Espaces piétonniers

Montréal fait des petits ailleurs au Canada

Rues piétonnes : des conseillers municipaux d’Ottawa veulent suivre l’exemple de Montréal

La rue Wellington à Ottawa, en été.
La rue Wellington a été fermée aux voitures pendant plus d’un an. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / MICHEL ASPIROT

Radio-Canada
Publié à 7 h 38 HAE

Les efforts déployés par Montréal pour dynamiser les rues commerciales achalandées en les fermant aux voitures inspirent certains conseillers municipaux d’Ottawa qui se demandent si l’expérience pourrait fonctionner dans la capitale nationale.

Le conseiller municipal de Knoxdale-Merivale, Sean Devine, a contacté ses collègues du centre-ville pour discuter du moment et de l’endroit où cela pourrait se faire.

J’aimerais m’engager à ce qu’une sorte de projet pilote soit mis en œuvre au cours de mon mandat, a-t-il déclaré lors d’une entrevue le mois dernier.

Montréal a coupé la circulation automobile sur dix rues, dont des artères populaires comme la rue Wellington et l’avenue du Mont-Royal, les réservant aux piétons et aux transports actifs pendant les mois chauds. M. Devine y voit une transformation de l’espace public qui attire des foules pour revitaliser les commerces locaux.

Mais alors que le débat acrimonieux sur la fermeture par la Commission de la capitale nationale d’un petit tronçon de la promenade Reine-Élizabeth s’éternise, il admet qu’Ottawa pourrait être plus difficile à vendre.

Il est clair que l’enthousiasme et la perception de ce genre de choses sont différents à Ottawa. Je sais que ce n’est pas le genre de choses que je peux réaliser en claquant des doigts , a-t-il commenté.

Des personnes qui marchent dans une rue piétonne.
Un tronçon de l’avenue du Mont-Royal, l’une des dix rues de Montréal qui ont été transformées en zone piétonne cet été. (Photo d’archives)
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / RYAN REMIORZ

Un calendrier rapide qui suscite le scepticisme

M. Devine envisage de créer ces rues piétonnes dans des quartiers comme Wellington ouest, Somerset, Elgin et la rue Bank.

Il propose également la mise sur pied d’un projet pilote dès l’été prochain. Bien qu’il ait obtenu le soutien de principe des conseillers du centre-ville, il s’est également heurté à un certain scepticisme quant à son calendrier.

La conseillère municipale de Somerset, Ariel Troster, a déclaré qu’elle aimait l’approche de Montréal en matière de rues piétonnes. Elle a visité la ville au début du mois. Dans un flot de messages sur les médias sociaux, elle s’est extasiée sur ce qu’elle y a vu. Tant d’inspiration à rapporter à Ottawa, avait-elle écrit.

Mais elle craint que l’initiative de M. Devine n’ait été précipitée, alors qu’Ottawa s’attaque à des problèmes de transport urgents tels que la débâcle du train léger et la sécurité des cyclistes, ainsi que des crises liées au logement et aux sans-abri.

Elle a déclaré que ces questions brûlantes devaient être réglées avant de passer à ce qu’elle appelle les grandes expériences urbaines.

En ce qui concerne un projet pilote pour l’été prochain, je ne sais pas si nous en sommes déjà là. C’est très bien en théorie. En pratique, nous devons vraiment impliquer la communauté, a-t-elle commenté.

Une entreprise du Somerset plus que ravie de l’idée

Au moins quelques entreprises du centre-ville ont déjà adhéré à l’idée. Ivan Gedz est le propriétaire du bar Union Local 613. Il est aussi à la tête de la Zone d’amélioration commerciale d’Ottawa (ZAC) Somerset Village, qui représente des commerces situés entre les rues Bank et O’Connor.

Selon lui, la piétonnisation bénéficie d’un large soutien dans cette zone.

Les entreprises de notre rue en seraient ravies, a-t-il affirmé.

Cette partie de la rue Somerset est actuellement fermée à la circulation du jeudi au dimanche, ce qui laisse plus de place aux terrasses et aux gens. Mais M. Gedz souhaite que cela se produise sept jours sur sept.

Nous pouvons voir à Montréal à quel point cela fonctionne bien. Ce n’est pas seulement pour les restaurants et les boîtes de nuit. Il s’agit de permettre aux gens de marcher, de vivre dans leur ville et d’en profiter, a-t-il continué.

Le démantèlement répété des terrasses après chaque week-end représente une énorme quantité de travail, a-t-il ajouté. Selon lui, un programme plus permanent faciliterait la transformation de la rue Somerset en un espace public dynamique.

Nous serions en mesure d’embellir davantage la rue, d’y installer des lumières comme on en voit dans de nombreux endroits à Montréal. Nous pourrions installer une scène, une foire artisanale communautaire, les possibilités sont infinies, a-t-il suggéré.

À la question de savoir quand cela devrait se produire, M. Gedz n’a pas hésité : demain.

Les opposants sont à contre-courant, selon M. Devine

Pour le conseiller du quartier de la Capitale, Shawn Menard, l’exemple de Montréal est évidemment quelque chose qu’il aimerait voir Ottawa expérimenter.

Cependant, il pense qu’il pourrait y avoir de vives contestations.

Il y a beaucoup de gens dans cette ville qui détestent qu’on leur enlève de l’espace pour conduire, alors c’est une bataille difficile à mener. Il n’est pas facile d’opérer ce genre de changement, a-t-il expliqué.

