Gestion des matières résiduelles - Discussion générale

Discussion générale sur la gestion des matières résiduelles

Incluant les sujets connexes comme les centres de tri (matières recyclables), les sites de compostages, les sites d’enfouissement (déchets solides), les éco-centres, etc.

Reportage présenté au TJ 18h sur une machine “ultramoderne” afin de trier le verre, qui demeure toutefois inopérante (et en pièces détachées) au Centre de tri de Lachine… plus d’un an après son arrivée.

https://twitter.com/PatriceRoyTJ/status/1326303136970141696

3M de dollars laissés aux intempéries pendant 1an… à cause de cela 15 000 tonnes de verres redirigés au centre d’enfouissement… En espérant qu’elle est encore opérable et utilisable, car ça serait une honte d’avoir laisser ça pourrir dans un stationnement.

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https://twitter.com/PatriceRoyTJ/status/1369073488078725122

Le Québec pourrait-il connaître une crise des déchets?


Le site d’enfouissement de Sainte-Sophie, dans les Laurentides, où se retrouvent 17 % des déchets du Québec. |
PHOTO : RADIO-CANADA

Radio-Canada | 2021-03-08 | Mis à jour hier à 21 h 41

Le Québec se dirige-t-il vers une crise des déchets? On y recycle et on y composte plus qu’avant, mais c’est loin d’être suffisant. Les sites d’enfouissement, pas si nombreux, se remplissent vite.

Québec vient d’autoriser l’expansion du site d’enfouissement de Sainte-Sophie, dans les Laurentides, où se retrouvent 17 % des déchets du Québec.

La surface du site passera de l’équivalent de 285 terrains de football à 385.

Vers une crise des déchets? | Téléjournal Montréal

Dans moins de 20 ans, le site atteindra sa pleine capacité, avec 18 millions de tonnes supplémentaires de déchets prévues d’ici là.

Selon Recyc-Québec, la quantité d’ordures ménagères a diminué de 39 % de 2009 à 2019. Parallèlement, les déchets provenant des commerces, des institutions et des industries ont augmenté de 35 %.

Dans ce contexte, une commission du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) commence ses travaux cette semaine et proposera des orientations d’ici la fin de l’année.

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Un peu de faits divers ce matin, mais un important rappel de ne jamais jeter des piles au recyclage. Il faut plutôt les rapporter dans les Écocentres.

Matières recyclables Le centre de tri de Lachine paralysé par un incendie


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE | Le centre de tri de l’arrondissement de Lachine appartient à la Ville de Montréal, mais est exploité par l’entreprise privée Rebuts solides canadiens.

Le nouveau centre de tri des matières recyclables de Montréal est à l’arrêt depuis une semaine en raison d’un incendie causé par un objet qui n’aurait pas dû se retrouver dans un bac de récupération et qui a provoqué des dommages importants, a appris La Presse.

Publié le 18 novembre 2021 à 5h00 | JEAN-THOMAS LÉVEILLÉ | LA PRESSE

Le brasier a mobilisé quelque 70 pompiers pendant une bonne partie de la journée, jeudi dernier, dans ce bâtiment de l’arrondissement de Lachine inauguré en 2019, construit au coût de 45 millions de dollars.*

« À l’arrivée des pompiers, le bâtiment était complètement paqueté de fumée, une fumée noire, grasse. La visibilité était nulle », a raconté à La Presse le chef de section des relations avec les médias du Service de sécurité incendie de Montréal (SSIM), Alain Laplante, mercredi.

La présence de fosses dans le plancher de cet immense bâtiment de 7500 mètres carrés représentait un risque pour les sapeurs qui évoluaient à l’aveugle, ralentissant ainsi leur travail.

Les pompiers étaient incapables de voir leurs mains, ils sont allés à tâtons pour trouver le foyer d’incendie, ils ont utilisé des caméras thermiques.

Alain Laplante, du Service de sécurité incendie de Montréal

L’aide des ouvriers a été salutaire à cet égard, a souligné Alain Laplante.

Les pompiers ont ensuite dû démonter plusieurs pièces d’équipement, notamment un « convoyeur tunnel », pour que l’eau atteigne les flammes, a-t-il ajouté.

Il s’est écoulé près d’une dizaine d’heures entre l’appel au 911, à 11 h 39, et la fin de l’intervention, à 21 h 18.

« C’est une intervention qui a été extrêmement longue », affirme le porte-parole du SSIM, précisant qu’il a été « très difficile de faire sortir la fumée du bâtiment » après avoir éteint les flammes.


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
| L’incendie a causé des dommages somme toute modérés au bâtiment, mais il a lourdement endommagé l’équipement.

Causé par une pile

Le centre de tri de l’arrondissement de Lachine appartient à la Ville de Montréal, mais est exploité par l’entreprise privée Rebuts solides canadiens, dont la faillite avait fait couler beaucoup d’encre en février 2020 – l’entreprise a ensuite été rachetée par Ricova dans le processus de liquidation.

Lisez l’article du 3 février 2020

Le visionnement des « vidéos de suivi des procédés » a démontré que l’incendie avait été déclenché par une pile qui avait pris feu sur un convoyeur, a expliqué à La Presse l’ingénieur Arnaud Budka, directeur de la gestion des matières résiduelles à la Ville de Montréal.

Un employé a eu le temps de retirer la pile, mais un petit élément ayant pris feu a poursuivi sa route, explique-t-il.

Le problème, c’est que c’est arrivé jusqu’à la réserve de papier, [qui] est un élément assez central, car c’est de là que sortent les ballots.

Arnaud Budka, directeur de la gestion des matières résiduelles à la Ville de Montréal

Les piles sont un véritable fléau dans les centres de tri, où elles provoquent régulièrement des incendies.

« Ce genre d’incident montre bien l’importance de faire attention à ce qu’on met dans son bac de récupération », affirme Arnaud Budka.

Lourds dégâts

L’incendie a causé des dommages somme toute modérés au bâtiment, mais il a lourdement endommagé l’équipement, ce qui explique que les activités soient complètement à l’arrêt depuis le sinistre.

« Ce sont des câblages, des valves, des éléments hydrauliques » qui doivent être réparés par des entreprises spécialisées, explique Arnaud Budka, qui prévoit que les activités reprendront vendredi ou lundi.

Quel que soit le montant des dégâts, il n’en coûtera rien à la Ville, assure Arnaud Budka, expliquant que le contrat d’exploitation du centre de tri précise que la responsabilité de tout incident incombe à son exploitant, Ricova, ou à ses assureurs.

« L’arrêt [des activités] ne coûte rien non plus, puisqu’il est prévu qu’ils aient une solution de rechange », ajoute-t-il.

En l’occurrence, les quelque 80 camions qui déversent quotidiennement le contenu des bacs de récupération de 58 % des ménages de l’agglomération de Montréal doivent temporairement prendre le chemin du centre de tri du Complexe environnemental de Saint-Michel, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, également exploité par Ricova.

« Les activités de collectes se déroulent comme prévu », assure M. Budka.

L’entreprise Ricova n’a pas rappelé La Presse.

100 000 tonnes : quantité de matières recyclables traitées annuellement au centre de tri de Lachine

2100 tonnes : quantité de matières recyclables que le centre de tri de Lachine n’aura pu traiter durant l’interruption de service

Source : Ville de Montréal

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Ballots contaminés

Montréal refuse la clé de son nouveau centre de tri


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Centre de tri

Montréal refuse de prendre possession de son nouveau centre de tri de recyclage de Lachine, deux ans et demi après son inauguration, parce qu’il produit des ballots trop contaminés.

Publié à 7h00
PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD
LA PRESSE

Le papier qui sort de ces installations toutes neuves contient trop de déchets au goût de la Ville, qui refuse depuis 2019 le transfert de propriété et le versement du paiement final. Il est exploité par l’entreprise Ricova.

« On s’attend à un certain niveau de qualité des matières recyclables qui sortent du centre de tri. Le niveau de qualité attendu au niveau du contrat n’est pas encore totalement atteint », a indiqué mercredi Roger Lachance, directeur du Service de l’environnement de la Ville de Montréal. « C’est pour ça qu’on n’a pas fait la réception provisoire du centre de tri. »

« On utilise tous les leviers nécessaires, contractuellement parlant, pour faire évoluer les choses dans le bon sens », a-t-il ajouté.

