Espaces piétonniers

à l’émission radio Le 15-18

De nouvelles mesures de sécurisation routière bien accueillies dans Ville-Marie

Moins de fluidité pour plus de sécurité : Entrevue avec Chris McCray

Durée de 7 minutes7 min


À l’intersection où Mariia Legenkovska a été fauchée mortellement, la Ville de Montréal a installé après l’accident des poteaux destinés à rétrécir la chaussée pour inciter les automobilistes à ralentir.
PHOTO : Ville de Montréal

Le 15-18
Publié le 27 janvier 2023

Valérie Plante a annoncé la mise en place de nouvelles mesures pour sécuriser l’arrondissement de Ville-Marie pour les piétons. Elle a souligné le courage politique que demande cette décision, une affirmation avec laquelle est d’accord Chris McCray, un membre du Collectif apaisement pour Sainte-Marie. « Oui, ça prend du courage politique, mais c’est nécessaire. On n’en veut plus de collision comme ce qui est arrivé à la petite Mariia en décembre », soutient-il.

Dans cette entrevue, Chris McCray revient plus en détails sur les raisons pour lesquelles les mesures annoncées sont, selon lui, un pas dans la bonne direction.

Il estime d’ailleurs que ces mesures pourraient être implantées assez facilement dans d’autres arrondissements de Montréal.


Reportage au Téléjournal 18h

La ville de Montréal annonce de nouvelles mesures afin de sécuriser les piétons dans le secteur où la jeune Mariia avait été renversée par une voiture.

L’arrondissement Ville-Marie entend réduire la circulation en modifiant des sens uniques.

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Montréal est-elle dangereuse pour les piétons?


Cette carte permet de visualiser la concentration dans certains axes ou intersections des accidents impliquant des piétons à Montréal. | Photo: Clément Bolano, Métro Média/Réalisée avec Flourish Studio

Journal Métro | MOBILITÉ | Clément Bolano | 28 janvier 2023 à 5h00

Un automobiliste entrait en collision avec un piéton tous les 1500 mètres à Montréal sur la période allant de 2019 à 2021. Alors que les victimes de la route dans la métropole font régulièrement les manchettes, on se pose la question: Montréal est-elle une ville particulièrement dangereuse pour les piétons?

Si aucune ville québécoise ne peut se comparer à Montréal sur le plan de la taille et de l’achalandage, on note que le nombre de décès de piétons sur la route pour 100 000 habitants est de 0,73 à Québec, et de 1,16 à Montréal. Derrière ce chiffre se cachent plusieurs phénomènes caractéristiques de la métropole québécoise, comme la quantité de voitures qu’on y trouve.

Dans une ville comme Montréal, où le nombre de véhicules ne cesse d’augmenter, «il y a plus de probabilités de collisions», explique Marie-Soleil Cloutier, directrice du Laboratoire piétons et espace urbain à l’INRS.

Statistique Canada observe cette hausse à l’échelle du pays. Le nombre de véhicules neufs immatriculés a augmenté de 6,5% de 2020 à 2021, et cette croissance s’observe depuis plusieurs années.

La densité des déplacements est une autre variable importante. «À Montréal, on a un grand nombre de voitures qui font du transit, qui traversent l’île pour aller du nord au sud de la province, mais aussi pour se rendre au travail en ville», souligne Sandrine Cabana-Degani, directrice générale de Piétons Québec.

Sur la carte ci-dessous, on peut voir tous les endroits où un piéton a été percuté par un véhicule ces trois dernières années. (En cas de problème d’affichage, cliquez ici.)

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Flourish logoA Flourish map

Il n’existe pas de données disponibles sur la part modale de la marche dans les déplacements, le nombre de kilomètres parcourus en moyenne et le nombre de piétons présents sur les routes. Il est donc impossible de dresser un portrait du danger piétonnier suffisamment précis, regrettent des expertes de la sécurité routière interrogées par Métro.

Malgré cela, on sait qu’il y a une densité de population beaucoup plus importante dans la métropole, et que cette densité urbaine s’accompagne d’un fort taux de déplacements à pied, fait valoir Marie-Soleil Cloutier.

