Immobilier résidentiel - Actualités

Canada L’interdiction d’acheter une maison pour les étrangers prolongée jusqu’en 2027

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

En vertu de l’interdiction, entrée en vigueur pour la première fois en 2023, les non-Canadiens, y compris les résidents permanents, et les entreprises commerciales ne sont pas autorisés à acheter une maison au pays.

(Ottawa) Le gouvernement fédéral continuera d’interdire aux ressortissants étrangers d’acheter une maison au Canada pendant encore deux ans, alors que les problèmes d’abordabilité du logement continuent de troubler les villes du pays.

Publié à 11h50

Partager

La Presse Canadienne

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a annoncé dimanche que le Canada prolongeait jusqu’en 2027 l’interdiction d’achat de logements par des étrangers.

En vertu de l’interdiction, entrée en vigueur pour la première fois en 2023, les non-Canadiens, y compris les résidents permanents, et les entreprises commerciales ne sont pas autorisés à acheter une maison au pays.

La ministre Freeland a publié une déclaration affirmant que l’extension garantira que les maisons seront utilisées comme logements pour les Canadiens et les familles, et qu’ils ne deviendront pas une classe d’actifs financiers spéculatifs.

Elle indique que le gouvernement prévoit utiliser tous les outils possibles pour rendre les logements plus abordables partout au Canada.

L’interdiction initiale des acheteurs étrangers devait expirer le 1er janvier 2025.

3 « J'aime »

Les étrangers interdits d’achat de résidences au Canada pour deux ans de plus

Une pancarte de maison à vendre avec un drapeau du Canada qui flotte au vent sur le terrain en arrière.
Le but de la loi adoptée en 2022 est d’empêcher les investisseurs étrangers d’acheter des maisons canadiennes et de contribuer ainsi à la hausse des prix.
PHOTO : RADIO-CANADA / EVAN MITSUI

Mathias Marchal
Publié à 5 h 00 HNEMis à jour à 11 h 22 HNE

Afin de freiner la pénurie de logements au pays, Ottawa prolonge jusqu’en 2027 l’interdiction pour les étrangers d’acheter des propriétés résidentielles au Canada.

Entrée en vigueur le 1er janvier 2023, cette mesure devait prendre fin le 1er janvier 2025. Avec le report annoncé dimanche matin, la nouvelle échéance est désormais fixée au 1er janvier 2027.

En prolongeant l’interdiction d’investissements étrangers, nous veillons à ce que les logements servent de domiciles aux familles canadiennes et à ce qu’ils ne deviennent pas des actifs financiers spéculatifs.

— Chrystia Freeland, ministre fédérale des Finances

Par conséquent, les entreprises commerciales étrangères et les personnes qui ne sont pas citoyens canadiens ni résidents permanents continueront, sauf exceptions, de se voir interdire l’acquisition de propriétés résidentielles au pays.

Interrogé par Radio-Canada quant à l’efficacité de la mesure en place depuis un an, le ministère des Finances a indiqué par courriel n’avoir pour l’instant que des données préliminaires en cours de compilation et d’analyse. Toutefois, Engel & Völkers Canada a publié un rapport disant que ça avait un impact important sur leur marché, a répondu Katherine Cuplinkas, attachée de presse de la ministre Freeland.

L’étude en question rapporte une contraction du marché des propriétés de luxe à Toronto, où le délai moyen de vente a été multiplié par trois, signe que le nombre d’acheteurs est moins important.

Réaction

À la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), on souligne que cette mesure visait surtout au départ les Chinois qui avaient une approche spéculative, mais qu’elle a fini par toucher différents profils d’immigrants cherchant à se loger. Bloquer l’achat accentue la pression sur le locatif, mentionne Benoit Ste-Marie, directeur général de la CORPIQ.

Actuellement, le taux d’inoccupation national des appartements destinés à la location sur le marché locatif courant est de 1,5 %, soit bien en deçà de l’équilibre recherché qui se situe autour de 3 %.

Il n’avait pas été aussi bas depuis 1988, année où la SCHL a commencé à enregistrer le taux d’inoccupation national.