En 2020, Le Journal de Montréal rapportait que les ballots produits par le centre de tri contenaient en moyenne de 10 à 20 % de déchets, alors que la norme nord-américaine est fixée à 3 %.

En novembre 2019, Valérie Plante avait inauguré les installations en vantant leur capacité « de produire des matières recyclables de qualité ». On ignorait à ce moment-là que Montréal n’avait pas encore pris possession du centre.

M. Lachance s’exprimait devant la Commission des finances de la Ville, qui passe en revue les services municipaux.

Une facture de 50 millions

En 2018, Montréal avait confié la conception et la construction d’un nouveau centre de tri à l’entreprise Rebuts solides canadiens (RSC) pour 50 millions. RSC devait aussi l’exploiter pendant cinq ans. L’entreprise a toutefois fait faillite en 2020, malgré le chèque de 30 millions reçu de Montréal pour tenter de la garder à flot. Son concurrent Ricova, déjà impliqué dans la collecte du recyclage et l’exportation de ballots de produits recyclables, a pris le relais.

Les nouvelles installations sont situées dans un parc industriel, près de l’intersection des autoroutes 13 et 20. Elles devaient soulager le centre de tri Saint-Michel, en fin de vie utile, en gérant des centaines de milliers de tonnes de produits recyclables par année. Le centre de tri Saint-Michel ne répond plus aux normes de l’industrie, notamment en matière de santé et sécurité du travail.

« Le contrat du centre de tri couvre les étapes de conception, construction, exploitation et entretien et contient diverses exigences, dont des critères de performances à atteindre pour la qualité des matières sortant du centre, a indiqué la Ville de Montréal par courriel. L’adjudicataire est responsable de l’ensemble des étapes du contrat. »

« Le centre opère au niveau de production prévu », a continué la Ville.

Alan DeSousa, élu d’opposition qui siège à la Commission des finances, a dénoncé mercredi le long délai entre inauguration et prise de possession : « C’est exagéré », a-t-il dit. « Le manque de qualité des matières qui en sortent est inacceptable. »

Mercredi, Ricova a refusé la demande d’entrevue de La Presse. L’entreprise a plaidé que son contrat avec la Ville de Montréal lui interdisait de s’adresser aux journalistes.

Ses installations de Lachine ont subi un grave incendie en novembre dernier. Une pile jetée dans un bac de recyclage (ce qui est interdit) a explosé dans le centre de tri, avant d’atteindre une importante réserve de papier. Les pompiers de Montréal ont dû combattre les flammes pendant une dizaine d’heures, évoluant dans une usine remplie de fumée épaisse.

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Dans un même ordre d’idée… :unamused:

Centre de tri de Lachine Des milliers de tonnes de recyclage aux poubelles


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE | L’exploitant du centre de tri de Lachine, Ricova, allègue que le matériel vendu par l’équipementier spécialisé Machinex est incapable de gérer adéquatement les sacs de plastique et s’arrête fréquemment.

Le tout nouveau centre de tri de Lachine envoie des milliers de tonnes de produits recyclables au dépotoir, depuis son inauguration en 2019, à cause de problèmes techniques avec sa machinerie, a appris La Presse.

Publié à 7h00 | PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD | LA PRESSE

Les rejets du centre – destinés à l’enfouissement – sont même composés en majorité de produits recyclables, selon un rapport d’expertise commandé par son exploitant.

Ricova, l’entreprise en question, blâme le fournisseur de la machinerie de tri pour ces problèmes et lui réclame maintenant 5,5 millions de dollars afin d’acheter du nouvel équipement. Dans une procédure judiciaire, Ricova allègue que le matériel vendu par l’équipementier spécialisé Machinex est incapable de gérer adéquatement les sacs de plastique et s’arrête fréquemment.

« Les équipements sont affectés de défauts importants », allègue Ricova devant la justice. La Ville de Montréal refuse d’ailleurs depuis deux ans et demi de prendre possession du centre de tri parce que ses performances sont trop basses.

Par exemple, le rejet du centre de tri qui prend la route du dépotoir « est constitué en moyenne de 60 % de matières qui sont recyclables (notamment 25 % de fibres et 26 % de plastiques) », selon un rapport de la firme spécialisée Novaxia, commandé par Ricova dans le cadre des procédures judiciaires.

Selon les calculs de La Presse à partir des données du rapport, ce sont plus de 5000 tonnes de matières recyclables qui ont pris le chemin de l’enfouissement entre août 2020 et mai 2021.

Le rapport décrit aussi comment les sacs de plastique s’infiltrent dans les ballots de papier ou d’emballages, faisant diminuer leur qualité et augmentant le risque qu’ils finissent aux poubelles.

Des sacs enterrés aussi

Par contre, certains produits recyclables bien triés finissent quand même au dépotoir, révèle le rapport. C’est notamment le cas de la grande majorité des centaines de tonnes de sacs et pellicules plastiques qui arrive au centre. « De 2019 à 2021, les débouchés pour les sacs et pellicules étaient presque inexistants, indique le rapport. Les quantités vendues demeurent marginales (79 tonnes d’août 2020 à mai 2021), et la balance des sacs et pellicules […] aboutissait ultimement en lieu d’enfouissement technique. »


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE | Mal triés, les sacs de plastique peuvent se retrouver dans les ballots de papier ou d’emballages.

Dans le dossier judiciaire, Machinex fait valoir que la matière qui entre dans le centre de tri de Lachine diffère de celle qu’on lui avait décrite au moment de passer la commande pour la machine, en 2017, d’où certains problèmes de performance. Elle compte davantage d’emballages et moins de papier journal que prévu. Ricova réplique qu’il s’agit d’une tendance de fond dans l’industrie que Machinex aurait dû prendre en compte.

Surtout, l’équipementier affirme ne pas avoir été complètement payé pour ses produits et assure travailler en continu pour tenter d’ajuster son équipement.

Ricova et Machinex n’ont pas voulu commenter publiquement le dossier en raison d’obligations contractuelles ou parce qu’il était judiciarisé.

Problèmes de qualité

Les graves problèmes du centre de tri de Lachine ont éclaté au grand jour mercredi dernier. Le directeur du Service de l’environnement de la Ville de Montréal a révélé devant des élus municipaux que la municipalité n’avait pas encore pris possession des installations, pourtant inaugurées en grande pompe en 2019, en raison de problèmes de performance.

« On s’attend à un certain niveau de qualité des matières recyclables qui sortent du centre de tri. Le niveau de qualité attendu au niveau du contrat n’est pas encore totalement atteint, indiquait le fonctionnaire Roger Lachance. C’est pour ça qu’on n’a pas fait la réception provisoire du centre de tri. »

L’installation est donc considérée comme « en période d’essai » depuis 2019. Le contrat d’exploitation, d’une durée de trois ans, ne débutera qu’une fois la clé acceptée par la Ville.

« On utilise tous les leviers nécessaires, contractuellement parlant, pour faire évoluer les choses dans le bon sens », a ajouté M. Lachance.

« Un geste de collaboration » de la Ville

L’automne dernier, Montréal est intervenu dans le conflit judiciaire qui implique notamment Ricova et Machinex. Dans sa requête, la Ville révèle qu’elle a payé Ricova comme si elle avait pris possession du centre, entre 2019 et mai 2021, « dans un geste de collaboration ». Elle a depuis cessé et menacé Ricova de poursuites si la situation ne s’améliore pas.

« À ce jour, malgré les fonds publics considérables investis [34,5 millions], malgré les ajustements apportés par Machinex et après presque deux ans d’activités, les équipements n’atteignent toujours pas les critères de performance », s’impatiente la Ville dans sa requête.

Le dossier est compliqué par le fait que l’entreprise qui a signé le contrat avec la Ville de Montréal, Rebuts solides canadiens (RSC), a fait faillite en 2020, malgré le chèque de 30 millions reçu de Montréal pour tenter de la garder à flot. Son concurrent Ricova, déjà impliqué dans la collecte du recyclage et l’exportation de ballots de produits recyclables, a pris le relais.

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Montréal a déclenché un audit sur Ricova


PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE | Ballots de papier accumulés à l’extérieur du centre de tri Saint-Michel, en janvier 2020

L’enquête a débuté avant même les révélations récentes sur les ballots de papier triés à Montréal

Publié à 6h00 | PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD | LA PRESSE

Montréal perd sa confiance envers l’entreprise qui jouit d’un quasi-monopole du recyclage sur son territoire, a affirmé la responsable de l’environnement de Valérie Plante après des révélations sur la destination du recyclage de la métropole.

