Les difficultés du marché des immeubles de bureaux ont continué de peser lourd dans le rendement global de la Caisse de dépôt et placement durant la première moitié de son exercice 2024.
Résumé
Bilan semestriel de la Caisse de dépôt L’immobilier toujours un boulet
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
La Caisse possède notamment Place Ville Marie, à Montréal
Les difficultés du marché des immeubles de bureaux ont continué de peser lourd dans le rendement global de la Caisse de dépôt et placement durant la première moitié de son exercice 2024.
Publié à 1h13 Mis à jour à 6h00
Martin Vallières La Presse
Par conséquent, le portefeuille immobilier de la Caisse, qui compte pour 11 % de tout son actif net, affiche un rendement négatif de 3,6 % durant les six premiers mois de l’année.
Et ce rendement négatif se situe encore sous le rendement légèrement négatif de 0,9 % de son indice de référence en immobilier.
« Les défis de l’industrie immobilière des dernières années se sont poursuivis au premier semestre, en raison notamment des difficultés du secteur des bureaux et de l’environnement de taux d’intérêt élevés qui pèse sur le coût de financement », indique la Caisse dans son rapport de mi-année 2024, divulgué mercredi.
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Le PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Charles Emond
L’immobilier est un secteur qui demeure en profonde transformation.
Charles Emond, PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec
« C’est le reflet entre autres des difficultés du secteur des bureaux. Depuis la pandémie, les habitudes de travail [au bureau et en télétravail] ont changé. Le secteur n’a pas repris son niveau d’avant la pandémie, notamment en Amérique du Nord. »
En revanche, Charles Emond a souligné que les changements apportés depuis quatre ans dans la gestion et la composition du portefeuille immobilier de la Caisse avaient « vraiment donné des résultats » en réduisant l’écart négatif de rendement par rapport à l’indice de référence.
« On a entrepris un “pivot” [en immobilier] depuis 2020. On a acheté plus dans [les secteurs de] la logistique et du résidentiel, qui sont porteurs en rendement, a expliqué le président de la Caisse.
« En contrepartie, on a baissé notre exposition [pondération] du côté des bureaux et des centres commerciaux, qui ont eu des vents de face durant et depuis la pandémie. »
Des « résultats »
Rendu à la mi-année 2024, on constate que « ces changements ont vraiment donné des résultats », selon Charles Emond.
« Notre écart [de rendement en immobilier] par rapport à l’indice de référence, sur cinq ans, s’est réduit de près de 300 points de base [3 points de pourcentage] en quatre ans. Donc, on est sur la bonne voie », a soutenu le président de la Caisse.
Mais pour la suite, a-t-il admis, « c’est important de rester actifs avec notre portefeuille en immobilier. Nous continuons de réviser ce qui fonctionne par rapport à ce qui doit être repensé afin de répondre aux besoins d’un marché qui est très différent de ce qu’il était il n’y a pas si longtemps ».
Par ailleurs, c’est aussi durant le premier semestre de 2024 que la Caisse a mis en œuvre la restructuration de ses filiales immobilières, Ivanhoé Cambridge et Otéra Capital, afin de les intégrer dans sa structure de gestion.
Selon la Caisse, cette intégration qui devrait se conclure en début d’année 2026 lui permettra de réaliser des économies annuelles d’environ 100 millions en frais de gestion et d’exploitation.
L’immobilier à la Caisse de dépôt
- 45,6 milliards en actif net
- 11 % du portefeuille global de la Caisse
- investis dans plus de 1500 immeubles
Au 31 décembre 2023, d’après les plus récents chiffres divulgués par la Caisse de dépôt