Immobilier résidentiel - Actualités

Crise du logement Brossard taxera les nouvelles habitations

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Brossard prévoit l’ajout de 22 000 logements d’ici 35 ans, une croissance liée en partie à la présence de trois stations du réseau express métropolitain (REM) sur son territoire.

Mauvaise nouvelle pour les acheteurs de propriétés neuves : la Ville de Brossard, en banlieue de Montréal, se propose d’imposer une nouvelle taxe de 3527 $ sur tout nouveau logement à construire sur son territoire au moment même où sévit une crise du logement.

Publié à 6h00

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André Dubuc
André Dubuc La Presse

Il demeure possible que l’exemple de Brossard soit rapidement suivi par d’autres villes étant donné leur volonté, maintes fois exprimée, d’élargir leurs sources de revenus.

Brossard a présenté un avis de motion de son projet de règlement REG-460 le 13 décembre dernier. Il a fait l’objet d’une consultation publique le 30 janvier. Son adoption est prévue le 14 février prochain, selon le procès-verbal de la réunion du conseil de ville du 17 janvier.

« Ces redevances répondent à notre préoccupation afin que l’ensemble des citoyens de Brossard bénéficient des retombées positives du développement immobilier effervescent de notre ville, dit la mairesse Doreen Assaad dans une citation envoyée par courriel. Le citoyen verra sa ville se transformer, mais également davantage de parcs, de plateaux sportifs ou de centres d’activités grâce à cet outil qu’utilisent de nombreuses municipalités. Ceci nous permet de ne pas augmenter les taxes pour financer nos besoins d’investissement. Les futurs acheteurs et les citoyens actuels y gagneront », soutient-elle.

Brossard prévoit l’ajout de 22 000 logements d’ici 35 ans, une croissance liée en partie à la présence de trois stations du réseau express métropolitain (REM) sur son territoire. Elle en compte environ 40 000 actuellement.

La facture de la redevance de développement sera payable au moment de la demande du permis de construction à la Ville.

Le but de la redevance est de faire payer aux constructeurs des nouveaux logements le coût des infrastructures municipales requises pour desservir l’immeuble visé par la demande de permis de construction, « mais également, d’autres immeubles sur le territoire de la Ville », selon le libellé actuel de l’article 5 du règlement.

L’argent de la redevance sera déposé dans un fonds qui servira à payer bibliothèques, centres communautaires, sportifs, culturels ou récréatifs, infrastructures destinées aux nouvelles écoles, parcs et espaces verts. Une facture estimée à 216 millions sur 35 ans par la Ville.

Selon le spécialiste des questions d’aménagement du territoire Mario Polèse, à qui La Presse a demandé de commenter le projet de règlement, il est déjà possible de prévoir qui héritera de la facture.

Ça ne prend pas un cours classique pour comprendre que le promoteur ou le constructeur va passer le coût à quelqu’un. C’est le locataire, si c’est un édifice de logements. C’est mathématique.

Mario Polèse

M. Polèse a établi dans le passé que le caractère abordable du parc immobilier montréalais par rapport à celui de Toronto s’expliquait notamment par l’utilisation moins fréquente à Montréal des redevances au développement.

À Toronto, les redevances varient de 15 000 $ à 45 000 $ par unité locative et de 18 000 $ à 69 000 $ dans le cas d’une unité non locative. « A priori, celui de Brossard semble assez modeste, mais c’est une pente glissante », avertit l’universitaire.

La redevance de 3527 $ fera effectivement augmenter le coût des unités de logement, mais très faiblement, dit la Ville dans un courriel. Sur 20 ans, il s’agit d’un coût annuel de 176,35 $, sans tenir compte des frais de financement, a-t-elle calculé.

Deux redevances et des droits de mutation à payer

Pour les futurs logements situés à proximité d’une station du REM, la redevance municipale vient s’ajouter à la redevance servant à financer le moyen de transport léger sur rail.

Le propriétaire d’une maison neuve ou d’un condo neuf devra évidemment assumer les droits de mutation immobilière (taxe de bienvenue), en forte augmentation ces dernières années.

Les occupants des logements neufs ne sont pas au bout de leur peine. La Ville de Brossard prévoit d’augmenter ultérieurement la redevance pour couvrir cette fois la facture associée aux routes, réseau d’alimentation en eau, égouts, bâtiments municipaux et même les équipements relatifs au transport en commun.

Traditionnellement, les dépenses couvertes par la redevance sont payées par la taxe foncière que paient les propriétaires résidentiels et non résidentiels.

Selon M. Polèse, la taxe foncière a le mérite de socialiser la facture en la refilant à tous les propriétaires d’une ville. Avec une redevance, c’est l’effet inverse : seulement une partie des contribuables paieront pour les infrastructures municipales.

Brossard a décidé d’utiliser un pouvoir que Québec a mis à la disposition des villes dans un projet de loi adopté en juin 2016.

« Les municipalités peuvent notamment exiger une contribution monétaire pour toutes dépenses liées à l’accroissement des services municipaux qui découlent d’une intervention visée par une demande de permis », soutient la Ville de Brossard dans la note explicative accompagnant le projet de règlement.

Selon l’Union des municipalités du Québec (UMQ), ce pouvoir d’exiger des redevances de développement est avantageux, car il permet à une ville de diversifier ses sources de revenus. Actuellement, une ville tire l’essentiel de ses revenus des impôts fonciers.

L’UMQ a d’ailleurs créé un webinaire en novembre dernier pour mieux faire connaître à ses membres ce nouveau pouvoir de taxation.

« C’est le piège dans lequel les villes qui n’ont pas nécessairement les moyens de payer les infrastructures se trouvent, dit M. Polèse. On les comprend, mais c’est un piège. »

Des incitatifs sont prévus

Dans un premier temps, Brossard imposera une redevance de 3527 $ sur à peu près tout nouveau logement. Dans un second temps, la redevance sera modulée à la baisse dans le cas de la construction de logements écoénergétiques et de logements abordables et familiaux.

Certains logements seront aussi exemptés de la redevance comme les logements complémentaires et les logements sociaux.

Le montant de la redevance sera indexé annuellement.

Crise du logement Les constructeurs et les propriétaires réclament des mesures fortes

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Les constructeurs et propriétaires d’immeubles lancent un cri d’alarme à l’approche du prochain budget du gouvernement Legault.

(Montréal) Les constructeurs et propriétaires d’immeubles lancent un cri d’alarme à l’approche du prochain budget du gouvernement Legault : il faut absolument un train de mesures musclées pour contrer la pénurie de logements, pour contrebalancer la hausse désordonnée des coûts de logement et pour faire face à la crise climatique.

Publié le 7 février

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Pierre Saint-Arnaud La Presse Canadienne

Une coalition formée des deux grandes associations de constructeurs, l’Association de la construction du Québec (ACQ) et l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) et de l’Institut du développement urbain du Québec ont dévoilé mardi un mémoire contenant plusieurs recommandations visant à s’attaquer de front à ces problèmes.

Aide aux locataires démunis

La coalition réclame au premier chef une bonification et un élargissement des différents programmes d’aide aux locataires en situation de précarité financière, d’assurer la construction des quelque 11 700 logements sociaux promis, mais toujours attendus, et de planifier dès maintenant la construction de logements sociaux pour les 10 prochaines années.

Elle demande également la bonification de diverses mesures fiscales, notamment du côté de la TVQ en lien avec les habitations neuves, les habitations locatives neuves et les logements locatifs sociaux et abordables, ainsi qu’un accroissement et une accélération des programmes de construction rapide de nouveaux logements abordables.

Pour les nouveaux acheteurs, les organisations demandent d’ajuster le crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation à la réalité des prix de 2023 et de leur rembourser la fameuse taxe de bienvenue.