Les milieux plus urbains sont plus à risque en raison de la cohabitation entre divers usagers. Le centre-ville de Montréal étant plus dense que le centre-ville de Québec, il y a une surexposition au risque.

Mario Vaillancourt, relationniste à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)

«Québec est une des villes avec le plus d’autoroutes par habitant. Mais il y a plus de volume de circulation à Montréal sur les grandes artères et le réseau routier de la ville», souligne Mme Cabana-Degani. Or, «on sait que les intersections d’artères sont les plus accidentogènes pour les piétons».

Et par rapport à Toronto et Vancouver?

Si on ne peut pas reconstruire Montréal au complet en peu de temps pour mieux protéger les piétons, des initiatives mises en oeuvre dans certains arrondissements ont déjà commencé à porter fruit. Sécurisation aux abords des écoles, programme de rues piétonnes partagées… «On y va un quartier à la fois, mais au final, en additionnant à travers les années, on se rend compte que des quartiers au complet ont changé de visage», explique la spécialiste en sécurité routière.

Par exemple, des études ont prouvé l’impact majeur qu’ont les feux à intervalle de priorité aux piétons sur la sécurité de ceux-ci. Ces aménagements, de plus en plus fréquents à Montréal, réservent 5 à 7 secondes en début de feu à la traversée des piétons et favorisent ainsi leur sécurité aux intersections.

En Amérique du Nord, on n’est pas les pires, mais on n’est pas les meilleurs non plus.

Marie-Soleil Cloutier, directrice du Laboratoire piétons et espace urbain à l’INRS

Si on compare la métropole québécoise à d’autres villes canadiennes, on note que Toronto et Montréal sont au coude-à-coude en matière de dangerosité pour les piétons. Mais Vancouver fait mieux, notamment en raison d’un urbanisme plus sécuritaire. Par rapport à celle-ci, Marie-Soleil Cloutier estime qu’on a «du rattrapage à faire».

Cela passera par le réaménagement des intersections, notamment sur les artères, mais aussi par un renforcement des options de transports collectifs. Il faudrait également réduire l’espace réservé aux voitures (plus de 80% de l’aire publique de Montréal) pour le consacrer aux autres usagers. Mais cela prendra inévitablement un changement de culture, affirment les experts de la sécurité routière.

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Ce qui est le plus grave cest qu’on connaisse les solutions, qu’il y en a plusieurs, mais que par peur maladive de déplaire aux automobilistes, puisque ça implique fondamentalement de leur imposer de nombreuses entraves, on met les freins à la transformation et on fait des choses a moitié. Et on a un petit boost a chaque drame mais autrement, pas vraiment de stratégie claire autre que de sortir les mêmes graphiques et cartes et dire “vision zéro”.

Le problème est connu et évident; c’est l’automobile. Il faut en réduire le nombre, réduire leur vitesse (partout) et aussi forcer la réduction de leur taille. Ça veut dire faire payer, mettre des limites et enlever des voies et des stationnements. C’est su, c’est logique, c’est la chose à faire. Mais on continue d’attendre les drames.

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Je passe une quantité absurde de temps à comparer les rues montréalaises avec celles, beaucoup plus complètes et beaucoup plus sécuritaires d’Amsterdam, Utrecht et Delft.

Au final, la plupart de leurs rues sont de largeur similaire aux nôtres, mais on gaspille tellement de précieux espace avec des stationnements de surface qu’il ne reste presque rien pour élargir les trottoirs, ajouter des pistes cyclables unidirectionnelles, visuellement rétrécir les voies carrossables, ajouter des îlots refuge piétons aux intersections ou aux arrêts bus.

Va falloir qu’on se décide collectivement à sévèrement restreindre le nombre de places de stationnement sur rue partout en ville, et surtout sur les rues commerciales parce qu’on arrivera pas autrement.

J’en avais déjà parlé ailleurs, mais je me sens beaucoup plus confortable de marcher dans Griffintown que Centre-Sud parce que plusieurs rues locales n’ont justement aucun stationnement de surface. Pis c’est juste tellement plus plaisant.

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Et ce qui est encore plus dommage, c’est que l’administration actuelle a été élue en bonne partie pour cela, pour réduire tout ce qui est dédié aux voitures et du coup améliorer l’espace piétonniers et aux vélos.