Il propose, par conséquent, d’avancer par petites étapes, en incluant éventuellement une piétonnisation plus importante le week-end dans son propre quartier. M. Menard pense qu’il serait judicieux de fermer la circulation dans Lansdowne.

J’espère que nous pourrons avoir des discussions plus approfondies à Ottawa sur la piétonnisation, tout comme Montréal l’a fait, mais les politiques à Ottawa sont différentes. Je pense que c’est plus difficile à vendre [l’idée à Ottawa], mais j’ai bon espoir, a-t-il ajouté.

M. Devine reconnaît que son projet pilote pour 2024 est peut-être trop optimiste, mais il pense avoir la force de l’urbanisme contemporain de son côté.

Je ne vois personne dire qu’il faut faciliter la circulation des voitures et la fluidité du trafic, a-t-il déclaré en se référant à l’avis des experts.

Ceux qui expriment des inquiétudes quant à l’entrave à la circulation des véhicules, je pense qu’ils vont à contre-courant.

Avec les informations d’ Arthur White-Crummey de CBC News

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Québec injecte 180 millions $ de plus pour améliorer la sécurité routière

Geneviève Guilbault s'adresse aux journalistes.
La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a annonce un plan d’action de cinq ans pour renforcer, entre autres, la sécurité des usagers vulnérables aux abords des écoles, des chantiers et sur les routes en général.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Stéphane Bordeleau
Publié à 11 h 33 HAE
Mis à jour à 11 h 47 HAE

La ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, annonce un plan d’action de 180 millions de dollars pour renforcer la sécurité routière, en particulier celle des écoliers, des piétons, des cyclistes et des travailleurs routiers.

Accompagnée de son collègue ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, Mme Guilbault a présenté un train de mesures destinées à endiguer l’augmentation notable des décès, des blessures et des accidents sur le réseau routier québécois ces dernières années.

Le Plan d’action en sécurité routière 2023-2028 de la ministre s’inspire de la Vision Zéro, une stratégie suédoise qui a pour objectif constant de réduire à zéro le nombre de morts et de blessés sur les routes.

Depuis 1997 [le concept Vision Zéro] a été introduit en Suède. Il repose essentiellement sur le principe que le seul nombre acceptable de décès ou de blessures c’est zéro.

Une citation de Geneviève Guilbault, ministre des Transports du Québec

Pour s’approcher le plus possible de cet objectif, la ministre des Transports propose 27 mesures qui impliqueront notamment davantage les municipalités, qui disposeront de 68 millions de dollars de plus pour la construction d’aménagements sécuritaires pour les piétons et les cyclistes.

Une attention particulière est aussi portée à la sécurité routière aux abords des écoles où les limites de vitesse permises passeront à 30 km/h partout au Québec, sauf exception.

Les amendes et les points d’inaptitudes liés aux infractions touchant les zones scolaires, les chantiers et les usagers vulnérables (cyclistes et piétons) seront aussi augmentés.

Les villes se verront aussi accorder le droit d’utiliser des radars photo pour renforcer la sécurité autour des zones scolaires et des chantiers.

On compte aussi mieux encadrer l’utilisation des petits véhicules personnels comme les trottinettes électriques et autres dispositifs du genre.

Principales mesures du Plan d’action en sécurité routière 2023-2028

  • Réduction de la vitesse maximale à 30 km/h dans toutes les zones scolaires, sauf exception.
  • Versement de 68 millions de dollars de plus aux municipalités (pour un total de 140 millions de dollars) pour la réalisation d’aménagements sécuritaires pour les piétons et cyclistes.
  • Installation de radars photo dans les zones scolaires et aux abords des chantiers routiers en rendant ces appareils disponibles pour les municipalités.
  • Utilisation augmentée des barrières automatiques pour les travaux routiers.
  • Révision à la hausse des amendes et points d’inaptitude pour certaines infractions commises envers les usagers vulnérables, notamment les piétons et les travailleurs routiers.
  • Mise en place d’un nouvel encadrement concernant les appareils de transport personnel motorisés (trottinettes électriques, gyroroues, etc.).
  • Essai de nouvelles technologies de signalisation et de surveillance et de technologies de réduction des risques de collision impliquant des véhicules lourds.
  • Révision en continu des cours de conduite et formation de base obligatoire pour pouvoir conduire un véhicule lourd au Québec.

Consulter le Plan d’action en sécurité routière 2023-2028 (Nouvelle fenêtre)

Le pire bilan routier en 10 ans

Une voiture accidentée.
Le nombre de morts sur les routes du Québec a bondi de 45 en 2022, par rapport au bilan de 2021.
PHOTO : RADIO-CANADA / MATHIEU WAGNER

Ce coup de barre de Québec en matière de sécurité routière était très attendu dans la mesure où le bilan routier ne cesse de s’aggraver ces dernières années au Québec. À un point tel qu’en 2022, la province a enregistré son pire bilan routier en une décennie.

En 2022, la SAAQ a recensé 392 décès sur les routes du Québec, soit 45 de plus qu’en 2021. Une hausse de 13,2 % par rapport à la moyenne des pertes de vie de 2017 à 2021.

Plus préoccupant encore, le nombre de piétons tués l’an dernier sur les routes du Québec a bondi de 22,7 % comparativement à la moyenne de 2017-2021, pour atteindre 79. Il s’agit du pire bilan routier des quinze dernières années, dénonce l’organisme Piétons Québec.

Les accidents mortels impliquant des motocyclistes et des véhicules lourds ont aussi sensiblement augmenté en 2022, affichant des augmentations respectives de 10,1 % et 17,3 %, comparativement à la moyenne 2017-2022.

