonstantiel et temporaire. Il me semble que Vancouver et l’Ontario ont des règlements plus simple et uniforme, non?

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Les acheteurs de maisons neuves perdent un allié. L’organisme SOS Plan de garantie résidentielle, qui aide les consommateurs à comprendre leurs droits et à les faire valoir, fermera ses portes cette semaine. La Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a décidé de mettre un terme à son financement pour des raisons nébuleuses.

Résumé

Encore moins de protection pour les acheteurs de maisons neuves

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

L’organisme SOS Plan de garantie résidentielle, qui fermera ses portes cette semaine, épaule les acheteurs de maisons neuves, de plex et de certains condos qui découvrent des vices de conception et peinent à faire honorer la garantie.


Marie-Eve Fournier
Marie-Eve Fournier La Presse

Les acheteurs de maisons neuves perdent un allié. L’organisme SOS Plan de garantie résidentielle, qui aide les consommateurs à comprendre leurs droits et à les faire valoir, fermera ses portes cette semaine. La Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a décidé de mettre un terme à son financement pour des raisons nébuleuses.

Publié hier à 20h15

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On a parfois besoin d’aide pour se défendre. C’était justement la mission de SOS Plan de garantie résidentielle, créé il y a cinq ans.

Sa petite équipe épaule les acheteurs de maisons neuves, de plex et de certains condos qui découvrent des vices de conception et peinent à faire honorer la garantie. Depuis 2015, ces types de propriétés sont couverts par le Plan de garantie de la GCR (Garantie de construction résidentielle), un organisme parapublic qui relève de la RBQ.

Son contre-pouvoir, SOS Plan de garantie, est né – difficilement – quatre ans plus tard. Sa disparition est déjà confirmée. Le financement cessera définitivement le 31 mars.

PHOTO TIRÉE D’UNE CAPTURE D’ÉCRAN

Le site web de SOS Plan de garantie résidentielle annonce et explique la fermeture de l’organisme.

La RBQ lui versait entre 340 000 $ et 410 000 $ par année. À son dernier exercice, la RBQ a déclaré des revenus de 96,9 millions de dollars. C’est donc dire que SOS accaparait 0,37 % de son budget, qui n’est pas serré. L’excédent s’est élevé à 22 millions.

La présidente de SOS, Albanie Morin, s’étonne et se désole de la tournure des évènements. D’abord parce qu’elle a dû talonner la RBQ pendant des mois pour savoir quel était son plan de match. Pouvait-elle demander une prolongation du plan de financement de cinq ans dont la fin était prévue pour mars ? Devait-elle remplir de nouveaux formulaires ?

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Albanie Morin, présidente de SOS Plan de garantie résidentielle

Ce n’est qu’à la mi-février qu’elle a compris que le sort de SOS était scellé. Le président de la RBQ, Michel Beaudoin, lui a annoncé lors d’une rencontre qu’il était « insatisfait ». De quoi ? « Ça, ce n’est pas vraiment clair. Je vais me permettre de dire que ce n’est pas clair, m’a confié Mme Morin. M. Beaudoin trouve qu’on n’a pas assez d’impact. Quand il va en région, personne ne connaît SOS. C’est sa perception. Et qu’on n’a pas assez de visibilité. »

L’argument de la visibilité est particulier, car il y a des limites à ce que peut faire un OSBL qui doit survivre avec un budget moyen de 360 000 $ par année et payer six ou sept personnes, notamment des avocats. Sa publicité, évidemment, était concentrée sur les réseaux sociaux. Impossible de diffuser des publicités à l’antenne de Radio-Canada en heures de grande écoute.

L’an dernier, SOS a traité 500 dossiers. Ce n’est pas évident de dire si c’est beaucoup ou peu, ni de faire des liens de cause à effet.

Si des milliers de dossiers étaient ouverts chaque année, ce pourrait être la preuve que la GCR n’indemnise pas assez facilement, que le plan de garantie est tarabiscoté ou que les maisons sont très mal construites. Bref, ce ne serait pas nécessairement une bonne nouvelle. Un nombre très réduit d’appels à SOS ne serait pas mieux, puisqu’il pourrait être la conséquence d’un manque de notoriété ou de confiance des acheteurs de maison dans les pouvoirs ou la compétence de l’OSBL.

Pour mettre les choses en perspective, il est important de savoir que la GCR a reçu 1081 demandes de réclamation en 2023 et 1344 l’année précédente.