Alors moi j’ai le gout de dire, allez-y, vous avez été élu pour cela donc profitez de ce mandat pour améliorer la situation des piétons. Moi je n’ai pas voté pour cet administration mais qu’à cela ne tienne, elle a été élue, alors elle doit remplir son mandat avec ce qu’elle a promis et ce qu’elle représente.

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Tu parles du Vieux-Montréal, de RPP ou de Ahuntsic?

5 tendances sur la route qui mettent les piétons en danger


Photo: iStock/ImageegamI

Clément Bolano
29 janvier 2023 à 5h00 4 minutes de lecture

Pour atteindre l’objectif zéro décès et blessé grave sur les routes de Montréal, c’est toute une culture de l’automobile qu’il faudrait repenser, selon les expert.e.s de la sécurité routière. Parmi les éléments présents dans cette culture où les collisions avec les piétons sont en augmentation, en voici cinq qui augmentent le facteur de risque.

1. Trop de voitures

«Montréal n’a pas été construite pour autant de débit de circulation comme on a en ce moment», explique Sandrine Cabana-Degani, directrice de Piétons Québec. La quantité de véhicules «fait en sorte que nos piétons décèdent plus», ajoute Marie-Soleil Cloutier, directrice du Laboratoire piétons et espace urbain à l’INRS.

«Quand on est piéton, on n’est pas protégé par une “boîte de métal” comme le conducteur peut l’être.» L’experte en sécurité routière croit qu’il faudrait limiter le nombre de voitures conduites par des personnes uniques (l’auto solo) sur les routes. Mais cela doit d’abord passer par le renforcement des infrastructures pour les piétons et les cyclistes ainsi que par l’offre de transports en commun, notamment. «On ne peut pas juste demander aux gens d’arrêter de prendre la voiture s’ils n’ont pas d’autres options.»

2. Plus de véhicules lourds

Non seulement le nombre de véhicules en circulation augmente, mais les dimensions des autos roulant sur nos routes n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Cela a notamment pour conséquence d’augmenter les angles morts des véhicules.

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Nombre de véhicules circulant à Montréal par type de véhicule de 2000 à 2021. Graphique: Clément Bolano

«Cette cure du tout-à-l’auto, du nouveau gros pick-up au VUS s’étend en Amérique du Nord et même en Europe. […] Arrêtons de créer des forteresses sur roues», martèle Martin Lavallière, professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi et membre du Réseau de recherche en sécurité routière (RRSR) du Québec.

La hauteur de ces voitures éloigne les conducteurs des éléments visuels environnants, trottoirs et panneaux de signalisation. «Plus on est haut, moins on a la perception de la vitesse», résume-t-il. Et donc, on perçoit moins le danger.

3. Le vieillissement de la population

Parmi les facteurs expliquant l’augmentation des collisions mortelles avec les piétons, les experts notent le vieillissement de la population. Les personnes aînées sont en effet les principales victimes des collisions.

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Évolution du nombre de piétons décédés par tranche d’âge entre 2011 et 2020. Graphique: Clément Bolano

«À Montréal, plus de la moitié des décès sont des personnes âgées. Au niveau des collisions de piétons, le vieillissement de la population généralisé au Québec entre en ligne de compte. À même vitesse et dans un contexte similaire, une personne âgée qui se fait frapper par un automobiliste a plus de chance de décéder en raison de sa condition physique», explique Marie-Soleil Cloutier.

Les temps de traversée trop courts sont particulièrement pointés du doigt. «Une personne aînée qui a surestimé sa vitesse de marche et qui se retrouve dans la rue pendant le clignotant rouge ne devrait perdre pas la vie pour ça», soutient la chercheuse, qui voit là l’inadéquation entre l’environnement urbain et la population.

4. La banalisation du cellulaire au volant

L’usage du cellulaire est de plus en plus fréquemment à l’origine d’une collision. Son usage au volant relève d’une «certaine forme de négligence», selon le membre du Réseau de recherche en sécurité routière (RRSR) du Québec.