Plus de détails suivront…


Le MTMD va enfin revoir le fameux Tome V (Actuellement, les ingénieurs ne signent pas les plans d’aménagement s’ils ne respectent pas les directives du Tome V). Avant, les élus municipaux pouvaient demander l’installation de panneaux d’arrêt au nom de la sécurité routière sans égards aux directives du Tome V, mais ce n’était plus possible depuis 2 ou 3 ans.


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Entrevue avec la ministre au Téléjournal 18h

Et à 24.60

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Petit spécial Section commentaire de radio-canada édition ignorance



Mouais…

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Reportage en 1969 sur la sécurité routière au Québec… Plus ça change, plus c’est pareil

La question de la sécurité routière sur les routes du Québec en 1969

La sécurité routière sur les routes du Québec, une préoccupation d’hier comme d’aujourd’hui. En 1969, un reportage sur l’augmentation du nombre de morts sur les routes, sur les excès de vitesse et sur les mesures pour sanctionner et conscientiser les automobilistes fautifs.
Source : Aujourd’hui, 24 juillet 1969
Journaliste : Jean Ducharme

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Wô, les moteurs !

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Scène d’un accident de la route survenu à Montréal-Est à l’été 2021


Stéphanie Grammond
Stéphanie Grammond La Presse

Cela faisait cinq ans qu’on attendait une vraie stratégie routière. Finalement, on peut dire bravo à Geneviève Guilbault. Les 27 mesures du Plan d’action en sécurité routière qu’elle a présenté mardi sont des initiatives louables qui devraient permettre de sauver des vies et de réduire le nombre de blessés sur nos routes.

Publié à 0h48 Mis à jour à 5h00

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Il est seulement dommage que la ministre des Transports, qui s’est inspirée de la politique de la Suède, n’ait pas profité de l’occasion pour réduire à 0,05 % la limite du taux d’alcoolémie au Québec, comme nous l’avons déjà plaidé⁠1. Toutes les autres provinces y sont déjà, ainsi que la quasi-totalité des pays européens, dont certains sont encore plus sévères… comme la Suède, avec sa limite de 0,02 %.

C’est l’angle mort de son plan qui, autrement, tient la route et envoie un signal fort que nous devons améliorer notre bilan routier de toute urgence.

Après des décennies de progrès, le Québec est revenu 10 ans en arrière. En 2022, 392 personnes sont mortes sur nos routes, une hausse de 13,2 % par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.

Que se passe-t-il donc ?

Avez-vous l’impression que les routes sont remplies de conducteurs imprudents depuis la pandémie ? D’automobilistes qui font du slalom géant sur l’autoroute ? Qui collent le parechoc du véhicule devant eux pour qu’il leur cède la place ? Qui accélèrent systématiquement lorsqu’un feu de circulation devient jaune ? Qui textent au volant ? Qui font un doigt d’honneur en dépassant les cyclistes au lieu de laisser l’espace réglementaire ?

En tout cas, la majorité des Canadiens (56 %) estime que les comportements dangereux se sont multipliés sur les routes, selon des études de perception de l’Association canadienne des automobilistes (CAA)⁠2,3.

C’est surprenant, car les accidents ont plutôt tendance à diminuer quand l’économie ralentit, selon l’OCDE. Avec la hausse du taux de chômage, les gens roulent moins, boivent moins… et font moins d’accidents. On l’avait d’ailleurs mesuré lors de la crise financière de 2008⁠4.

Mais il semble que la COVID-19 ait eu l’effet inverse, selon une équipe de chercheurs ontariens⁠5. Les facteurs potentiellement en cause ? L’augmentation du stress et de l’anxiété provoquée par la pandémie, l’augmentation du temps libre, la hausse de la consommation d’alcool et de drogues, et les possibilités accrues d’excès de vitesse et de conduite dangereuse sur des routes vidées par le télétravail.

Et on dirait que les conducteurs ont gardé ces mauvaises habitudes depuis que la circulation est revenue à la normale.

Wô, les moteurs ! Respirons par le nez et prenons la vie du bon côté.

La plupart des accidents sont causés par les comportements imprudents (ex. : suivre de trop près, ne pas faire son arrêt, être impatient ou agressif), la vitesse excessive, la distraction et l’alcool au volant.

En adoptant une meilleure conduite, on pourrait donc réduire considérablement le nombre de morts et de blessés.

À quoi bon rouler en fou pour arriver quelques minutes plus tôt quand on sait que la vitesse multiplie les risques ?

À 30 km/h, les probabilités de décès sont de 10 % si on percute un piéton.

À 50 km/h, elles grimpent à 75 %.

Et à partir de 70 km/h, elles atteignent presque 100 %.

Alors, prenons notre gaz égal. Et laissons notre cellulaire dans notre sac à main.

À quoi bon répondre à son cellulaire au volant, quand on peut programmer son GPS ou sa liste de lecture avant de partir ? Sinon, il n’y a qu’à s’arrêter sur le bord de la route pour lire le texto. Ou simplement attendre d’être arrivé à destination.

Il faut un changement de culture. C’est possible. On l’a fait dans le passé.

On est loin de l’époque où les conducteurs roulaient avec une bière entre les jambes et où les tout-petits jouaient dans le coffre de la « station wagon » sans jamais boucler leur ceinture de sécurité.

Heureusement, les mœurs ont changé. Et le nombre de personnes accidentées a baissé de moitié depuis 40 ans, alors que le nombre de véhicules a plus que doublé.

Il est temps d’aller plus loin. Ça suffit, les enfants qui meurent en marchant pour aller à l’école et les aînés fauchés au coin des rues !