De son côté, Albanie Morin était « contente » d’avoir aidé 500 nouveaux propriétaires, mais la RBQ a dégonflé son enthousiasme en se disant insatisfaite. « On n’a pas su quels résultats M. Beaudoin voulait avoir comme tel. Il n’a pas dit qu’il en aurait voulu 1000, non. »

PHOTO FOURNIE PAR LA RÉGIE DU BÂTIMENT DU QUÉBEC

Michel Beaudoin, PDG de la Régie du bâtiment du Québec

Autrement dit, les attentes n’ont jamais été claires, mais la conséquence est inévitable.

En gestion, on apprend qu’il est essentiel de définir des objectifs SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporellement définis) si l’on espère des résultats et si l’on veut imposer des sanctions en toute légitimité. D’instinct, les parents comprennent aussi ce principe avec leur marmaille.

Malheureusement, la RBQ ne m’a pas rappelée pour s’expliquer. Dans ses courriels, l’équipe des communications mentionne ceci en guise de justification : le programme d’aide financière destiné à la protection des bénéficiaires du Plan de garantie « permet des ententes d’un maximum de cinq ans ». Est-ce à dire que tous les cinq ans, tout sera toujours à recommencer ? Espérons que non.

Qui sait, peut-être que SOS ne faisait pas très bien son travail. En réalité, seuls ceux qui ont bénéficié de ses services pourraient se prononcer sur la question, mais la RBQ n’a pas évoqué de sondage sur le sujet. Quoi qu’il en soit, les acheteurs de maisons neuves perdent une ressource alors qu’aucune autre ne prend le relais. La RBQ promet que le vide ne sera pas de longue durée, qu’un nouveau « programme » sera annoncé ce printemps. Mais dans combien de temps cette nouvelle bibitte sera-t-elle connue et efficace ?

Dans l’intervalle, il est possible d’appeler gratuitement l’Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC). L’accompagnement juridique est cependant coûteux et exigerait que l’organisme ait de nouvelles sources de revenus. « C’est surtout là-dessus que le consommateur va perdre », juge son président, Marc-André Harnois.

Il est quand même assez ironique que la RBQ, critiquée depuis des années pour son inaction et son laxisme envers les entrepreneurs, notamment par la vérificatrice générale⁠1, soit aujourd’hui si sévère avec un petit organisme de défense des consommateurs.

1. Consultez le texte « Une licence de la RBQ n’est pas gage de qualité » Consultez une chronique présentant SOS Plan de garantie Consultez une chronique sur le défi de faire honorer la Garantie résidentielle

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(Ottawa) La construction de nouvelles habitations dans les six plus grandes villes du Canada est restée pratiquement inchangée en 2023 par rapport à l’année précédente. Elle a été stimulée par une vague record de nouveaux appartements dans plusieurs régions, mais pas à Montréal qui a connu son niveau le plus bas en huit ans, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Résumé

Montréal à son niveau le plus bas de nouveaux appartements en huit ans

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Les mises en chantier combinées dans les régions métropolitaines de Toronto, Vancouver, Montréal, Calgary, Edmonton et Ottawa ont diminué de 0,5 % par rapport à 2022, totalisant 137 915 unités.

(Ottawa) La construction de nouvelles habitations dans les six plus grandes villes du Canada est restée pratiquement inchangée en 2023 par rapport à l’année précédente. Elle a été stimulée par une vague record de nouveaux appartements dans plusieurs régions, mais pas à Montréal qui a connu son niveau le plus bas en huit ans, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Publié à 12h11

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La Presse Canadienne

Les mises en chantier combinées dans les régions métropolitaines de Toronto, Vancouver, Montréal, Calgary, Edmonton et Ottawa ont diminué de 0,5 % par rapport à 2022, totalisant 137 915 unités.

Les mises en chantier d’appartements ont augmenté de 7 % pour atteindre un record de 98 774 unités, compensant ainsi la baisse de la construction de maisons individuelles, rapporte l’agence fédérale.

Les nouvelles maisons individuelles ont chuté de 20 % sur un an, en raison d’une faible demande pour des maisons plus chères dans un contexte de taux hypothécaires élevés.

La SCHL affirme que la hausse des coûts, l’ampleur des projets et la pénurie de main-d’œuvre ont entraîné un allongement des délais de construction, incitant divers ordres de gouvernement au Canada à annoncer de nouveaux programmes visant à stimuler l’offre de nouveaux logements locatifs.

Parmi les six villes examinées, Vancouver, Calgary et Toronto ont connu une croissance du nombre total de mises en chantier, stimulée par la construction de nouveaux appartements (location ou en copropriété) atteignant des sommets records.

Cependant, Montréal, Ottawa et Edmonton ont enregistré des baisses par rapport à l’année précédente. Le rapport de la SCHL indique que Montréal a été le seul marché avec une diminution significative du nombre de mises en chantier dans tous les types d’habitations.