«On a décidé de ne pas l’interdire complètement au Québec, mais toutes les études sur le cellulaire au volant concluent qu’il y a un effet sur l’attention et sur la conduite, même avec un kit mains libres, fait valoir Marie-Soleil Cloutier. C’est un risque qu’on a décidé de prendre collectivement.»

5. La vitesse de circulation

C’est connu, mais rappelons que la vitesse est le «facteur numéro un» dans les collisions. «Les gens ont l’impression de ne pas commettre d’infraction quand ils font des petits excès de vitesse. Ils se disent que ce n’est pas grave car tout le monde le fait. […] Il faut les convaincre de ne pas suivre le trafic», analyse Mario Vaillancourt, relationniste à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

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à l’émission radio Desautels le dimanche

Le blues du brigadier scolaire

L’importance du brigadier scolaire : Reportage de Marie-France Abastado


Manifestation pour la sécurité routière aux abords des écoles devant l’école La Visitation à Ahuntsic à Montréal.PHOTO : Radio-Canada / Marie-France Abastado

Désautels le dimanche
Publié le 29 janvier 2023

La sécurité des enfants quand ils marchent vers leur école est un sujet de préoccupation constant pour les parents. Et pour cause. De nombreux accidents au cours des derniers mois n’ont rien fait pour les tranquilliser. Pas plus que les brigadiers et brigadières scolaires responsables de faire traverser les enfants aux intersections, et aux premières loges pour constater que les automobilistes – qui sont souvent des parents – ont encore trop souvent des comportements délinquants. Marie-France Abastado en a rencontré quelques-uns. Elle a découvert qu’ils en avaient gros sur le cœur.

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Centre-Sud, dans ville Marie, mais ça s’applique partout ailleurs.

Dans le Vieux-Montréal, les trottoirs sont tellement étroits qu’on doit descendre sur la rue pour se dépasser. Par contre, on a assez de place pour permettre du stationnement de rue sur la rue Saint-Paul.

Dans RPP, on pourrait drastiquement améliorer le temps de parcours et la fiabilité des lignes 18 Beaubien et 197 Rosemont si on pouvait aménager des voies réservées permanentes, mais il a décidé de prioriser le stationnement de rue. Pareil pour les lignes 45 Papineau, 55 Saint-Laurent et la 10 de Lorimier. Si on retirait le stationnement sur rue du Saint-Laurent, on aurait assez de place pour avoir une voie réservée permanente pour le bus et une piste cyclable unidirectionnelle vers le nord tout en maintenant les autres voies de circulation.

Dans Ahuntsic, la 121 ne bénéficie d’aucune voie réservée à l’est de la station Sauvé malgré l’énorme achalandage de ce tronçon du parcours. Les déplacements de la 140 Fleury sont aussi passablement pénibles.

Mes observations s’appliquent aussi à la 97 Mont-Royal et la 27 Saint-Joseph dans le Plateau, sans compter la 55N qui est tellement ralentie par les voitures mal stationnées entre Sherbrooke et Mont-Royal que c’est souvent plus rapide de marcher à côté.

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«Le Salon de l’Auto n’a plus sa place à Montréal», selon des militants

Axel Tardieu29 janvier 2023 20H07

Photo Axel Tardieu

Julien Gagnon-Ouellette, Jasmine Gareau-Lindsay, Lee-Ann Boily et Ben Valkenburg ont manifesté au Salon de l’Auto 2023 à Montréal.

29 janvier 2023 20H07

Des militants ont fait irruption au Salon de l’Auto de Montréal, dimanche, pour dénoncer la «dépendance» à l’auto de notre société.

«On croit que le Salon de l’Auto n’a plus sa place à Montréal, n’a plus sa place dans un milieu urbain, qu’on doit commencer à penser à autre chose que la culture tout-à-l’auto», a lancé Mathieu Murphy-Perron, du collectif Vélorution.

Une équipe de quatre militants a débuté l’action en marchant à travers les voitures exposées et la foule. Ils portaient des chandails avec des messages comme «Les autos tuent plus que les guerres» ou «Le tout-à-l’auto? That’s so last century».

Julien, l’un d’entre eux, est ensuite monté sur une chaise en criant des questions aux visiteurs. «Combien y a-t-il eu de mort de personnes à pied ou à vélo sur les routes de Montréal en 2022?», a-t-il demandé. «39 », a répondu une des seules personnes qui a réagi.

