Densité ne signifie pas nécessairement hauteur. C’est une fausse association causale qui ne tient aucunement la route en planification urbaine. Et surtout, densité devrait avant tout venir avec confort, non hauteur, car la densité en elle-même est un concept beaucoup puissant dans l’imaginaire collectif lorsque considéré sous son angle subjectif (ressenti) plutôt qu’objectif (chiffré), et rebute la plupart des gens car elle est synonyme de promiscuité et d’étouffement.
Alors il va falloir un jour qu’on arrête de lier automatiquement densité et hauteur, car les seules personnes que ça convainc ce sont les fanatiques de gratte-ciels, les mégalomanes et les promoteurs immobiliers.
Anyway, comme dans tout, on ne devrait pas viser le maximum. On devrait viser l’optimum. Ça signifie qu’une trop grande densité n’est pas plus souhaitable qu’une trop faible densité. En outre, Montréal est déjà une ville réputée pour avoir une densité élevée pour le contexte nord-américain. Biensur, malgré ce constat, nous pouvons viser à augmenter le chiffre, mais en faire un argument central pour justifier un hypothétique ‘besoin’ de hautes tours n’a aucune logique, ni urbanistique, ni mathématique. Le quartier le plus dense de Montréal, c’est le Plateau, pas Ville-Marie. C’est une question d’optimisation du territoire et de typologie, puisque malgré sa très haute densité ET sa faible hauteur, le Plateau demeure un quartier hautement désirable et désiré, confortable et vert.
Le problème de la densité dans la région métropolitaine se situe dans le tissus trop peu dense des banlieues et dans l’étalement urbain, et la solution à ce problème ne passe pas du tout dans l’ajout de bâtiments de grande hauteur au centre-ville. Croire que l’un peut moindrement aider à contrer l’autre est absolument farfelu.
Donc Mme Vincent nous sort du baratin de promoteur immobilier pur et dur en affirmant que la hauteur est synonyme d’ambition, de ville verte et inclusive. Il y a un univers de variables plus importantes à considérer. Mais je reconnais ici qu’elle joue son rôle de promotrice immobilière, et voilà. Rien de nouveau sous le soleil. Et rien de quoi lui en vouloir. Et rien qui ne diminue non plus l’intérêt que j’ai pour ce projet qui semble véritablement être un bon projet.