Soutenir la réno verte

Afin de soutenir en parallèle la lutte aux changements climatiques, la coalition réclame un nouveau crédit d’impôt à la rénovation écoénergétique pour les propriétaires-occupants et une aide financière correspondant à 30 % du coût des travaux pour la rénovation écoénergétique des immeubles (locatifs, bureaux, commerciaux et industriels).

Enfin, les organisations demandent à Québec de faire un état des lieux détaillé sur le déficit de l’offre, ses causes et ses particularités régionales, qu’il organise un Sommet sur l’habitation en 2023 et créée une table de travail Québec-municipalités pour plancher notamment sur les aides financières pour l’habitation, le transport collectif ou encore la requalification foncière et l’aménagement urbain.

Une situation intenable

En appui à ses demandes, la coalition souligne à grands traits la pire poussée inflationniste en près de 40 ans, la flambée des taux hypothécaires qui empêche de nombreux ménages d’accéder à la propriété, ce qui aggrave le taux d’inoccupation des logements locatifs qui, à une moyenne de 1,7 % au Québec, est le plus faible depuis 2004.

L’APCHQ rappelle qu’elle a publié au printemps dernier une étude démontrant qu’il manque de 100 000 logements de toutes sortes pour retrouver un équilibre entre l’offre et la demande en habitation.

Après Brossard, cette mesure sera(it) également appliquée du côté de Terrebonne. :money_mouth_face:

Redevance sur les logements neufs à Terrebonne Un permis passe de 5000 $ à 35 000 $


PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE | Un terrain où un promoteur a l’intention de construire un immeuble de logements, dans le Vieux-Terrebonne

À l’instar de Brossard, Terrebonne va bientôt taxer les logements neufs. Un investisseur l’a appris à ses dépens. La somme à payer pour obtenir son permis de construction va passer de 5000 $ à 35 000 $ pour un immeuble de six logements dans le Vieux-Terrebonne.

11 février 2023 | Publié à 7h00 | ANDRÉ DUBUC | LA PRESSE

Sauf exception, Terrebonne exigera des frais de 5000 $ par logement à son constructeur. À Brossard, la redevance s’élève à 3527 $ par unité. Dans les deux villes, les frais sont payables à la délivrance du permis de construction.

« J’ai deux terrains à Terrebonne », dit Chrystian Gauvin, qui a contacté La Presse après la parution vendredi d’un texte sur la redevance imposée à Brossard. « La facture explose. C’est 30 000 $ de plus pour le permis de construction. Ça représente environ 3 % du coût de construction du six-plex, sans le terrain. La banque n’accorde pas de financement avant l’émission du permis de construction. Je dois avancer l’argent moi-même. Pour un six-plex, c’est encore possible. Mais pour celui qui bâtit 30 logements, la facture commence à augmenter pas mal avant même de pouvoir se faire financer », souligne-t-il.

À l’exemple de Brossard, Terrebonne utilise des pouvoirs que Québec a accordés aux villes en 2016 dans le but de diversifier leurs sources de revenus.

« Terrebonne est en croissance, et cela implique des investissements majeurs pour les infrastructures, se justifie le maire Mathieu Traversy dans une citation envoyée par courriel. Nous avons fait le choix de mettre les promoteurs à contribution pour pouvoir continuer d’améliorer les services. »

Par ailleurs, une exemption est prévue pour les logements sociaux et abordables afin d’encourager ces constructions dans un contexte de crise du logement.

Mathieu Traversy, maire de Terrebonne


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE | Le maire de Terrebonne, Mathieu Traversy

L’argent récolté sera déposé dans un fonds qui servira à payer des infrastructures municipales devant desservir les nouveaux résidants. À Terrebonne, la redevance doit servir à financer des dépenses d’infrastructures estimées à 265 millions.

Selon les renseignements transmis par le ministère québécois des Affaires municipales à l’Union des municipalités du Québec (UMQ), 20 villes ont un règlement ou sont en voie d’en adopter un.

Facile d’imposer les futurs citoyens

Pour le pouvoir municipal, imposer une redevance de développement est une façon pratique d’éviter d’avoir à augmenter la taxe foncière, geste impopulaire chez les électeurs.

« C’est plus facile de faire payer des impôts à des citoyens qui n’existent pas que de faire payer des impôts à des citoyens qui existent, parce que les citoyens qui n’existent pas ne votent pas », dit, au téléphone, Jean-Philippe Meloche, professeur et directeur de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage à l’Université de Montréal.


PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE | Le professeur Jean-Philippe Meloche

Pour ses défenseurs, la redevance est une façon de collectiviser une partie de la rente foncière plutôt que de la laisser à 100 % dans les mains du promoteur privé.

Une ville, par ses investissements au fil des ans, crée un environnement propice aux investissements résidentiels. Sans la redevance, le promoteur qui vend avec profit ses logements garde pour lui la totalité de cette rente à laquelle il n’a bien souvent pas contribué. En payant une redevance, le promoteur est obligé de partager une partie de son profit avec la collectivité.

Les villes ontariennes comme Toronto y ont recours abondamment depuis longtemps.

Rendre la densification fiscalement acceptable

Ce mode de taxation a aussi l’avantage, aux yeux de la professeure associée de gestion municipale Danielle Pilette, de rendre la densification plus acceptable aux yeux des résidants existants, car ceux-ci n’auront pas à payer pour les services municipaux des futurs résidants. Pensons à la nécessité d’augmenter la capacité de l’usine de filtration pour desservir un nouveau quartier. Une façon de lutter contre le syndrome « pas dans ma cour », en somme.

La façon dont la redevance est conçue au Québec, un montant fixe par logement basé sur un coût approximatif des services destinés aux nouvelles populations, a l’inconvénient de « surtaxer les projets de haute densité par rapport aux projets de basse densité », fait remarquer le professeur Meloche.

Comment en arrive-t-on à taxer les logements neufs avec une mesure pénalisant davantage les projets de haute densité en pleine crise du logement ?

Si on avait la possibilité de diversifier autrement les revenus municipaux, s’il y avait un partage plus équitable de l’assiette fiscale, les villes ne seraient pas contraintes d’utiliser ce type de taxation.

Daniel Côté, président de l’Union des municipalités du Québec et maire de Gaspé

Le PDG de l’Institut de développement urbain du Québec, lobby des promoteurs, lui donne raison.

« Le gouvernement du Québec devrait intervenir pour financer les villes de manière à ce qu’elles n’aient plus à utiliser un moyen comme celui-là qui vient avec des conséquences : augmenter le prix pour l’accès à la propriété et augmenter le prix pour les portes locatives », critique Jean-Marc Fournier.

Pour le professeur Meloche, le montant des redevances au Québec demeure modeste comparativement à ce qu’on voit en Ontario. « Le gros du problème de l’accès au logement au Québec, il n’est pas dans la fiscalité, mais dans la lourdeur de la réglementation. »

DEVIMCO PRIS PAR SURPRISE À BROSSARD

En raison de ses plans pour la construction de 8000 logements à Brossard, Devimco parle à la Ville toutes les deux semaines, soutient son président, Serge Goulet. C’est pourtant en lisant La Presse vendredi matin qu’il a appris l’existence de la nouvelle taxe de 3527 $ sur les logements neufs. « On tend la main à la Ville. On veut les rencontrer pour discuter des modalités d’application de la redevance. Je suis d’accord comme promoteur pour mettre l’épaule à la roue. Mais pouvons-nous imaginer une application progressive de la redevance comme ce fut le cas avec la redevance servant à financer le REM [Réseau express métropolitain] ? », suggère-t-il.

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Ça donne un coût de construction de 167k$ par porte. J’ai souvent lu que c’était environ 400k$ par porte à Montréal, est ce qu’il y a un si grand écart entre les coûts en banlieue et en ville?

Le coût du terrain est plus élevé à Montréal (il n’est pas pris en compte dans l’exemple plus haut), et un petit projet en brique et bois sera aussi plus abordable qu’une construction de béton et tous ses équipements. C’est difficile de savoir si on peut vraiment comparer ces chiffres.