• À lire aussi: Salon de l’auto de Détroit - la transition électrique, c’est pour quand?

La dernière étape de l’action se déroulait un étage en dessous, près de l’entrée principale, où se croisent des centaines de gens. D’autres militants ont mis des affiches sur les murs. Des agents de sécurité leur ont demandé d’arrêter et des employés du Palais des Congrès tentaient de retirer au fur et à mesure les pancartes.

Les 22 militants réunis sur place dénonçaient notamment le fait que bien plus d’espace de voirie est consacré aux automobiles qu’aux autres modes de transport à Montréal, malgré la densité de population et l’urgence climatique qui appelle à une diminution du recours à l’auto solo.

Isabelle Senécal était parmi les manifestants au Salon de l'Auto 2023 à Montréal.

Photo Axel Tardieu

Isabelle Senécal était parmi les manifestants au Salon de l’Auto 2023 à Montréal.

«C’est des embouteillages, c’est du trafic… tu ne bouges pas parce qu’on ne peut pas avoir assez de place pour que chaque personne qui habite à Montréal puisse avoir deux, trois, quatre voitures», poursuit Mathieu Murphy-Perron, qui aimerait que les alternatives soient bonifiées.

• À lire aussi: 4 mesures concrètes à mettre en place pour sauver la vie de piétons

Le collectif espère carrément que l’événement ne se tienne plus à Montréal dans un futur rapproché.

Même si l’organisation du Salon de l’Auto met de l’avant bien plus de modèles électriques ou hybrides qu’avant, l’événement est «une relique du passé», selon Mathieu Murphy-Perron.

«Montréal ne peut pas accueillir 23 000 voitures de plus par année, qu’elles roulent à essence ou à l’électricité. Les enfants demeurent 8 fois plus à risque de mourir dans une collision impliquant un VUS, même s’il est électrique», ajoute Sophie Lavoie, une autre militante.

Il y avait 983 230 voitures en circulation dans l’agglomération de Montréal en 2020. C’est 5% de plus qu’en 2015.

The article makes it sound like there were only 4 protesters, there were actually over 15!

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Personnellement, j’ai toujours questionné la pertinence du Salon de l’auto, mais c’est vrai que de plus en plus, ça a vraiment plus trop sa place

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Hum non?

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C’est cette affirmation qui me fait tiquer.

Dans Griffintown, le centre-ville, c’est jouable, il y a des alternatives.

Dans RPP, non. Réduire drastiquement voire éliminer le stationnement sur rue, déjà souvent difficile, ça lance le message aux jeunes familles, aux gens qui ont besoin d’une voiture pour le travail, un chalet, de la famille à l’extérieur qu’ils devraient songer à quitter pour la banlieue. Une “autoviction” en faveur de ménages qui ont des besoins différents des leurs, qui sont pas mal tous pareils, qui font des choix de vie similaires.

C’est pas ça la ville. C’est pas une banlieue homogène où tout le monde a le même lifestyle, pense pareil et fait a les mêmes occupations, loisirs et aspirations.

Qu’on redessine les intersections, qu’on multiplie les entraves à la fluidité, qu’on impose des parcos sur les artères commerciales, soit, mais toucher au stationnement résidentiel ça ne peut pas être bien reçu.

Mais je sais que la logique ambiante pousse vers l’abandon total de la voiture coûte que coûte le plus vite possible. C’est une erreur.

Montréal n’est pas une ville européenne.

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Ce que je dirais est qu’il faut qu’il y ait une alternative prête avant d’enlever le stationnement. A Griffintown il y a des alternatives donc c’est plus facile de justifier.

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75 radars à Toronto, 35 à Vancouver, 17 à Ottawa
Montréal : 3 radars fixes pourt la vitesse, 5 aux intersections et 7 radars mobiles

Ici, ça prend un arrêté ministériel après une étude du MTQ, sauf en zone scolaire…

Vitesse excessive | « On a besoin de radars photo dans les zones scolaires »


PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE
Un radar photo mobile, installé rue Notre-Dame à Montréal, en 2017

Le danger posé par la vitesse excessive des automobilistes en zone scolaire et dans les quartiers densément habités pourrait-il être réduit par l’installation de radars photo ? Si elles restent timides au Québec, des initiatives ailleurs au Canada semblent prometteuses.