La métropole québécoise a affiché une diminution globale de 36,9 %, totalisant 15 235 unités. Le secteur des appartements a enregistré à lui seul une baisse de 34,9 %.

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Urbania qui enseigne comme utiliser Infolot et le Registre foncier du Québec pour trouver le prix de vente d’un lot en payant 1$

Comment connaître le prix auquel une maison s’est vendue?

La règlementation actuelle interdit aux courtiers immobiliers de révéler les montants offerts pour une propriété – mais sachez qu’on a un petit tour de passe passe qui vous permet quand même de savoir combien votre nouveau voisin a payé pour sa maison! Et Ève vous montre comment :eyes:

Oui, il y a aussi la carte des Transactions Immobilières du Journal de Montréal, mais elle ne contient que les transactions faites dans les deux dernières années. La méthode qu’on vous présente ici vous permet d’avoir les informations des transactions immobilières faites depuis 1841 :scroll:

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Vous avez trouvé la maison de vos rêves, mais vous voulez la faire inspecter avant de conclure la transaction ? Voilà une sage décision. Sa vérification complète pourrait vous épargner bien des tracas et vous faire épargner beaucoup d’argent. Mais qui peut se proclamer un expert en la matière ? À peu près n’importe qui jusqu’à présent.

Résumé

Le rôle de l’inspecteur en bâtiment bientôt encadré

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

L’inspection en bâtiment sera mieux encadrée au Québec.

Vous avez trouvé la maison de vos rêves, mais vous voulez la faire inspecter avant de conclure la transaction ? Voilà une sage décision. Sa vérification complète pourrait vous épargner bien des tracas et vous faire épargner beaucoup d’argent. Mais qui peut se proclamer un expert en la matière ? À peu près n’importe qui jusqu’à présent.

Mis à jour hier à 12h00

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André Laroche
André Laroche Collaboration spéciale

Toutefois, les choses changeront en 2024. En effet, Québec a décidé d’encadrer la pratique de l’inspection de bâtiments d’habitation en vue d’une transaction immobilière. D’ici 2027, les quelque 1200 experts de la province devront détenir une certification de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) pour exercer leur profession.

Quel est le rôle d’un inspecteur en préachat ?

On lui demande d’inspecter les composants visibles et accessibles des différents systèmes d’un immeuble (structure, fondation, plomberie, toiture, système électrique, etc.) pour en déterminer les défauts apparents majeurs. « Il doit aussi évaluer la solidité de la structure et la conformité aux spécifications, aux codes du bâtiment et aux autres réglementations applicables », explique Laurent Bérubé, conseiller en communication à la RBQ.

Quelles compétences doit-il détenir ?

Actuellement, aucune. « N’importe qui peut donc se donner le titre d’inspecteur de bâtiment », confirme M. Bérubé. Cependant, des associations ont mis en place un code de déontologie et des règles de pratique. Ces regroupements obligent leurs membres à souscrire une assurance contre les erreurs et les omissions et à suivre de la formation continue.

Or, selon une évaluation faite en 2021, environ 7 % des inspecteurs ne seraient pas membres d’une association et ne seraient pas assurés, peut-on lire dans le mémoire déposé par le ministre du Travail, Jean Boulet, au Conseil des ministres.

Pourquoi encadrer cette profession ?

Pour renforcer la protection des consommateurs en assurant la qualification professionnelle, la probité et la solvabilité des inspecteurs en bâtiment, lit-on toujours dans le mémoire du ministre Boulet. Québec veut également s’assurer que les inspecteurs maintiennent leurs compétences à jour par de la formation continue.

Il y aura deux catégories de certification. Pourquoi ?

Parce que la configuration des bâtiments est très variée. Par exemple, les gros bâtiments présentent certaines caractéristiques techniques qui exigent des connaissances additionnelles pour une inspection. « Les inspecteurs de catégorie 1 seront donc autorisés à faire l’inspection de bâtiments d’habitation comportant de 1 à 6 unités privées », détaille M. Bérubé, en précisant que cela inclut les maisons unifamiliales, ainsi que les bâtiments d’habitation en copropriété divise, peu importe le nombre de logements. Les inspecteurs de catégorie 2, plus qualifiés et plus expérimentés, pourront faire l’inspection de tout type de bâtiment d’habitation.

Qu’en est-il des assurances responsabilité ?

L’inspecteur devra obtenir et maintenir en vigueur une assurance responsabilité civile générale et une assurance professionnelle contre les erreurs et les omissions. La couverture minimale requise sera de 1 million pour les inspecteurs détenant un certificat de catégorie 1 et de 2 millions pour ceux détenant un certificat de catégorie 2, précise-t-on dans le mémoire du ministre Boulet.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Québec veut s’assurer que les inspecteurs maintiennent leurs compétences à jour par de la formation continue.