L’élue Marie-Andrée Mauger a indiqué qu’une firme de consultants enquête depuis plusieurs mois sur le fonctionnement de Ricova pour le compte de la Ville.

« Notre relation de confiance avec cette entreprise est ébranlée », a dit Mme Mauger, en entrevue téléphonique. « Il y a un audit sur Ricova qui est en cours. »

Jeudi, Radio-Canada avait révélé que des ballots de papier triés à Montréal se retrouvaient dans des régions industrielles de l’Inde où des papetières sont en exploitation. Mais comme ils contiennent jusqu’à 25 % de contaminants, essentiellement du plastique, des montagnes de résidus canadiens jonchent les environs de ces usines.

Selon des résidants interviewés par la télévision publique, ce plastique serait illégalement utilisé comme combustible extrêmement polluant par des industriels et des entrepreneurs.

Radio-Canada a aussi révélé que le deuxième port européen, Anvers, renvoyait régulièrement des conteneurs de recyclage québécois vers le port de Montréal parce que les ballots sont contaminés bien au-delà de ce que prévoient les normes internationales.

« Les matières doivent être valorisées »

Marie-Andrée Mauger s’est dite troublée par ces informations. Elle a indiqué disposer de leviers limités pour empêcher qu’une partie du recyclage des Montréalais soit brûlée en Asie.

« De ce que je comprends, ce n’est pas conforme à la réglementation locale, a-t-elle dit. On va donner un coup de sonde à Ricova. »

Les traités internationaux ne permettent pas aux municipalités québécoises d’interdire l’exportation de leurs matières recyclables.


PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE | Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement à la Ville de Montréal

Le ballot, il est considéré comme un bien. À prix égal, il faut favoriser le marché local. Mais si un courtier à l’international offre un prix plus élevé, la Ville n’a pas de levier.

Marie-Andrée Mauger

Toutefois, « c’est vraiment mentionné au contrat que les matières doivent être valorisées », a-t-elle poursuivi. « Si ça sert de combustible, on ne les a pas valorisées. Il faut que Ricova fasse preuve de diligence pour s’assurer, jusqu’à la fin de la chaîne, que les matières sont bel et bien valorisées. »

Dans un courriel et un communiqué, Ricova a défendu sa façon de procéder. L’entreprise nie que ses ballots de papier peuvent contenir jusqu’à 25 % de matières intruses.

« Notre modèle d’affaires mise sur la qualité des matières triées et revendues », a indiqué par écrit Dominic Colubriale, grand patron de Ricova. « Nous sommes fiers de contribuer tous les jours à trouver des moyens de valoriser les matières mises au recyclage par les citoyens. »

« Nous rappelons que Ricova vient d’installer un cinquième lecteur optique au centre de tri de Saint-Michel, améliorant depuis 60 jours la qualité des extrants, a ajouté l’entreprise. Nous sommes confiants que d’autres bonnes nouvelles pourront être partagées au cours des prochains mois. »

« Apparence de conflit d’intérêts »

En 2020, Ricova a repris les contrats de l’entreprise RSC, alors en faillite. Depuis, elle exploite les deux centres de tri de Montréal (Lachine et Saint-Michel), en plus d’assurer la collecte dans plusieurs arrondissements. Mais Ricova est aussi un important exportateur de matières recyclables. Alors que les contrats conclus avec RSC présumaient que les ballots des centres de tri seraient achetés par un tiers, ce n’est plus le cas avec cette nouvelle entreprise intégrée. Et le prix d’achat des ballots – maintenant fixé par Ricova – est utilisé pour séparer les profits du recyclage avec la Ville de Montréal.

« Il y a une apparence de conflit d’intérêts, a dit Mme Mauger. La Ville de Montréal a mandaté la firme Deloitte, en 2021, pour mener un audit sur le processus de vente de Ricova. […] L’audit va nous permettre d’aller voir de quelle façon Ricova sollicite tous les marchés. »

« Ricova collabore en toute transparence avec la Ville de Montréal, tant sur les questions financières qu’opérationnelles », a répliqué l’entreprise.

« La Ville a accès à une grande quantité d’information et de données, qui peuvent lui permettre d’être rassurée quant aux prix qu’exerce Ricova dans la revente des matières triées et à valoriser, continue le courriel. Nous sommes entièrement disposés à partager toute information supplémentaire à cet effet. Nous rappelons d’ailleurs que, depuis que nous avons repris les opérations des centres de tri montréalais, Ricova a versé plus de 4,5 millions de dollars à la Ville, à titre de redevances sur les matières revendues, dont 3,5 millions de dollars en 2021. »

Ces sommes ne concernent que le centre de tri de Saint-Michel. Les profits issus du centre de tri de Lachine ne sont pas partagés parce que Montréal refuse d’en prendre possession depuis 2019 en raison de problèmes de performance.

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:roll_eyes:

La tarification des poubelles progresse autour de Montréal

L’idée de faire payer les résidants pour leurs poubelles fait du chemin dans l’île de Montréal : après Beaconsfield, Sainte-Anne-de-Bellevue s’engage sur cette voie.

[…]

La Ville de Montréal, pour sa part, a indiqué en 2020 qu’elle n’avait pas l’intention de tarifer les poubelles avant 2025.

Ouf… :sweat_smile:

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Voilà :point_down: : :angry:

https://twitter.com/B_Chapdelaine/status/1505975868241461254

Rapport du BIG à Montréal Ricova aurait trompé la Ville pour accaparer les revenus du recyclage


PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE | Les revenus de la vente de matières recyclables doivent être partagés avec la Ville, mais celle-ci n’a pas reçu sa juste part, selon le BIG.

L’entrepreneur qui détient le quasi-monopole du recyclage à Montréal a utilisé la tromperie pour vendre à l’étranger les matières récupérées dans la métropole, sans remettre sa juste part des revenus à la Ville, ce qui frustre potentiellement le trésor public de millions de dollars, selon une enquête du Bureau de l’inspecteur général (BIG).

21 mars 2022 | Publié à 14h25 | VINCENT LAROUCHE | LA PRESSE

Le rapport de l’inspectrice générale Brigitte Bishop déposé lundi au conseil municipal dénonce les « manœuvres dolosives » de l’entreprise Ricova et de ses sociétés liées, c’est-à-dire des façons de faire caractérisées par « des artifices, des ruses habiles ou grossières en vue de la tromperie ». Le système mis en place par l’entreprise à l’insu de l’administration de Valérie Plante « prive la Ville de Montréal de sommes considérables », selon le BIG.

Les faits mis à jour pendant l’enquête justifieraient de résilier immédiatement les contrats de Ricova, souligne le rapport, mais cela risquerait de provoquer des ruptures de service pour les citoyens. Le BIG recommande donc de mettre fin aux contrats « dès que possible ». L’organisme recommande aussi que Ricova et son dirigeant Dominic Colubriale soient bannis des contrats publics montréalais pour cinq ans, car à la lumière de leur façon de faire des affaires, « il est à craindre que le risque de récidive soit élevé́ ».

L’inspectrice générale annonce par ailleurs qu’elle va transmettre le dossier à l’Unité permanente anticorruption (UPAC) pour que celle-ci détermine si une enquête criminelle est de mise.


PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE | L’inspectrice générale Brigitte Bishop a transmis le dossier à la police.

Vendeurs en Colombie

En 2010, Ricova a repris les contrats de l’entreprise RSC, alors en faillite. Depuis, elle exploite les deux centres de tri de Montréal (Lachine et Saint-Michel), en plus d’assurer la collecte dans plusieurs arrondissements. La Ville paye Ricova pour assurer le tri des matières recyclables. Ensuite, le contrat prévoit que l’entreprise de Brossard partage avec l’administration municipale les revenus ou les pertes découlant de la vente de ces matières.

Or, le BIG dit avoir constaté que Services Ricova, qui opère les centres de tri, vend toutes les matières à un seul client, une société du même groupe baptisée Ricova International. Dominic Colubriale, qui a avoué aux enquêteurs contrôler les deux entreprises, se vendrait ainsi les matières à lui-même, à bon prix. C’est ce prix qui serait utilisé pour partager les revenus avec la Ville.