— La Société canadienne d’hypothèques et de logement

Afin de rétablir un certain équilibre sur le front de l’immobilier, la Société d’hypothèques et de logement croit qu’il faudra construire 3,5 millions de logements d’ici 2030, soit 500 000 nouveaux logements par an. L’année dernière, il ne s’est construit que 271 000 logements au pays.

La CORPIQ recommande de son côté d’explorer une approche équilibrée, selon laquelle l’achat d’un bien immobilier pour les non-résidents serait conditionnel à son occupation et qui interdirait la revente pendant une certaine période.

La crise du logement est devenue un sujet brûlant pour le gouvernement Trudeau, régulièrement talonné par le chef conservateur, Pierre Poilievre, qui a même réalisé un documentaire sur la question.

Pierre Poilievre désigne une pancarte indiquant le nom de son projet de loi, en français et en anglais.
Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a son propre plan pour bâtir plus de logements. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / ÉDOUARD MERLO

La question est sur le radar du gouvernement libéral depuis plusieurs années. Lancée en 2017, la Stratégie nationale sur le logement fait pleuvoir les milliards, mais les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous, notamment pour ce qui est du logement abordable.

Pour tenter d’y remédier, le gouvernement Trudeau a annoncé plusieurs mesures, notamment l’instauration d’un fonds de 4 milliards $ pour aider les municipalités, la réduction du nombre d’étudiants étrangers admis dans certaines provinces et l’élimination de la TPS sur la construction de logements locatifs.

1 « J'aime »

Certains l’auront remarqué à travers les différents projets qui apparaissent dans votre fil d’actualité sur le forum, mais je constate une augmentation du nombre de nouveaux projets et d’anciens qui refont surface depuis le début de l’année. C’est manifeste.

Même Vince l’a remarqué en fouillant dans le procès-verbal du CCU de Ville-Marie.:wink:

4 « J'aime »

D’un autre côté, il n’y a presque aucun mandat de lobbyiste pour des projets en planification inscrit dans les 3 derniers mois. Habituellement, il y en avait pas mal pour Montréal, mais également une bonne quantité pour le reste du Québec (Mont-Tremblant, Québec) et pour le reste du Québec aussi, il n’y a plus de mandats.

P-ê que les promoteurs attendent tous la publication du PUM avant de se lancer

Je crois que les promoteurs vont vouloir pousser des projets déjà entamés avant de démarrer des nouveaux projets. Il y a des tonnes de projets en processus ou déjà approuvés en attente de meilleures conditions pour démarrer, sans compter des dizaines à vendre, permis et plans… Ça doit limiter l’ardeur de faire du lobbyisme pour encore plus.

Au moins tous les projets qui ont des mentions au CCU en ce moment ne sont pas morts, c’est plus encourageant que 2023 je trouve.

4 « J'aime »

Chronique de Maxime Bergeron dans La Presse

Génération sans maison


PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE
Le Québec redevient, peu à peu, un peuple de locataires, explique notre chroniqueur Maxime Bergeron.

MAXIME BERGERON
La Presse

Un bungalow de Boucherville avec un immense jardin à 325 000 $. Un quintuplex de Laval à 400 000 $. Un condo rénové de quatre pièces dans Villeray à 199 000 $.

Publié à 1h34 Mis à jour à 5h00

On pourrait croire que je sors des exemples du siècle dernier, mais ces propriétés à vendre étaient affichées dans les petites annonces de La Presse en février 2014, il y a tout juste 10 ans.

À une époque où l’on pouvait encore investir en immobilier sans vendre un rein, ou son âme au diable.


PHOTO ARCHIVES LA PRESSE
Une rubrique immobilière tirée des pages de La Presse, en février 2014

L’accès à la propriété passe inaperçu ces jours-ci, caché dans l’angle mort de la crise du logement. Mais pour toute une génération, c’est un rêve devenu inaccessible. Impensable, même : 64 % des jeunes Québécois ont « abandonné » l’idée de posséder un jour une maison ou un condo, selon un sondage Ipsos.