Les titulaires d’une accréditation délivrée ailleurs au Canada pourront-ils exercer au Québec ?

Oui, à la condition de réussir les examens de la RBQ.

Les actuels inspecteurs pourront-ils continuer de travailler sans détenir de certificat ?

Le règlement prévoit une période transitoire de trois ans à compter du 1er octobre prochain. « Durant cette période, les actuels inspecteurs exerçants pourront se qualifier pour obtenir un certificat en réussissant la formation de mise à niveau », ajoute Laurent Bérubé. Les nouveaux inspecteurs devront quant à eux détenir une attestation d’études collégiales (AEC) en technique d’inspection de bâtiments.

Sera-t-il obligatoire de faire inspecter une maison avant de l’acquérir ?

Le règlement ne rend pas l’inspection obligatoire, mais seulement l’encadrement de l’inspecteur. « Faire inspecter une maison avant de l’acheter demeurera une décision personnelle, comme actuellement », rappelle le conseiller de la RBQ.

Faut-il craindre un ralentissement du marché immobilier en cas de pénurie d’inspecteurs certifiés dans certaines régions ?

Québec croit que le marché va se réguler de lui-même. La période transitoire de trois ans est jugée suffisante pour la mise à niveau des inspecteurs actuels. De plus, entre-temps, de nouveaux inspecteurs seront formés dans des cégeps.

« Actuellement, l’attestation d’études collégiales en inspection est offerte dans huit cégeps et la durée de cette formation est variable selon les différents établissements collégiaux. Les nouvelles AEC seront offertes au plus tard à compter de la session d’automne 2024 », lit-on dans le mémoire ministériel.

La RBQ sera-t-elle responsable du traitement des plaintes contre les inspecteurs ?

Pour l’instant, cette question n’est pas réglée. Les fils ne sont pas tous attachés, répond-on à la RBQ.

Malheureusement, dead-on-arrival pour le Québec.

https://x.com/jfrobergeqc/status/1775266616995115395?s=46&t=wToudP7CT55sD2jxPTMBpA

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(Ottawa) Le gouvernement Trudeau continue d’égrener le contenu du budget qui sera déposé dans environ deux semaines. Au jour cinq de cette opération, mercredi, de nouvelles mesures sur le logement assorties d’enveloppes de plusieurs milliards, sous forme de prêts, étaient au menu.

Résumé

Annonces prébudgétaires Une autre pluie de milliards pour le logement

PHOTO COLE BURSTON, LA PRESSE CANADIENNE

Justin Trudeau

(Ottawa) Le gouvernement Trudeau continue d’égrener le contenu du budget qui sera déposé dans environ deux semaines. Au jour cinq de cette opération, mercredi, de nouvelles mesures sur le logement assorties d’enveloppes de plusieurs milliards, sous forme de prêts, étaient au menu.

Publié à 10h20 Mis à jour à 11h57

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Mélanie Marquis
Mélanie Marquis La Presse

De passage à Toronto, encore une fois, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé un trio d’initiatives visant à améliorer l’accès au logement.

D’abord, le gouvernement ajoutera un supplément de 15 milliards de dollars au Programme de prêts pour la construction d’appartements afin de bâtir au moins 30 000 nouveaux appartements.

Avec ce supplément, le programme doit permettre la construction de plus de 131 000 nouveaux appartements dans la prochaine décennie, selon un communiqué gouvernemental.

« Cela va doper la construction de logements abordables », s’est enthousiasmé Justin Trudeau, qui était en compagnie de la mairesse de Toronto, Olivia Chow, et du ministre du Logement Sean Fraser.

Les prêts qui seront consentis grâce au programme le seront à des taux avantageux, a-t-il spécifié.

Dans un deuxième temps, le budget qui sera présenté le 16 avril proposera la création du programme Bâtir au Canada – encore un qui nécessitera des partenariats avec les provinces et les territoires.

« On va bien sûr continuer de travailler en partenariat avec Québec », a indiqué le premier ministre, qui avait eu droit à une volée de bois vert du gouvernement québécois après sa première annonce sur le logement.

Pour obtenir l’argent d’Ottawa, les provinces et les territoires devront respecter certaines exigences. On parle, notamment, de compléter le financement fédéral, et de réduire les délais d’approbation de projets.

Enfin, le budget contiendra des réformes au Programme de prêts pour la construction d’appartements afin d’accroître l’accès au programme et de favoriser la construction.