Montréal a de frais plus élevé aussi, mais très loin de cette ampleur.

Cette lettre d’opinion mentionne quelques chiffres sur les frais au pied carré à travers divers villes au Canada:

Les chiffres de Brossard vont beaucoup augmenter cependant.

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Hausse de l’immigration De nouveaux logements et ça presse, dit Desjardins

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Le Canada se prépare à accueillir quelque 1,45 million de résidents permanents au cours des trois prochaines années.

Avec l’augmentation du nombre d’immigrants qui s’installent au Canada, il faut « immédiatement » accroître de 50 % les mises en chantier partout au pays afin de soulager le marché immobilier, prévient le Mouvement Desjardins dans une nouvelle analyse. Pourtant, c’est tout le contraire qui risque de se produire.

Publié hier à 18h46

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

Le directeur principal de l’économie canadienne Randall Bartlett et l’économiste principal Marc Desormeaux calculent qu’il faudrait ainsi 100 000 chantiers supplémentaires cette année et en 2024. Leur étude est publiée alors que le Canada se prépare à accueillir quelque 1,45 million de résidents permanents au cours des trois prochaines années. Le ralentissement de l’activité dans le marché de l’habitation après l’effervescence pandémique pourrait ainsi être de courte durée si rien n’est fait.

« Une augmentation de l’immigration stimulera l’activité, soulignent MM. Bartlett et Desormeaux. Toutefois, si le passé est garant de l’avenir, la réponse de l’offre risque d’être insuffisante pour empêcher une hausse des prix ainsi qu’une érosion de l’accessibilité. »

En 2021 et en 2022, il s’est construit respectivement 217 000 et 271 000 logements au Canada, selon Desjardins. Il faudra plutôt 350 000 mises en chantier annuellement à l’avenir.

Au Québec, entre janvier et septembre 2022, l’immigration nette a affiché un solde positif de 109 000 personnes.

Le record actuel remonte à 2019 avec un solde migratoire positif de 95 000 personnes sur 12 mois.

Un récent rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) témoignait également des pressions actuelles sur le marché de l’habitation. Au Québec, notamment, l’agence fédérale reconnaissait qu’il existait une crise du logement dans le marché locatif à la grandeur de la province. Il s’est construit 95 000 logements locatifs au Québec depuis 2020, mais ce fut insuffisant. La demande a crû plus vite que l’offre et il n’y a pas d’amélioration en vue.

Selon Paul Cardinal, économiste de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), les mises en chantier locatives devraient fléchir de 32 % cette année en raison des coûts de financement et du ralentissement. Résultat : à peine 21 000 logements devraient sortir de terre, comparativement à 30 700 en 2022.

Pas de temps à perdre

Il y a urgence d’agir pour corriger le tir, préviennent les deux économistes du groupe financier coopératif. En raison des délais requis pour construire une résidence ou des immeubles résidentiels, il faut appuyer sur l’accélérateur dès maintenant.

Autrement, les prix risquent de recommencer à « augmenter rapidement dès 2024 », soulignent-ils. Les auteurs reconnaissent que la question des seuils d’immigration en a incité plusieurs à suggérer que l’arrivée des immigrants au Canada dépassait la capacité du pays à offrir des « logements adéquats ».

Cependant, prennent-ils soin d’ajouter, il ne faut pas imputer à l’immigration la « responsabilité première de la hausse du prix » des résidences ainsi que des logements.

Le Canada construit actuellement des logements à des niveaux quasi record, peut-on lire. Malheureusement, cela s’observe seulement depuis le début de la pandémie.

Extrait de l’étude du Mouvement Desjardins

Dans les années 1970, alors que les baby-boomers devenaient des adultes, la cadence des mises en chantier s’était grandement accélérée, mais le rythme avait ensuite été soutenu, rappellent MM. Bartlett et Desormeaux. Les besoins sont encore plus grands actuellement.

« Si le Canada a été capable de relever le défi de construire davantage de logements de manière soutenue lorsque les baby-boomers arrivaient sur le marché, pourquoi ne pourrait-il pas le faire maintenant ? s’interrogent les auteurs. Nous croyons que les décideurs sont mieux placés pour répondre à cette question. »

Les deux économistes ont par ailleurs un œil attentif sur l’Ontario, où le gouvernement Ford – qui souhaite construire 1,5 million de logements – a fait adopter une loi destinée à stimuler la construction d’unités résidentielles. La pièce législative, qui a fait l’objet de critiques, prévoit notamment l’annulation de certaines lois de zonage municipales et l’élimination de certains frais d’aménagement.

Si l’Ontario est capable d’atteindre un niveau annuel moyen de 150 000 mises en chantier au cours des deux prochaines années, cela pourrait atténuer l’impact sur les prix moyens dans le marché immobilier.

Avec André Dubuc, La Presse

En savoir plus

  • 250 000
    Nombre de mises en chantier prévues au Canada cette année

Source : mouvement desjardins

Ventes de maison au Canada Le pire mois de janvier depuis 2009

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, LA PRESSE

Le prix national moyen réel des maisons était de 612 204 $ en janvier, en baisse de 18,3 % par rapport à janvier 2022.

Les ventes de propriétés résidentielles au Canada ont enregistré leur pire début d’année depuis 2009, les ventes ayant chuté de 37,1 % en janvier par rapport au début de 2022 et les prix continuant de baisser, a indiqué mercredi l’Association canadienne de l’immobilier (ACI).

Publié à 10h23

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Tara Deschamps La Presse Canadienne

Les ventes de maisons pour le mois se sont dénombrées à 20 931 et représentent en outre une baisse de 3 % par rapport à celles de décembre.

Cette baisse a contrebalancé les petits gains réalisés en décembre et l’ACI a estimé qu’elle signalait un manque de clarté quant à savoir si le marché avait atteint un creux ou s’en approchait.

« L’espoir veut toujours que l’activité immobilière soit proche d’un creux, mais nous soupçonnons que le marché digère toujours les hausses de taux incroyablement dynamiques de la dernière année », a observé Douglas Porter, économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, dans une note aux investisseurs.

M. Porter s’attend à une nouvelle baisse des prix à l’échelle nationale dans les mois à venir, car au cours des sept dernières corrections immobilières au Canada, il a fallu trois ans en moyenne pour que les prix atteignent le fond et il souligne que nous ne sommes qu’à un an du sommet de février dernier.

Le prix moyen réel en janvier était de 612 204 $, ce qui représente une baisse de 18,3 % par rapport à 749 437 $ lors du même mois l’an dernier, a noté l’ACI. Sur une base désaisonnalisée, le prix moyen en janvier était de 620 605 $, en baisse de 1,8 % par rapport à décembre.

La Banque du Canada a relevé son taux d’intérêt directeur huit fois de suite depuis mars, faisant grimper les taux hypothécaires.

Cependant, lors de la dernière hausse de taux, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a signalé que la banque centrale ferait une pause, le temps d’évaluer l’impact de la hausse des taux d’intérêt sur l’économie et l’inflation.

La hausse des taux a pesé sur le marché du logement. D’un côté, les vendeurs ne souhaitent pas mettre en vente des maisons qui leur rapporteraient beaucoup moins qu’à leurs voisins il n’y a que quelques mois, et d’un autre les acheteurs sont dissuadés de faire des achats, car leurs coûts d’emprunt sont désormais élevés, alors même que les prix des maisons baissent.

M. Porter prévoit qu’à la fin du cycle économique actuel, les prix des maisons auront chuté de 20 % à 25 % par rapport à leur sommet. Ils avaient déjà chuté de 10 % au début janvier.

« Bien que la Banque du Canada puisse avoir fini de relever les taux — en insistant sur “puisse”, parce que le marché semble maintenant s’attendre à une hausse de plus —, nous soupçonnons que les prix ne se sont pas complètement ajustés aux […] hausses de taux de la dernière année », a-t-il affirmé.