Tant mieux si Québec déploie un plan de sécurité routière, avec davantage de contraventions et de radars. Mais comme automobilistes, nous avons aussi notre bout de chemin à faire.

1. Lisez notre éditorial « Dans le champ avec notre 0,08 »

2. Consultez le résumé d’une étude de CAA-Québec

3. Consultez le résumé d’une étude de CAA-Québec

4. Consultez un rapport de l’OCDE (en anglais)

5. Consultez l’étude de chercheurs ontariens (en anglais)

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Plus de pouvoir aux municipalités pour les radars photo

Des pancartes annoncent la présence d'un radar photo.

Un projet pilote de radars photo à Ottawa, en Ontario, pour contrôler la circulation près d’une douzaine d’écoles. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Michel Aspirot

Publié à 6 h 03 HAE

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Pour déployer ses 250 nouveaux radars photo, le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) compte faire appel aux municipalités, essentiellement parce que beaucoup de zones scolaires sont situées sur leur territoire. Il laisse donc planer l’éventuel dépôt d’un projet de loi pour leur octroyer plus de pouvoir en la matière.

Cette ouverture réjouit bien entendu l’Union des municipalités du Québec (UMQ) qui espère entre autres avoir son mot à dire par rapport à l’emplacement des nouveaux radars photo. Nous sommes des gouvernements de proximité, alors nous sommes les mieux placés pour connaître notre territoire et savoir où sont les endroits accidentogènes, relate Normand Dyotte, maire de Candiac et président de la Commission d’aménagement et des transports à l’UMQ.

Lundi, le maire de Québec, Bruno Marchand tenait des propos similaires. On va regarder quelle latitude on nous offre, mais je pense que les villes sont les mieux placées pour déterminer où sont les zones dangereuses, affirmait-il.

Le maire de Québec arborait une barbe lundi, lorsqu'il a rencontré les médias pour la première fois depuis son retour de vacances.

Bruno Marchand lors d’un point de presse à l’hôtel de ville de Québec.

Photo : Radio-Canada

Les détails du potentiel projet de loi ne sont pas encore ficelés, indique le porte-parole de la ministre des Transports, mais il assure que le ministère a encore l’intention de collaborer de près avec les villes pour décider des meilleurs emplacements, comme il le fait actuellement avec son projet pilote de radars photo en milieu municipal, auquel participe Québec, Gatineau, Laval, Longueuil et Montréal.

Le projet pilote qui existe depuis 2015 a prouvé que les impacts des radars photo sur le territoire municipal étaient significatifs et positifs. Les résultats semblaient démontrer qu’il y a une baisse de vitesse et de risques d’accident dans ces endroits-là, relate Normand Dyotte.

À lire aussi :

Les statistiques du ministère lui donnent raison, leurs analyses montrent une baisse de 36,6 % des risques d’accidents sur les routes où la limite de vitesse affichée se situe entre 40 km/h et 60 km/h. Le pourcentage de véhicules qui excèdent la limite de vitesse passent de 59 % à 13 % aux endroits où des radars photo sont déployés.

Le président de la commission d’aménagement et des transports à l’UMQ espère que l’encadrement sera modulé en fonction de la taille de la municipalité. Quand on parle des projets pilotes avec les grandes municipalités qui ont des ressources, c’est peut-être plus facile pour elles, remarque-t-il.

Une affiche de vitesse limitée en zone scolaire.

Les zones scolaires seront particulièrement ciblées pour l’installation des nouveaux radars photo. Environ 70 % des conducteurs québécois ne respectent pas les limites de vitesse dans les zones scolaires, selon la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Photo : Radio-Canada / Bertrand Galipeau

À Québec, l’exploitation des quatre appareils mobiles nécessite des dépenses annuelles d’environ 650 000 $ par année, que le ministère de transport lui rembourse.

Moins d’étapes administratives

Dans sa révision de l’encadrement législatif, le MTMD semble particulièrement intéressé à éliminer certaines étapes entre la capture de la photo et la livraison du constat d’infraction pour y augmenter la capacité de gestion des infractions avec une meilleure utilisation des ressources du système de justice, peut-on lire dans le Plan d’action en sécurité routière 2023-2028.

C’est une bonne nouvelle aussi parce qu’actuellement les amendes vont au pénal et je sais que la ministre Guilbault veut y aller d’une façon administrative pour alléger le processus pour tout le monde, souligne Normand Dyotte.

Cheminement d’une amende :

  1. Les photos prises par les équipements de contrôle automatisé sont analysées au Centre de traitement de la preuve (CTP) localisé à Montréal afin de déterminer la pertinence de donner un constat d’infraction.
  2. Le Bureau des infractions et des amendes (BIA) est responsable de produire le constat d’infraction.
  3. Enfin, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) agit comme poursuivant.

Source : Ville de Québec

Ainsi, pour l’instant aussi, les sommes collectées par les amendes de radars photo sur le réseau municipal ne sont pas perçues par les villes, elles sont versées au Fonds sur la sécurité routière du gouvernement du Québec.

Le protocole prévoyait toutefois un partage des excédents financiers générés par les équipements installés sur le territoire du Québec entre les différentes municipalités et le MTMD. Or, la formule de partage reste à déterminer et depuis 2015, aucune somme associée à l’excédent financier n’a encore été remise aux municipalités, selon la Ville de Québec.

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Bientôt une annonce à Québec

La porte-parole du cabinet du maire de Québec indique que la Ville prépare une annonce dans les prochains jours au sujet de radars photo, sans donner plus de détail.