Une iniquité historique se creuse entre la génération montante et celle qui l’a précédée.

Pour la première fois en au moins un demi-siècle, le taux de propriété a reculé au Québec. Il a glissé de 61,3 % à 59,9 % entre 2016 et 2021, loin derrière la moyenne canadienne de 66,5 %.

Cela pourrait avoir l’air d’un détail statistique, mais c’est plutôt une tendance qui ne montre aucun signe de vouloir se renverser.

Le Québec redevient, peu à peu, un peuple de locataires.

Bien des ménages consacrent une part plus grande que jamais de leurs revenus au paiement de leur hypothèque – lorsqu’une banque accepte de leur faire un prêt. « L’abordabilité » du marché immobilier est à son plus bas depuis au moins 1981 un peu partout au pays, selon un rapport troublant publié par Charles Saint-Arnaud, économiste en chef de la firme Alberta Central[1].

Et c’est à Montréal, de toutes les grandes villes canadiennes, que la situation s’est le plus dégradée depuis un an, affirme-t-il.

Dans la métropole, les familles ont maintenant besoin d’un revenu annuel net, donc après impôts, de 121 000 $ pour pouvoir penser s’offrir une propriété au prix moyen, avec une mise de fonds de 20 %.

Selon les calculs de Saint-Arnaud, il faudrait que les prix chutent de 43 %, ou que les salaires augmentent proportionnellement, ou encore que les taux d’intérêt descendent tout près de zéro, d’un seul coup pour que les propriétés redeviennent « abordables » pour le Montréalais moyen.

Ces scénarios n’arriveront pas, bien entendu.

Pourquoi accorder autant d’attention aux acheteurs de maisons et de condos, alors qu’il y a un manque criant de logements abordables et que les sans-abri se comptent par milliers ?

On peut – et on doit – s’intéresser à ces deux fronts en même temps. Ils sont interreliés.

Il y a d’abord la question de la création de richesse, si chère au gouvernement de François Legault.

L’achat d’une résidence constitue pour la majorité des gens le principal investissement de toute leur vie et le morceau le plus important de leur patrimoine. Une sorte d’épargne forcée, bien concrète, sous forme de brique et de mortier.

L’accession à la propriété fournit aussi de l’oxygène en continu au marché locatif. Les gens qui achètent libèrent en général un logement, qui devient disponible pour un autre locataire. Un effet domino, si l’on veut.

Enfin, l’achat d’une résidence constitue une forme de protection contre les évictions et autres hausses de loyer abusives, devenues monnaie courante dans le marché locatif québécois.

Certains commencent à parler du besoin d’une nouvelle « Corvée habitation », voire d’un « plan Marshall », pour donner un coup de pouce aux aspirants proprios.

Des termes chargés, qui évoquent la crise et l’urgence, et qui m’apparaissent tout à fait justifiés dans le contexte actuel.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a déposé lundi un plan assez étoffé à cet effet. Il propose une série de mesures, inspirées pour la plupart de programmes gouvernementaux des années 1980 et 1990.

Le PQ suggère entre autres un rabais de 3,5 % sur le taux hypothécaire en vigueur pour les premiers acheteurs, payé par l’État pendant une période de trois ans. Assez semblable au programme « Mon taux, mon toit » du gouvernement de Robert Bourrassa.

Un autre mémoire, déposé au ministère des Finances dans le cadre des consultations sur le budget 2024-2025, y va d’une proposition audacieuse. Les promoteurs Laurence Vincent, présidente de Prével, et Martin Galarneau, associé du groupe TGTA, suggèrent de constituer un fonds de 1 milliard de dollars pour stimuler l’achat d’une première résidence neuve.

Cette enveloppe viendrait fournir 20 % du prix d’achat, soit l’équivalent de la mise de fonds, somme qui devrait être remboursée au terme de 10 ans en y ajoutant la plus-value réalisée sur la propriété. Ce coup de pouce pourrait réduire les paiements mensuels d’environ 500 $ par mois pour un condo de 400 000 $, aux taux actuels.