À l’Île-du-Prince-Édouard, le prix moyen des maisons a diminué de 10,2 % d’un mois à l’autre, tandis qu’il a baissé de 3,0 % en Ontario, de 2,9 % en Alberta et de 2,6 % en Colombie-Britannique.

Pas une surprise

En faisant le point sur les baisses, l’économiste Rishi Sondhi, de Services économiques TD, a indiqué dans une note aux investisseurs que « les marchés s’étaient heurtés à plusieurs choses le mois dernier ».

Outre les hausses de taux d’intérêt, il a évoqué la mise en œuvre d’une interdiction des acheteurs étrangers et d’une taxe sur les opérations immobilières de vente-achat.

« En tant que telle, la chute des ventes et des prix le mois dernier n’est pas vraiment une surprise », a-t-il estimé.

M. Portier est d’accord.

« Sur le front des ventes, la faiblesse persistante a été bien signalée par les résultats préliminaires des grandes villes, et elle a simplement prolongé une tendance à la forte baisse d’une activité inhabituellement forte pendant la pandémie », a-t-il indiqué.

Plus tôt ce mois-ci, l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec a indiqué que les ventes de maisons à Montréal en janvier avaient chuté à un niveau jamais vu depuis 2009, alors que le ralentissement du marché se poursuivait.

La chambre immobilière du Grand Vancouver a constaté que les ventes de maisons en janvier avaient été réduites de plus de moitié par rapport à l’année précédente, et qu’elles avaient diminué de 21 % par rapport à décembre.

« L’activité immobilière pourrait atteindre un creux au cours du premier semestre de cette année, soutenue par un marché du travail solide, une croissance démographique robuste et la probabilité que les rendements baissent », a estimé M. Sondhi.

« De plus, le niveau des nouvelles inscriptions reste faible, n’offrant encore aucun signe que la vente forcée augmente l’offre de manière significative. »

Le nombre de maisons nouvellement inscrites à la vente a augmenté de 3,3 % d’un mois à l’autre en janvier, a indiqué l’ACI.

Malgré l’augmentation, à l’échelle nationale, les nouvelles inscriptions sont restées historiquement basses en janvier, à leur niveau le plus bas pour ce mois depuis 2000.

Avec de nouvelles inscriptions en hausse et des ventes en baisse en janvier, l’ACI a précisé que le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions avait reculé pour s’établir à 50,7 %.

Desjardins fait le bon constat ici. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls à le faire. Par contre, il n’y a pas grand chose qui semble déboucher sur une construction de logement abordable significative. C’est vraiment quelque chose qui m’échappe. Les différents paliers de gouvernements (incluant la ville) trouvent toujours de l’argent pour d’autres projets mais dans ce cas ci, rien pour l’Instant.

La lenteur s’explique par l’addition des bureaucraties des trois paliers de gouvernement participants, ce qui retarde grandement les ententes et la concrétisation des projets. À cela il faut ajouter le partenariat privé avec lequel il faut aussi négocier à titre d’entrepreneur dans une majorité de cas. Une difficulté que le secteur privé n’a pas puisqu’il ne dépend généralement pas de l’argent public.

Restructuration judiciaire | Les actifs de Groupe Sélection aux enchères


PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE
Les actifs de Groupe Sélection se retrouveront aux enchères dans le cadre de la restructuration judiciaire du groupe.

La restructuration judiciaire de Groupe Sélection prend un nouveau tournant : le responsable du processus demande le feu vert pour mettre aux enchères les actifs du promoteur immobilier et exploitant de résidences pour aînés (RPA) qui est toujours insolvable.

Publié à 6h00
Julien Arsenault
LA PRESSE

Cette information figure dans le plus récent rapport rédigé par le contrôleur Christian Bourque, de PwC, dans le cadre des procédures qui se déroulent en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) depuis novembre dernier. Dans le document de 25 pages, on comprend que tout ce qui n’a pas déjà fait l’objet d’une entente de gré à gré avec un acquéreur sera offert à tous.

« Le contrôleur est d’avis que le temps est venu de lancer un processus de vente ou de sollicitation d’investissement, écrit M. Bourque. Ceci pour optimiser les chances de recouvrer la meilleure valeur pour les biens […] ou pour trouver un investisseur susceptible de faciliter la restructuration. »

M. Bourque fera le point sur ses recommandations au juge de la Cour supérieure Michel A. Pinsonnault, ce mercredi. La somme que l’on souhaite récolter n’est pas précisée, et on ignore quel sera le visage de Groupe Sélection, fondé par Réal Bouclin – qui était à la tête de l’entreprise au moment de sa débâcle –, au terme du processus d’enchères.

Pour le géant des RPA, la suite des choses dépend de sa capacité à se trouver un allié pour racheter ses partenaires dans certains projets. Selon le rapport du contrôleur, M. Bouclin, épaulé par la Banque Royale du Canada, déploie des « efforts de levée de fonds qui pourraient mener à une restructuration financière ».

Il n’a pas été possible, mardi, de savoir à quel point ces démarches étaient avancées.

« Avec nos partenaires, nous sommes entièrement engagés dans le redressement et le maintien d’une entreprise familiale, 100 % québécoise et dirigée par la famille Bouclin », a fait savoir Sélection dans une déclaration transmise par courriel.

Des ventes attendues

En coulisses, certains dossiers avancent plus que d’autres. Par exemple, Blackstone a soumis, en décembre dernier, une proposition pour racheter la participation de 5 % détenue par Sélection dans un portefeuille de 11 RPA détenues conjointement avec le fonds d’investissement américain. On ignore le prix de cette possible transaction.

De plus, une entente de principe a été conclue afin de permettre au Fonds de solidarité FTQ de racheter deux immeubles à Lachenaie dans lesquels la participation de Sélection s’élève à 50 %.

« Plusieurs transactions sont en cours de négociation, et le contrôleur espère les voir se conclure à court terme », souligne le rapport.

Revera, propriété indirecte de l’office d’investissement de la caisse de retraite des fonctionnaires fédéraux PSP, a également présenté une proposition pour racheter Sélection dans 25 RPA. Celle-ci servira d’offre de départ dans le cadre des enchères. L’entreprise québécoise a aussi reçu des offres du Fonds de solidarité FTQ et de FTQ Immo pour ses participations dans Espace Montmorency, à Laval. Reste à voir si une transaction sera finalisée ou s’il y aura des enchères.

Argent à récupérer

On apprend également que PwC a transmis une mise en demeure à l’homme d’affaires Herbert Black pour lui demander le remboursement de 700 000 $ en frais obtenus en novembre dernier. À l’époque, M. Bouclin, qui tentait de conserver le contrôle de Sélection, espérait gagner du temps grâce à un financement intérimaire de 50 millions offert par le magnat de la ferraille. L’idée était d’avoir le temps de maximiser la vente d’actifs pour rembourser les créanciers.

Cette proposition de M. Black s’accompagnait cependant de plusieurs conditions et n’avait pas été retenue par le juge Pinsonneault. M. Black avait toutefois pu empocher 700 000 $.

Par ailleurs, les activités ont été perturbées dans les RPA de Sélection qui sont situées à Rimouski, à Deux-Montagnes, à Brossard ainsi que dans le quartier lavallois de Sainte-Dorothée en raison de la vague de froid survenue plus tôt ce mois-ci. Des ruptures de canalisations et des dégâts d’eau sont survenus.

« Près de 86 résidents ont été affectés à divers degrés par ces travaux, est-il écrit dans le rapport. Des résidents ont dû être relogés temporairement dans l’immeuble le temps d’effectuer les travaux de remédiation et de reconstruction. »

En date du 11 février dernier, il y avait environ 8,8 millions de dollars dans les coffres de Sélection. Au cours des huit semaines précédant cette date, les sorties de fonds ont été légèrement supérieures aux recettes. Le géant des RPA a généré 27,2 millions alors qu’il a dû débourser 27,3 millions.