Publié à 7h00
Nicolas Bérubé
LA PRESSE

On en retrouvera 75 déployés à Toronto en février. Vancouver en compte 35, tandis que la Ville d’Ottawa en a installé 17, qui ont capté plus de 106 000 conducteurs fautifs en 2022.

Les radars photo en milieu urbain vivent une renaissance ces temps-ci. Longtemps décriés comme des « trappes à tickets », ils font de plus en plus partie des outils utilisés par les villes et les municipalités afin de réduire les dangers posés par la circulation des véhicules motorisés dans les quartiers densément habités et de faire diminuer le nombre des morts sur les routes.

« La première chose à savoir au sujet des radars photo, c’est qu’ils fonctionnent », explique Marie-Soleil Cloutier, professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), où elle dirige le Laboratoire Piétons et Espace urbain. « Les études sont claires : les radars photo font diminuer la vitesse et les collisions. »

L’une des problématiques vécues en ville est la vitesse excessive des automobilistes dans les zones scolaires : deux journées d’observations au radar réalisées par La Presse en décembre devant deux écoles de Montréal et de Longueuil ont permis de constater qu’à peu près aucun automobiliste ne respectait la limite maximale.

De nombreux conducteurs de véhicules y circulaient à plus de 60 km/h, soit le double de la limite permise – un comportement reconnu comme un frein à une plus grande adoption des déplacements actifs, comme la marche ou le vélo, chez les enfants et des adolescents.

Mme Cloutier note que Toronto a décidé de s’attaquer au problème : dans le cadre d’un projet pilote, 120 radars photo mobiles font actuellement une rotation dans différentes zones scolaires de la ville. « Au début, ils donnaient des avertissements, et là, ils donnent des contraventions. »

Le déploiement de tels radars « semble plus compliqué au Québec qu’ailleurs », ce qui peut expliquer que la province est loin d’être un précurseur dans le déploiement de cette technologie en milieu fortement urbanisé, déplore-t-elle. « Ça reflète encore peut-être notre trop grande tolérance envers la vitesse. »

Un radar, un arrêté ministériel

Au Québec, on compte 30 appareils de contrôle automatisé fixes, soit 11 pour la vitesse et 19 aux intersections, et 24 appareils mobiles, qui sont utilisés en rotation sur différents tronçons de route, note le ministère des Transports (MTQ).

Sur l’île de Montréal, on retrouve trois radars fixes pour la vitesse, cinq radars aux intersections, et sept lieux approuvés pour faire une rotation de radars photo mobiles.

Les radars photo ne chôment pas : celui situé sur la route 138, près du pont Mercier, a capté plus de 12 000 conducteurs fautifs durant l’année 2021. Les constats d’infraction ont permis de récolter plus de 1,4 million de dollars d’amendes.

Selon le MTQ, les accidents ont diminué de 91 % et les accidents avec blessés, de 45 % depuis l’installation de ce radar photo, en 2018.

Nicolas Vigneault, porte-parole du ministère des Transports et de la Mobilité durable, note que l’utilisation des radars photo par les municipalités doit être approuvée au préalable par le Ministère.

« Chaque site potentiel doit nous être soumis pour approbation et faire l’objet d’un arrêté ministériel, dit-il. Les municipalités ne peuvent pas décider demain matin : je mets un radar photo mobile à tel ou tel endroit parce que ça me tente. »

La seule situation où les municipalités peuvent installer un radar photo sans arrêté ministériel est dans une zone scolaire. « Ça, elles peuvent le faire. »

Les radars ont du succès pour faire diminuer la vitesse et le danger, dit-il.

« Après l’installation d’un radar, le pourcentage d’automobilistes qui dépassent les limites de vitesse passe de 59 % à 13 %, et le nombre d’accidents diminue de 12 % à 29 % selon le site. »


PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL
Un radar photo à l’angle de l’avenue Saint-Sacrement et du boulevard Charest, à Québec

M. Vigneault note que les sommes récoltées en amendes servent à faire fonctionner le programme, payer les policiers et l’équipement, notamment. Les sommes excédentaires vont au Programme d’aide financière du Fonds de la sécurité routière (PAFFSR), qui finance des mesures et des programmes de sécurité routière et d’aide aux victimes de la route.