PHOTO COLE BURSTON, LA PRESSE CANADIENNE

Justin Trudeau (à gauche)

Il est entre autres question de prolonger la durée des prêts, d’élargir l’accès au financement pour inclure le logement destiné aux étudiants et aux aînés, et de soutenir les constructeurs qui ont fait leurs preuves.

Grâce au budget, il sera « plus facile, moins coûteux et plus rapide de bâtir plus de logements au Canada », et le marché de l’habitation sera « plus équitable pour chaque génération », a déclaré Justin Trudeau.

L’effeuillage prébudgétaire pas terminé

Les annonces prébudgétaires des derniers jours représentent plusieurs milliards de dollars en investissements.

Trois des cinq annonces portaient sur le logement, une sur les services à l’enfance, et une sur un programme national d’alimentation scolaire.

Le premier ministre et ses ministres, qui font les mêmes annonces presque simultanément, aux quatre coins du pays, devraient poursuivre sur la même cadence pendant quelques jours encore.

Les députés fédéraux retournent à Ottawa lundi prochain, après deux semaines passées en circonscription, ce qui a laissé le champ libre au premier ministre et à ses ministres ces derniers jours.

Mais dans un chassé-croisé aux airs de précampagne électorale, mercredi, le Parti conservateur a critiqué le bilan torontois du chef libéral en matière d’accès au logement.

« Bien qu’il ait créé une crise du logement, Trudeau n’a pas proposé de nouvelles solutions, mais a plutôt réannoncé aujourd’hui sa politique ratée », a dénoncé le parti par voie de communiqué.

« Seuls les conservateurs de gros bon sens ont un plan pour bâtir les logements dont les Canadiens ont besoin », a-t-on conclu.

De son côté, le gouvernement québécois n’avait pas encore commenté les nouvelles propositions libérales au moment de publier ces lignes, mercredi midi.

Honnêtement, je commence à être tanné d’entendre des ‘‘nouvelles mesures’’ pour le logement, je veux des projets concrets avec de la machinerie en train de creuser et des immeubles en rénovations afin d’accueillir des gens le plus tôt possible, pas dans 5 ans. Et des gros projets si possible !

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Les gens qui veulent acheter une maison vivent avec une pression certaine : de crainte que les prix montent trop vite, ils sont nombreux à se lancer à la recherche de leur propriété idéale dès maintenant. Ce qui fait monter… les prix !
Publié à 1h31 Mis à jour à 5h00

Résumé

Marché immobilier Le retour de la surchauffe

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le récent changement de ton dans l’immobilier grossit d’un coup le bassin de chercheurs de première maison. Tous veulent profiter des meilleurs prix possibles, ce qui mène à une surchauffe et à de multiples offres d’achat pour une propriété.

Les gens qui veulent acheter une maison vivent avec une pression certaine : de crainte que les prix montent trop vite, ils sont nombreux à se lancer à la recherche de leur propriété idéale dès maintenant. Ce qui fait monter… les prix !

Publié à 1h31 Mis à jour à 5h00

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Stéphanie Bérubé
Stéphanie Bérubé La Presse

Le marché immobilier est poussé par l’économie, mais aussi, beaucoup, par la psychologie : la hausse des taux d’intérêt avait convaincu beaucoup de futurs propriétaires de mettre en veille leur projet. Cette semaine, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5 %. Beaucoup d’observateurs prédisent une baisse dès juin.

Il n’en fallait pas plus pour créer une poussée d’enthousiasme sur le marché immobilier, mais particulièrement chez ceux et celles qui ont moins de marge de manœuvre et qui veulent être les premiers en ligne, avant qu’une diminution du taux d’intérêt ne fasse courir les foules.

Royal LePage publie ce vendredi son Étude sur le prix des maisons et les prévisions du marché, où l’on confirme une hausse de la valeur des propriétés, ainsi que le retour des offres multiples et de la surenchère.

Deux créneaux sont particulièrement touchés, explique Marc Lefrançois, courtier immobilier agréé de Royal LePage Tendance à Montréal.

D’abord, les premiers acheteurs. Beaucoup se disent qu’avec le manque de logements et les loyers élevés, ils sont mûrs pour devenir propriétaires. Une partie de ces futurs propriétaires ont plus ou moins poursuivi leurs recherches dans les derniers mois. « Ç’a continué de relativement bien aller dans ce marché », explique Marc Lefrançois.

Sauf que le récent changement de ton dans l’immobilier grossit d’un coup le bassin de chercheurs de première maison. Tous veulent profiter des meilleurs prix possibles, ce qui mène à une surchauffe et à de multiples offres d’achat pour une propriété.

« Ça résonne beaucoup d’entendre parler d’une possible baisse des taux », confirme Damien Charbonneau, cofondateur et chef des opérations du courtier hypothécaire nesto.