Les vendeurs de Ricova International, qui sont en grande partie installés en Colombie, trouvent ensuite des débouchés pour vendre les matières beaucoup plus cher, en Inde, au Canada ou ailleurs dans le monde, selon le rapport.

M. Colubriale aurait avoué aux enquêteurs du BIG qu’une tonne de matières recyclages vendue 100 $ à son entreprise Ricova International pouvait ensuite être revendue 200 $ sur le marché. Or, c’est le prix de 100 $ la tonne qui est déclaré à la Ville, selon le BIG. L’administration municipale n’aurait pas eu accès aux vrais chiffres de vente sur le marché commercial.

« L’enquête révèle que ce prix déclaré par Services Ricova inc. est systématiquement inférieur à celui que Ricova International inc. obtient en réalité des acheteurs des matières », précise le rapport. Après avoir déduit ses dépenses de fonctionnement, Ricova International se met de côté un profit de 20 $ la tonne, selon le BIG.

Des millions en jeu

Pour le seul contrat du centre de tri de Saint-Michel, entre août 2020 et juillet 2021, ce retranchement de 20 $ la tonne équivaut à plus d’un million de dollars qui ne sont pas déclarés à la Ville.

Au centre de tri de Lachine, un litige avec la Ville sur la performance du tri fait que les revenus des ventes de matières n’ont pas encore commencé à être partagés, mais l’arrangement serait le même, selon l’enquête.

Le BIG dit avoir découvert que même les matières recyclables qui doivent être vendues exclusivement à un acheteur spécifique au Québec, par exemple les dosettes de café rachetées par Nespresso et les canettes consignées reprises par l’entreprise Tomra, sont d’abord vendues à Ricova International, qui les revend ensuite avec un profit. La Ville, elle, reçoit seulement sa part de la première transaction.

Selon le rapport, la seule exception à ce manège est le verre, pour lequel il n’y a pas de débouché commercial pour l’instant, et qui finit donc au site d’enfouissement, même si les Montréalais prennent la peine de le mettre au recyclage.

Dans sa réplique aux constats du BIG, l’entreprise a dit que Ricova International achète les matières à Services Ricova inc à un prix au moins égal à celui du marché, et que la Ville n’est donc pas pénalisée. Elle affirme que Services Ricova ne serait pas capable d’obtenir le même prix que Ricova International sur le marché si elle essayait elle-même de vendre les matières. Le mois dernier, l’entreprise indiquait à La Presse avoir versé plus de 4,5 millions de dollars en redevances à la Ville, dont 3,5 millions en 2021.

Des arguments qui n’émeuvent pas l’inspectrice générale. Me Bishop souligne à quel point « le recyclage demeure un enjeu de société d’importance » et comment les agissements de Dominic Colubriale et ses entreprises ont « miné irrémédiablement » le lien de confiance qui les unissait à la Ville.

Inde et Panama

Récemment, un reportage de Radio-Canada a révélé que des ballots de papier de Ricova se retrouvaient dans des régions industrielles de l’Inde où des papetières sont en exploitation. Comme les ballots contenaient jusqu’à 25 % de contaminants, essentiellement du plastique, des montagnes de résidus canadiens jonchaient les environs des usines. Des résidents interviewés par la télévision publique affirmaient que ce plastique serait utilisé illégalement comme combustible extrêmement polluant dans certaines industries du coin.

La Presse a aussi dévoilé le mois dernier que Ricova se fait payer pour certains contrats à travers une filiale au Panama, un paradis fiscal

Le rapport annuel du BIG déposé en même temps que le rapport d’enquête souligne par ailleurs qu’avec son équipe de 31 personnes, l’organisme a ouvert 121 dossiers, rencontré 413 témoins et mené 56 opérations de surveillance l’an dernier.

EN SAVOIR PLUS

  • 156 000 tonnes

Quantité de matières recyclables collectées chaque année dans l’agglomération de Montréal.

BUREAU DE L’INSPECTEUR GÉNÉRAL (BIG)

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La saga se poursuit… :man_shrugging:

Recyclage Ricova menace de poursuivre la Ville de Montréal


PHOTO FRANCOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE | Dans son rapport, le BIG dénonçait le fait que Services Ricova, qui opère les centres de tri de Lachine et de Saint-Michel, vendait les matières recyclables ramassées à Montréal à Ricova International, une société du même groupe.

Le géant du recyclage Ricova menace la Ville de Montréal de poursuites judiciaires si elle tente de mettre fin à ses contrats municipaux montréalais, tel que l’a suggéré le Bureau de l’inspecteur général (BIG) dans un rapport dévoilé le mois dernier.

25 avril 2022 | Publié à 18h14 | ISABELLE DUCAS | LA PRESSE

Dans son rapport dévastateur, le BIG recommandait à la Ville de résilier « dès que possible » ses contrats avec Ricova, qui détient le quasi-monopole du recyclage à Montréal. Le BIG accusait l’entreprise d’avoir utilisé la tromperie pour vendre à l’étranger les matières récupérées dans la métropole, sans remettre sa juste part des revenus à la Ville, frustrant potentiellement le trésor public de millions de dollars.

L’organisme recommandait aussi que Ricova et son dirigeant Dominic Colubriale soient bannis des contrats publics montréalais pour cinq ans.

Mais Ricova contre-attaque. « S’il s’avérait que le conseil municipal de la Ville de Montréal donne suite aux recommandations [du BIG] ou à l’un ou l’autre des avis de l’Inspectrice générale contenus au rapport, les procédures judiciaires appropriées seraient alors intentées contre la Ville de Montréal », écrit l’avocate de l’entreprise, Me Julie Therrien, dans une mise en demeure transmise aux autorités municipales vendredi dernier.

Dans son rapport, le BIG dénonçait le fait que Services Ricova, qui opère les centres de tri de Lachine et de Saint-Michel, vendait les matières recyclables ramassées à Montréal à Ricova International, une société du même groupe. Dominic Colubriale contrôle les deux entreprises.

Ainsi, une tonne de matières recyclables vendue 100 $ à Ricova International pouvait ensuite être revendue 200 $ sur le marché. Or, c’est le prix de 100 $ la tonne qui est déclaré à la Ville, pour le versement des redevances qui lui reviennent.

Selon Ricova, rien dans les contrats signés avec la Ville ne prohibe cette façon de faire. L’entreprise fait valoir que Ricova International achetait déjà les matières recyclables qui sortaient des centres de tri montréalais quand ils étaient exploités par d’autres entreprises.

« Ricova n’a d’aucune façon manqué à ses obligations contractuelles. Le rapport du BIG renferme des faussetés, inexactitudes et omissions de nature à le vicier totalement », affirme Me Therrien dans la mise en demeure.

L’avocate soutient que l’arrivée de l’entreprise dans le marché de la collecte et du transport de matières résiduelles a fait baisser le prix des services à Montréal.

« Et maintenant, le BIG veut laisser croire que Ricova et M. Dominic Colubriale auraient voulu frustrer illégalement la Ville de Montréal de millions de dollars », déplore Me Therrien.

Elle met donc en demeure la Ville de « ne donner aucune suite au rapport du BIG ».

Ça ne va vraiment pas bien dans ce domaine

Matières recyclables : Le centre de tri Saint-Michel déborde encore


PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Le centre de tri du Complexe environnemental de Saint-Michel, à Montréal, lundi.

Les matières recyclables s’amoncellent à nouveau autour du centre de tri du Complexe environnemental de Saint-Michel, à Montréal.

Publié à 17h00
JEAN-THOMAS LÉVEILLÉ
LA PRESSE

« La matière est à l’extérieur, à la merci des intempéries », a constaté Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGÉD), vendredi.

Des camions déchargeaient le contenu des bacs de récupération des ménages montréalais directement à l’extérieur du bâtiment, a-t-il observé. « Ce n’est pas normal. »

Des ballots de matières triées sont aussi entreposés à l’extérieur, a constaté La Presse, lundi.

« C’est excessivement sale », lance Mario Laquerre, chargé de cours en gestion des matières résiduelles à l’Université de Sherbrooke, qui s’est aussi rendu sur place, vendredi. « Je n’ai jamais vu le site comme ça. »


PHOTO FOURNIE PAR LE FRONT COMMUN QUÉBÉCOIS POUR UNE GESTION ÉCOLOGIQUE DES DÉCHETS
Le centre de tri du Complexe environnemental de Saint-Michel, à Montréal, le 22 avril.