« Selon les dernières données disponibles, qui datent de décembre 2021, près de 27 millions ont été alloués à divers organismes pour permettre la réalisation de près de 300 projets à l’échelle du Québec », note M. Vigneault.

Montréal veut aller de l’avant

Pour l’administration Plante, les déploiements de radars photo dans les autres grandes villes canadiennes donnent à penser que Montréal pourrait lui aussi bénéficier des bienfaits de cette technologie pour accroître la sécurité sur ses routes.

Durant les neuf premiers mois de 2022, 10 décès de piétons sont survenus à Montréal, soit un de plus qu’à pareille date l’année précédente, et 39 piétons ont été blessés gravement lors d’accidents de la route, une augmentation de 56 % par rapport à la même période en 2021. Les enfants et les aînés sont surreprésentés parmi les victimes chez les piétons au Québec.

Marikym Gaudreault, attachée de presse du cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal, signale que Montréal aimerait implanter davantage de radars photo dans les zones densément peuplées sur son territoire, et note que la Ville a soumis un projet en ce sens au MTQ.

L’utilisation des radars photo a fait ses preuves ailleurs au Québec et au pays, c’est pourquoi on souhaite que l’implantation s’accélère à Montréal.

– Marikym Gaudreault, attachée de presse du cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal

« C’est une mesure qui vient compléter parfaitement nos efforts pour repenser nos rues afin de les rendre plus sécuritaires, dit Mme Gaudreault. On a dit qu’on accélérait la cadence à ce niveau et on est d’avis que l’implantation des [radars photo], incluant ceux mobiles, doit aussi suivre le rythme. La Ville souhaite que le MTQ priorise ce projet, des démarches politiques et administratives sont faites en ce sens. »

La question du déploiement des radars photo soulève la grogne d’une partie de la population. Mais la mort de la petite Mariia Legenkovska, 7 ans, happée mortellement à Montréal par un conducteur le 13 décembre alors qu’elle se rendait à son école primaire, va peut-être provoquer des changements de mentalité, croit Marie-Soleil Cloutier.

« Peut-être qu’on va trouver ça normal d’avoir un radar photo près d’une école, parce qu’actuellement, on en a besoin », dit-elle.

78 000 $ POUR UN EXCÈS DE VITESSE

En 2021, la Sûreté du Québec a remis 251 802 constats pour excès de vitesse aux automobilistes. Pour faire diminuer les comportements dangereux, plusieurs pays européens ont décidé de passer à la prochaine étape et de viser le portefeuille des contrevenants en liant les contraventions au revenu de la personne interpellée. Ainsi, au Royaume-Uni, un excès de vitesse de moins de 16 km/h coûte à la personne sanctionnée entre 25 % et 75 % de son revenu hebdomadaire, tandis qu’un excès de 16 km/h à 48 km/h lui coûte de 125 % à 175 % de son revenu hebdomadaire. La Finlande va plus loin : en 2015, un homme d’affaires a été condamné à une amende de 54 000 euros (78 000 $ CAN) pour avoir roulé à 22 km/h au-dessus de la limite de vitesse dans une zone de 50 km/h. Les revenus de la personne interpellée étaient de 6,5 millions d’euros (9,4 millions de dollars canadiens) cette année-là.

EN SAVOIR PLUS

  • 63 millions
    Somme qu’ont permis de récolter l’an dernier les radars photo installés à travers la province

SOURCE : DONNÉES DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

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Les jeunes familles qui ont besoin d’une voiture pour le travail, un chalet, de la famille à l’extérieur, n’ont pas besoin de stationner sur les artères de transit. Ces familles stationnent sur les rues résidentielles, et certaines d’entre elles (des Érables, des Écores, etc.) ont de beaux trottoirs très larges et en masse d’espace de stationnement.