Dans le prêt, les choses bougent aussi : les clients de nesto qui sont à la recherche d’une propriété sont beaucoup plus actifs, dit Damien Charbonneau. Ils sont prêts à faire une offre dès qu’ils tomberont sur la bonne propriété – ils ont passé l’étape d’évaluer leurs capacités hypothécaires. Beaucoup ont également haussé considérablement leur budget, durant les derniers mois.

Plus les gens ont confiance, plus ils vont se mettre à magasiner et faire des offres. On retombe dans un marché de surenchère et de hausse de prix.

Damien Charbonneau, cofondateur et chef des opérations du courtier hypothécaire nesto

Damien Charbonneau a un conseil pour les acheteurs, et particulièrement pour les premiers acheteurs : amorcez le processus hypothécaire en avance et obtenez une préqualification qui vous donnera l’heure juste, avant de sillonner les rues le week-end pour faire la tournée des visites libres. Selon lui, ça enlève beaucoup de stress de connaître ses capacités budgétaires d’une manière très réaliste.

Ceux qui sont déjà propriétaires

Une autre catégorie d’acheteurs est à la chasse aux aubaines actuellement : ceux qui sont déjà propriétaires et qui attendaient la fin de la hausse des taux pour acheter une propriété de valeur supérieure.

Ce marché, plus luxueux, s’était complètement arrêté en 2023, précise le courtier Marc Lefrançois.

« Avec la situation économique incertaine, il était hors de question que ces gens-là se lancent dans de grands projets », explique celui qui évalue que depuis le début de l’année, l’activité pour les propriétés de plus d’un million de dollars a bondi de 70 %, par rapport au début de 2023. « Ça nous donne une idée du changement de ton rapide », dit-il.

Les plus futés de ce groupe veulent mettre la main sur les résidences qui sont à vendre depuis un certain temps et dont le prix a baissé ces derniers mois. « Ils veulent nettoyer tous les bargains du marché », illustre Marc Lefrançois.

Ce qui aura un effet domino : si eux quittent une maison à prix moyen pour acheter plus cher, ça apportera un peu de stock dans une catégorie abordable pour un plus grand nombre de gens, explique le courtier qui rappelle que le Canada se trouve dans une sévère situation de pénurie de logements, ce qui, inévitablement, augmente le stress sur le marché. Et sur les gens.

Un rêve fragile

Le courtier n’est assurément pas le seul à faire des liens entre la pénurie de logements et les forces que cela exerce sur le marché immobilier.

Jeudi, le directeur parlementaire du budget publiait un rapport qui compare le taux d’inoccupation au Canada au nombre de couples qui se forment.

Dur constat : nous sommes en déficit. Il y a plus de couples qui se forment que de logements qui se construisent.

Le mandat du Bureau du directeur parlementaire du budget est de fournir des analyses économiques aux parlementaires d’Ottawa. Il fait cette fois une incursion dans la vie conjugale des contribuables en calculant l’évolution du nombre de ménages au pays.

« Il est utile d’évaluer la formation de ménages par rapport aux habitations nettes achevées pour jauger le déséquilibre dans les “flux” de logement. Cependant, le taux d’inoccupation total, à savoir le nombre d’unités d’habitation vacantes à vendre ou à louer par rapport au total d’unités dans le stock, offre un point de vue plus complet en termes de stock du déséquilibre dans le marché du logement », lit-on dans son rapport.

Le Canada affichait un taux d’inoccupation un peu supérieur à 5 % en 2023, un creux record qui « exerce encore plus de pression à la hausse sur les prix des maisons et sur les loyers ».

« Nos estimations démographiques fondées sur la demande indiquent que la formation de ménages a dépassé ses niveaux d’avant la pandémie pour s’établir à 460 000 (net) nouveaux ménages en 2023, beaucoup plus que le nombre net d’habitations achevées record de 242 000 unités pour la même année », souligne le Bureau du directeur parlementaire du budget.

Cette situation et les nouvelles hausses de la valeur des maisons annoncées ne sont pas sans conséquence sur le moral des gens qui veulent acheter une propriété. Certains croient même que ça ne sera plus possible – selon de récentes analyses menées par des institutions financières.

La majorité des Canadiens qui ne sont pas propriétaires croient désormais que c’est un projet inaccessible pour eux, évalue la CIBC qui publiait jeudi une étude chiffrant cette proportion à 76 %. Le rêve d’avoir une maison à soi (ou un condo) est toutefois fortement ancré pour ceux et celles qui ne sont pas propriétaires. Malgré les vents contraires, plus de la moitié (56 %) maintient son objectif d’être un jour propriétaire, calcule cette étude.