Comme le fonds se recapitaliserait au fur et à mesure que les prêts seraient remboursés, il s’agirait d’un investissement à coût nul, peut-être même légèrement rentable, pour l’État québécois, estiment les promoteurs.

Des idées parmi d’autres, qui ont toutes le mérite de brasser la cage.

Ceux qui misent sur le prochain budget provincial pour aider les premiers acheteurs ne devraient pas retenir leur souffle. Rien de bien concret n’est prévu à cet égard, selon mes informateurs.

Québec estime avoir déjà investi une fortune dans le logement abordable et attend de voir comment ces sommes se matérialiseront en mises en chantier. Le gouvernement croit que c’est en laissant davantage d’argent dans les poches des contribuables, notamment avec des baisses d’impôt, qu’il pourra aider les familles à acquérir une première maison.

L’idée se défend… sur papier.

Mais pour tous ces jeunes (et moins jeunes) de la classe moyenne qui ont déjà du mal à payer leur loyer à 2000 $ et leur facture d’épicerie galopante, cette absence d’aide directe risque d’être reçue comme une gifle.


  1. Lisez le rapport de Charles Saint-Arnaud (en anglais) ↩︎

1 « J'aime »

à Global News

Housing crisis: Here’s what $1 million buys you in Canada’s big cities

One million dollars sounds like a sizeable chunk of cash when it comes to looking for a home but that amount goes much farther outside of Canada’s most expensive urban centres, Toronto and Vancouver.

While real estate data shows that affordability has improved recently in the country’s biggest cities, making a dent in housing affordability requires some dramatic changes.

Anne Gaviola has the story.

1 « J'aime »

1000 logements, 10 immeubles, un seul modèle

IMAGE FOURNIE PAR MISSION UNITAÎNÉS

Une esquisse de l’immeuble de 100 logements de l’OBNL Mission Unitaînés,
qui sera reproduit à l’identique dans 10 villes québécoises.

L’OBNL Mission Unitaînés est chapeauté par Luc Maurice, le fondateur multimillionnaire du Groupe Maurice, qui a bâti 13 000 appartements pour aînés au Québec. C’est lui-même qui a pris contact avec le gouvernement il y a un an, peu après avoir cédé les rênes de son entreprise, pour exposer son projet caritatif.

Il proposait d’utiliser son expérience et son réseau de contacts, dans les villes et auprès de fournisseurs du milieu de la construction, pour bâtir des logements les moins chers possible pour les aînés défavorisés. (Ceux qui ne peuvent pas débourser des milliers de dollars chaque mois dans les résidences privées qui ont fait sa fortune.)

Des discussions ont suivi avec plusieurs municipalités où Luc Maurice avait déjà brassé des affaires. Toutes ont accepté de céder à son OBNL des terrains et de lui consentir d’autres avantages, comme des congés de taxes de trois ans ou le raccordement gratuit aux infrastructures municipales.

En tout, Mission Unitaînés recevra un financement de 235 millions de Québec et d’Ottawa pour construire 1000 logements. Les contributions des villes totaliseront une cinquantaine de millions supplémentaires, en économies de toutes sortes, et Luc Maurice fera un don personnel de 5 millions.


Maxime Bergeron
Maxime Bergeron La Presse

Ce ne seront pas des « Khrouchtchevki », ces immeubles soviétiques bon marché construits à l’identique aux quatre coins de l’URSS dans les années 1960 pour loger des millions de camarades.

Résumé

L’OBNL Mission Unitaînés est chapeauté par Luc Maurice, le fondateur multimillionnaire du Groupe Maurice, qui a bâti 13 000 appartements pour aînés au Québec. C’est lui-même qui a pris contact avec le gouvernement il y a un an, peu après avoir cédé les rênes de son entreprise, pour exposer son projet caritatif.

Il proposait d’utiliser son expérience et son réseau de contacts, dans les villes et auprès de fournisseurs du milieu de la construction, pour bâtir des logements les moins chers possible pour les aînés défavorisés. (Ceux qui ne peuvent pas débourser des milliers de dollars chaque mois dans les résidences privées qui ont fait sa fortune.)