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Il y a énormément de ménages qui ont développé des habitudes liées à leur dépendance à l’automobile qui peuvent être modifiées. Par exemple, aller porter les enfants à l’école en voiture, aller au travail en voiture, aller aux rendez-vous en voiture - alors que pour plusieurs, toutes ces activités peuvent - et devraient - se faire en transport collectif.

Les “besoins” de plusieurs liés à l’automobile, qui justifient pour plusieurs ménage d’avoir davantage qu’un seul véhicule, n’en sont pas. Ce sont ces faux besoins qu’il faut challenger en tant que société, et oui, absolument, les choses à faire incluent de déranger des gens dans leurs habitudes quotidiennes.

Il n’y a aucun mystère là-dessus, il n’y a jamais eu de mystère. C’est tout simple, c’est clair depuis des années.

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Bin oui, entièrement d’accord. Raison de plus pour enlever le stationnement des ces artères importantes (Papineau, Beaubien, etc.).

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Pendant ce temps, dans le Vieux-… Québec ! :slightly_smiling_face:

Est-ce que Montréal s’en inspirera afin d’apaiser le traffic automobile (plutôt infernal par moment :exploding_head:) du Vieux-Montréal… :upside_down_face:

Vieux-Québec La Ville de Québec réduira un peu la place des voitures


PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL | La zone retenue sera délimitée par la côte du Palais, la rue Saint-Jean, la côte de la Fabrique, la rue Buade, la Port-Dauphin et la rue des Remparts. Ces rues seront toutes encore accessibles aux voitures.

(Québec) La Ville de Québec va limiter – un peu – l’accès de sa vieille ville aux automobiles dès l’été 2023, un projet pilote qui pourrait prendre de l’ampleur en cas de succès.

30 janvier 2023 | Publié à 15h11 | GABRIEL BÉLAND | LA PRESSE

« On a dit en campagne qu’on ne voulait pas que le Vieux-Québec devienne un Walt Disney de carton », a indiqué lundi le maire Bruno Marchand, qui veut « rendre les rues plus conviviales ».

La Ville va donc créer une zone d’apaisement de la circulation dans un secteur quasi exclusivement résidentiel, dans le secteur de l’Hôtel-Dieu et du Séminaire de Québec.

Les résidents de ce secteur pourront y entrer et en sortir en voiture, tout comme les parents qui reconduisent des enfants dans un CPE situé dans la zone ou dans les deux écoles ou encore les livreurs.

La zone d’apaisement sera interdite aux voitures sans permission du 4 juillet at 18 août, de 11 h à minuit.

Questionné sur la portée de cette mesure, qui dans les faits va interdire la circulation de transit dans des rues très résidentielles, le maire assure qu’elle n’est pas négligeable.

« Je passe souvent dans ces rues-là pour m’en venir à l’hôtel de ville », a répondu Bruno Marchand.

La conseillère du district Cap-aux-Diamant, Mélissa Coulombe-Leduc, indique quant à elle que des résidants du secteur se sont plaints de course de voiture dans les petites rues résidentielles du secteur.

La plupart des autobus touristiques vont par ailleurs être détournés le temps du projet-pilote vers la fontaine de Tourny, et n’entreront donc pas dans le Vieux-Québec.

La Ville de Québec avait étudié quatre scénarios pour apaiser la circulation. Elle a choisi de mettre en place le plus restreint.

La zone retenue sera délimitée par la côte du Palais, la rue Saint-Jean, la côte de la Fabrique, la rue Buade, la Port-Dauphin et la rue des Remparts. Ces rues seront toutes encore accessibles aux voitures.


IMAGE FOURNIE PAR LA VILLE DE QUÉBEC | Le secteur en orange sera interdit à une bonne partie des automobilistes l’été prochain, entre 11 h et minuit.

Mais l’intérieur de la zone sera quant à lui interdit aux automobilistes qui ne sont pas munis de laissez-passer, ceux qui par exemple se chercheraient une place de stationnement pour aller au restaurant.

Le maire a expliqué que ce projet-pilote pourrait être élargi s’il se révèle un succès. Il a défendu le choix d’une zone limité par l’urgence d’agir.

« On accepte de se tromper, on préfère l’imperfection au néant », note Bruno Marchand.

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By pedestrianizing places like this, with old buildings and small streets not built for cars, people will see Quebec as a European city in North America even more

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