Revenu Québec donne une amende de 3000 $ à une entreprise pour ne pas avoir enlevé une enseigne alors que pendant des années où la loi rendaient obligatoires les panonceaux pour les hôtels, la compagnie Sonder ne s’y est jamais conformée, apparemment sans conséquences.
Aujourd’hui, tant pour les commerces que pour les résidences principales, l’affichage à la vue du public du certificat d’enregistrement CITQ est obligatoire avec des amendes de milliers de dollars prévues dans la loi, mais ne pas s’y conformer n’a pas l’air d’avoir de conséquences non plus. Par exemple, depuis plus d’un an d’exploitation, un établissement de 24 résidences de tourisme sur la rue St-Denis, à l’intersection de l’avenue du Mont-Royal, n’affiche pas son certificat, pas plus qu’une voisine dont la “résidence principale” sur une rue où les résidences de tourisme commerciales sont interdites, qui a franchi le cap des 100 clients (2 nuitées minimum par séjour) en un an. Depuis le printemps 2023, ces deux cas ont été maintes fois signalés à l’arrondissement Le Plateau Mont-Royal et Revenu Québec.
Si ce n’est pas l’application à géométrie variable de la loi, qu’est-ce que c’est ?
Résumé
Une amende de 3000 $ pour ne pas avoir enlevé une enseigne
L’entreprise Chalets du bout du monde doit payer une amende de 3000 $ pour ne pas avoir enlevé à temps ce panonceau touristique.
Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat
Martin Toulgoat (Consulter le profil)
Publié le 2 août à 5 h 00 HAE
Un propriétaire de chalets de Gaspé vient de recevoir une amende de 3000 $ de Revenu Québec pour ne pas avoir enlevé à temps un panonceau qui indique que son établissement est classé trois étoiles.
En septembre 2022, Tourisme Québec a décidé d’abandonner ce système de classification obligatoire qui était géré par la Corporation de l’industrie touristique du Québec.
Bobby Cotton reconnaît ne pas avoir respecté les délais, mais il dénonce le montant de l’amende.
C’est beaucoup, c’est beaucoup de sous, explique l’entrepreneur, qui a construit les Chalets du bout du monde il y a 15 ans, en forêt, avec une vue sur la baie de Gaspé.
Tourisme Québec donnait aux propriétaires d’hébergement touristique de la province jusqu’au 1er septembre 2023 pour enlever ces panonceaux. En plus d’indiquer le nombre d’étoiles des établissements, ils attestaient qu’ils étaient légaux et enregistrés.
Dans l’avis que M. Cotton a reçu, on indique qu’un inspecteur de Revenu Québec a vu le panonceau affiché le 12 octobre 2023, alors qu’il affirme l’avoir enlevé à la fin octobre.
3000 piasses, pour nous, ça représente actuellement, où on est rendus dans notre vieillissement d’entreprise, peut-être 10 % des bénéfices.
Une citation de Bobby Cotton, propriétaire, Chalets du bout du monde
Bobby Cotton est propriétaire des Chalets du bout du monde.
Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat
L’entrepreneur aurait accepté une amende de 200 $, mais avec ses revenus annuels, il estime cette sanction démesurée par rapport à ses revenus.
On fait de gros efforts pour se sortir la tête hors de l’eau, ce qui n’est pas simple en Gaspésie, on s’entend : la saison touristique n’est pas si longue, explique t-il. Alors, on trouve que c’est exagéré.
Excès de zèle, dénonce l’industrie
L’Association hôtellerie du Québec croit aussi que le montant de cette amende est beaucoup trop élevé, qu’un avertissement aurait suffi et que Revenu Québec devrait plutôt concentrer ses efforts pour sanctionner l’hébergement illégal.
Véronyque Tremblay, présidente-directrice générale de l’Association hôtellerie du Québec.
Photo : Radio-Canada
Écoutez, je pense qu’il faut “focusser” sur les bonnes affaires de la part des inspecteurs de Revenu Québec. L’objectif de la Loi sur l’hébergement touristique, la nouvelle loi, c’est de contrer l’hébergement illégal. Dans ce cas-ci, on ne parle pas d’un hébergement illégal.
Une citation de Véronyque Tremblay, présidente-directrice générale, Association hôtellerie du Québec
L’Association ajoute que d’autres propriétaires de chalets ailleurs au Québec auraient reçu le même constat d’infraction de la part de Revenu Québec.
Par courriel, Tourisme Québec répond que la Corporation touristique du Québec a informé les membres de l’industrie qu’ils avaient un an pour se conformer à la nouvelle réglementation.
Une amende de 3000 $ pour ne pas avoir enlevé une enseigne
L’entreprise Chalets du bout du monde doit payer une amende de 3000 $ pour ne pas avoir enlevé à temps ce panonceau touristique.