Des discussions ont suivi avec plusieurs municipalités où Luc Maurice avait déjà brassé des affaires. Toutes ont accepté de céder à son OBNL des terrains et de lui consentir d’autres avantages, comme des congés de taxes de trois ans ou le raccordement gratuit aux infrastructures municipales.

En tout, Mission Unitaînés recevra un financement de 235 millions de Québec et d’Ottawa pour construire 1000 logements. Les contributions des villes totaliseront une cinquantaine de millions supplémentaires, en économies de toutes sortes, et Luc Maurice fera un don personnel de 5 millions.

Partager

Ils seront moins déprimants à regarder, et sans aucun doute plus fonctionnels.

Mais l’idée centrale derrière leur conception est la même qu’à l’époque où Nikita Khrouchtchev dirigeait l’URSS : construire plus vite, pour moins cher, des logements que même les plus pauvres auront les moyens de s’offrir.

Voilà le plan prévu à très court terme dans 10 villes québécoises.

Un organisme à but non lucratif (OBNL), appelé Mission Unitaînés, bâtira 10 immeubles de 100 appartements chacun, destinés aux aînés à faible revenu. Les plans et devis seront les mêmes pour tous les bâtiments, et reproduits « tels quels » dans chaque municipalité.

Le projet est très sérieux et très avancé.

Les terrains sont trouvés, les contrats sont signés, le financement est bouclé. En fait, les chantiers commenceront dans les prochaines semaines, et les 1000 logements devront être livrés d’ici 24 mois, maximum, sans aucun dépassement de coûts pour l’État, garanti.

Le premier des 10 immeubles sera annoncé ce lundi à Shawinigan.

Je vous parlerai plus loin du modèle financier de ce projet, dont l’analyse m’a presque fait saigner des yeux le week-end dernier. C’est nouveau, innovant, inédit, compliqué, etc.

Les colonnes de chiffres s’alignent : c’est déjà un excellent début. Le coût de revient moyen « par porte » est estimé à 240 000 $, comparativement à une facture projetée de 422 000 $ pour des projets similaires soumis dans le cadre du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ).

L’écart est considérable.

Au-delà du prix, ce qui me semble très gagnant, dans le contexte actuel de crise du logement, est la « reproductibilité » des immeubles d’une ville à l’autre. Cela fera une différence énorme.

Le fait de ne pas repartir à zéro à chaque nouveau bâtiment, avec tout ce que ça implique en frais d’ingénieurs, d’architectes et autres chipotages administratifs, permettra d’accélérer singulièrement la cadence.

C’est un peu la même recette qui est utilisée par l’UTILE, un organisme spécialisé dans le logement étudiant abordable dont je vous ai déjà parlé. Cet OBNL réutilise les mêmes plans (et les mêmes fournisseurs) pour faire plusieurs composantes de ses projets, une standardisation qui a porté ses fruits (1).

Les dix immeubles de six étages prévus par Mission Unitaînés ne seront pas des splendeurs architecturales, on s’entend. Mais tout sera au rendez-vous pour assurer le confort et la sécurité des futurs locataires : structure de béton, ascenseurs, gicleurs…

Et l’argument central : le loyer mensuel sera sous la barre des 600 $ pour la majorité des appartements, soit des studios et des trois et demie. Chauffage, éclairage et WiFi compris. Les quelques appartements de deux chambres se loueront 900 $ par mois.

Les plans proposés par Mission Unitaînés, soit de construire 1000 logements au rabais en 24 mois, semblent presque trop beaux pour être vrais. Surtout dans le contexte actuel d’inflation galopante et de dépassement systématique des échéanciers.

Je ne suis pas le seul à avoir été circonspect.

Cette proposition osée a soulevé des doutes et des tonnes de questions, autant au Conseil des ministres, à Québec, que dans les mairies des villes concernées, selon mes informations. Doutes qui semblent depuis avoir été dissipés, puisque tous l’appuient à 100 %.