Selon M. Bourque, la situation est « meilleure que prévu ». Ce dernier ne s’attend pas à demander une augmentation du financement intérimaire auprès des prêteurs de Sélection pour le moment.

DES ACTIFS DE SÉLECTION AUX ENCHÈRES

  • Les RPA détenues entièrement par Sélection (5)
  • La participation dans le projet District des Brasseurs (ex-brasserie Molson)
  • SmartCentres (Ottawa)
  • Espace Montmorency
  • Yimby I et Yimby II (projet immobilier Rosemont)
  • Les résidences Lokia
  • Le projet Mirabel
  • Gatineau La Cité
  • Projet Longueuil
  • La RPA de Belœil
  • Portefeuille de RPA détenu avec Revera

EN SAVOIR PLUS

  • 272 millions :
    Somme que doit Groupe Sélection à son syndicat bancaire

PWC

Un message a été fusionné à un sujet existant : 550-562, rue Sainte-Catherine Est - 18 étages

Montréal-Nord, de plus en plus attrayant pour les promoteurs immobiliers


Christine Black, mairesse de Montréal-Nord
PHOTO : RADIO-CANADA

Radio-Canada
D’après un reportage de Benoît Chapdelaine
Publié à 20 h 47

Montréal-Nord, l’un des quartiers les plus défavorisés du Canada, se porte de mieux en mieux, à en croire sa mairesse, Christine Black. La fin des travaux routiers et le développement des transports en commun dans l’arrondissement attirent, à son avis, de plus en plus de promoteurs de projets immobiliers.

Le boulevard Pie-IX, une artère particulièrement achalandée, a été refait à neuf dans l’arrondissement, les travaux sur le pont Pie-IX tirent à leur fin, une nouvelle école primaire est en construction… La mairesse de Montréal-Nord ne cache pas sa joie. C’est de la musique à mes oreilles quand je vois tout ce qui se passe, dit-elle à Radio-Canada.

Elle constate un regain d’intérêt des promoteurs dans son secteur, d’autant plus que le gouvernement de François Legault maintient son intention de desservir l’arrondissement par un futur REM de l’Est, système de train léger sur rail qui doit assurer plus de 130 000 déplacements par jour entre l’est de Montréal, Montréal-Nord et le centre-ville.

Par ailleurs, plus de dix ans après avoir été annoncé, le service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX, qui relie Laval au sud de l’île de Montréal en passant par l’arrondissement de Montréal-Nord, a été mis en service l’automne dernier.

Les promoteurs vont penser pour 10-15 ans en avant, c’est certain qu’ils préparent déjà leur terrain ou leur projet, parce que ça prend des années avant de lever en termes de permis, de réglementation et d’architecture, indique Mme Black. Il y a beaucoup d’étapes à franchir, donc [les promoteurs] se préparent déjà parce qu’ils sentent que c’est sérieux et que ça va aller de l’avant, donc c’est parfait.

« Au fil du temps, Montréal-Nord a su démontrer beaucoup de résilience, crise après crise : pandémie, sécurité publique, migrants… Et puis, malgré cela, on se relève, on se retrousse les manches et on avance. C’est une communauté très résiliente qui arrive à voir le verre à moitié plein, même quand ça va mal. »

— Une citation de Christine Black, mairesse de Montréal-Nord

Signe de santé économique de ce secteur de 80 000 habitants, des commerçants du boulevard Pie-IX et de la rue Charleroi entreprennent des démarches pour se regrouper en Société de développement commercial, une première dans l’arrondissement. La présidente de leur association et propriétaire d’un restaurant de la chaîne St-Hubert, Maude Royal, partage le même optimisme que Mme Black.

Présentement, on voit vraiment un retour des clients dans le restaurant ici, mais aussi dans les commerces avoisinants. On le voit, ça va mieux, dit-elle.

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Crise du logement |On n’a encore rien vu, selon Desjardins


PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE
Il faudra attendre 2024 pour avoir de bonnes nouvelles, à commencer du côté de l’abordabilité des maisons.

La crise du logement, qui se traduit par des maisons inabordables, une pénurie de logements et des loyers hors de contrôle, empirera en 2023, prévient le Mouvement Desjardins, dans une publication récente.

Publié à 14h13
André Dubuc
LA PRESSE

En deux ans, la mensualité pour payer l’hypothèque sur une maison moyenne a bondi de 1000 $ par mois, ont souligné les économistes Hélène Bégin et Maëlle Boulais-Préseault dans la dernière livraison du Zoom sur l’habitation parue jeudi.

On parle d’une maison de 465 000 $ avec une mise de fonds de 10 % et un amortissement de 25 ans. La mensualité moyenne est ainsi passée d’un creux de 1350 $, au plus fort de la pandémie, à 2550 $, ces jours-ci.

« Dans le contexte actuel des taux hypothécaires élevés, les mensualités sont hors de portée pour de nombreux accédants à la propriété, qu’il y ait de l’aide financière ou non de leur entourage », écrit Desjardins.

Les loyers augmenteront de 10 %

Du côté locatif, ce n’est pas plus joyeux, prévient-on. Le taux d’inoccupation des appartements, actuellement à 1,7 % à l’échelle du Québec, s’approchera du 1 % en 2023. « Aucune région n’est épargnée par la pénurie de logements locatifs », souligne-t-on dans le document.

Les raisons du déséquilibre sont connues : demande forte avec l’immigration, difficulté pour la génération montante d’accéder à la propriété et offre insuffisante de nouveaux logements. La construction d’appartements qui a baissé de 10 % en 2022, par rapport à 2021, baissera encore de 20 % en 2023, comparativement à l’année dernière.

Desjardins ne prévoit plus que 32 000 nouveaux logements en 2023 au Québec, alors qu’il y a deux ans passés, il s’en était construit près de 47 000.

Malgré certains programmes gouvernementaux, le financement des projets représente un défi de taille depuis la remontée des taux d’intérêt. À moins de l’injection massive de fonds publics, d’un assouplissement de la réglementation ou d’un soutien accru aux municipalités, la construction d’appartements locatifs continuera de ralentir au lieu de s’accélérer.

— Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins

Résultat : les loyers poursuivront leur envol. Après une hausse moyenne de 8,9 % l’an dernier, l’augmentation devrait atteindre 10 % en 2023, avance l’institution financière.

Il faudra attendre 2024 pour avoir de bonnes nouvelles, à commencer du côté de l’abordabilité des maisons.

Les taux hypothécaires commenceront éventuellement à baisser. Y viendra s’ajouter la baisse du prix des maisons. Ces deux facteurs contribueront à une amélioration de l’abordabilité en 2024, analyse le mouvement coopératif.

D’ici là, les prix de l’immobilier continueront de glisser. « Le prix moyen des propriétés a fléchi de 8,1 % au Québec du sommet d’avril 2022 à janvier 2023 et la correction devrait atteindre 17 % d’ici la fin de l’année », indiquent les prévisionnistes de Desjardins.

EN SAVOIR PLUS*

-11,7 %*
Variation annuelle dans les dépenses de rénovation en 2023, estimées à 20,5 milliards

MOUVEMENT DESJARDINS

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La débâcle du marché immobilier résidentiel continuera en 2023

Photo: iStock

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Isabelle Chénier

3 mars 2023 à 19h47 3 minutes de lecture

Décidément, l’année 2023 ne sera pas porteuse de bonnes nouvelles du côté du marché immobilier résidentiel. «En 2023, le secteur résidentiel continuera de se détériorer au Québec». Telle est la conclusion d’une étude économique publiée par Desjardins, offrant ses prévisions pour cette année.

Les premiers acheteurs se font de plus en plus rares sur le marché immobilier. Alors que les taux hypothécaires connaissent un ralentissement, c’est au tour des mensualités liées au remboursement de prêts de poursuivre une ascension vertigineuse.