Celui qui est un habitué des lieux depuis près de 20 ans dit n’avoir observé que quatre employés affectés au prétri des matières, et aucun ailleurs.

« Ils font de la basse catégorie de matières », déplore-t-il, ajoutant avoir vu « plein de monde piquer des ballots, enlever les morceaux de plastique qui dépassent pour que ça passe à l’inspection. »

Par conséquent, la qualité des matières à recycler mises en ballot sera moindre, affirme Karel Ménard.

Ce sont encore des ballots qui vont être exportés, vendus très peu cher ou à perte. On est loin d’une sortie de crise des centres de tri à Montréal.

— Karel Ménard, Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets

Bris et manque de personnel

Il y a « un peu plus de matières que d’habitude » aux abords du centre de tri, mais « absolument aucun manque de trieurs », a déclaré à La Presse Stéphanie Dunglas, porte-parole de Ricova.

L’entreprise a repris la gestion du centre de tri du Complexe environnemental de Saint-Michel et de celui de Lachine après que l’entreprise Rebuts solides canadiens (RSC) se soit placée à l’abri de ses créanciers, en 2020.

Il s’agit d’une « situation particulière », affirme la Ville de Montréal, qui l’attribue à « des bris mécaniques et un manque de personnel pendant la longue fin de semaine du congé de Pâques », a indiqué un porte-parole, Guillaume Rivest.

En outre, l’entreprise responsable du transport des matières entreposées à l’extérieur n’a pas pu le faire selon « l’échéancier initialement prévu », mais « la situation devrait être réglée dès cette semaine, selon Ricova », précise-t-il.

Questionnée par La Presse, Ricova n’a pas indiqué si ces matières sont destinées au marché canadien ou à l’exportation.

Le problème est chronique, estime Karel Ménard, y voyant le signe qu’« on n’est pas capable de trier les matières qu’on reçoit, point final ».

Une situation similaire était notamment survenue en janvier 2020.

Les gens se donnent quand même de récupérer leurs matières recyclables toutes les semaines, mais si, en fin de compte, on n’est pas capable de répondre à leurs attentes, il va y en avoir qui vont décrocher.

— Karel Ménard, Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets

Ballots à l’extérieur à Lachine

Tant Ricova que la Ville de Montréal affirment que la situation au centre de tri du Complexe environnemental de Saint-Michel n’a pas de répercussion à celui de Lachine.

Les ballots de matières s’accumulent à l’extérieur là aussi, de même que certaines matières résiduelles en vrac, a constaté La Presse, mardi.


PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Le centre de tri des matières recyclables de Lachine, mardi.

« C’est un vieux truc de recycleur, dit Mario Laquerre. En mettant les ballots dehors, la pluie va les rendre plus pesants et ils vaudront plus, car ils sont vendus au poids. »

De grandes quantités de matières recyclables dispersées par le vent jonchent par ailleurs le terrain du centre de tri de Lachine et les terrains voisins.

L’accumulation de matières recyclables à l’extérieur des centres de tri de Saint-Michel et Lachine survient au moment où les relations sont très tendues entre l’administration Plante et Ricova.

L’entreprise a menacé lundi de poursuivre la Ville si cette dernière tente de mettre fin aux contrats qui les lient, comme le recommande le Bureau de l’inspecteur général (BIG) dans un rapport dévoilé le mois dernier.

EN SAVOIR PLUS

  • 42 %

Proportion des matières recyclables de l’agglomération de Montréal traitée au centre de tri du Complexe environnemental de Saint-Michel

SOURCE : VILLE DE MONTRÉAL

On parle de ‘‘un vieux truc de recycleurs’’ de mettre les déchets dehors ? Alors pourquoi est-ce que la ville n’obligerait pas que toutes les activités soient faites en intérieures et force les centres à avoir des airs couvertes. C’est fou le nombre de déchets qui peuvent s’envoler autour. Juste à voir les photos et c’est un désastres. À la ville on parle toujours d’urgence climatique, la gestion des déchets en est une urgence qui a un gros impact sur le climat.

La ville devrait commencée par donner des amendes aux recycleurs qui polluent.

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Malheureusement l’industrie du recyclage est complètement déficiente. Pas juste ici. La proportion de matières recyclées (surtout le plastique) est minime.

Montreal’s recycling program is in a dire state, but there are solutions

Experts say wider deposit system would ease burden, but waste reduction even better

Benjamin Shingler, Leah Hendry · CBC News · Posted: May 05, 2022 4:00 AM ET | Last Updated: 7 hours ago


Experts say a more widespread bottle deposit system, which could include machines like this seen in Oregon, would help ensure recyclable items actually get recycled. (Don Ryan/The Associated Press)

As soon as Stephanie Valenzuela walked through the doors at Montreal’s newest recycling centre in Lachine, she was greeted by the stink of garbage.

The environment critic for the opposition party Ensemble Montréal says she saw dirty diapers and discarded meat bones mixed among the cardboard, plastic and paper during a tour of the facility earlier this year.

The disarray confirmed a big problem for Valenzuela: Montreal’s recycling program is in an “alarming” state and needs to change.

“If we don’t do it now, I really believe that we’re going to go into a cycle that we can’t really get ourselves out of,” said Valenzuela, a city councillor in Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.

Ricova, which took over the sorting centre in 2020, has faced the brunt of the criticism for the contamination in material sorted for recycling at the plant, which makes it difficult to find a buyer.

Both of Montreal’s recycling plants — in Lachine and Saint-Michel — have struggled with high contamination levels, making it difficult to get top dollar and to ultimately recycle the items.

CBC was not given access to the Lachine sorting plant.

According to a recent presentation to city council, the level of contamination in sorted paper bales has hovered around 25 per cent at the two centres, although that level was cut to 15 per cent at Saint-Michel in January.

The improvement is likely due to new equipment Ricova installed last November.

At the more modern Lachine plant, Ricova has blamed faulty sorting equipment and filed a $5.5-million lawsuit last year against the manufacturer to buy new machinery. That case is still before the courts.

But experts say the sorting centres will never be able to reach the desired standard, regardless of the company managing the site, if Quebec’s approach to recycling doesn’t get a major overhaul.


Environment Minister Benoit Charette, seen here touring the Lachine recycling sorting centre in 2020, has been slow to implement an expanded deposit system. (Ivanoh Demers/Radio-Canada)

Flawed from the beginning

The contract for the $49-million Lachine plant was approved in 2017 under the administration of former mayor Denis Coderre.

When it opened in 2019, Valérie Plante, who became mayor the year before, billed it as a key part of her commitment to become a zero waste city by 2030.

“This will significantly improve the recycling of plastic and paper, which means that the quality, and therefore the value of the products will be improved,” Plante said at the time.

But that quality still isn’t where it’s supposed to be.

Under the current model, paper, plastic, glass and anything else incorrectly put into a recycling bin gets mixed together during collection — making contamination almost inevitabile.

Much of the glass collected through recycling is contaminated or broken during transport.

The fragments of glass are ground down and used as concrete filler on construction projects or spread as an aggregate at landfills in lieu of sand.


Quebec postponed an expansion of the deposit-return system for drink containers that was intended to streamline recycling and cut back on waste dumped in the province’s landfills. (Ivanoh Demers/Radio-Canada)

Maja Vodanovic, mayor for the borough of Lachine and a member of the city’s executive committee, said the plant built in her own borough would be more effective if the system was changed.

“It’s not the way it should work. We cannot put together glass, crush it with everything else, paper and all different types of plastic, especially soft plastic,” said Vodanovic, who sits on the National Zero Waste Council.

Vodanovic said a recycling program that focused on deposits, like the one being implemented in British Columbia, would be more effective. That province recently expanded its program to include milk cartons. Glass is also recycled separately.

“They just don’t mix it together from the start,” she said.

Vodanovic has been advocating for the federal government to implement a countrywide deposit system and put more responsibility on producers to reduce plastic waste.

Sorting at the source

In the meantime, a few simple changes could help reduce contamination, said Karel Ménard, executive director of the Quebec Coalition of Ecological Waste Management.

In Ottawa, residents are asked to put paper and cardboard out every other week. On the off-weeks, the city collects plastic, glass and metal. That way, contamination is minimized, said Ménard.