La Municipalité a, à tout de moins, indiqué son intérêt à revoir le modèle, notamment dans le choix des sites et dans l’utilisation de ces instruments. Nous aurons assurément des discussions prochainement avec le ministère, mais nous notons l’ouverture de la ministre, transmet par écrit la porte-parole.

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Visiting NYC, they have a lot of these rubber projections that are easy to install, and allow larger vehicles like buses/trucks to still make the turns, just needing to slow down over the bumps. For cars, they generally go around, even if they could go over it:


Here’s a very low quality image of it:

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Nouvelle campagne de sécurité routière par la Ville de Laval avec l’artiste Claude Bégin

Tout doux (dans nos rues)

Pour la sécurité et le confort de tous, Claude Bégin et la Ville de Laval vous invitent à ralentir sur la route. D’ici la fin 2023, les vitesses maximales permises seront graduellement revues à la baisse sur la majorité du territoire. Et le meilleur moyen de les respecter, c’est de rouler #toutdouxLaval.

Les résidents de Laval peuvent se procurer du matériel de sensibilisation aux couleurs de la campagne et de la chanson dans les bâtiments municipaux de la ville.

Les paroles de ce méga hit :

En camion, en auto
En mobylette, en moto
Roule doucement prends ça mollo
Juste woh (woh, woh)
Prends ça tranquille dans ton gros char
Flatte-le doucement comme un gros chat
Pis si tu vois un dos d’âne
Slow down

Roule, tout doux
S’il te plaît encore plus lentement
Roule, tout doux
C’est pas une piste de course
Roule, tout doux
On n’est jamais trop prudent
Tout doux, tout doux ouh

Dans les rues, devant les parcs
Dans les zones scolaires
Si tu vois une pancarte, garde le sourire
C’est pas une zone colère
Vitesse constante, non y a pas l’feu, y a pas d’stress
Y a pas d’presse
Faut qu’tu t’rentres ça dans la tête
Rouler vite c’est pas un vibe

Roule, tout doux
S’il te plaît encore plus lentement
Roule, tout doux
C’est pas une piste de course
Roule, tout doux
On n’est jamais trop prudent
Tout doux, tout doux ouh

Tout doux, doux doux doux doux doux.
Roule moins vite
Tout doux, doux doux doux doux doux
Roule moins vite
Tout doux, doux doux doux doux doux
Roule moins vite

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:grimacing:

I’m pro-speeding now

Ça me rappelle la campagne Tout doux du Sud-Ouest avec du tricot/crochet!. C’était l’année où la vitesse sur toutes les rues locales a été baissée à 30 km/h et à 40 km/h sur les artères comme Saint-Patrick, de la Vérendrye et Robert-Bourassa.

Il y avait cette Smart recouverte de tricot

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This song is a bop

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Au moins 37 000 contraventions remises en zone scolaire en 2022


PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE
Présence policière à l’intersection des rues de Rouen et Parthenais, où la petite Mariia Legenkivska est morte, l’automne dernier.

La majorité des automobilistes ne respectent pas la limite de vitesse en zones scolaires, malgré la hausse des accidents de la route, déplore l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ). Plus de 37 000 contraventions ont par ailleurs été remises en 2022 à des conducteurs qui ne respectaient pas les règles aux abords des écoles lors d’opérations policières ciblées.

Publié à 12h40 Mis à jour à 12h59
Mayssa Ferah
LA PRESSE

« Avec seulement les opérations ciblées, on a déjà un chiffre quand même impressionnant », souligne Pierre Brochet, président de l’ADPQ et directeur du Service de police de Laval (SPL).

Ces données ne sont que la pointe de l’iceberg, puisqu’on parle là uniquement des chiffres comptabilisés lors d’opérations ciblées et n’inclut pas les contraventions émises par la Sûreté du Québec (SQ).

« Ça frappe l’imaginaire quand on sait que 71 % des automobilistes ne respectent pas la limite de vitesse de 30 km/h en zone scolaire, une statistique désolante et préoccupante », poursuit M. Brochet.


PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Pierre Brochet

Depuis plusieurs jours, tous les corps de police sont en mouvement dans les zones scolaires pour assurer la sécurité des enfants.

Quand une ville prend la peine de mettre une zone de 30 km/h, c’est qu’il y a des enjeux. Et quand on voit que dans la culture de conduite au Québec on ne respecte pas les limites de vitesse, c’est particulier.

— Pierre Brochet, président de l’ADPQ

Perdre un enfant

Michel Boucher a perdu son fils Tristan dans un accident de la route en 2012. Le garçon de 14 ans était à vélo. Il a violemment été happé par un autobus. Il milite désormais pour la sécurité routière.

« Depuis la pandémie on observe que la population a perdu ses repères en termes de courtoisie sur la route », plaide-t-il.


PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Michel Boucher

Même les parents qui viennent conduire leur enfant à l’école sont pressés et font de la vitesse, remarque le père endeuillé. « On est pressé dans la zone où on devrait faire le plus attention. »

Les automobilistes doivent reprendre leurs bonnes habitudes, prioriser les plus vulnérables et respecter les limites de vitesse.

« Les conducteurs sont protégés par une armure de métal. Pas les piétons et les cyclistes. Tout le monde doit faire sa part pour suivre le code de la sécurité routière », résume M. Boucher.