À preuve, les autrices de l’étude et économistes Hélène Bégin et Maëlle Boulais-Préseault, citent en exemple le cas d’un achat d’une propriété au coût de 465 000 $ au Québec.

«Avec une mise de fonds de 10 % et un amortissement de 25 ans, les mensualités hypothécaires ont bondi, en moyenne, à 2 550 $ à la fin de 2022 par rapport au creux de 1 350 $ atteint au cours des six premiers mois de la pandémie il y a deux ans. Il s’agit d’une augmentation de plus de 1 000 $ par mois», peut-on lire dans le document.

Sources: Capture d’écran, Desjardins.

Du côté des vendeurs, l’exclusion des investisseurs étrangers du marché en vertu des nouvelles règles de gouvernement fédéral risque de faire mal. En effet, ce cadre législatif qui demeura en vigueur pendant deux ans implique nécessairement une réduction des acheteurs potentiels. La tendance à la baisse des ventes d’habitations au Québec perdura en 2023, et sera même plus rapide dans certaines régions. En janvier, ce recul a atteint un sommet depuis 2009 dans la région du grand Montréal.

L’étude soulève aussi que la diminution des prix moyens des propriétés atteindra 17 % d’ici la fin de 2023 comparativement au taux de 8 % enregistré l’année dernière.

Les données offertes par l’étude augurent également mal pour la question de la pénurie de logements locatifs.

« La demande restera forte pour plusieurs raisons : la difficulté d’accéder à la propriété, le manque d’appartements disponibles et une reprise soutenue de l’immigration après le faible niveau observé pendant la pandémie. » Les locataires peuvent ainsi s’attendre à d’autres hausses annuelles de loyers.

La construction neuve d’appartements devrait également chuter d’au moins 20 % encore cette année au Québec. À ce propos, les économistes estiment qu’à moins «de l’injection massive de fonds publics, d’un assouplissement de la réglementation ou d’un soutien accru aux municipalités, la construction d’appartements locatifs continuera de ralentir au lieu de s’accélérer».

Ce rapport conclut sur une note plus positive : en 2024, les Québécois pourront s’attendre à meilleure abordabilité des propriétés grâce à la correction des prix des immeubles qui se poursuit depuis environ un an et la baisse éventuelle des taux d’intérêt hypothécaires.

Comportements abusifs de certains courtiers immobiliers

Plusieurs inspecteurs en bâtiment dénoncent le comportement de certains courtiers immobiliers qui les empêche de faire leur travail.

Un inspecteur en bâtiment prend un relevé en images.

Photo : Radio-Canada

François Dallaire (accéder à la page de l’auteur)

François Dallaire

Publié à 4 h 01

La vie d’Anastasia Luckenuik a été bouleversée après l’achat malheureux d’une maison à revenus, près de Rivière-du-Loup, sa ville natale. Cette fâcheuse expérience l’a conduite à quitter sa carrière d’infirmière pour devenir inspectrice en bâtiment. « Je suis rentrée dans une cascade de cauchemars, de vices puis de malfaçons, déplore-t-elle. C’est là que j’ai eu le déclic. Je vais amener de la rigueur et de la compétence en inspection. »

Détentrice de plusieurs diplômes reliés à l’inspection, membre de l’Association des inspecteurs en bâtiment du Québec, elle veut éviter à ses clients de vivre ce qu’elle a vécu. Je veux que mes clients soient bien encadrés. C’est pour ça que je fais l’inspection.

Des inspecteurs indésirables

Après s’être bâti une clientèle, le nombre de ses inspections a diminué sans raison apparente. Tout s’est éclairci lorsqu’un courtier l’a appelée. Il a dit : “Anastasia, on ne se voit pas en inspection parce que tu nous fais peur. On s’est concertés [les maisons de courtage] et on ne veut pas t’avoir en inspection”.

Anastasia Luckenuick, inspectrice en bâtiment

Photo : Radio-Canada

L’affirmation est plausible, car après la diffusion d’un reportage sur un sujet similaire l’an dernier, La facture a reçu des courriels qui vont dans le même sens provenant d’inspecteurs dispersés dans différentes régions du Québec.

Voici quelques extraits :

Je peux vous dire qu’il y a bel et bien une liste noire pour les inspecteurs qui font leur travail correctement. - Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson

Les courtiers n’aiment pas certains inspecteurs trop rigoureux et ne se cachent pas pour le faire savoir à leurs clients. - Gatineau

Les courtiers immobiliers aiment un inspecteur en bâtiment qui n’explique pas trop les problématiques observées. - Laurentides

L’un d’eux est Nicolas Leblanc, président de Holispec, une entreprise située dans la municipalité de Saint-Hubert. Ce n’est malheureusement pas un cas isolé, regrette-t-il. Moi, je suis la cible de ça également. Certains courtiers vont dire : “Holispec ne rentre pas ici. Si vous amenez Holispec, on n’accepte pas votre offre d’achat”.

Nicolas Leblanc, inspecteur en bâtiment

Photo : Radio-Canada

Joël Charron connaît bien la Loi sur le courtage immobilier, car il est à la fois avocat, courtier et président fondateur de l’Académie de formation immobilière du Québec. Ces cas d’intimidation ne sont pas acceptables, dit-il. C’est pas déontologique. En vertu du règlement sur les conditions d’exercice [de l’activité de courtage], le travail [de courtier] doit être empreint d’objectivité. Il ne peut pas s’immiscer dans ce processus-là.

Une clause non conforme à la loi?

Mais revenons à Rivière-du-Loup. Dans cette région, les courtiers de la firme Proprio Direct ont ajouté une clause qui apparaît sur chacune des fiches détaillées des maisons à vendre par cette agence. Il est clairement écrit : le vendeur se réserve le droit d’accepter ou non le choix de l’inspecteur de l’acheteur.

Selon Joël Charron, cette clause n’est pas conforme à la Loi sur le courtage immobilier. On vient restreindre le droit à l’acheteur de choisir son propre inspecteur en bâtiment. C’est contraire aux règles d’éthique et ça manque d’objectivité. Il soupçonne une intention malveillante derrière cette clause. Si on interdit certaines personnes, c’est qu’il y a des motivations quelconques pour restreindre certaines personnes à procéder à une inspection.

Joël Charron, président Académie de formation immobilière du Québec

Photo : Radio-Canada

L’Organisme d’autorégulation des courtiers immobiliers du Québec (OACIQ) ne croit pas que la clause soit illégale. Si c’est pour écarter des inspecteurs qui sont trop rigoureux, on a un problème, explique Caroline Champagne, vice-présidente de l’OACIQ. Mais la clause en soi n’est pas illégale et l’acheteur a le loisir de la refuser.

Mais plusieurs clients d’Anastasia Luckenuik ont préféré annuler leur inspection plutôt que de risquer de perdre la possibilité d’acheter la maison convoitée.

Immoral

Dans cette région, Anastasia Luckenuik n’est pas la seule inspectrice à se plaindre notamment des courtiers de Proprio Direct œuvrant à Rivière-du-Loup. L’Association des inspecteurs en bâtiment du Québec (AIBQ) a porté plainte au syndic de l’Organisation des courtiers immobiliers du Québec au nom d’un autre inspecteur.

Des mots très durs ont été employés pour décrire l’attitude de ces courtiers, tels que : tromperie, apparence de collusion, manquement à la déontologie, immoral, une honte pour la profession de courtier.

C’est intolérable et c’est condamnable, lance Denis St-Aubin, président de l’AIBQ. Cette méthode de travail de cette agence est inacceptable. Ce sont des méthodes trompeuses, diffamatoires et qui ne seront pas tolérées de l’Association.

Denis St-Aubin, président Association des inspecteurs en bâtiment du Québec

Photo : Radio-Canada

Nous avons demandé à la direction de l’agence si elle approuvait le libellé de la clause.