“In Quebec, we mix everything together and the sorting centres are just there to unmix the problem that was created at home,” he said.

“Twenty-five years ago there was separating in the curbside collection bin. But that implies we have to have trucks with a separation in the middle, and we have to have a sorting centre with different ways of sorting material.”


Cutting back on packaging on consumer items is an effective way to reduce waste production, experts say. (Paul Chiasson/The Canadian Press)

In European countries such as Germany it goes even further. Citizens are responsible for going through all their waste and separating it out into different bins and containers.

If the quality is improved, it could help create what is known as a circular economy.

Rather than shipping it abroad, there would be a market for this material locally.

“If the recycling is done at the other end of the planet, I think there is a problem,” Ménard said.

Slow to change

Quebec has a plan to expand its deposit program, but progress has been slow.

The province launched a pilot project in six communities last year, whereby people can deposit bottles ranging in size from 100 millilitres to two litres.

In January, Environment Minister Benoit Charette pushed back the plan to expand the deposit-return system for drink containers from the end of 2022 to the following year.

The plan will require merchants who sell these products to take them back and refund the deposit. Wine and spirit bottles will be worth 25 cents, while other bottles will be worth 10 cents.

Colleen Thorpe, executive director of Equiterre, offers some tips to consumers, but she says the provincial and federal government also need to put in place policies to reduce waste. 0:35

Colleen Thorpe, the executive director of Equiterre, said the deposit needs to be higher — like in a carbon tax — in order to change people’s behaviour and encourage people to recycle.

But her organization argues that, ultimately, the best way to reduce waste is to reduce packaging in the first place.

“For such a long time, we thought that recycling was the answer. We now know that recycling is not the answer, but the real answer is avoiding waste in the first place so that we don’t have to treat it and that it’s not lying in the landfill in someone else’s backyard,” she said.

“What we’d like to see is that the government impose more constraints and have multiple use bottles and that exists on the market right now, but it’s not widespread.”

As it stands, Valenzuela said greater public education is necessary.

“I think that we need to really focus on campaigns, on educating, sensitizing the population, on what truly belongs in our recycling bins.”

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On a pas bcp de ces usines au Québec. J’avais déjà vu un reportage sur la Norvège qui devait importer des déchets pour fournir leurs usines

Texte complet

65 M$ pour agrandir les installations de biométhanisation à Varennes


Des employés s’affairent autour d’un digesteur de l’usine de biométhanisation de la SEPECS, à Varennes, en Montérégie.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Radio-Canada
10 h 24 | Mis à jour à 13 h 05

Les ministres de l’Environnement du Canada et du Québec, Steven Guilbeault et Benoit Charette, ont annoncé lundi matin un financement conjoint de 65 millions de dollars pour agrandir les installations de biométhanisation appartenant à la Société d’économie mixte de l’est de la couronne sud (SEMECS), situées à Varennes, en Montérégie.

Le gouvernement fédéral contribue jusqu’à 25 200 000 $ pour l’agrandissement de l’usine de traitement. Le gouvernement provincial verse quant à lui 39 978 887 $, dont presque l’entièreté, 36 992 768 $, ira à l’agrandissement de l’usine de traitement. Les 2 986 119 $ restants iront à l’achat de bacs de collecte de matières organiques.

Grâce à ce projet, les municipalités environnantes pourront réduire une plus grande quantité de matières organiques de façon plus efficace et plus saine, s’est réjoui Steven Guilbeault. Cela favorise tant l’économie verte que le développement durable.

La biométhanisation est un procédé de traitement biologique des matières organiques résiduelles par fermentation en l’absence d’oxygène. Comme ce procédé produit un biogaz qui contient du méthane, ce dernier peut être utilisé comme source d’énergie, peut-on lire sur le site du gouvernement du Québec.

C’est donc une façon alternative de traiter les matières organiques – comme les restes de table, mais aussi le fumier, les boues de fosses septiques et les eaux usées –, plutôt que de les envoyer dans les sites d’enfouissement, une source importante des émissions de gaz à effet de serre, a expliqué le ministre Benoit Charette.

Cette méthode est différente du compostage par le fait que cette dernière se fait en présence d’oxygène.


La biométhanisation ressemble au compostage, mais fonctionne sans oxygène.
PHOTO : RADIO-CANADA

Les travaux, qui ont commencé à l’été 2020 et dont les coûts devraient monter à 100 millions de dollars, permettront d’augmenter la capacité de traitement par biométhanisation des installations existantes de la SEMECS, est-il écrit dans le communiqué.

La SEMECS a conclu une entente de 20 ans, renouvelable une fois, pour traiter les matières organiques résiduelles provenant des municipalités, des industries, des commerces et institutions (ICI) de l’agglomération de Longueuil. Celle-ci comprend la Ville de Longueuil et les municipalités de Boucherville, Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert.

Je tiens à remercier le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec, a d’ailleurs lancé la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, aussi présente lors de l’annonce.

Des ICI des MRC constituantes de la SEMECS (Vallée-du-Richelieu, Marguerite-D’Youville et Rouville) et d’autres ICI de l’agglomération de Montréal feront également traiter leurs matières organiques dans ces installations améliorées.


Les ministres de l’Environnement du Canada et du Québec, Steven Guilbeault et Benoit Charette, ainsi que la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, étaient visiblement heureux de faire cette annonce.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Les déchets, 5e source la plus importante de GES au Québec

« Les déchets – et on le perd souvent de vue – c’est une source importante de gaz à effet de serre (GES). En s’attaquant à cette valorisation de la matière, à ce potentiel qui est trop souvent inexploité, on aide non seulement à avoir un environnement immédiat qui est plus sain, mais on s’aide aussi au niveau de la lutte aux changements climatiques », a déclaré Benoit Charrette, qui participait à l’annonce.

Le secteur des déchets, en fait, est la cinquième plus importante source de GES au Québec.

L’agrandissement devrait permettre des réductions additionnelles d’émissions de gaz à effet de serre de 13 404 tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone par année. C’est l’équivalent de quelque 3850 voitures de moins sur les routes, peut-on lire dans le communiqué.

Il permettra aussi, après cinq ans d’exploitation, de traiter 85 000 tonnes de matières organiques de plus par année, provenant de quelque 220 000 foyers habités par près de 455 000 habitants. La capacité totale des installations de la SÉMECS passera alors à 120 000 tonnes par an.

La mairesse de Longueuil a ajouté que de la sensibilisation sera faite auprès de la population pour une meilleure utilisation du bac brun. L’éducation est la clé, a lancé Martin Damphousse, président de la SÉMECS, préfet de la MRC de Marguerite-D’Youville et maire de Varennes.

Derniers chiffres : la SÉMECS estime à 4,3 millions de mètres cubes de biogaz renvoyés dans le réseau d’Énergir, selon Martin Damphousse. Un des deux partenaires privés de la SÉMECS dans ce dossier, Greenshield Global, recevra pour sa part 1,4 million de mètres cube de gaz naturel pour son usine située tout près de celle de la SÉMECS dans le parc industriel de Varennes.

La nouvelle partie de l’usine devrait être exploitable d’ici 2023. L’agrandissement de l’usine, dont les travaux sont commencés depuis 2020, prévoit notamment l’ajout d’un nouveau déchiqueteur, de trois nouveaux digesteurs, d’équipements de traitement de l’air, de l’eau, des biogaz et du digestat ainsi que la mise en place d’une plateforme de transfert du gaz à Énergir.

La phase 2 se construit en ce moment, dans probablement une des périodes les plus complexes de construction du Québec : la rareté des emplois, la difficulté de faire venir la marchandise qui vient dans bien des cas d’Europe, a souligné Martin Damphousse. Mais imaginez-vous donc qu’on réussit haut la main en respectant nos budgets, a-t-il ajouté.

Avec les informations de La Presse canadienne

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Sur cette même nouvelle:

Rive-Sud de Montréal 100 millions pour traiter plus de matières organiques


PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE | Le projet d’agrandissement permettra notamment de traiter les matières organiques en provenance de l’agglomération de Longueuil et de ses 455 000 habitants. D’ici cinq ans, la SEMECS sera capable de traiter 120 000 tonnes de matières organiques annuellement.