Responsabilité des automobilistes

Les statistiques dévoilent à quel point les policiers sont engagés pour assurer la sécurité des enfants, estime Pierre Brochet. « Mais c’est nettement insuffisant : il va falloir que tous les usagers de la route prennent la responsabilité. »

Les zones scolaires sont imprévisibles : sans avertissement un enfant peut traverser la rue pour attraper un ballon, par exemple. « Ce sont des endroits où il faut être plus vigilant, insiste M. Brochet. C’est notre rôle en tant qu’adulte conducteur d’être plus alertes dans ces zones. »

On ne cherche pas à blâmer les usagers de la route, estime le directeur. On veut plutôt ramener la vigilance des automobilistes.


Reportage au Téléjournal

Zones scolaires : plus de 37 000 contraventions en 2022

Les Québécois roulent trop vite en zone scolaire. Plus de 37 000 contraventions ont été données par les policiers au Québec en 2022.

Le reportage de Pascal Robidas

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bin voyons! moi j’adore!

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C’est un ver d’oreille! :notes::musical_note:

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Chronique de l’ancien maire de RPP, François William Croteau, dans Le Devoir

Vision zéro et fluidité sont incompatibles

François William Croteau
30 août 2023
Chroniques

La semaine dernière, la ministre des Transports et de la Mobilité durable faisait une grande annonce concernant la sécurité routière. Cette sortie attendue faisait suite à de nombreuses demandes de modifications du Code de la sécurité routière (CSR) et du Tome V, qui encadre la signalisation.

En s’appuyant sur l’approche vision zéro, qui entraîne zéro décès et blessé grave sur nos routes, Geneviève Guilbault s’assure de changer la vision du gouvernement en matière de transport.

Il était impératif de mettre l’humain au coeur des préoccupations, devant celui de la fluidité de la circulation, au moins autour des écoles. Il y aura beaucoup à faire cependant pour changer de manière importante le bilan catastrophique du Québec sur les routes. Avouons quand même qu’il est plus facile de faire avaler la pilule aux récalcitrants en visant la sécurité des enfants.

Lors de cette annonce saluée de toutes parts, on a beaucoup parlé de signalisation et d’aménagements autour des écoles. En fait, on a surtout discuté de sécurité sur les rues où se trouvent les écoles. Rappelons qu’à peine 30 % des élèves québécois vont à l’école à pied ou à vélo. La sécurité y est pour beaucoup.

Cependant, il serait périlleux d’accorder de l’attention uniquement ou exagérément à ces seules rues dans le parcours des élèves vers l’école. Avant d’y arriver, plusieurs auront eu à traverser des intersections et fouler des rues beaucoup plus dangereuses que la rue bordant leur école. C’est là que le bât blesse. Si le chemin vers l’école demeure parsemé de dangers, les parents vont continuer d’aller porter leur enfant à l’école en voiture.

Les gouvernements de proximité auront plus de marge de manoeuvre pour agir, heureusement. Ils auront aussi du financement pour soutenir leurs efforts. Le diable est toutefois dans les détails. Pour être en mesure de vraiment changer les comportements et d’atteindre l’objectif du « zéro décès et blessé grave » sur la route, il faudra fatalement parler du partage de la route.

La sensibilisation a atteint ses limites en la matière, tout comme la signalisation. Mettre un panneau de 30 km/h sur une rue ne convaincra pas les plus délinquants à ralentir sur la route. Ils vont continuer de rouler en fous et de mettre en danger plusieurs des personnes qu’ils croiseront. La seule manière de faire ralentir ces délinquants est de changer leur comportement en mettant des entraves physiques sur leur chemin, ce qui aura pour effet de les forcer à lever le pied.

On utilise à tort le terme « personne vulnérable » sur la route. Lorsque je marche ou que je prends mon vélo, je ne suis pas une personne vulnérable. Je me retrouve en situation de vulnérabilité à cause des mauvais aménagements de la voie publique. C’est très différent.

C’est donc aux mauvais aménagements qu’il faut s’attaquer en priorité. Cela veut dire, concrètement, d’enlever de l’espace aux automobiles et dans plusieurs cas de réduire la fluidité de la circulation. On ne pourra pas atteindre des objectifs aussi importants de réduction de décès et de blessés graves sans toucher à l’un et à l’autre.

Il faudra espérer une collaboration de toutes les instances décisionnelles comme de ceux qui feront les plans d’aménagement et de signalisation. Prenez par exemple le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). La semaine dernière, nous apprenions, de nos collègues de La Presse, que le SIM s’oppose à la très bonne et nécessaire idée de fermer la voie Camillien-Houde à la circulation routière. Ce dernier exige même le maintien d’un dégagement minimum de six mètres le long de la voie. Oui, six mètres, rien de moins !

Les aménagements les plus efficaces pour réduire la vitesse et pour sécuriser les déplacements des piétons et des personnes à mobilité réduite sont la réduction de la largeur de la rue et l’ajout de dos d’âne. Or, en toutes circonstances, le SIM s’oppose systématiquement à ces mesures. Voyez-vous, il se pourrait qu’ils doivent passer par cette rue et cela pourrait occasionner un délai. C’est un fait, il y a une probabilité statistique que les pompiers doivent passer par toutes les rues de la ville.

Au lieu de s’adapter en réduisant la taille de leurs véhicules et en changeant le type de véhicule utilisé lorsqu’ils se rendent sur les lieux d’un accident, le SIM s’obstine à préserver le statu quo. Voilà un exemple des défis qui attendent les décideurs publics qui voudront apporter des changements importants sur les routes.