« Proprio Direct n’a jamais donné aux courtiers immobiliers ni aux employés de l’agence des directives les autorisant ou les incitant à bannir, boycotter ou diffamer les services d’un professionnel. Par ailleurs, les courtiers Proprio Direct ne sont en aucun cas autorisés par l’agence à agir à l’encontre de la Loi sur le courtage immobilier, ses règlements, et la loi en général. »

— Une citation de Guylène Lominy, dirigeante, Proprio Direct

Une source nous confirme que le syndic de l’OACIQ enquête présentement sur la plainte de l’AIBQ. Advenant le cas où des infractions déontologiques sont commises, on va déposer une plainte disciplinaire. Puis ce sera au comité de discipline de se prononcer, affirme Caroline Champagne, vice-présidente de l’OACIQ.

Caroline Champagne, vice-présidente, Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec

Photo : Radio-Canada

Anastasia Luckenuik a quitté le Bas-Saint-Laurent et œuvre maintenant dans la région métropolitaine. Je suis partie parce que ma santé en dépendait. Ce n’est pas vrai que je suis une mauvaise inspectrice et c’est pas vrai que je vais fermer mon entreprise.

Le reportage de François Dallaire et de Nancy Lambert est diffusé à La facture le mardi à 19 h 30 et le samedi à 12 h 30 à ICI Télé.

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Les ventes de maisons ont reculé de 32 % à Montréal en février sur un an


Un total de 15 893 inscriptions étaient répertoriées dans le Grand Montréal en février, un nombre légèrement supérieur au niveau prépandémique.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

La Presse canadienne
Publié hier à 17 h 54

Les ventes de propriétés résidentielles dans la région de Montréal ont reculé le mois dernier à un seuil historique pour un mois de février, mais la majorité des maisons continuaient malgré tout à se négocier au prix affiché ou légèrement au-dessus, a indiqué lundi l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).

Un total de 2996 habitations ont changé de mains en février dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, comparativement à 4375 pendant le même mois l’an dernier, a précisé l’APCIQ.

Le nombre de propriétés inscrites à la vente a poursuivi sa progression en février, enregistrant une hausse de 64 % par rapport à l’an dernier. Un total de 15 893 inscriptions ont été répertoriées dans le Grand Montréal le mois dernier, un nombre légèrement supérieur au niveau prépandémique de février 2020, a souligné l’APCIQ.

Les prix médians des propriétés ont enregistré une nouvelle baisse par rapport à ceux de février 2022, en particulier dans la catégorie des petites propriétés à revenus (les plex, ces immeubles de deux à cinq logements), où ils ont reculé de 8 %. Du côté des maisons individuelles, ils ont cédé 6 %, tandis que ceux des copropriétés ont diminué de 4 %.

Par rapport au mois de janvier, les prix médians ont cependant augmenté de 3 % pour les copropriétés et pour les maisons unifamiliales. Cette croissance a atteint 5 % pour les plex.

Plus longtemps sur le marché

Par ailleurs, le ralentissement de l’activité transactionnelle sur le marché immobilier entraîne de plus longs délais de vente moyens pour toutes les catégories de logements. Il fallait en moyenne 82 jours pour vendre un plex le mois dernier, soit 27 jours de plus qu’en février l’an dernier.

Les propriétaires d’unifamiliales devaient patienter en moyenne 58 jours pour vendre leur propriété, soit 26 jours de plus qu’il y a un an, tandis que cette période s’est allongée de 19 jours pour les copropriétés pour atteindre 60 jours.

« Malgré l’allongement des délais de vente, la normalisation du processus transactionnel et le retour à des conditions de marché moins favorables aux vendeurs, la correction des prix tend pour le moment à marquer une pause. »

— Une citation de Charles Brant, directeur du service de l’analyse de marché de l’APCIQ

« Ceci est essentiellement lié au fait que ce sont surtout les propriétés les plus désirables et les moins nombreuses sur le marché qui trouvent preneur, a-t-il poursuivi. Ce constat n’est cependant pas le même pour les plex, plus exposés à la négociation, compte tenu des problèmes de coûts de rénovation et de rentabilité qui y sont rattachés dans un contexte de forte hausse des taux d’intérêt. »

L’activité transactionnelle a ralenti en février dans l’ensemble des grands secteurs de la région montréalaise. À Vaudreuil-Soulanges, le nombre de ventes a diminué de 39 %, tandis qu’il a reculé de 37 % sur l’île de Montréal.

Les ventes dans les autres régions, soit la Rive-Nord, la Rive-Sud, Saint-Jean-sur-Richelieu et Laval, ont enregistré des reculs de 26 % à 30 % en un an.

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J’assume que c’est le bon sujet pour cet article:

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Crise du logement QS veut rendre illégales les évictions au profit d’un Airbnb

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, demande au gouvernement Legault de procéder rapidement à une simple modification du Code civil qui interdirait les évictions pour fins de conversion en hébergement touristique.

(Montréal) Québec solidaire estime qu’il n’est plus tolérable de laisser des propriétaires évincer des locataires afin de convertir leurs logements en Airbnb, surtout en pleine crise du logement.

Publié à 11h43

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La Presse Canadienne

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, demande au gouvernement Legault de procéder rapidement à une simple modification du Code civil qui interdirait les évictions pour fins de conversion en hébergement touristique.

M. Nadeau-Dubois était notamment en compagnie, mercredi à Montréal, de deux locataires qui sont menacés d’éviction de logements qu’ils occupent, l’un depuis 25 ans, l’autre depuis 22 ans.

Québec solidaire fait valoir que le Québec a perdu 116 000 logements abordables, dont 90 000 à Montréal au cours des dernières années et, bien que ces pertes ne soient pas toutes attribuables à la conversion en hébergement touristique, celle-ci vient sérieusement aggraver l’actuelle crise du logement.

Gabriel Nadeau-Dubois souligne qu’il est inconcevable que ces évictions soient encore légales là où l’hébergement touristique est permis dans le contexte actuel, les locataires en question se retrouvant la plupart du temps dans l’incapacité de reloger dans un logement comparable au même prix.

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Communiqué de la Ville sur le projet-pilote pour accélérer le développement immobilier

Texte complet

Montréal présente son plan d’action pour accélérer le développement immobilier à Montréal

8 mars 2023

Montréal, le 8 mars 2023 -

Dans l’objectif d’accélérer le développement immobilier à Montréal, soutenir la vitalité économique de la métropole, simplifier les processus auprès des développeurs et offrir des quartiers dynamiques et complets à la population, la Ville de Montréal lance le plan d’action de la cellule facilitatrice immobilière dans quatre arrondissements, en plus du secteur Namur-Hippodrome.

Les actions prioritaires du plan, qui s’appliqueront à quelque 80 projets, ont été présentées au cours d’un déjeuner-causerie organisé par l’Institut du développement urbain (IDU). Le plan d’action est le fruit du travail de la cellule facilitatrice en développement immobilier, un comité-conseil formé en 2021 qui réunit l’écosystème économique de l’immobilier et la Ville de Montréal.

« Notre administration bâtit des ponts sans précédent avec les acteurs économiques afin de développer des solutions concrètes pour faciliter et accélérer un développement immobilier respectueux des communautés et de l’environnement à Montréal. Le plan d’action que nous présentons aujourd’hui a été élaboré conjointement avec les membres de la cellule facilitatrice. Il est une réponse directe aux défis qui freinent le développement à Montréal. Évidemment, la pénurie de main d’oeuvre et l’augmentation des coûts de construction et de financement sont des défis globaux sur lesquels la Ville a peu d’emprise, mais les actions que nous mettons en place dès aujourd’hui nous permettront d’offrir davantage de prévisibilité, de réduire les délais d’approbation des projets, de dénouer les situations problématiques, d’optimiser les processus consultatifs et d’insuffler un réflexe de qualité et d’efficacité dans la collaboration avec les promoteurs immobiliers. Tout comme l’élaboration de ce plan d’action, sa mise en œuvre sera suivie de près par nos partenaires communautaires et immobiliers membres de la cellule facilitatrice. C’est ensemble que nous poursuivrons notre mission commune d’offrir des milieux de vie complets, abordables et de grande qualité aux Montréalaises et aux Montréalais », a déclaré le responsable du développement économique et commercial, du savoir, de l’innovation et du design au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, Luc Rabouin.