Encore plus de matière organique pourra être traitée sur la Rive-Sud de Montréal avec l’agrandissement d’une importante usine de biométhanisation située à Varennes. Des travaux qui permettront aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 13 000 tonnes par année, soit l’équivalent d’un peu plus de 3800 voitures.

16 mai 2022 | Publié à 12h05 | ÉRIC-PIERRE CHAMPAGNE | LA PRESSE

Les gouvernements fédéral et provincial ont annoncé lundi un investissement d’un peu plus de 65 millions de dollars pour l’agrandissement des installations de la Société d’économie mixte de l’est de la couronne sud (SEMECS). Ce projet de 100 millions de dollars sera financé jusqu’à un maximum de 25,2 millions par le gouvernement fédéral et 40 millions provenant de Québec.

Le projet d’agrandissement permettra notamment de traiter les matières organiques en provenance de l’agglomération de Longueuil et de ses 455 000 habitants. D’ici cinq ans, la SEMECS sera capable de traiter 120 000 tonnes de matières organiques annuellement.

À sa pleine capacité, l’usine sera aussi en mesure de fournir à Énergir 4 millions de mètres cubes de biogaz issus du processus de biométhanisation des matières organiques.

Ce projet fait suite à une entente intervenue entre la SEMECS et les villes de l’agglomération de Longueuil pour traiter les matières organiques récupérées sur leurs territoires. La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a reconnu en conférence de presse qu’il y a encore « énormément de sensibilisation et de pédagogie à faire auprès des citoyens » à ce sujet. Elle a rappelé que la Ville a notamment fait passer la collecte des ordures aux deux semaines afin d’encourager les ménages à utiliser leur bac brun sur une base régulière. Les matières organiques, elles, sont recueillies chaque semaine.

Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charrette, a d’ailleurs rappelé que le Québec souhaite valoriser au moins 70 % de ses matières organiques d’ici 2030

L’enjeu est important, d’autant que le Québec fait face à une problématique pour l’enfouissement de ses déchets, particulièrement dans le Grand Montréal. Une meilleure performance en ce qui concerne la récupération et le traitement des matières organiques aiderait la province à améliorer son bilan.

Plus de 65 M$ pour agrandir les installations de biométhanisation de la SÉMECS

Portail Constructo | 17 mai 2022

Plus de 65 M$ pour agrandir les installations de biométhanisation de la SÉMECS. Crédit : MRCVR

Ce projet de la Société d’économie mixte de l’est de la couronne sud (SÉMECS) avoisinant les 100 M$ profitera d’un investissement gouvernemental conjoint maximal d’un peu plus de 65 M$.

Situées dans le parc industriel Novoparc de Varennes, les installations de biométhanisation bénéficieront de travaux permettant la mise en place d’une nouvelle aire de réception des matières organiques munie d’une fosse et de l’ajout de trois nouveaux digesteurs et d’équipements plus performants pour le traitement de l’air, de l’eau, du biogaz et du digestat.

Les sommes allouées serviront également à la mise en place d’une plateforme de transfert du gaz à Énergir et à l’ajout d’un nouveau déchiqueteur.

Le Gouvernement du Canada contribue jusqu’à 25 200 000 $ provenant du volet Infrastructure verte du Programme Investir dans le Canada (PIIC) pour l’agrandissement de l’usine de traitement.

Pour sa part, le Québec verse 39 978 887 $ provenant du Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage (PTMOBC). La contribution du Québec comprend une somme maximale de 36 992 768 $ pour l’agrandissement de l’usine de traitement et 2 986 119 $ pour l’achat de bacs de collecte des matières organiques.

Source : Infrastructure Canada

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Ricova prend enfin le bord, la Société Via prend le contrôle du recyclage du centre de tri de Lachine:

Article complet

Centre de tri de Lachine La collecte en péril, Montréal change de trieur

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Ballots de papier entreposés au centre de tri de Lachine, mardi

Après des mois de conflit, Montréal va résilier son principal contrat avec le recycleur Ricova, a appris La Presse. La goutte de trop : l’entreprise menace de fermer le plus gros centre de tri de l’île, au risque de forcer l’interruption de la collecte des bacs verts dans une grande partie de la métropole*.*

Publié à 5h00

Philippe Teisceira-Lessard

PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARDLA PRESSE

Ricova, qui possède jusqu’à aujourd’hui le quasi-monopole du recyclage à Montréal, affirme être à un point de rupture : elle est incapable d’écouler les ballots de carton qui s’empilent à la sortie de ses lignes de tri depuis plusieurs mois. Ils contiennent trop de déchets de plastique : jusqu’à 25 % de contamination, selon nos informations.

« Nous manquons de temps et nous devenons désespérés », a écrit Dominic Colubriale – grand patron de Ricova – dans une lettre du 6 septembre à la Ville dont nous avons obtenu copie. « À Lachine, nous avons de l’espace d’entreposage extérieur pour environ 4 jours après quoi nous devrons fermer l’usine. » « La même situation prévaudra à Saint-Michel [l’autre centre de tri de Montréal] en moins d’une semaine si des solutions ne sont pas trouvées », ajoute-t-il. Ricova ne le mentionne pas directement, mais de telles fermetures risqueraient d’entraîner l’interruption de la collecte de recyclage, puisque des camions de recyclage ne pourraient pas décharger.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Cour du centre de tri de Lachine

La Ville dit refuser d’être prise en otage par une entreprise. Ses avocats ont annoncé mardi matin à Ricova qu’elle se tournerait à court terme vers un nouvel opérateur pour son centre de tri de Lachine, a appris La Presse.

« Comme on était devant un bris de contrat imminent, ça nous a mis dans une position pour résilier le contrat », a indiqué une source à l’hôtel de ville de Montréal. Elle n’était pas autorisée à parler à visage découvert en raison des complications juridiques du dossier.

On ne peut pas accepter que les collectes cessent.

Une source à l’hôtel de ville de Montréal

Deux sources municipales confirment que le processus de résiliation a été entamé. Ricova conservera toutefois son contrat d’opération du centre de tri de Saint-Michel, ainsi que ses contrats de collecte du recyclage. En plus d’exploiter les deux centres de tri, l’entreprise est en effet responsable de ramasser les bacs verts dans plusieurs secteurs de l’île. « On a confiance que l’entreprise va assurer la meilleure transition possible », a affirmé cette même source.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Cour du centre de tri de Saint-Michel

Ricova n’a pas voulu commenter le dossier, mardi. L’entreprise a toutefois fait parvenir à La Presse une copie d’un ordre du jour pour une rencontre avec les autorités municipales tenue le 31 août dernier. Ricova y propose des solutions pour juguler la crise, notamment de déposer les ballots dans un entrepôt fourni par la Ville de Montréal ou encore d’« apporter temporairement tout le recyclage au site d’enfouissement ». Ricova demande aussi à Montréal de faire pression sur les autorités douanières fédérales afin qu’elles cessent de bloquer sa marchandise.

La Ville tente de vendre les ballots

La situation de Ricova s’est corsée depuis le printemps dernier. Les médias ont exposé des pratiques discutables de l’entreprise, dont l’envoi de ballots très contaminés vers l’Inde et l’utilisation d’une entreprise homonyme au Panamá.

Le Bureau de l’inspecteur-général (BIG) de Montréal l’a accusée d’avoir trompé la Ville en dissimulant des revenus à travers sa structure corporative. Son rapport aurait pu justifier la résiliation immédiate des contrats municipaux de Ricova, mais le comité exécutif de Montréal a préféré bannir l’entreprise de l’obtention de tout nouveau contrat pour une période de cinq ans. Ricova conteste le rapport devant les tribunaux.

Depuis ces revers, les autorités douanières canadiennes scrutent à la loupe les ballots de recyclage que Ricova tente d’exporter, selon la lettre de M. Colubriale.

Nous sommes devenus la cible de Douanes Canada. Les exigences demandées par Douanes Canada ne sont pas atteignables dans l’immédiat.

Dominic Colubriale, grand patron de Ricova, dans une lettre du 6 septembre à la Ville de Montréal

Quant au marché intérieur, les ballots de papier et de carton sont trop contaminés pour intéresser les sociétés papetières québécoises. Selon nos informations, la Ville a même contacté des entreprises comme Cascades et Kruger au nom de Ricova, dans les dernières semaines, afin de tenter de soulager les centres de tri d’un certain nombre de ballots de papier recyclé.