Ce qui rend le projet aussi difficile à évaluer, c’est qu’il ne s’inscrit dans aucun des programmes « réguliers » comme le PHAQ ou l’ancien AccèsLogis. Il emprunte plutôt une troisième voie rarement fréquentée : la philanthropie.

L’OBNL Mission Unitaînés est chapeauté par Luc Maurice, le fondateur multimillionnaire du Groupe Maurice, qui a bâti 13 000 appartements pour aînés au Québec. C’est lui-même qui a pris contact avec le gouvernement il y a un an, peu après avoir cédé les rênes de son entreprise, pour exposer son projet caritatif.

Il proposait d’utiliser son expérience et son réseau de contacts, dans les villes et auprès de fournisseurs du milieu de la construction, pour bâtir des logements les moins chers possible pour les aînés défavorisés. (Ceux qui ne peuvent pas débourser des milliers de dollars chaque mois dans les résidences privées qui ont fait sa fortune.)

Des discussions ont suivi avec plusieurs municipalités où Luc Maurice avait déjà brassé des affaires. Toutes ont accepté de céder à son OBNL des terrains et de lui consentir d’autres avantages, comme des congés de taxes de trois ans ou le raccordement gratuit aux infrastructures municipales.

En tout, Mission Unitaînés recevra un financement de 235 millions de Québec et d’Ottawa pour construire 1000 logements. Les contributions des villes totaliseront une cinquantaine de millions supplémentaires, en économies de toutes sortes, et Luc Maurice fera un don personnel de 5 millions.

Sans entrer dans le fin détail de la structure, l’OBNL agira comme maître d’œuvre pour la construction des 10 immeubles. Comme il s’agit d’un projet philanthropique, plusieurs des professionnels impliqués (architectes, ingénieurs, avocats) ont accepté de réduire de moitié, même davantage, leurs honoraires habituels.

La négociation des marges a aussi été très serrée avec les quatre entrepreneurs retenus pour construire les bâtiments, me dit-on.

Les économies faites à gauche et à droite se chiffrent en millions.

Selon l’entente intervenue entre la Société d’habitation du Québec (SHQ) et l’OBNL, l’État n’assumera aucun dépassement de coûts au-delà des 235 millions consentis. C’est Luc Maurice lui-même qui pigera dans sa poche le cas échéant.

L’entente sera confirmée cette semaine par un décret du gouvernement du Québec.

Les immeubles, une fois construits, seront vendus par Mission Unitaînés aux offices municipaux d’habitations de chaque ville concernée, pour la somme symbolique de 10 000 $. Ils seront libres d’hypothèques et dotés d’une somme « de départ » de 500 000 $, qui pourra être investie dans un fonds de prévoyance en vue de couvrir les dépenses futures.

Comme ils seront revenus dans le giron public, hors marché, les logements seront réservés aux aînés de 65 ans et plus à faible revenu déjà inscrits sur les listes d’attente des offices municipaux. Ces futurs locataires pourront bénéficier de suppléments au loyer.

Je peux déjà vous faire cette prédiction : ce projet sera scruté à la loupe par tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin au logement. La barre est fixée très haut pour que ça fonctionne. Le compte à rebours est lancé en vue de la date butoir de mars 2026.

Luc Maurice envisage déjà une possible deuxième phase et il espère que d’autres philanthropes sauteront dans le train.

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, espère aussi que ce projet pourra en inspirer d’autres, elle dont la cote de popularité est dans les bas-fonds, tout comme celle de son gouvernement.

Attendez-vous à des annonces en série, dans le Grand Montréal, dans la région de Québec, en Estrie et ailleurs, au cours des prochains mois.

Les bonnes nouvelles sont tellement rares ces jours-ci en habitation que tous ceux qui auront touché à ce grand projet voudront le souligner au marqueur fluo. La Coalition avenir Québec de François Legault a particulièrement besoin de ce type de victoire par les temps qui courent, tout comme le gouvernement de Justin Trudeau.

Joute politique à part, chaque nouvelle unité qui s’ajoutera permettra de résorber, un tout petit peu, le gigantesque déficit de 860 000 logements prévu au Québec d’ici 2030.