Ceux-là auront à affronter un puissant vent de face. Je parle en connaissance de cause. Quand viendra le temps d’annoncer des changements bien réels sur les rues, il s’en trouvera plusieurs pour dire que ce sont là des mesures dogmatiques et anti-voitures. Le beau consensus de la semaine dernière sera alors vite oublié au profit de ceux qui s’opposent à la perte de fluidité pour plus de sécurité, ce qui est difficile voire impossible à concilier.

Ne gâchons pas trop notre plaisir pour le moment et saluons déjà cette belle annonce pour nous atteler à la suite. Il est l’heure de se retrousser les manches pour mettre en oeuvre ce changement de culture si nécessaire sur nos routes. Souhaitons que cela ne tarde pas trop. Surtout, espérons que ce sera avec le moins de victimes possible d’ici là.

P.-d.g. de l’Institut de la résilience et de l’innovation urbaine, professeur et chercheur associé, François William Croteau a été maire de Rosemont–La Petite-Patrie.

Ce texte fait partie de notre section Opinion qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

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Je serai curieux de savoir quel pourcentage de ces contrevenants ont eux même des enfants, peut-être fréquentant les écoles dans les zones même où ils ont une conduite dangereuse. “Tant que mon enfant est dans l’auto, je ne me préoccupe pas des autres”

Quand c’est rendu qu’il faut équiper les enfants de radar de vitesse pour sensibiliser les personnes qui roulent trop vite dans leur char…

Vitesse dans les zones scolaires | Des élèves porteront des radars sur leur sac à dos


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Un radar installé sur un trépied transmettra la vitesse des automobilistes au panneau que l’enfant aura sur son dos.

Des élèves portant des sacs à dos indiquant la vitesse des automobilistes aux abords des écoles feront leur apparition dans les rues de la métropole, a annoncé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) mardi.

Publié à 13h03
ISABELLE DUCAS
LA PRESSE

Ces « radars vivants », qui ont déjà été testés ailleurs, comme à Laval, Longueuil, Bromont et Rivière-du-Loup, seront utilisés pour la première fois à Montréal mercredi matin, près d’une école de l’avenue Christophe-Colomb, dans le quartier de La Petite-Patrie.

Un radar installé sur un trépied transmettra la vitesse des automobilistes au panneau que l’enfant aura sur son dos, a expliqué Stéphane Desroches, chef de la Section de la sécurité routière du SPVM, mardi matin en conférence de presse aux abords d’une école de l’arrondissement du Sud-Ouest.

« Ça se fera sous la supervision de policiers pour que ce soit sécuritaire, précise-t-il. C’est une opération préventive, mais qui pourrait aussi avoir un volet répressif. Je suis persuadé que le conducteur qui va voir la lecture de vitesse sur le sac à dos sera conscientisé. »

Le SPVM a acheté quatre de ces sacs à dos.

Ces outils font partie de la panoplie de mesures prises par la Ville pour inciter les automobilistes à conduire plus prudemment dans les secteurs scolaires, en cette période de rentrée.

M. Desrochers a rappelé les données révélées il y a quelques semaines par l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ), indiquant que 71 % des automobilistes au Québec ne respectent pas la limite de vitesse de 30 km/h en zone scolaire.

Comme la vitesse est grandement influencée par les aménagements urbains – les rues plus larges incitent les automobilistes à accélérer –, Montréal poursuit aussi son programme de sécurisation des voies de circulation près des écoles en investissant 10 millions dans 30 nouveaux projets pour l’année 2023.

Ce programme prévoit l’élargissement des trottoirs et l’ajout de saillies afin de rétrécir les rues, l’aménagement de débarcadères aux entrées des écoles, l’installation de dos d’âne et l’ajout de feux de circulation comportant une période réservée aux piétons, a détaillé la mairesse Valérie Plante, espérant que ces mesures inciteront les automobilistes à lever le pied.

« Les policiers ne peuvent pas être à chaque intersection, c’est impossible », a souligné Mme Plante.

Parallèlement à ces initiatives, Montréal réitère ses demandes auprès du gouvernement du Québec pour l’installation de radars photo dans les rues de la métropole. La mairesse avait déjà affirmé qu’elle souhaitait l’ajout d’une soixantaine de ces appareils.


Il y a une photo du radar sur le site de Radio-Canada

La Ville de Montréal accélère la sécurisation des zones scolaires

Des enfants portant des sacs à dos en route vers l'école.
La Ville de Montréal ajoute 10 millions de dollars pour réaliser cette année une trentaine de projets d’aménagement et de sécurisation de zones scolaires.
PHOTO : BEN NELMS/CBC

Stéphane Bordeleau (Consulter le profil)Stéphane Bordeleau
Publié à 10 h 16 HAE
Mis à jour à 10 h 48 HAE

La Ville de Montréal injecte 10 millions de dollars de plus pour accélérer la mise en place de mesures de contrôle de la circulation et de sécurisation aux abords des écoles.

Grâce à cette enveloppe supplémentaire, la Ville compte réaliser 30 projets de sécurisation dans 11 arrondissements de Montréal au cours de l’année. Une douzaine de ces projets ont déjà été réalisés. Les 18 autres devraient l’être d’ici la fin de l’année, promet la Ville.

Les écoles [et les parcs], c’est des milieux de vie. Quand on sécurise autour des écoles, ça profite à tout le monde.

Une citation de Valérie Plante, mairesse de Montréal

Ces efforts de la Ville dans les zones scolaires s’inscrivent dans le cadre du Programme de sécurisation aux abords des écoles (PSAE). Selon les données de la Ville, le PSAE a permis de réaliser plus de 80 projets depuis son lancement, en 2020.