« Nous demeurons convaincus par expérience qu’il n’y a pas de marché interne pour les quantités que nous produisons », a écrit M. Colubriale.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Des bacs de recyclage comme on en voit partout à Montréal

Construit au coût de 45 millions par la Ville de Montréal, le centre de tri de Lachine a été inauguré en 2019 par la mairesse de Montréal. L’utilisation d’équipements modernes promettait de remplacer les installations vétustes desquelles la métropole dépendait afin d’améliorer la qualité du tri et donc la valeur des ballots. Les installations n’ont toutefois jamais atteint les performances prévues au contrat, et la Ville n’en a jamais pris formellement possession.

Sous contrat pour gérer l’établissement, Ricova blâme le fabricant de la machinerie de tri installée dans le centre de tri. Selon nos informations, la Ville estime que Ricova n’emploie pas assez de main-d’œuvre pour effectuer adéquatement le triage.

Un repreneur tout désigné

Selon nos informations, les avocats de la Ville de Montréal estiment qu’aucun nouvel appel d’offres n’est nécessaire pour remplacer Ricova au centre de tri de Lachine.

C’est qu’en 2020, un contrat avait été conclu entre Montréal et la Société Via pour exploiter ces installations. Via s’était toutefois fait damer le pion par Ricova pour des raisons légales liées à une reprise de faillite.

C’est donc Via qui reprendrait l’exploitation du centre de tri de Lachine. Il s’agit d’un organisme à but non lucratif visant l’intégration des personnes handicapées en milieu de travail. L’organisation exploite déjà quatre centres de tri dans la province : Lévis, Québec, Rivière-du-Loup et Saguenay. Lachine deviendrait sa plus grosse installation.

L’opposition à l’hôtel de ville de Montréal a dénoncé un énième « échec » dans la relation difficile entre la métropole et son principal recycleur.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Alan DeSousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent

« L’environnement semble être plus un slogan pour l’administration Plante qu’autre chose », a asséné Alan DeSousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent. « Ils ont démontré un manque flagrant de compétence dans ce dossier et un manque flagrant de transparence. »

À son avis, la mairesse Valérie Plante doit faire amende honorable et admettre les erreurs commises dans le dossier du recyclage.

« Il y a des milliers de Montréalais et de Montréalaises qui, de bonne foi, font leur recyclage et croient que ces matériaux vont être utilisés pour les bonnes raisons, a-t-il dit. L’administration doit publiquement offrir ses excuses pour son manque de rigueur, son manque de compétence dans ce dossier. L’administration doit être imputable pour ses gestes. »

2022, l’année pénible de Ricova

Depuis le début de l’année 2022, les tuiles s’accumulent pour Ricova et ses activités montréalaises. Rétrospective de cette année à oublier pour l’entreprise.

Janvier

Sans tambour ni trompette, la Ville révèle qu’elle n’a jamais pris possession de son centre de tri de Lachine – inauguré en 2019 – en raison de problèmes de performance. Des rapports d’experts révèlent que des milliers de tonnes de recyclage prennent le chemin du dépotoir.

Février

L’émission Enquête révèle que des ballots de papier triés à Montréal se retrouvent dans des régions industrielles de l’Inde, où ils sont retriés. Le plastique y est mal géré, parfois même brûlé dans des fours artisanaux. Le même mois, La Presse révèle qu’une poursuite allègue que Ricova fait passer certaines de ses transactions par une filiale au Panamá.

Mars

Le Bureau de l’inspecteur général (BIG) de Montréal rend public un rapport dans lequel il accuse Ricova de dissimuler des revenus du recyclage dans sa structure corporative. La Ville aurait ainsi perdu des sommes importantes en partage des profits liés à la revente des ballots. L’entreprise nie et réplique par une poursuite.

Mai

Le comité exécutif de la Ville de Montréal bannit Ricova de l’obtention de tout futur contrat jusqu’en 2027. Les contrats en cours demeurent toutefois valides.

EN SAVOIR PLUS

  • 58 %
    Proportion du recyclage de l’agglomération de Montréal qui devrait, à terme, aboutir au centre de tri de Lachine, qui a une capacité de traiter 100 000 tonnes de matière par année.

SOURCE : VILLE DE MONTRÉAL

2019
Inauguration en grande pompe du centre de tri de Lachine, qui devait régler les problèmes de tri du recyclage montréalais. La Ville de Montréal a toujours refusé d’en prendre formellement possession en raison de problèmes de performance.

  • Plus de 5000 tonnes
    Quantité de matières recyclables qui ont pris le chemin de l’enfouissement en dix mois au centre de tri de Lachine en raison du mauvais tri, selon un rapport d’expert dévoilé par La Presse en début d’année.

SOURCE : DOSSIER JUDICIAIRE RICOVA C. MACHINEX

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Nombre de centres de tris gérés par Ricova en date d’aujourd’hui. En plus du centre de Lachine et de Saint-Michel, Ricova exploite aussi des installations à Châteauguay et au New Jersey.

SOURCE : SITE WEB DE RICOVA

Centre de tri de Lachine | Via confiant d’améliorer le tri du recyclage


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
La cour du centre de tri de recyclage de Lachine est remplie de ballots de papier difficiles à vendre.

La société Via, qui pourrait prendre en charge le centre de recyclage de Lachine, s’est dite confiante de pouvoir mieux trier le bac vert des Montréalais, jeudi.

Publié à 14h38
Philippe Teisceira-Lessard
LA PRESSE

Le grand patron de l’organisme à but non lucratif a affirmé qu’il entrevoyait une transition de « quelques semaines à quelques mois » pour prendre possession du centre de tri, une fois reçu le feu vert final de la Ville de Montréal.

« Notre philosophie, c’est de miser sur la qualité du tri des matières recyclables », a dit Jean-Sébastien Daigle en entrevue téléphonique. « On se dit qu’en ayant une super bonne qualité, on va être capables de vendre nos matières beau temps, mauvais temps. Ça amène une stabilité. »

Cette installation se retrouve à un point de rupture depuis quelques semaines, puisque son exploitant actuel – Ricova – est devenu incapable d’écouler les ballots de matières recyclables qui s’accumulent sur son terrain. La qualité de ces ballots est très faible, ce qui nuit aux ventes de l’entreprise sur le marché domestique. Par ailleurs, Ricova se dit victime d’un excès de zèle de la part des autorités douanières canadiennes, qui bloqueraient ses exportations.

La situation est si critique que Ricova a menacé, le 6 septembre dernier, de cesser ses opérations au centre de tri de Lachine. Une telle décision aurait complètement désorganisé la collecte du recyclage dans la métropole.

La Ville a informé Ricova cette semaine de sa volonté de résilier son contrat.

« On doit toujours investir »

La société Via, un organisme d’intégration en emploi des personnes handicapées, avait remporté le contrat d’exploitation du centre de tri de Lachine en 2020. Elle s’était toutefois fait damer le pion par Ricova, qui avait repris la faillite de l’exploitant précédent.

Elle a été contactée récemment par la Ville de Montréal afin de sonder son intérêt à réactiver le contrat en dormance, beaucoup plus onéreux pour le trésor public que celui de Ricova.

« Nous on a signifié notre intérêt à la Ville. Je pense que du côté de la Ville, il reste des étapes. Il y a des décisions qui doivent se prendre. Nous on est en attente de ce côté-là », a dit Jean-Sébastien Daigle. « La première des choses, ça va être d’aller visiter et de faire l’état de la situation. »

M. Daigle se dit conscient que Ricova pointe du doigt la qualité de la machinerie installée au centre de tri de Lachine pour expliquer la contamination importante de ses ballots de papier.

Le grand patron de Via affirme être prêt à solutionner les problèmes d’équipement qui pourraient émerger. « C’est sûr et certain qu’on doit toujours investir. On investit chaque année dans nos quatre centres. […] À Montréal, dépendamment de la qualité du tri qui sort, les investissements devront être plus ou moins importants. »

Quant à la quarantaine d’employés qui œuvrent actuellement à Lachine, M. Daigle a affirmé qu’il ne connaissait pas encore leur statut d’emploi exact. « Notre philosophie, c’est sûr que c’est de garder les employés déjà en place, de ne pas faire de coupures d’emplois », a-t-il toutefois ajouté.

Reportage au Téléjournal 18h

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