La Banque Royale s’intéressait aussi au parcours du combattant qui est maintenant celui des futurs propriétaires. Son étude sur le marché de l’habitation dévoilée plus tôt cette semaine dressait un portrait peu optimiste de la situation, pour une partie des acheteurs. Certains seront contraints de prolonger leur vie de locataire. À condition de trouver un logement.

Lisez la chronique « Un million d’amoureux en pleine crise de l’habitation »

Un marché vigoureux

La hausse des prix des propriétés dans le Grand Montréal a été de 5,1 % au premier trimestre de 2024 par rapport à l’année précédente, détaille l’étude publiée ce vendredi par Royal LePage. Le courtier immobilier prédit des mois vigoureux pour l’ensemble de la province. Peu contesteront la reprise du marché et la hausse de la valeur des propriétés. Plus tôt cette semaine, l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec nous annonçait une hausse de 14 % des ventes de maisons en mars seulement, dans la région de Montréal, par rapport au même mois de l’année dernière.

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Beaulieu Revêtement devait notamment fournir des éléments de façade pour le Maestria (61 étages), le MAA Condominiums (34 étages) et l’Auguste et Louis (21 étages), des projets de Devimco, ainsi que pour le Mansfield (19 étages) du promoteur Brivia.

Or, l’entreprise de 400 employés a fait faillite l’automne dernier, avec dans ses entrepôts des matériaux fabriqués sur mesure pour les projets de construction de ses clients.

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The Quebec Professional Association of Real Estate Brokers says Montreal-area home sales surged 25.5 per cent in April compared with the same month last year, with levels returning to historical averages.

The association says home sales in the region totalled 4,688 for the month, up from 3,734 in April 2023.

The median price for all housing types was up year-over-year, led by a 6.5 per cent rise for the price of a single-family home at $575,000 last month.

La baisse « drastique » des amendes versées sur les chantiers par la Commission de la construction du Québec (CCQ) ne devrait rassurer personne, incluant le ministre du Travail Jean Boulet, plaide Québec Solidaire.

« Ça m’inquiète, moi, qu’il y ait une baisse drastique des amendes qui soient versées. Je ne suis pas certain que tout va bien dans le milieu de la construction », a déclaré le leader du parti Alexandre Leduc jeudi.

Le Devoir révélait mercredi que le nombre d’amendes délivrées par la CCQ avait diminué de plus de moitié sur les chantiers depuis 2015, passant de 10 544 à 4009 en 2023.

La Commission y voit toutefois la preuve que les règles sont de plus en plus respectées. Le ministre Jean Boulet, de son côté, a affirmé que c’était « peut-être » le cas.

Les ménages ne devraient pas consacrer plus de 35 % de leur revenu brut au logement, rappelle le site du gouvernement fédéral. Selon les calculs de Royal LePage, 15 villes canadiennes se démarquent en matière d’abordabilité, dont quatre au Québec : Trois-Rivières, Québec, Sherbrooke et Gatineau.

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Les résidants de prestigieux immeubles du centre-ville craignent de surchauffer cet été : Montréal vient de remporter son combat pour faire interdire leurs vieux systèmes de climatisation, qui gaspillent des milliers de litres d’eau par jour.

Résumé

Climatiseurs à eau courante interdits « De grands inconforts » à prévoir dans des condos de luxe

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L’Acadia, situé au 1227, rue Sherbrooke Ouest

Les résidants de prestigieux immeubles du centre-ville craignent de surchauffer cet été : Montréal vient de remporter son combat pour faire interdire leurs vieux systèmes de climatisation, qui gaspillent des milliers de litres d’eau par jour.

Publié à 2h01 Mis à jour à 6h00

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard Équipe d’enquête, La Presse

L’Acadia et le 1700, Docteur-Penfield ne peuvent pas se soustraire à la réglementation municipale qui bannit ces appareils depuis l’an dernier, a décidé la Cour supérieure ce printemps. Des dizaines d’autres ensembles résidentiels pourraient bientôt se retrouver dans la même situation.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Les résidants des deux immeubles, dont plusieurs personnes âgées, « subiront de grands inconforts de l’abandon du système de climatisation », a regretté le juge Éric Dufour, en donnant tout de même raison à la Ville.

Ce sera surtout le cas à l’apogée des canicules qui, peut-être, arriveront désormais plus tôt, s’installeront pour des périodes plus longues et parfois même jusqu’à l’automne.