Notre programme de sécurisation aux abords des écoles, ça a permis de sécuriser jusqu’à maintenant 59 écoles dans 15 arrondissements, et ça, ça touche plus de 40 000 élèves, a précisé Valérie Plante.

Soulignant que le bilan des collisions mortelles ou ayant causé des blessés graves est en augmentation partout au Québec et que Montréal ne fait pas exception, la mairesse a exprimé la volonté de son administration d’accélérer la sécurisation routière des zones scolaires, très nombreuses à Montréal.

Le territoire de la Ville de Montréal est énorme. Le nombre d’intersections, le nombre d’écoles, le nombre de rues, le nombre d’artères, c’est immense. Mais on a une réelle volonté d’aller toujours plus vite.

Valérie Plante s'adresse aux journalistes.
La mairesse Valérie Plante compte sécuriser les abords d’une trentaine d’écoles de plus à Montréal en 2023.
PHOTO : RADIO-CANADA / CHARLES CONTANT

Parmi les aménagements proposés, on élargit les trottoirs près des écoles et on multiplie les saillies aux intersections de façon à ce que les voitures ne puissent se stationner à moins de 5 mètres (16 pieds) des intersections. Ce qui améliore la visibilité autant des automobilistes que des piétons aux intersections.

En élargissant les trottoirs, le temps de traverse des petits – et pour les aînés également – est moins long. Les voitures les voient davantage parce que le cinq mètres est assuré.

Présence policière accrue

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est aussi mis à contribution dans l’effort de sécurisation des zones scolaires, notamment en intensifiant la surveillance, notamment depuis le 28 août, et ce, jusqu’au 22 septembre. Les opérations se poursuivront dans les postes de quartier le reste de l’année.

À ce chapitre, deux opérations hebdomadaires dans les zones scolaires et les secteurs à risque d’accident sont prévues.

Le SPVM participera également à la mise en ligne de capsules vidéo de prévention sur les réseaux sociaux et à la distribution d’outils de sensibilisation aux abords des écoles.

Un policier tient un radar photo dans une zone scolaire. À côté de lui, une jeune personne porte un radar indicateur de vitesse à la manière d'un sac à dos.
Les « radars vivants » sont des outils de plus en plus populaires pour sensibiliser les automobilistes à la sécurité aux abords des écoles.
PHOTO : RADIO-CANADA / CAMILLE CARPENTIER

Le SPVM innovera par ailleurs à ce chapitre en intégrant des radars vivants près des écoles. Utilisé par les policiers de Laval, ce nouveau concept consiste à placer un enfant sur le trottoir portant sur lui un écran relié à un radar de vitesse qui indique aux automobilistes la vitesse à laquelle ils circulent. Le tout sous la supervision d’un policier qui accompagne l’élève.

Des campagnes d’affichage auprès des débarcadères scolaires et à l’entrée des écoles sont aussi prévues.

Selon les données de l’Association des directeurs de police du Québec, 71 % des conducteurs dépassaient la limite de 30 km/h en 2022 dans les zones scolaires, indique Stéphane Desroches, chef de la section sécurité routière du SPVM.

Valérie Plante a d’ailleurs exhorté les parents qui viennent reconduire leur enfant à l’école en voiture, et qui contribuent par le fait même à l’augmentation de la circulation autour des écoles, à redoubler de prudence.

La Ville compte par ailleurs poursuivre sa réflexion sur l’amélioration de la sécurité routière aux abords des écoles en lançant le 25 octobre une consultation de la Commission sur les transports et les travaux publics.

Saint-Lambert impose 20 km/h en zone scolaire

Or, il n’y a pas qu’à Montréal que la sécurité routière dans les zones scolaires soulève des inquiétudes. À Saint-Lambert, en Montérégie, le conseil municipal a adopté un règlement qui fixe à 20 km/h la vitesse maximale en zone scolaire entre 7 h et 17 h, du lundi au vendredi, aux abords des écoles primaires.

Il y avait des enjeux de sécurité autour de nos écoles primaires et secondaires, a expliqué la mairesse Pascale Mongrain en entrevue à l’émission Tout un matin, sur les ondes d’ICI Première.

On s’est dit qu’il fallait absolument faire quelque chose parce qu’on avait beaucoup de témoignages de parents inquiets de voir comment la signalisation et la limite de vitesse n’étaient pas respectées autour des écoles.

Affirmant avoir étudié plusieurs solutions impliquant de la signalisation, plus de brigadiers scolaires et même le concept de rues-écoles qu’on ferme quotidiennement lors de la rentrée et de la sortie des élèves, l’administration a plutôt opté pour un abaissement de la limite de vitesse.

Le tout est relié à une culture de vitesse, de manque de respect envers les piétons. C’est une culture où l’automobile a priorité et c’est ça qu’il faut changer.

Une citation dePascale Mongrain, mairesse de Saint-Lambert

On s’est dit qu’on n’avait rien à perdre à faire ça, qu’au contraire il y avait des chances que les automobilistes ralentissent et les parents ont très très bien reçu ça.

Consciente des réactions négatives que suscitera cette mesure, la mairesse Mongrain s’est dite prête à tout pour changer le comportement des automobilistes près des écoles.

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Avez-vous remarqué la comptine que chante les enfants de garderie quand ils traversent les rues en groupe?

Attention les voitures, nous ne sommes pas de la confiture! Attention les vélos, nous ne sommes pas du jello!

Ou un truc proche de ça. C’est drôle mais un peu triste en même temps.

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J’en ai entendu une autre quand j’ai croisé des enfants d’une garderie qui traversaient l’intersection Metcalfe/de la Gauchetière… :expressionless:

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