C’est déjà ça de pris.Ce texte sera masqué

[

1 « J'aime »

Les colonnes de chiffres s’alignent : c’est déjà un excellent début. Le coût de revient moyen « par porte » est estimé à 240 000 $, comparativement à une facture projetée de 422 000 $ pour des projets similaires soumis dans le cadre du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ).

Si ces chiffres s’avèrent réalistes, c’est une baisse énorme du coût du logement avec ce modèle.

Dommage de ne pas avoir la liste des villes où les édifices seront construits.

6 « J'aime »

Maxime Bergeron était à l’émission radio Tout un matin pour parler de l’initiative.

Entrevue avec Maxime Bergeron : Nouveau projet Unitaînés à Shawinigan Rattrapage du lundi 26 février 2024

Il y a une conférence de presse vers 10h-10h30. On apprendra p-ê un peu plus sur les emplacements

1 « J'aime »

Je suis curieux de voir comment ce design va résister aux passages aux divers CCU

1 « J'aime »

Le premier projet sera à Shawinigan

La construction d’un immeuble de six étages devrait débuter cet été à Shawinigan, pour se terminer au printemps 2026.

Il comptera 74 logements d’une chambre, 15 studios et 11 logements de deux chambres.
[…]
Il s’agit d’un investissement gouvernemental de 23,5 millions de dollars. La Ville de Shawinigan cède quant à elle le terrain gratuitement et offre des congés de taxes.

Communiqué de presse

Il y a un site Web

Se pourrait-il que ça ne passe pas par les CCU, ni même par les plans d’urbanisme des villes puisque ça vient du provincial / fédéral?

1 « J'aime »

Buyers-to-be struggle to purchase homes in Montreal housing market

“We’ve just been beaten out of the market,” says real estate broker AJ Kenth, unable to buy a home since the pandemic. High inflation and interest rates are keeping many from becoming first-time home buyers in Montreal. Alyssia Rubertucci reports.

2 « J'aime »

Devimco lance un programme d’accès à la propriété

Je viens de recevoir ceci par courriel

Je prends le temps de vous écrire aujourd’hui pour vous parler des programmes d’accès à la propriété qui nous rendent particulièrement fiers mes collègues et moi chez Devimco Immobilier.

Comme on le sait, dans le contexte économique actuel, les hausses de taux d’intérêt ont rendu difficile l’accessibilité au logement.

C’est avec cette réalité en tête que nous avons décidé de mettre sur pied des nouveaux programmes d’accès à la propriété, facilitant l’achat d’une unité dans 5 des plus ambitieux projets situés dans les quartiers les plus prisés de Montréal, Brossard et Longueuil.

Conçus pour répondre aux besoins particuliers de quatre catégories d’acheteurs, ces programmes novateurs visent à éliminer les barrières qui empêcheraient la réalisation de votre rêve de devenir propriétaire cette année. Devimco vous offre un soutien financier précieux à travers quatre programmes adaptés à votre situation :

1. Programme accessibilité :
Il s’agit de l’achat de votre première propriété? Devimco rembourse votre mise de fonds et vos droits de mutation.

2. Programme taux fixe à 2.99% :
Pour des versements mensuels réduits, Devimco vous soutient avec un taux d’intérêt fixe à 2,99% durant 24 mois.

3. Programme paix d’esprit :
Nous nous occupons de tous vos frais, incluant vos paiements hypothécaires, pour une durée déterminée.

4. Programme rentabilité :
Vous êtes investisseur immobilier et voulez faire une acquisition stratégique cette année dans un projet offrant un bon retour sur votre investissement? Profitez d’une remise couvrant la majeure partie de vos frais. Combiné à des loyers potentiellement élevés pour les investisseurs, ce programme vise à vous aider à faire des profits sur votre acquisition.

Je vous invite à en apprendre davantage dès maintenant sur la première initiative du genre au Québec :

Programme d’accès à la propriété du Groupe Devimco

Surtout, dépêchez-vous de profiter de ces programmes en vigueur seulement pour une durée limitée!

Au plaisir de contribuer à concrétiser vos projets d’achats immobiliers cette année!