« La Ville de Montréal démontre une volonté politique de travailler plus efficacement avec les acteurs du développement immobilier, tant du secteur communautaire que privé. Alors que des milliers de personnes et de familles peinent à trouver un logement adéquat et que le secteur de la construction montre des signes de ralentissement, le plan d’action lancé par la cellule facilitatrice ne peut que nous aider à avancer. L’heure est aux solutions et je salue les élus de la Ville pour cette initiative qui a exigé une bonne dose d’écoute et de remise en question. C’est la seule voie possible pour lever les obstacles et identifier les solutions qui vont nous permettre d’accélérer la cadence de livraison des projets immobiliers dont nous avons besoin à Montréal, » a déclaré Edith Cyr, directrice générale de Bâtir son quartier.

« Ce plan est le fruit de la collaboration entre le secteur immobilier, le milieu communautaire et les instances municipales. La cellule facilitatrice a déjà fait œuvre utile en identifiant des orientations claires pour répondre à la crise du logement : accélérer les processus de planification et d’approbation des projets immobiliers, tout en réduisant l’incertitude quant aux résultats de ces processus. Je tiens d’ailleurs à saluer l’ouverture de la Ville qui a saisi la main tendue par le milieu économique, de même que l’apport particulier de M. Luc Rabouin dans cet effort de concertation. En clarifiant les attentes et les rôles de chacun, nous optimisons les chances de réalisation de nouveaux projets au moment où la crise du logement exige une réponse énergique. Il s’agit d’un premier pas dans quatre arrondissements, qui nous permet d’espérer que ces actions seront implantées le plus rapidement possible dans tous les arrondissements de la Ville de Montréal », a déclaré Roger Plamondon, président du Groupe immobilier Broccolini.

Les quatre grands objectifs du plan d’action :

● Accélérer le processus d’autorisation des projets;

● Optimiser les processus de consultation des acteurs locaux et de participation citoyenne;

● Donner de la prévisibilité aux acteurs du développement immobilier;

● Offrir une expérience nettement améliorée aux porteurs de projets immobiliers.

Le plan d’action de la cellule facilitatrice en développement immobilier

Le travail collaboratif, enrichi par l’expertise interne de la Ville, touche la vision de développement, le parcours des projets, les instances de consultation et la communication.

Six actions prioritaires ont été identifiées dans le plan d’action :

  1. Simplifier les portes d’entrée : nommer une personne porteuse de projet unique dans chaque arrondissement visé;

  2. Viser la réduction des délais de planification et de développement des projets, grâce au comité d’accélération du développement immobilier (décisionnel) piloté par la direction générale et les directions d’arrondissement, qui fera le suivi des dossiers stratégiques;

  3. Donner une plus grande prévisibilité aux promoteurs grâce à des étapes et des échéanciers clairs, qui seront communiqués par le porteur de projets unique;

  4. Documenter les meilleures pratiques au sein de chaque instance consultative (ex. CCU, CJV et CPM), et les partager aux arrondissements. Mieux baliser les interventions de chacun et s’inspirer des bonnes pratiques de concertation éprouvées;

  5. Transformer la culture organisationnelle : voir les projets immobiliers comme un moyen incontournable pour bâtir des quartiers complets et inclusifs et contribuer au rayonnement et à la prospérité de la métropole;

  6. Démarrer la mise en œuvre du plan d’action dans quatre arrondissements et dans le territoire du futur écoquartier Namur-Hippodrome afin d’accélérer le processus d’autorisation des projets et d’offrir une expérience nettement améliorée aux porteurs de projets immobiliers. La réalisation de ces projets vise l’application de ces bonnes pratiques dans chaque arrondissement.

Le plan d’action de la cellule facilitatrice sera officiellement déposé au prochain conseil municipal. Apprenez-en davantage en cliquant ici.

Page informationnelle sur le site de la Ville

Texte complet

Des actions structurantes pour optimiser l’avancement des projets immobiliers

Mis à jour le 8 mars 2023
Temps de lecture : 2 min

Relié à

La Ville veut accélérer le développement immobilier et bâtir des quartiers complets et inclusifs. Pour aplanir les obstacles, elle a mis en place un comité-conseil, appelé Cellule facilitatrice, et déploie un projet pilote dans 4 arrondissements et sur le site du futur écoquartier Namur-Hippodrome.

Un dialogue constructif avec le milieu de l’immobilier

Les membres qui composent la Cellule facilitatrice, créée en 2021, jouent un rôle de premier plan dans l’industrie de l’immobilier. Ils partagent avec la Ville une même volonté d’améliorer l’accueil, l’accompagnement et la réalisation de projets de qualité, innovants, durables et ancrés dans leur milieu. Leurs travaux couvrent aussi bien la vision de développement et le parcours des projets que les instances de consultation et la communication.

Les membres de la Cellule

  • Yves Bellavance, coordonnateur, Coalition montréalaise des Tables de quartier
  • Jean-Francois Burdet, vice-président, Allied
  • Anne Cormier, professeure titulaire, Faculté de l’aménagement, Université de Montréal
  • Édith Cyr, directrice générale, Bâtir son quartier
  • Jean-Marc Fournier, président-directeur général, Institut de développement urbain du Québec (IDU)
  • Roger Plamondon, président, Groupe immobilier Broccolini
  • Martin Raymond, vice-président principal aux investissements, Fonds immobilier de solidarité FTQ
  • Nancy Shoiry, directrice générale, Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM)
  • Natalie Voland, présidente et cheffe de la vision, Gestion immobilière Quo Vadis

4 grands objectifs

Il ressort de l’exercice les objectifs suivants :

  1. Accélérer l’autorisation des projets
  2. Optimiser les processus de consultation et de participation citoyenne
  3. Donner davantage de prévisibilité aux actrices et acteurs du développement immobilier
  4. Offrir une expérience nettement améliorée aux porteuses et porteurs de projets

12 mois, 4 arrondissements pilotes, 1 écoquartier

Les travaux de la Cellule facilitatrice ont permis d’identifier des dizaines d’outils et de pistes de solution. Pendant 1 an, ceux-ci seront testés et affinés, à travers des projets concrets, dans les 4 arrondissements suivants :

  • LaSalle
  • Le Sud-Ouest
  • Rosemont–La Petite-Patrie
  • Ville-Marie

Aux projets des arrondissements pilotes s’ajoute la transformation de l’ancien hippodrome en écoquartier.

Les solutions gagnantes pourront ensuite être appliquées à l’ensemble des arrondissements.

80 projets d’envergure ciblés

Qu’ils soient résidentiels, industriels ou commerciaux, les projets soumis à l’approche pilote ont tous un caractère stratégique. Chaque projet comporte un certain degré de complexité et présente au moins une des caractéristiques suivantes :

  • projet de 10 millions $ et plus
  • projet de 3 millions $ et plus répondant à une priorité d’intervention ou de développement de la Ville
  • projet incluant des logements sociaux, abordables et familiaux

Les nouveaux projets déposés dans l’un des arrondissements pilotes qui répondent à ces critères seront automatiquement inclus dans l’exercice pilote.

La Ville vise à ce qu’environ 80 projets fassent partie de l’expérience, en plus de l’écoquartier Namur-Hippodrome.

Les grandes lignes du plan d’action

Entrevue à l’émission radio Le 15-18 avec le Luc Rabouin, maire du PMR, sur le sujet

Vision du développement immobilier de la Ville de Montréal : Luc Rabouin Rattrapage du mercredi 8 mars 2023 : L’égalité femmes-hommes, et l’endométriose

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