Le juge Éric Dufour, dans sa décision

L’Acadia et le 1700, Docteur-Penfield, construits dans les années 1920, sont dotés depuis des décennies de systèmes qui exploitent la basse température de l’eau de l’aqueduc pour rafraîchir l’air de l’immeuble.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Le 1700, Docteur-Penfield

La Ville de Montréal a interdit les climatiseurs à eau courante en 2018, tout en accordant certaines autorisations spéciales à des immeubles – comme l’Acadia et le 1700, Docteur-Penfield – où un remplacement aurait été compliqué. Ces exceptions ont été révoquées au 1er janvier 2023, la Ville estimant que la période de transition avait été suffisante.

L’avocat qui représentait les deux immeubles, Me Carmine Mercadante, a tenté de convaincre la justice que ces permissions spéciales ne pouvaient être annulées et que l’impact sur ses clients était trop grand. Il n’a pas réussi.

La Ville de Montréal, au contraire, s’est réjouie d’avoir « eu gain de cause devant les tribunaux contre deux immeubles à logements qui refusaient de se conformer à la réglementation ».

« Pas d’autre choix que de déménager »

Les deux immeubles n’ont toutefois pas baissé les bras.

Leurs résidants « n’auront probablement pas d’autre choix que de déménager vu l’inconfort manifeste qui résultera » de l’arrêt des systèmes de climatisation, ont-ils plaidé en portant la décision du juge Éric Dufour en appel. « Il est clair que le règlement est déraisonnable à l’encontre des résidants. »

Me Mercadante n’a pas voulu parler du dossier à La Presse. Les gestionnaires des deux immeubles non plus.

Leurs résidants « ont tout de même continué de bénéficier d’un système de climatisation à l’égard duquel, depuis 2013, la Ville indiquait clairement son orientation qu’elle en envisageait l’abandon », a souligné le juge Éric Dufour dans sa décision. Une fois le système éteint, « ils ne différeront pas des autres citoyens qui ne possèdent aucun système refroidissant l’air de leur résidence ».

« C’était la mode »

Luc Despaties travaille depuis 40 ans dans le domaine de la climatisation. Il était propriétaire de l’entreprise Loue-Froid jusqu’à l’an dernier.

Les climatiseurs à eau courante, « c’était la mode à un moment donné [dans les années 1970 et 1980], parce que c’est facile à installer. Ça ne requiert aucune sortie à l’extérieur », a-t-il expliqué en entrevue téléphonique. Ces systèmes ne contaminent pas l’eau, souligne-t-il.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

L’Acadia a été construit dans les années 1920.

M. Despatie estime qu’il doit en rester de 100 à 200 en activité à Montréal, « pas plus ».

Modifier un tel système dans des édifices de grande valeur patrimoniale comme l’Acadia ou le 1700, Docteur-Penfield, « ce n’est pas évident », a-t-il dit.

Il faut qu’ils arrachent et qu’ils installent de la tuyauterie qui passe de haut en bas de la bâtisse.

Luc Despaties, travailleur du domaine de la climatisation

La Ville de Montréal fait la lutte à ces appareils dans le cadre de ses efforts pour diminuer le gaspillage d’eau potable.

« Il y a quelques années, nous estimions que la consommation de l’ensemble des appareils existants pouvait représenter plus de 30 millions de mètres cubes d’eau annuellement, soit l’équivalent de la production d’eau de l’usine de Pierrefonds », a expliqué le relationniste média Hugo Bourgoin.

« L’élimination de ces appareils a aussi permis de soulager le réseau d’égout unitaire en n’envoyant plus de l’eau propre dans ce réseau, a-t-il ajouté. Cela fait partie des mesures qui contribuent à libérer de la capacité au réseau d’égout pour capter davantage d’eaux pluviales dans le contexte des changements climatiques. »

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Leurs résidants « ont tout de même continué de bénéficier d’un système de climatisation à l’égard duquel, depuis 2013, la Ville indiquait clairement son orientation qu’elle en envisageait l’abandon », a souligné le juge Éric Dufour dans sa décision. Une fois le système éteint, « ils ne différeront pas des autres citoyens qui ne possèdent aucun système refroidissant l’air de leur résidence ».

Ça semble être le problème de la gestion de ces immeubles, qui aurait dû investir depuis plus d’une décennie pour un nouveau système. Ce sont des investissements importants, mais c’est probablement une bonne raison de commencer tôt la transformation lorsqu’on sait qu’une technologie va prendre le bord.

Je ne connaissais pas ce type de climatisation en tout cas. Il y a quelques années, j’avais regardé une vidéo sur YouTube où des gens s’amusaient à utiliser l’eau courante pour refroidir un ordinateur, plutôt qu’un radiateur. C’était drôle, mais la conclusion était quand même que c’est affreusement gaspilleur. Et on ne parle que d’un ordinateur, pas de tout un édifice multilogements !

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